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09/01/2022

Je sais que tous les libelles de Hollande tombent avec le temps dans l'oubli

... Tout le monde le sait depuis belle lurette, il n'y a que lui pour se croire encore persona grata .

François Hollande | Les humeurs d'Oli

 

 

 

« A Antoine Maillet du Clairon 1

Au château de Ferney, par Genève, 6 octobre 1766 2

Je suis votre confrère en littérature, monsieur ; j'ai le même protecteur que vous en la personne de M. le duc de Praslin . Voilà mes deux titres pour vous supplier de me rendre un bon office .

On a imprimé à Amsterdam, chez Marc-Michel Rey, sous le nom de Genève, un livre intitulé Lettres de M. de Voltaire à ses amis du Parnasse . Il se trouve que ces prétendus amis du Parnasse sont : le roi de Prusse, le feu roi de Pologne Stanislas, l’Électeur palatin, le duc de Bouillon, le duc de La Vallière, etc. ; il y a aussi plusieurs lettres à des particuliers . On les a toutes altérées et empoisonnées par les traits les plus calomnieux ; on y a mis des notes encore plus outrageantes . Je suis dans la douloureuse nécessité de me justifier contre ce libelle scandaleux . Vous êtes dans Amsterdam, et vous êtes à portée, monsieur, d'être informé du nom de l'éditeur . Tout ce que je lui demanderais, ce serait qu'il réparât une conduite si atroce, en avouant du moins qu'il s'est trompé . Je sais que tous les libelles de Hollande tombent avec le temps dans l'oubli, mais celui-ci peut me faire grand tort pour le temps présent , et il est essentiel que je désabuse les personnes que cet éditeur offense dans cette malheureuse édition . Je vous serai très obligé de vouloir bien me faire part des lumières que vous aurez acquises sur cette petite affaire . Pardonnez à mon importunité et agréez les sentiments de reconnaissance avec lesquels je serai toute ma vie, monsieur, votre très humble et très obéissant serviteur .

Voltaire

gentilhomme ordinaire

de la chambre du roi . »

2Original signé conservé aux archives de l'académie de Mâcon, mais non retrouvé ; on suit l'édition Gaudier : « Communication […] destinée à être lue au prochain congrès des sociétés savantes » ; Annales de l'académie de Mâcon, 1870, X, 123.

08/01/2022

Je ne me rebute point, mais je suis fort affligé

... Sidney Poitier est mort . Bêtement, inculte que je suis,  je le croyais déjà au paradis des grands acteurs . Je n'ai pas vu tous ses films, malheureusement, et j'espère qu'en hommage certains seront diffusés très prochainement . J'ai un excellent souvenir de "La Chaine" et plus encore de "Dans la chaleur de la nuit"  et "Devine qui vient dîner.

Comme voeux pour 2022, je nous souhaite d'avoir encore de tels acteurs/trices .

https://www.lefigaro.fr/cinema/sidney-poitier-est-mort-ho...

Sidney Poitier - Cinéma Passion

 

 

 

« A Charles-Augustin Ferriol, comte d'Argental

et à

Jeanne-Grâce Bosc du Bouchet, comtesse d'Argental

6è octobre 1766 1

Vraiment, mes adorables anges, je ne suis pas étonné que le prophète Élie de Beaumont ne vous ait pas envoyé son mémoire pour les Sirven . La raison en est bien claire, c’est que ce mémoire n’est pas encore fait. Il m’avait mandé, il y a près de deux mois, qu’il l’avait remis entre les mains de plusieurs avocats pour le signer, et M. Damilaville lui avait déjà donné quelque argent de ma part . Je croyais même déjà l’ouvrage imprimé, je me hâtais de demander un rapporteur, je sollicitais votre protection et celle de vos amis ; mais enfin il s’est trouvé que Beaumont avait pris le futur pour le passé. Je vois qu’il a été un peu désorienté par deux causes malheureuses qu’il a perdues coup sur coup. Il ne faudrait pas que le défenseur des Calas se chargeât jamais d’une cause équivoque . Celle des Sirven lui aurait fait un honneur infini.

Il a encore, comme vous savez, un procès très intéressant au nom de sa femme ; mais je tremble encore pour ce procès-là . Il a le malheur d’y réclamer les lois rigoureuses contre les protestants, lois dont il avait tant fait sentir la dureté, non seulement dans l’affaire des Calas, mais dans une autre encore que je lui avais confiée. Cette funeste coutume des avocats de soutenir ainsi le pour et le contre pourra lui faire grand tort, et en fera sûrement à la cause des Sirven . Cependant l’affaire est entamée, il la faut suivre. J’ai obtenu pour cette malheureuse famille Sirven la protection de plusieurs princes étrangers ; je leur ai écrit que le factum était prêt . S’il ne paraît pas, ils seront en droit de croire que je les ai trompés. Je ne me rebute point, mais je suis fort affligé.

