22/09/2013
Plus je vous aime et plus j'aime vos lettres
... Et ici j'attire votre attention sur l'ordre des amours , "vous" avant "vos" !
« A Marie-Louise Denis
22 juillet [1758] Schwetzingen
Vous ne m'écrivez guère , ma chère habitante des Délices . S'il fait aux bords du lac le même temps qu'aux bords du Rhin, vous devez être changée en naïade . Je me suis avisé d’acheter ici des assiettes de porcelaine, un pot à oille, un déjeuner, une corbeille, un sucrier pour vous faire voir qu'on a un grand tort de proscrire la manufacture de Strasbourg […] Plus je vous aime et plus j'aime vos lettres [...] »
23:55 | Lien permanent | Commentaires (0)
21/09/2013
me mettre à ses pieds, en cas que je ne l'incommode point
... Ce qui est l'exact pendant du redoutable travail des vendeuses de chaussures,... surtout en fin de journée .
Chaudes effluves
« A Caroline-Louise von Hessen-Darmstadt, margravine de Baden-Durlach 1
A Schwessingen 22 juillet [1758]
Madame, je n'ai pu avoir l'honneur de faire tenir plus tôt cette lettre 2 à votre Altesse Sérénissime, ni la remettre moi-même entre ses mains, étant parti longtemps après l'avoir reçue, et n’ayant pu passer par vos États . Permettez, madame, que j'aie l'honneur de l'envoyer aujourd'hui à votre Altesse sérénissime et que je lui demande en même temps la permission de venir la saluer et de me mettre à ses pieds, en cas que je ne l'incommode point et qu'elle veuille agréer l’envie que j'ai depuis longtemps de lui faire ma cour . J'attendrai , comme je le dois, ses ordres .
J'ai l'honneur d'être avec le plus profond respect
Madame
de votre Altesse Sérénissime
le très humble et très obéissant serviteur
Voltaire
gentilhomme ordinaire de la chambre
du Roi Très Chrétien.
Je demande pardon de cacheter avec un chiffre, mais je n'ai point ici de cachet . »
2 En se basant sur la réponse de la margravine, il s'agissait d'une lettre de Constant d'Hermenches .
23:55 | Lien permanent | Commentaires (0)
20/09/2013
étant vieux et malingre, je ne peux vivre que chez moi, il est fort insolent d'avoir deux chez-moi, et d'en vouloir un troisième
... Dieu merci [formule doublement consacrée !], j'ai la chance de ne pas correspondre à ce tableau quant à mon physique, et la malchance (?) de ne briguer ni un deuxième et encore moins un troisième logis .
Dans ce registre du cumul, il semble bien que nos sénateurs , en moyenne gens de sens rassis, surtout bien assis de surcroit, sont cumulards dans l'âme . Il est vrai que ça rapporte .
Morale : faites le plein !
« A Jean-François de SAINT-LAMBERT
Mon cher Tibulle, votre lettre a ragaillardi le vieux Lucrèce. Je ne me pendrai absolument pas comme fit le bon philosophe, et j'ai la plus grande envie de vivre avec vous. Je suis pénétré des bontés de M. de Boufflers , et je voudrais l'en venir remercier. Voici mon cas je suis depuis quelques jours chez l'électeur palatin par reconnaissance, je lui suis attaché, tout souverain qu'il est, parce qu'il m'a fait un très-grand plaisir, et j'ai fait cent quarante lieues pour lui dire que je lui suis obligé. J'en ferais davantage pour votre cour, pour Mme de Boufflers 2 et pour vous.
