15/02/2025
blâme qui ne pourra retomber que sur moi
... Et ça serait mérité ! Oui, même quand on est premier ministre, jouer les Tartuffe n'est pas de mise, le mensonge est trop évident : "cachez ces exactions que je ne saurais reconnaître !" C'est lamentable, pitoyable et imbécile .
M. Bayrou, quelle mémoire sélective, comment faire confiance à un amnésique sur commande ? https://www.rtl.fr/actu/justice-faits-divers/agressions-s...
Il est vrai que comme tout bon catho tu comptes sur l'absolution , mais encore faut-il te confesser . Quelle sera ta pénitence ?
« A Louis-Marie-Auguste d'Aumont de La Rochebaron, duc d'Aumont 1
A Ferney 9è auguste 1769 2
Monseigneur, Je n'ai d'autre droit à vos bontés que mon ancien attachement et le malheur que j’éprouve depuis vingt ans d'être dans l’impuissance de vous faire ma cour , quand je songe que mon premier protecteur fut votre bisaïeul 3, et que vous m'avez honoré de la même bienveillance . L'idée de paraître encore une fois devant vous avant de mourir semble consoler ma vieillesse 4, et j’aurais cette espérance si vous m'accordiez la grâce que j'ose vous demander .
Vous allez donner des fêtes à madame la dauphine 5. Vous savez que l'impératrice sa mère, qui est elle-même une très bonne musicienne, l'a élevée dans le goût de la musique italienne. M. de La Borde a fait un opéra qui tient encore plus du génie italien que du français . J'en ai entendu une grande partie dans ma retraite, et si je ne me trompe, vous ne vous repentiriez pas de l'avoir fait exécuter . Il est vrai que malheureusement les paroles sont de moi, mais la faiblesse du poème est bien relevée par l'agrément de la musique . Des connaisseurs qui n'ont aucune partialité croient que ce spectacle ferait un très bel effet .
Vous emploieriez deux hommes qui sont d'ailleurs en quelque façon sous vos ordres , M. de La Borde étant premier valet de chambre du roi, et Sa Majesté m'ayant conservé la charge de gentilhomme ordinaire .
Je sais bien, monseigneur, qu'il ne suffit pas de vous être attaché pour prétendre à votre suffrage, et qu'il faut le mériter . Je ne vous réponds que de M. de La Borde . J'avoue encore qu'en fait de musique et de fêtes le goût est un peu arbitraire, et qu'on est beaucoup plus sûr d'avoir des critiques que des succès ; je conçois que vous pourriez craindre de vous compromettre .
Oserais-je en ce cas vous proposer qu'une dame dont on m’a parlé 6 se chargeât de favoriser auprès de vous M. de La Borde et moi de prendre sur elle le blâme, s'il y en a, blâme qui ne pourra retomber que sur moi ? Et si la chose réussissait , je serais à portée alors d'avoir la consolation et l'honneur de venir vous faire mes remerciements et de recevoir quelques amis que vous aimez . Ce serait à vous seul que je devrais cette consolation . Si ma demande est indiscrète, daignez, monseigneur, la pardonner en faveur de mon zèle .
Daignez surtout agréer le profond respect [de]
votre très humble et très obéissant serviteur . »
2 Copie envoyée à Mme Denis ; V* a porté en tête : « Copie de la lettre à M. le duc d'Aumont. »
3 Le grand-père du duc Louis-Marie-Victor ( 1632-1704 ) a-t-il rendu quelque service au jeune V* par l'intermédiaire de son père ou l'a-t-il rencontré dans le « milieu » du Temple ? Il est impossible de le préciser .
Voir : https://fr.wikipedia.org/wiki/Louis-Marie-Victor_d%27Aumont
4 Telle est la véritable raison pour laquelle V* prend aussi à cœur ce projet ; il espère en profiter pour rentrer à paris, comme il le fit pour Irène avant sa mort .
5 Sur les origines de ce projet, voir lettre du 16 décembre 1768 à Mme Denis : http://voltaireathome.hautetfort.com/archive/2024/06/20/je-ne-songe-a-present-qu-a-rebatir.html
6 Mme Du Barry . On ne sait pas comment V* pouvait ainsi disposer d'elle .
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