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05/09/2018

permettez-moi de vous dire que par toutes les informations qu'on m'a données de lui, il paraît très digne de l'emploi

... Also sprach Edouard Philippe en présentant François de Rugy à Emmanuel Macron . Puisse-t-il ne pas se tromper !

Aura-t-on le même compliment pour Richard Ferrand, homme aux dents longues, candidat au perchoir ? Les membres de LREM ne seront pas unanimes, je le parie .

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https://undessinparjour.wordpress.com/tag/francois-de-rugy/

 

 

« A Jean-Philippe Fyot de La Marche

10 septembre 1763, à Ferney

Monsieur,

Un jeune homme , nommé Clément, né à Dijon, qui paraît avoir beaucoup de belles-lettres, s'est imaginé que j’étais assez heureux pour avoir quelque crédit auprès de vous . Il s'est adressé à moi lorsque vous partiez de Genève, et m'a chargé de vous présenter sa très humble requête . Il vous demande votre protection dans le dessein où il est de se consacrer à instruire les enfants.

Je n'ai pas, monsieur, la vanité de penser qu'il m'appartienne de vous demander des grâces : je devrais me borner à m'acquitter simplement de la commission que ce jeune homme m'a donnée, mais permettez-moi de vous dire que par toutes les informations qu'on m'a données de lui, il paraît très digne de l'emploi qu'il vous demande .

Je suis inconsolable vous avoir fait si peu ma cour : pardonnez à un vieillard malade, qui n'a plus que des sentiments, et qui à peine a la force d'aller d'une maison à une autre . Si j'avais jamais un peu de santé , j'en profiterais bien vite pour venir vous assurer de l'attachement et du respect avec lequel j'ai l'honneur d'être,

monsieur,

votre très humble et très obéissant serviteur

Voltaire.

04/09/2018

Je suis bien étonné qu'on ait envoyé à Paris, un pousse-cul

... Non, je ne sais pas en cette heure qui est le remplaçant de Nicolas Hulot !

Et d'ailleurs un pousse-cul n'est pas ce qu'on croit de prime abord, c'est beaucoup moins amusant que le tire-cul de nos montagnes ou que le pousseur du métro japonais , sans oublier le pousse-au-cul piégeux du chasseur de geais .

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« A Etienne-Noël Damilaville

Mon cher frère , je reçois le paquet de M. Mariette, que vous avez la bonté de m'envoyer, je vous en rends mille grâces .

Je suis bien étonné qu'on ait envoyé à Paris, un pousse-cul 1 au sieur Bruysset 2; il me semble qu'il y a des pousse-cul à Lyon comme ailleurs, et que l'usage est qu'on envoie les ordres de Paris aux intendants ou aux juges des provinces, qui les font exécuter . Je vois qu'il y a des gens bien alertes dans le monde, mais mettre le nom d'un pauvre Français à la tête d'un ouvrage anglais contre le bon roi David, cela est bien pis que d'être alerte 3, c'est une scélératesse de libraire . Je ne sais , encore une fois ce que c'est que ce caloyer dont on parle . Je vous supplie, mon cher frère, de m’en donner des nouvelles .

10è septembre [1763] »

1 Un pousse-cul est un exempt chargé d'opérer les arrestations .

2 La famille des libraires Bruysset avait souvent maille à partir avec les autorités . Le mot est écrit Briset sur le manuscrit original . Voir : http://data.bnf.fr/16018904/freres_bruyset/

et page 32 et suiv. : https://dumas.ccsd.cnrs.fr/dumas-00707533/document

3 Conformément à l'étymologie, alerte signifie à l'époque classique « en éveil » , que ce soit pour se tenir en garde ou, fréquemment aussi, pour ne pas manquer une bonne prise ou une bonne affaire . Voir par exemple la lettre du 1er avril 1756 à d'Argental : « Vous me parlez d’une mademoiselle Guéant  ; voilà ce que c’est d’écrire trop tard ! Les Bonneau sont plus alertes. » ; http://www.monsieurdevoltaire.com/article-correspondance-annee-1756-partie-6-115508520.html

J'espère qu'au moins mes amis me rendront justice

... déclare, avec raison, Nicolas Hulot : https://www.lci.fr/politique/en-direct-remaniement-nicola...

 

 

« A Etienne-Noël Damilaville

9 septembre [1763]

Dicunt 1 mon cher frère qu'on a imprimé à Paris un catéchisme qu'on appelle je crois le caloyer . Je ne suis guère curieux de voir ces drogues-là . Je suis assez occupé de mon procès . Vous devez avoir reçu par M. d'Argental un gros paquet que j'ai pris la liberté de vous envoyer . Vous voyez à quel point j'abuse de votre bonté .