J'ai toute ma famille dans un de mes ermitages nommé les Délices, auprès de Genève. Je suis devenu jardinier, vigneron et laboureur. Il faut que je fasse en petit ce que le roi de Pologne fait en grand; que je plante, déplante, et bâtisse des nids à rat quand il rêve des palais. Je déteste les villes, je ne puis vivre qu'à la campagne, et, étant vieux et malingre, je ne peux vivre que chez moi, il est fort insolent d'avoir deux chez-moi, et d'en vouloir un troisième; mais ce troisième m'approcherait de vous. J'ai très-bonne compagnie à Lausanne et à Genève mais vous êtes meilleure compagnie. Mes Délices n'ont que soixante arpents, coûtent fort cher, et ne me rapportent rien du tout, c'est d'ailleurs terre hérétique dans laquelle je me damne visiblement, et j'ai voulu me sauver avec la protection du roi de Pologne. Fontenoy m'a paru tout propre à faire mon salut, attendu qu'il me rapporte dix mille livres de rente et que j'enrage d'avoir des terres qui ne me rapportent rien. Je ne peux abandonner absolument mes Délices, qui sont, révérence parler, ce qu'il y a de plus joli au monde pour la situation. Craon est un beau nom; Fontenoy aussi, à cause de la bataille. Craon n'est-il pas une maison de plaisance, et puis c'est tout ? Il n'y a rien là à cultiver, à labourer et planter. J'ai une nièce qui joue Mérope et Alzire à merveille, toute grosse et courte qu'elle est, et qui, malgré le droit des gens de Puffendorf et de Grotius, a été traînée dans les boues à Francfort-sur-le-Main, en prison, au nom de Sa gracieuse Majesté le roi de Prusse et comme ce monarque ne fait rien pour elle, du moins jusqu'à présent, je me crois obligé, en conscience, de lui laisser une bonne terre, un bon fonds, un bien assuré voilà ce qui m'a fait penser à Fontenoy. Il n'y a plus qu'une petite difficulté, c'est de savoir si on vend cette terre. Quoi qu'il en soit, la tête me tourne de l'envie de vous revoir. Ma reconnaissance à Mme de Boufflers. Si vous voyez l'évêque de Toul 3, dites-lui que le bruit de ses sermons est venu jusque dans le pays de Calvin, et que ce bruit-là m'a converti tout net.
Avez-vous à Commercy M. de Tressan 4? C'est bien le meilleur et le plus aimable esprit qui soit en France; et M. Devaux, jadis Panpan 5, est-il aussi à Commercy? Conservez-moi un peu d'amitié. Comment va votre machine, jadis si frêle? Je suis un squelette de soixante-quatre ans, mais [avec] des sentiments vifs, tels que vous les inspirez.
Mandez-moi aux Délices près de Genève de quoi il est question, et raimez 6 un peu le Suisse Voltaire. »
1 Cette date n'est qu'approximative . Aux éditeurs de Kehl qui lui demandaient les lettres écrites par V*, Saint-Lambert répondit à Decroix : « J'ai beaucoup de regrets de ne pouvoir donner les lettres que ce grand homme m'a écrites, mais l'honnêtetté ne me permet pas de céder à l'envie d'obliger les éditeurs et à la vanité de publier le bien qu'il dit de moi ; elles ne paraitront jamais . » Pourtant quelques unes de ces letttres parurent uktérieurement sur le marché, dont quatre publiées par l'édition de Kehl . Pour la présente lettre, on dispose d'une copie contemeporaine .Beuchot la publia avec la date du 9 juillet, ce uqi n'est pas possible , V*n'arrivant chez l'Electeur que le 16 juillet et y étant « depuis quelques jours ».
2 Marie-Françoise-Catherine épouse de Louis-François de Boufflers : http://fr.wikipedia.org/wiki/Marie_Fran%C3%A7oise_Catherine_de_Beauvau-Craon
3 Claude Drouas de Boussey : http://fr.wikipedia.org/wiki/Claude_Drouas_de_Boussey
4 Voir lettre du 11 janvier 1756 : http://voltaireathome.hautetfort.com/archive/2012/05/06/il-n-y-a-pas-d-apparence-que-j-abandonne-mes-ermitages-et-un.html
5 François-Antoine Devaux : http://fr.wikipedia.org/wiki/Fran%C3%A7ois-Antoine_Devaux
6 Raimer est-il un mot de Mme du Châtelet employé ici à dessein ? On le rencontre en effet dans une lettre d'elle du 2 mai 1743 et dans une autre du 29 mai 1743 .
23:30 | Lien permanent | Commentaires (0)
19/09/2013
le roi de Pologne m'offre un logement dans celle de ses maisons que je voudrai choisir
... Et en échange je referai la plomberie car selon certains dires les plombiers polonais ont tous migré en France . Dois-je croire l'offre du roi ? Oui ? autant que la nouvelle de l'exil de ces chers artisans de l'est (qui , entre parenthèses, travaillent réellement bien ) !
