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05/06/2014

nos dépenses sont furieuses mais elles me font plaisir

... Qui a dit ceci ?

Un  ex-prétendu président de l'UMP ?

Un véritable ex- président de la république ?

Tous les deux, et pas seulement eux, tant les AMIS de ces deux gugusses sont de la même trempe, celle des gens qui ne comptent pas quand c'est pour dépenser l'argent des autres . Copé, Sarko, gens de sac et de corde , continuez à pêter plus haut que votre cul ! "irréprochables" !?

Poutine pour les jeux olympiques de Sotchi ?

Dilma Roussef pour les mondiaux de foot au Brésil ?

Platini pour les mêmes mondiaux au Qatar ?

Dans tous les cas identiques, cherchez à qui profite le crime, vous n'aurez pas à enquêter longtemps .

Et j'ai bien peur d'avoir à y ajouter notre gouvernement, via la masse fonctionnaire , le mammouth antédiluvien accroché à ses avantages pécuniaires .

 

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« A Jean-Robert Tronchin

à Lyon

[13 avril 1759]

Mon cher correspondant voici de quoi mettre quelques pierres à nos châteaux qui ne sont point en Espagne . C'est peu de chose, mais prenez toujours . Je sais bien que nos dépenses sont furieuses mais elles me font plaisir , et à cela je ne connais point de réponse . Je vais mener une vie patriarcale . Point d'argent mais beaucoup de foin, des moutons, des bœufs, et des pêches que les patriarches n'avaient pas .

Qu'est-ce qu'un Boudon 1 qu'on dit député huguenot à la cour ? Quel conte ! Est-ce que vous avez des députés vous autres ? Et les jésuites ? Est-il vrai que Rezzonico 2 prend leur parti ? Cela va faire un beau charivari en Lusitanie ! Bonsoir .

V. »

 

04/06/2014

J'ai payé actuellement très régulièrement quatre-vingts ou cent personnes qui travaillent pour moi . Cela continuera tant qu’il plaira à Dieu, et à vous

... Avec ou sans Dieu, et ses acolytes les banquiers qui eux ne travaillent pas beaucoup pour nous, mais grâce à nous .

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« A Jean-Robert Tronchin

à Lyon

Onze avril [1759]

J'ai reçu mon cher correspondant , l'argent que vous avez bien voulu m'envoyer par M. Cathala .

J'ai reçu aussi une lettre de Mgr l'électeur palatin qui met fin d'un mot à toutes ces misères de Francfort . Je demandais simplement qu'on me fit tenir 6500 livres franc et quitte tous les six mois . Les banquiers de Francfort et d'autres me voulaient faire payer sur ces 6500 livres plus de deux cents livres de frais , ce qui était très injuste . Ni Son Altesse électorale ni moi ne savions qu'il me fallait 6555 livres 1 sur le pied des florins d'empire . C’est une chose que vous m'apprenez . Il est toujours bon de vous consulter et je vous remercie des éclaircissements que vous me donnez . J'ai toujours honte de vous faire perdre tant de temps .

J'ai donné sur-le-champ avis au baron de Beckers de la générosité avec laquelle l’Électeur palatin en a usé et je remercie même M. de Beckers qui n'y a contribué en rien 2. Ainsi vous avez très bien fait de ne lui point envoyer ma lettre qui n'est plus de saison . Voulez-vous dorénavant vous charger de recevoir tous les six mois les 5123 florins d'empire qui me reviennent ? en les tirant sur Francfort ? J'en écrirai à M. de Beckers .

J'ai payé actuellement très régulièrement quatre-vingts ou cent personnes qui travaillent pour moi . Cela continuera tant qu’il plaira à Dieu, et à vous .

Le roi de Prusse m'écrit tous les ordinaires mais il ne me fera jamais quitter mes terres pour lui . Qu'il prenne garde que cette année on ne prenne les siennes .

Est-il possible que les jésuites demeurent impunis !

Adieu .

V. »

1 V* a bien hésité avant de se décider pour ce chiffre, ce dont témoigne l'écriture sur le manuscrit .

 

03/06/2014

je vous garantis qu'ils ne trouveront pas les 50 millions . Si je les avais, je ne les donnerais pas

...

 

 

 

« A Élie Bertrand 1

Voici mon cher ami votre brevet de Lyonnais 2. Si vous voulez m'envoyer quatre lignes pour le secrétaire éternel 3 tout sera dit .

On n'a pas pu avoir l'honneur de vous recevoir plus tôt parce que l'Académie n'est ressuscitée que depuis peu 4 et vous êtes le premier qu’elle adopte .

Je serais très surpris qu'il y eût un Boudon député des protestants auprès du roi 5. Il n'y a point de protestants en France aux yeux de la cour , il n'y a que des nouveaux convertis . On ne connait pas plus de corps de protestants que de corps de Turcs . Si par hasard il y en a dans les provinces on veut n'en rien savoir . Ni le clergé ni la noblesse ni le tiers état, ni les parlements n'ont le droit d'avoir un député résident à la cour .

Il se peut faire que quelques négociants huguenots aient imaginé de prêter 50 millions et qu'ils aient envoyé Boudon pour cette affaire, mais je vous garantis qu'ils ne trouveront pas les 50 millions . Si je les avais, je ne les donnerais pas . Je souhaite que Boudon réussisse, mais j'en doute .

On dit que les jésuites ont fait révolter le Portugal contre le roi . Il le mérite bien pour avoir demandé la permission au pape de punir des sujets tonsurés et parricides .

Mille tendres respects à M . et Mme de Freydenrik .

La Saxe et le Portugal jouent un piètre rôle dans le meilleur des mondes possibles .

