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06/10/2014

quand il s'agit de plaisir on est bien hardi

... Après avoir vaincu une incurable timidité !

 

 

 

« A Jean-Robert Tronchin

à Lyon

Soit, mon cher monsieur ! Les lettres de change du baron ne m'embarrassent guère . On remédie à tout, excepté à nos batailles perdues et à notre argent mangé ; il y a une fermentation prodigieuse à Paris et à Versailles, on craint des choses très sinistres . Pour nous consoler de tout cela nous jouons la comédie ; les anciens Romains l’ordonnèrent en temps de peste , mais elle est certainement moins souveraine contre la peste que contre le chagrin .

Mme Denis est enchantée des attentions obligeantes de M. Camp . Nous demandons encore vingt-six pieds courants de fleurs à grands pavots . Cela fera un effet charmant . 26 pieds de pavots peuvent se faire en très peu de temps, et être envoyés avec les réseaux . Nous savons bien que nous vous accablons d’importunités, mais quand il s'agit de plaisir on est bien hardi .

J'attends avec impatience notre conseiller d’État pour notre muraille de Chine ; il faut absolument être fermés,1 et concilier ce qu'on doit à la nécessité, à l'agrément, et à l'académie de lésine .

Bonjour famille charmante .

V.

8 septembre [1759] »

1 Ce projet de clôture sembla avoir supplanté chez V* celui du chemin ; le 8 septembre 1759 précisément , De Brosses écrivait à Jallabert : « M. de Voltaire m'avait écrit l'hiver dernier pour le chemin projeté à Genève et ne m'en a pas reparlé depuis [...] » ; et le 29 septembre 1759, il ajoutait : « Il est fâcheux que l'idée de raccommoder le chemin de Pregny n'ait pas été suivie, personne n'y trouvait plus d'avantage que M. de Voltaire ; il n'en a plus parlé depuis ; mais communément ses pensées d'un jour n'ont ni liaison ni relation avec celles du lendemain . »

 

il est supplié de vouloir bien conserver environ ladite somme pour être incessamment employée au palais de Ferney, à la forteresse de Tournay, à la muraille des Délices, en chevaux, théâtre, décorations, filles, etc.

... Les "filles" ne sont pas ici premières, mais elles ont au moins le mérite d'être citées par ce canaillou de Voltaire .

 

 

 

« A Jean-Louis Labat , baron de Grandcour

par Payerne

à Grandcour

à vue d'oiseau sauf erreurs

1° Doit ledit sieur baron tenir compte à François de V. de 90 000 livres tournois

90 000 £

2° Des intérêts payés à mon dit sieur baron payés pour toute l'année

_5 400 £

Total

95 400 £

Sur quoi il faut déduire environ

24 000 £

remboursés en divers paiements depuis la mi-mars jusqu'à la mi-juin

 

Desquelles 24 000 livres les intérêts doivent être payés jusqu'au jour où ils ont été remboursés

 

Lesquels intérêts montent à environ

__ 500 £

Il ne reste donc des 95 400 livres à recevoir de capital que la somme de

66 000 £

M. de Labat ne doit donc plus que les intérêts de ces        66 000 livres lesquels font

_3 960 £

Auxquels en ajoutant les 500 livres d'intérêt des sommes déjà remboursées monte le tout à

70 460 £

 l'autre part

70 460 £

sauf , quelques petites erreurs imperceptibles .

 

 

Bien entendu que François de V. remettra à mon dit baron ses lettres de change à deux usances de 14 900 livres .

François de V . propose humblement ce petit grimoire à déchiffrer au très savant et très judicieux baron qui le prendra en considération, en approuvera le fond, en raffinera les détails, y mettra toute la justesse de son esprit et toute la profondeur de son arithmétique . François de V. présente ses respects à madame la baronne , à la nymphe appétissante 1, et a grande envie d'embrasser son cher baron quand il aura fait les vendanges de sa baronnie .

7 septembre 1759.

N.B.- Qu'il est supplié de vouloir bien conserver environ ladite somme pour être incessamment employée au palais de Ferney, à la forteresse de Tournay, à la muraille des Délices, en chevaux, théâtre, décorations, filles, etc. »

1 Jeanne-Louise, fille du baron ; voir lettre du 4 septembre 1759 à Labat : http://voltaireathome.hautetfort.com/archive/2014/10/04/vite-beaucoup-d-argent-mon-cher-baron-5461140.html