19 juillet [1758] Schwetzingen
Vous saurez d'abord, ma chère enfant, que M. de Beauvau et Mme de Boufflers m'offrent le château de Craon auprès de Lunéville,soit à louer, soit à vendre, que le roi de Pologne m'offre un logement dans celle de ses maisons que je voudrai choisir […] Je reçois dans ce moment une lettre de Mme la margrave de Bareith qui veut absolument que j'aille chez elle, autant en dit Mme la duchesse de Gotha . Ma chère enfant, j'irai bientôt aux Délices, voilà ma réponse [...] »
1 Extraits tirés du catalogue de la vente Cornuau, 21 février 1936 ; voir lettre du 2 juillet 1758 : http://voltaireathome.hautetfort.com/archive/2013/09/11/une-belle-terre-a-gouverner-est-une-chose-tres-amusante-5163.html
23:55 | Lien permanent | Commentaires (0)
La plus grande difficulté de ce travail consistera à le rendre intéressant pour toutes les nations
... Concernant les écrits de Voltaire, je n'ai point de soucis quant à leur intérêt pour toutes les nations . Pour mes quelques reflexions, considérez-les comme des amuse-gueules dont on peut se passer, mais qui m'obligent malgré tout à ne pas rester spectateur inerte et tenter de rebondir du XVIIIè siècle à nos jours , la pensée voltairienne bravant les siècles, elle n'a pas une ride .
Ouvrez l'oeil, mais pas seulement ...
Cultivez la curiosité
« A Son Excellence Monsieur le comte Ivan Ivanovitch SCHOUVALOW
chambellan de Sa Majesté impériale
lieutenant général etc. etc.
à Petersbourg.
A Schwessingen, maison de plaisance de monseigneur l'électeur palatin, 17 juillet 1758.
Monsieur, j'ai reçu, en passant à Strasbourg, le paquet dont vous m'avez honoré, par le courrier de Vienne 1. J'ai lu toutes vos remarques et toutes vos instructions. Je suis confirmé dans l'opinion que vous étiez plus capable que personne au monde d'écrire l'histoire de Pierre le Grand. Je ne serai que votre secrétaire, et c'est ce que je voulais être.
La plus grande difficulté de ce travail consistera à le rendre intéressant pour toutes les nations c'est là le grand point. Pourquoi tout le monde lit-il l'histoire d'Alexandre, et pourquoi celle de Gengis-kan, qui fut un plus grand conquérant, trouve-t-elle si peu de lecteurs?
J'ai toujours pensé que l'histoire demande le même art que la tragédie, une exposition, un nœud, un dénoûment, et qu'il est nécessaire de présenter tellement toutes les figures du tableau qu'elles fassent valoir le principal personnage sans affecter jamais l'envie de le faire valoir. C'est dans ce principe que j'écrirai et que vous dicterez.
Si ma mauvaise santé et les circonstances présentes le permettaient, j'entreprendrais le voyage de Pétersbourg, je travaillerais sous vos yeux, et j'avancerais plus en trois mois que je ne ferai en une année loin de vous; mais les peines que vous voulez bien prendre suppléeront à ce voyage.
Ce que j'ai eu l'honneur d'envoyer à Votre Excellence n'est qu'une première et légère esquisse du grand tableau dont vous me fournissez l'ordonnance.
Je vois, par vos Mémoires, que le baron de Stralemheim 2 qui nous a donné de meilleures notions de la Russie qu'aucun étranger, s'est pourtant trompé dans plusieurs endroits. Je vois que vous relevez aussi quelques méprises dans lesquelles est tombé M. le général Le Fort 3 lui-même, dont la famille m'a communiqué les Mémoires manuscrits. Vous contredites surtout un manuscrit très-précieux 4, que j'ai depuis plusieurs années, de la main d'un ministre public 5 qui résida longtemps à la cour de Pierre le Grand. Il dit bien des choses que je dois omettre, parce qu'elles ne sont pas à la gloire de ce monarque, et qu'heureusement elles sont inutiles pour le grand objet que nous nous proposons. Cet objet est de peindre la création des arts, des mœurs, des lois, de la discipline militaire, du commerce, de la marine, de la police, etc., et non de divulguer ou des faiblesses ou des duretés qui ne sont que trop vraies. Il ne faut pas avoir la lâcheté de les désavouer, mais la prudence de n'en point parler, parce que je dois, ce me semble, imiter Tite-Live, qui traite les grands objets, et non Suétone, qui ne raconte que la vie privée.
