12/10/2011
Le comble de mon malheur, c'est que l'amitié la rende malheureuse
A peaufiner ...
"... séparer sa destinée de la mienne"...
Pour la question de la destinée, lire et relire "Zadig ou La Destinée" (et non pas les étiquettes des fringues de Zadig et Voltaire que semble tellement apprécier un ministre inculte ), dans une belle version , mise en lumière par Mam'zelle Wagnière dont j'admire le travail :
http://www.monsieurdevoltaire.com/article-conte-zadig-ou-la-destinee---partie-1-68775925.html
« A M. le maréchal duc de Richelieu
A Colmar, le 7 novembre [1754]
Voici, monseigneur, une lettre que Mme Denis reçoit aujourd'hui . On m'en écrit quatre encore plus positives 1. Ce n'est pas là un rafraichissement pour des malades . J'ai bien peur de mourir sans abolir la consolation vous revoir . Nous sommes forcés et tout prêts à prendre un parti bien triste . Quelque chose que je dise à Mme Denis, je ne peux la résoudre à séparer sa destinée de la mienne . Le comble de mon malheur, c'est que l'amitié la rende malheureuse . Si vous aviez quelque chose à me dire , quelque ordre à me donner, je vous supplie d'adresser toujours vos ordres à Colmar ; vos lettres me seront très exactement rendues .
Je ne crois pas que le cérémonial ait entré dans la tête de Mme la margrave de Baireuth . Elle ne fait point difficulté d'aller affronter un vice-légat italien ; elle serait beaucoup plus aise de voir celui qui fait honneur et les honneurs de la France ; elle voyage incognito . On n'est plus au temps où le puntiglio 2 faisait une grande affaire, et vous êtes le premier homme du monde pour mettre les gens à leur aise . Je crois qu'elle ne m'a point trompé quand elle m'a dit qu'elle craignait la foule des états3 et l'embarras du logement . Elle n'est pas si malingre que moi, mais elle a une santé très chancelante , qui demande du repos sans contrainte . Elle trouverait tout cela avec vous , avec les agréments qu'on ne trouve guère ailleurs . Reste à savoir si elle aura la force de faire le petit chemin d'Avignon à Montpellier, car on dit qu'elle est tombée malade en route . Elle a un logement retenu dans Avignon, elle n'en a point à Montpellier . Pour moi, je voudrais être caché dans un des souterrains du Merdenson 4, et vous faire ma cour le soir, quand vous serez las de la noble assemblée . Mais je suis, de toutes façons, dans un état à n'espérer plus dans ce monde d'autre plaisir que celui de vous être attaché avec le plus tendre respect, de vous regretter avec larmes, et de souffrir tout le reste patiemment . »
4 Nommé de nos jours, plus joliment, Verdanson ; voir : http://www.rolandjolivet.com/08verd3.htm
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11/10/2011
si vous me conservez une amitié à laquelle je suis mille fois plus sensible qu’à mes infortunes
A fignoler ...
Le chant de l'âne, tourment pour ce coquin de Volti qui a laissé aller un peu trop loin sa plume .
Plus contemporain, moins leste, mais moqueur , à juste titre aussi, L'Âne et le Gendarme, du Fou chantant, Charles Trénet :
http://www.deezer.com/listen-7302409
J'ai une grande affection pour les chats, et un goût immodéré pour Le Chat du Rabbin de Johann Sfar, d'où vient cette image .
http://www.chat-du-rabbin.com/fre/Serie/Les-personnages/L...
« A Charles-Augustin Ferriol, comte d'Argental
Colmar, le 7 novembre [1754]
Je reçois deux lettres aujourd'hui, mon cher et respectable ami, par lesquelles on me mande qu'on imprime la Pucelle, que Thieriot en a vu des feuilles, qu'elle va paraître ; on écrit la même chose à Mme Denis . Fréron semble avoir annoncé cette édition . Un nommé Chévrier en parle . M. Pasquier 1 l'a lue tout entière en manuscrit chez un homme de considération avec lequel il est lié par son goût pour les tableaux . Ce qu'il y a d'affreux, c'est qu'on dit que le chant de l'âne 2 s'imprime tel que vous l'avez vu d'abord, et non tel que je l'ai corrigé depuis . Je vous jure , par ma tendre amitié pour vous, que vous seul avez eu ce malheureux chant . Mme Denis a la copie corrigée ; auriez-vous eu quelque domestique infidèle ? Je ne le crois pas . Vos bontés, votre amitié, votre prudence, sont à l'abri d'un pareil larcin, et vos papiers sont sous la clef . Le roi de Prusse n'a jamais eu ce maudit chant de l'âne de la première fournée . Tout cela me fait croire qu'il n'a point transpiré, et qu'on n'en parle qu'au hasard . Mais si ce chant trop dangereux n’est pas dans les mains des éditeurs, il y a trop d'apparence que le reste y est . Les nouvelles en viennent de trop d'endroits différents pour n'être pas alarmé . Je vous conjure, mon cher ange, de parler ou de faire parler à Thieriot . Lambert est au fait de la librairie, et peut vous instruire . Ayez la bonté de ne pas me laisser attendre un coup après lequel il n'y aurait plus de ressource, et qu'il faut prévenir sans délai . Je reconnais bien là ma destinée ; mais elle ne sera pas tout à fait malheureuse si vous me conservez une amitié à laquelle je suis mille fois plus sensible qu’à mes infortunes . Je vous embrasse bien tendrement ; Mme Denis en fait autant . Nous attendons de vos nouvelles avant de prendre un parti . »
1 Denis-Louis Pasquier , conseiller au parlement, sous-doyen en 1754 ,première chambre des enquêtes, chargé d'instruire le procès de Damien (attentat contre Louis XV), inventeur du baillon que l'on mettra dans la bouche de Lally-Tollendal en 1766 ; aïeul d'un ministre de la justice du règne de Louis XVIII, Etienne-Denis Pasquier .