Il vient dans ce moment chez moi un homme qui dit avoir vu ce caloyer . Il dit que cela doit faire un très grand effet . Tant mieux si l'ouvrage inspire la vertu et la haine de la superstition . La même personne m'assure qu'il paraît quelquefois des écrits dans ce goût qu'on a la mauvaise foi de m'attribuer . J'espère qu'au moins mes amis me rendront justice . Orate fratres et vigilate .

Je vous embrasse bien tendrement .

Écr l'inf. »

1 On dit .

03/09/2018

le nombre des fidèles s’augmente prodigieusement ; il nous faut surtout de saintes femmes

... affirment sans rire les juges (têtes à claques) qui ont condamné à la bastonnade deux jeunes femmes homosexuelles : http://www.lefigaro.fr/flash-actu/2018/09/03/97001-20180903FILWWW00030-deux-malaisiennes-condamnees-pour-homosexualite-recoivent-des-coups-de-baton.php

On ne dira jamais assez haut combien est belle la Charia de l'ami Mohammed qui , comme tous les religieux de toutes confessions, était fort au courant de pratiques sexuelles à réprimer, bien qu'elles existent depuis la nuit des temps et ne nuisent ni à dieu (s'il existe) ni aux hommes .

 

 

« A Etienne-Noël Damilaville

Mon cher frère, il ne s’agit pas aujourd’hui d’affaires temporelles. Je vous confie que madame la duchesse d’Anville 1 a emporté une demi-douzaine d’exemplaires des oeuvres pies 2. Une autre personne en emporte une demi-douzaine ; le nombre des fidèles s’augmente prodigieusement ; il nous faut surtout de saintes femmes. Vous devez avoir quelques exemplaires dont vous n’aurez pas encore disposé . Je vous demande en grâce d’envoyer ceux-ci par la petite poste, mais surtout sans les contre-signer. Envoyez-en des vôtres à mademoiselle Clairon ; il est juste qu’elle possède les anathèmes lancés contre ceux qui l’anathématisent. Mon cher frère, je compte sur votre zèle : je m’imagine que frère Platon a été bien content du caloyer . Ce caloyer fait beaucoup d’effet, et j’en bénis Dieu.

Ecr. l’inf.

7è septembre [1763]3

Mandez-moi, je vous prie, si vous avez reçu ce paquet, et si vous en avez fait l’usage que je vous supplie d’en faire. Dieu vous ait en aide, mon très cher frère . »

1 Les registres du Conseil de Genève ne gardent pas trace du séjour de la duchesse, mais son fils est mentionné dans les minutes du 28 juin 1763, quand on décide de le complimenter « sur son arrivée et sur son mariage célébré l'année dernière depuis son départ de Genève ». Louis-Alexandre, duc de La Rochefoucauld et de La Roche-Guyon avait épousé Louise-Pauline de Grand de Mérode de Montmorency le 7 décembre 1762 .

2 Telles que le Catéchisme de l’honnête homme .

3 L'édition Lettres inédites intervertit les dates de cette lettre et de la suivante .

02/09/2018

j’ai grand’peur que toutes ces belles remontrances n’aboutissent à donner une paralysie à la main de nos payeurs de rentes

...Ce dont ne semblent pas se soucier tous les opposants à la réforme, absolument nécessaire, des retraites , campés qu'ils sont sur des privilèges immérités .

 

 

« A Charles-Augustin Ferriol, comte d'Argental

et à

Jeanne-Grâce Bosc du Bouchet , comtesse d'Argental

7è septembre 1763 1

Mes divins anges, à peine ai-je reçu votre paquet, que j’ai fait à peu près tout ce que vous désirez. Vous ne m’avez point envoyé le premier acte ; je vous prie de me le dépêcher, afin que je raccorde le tout. Vous aurez probablement la pièce entière 2 dès que vous m’aurez fait tenir ce premier acte qui me manque 3. Il restera quelques vers raboteux ; cela ne fait pas mal au théâtre, et nous sommes convenus qu’il en fallait pour dépayser le monde. J’avoue que c’est une grande vanité à moi d’en convenir ; mais enfin j’ai passé dans mon temps, je ne sais comment, pour faire des vers assez coulants 4.

Vous avez bien raison , M. de Thibouville a le visage trop rond pour un conspirateur. Vous savez que César croyait que les visages longs et maigres étaient de vraies faces de conjurés.