J'ajouterai qu'il y a des opinions publiques qu'il est bien difficile de combattre. Par exemple, Charles XII avait en effet une valeur personnelle dont aucun prince n'approche. Cette valeur, qui aurait été admirable dans un grenadier, était peut-être un défaut dans un roi.
M. le maréchal de Schwerin 6, et d'autres généraux qui servirent sous lui, m'ont dit que, quand il avait arrangé le plan général d'un combat, il leur laissait tous les détails; qu'il leur disait « Faites donc vite; toutes ces minuties dureront-elles encore longtemps ? » et il partait le premier, à la tête de ses Drabans 7, se faisait un plaisir de frapper et de tuer, et paraissait ensuite, après la bataille, d'un aussi grand sang-froid que s'il fut sorti de table.
Voilà, monsieur, ce que les hommes de tous les temps et de tous les pays appellent un héros ; mais c'est le vulgaire de tous les temps et de tous les pays qui donne ce nom à la soif du carnage. Un roi soldat est appelé un héros; un monarque dont la valeur est plus réglée et moins éblouissante, un monarque législateur, fondateur et guerrier, est le véritable grand homme, et le grand homme est au-dessus du héros. Je crois donc que vous serez content quand je ferai cette distinction. Permettez-moi de soumettre à vos lumières une observation plus importante. Olearius 8, et, depuis, le comte de Carlisle 9, ambassadeur à Moscou, regardent la Russie comme un pays où presque tout était encore à faire. Leurs témoignages sont respectables, et, si on les contredisait en assurant que la Russie connaissait dès lors les commodités de la vie on diminuerait la gloire de Pierre Ier, à qui on doit presque tous les arts il n'y aurait plus alors de création. Il se peut que quelques seigneurs aient vécu avec splendeur, du temps du comte de Carlisle mais il s'agit d'une nation entière, et non de quelques boïards. Il faut que l'opulence soit générale, il faut que les commodités de la vie se trouvent dans tous les ordres de l'État, sans quoi une nation n'est point encore formée, et la société n'a point reçu son dernier degré de perfection.
Il est peu important que l'on ait porté un manteau par-dessus une soutane cependant, par pure curiosité, je désire savoir pourquoi, dans toutes les estampes de la relation d'Olearius, les habits de cérémonie sont toujours un manteau par-dessus la soutane, retroussé avec une agrafe. Je ne peux m'empêcher de regarder cet habillement ancien comme très-noble.
Quant au mot tsar, je désirerais savoir dans quelle année fut écrite la Bible slavone 10, où il est question du tsar David et du tsar Salomon. J'ai plus de penchant à croire que tsar ou thsar vient de sha 11 que de césar; mais tout cela n'est d'aucune conséquence.
Le grand objet est de donner une idée précise et imposante de tous les établissements faits par Pierre Ier, et des obstacles qu'il a surmontés car il n'y a jamais eu de grandes choses sans de grandes difficultés.
J'avoue que je ne vois, dans sa guerre contre Charles XII, d'autre cause que celle de sa convenance, et que je ne conçois pas pourquoi il voulait attaquer la Suède vers la mer Baltique, dans le temps que son premier dessein était de s'établir sur la mer Noire. Il y a souvent dans l'histoire des problèmes bien difficiles à résoudre.
J'attendrai, monsieur, les nouvelles instructions dont vous voudrez bien m'honorer, sur les campagnes de Pierre le Grand, sur la paix avec la Suède, sur le procès de son fils, sur sa mort, sur la manière dont on a soutenu les grands établissements qu'il a commencés, et sur tout ce qui peut contribuer à la gloire de votre empire. Le gouvernement de l'impératrice régnante est ce qui me paraît le plus glorieux, puisque c'est de tous les gouvernements le plus humain.
J'ai l'honneur d'être toujours avec tous les sentiments que je vous dois
monsieur
de Votre Excellence
le très humble et très obéissant serviteur
Voltaire.