2 Toujours dans le dernier chant de La Pucelle, variantes du chant XXI, voir la version qui dans les premières éditions formait tantôt le XVè, tantôt le XVè, tantôt le XVIIIè.
Voir page 342 et suivantes : http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k411325t/f344.image
Pour lire La Pucelle , voir : http://www.monsieurdevoltaire.com/article-la-pucelle-d-orleans-avertissement-82684665.html
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10/10/2011
Ah ! mesdames, mesdames, qu'est-ce que la vie ?
A finir d'annoter ...
« A Marie-Ursule de Klinglin, comtesse de Lutzelbourg
A Colmar , le 7 novembre [1754]
Qu'ai-je été chercher à Colmar ! Je suis malade, mourant, ne pouvant ni sortir de ma chambre, ni la souffrir, ni capable de société, accablé, et n'ayant pour toute ressource que la résignation à la Providence . Que ne suis-je près des deux saintes de l'île Jard ! Je remercie bien Mme de Brumath de l'honneur de son souvenir, et du châtelet , et de la comédie 1 de Marseille, et de la liberté grecque de cet échevin héroïque, qui a la tête assez forte pour se souvenir qu'on était libre il y a environ deux mille cinq cents ans . O le bon temps que c'était ! Pour moi, je ne connais de bon temps que celui où l'on se porte bien . Je n'en peux plus . O fond de la boite de Pandore ! ô espérance! où êtres-vous ?
M. et Mme de Klinglin me témoignent des bontés qui augmentent ma sensibilité pour l'état de monsieur leur fils . Il n’y a que la piscine de Siloë 2 qui puisse le guérir ; il sied bien après cela à d'autres de se plaindre ! C'est auprès de lui qu'il faut apprendre à souffrir sans murmurer . Ah ! mesdames, mesdames, qu'est -ce que la vie ? quel songe, et quel funeste songe ! Je vous présente les plus tristes et les plus tendres respects … Voilà une lettre bien gaie ! »
1 Belzunce, évêque de Marseille, montra un zèle excessif en faveur de la bulle Unigenitus, et ce , jusqu'à sa mort le 4 juin 1755.
Voir : http://fr.wikipedia.org/wiki/Henri_Fran%C3%A7ois-Xavier_de_Belsunce_de_Castelmoron
2 Evangile de Jean, IX, 7 : http://www.info-bible.org/lsg/43.Jean.html#9
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l'hiver de ma vie, et celui de l'année, m'avertissent de ne pas perdre un moment
A finir d'annoter ...
Hiver, oui, mais allegro : http://www.deezer.com/listen-1449444
Ou furioso...
« A M. de Brenles
Colmar, le 5 novembre [1754]
Me voilà , monsieur, lié à vous par la plus tendre reconnaissance . Je vous dois faire d'abord l'aveu sincère de ma situation . Je n'ai pas plus de 230 000 livres de France à mettre à une acquisition . Si, avec cette somme, il faut encore payer le sixième, et ensuite mettre un argent considérable en meubles, il me sera impossible d'acheter la terre d'Allaman . Vous savez, monsieur, que quand je vous confiai le dessein que j'ai depuis longtemps de m'approcher de vous, et de venir jouir de votre société, dans le sein de la liberté et du repos, je vous dis que je pouvais au plus mettre 200 000 livres de France à l'achat d'une terre . Tout mon bien en France est en rentes dont je ne peux disposer .
Louer une maison de campagne serait ma ressource ; mais je vous avoue que j'aimerais beaucoup mieux une terre . Il est très désagréable de ne pouvoir embellir sa demeure, et de n'être logé que par emprunt .