Ah ! mes anges, est-il possible que vous n’aimiez pas,

A deux voluptueux a livré l’univers ?5

C’est bien là pourtant le caractère d’Antoine et du jeune Octave ; vous me forcerez à mettre des remarques , et les lettres de ces débauchés, que Suétone nous a conservées, y paraîtront avec les gros mots. Que je suis fâché contre vous d’avoir osé condamner ce vers qui dit tant de choses ! Vous y reviendrez, vous l’aimerez, car vous êtes justes.

Madame Denis et moi nous baisons le bout de vos ailes, sous lesquelles vous mettez notre procès sacerdotal.

Je n’entends plus parler de la Gazette littéraire, je ne sais si elle paraît. J’ai fait venir des livres d’Angleterre et de Hollande ; ils doivent être chez M. le duc de Praslin . S’il y a des doubles, je le supplie de me les envoyer, je les prendrai pour mon compte.

Mes anges, le diable est à Genève ; mais il est aussi en France, et j’ai grand’peur que toutes ces belles remontrances n’aboutissent à donner une paralysie à la main de nos payeurs de rentes. Vous ne me parlez jamais de ces petites drôleries ; vous ne songez qu’au tripot , cependant ces affaires-là sont un peu plus intéressantes.

Permettez, je vous en supplie, que je vous adresse ce paquet pour frère Damilaville, qui doit le rendre à M. Mariette. Il est bon de faire des tragédies, mais il faut songer au solide.

Respect et tendresse.

V. »

 1 On trouve aussi , dans l'édition de Kehl cette lettre mêlée à des fragments de la lettre du 11 septembre, le tout daté du 11 février1763 (copie Beaumarchais) changé en 1764 .

2 Le Triumvirat.

3 Dans les éditions de Kehl, cette lettre est datée du 16 Février 1764, et commence ainsi : « Mes divins anges, puisque vous êtes assez lambins pour ne pas renvoyer le premier acte à M. Marcel, je vous en envoie cinq. Il se flatte d’avoir fait tout ce que votre comité exigeait de lui. Il restera, etc. » (Georges Avenel.)

4 Dans la lettre du 11 Février 1764, on lisait encore : « Il faut que M. le duc de Praslin se donne avec vous le plaisir d’attraper le public ; c’est une vraie opération de ministre. M. Marcel vous enverra une lettre soumise pour la reine Clairon, qui sera de la même écriture que la pièce. Je ne connais point de conspiration mieux arrangée. Nous verrons si celle de Rousseau contre Genève réussira mieux. Il est vrai qu’il a sept à huit cents personnes dans son parti ; mais je tiens que mes trois conspirateurs valent mieux que les associés de Jean-Jacques.

« Vous avez bien raison, etc. ».

5 V* céda finalement au caprice de ses anges et sacrifia ce vers à la scène 1, Ac. I d'Octave .

01/09/2018

L’Adonis du parlement monsieur m'a fait l'honneur de m'apporter une de vos lettres

... et je prends acte de votre démission ".

Qui va être le prochain mistigri ?

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Pour l'écologie, il faut savoir se raccrocher aux branches et affuter ses griffes

 

 

« A Antoine-Jean-Gabriel Le Bault, Conseiller

du Parlement

à Dijon

A Ferney 6 septembre [1763]

L’Adonis du parlement 1 monsieur m'a fait l'honneur de m'apporter une de vos lettres . Il y a eu dans mon taudis une séance du parlement plus agréable que celles où les commandants de province assistent . La fête eût été complète pour moi si vous aviez été du voyage . Permettez que je me dépique en vous demandant un de vos tonneaux ordinaires de votre excellent vin . Si j'osais je vous supplierais d'accompagner cet envoi de quelques ceps de vigne, que je puisse planter sur la fin de l'automne avec celles que vous avez déjà eu la bonté de m'envoyer . Elles viennent à merveille . J'ai au moins la consolation de voir les feuilles de la vigne dont probablement je ne boirai point le vin . Je suis un peu fâché que la vie soit si courte . Je n'en jouis que depuis que je suis dans la retraite . Je vous prie monsieur vous et madame Le Bault d'agréer le respect avec lequel j'ai l'honneur d'être votre très humble et obéissant serviteur

Voltaire. »

1 Fyot de La Marche est donc bien venu à Genève avec d'autres membres du parlement, et V* désigne ainsi le plus jeune de la compagnie ; voir lettre du 1er novembre 1763 à Le Bault : « Il y a environ six semaines que j'eus l'honneur de vous écrire par le plus jeune de vos confrères que j'appelais l'Adonis du parlement . Je vous demandais un tonneau de votre meilleur vin ... ».