Je vous demande pardon de ne pas écrire de ma main . Je suis obligé de dicter étant un peu malade . J'attendrai vos ordres aux Délices près de Genève . 12»
1Des documents accompagnés d'une lettre du 2-13 juin 1758 : « […] je vous envoie quelques matériaux pour l'histoire de la Russie . J'y joins aussi les notes que j'ai pris la liberté de faire sur le commencement de votre ouvrage ; il s'était glissé quelques erreurs dans ce beau morceau […] mais ces erreurs ne sont pas les vôtres […] l'on doit les attribuer à l'inexactitude des mémoires dans lesquels vous avez puisé . Ceux que j'ai l'honneur de vous adresser à présent ont l'avantage de la vérité […] vous y trouverez des tables chronologiques, des dénombrements , des calculs V Je travaille à présent à faire traduire les campagnes par terre de Pierre le Grand V Les débuts ont été un peu difficiles . Si par la suite il vous naissait quelques doutes faites-moi la grâce de me les communiquer. »
2 Ou plus exactement Strahlenberg ; voir lettre du 7 août 1757 à Schouvalov : http://voltaireathome.hautetfort.com/archive/2010/08/07/n-peut-encore-parler-de-quelques-faiblesses-d-un-grand-homme.html
3 Sur Le Fort, voir lettre du 6 septembre 1757 à Isaac Le Fort : http://voltaireathome.hautetfort.com/archive/2010/09/06/quoique-je-ne-lise-jamais-les-journaux.html
4 Ce manuscrit envoyé par Frédéric II à V* ,( voir lettre de Frédéric II du 13 novembre 1737 : http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k411350z/f346.image....) semble avoir contenu les mémoires de Vockerodt et de Suhm ; une copie de l'ouvrage de Suhm se trouvait à la bibliothèque de Sans Souci ; les mémoires de Vockerodt parurent en traduction française dans les Œuvres posthumes du roi de Prusse, 1789, et l'original fut publié sous le titre « Erörterungen einiger Fragen, die unter Peters I. Regierung in Russland vorgegangenen Veränderungen betreffend » dans les Zeitgenössuische Berichte zur Geschichte Russlands ; 1872.
5 C'était sans doute de Printzen voir : page 343 : http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k411350z/f346.image
et 413. : http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k411350z/f446.image.r=printzen
8 Le livre d'Adamus Olearius ( = Adam Olschläger ) parut en allemand à Schlesswig en 1647 sous le titre Offt begehrte Beschreibung der newen orientalischen Reise et en traduction française, en 1636 sous le titre Voyages faits en Moscovie, Tartarie et Perse par le sieur Adam Olearius .
9 Charles Howard, premier comte de Carlisle, ambassadeur extraordinaire en Russie, Suède et Danemark , de 1663 à 1664 .
12 La fin de lettre depuis humble et … ne figure pas sur la minute olographe qui contient en post scriptum : « Un grand avantage dans l'histoire de Russie est qu'il n'y a point de querelles avec les papes . Ces misérables disputes qui ont avili l'Occident ont été inconnues chez les Russes. »
16:43 | Lien permanent | Commentaires (0)
18/09/2013
Vous vous ferez des amis nouveaux et c'est un agrément de plus dans votre vie
... Pour autant que vous laissiez tomber Fesse de bouc pour parler plutôt à vos voisins . Je suis d'ailleurs assez heureux de lire que des chercheurs ont constaté que les accros du réseau dit social sont moins bien dans leur peau que le reste de la population qui sait encore parler (et non pas seulement écrire des fadaises ) .