10 avril [1759] »

1 Date ajoutée par Bertrand qui complète celle de V* par l'année et ajoute l'initiale V à la fin .

2 Bertrand avait été nommé membre associé de l'académie de Lyon .

3 Pernetti .

4 Par la fusion en 1758 de l'Académie des sciences et belles lettres et celle des beaux arts .

5 Voir Histoire des églises des déserts, de Charles Coquerel, 1841, tome II, 344 -...

 

02/06/2014

J'y achève ma vie en paix, mais il n'y a point de jour où je ne fasse des vœux pour la prospérité de la vôtre

...

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« A Louise-Ulrique de Prusse, reine de Suède 1

Au château de Tournay

par Genève 9 avril 1759 2

Madame, le roi votre frère m'a ordonné de payer ce triste tribut à la mémoire de Mme la margrave de Bareith . Je sais qu’il aime votre Majesté pour le moins autant qu'il aimait celle qu'il regrette aujourd'hui . J'obéis à ses intentions et aux sentiments de mon cœur en mettant aux pieds de Votre Majesté ce faible monument qu'il a voulu que j'élevasse à une sœur qui était digne de vous , et qui était ornée de quelques unes de vos vertus . Puissent ces vertus madame vous procurer sur le trône une félicité qu'on ne trouve guère ni sur le trône ni ailleurs . Je ne vois guère que des calamités dans ce monde . Il me semble qu'il était moins malheureux et moins pervers quand je faisais ma cour à Votre Majesté à Montbijou . Je vis retiré dans un pays tranquille dont les orages n’approchent point . J'y achève ma vie en paix, mais il n'y a point de jour où je ne fasse des vœux pour la prospérité de la vôtre .

Je suis avec le plus profond respect
Madame

de Votre Majesté

le très humble et très obéissant serviteur

Voltaire

comte de Tournay »

2 Cette lettre accompagne un exemplaire imprimé de l'ode .

 

01/06/2014

Ainsi va le monde

..."pour que ces hommes ineptes ne mourussent pas de faim et de misère" dit Frédéric der Grosse, en préambule, ou en complément de Voltaire . Bien des rois en ce XXIè siècle correspondent exactement à ces déclarations du XVIIIè , hélas .

 Bien des hommes politiques aussi ! sans avoir besoin de les chercher outre frontières, nous avons notre lot français qui se renouvelle sans trêve , et au fil d'élections qui mobilisent de moins en moins d'électeurs, ils ne vont bientôt représenter qu'eux mêmes . Et nous , éternels contribuables, allons-nous continuer à les nourrir grassement .

Quand je vois les sommes faramineuses dépensées pour quelques prétendues grand'messes de partis, comme à l'UMP avec Copé et Sarko, je frémis à l'idée de leur confier la gestion de la France . Pas vous ?

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N'oublions pas les guignolos et guignolettes  de la téléréalité qui n'intéressent qu'eux-mêmes .

 

 

« A Louise-Dorothée von Meiningen, duchesse de Saxe-Gotha

Au château de Tournay par Genève

9 avril [1759]

Madame, daignez recevoir ces vers que le roi de Prusse m'ordonne absolument de publier 1 . Ils sont tristes et convenables au temps . Puissiez-vous madame vivre aussi heureuse que les dernières années de Mme la margrave de Bareith ont été cruelles,2 puisse le ciel donner à votre Altesse Sérénissime les jours qu'il lui a ôtés et prolonger votre vie précieuse 3.

Je ne lis point les gazettes sans frémissement et sans douleur . Je vois que les deux partis prennent toujours vos terres pour le champ de leurs dévastations . Il est vrai qu'il y a de vastes étendues de pays encore plus à plaindre . On écrit aujourd'hui que tout est en combustion dans le Portugal, que les jésuites ont trouvé le secret de faire soulever les peuples, secret connu d'eux depuis assez longtemps , mais je ne puis plaindre un pays d'inquisition quand vos forêts sont abattues . On va s'égorger encore en Allemagne, et on prépare des fêtes à Lyon . Ainsi va le monde . On apprend à cinq heures du soir la mort de cinq à six mille hommes et on va gaiement à l'Opéra à cinq heures et un quart . Le roi de Prusse pour s'amuser à Breslau a fait l'oraison funèbre d'un maître cordonnier . Il dit dans cette pièce d'éloquence que la plupart des rois auraient même été de mauvais cordonniers et que Dieu ne les a fait rois que parce qu'ils n'auraient pu gagner leur vie que dans ce métier là 4. Il a oublié nos talons rouges dans cette oraison funèbre . Cependant il les avait vus . Je fais des vœux pour que vos Altesses Sérénissimes et la grande maîtresse des cœurs voient les talons de tous ceux qui viennent vous piller . Que Votre Altesse Sérénissime daigne toujours agréer les souhaits et le profond respect du Suisse V. »

1 C'est donc un exemplaire imprimé que V* adresse .

2 Pour la vie de la margravine, soeur de Frédéric II, voir : http://visualiseur.bnf.fr/CadresFenetre?O=NUMM-36489&M=pagination

3 Mot suivi de vie rayé .

4 V* adapte dans son style les dires du roi . Frédéric II avait écrit : « Oui, messieurs, ce bon citoyen que nous pleurons avait des qualités qui n'auraient point déparé le trône, tandis que nombre de ceux qui l'occupent sans talent et sans application ne seraient que de mauvais cordonniers, si l'aveugle fortune qui dirige les naissances ne les avaient faits ce qu'ils sont, par charité, et pour que ces hommes ineptes ne mourussent pas de faim et de misère . » (Œuvres de Frédéric, XV, 106)