Nous voici au mois de novembre , l'hiver approche ; je prévois que je ne pourrai me transplanter qu'au printemps ; conservez-moi vos bontés . Peut-être pendant l'hiver Allaman ne sera pas vendu, et on se relâchera sur le prix ; peut-être se trouvera-t-il quelque terre à meilleur marché qui me conviendrait mieux ; il y en a , dit-on, à moitié chemin de Lausanne à Genève . Vous sentez à quel point je suis honteux de vous donner tant de peines, et d'abuser de votre bonne volonté . Tout mon regret, à présent, est de ne pouvoir venir vous remercier ; ma santé est si chancelante que je ne peux même faire le voyage nécessaire que je devais faire en Bourgogne . Je ne vis plus que de l'espérance de finir mes jours dans une retraite douce et libre . J'ai vu à Plombières l'avoyer de Berne 1, je ne sais pas son nom ; il est instruit du désir que j'ai toujours eu de me retirer sur les bords de votre beau lac, comme Amédée à Ripaille . Mais il me semble qu'il témoigna à un de mes amis qu'il craignait que ce pays-là ne me convint pas . J'ignore quelle était son idée quand il parlait ainsi ; je ne sais si c'était un compliment, ou une insinuation de ne point venir m’établir dans un pays dont il croyait apparemment que les mœurs étaient trop différentes des miennes .
Il vint deux ou trois fois chez moi, et me fit beaucoup de politesses . Vous pourriez aisément, monsieur, savoir sa manière de penser par le moyen de votre ami qui est dans le conseil . Vous pourriez m'instruire s'il sera à propos que je lui écrive, et de quelle formule 2 on doit se servir en lui écrivant .
Je voudrais m'arranger pour venir chez vous avec l’approbation de votre gouvernement, et sans déplaire à ma cour . J'aurai aisément des passe-ports de Versailles pour voyager . Je peux ensuite donner ma mauvaise santé pour raison de mon séjour ; je peux avoir du bien en Suisse comme j'en ai sur le duc de Wurtemberg ; en un mot, tout cela peut s'arranger .
Il est triste d'autant différer, quand le temps presse ; l'hiver de ma vie, et celui de l'année, m'avertissent de ne pas perdre un moment, et l'envie de vous voir me presse encore davantage .
Il n'y a guère d'apparence que je puisse louer, cet hiver, la maison de campagne dont vous me parlez . Ce sera ma ressource au printemps, si je ne trouve pas mieux ; en un mot, il n'y a rien que je ne fasse pour venir philosopher avec vous, et pour vivre et mourir dans la retraite et dans la liberté .
Adieu, monsieur ; je n'ai point de termes pour vous exprimer combien je suis sensible à vos bontés . »
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09/10/2011
Les filles qui aiment réussissent bien mieux au théâtre que les ivrognes
A fignoler ...
« A Charles-Augustin Ferriol, comte d'Argental
Colmar, le 29 octobre [1754]
Dieu est Dieu, et vous êtes son prophète, puisque vous avez fait réussir Mahomet 1; et vous serez plus que prophète 2 si vous venez à bout de faire jouer Sémiramis à Mlle Clairon . Les filles qui aiment réussissent bien mieux au théâtre que les ivrognes, et la Dumesnil n'est plus bonne que pour les Bacchantes . Mais , mon adorable ange, Allah, qui ne veut pas que les fidèles s'enorgueillissent, me prépare des sifflets à l'Opéra, pendant que vous me soutenez à la Comédie . C'est une cruauté bien absurde, c'est une impertinence bien inouïe que celle de ce polisson de Royer . Faites en sorte du moins, mon cher ange, qu'on crie à l'injustice, et que le public plaigne un homme dont on confisque ainsi le bien , et dont on vend les effets détériorés . Je suis destiné à toutes espèces de persécution . J'aurai fait une tragédie pour vous plaire, mais il a fallu me tuer à refaire entièrement cette Histoire générale. J'y ai travaillé avec une ardeur qui m'a mis à la mort . Il me faut un tombeau, et non une terre . M. de Richelieu me donne rendez-vous à Lyon ; mais depuis quatre jours je suis au lit, et c'est de mon lit que je vous écris . Je ne suis pas en état de faire deux cents lieues de bond et de volée . Mme la margrave de Baireuth voulait m'emmener en Languedoc . Savez-vous qu'elle y va, qu'elle a passé par Colmar, que j'y ai soupé avec elle le 23, qu'elle m'a fait un présent magnifique, qu'elle a voulu voir Mme Denis, qu'elle a excusé la conduite de son frère, en la condamnant ? Tout cela m'a paru un rêve ; cependant je reste à Colmar, et j'y travaille à cette maudite Histoire générale qui me tue . Je me sacrifie à ce que j'ai cru un devoir indispensable . Je vous remercie d'aimer Sémiramis . Mme de Baireuth en a fait un opéra italien, qu'on a joué à Baireuth et à Berlin . Tâchez qu'on vous donne la pièce française à Paris . Mme Denis se porte assez mal ; son enflure recommence . Nous voilà tous les deux gisants au bord du Rhin, et probablement nous y passerons l'hiver . Je devais aller à Manheim, et je reste dans une vilaine maison 3 d'une vilaine petite ville, où je souffre nuit et jour . Ce sont là des tours de la destinée ; mais je me moque de ses tours avec un ami comme vous et un peu de courage . A propos, que deviendra ce courage prétendu, quand on me jouera le nouveau tour d'imprimer la Pucelle ? Il est trop certain qu'il y en a des copies à Paris ; un Chevrier l'a lue . Un Chevrier 4, mon ange ! Il faut s'enfuir je ne sais où . Il est bien cruel de ne pas achever auprès de vous les restes de sa vie . Mille tendres respects à tous les anges . »
4 Voir lettre du 15 octobre 1754 à d'Argental : http://voltaireathome.hautetfort.com/archive/2010/10/15/il-est-bon-de-prendre-des-precautions-contre-ce-depucelage-c.html
06:22 | Lien permanent | Commentaires (0)
Il faut qu'elle ait fait sur moi grande impression, car j'ai été à la mort le lendemain
A annoter ...