Je ne le suis pas moins que vous n’ayez pas reçu le commentaire sur les délits et les peines 2, par M. Christin, avocat de Besançon. Je sais bien que M. Jeannel a des ordres positifs de ne laisser passer aucune brochure suspecte par la voie de la poste ; mais cette brochure est très sage, elle me paraît instructive ; il n’y a aucun mot qui puisse choquer le gouvernement de France, ni aucun gouvernement. Je reçois tous les jours, par la poste, tous les imprimés qui paraissent ; on les laisse tous arriver sans aucune difficulté. Je ne vois pas pourquoi l’on défendrait le transport des pensées de province à Paris, tandis qu’on permet l’exportation de Paris en province.

Je suis encore plus surpris qu’on n’ait pas respecté l’enveloppe de M. de Courteilles, et que l’on prive un conseiller d’État d’un écrit sur la jurisprudence. Vous recevrez cet écrit par quelque autre voie, et vous jugerez si on doit le traiter avec tant de rigueur.

Vous n’ignorez pas qu’on a fait en Hollande deux éditions de quelques-unes de mes lettres, qu’on a cruellement falsifiées, et auxquelles on a joint des notes d’une insolence punissable contre les personnes du royaume les plus respectables. On m’a conseillé de m’adresser à un nommé M. du Clairon 3, qui est, dit-on, actuellement commissaire de la marine, ou consul à Amsterdam ; il est auteur d’une tragédie de Cromwell, qu’il a dédiée à M. le duc de Praslin. Je ne veux pas croire qu’il soit trop instruit du mystère de cette abominable édition ; mais je crois qu’il peut aisément se procurer des lumières sur l’éditeur.

M. le prince de Soubise, et plusieurs antres personnes d’une grande distinction, sont très outragés dans ces lettres. Il est nécessaire que je mette au moins dans les journaux un avertissement 4 qui démontre et qui confonde la calomnie. Heureusement les preuves sont nettes et claires ; j’ai en main les certificats de ceux à qui j’avais écrit ces lettres, qu’un faussaire a défigurées. J’espère que M. du Clairon, qui est sur les lieux, voudra bien me donner des éclaircissements sur cette manœuvre infâme. Je lui écris 5 qu’ayant, comme lui, M. le duc de Praslin pour protecteur, j’ai quelque droit d’espérer ses bons offices, dans cette conjoncture, à l’abri d’une telle protection ; que le livre est imprimé par Michel Rey, imprimeur de Jean-Jacques Rousseau, à Amsterdam ; que Jean-Jacques y est loué 6, et les hommes les plus respectables chargés d’outrages ; que je le supplie de vouloir bien me donner sur cette œuvre d’iniquité les notions qu’il pourra acquérir, et que tous les honnêtes gens lui en auront obligation. Je me flatte que M. le duc de Praslin permettra la liberté que je prends de dire un mot dans cette lettre de mon attachement pour lui, et de la protection dont il m’honore. »

1 L'édition de Kehl , suivie des autres éditions,date par erreur du 8 octobre et supprime le nom de Christin au début du troisième paragraphe .

5 La lettre est perdue.

6 Dans une note de la page 122 des Lettres […], éditeur appelle J.-J. Rousseau un « homme bien plus célèbre encore [que Jean-Baptiste Rousseau] autant par ses rares talents et son éloquence, que par ses paradoxes ingénieux et séduisants, et par les barbares persécutions qu'il éprouve de son indigne patrie et de ses infâmes juges . »

07/01/2022

c'est le plus infâme calomniateur qui ait jamais barbouillé du papier

... Jon Stewart , esprit infâme et capable de voir les pires mauvaises intentions chez les autres alors qu'elles ne sont que les siennes . Il faut être bien naze pour confondre fiction et réalité, voir de l'antisémitisme dans un film de haute fantaisie : https://www.lefigaro.fr/culture/j-k-rowling-jugee-antisem...

Il est aussi fondamentalement lâche .

Jon Stewart | Villain, Funny caricatures, Caricature

 

 

 

« A Jacques Lacombe, Libraire

Quai de Conti

à Paris

1er octobre 1766

Mon ami, monsieur, m'envoie encore une petite correction qui lui paraît nécessaire aussi bien qu'à moi . C'est à la fin du quatrième acte .