« A Jean-Louis Labat, baron de Grandcour,
Genève
A Schwessingen près de Manheim [17 juillet 1758]
Je n'arrivai qu'hier, mon cher baron, chez son Altesse Électorale . J'y trouvai des lettres de Gotha , on doit vous avoir écrit le 4 juillet 1, et je suis persuadé que vous avez mis dans cette affaire toutes les facilités et la promptitude qui vous sont naturelles . Vous vous ferez des amis nouveaux et c'est un agrément de plus dans votre vie . Je vous supplie de m'instruire de ce que vous aurez fait, vous n'aurez qu'à m'écrire à Manheim . On dit que M. de Contades 2 cherche à donner bataille dans l'inter-règne pour être maréchal de France . On marche de tous côtés et de tous côtés il y aura des malheureux . Ne m'oubliez pas je vous en prie auprès du gr[and] docteur et de ses ouailles Mme d'Epinay et Mme d'Albertas 3, et surtout présentez mes obéissances à toute votre famille, et nommément à l'appétissante 4…
V. le contraire d'appétissant »
1 Voir lettre du 16 juillet à la duchesse de Saxe-Gotha : http://voltaireathome.hautetfort.com/archive/2013/09/16/s-il-y-avait-quelque-nouvelle-favorable-au-genre-humain-j-au.html
2 Le duc de Clermont avait été renvoyé et remplacé, après son grave échec à Crefeld , par Louis-Georges Érasme de Contades . Voir : http://fr.wikipedia.org/wiki/Bataille_de_Krefeld
et : http://fr.wikipedia.org/wiki/Louis_Georges_%C3%89rasme_de_Contades
3 Parmi les dévotes (on appelait ainsi les nombreuses clientes du docteur) du docteur Théodore Tronchin, il faut citer madame d'AIbertas, femme du président de la Grand'Chambre d'Aix en Provence, qui passa plusieurs saisons à Genève. Voir pages 151-152 : http://www.archive.org/stream/lavieintimedevol00pereuoft/lavieintimedevol00pereuoft_djvu.txt
4 La fille de Labat , Jeanne-Louise, ainsi qu'il ressort de la lettre du 16 octobre 1758 au baron ; elle épousa Jean-Armand Tronchin en 1771 . Voir : http://w3public.ville-ge.ch/bge/odyssee.nsf/Attachments/tronchin_famille_IIframeset.htm/$file/tronchin_famille_IIframeset.htm?OpenElement
et : http://gw.geneanet.org/phcoste?lang=fr;p=jean+armand;n=tronchin
et : http://gw.geneanet.org/phcoste?lang=fr;pz=philippe;nz=coste;ocz=1;p=jeanne+louise;n=labat
01:33 | Lien permanent | Commentaires (0)
17/09/2013
Petersbourg est donc la patrie des esprits prématurés
... Mais, chers lecteurs, oubliez vite, si ce n'est déjà fait (et c'est un signe de bonne santé mentale) la récente prestation des représentants des soi-disant pays les plus importants de notre globe lors d'un G (comme Guignols) quelque chose . D'esprits prématurés , point , des attardés , à foison .
Le XXIè siècle ne peut pas se targuer d'être meilleur que le XVIIIè en tout, ça se saurait et on vivrait plus agréablement .
17 juillet [1758], Schwetzingen
[…] Nous avons ici un jeune Russe de seize ans, il voyage tout seul, sans gouverneur, sans précepteur, avec ses domestiques et il servirait de précepteur et de gouverneur à nos seigneurs de vingt ans . C'était le neveu du grand chancelier 2. Il parle français comme s'il était né à Versailles .[…] Petersbourg est donc la patrie des esprits prématurés […] J'ai reçu ici sa visite . Nous eûmes hier Ninette à la cour,3 après demain nous aurons Mahomet mais cette troupe ne vaut pas la nôtre […]"
1 Extraits tirés du catalogue de la vente Cornuau (Paris 21 février 1736) ; voir lettre du 2 juillet 1758 : http://voltaireathome.hautetfort.com/archive/2013/09/11/une-belle-terre-a-gouverner-est-une-chose-tres-amusante-5163.html
2 Fedor Pavlovitch Veselovsky s'était installé à Genève avec son frère Avram qui avait été impliqué dans l'affaire du prince héritier Alexis ; il s'était présenté à V* par une lettre du 16 février 1757 : http://voltaireathome.hautetfort.com/archive/2012/10/08/quel-ouvrage-plus-digne-de-vous-et-quelle-plume-plus-digne-d.html
3 Le Caprice amoureux ou Ninette à la cour de Charles-Simon Favart, avait été représenté pour le première fois et publié en 1756 . Voir : http://books.google.fr/books?id=TzIUAAAAQAAJ&printsec=frontcover&hl=fr&source=gbs_ge_summary_r&cad=0#v=onepage&q&f=false
23:55 | Lien permanent | Commentaires (0)