A la mort ! la mort !!
Volti a l'art de la repousser sine Die ; la fin de l'acte V n'est pas encore écrite .
« A M. le maréchal duc de Richelieu
A Colmar, le 27 octobre [1754]
C'est actuellement que je commence à me croire malheureux . Nous voilà malades en même temps, ma nièce et moi . Je me meurs, monseigneur ; je me meurs, mon héros , et j'en enrage . Pour ma nièce, elle n'est pas si mal ; mais sa maudite enflure de jambe et de cuisse lui a repris de plus belle . Il faut des béquilles à la nièce, et une bière à l'oncle . Comptez que je suspends l'agonie en vous écrivant ; et ce qui va vous étonner, c'est que, si je ne me meurs pas tout à fait, ma demi-mort ne m'empêchera point de venir vous voir sur votre passage . Je ne veux assurément pas m'en aller dans l'autre monde sans avoir encore fait ma cour à ce qu'il y a de plus aimable dans celui-ci . Savez-vous bien , monseigneur, que la sœur du roi de Prusse, Mme la margrave de Baireuth, m'a voulu mener en Languedoc et en terre papale ?1 Figurez-vous mon étonnement quand on est venu dans ma solitude de Colmar pour me prier à souper, de la part de Mme de Baireuth , dans un cabaret borgne . Vraiment l'entrevue a été très touchante . Il faut qu'elle ait fait sur moi grande impression, car j'ai été à la mort le lendemain . »
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08/10/2011
On ne sait comment faire avec les précautions …
A annoter ...
« A M. de Moncrif
A Colmar , 24 [octobre 1754]
Je vois , mon aimable confrère, par votre billet du 8, que vous avez été assez heureux pour ne pas recevoir un énorme fatras que je vous avais adressé, n'osant pas l'envoyer sous le couvert de M. le comte d'Argenson . J'ai mis ainsi le dessus : à Monsieur le premier secrétaire de M. le comte d'Argenson, présumant que ce secrétaire quelconque vous rendrait sur le champ le paquet . On ne sait comment faire avec les précautions … Depuis ce temps-là, vous avez dû être ennuyé de mes lettres . Je rends grâce à ce M. Sireuil et à ce M. Royer , qui me donnent au moins le plaisir de m'entretenir avec vous .
Je fus tout ébahi hier quand on vint me dire , dans ma solitude de Colmar, que la sœur du roi de Prusse, Mme la margrave de Baireuth, m'attendait à souper, et où ? A son auberge . J'y vais en me frottant les yeux . Elle veut m'emmener en Languedoc, où elle va passer l'hiver pour sa santé . Ce ne sera pourtant pas pour elle que j'irai ; ce sera pour M. le maréchal de Richelieu, à qui je l'ai promis . Je serai d'ailleurs encore plus loin des sifflets de Prométhée . Comme je ne partirai que dans un mois ou environ , j'aurai le temps de recevoir vos dernières résolutions sur la mascarade de Pandore .
Croiriez-vous que cette sœur du roi de Prusse a voulu absolument voir ma nièce ? Elle lui a fait toutes les excuses possibles d'une certaine aventure de Cimbres et de Sicambres , et elle a fini par me faire un présent magnifique . Tout cela, d'un bout à l'autre, a l'air d'un rêve . Adieu ; mon attachement pour vous et ma reconnaissance sont des vérités bien réelles . »
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