C’est ainsi qu'à Pompée il faut être fidèle.

Nous verrons, si le ciel après tant de malheurs

Ne voudra pas enfin seconder mes fureurs .

Je lui avais dit que je trouvais ces deux derniers vers trop communs, et qu'il faut éviter ces expressions et ces rimes qui trainent partout . Voici comme il les a corrigés .

C'est ainsi qu'à Pompée il faut être fidèle,

Pour moi, digne de vivre et mourir votre époux,

Je leur vendrai bien cher des jours qui sont à vous.

etc.

Vous aurez probablement,monsieur, le temps de porter ce petit changement sur la pièce que vous voulez bien imprimer . Si ma lettre arrive trop tard vous êtes prié d'ordonner un carton d'un feuillet entier afin que cela soit plus propre . Pardonnez à mon zèle pour mon ami si je vous donne tant de peine pour si peu de chose . J'espère recevoir bientôt la déclaration que je vous ai demandée 1 sur une lettre que je vous écrivis il y a longtemps à propos de la reine Christine . Je vous serais très obligé si vous pouviez me donner quelques notions sur l'éditeur . C'est sûrement quelque regrattier du Parnasse de Paris , car il paraît assez bien connaître votre littérature, mais c'est le plus infâme calomniateur qui ait jamais barbouillé du papier .

Je vous embrasse de tout mon cœur en supprimant toujours les cérémonies en faveur du sentiment . »

06/01/2022

N'importe il faut aller en avant ...Je n’ai d’autre ressource que dans la vérité ; il faut qu’elle paraisse du moins aux yeux des ministres 

... Mister président dixit (ou presque) . Maître Castex semble bien l'avoir compris et ses coups de gueule valent bien ceux de l'opposition, nous sommes en régime coups pour coups .

Près de 14 000 nouveaux infectés par heure, plus de 230 chaque minute, soit au moins 34 600 pendant la rédaction et mise en ligne de cette note ! Et il en est encore qui pleurnichent parce qu'on les empêche de nuire . Ces hors-la-loi vont sentir le vent du boulet , et puisqu'il le faudra, les coups de pied au cul .

 

 

« A Etienne-Noël Damilaville

1er octobre 1766 1

Je vous envoie, mon cher ami, cette lettre ouverte pour M. de Beaumont 2, que je vous supplie de lire. Il s’est chargé de trois affaires fort équivoques, qui feront grand tort à la cause des Sirven. Il y a un parti violent contre lui . On a surtout prévenu les deux Tronchin. On s’irrite de le voir invoquer une loi cruelle 3 contre les protestants mêmes qu’il a défendus . On dit que sa femme, étant née protestante, devait réclamer cette loi moins qu’une autre. On prétend que l’acquéreur de la terre de Canon 4 est de bonne foi, et que les terres en Normandie ne se vendent jamais plus que le denier vingt. On assure que le brevet obtenu par l’acquéreur le met à l’abri de toutes recherches, et que la même faveur qui lui a fait obtenir son brevet lui fera gagner sa cause.

Je vous confie mes alarmes. L’odieux qu’on jette sur cette affaire nuira beaucoup à celle des Sirven, je le vois évidemment , mais plus nous attendrons, plus nous trouverons le public refroidi ; et d’ailleurs les démarches que j’ai faites exigent absolument que le mémoire soit imprimé sans délai ; si M. de Beaumont est à la campagne, il n’a d’autre parti à prendre que de vous confier le mémoire, que vous ferez imprimer par Merlin. Il se serait bien mieux vendu s'il avait paru avant l'affaire de M. de La Luzerne . C'est un malheur attaché au mérite ; mais les Sirven en souffriront . N'importe il faut aller en avant . La protection de MM. les ducs de Choiseul et de Praslin nous soutiendra . Nous aurons la protection de M. le comte de Saint Florentin . Enfin nous sommes engagés et nous n'avons pas un moment à perdre .

J’ai enfin reçu le certificat 5 de M. Deodati . J’aurai celui 6 de Lacombe par le premier ordinaire. Il est essentiel de confondre la calomnie , car en brisant une de ses flèches, on brise toutes les autres. Il paraît tous les jours des livres qu’on ne manque pas de m’imputer. Il faudrait que je ressemblasse à Esdras 7, et que je dictasse jour et nuit, pour faire la dixième partie des écrits dont l’imposture me charge. On poursuit avec acharnement ma vieillesse ; on empoisonne mes derniers jours. Je n’ai d’autre ressource que dans la vérité ; il faut qu’elle paraisse du moins aux yeux des ministres ; ils jugeront de toutes ces calomnies par celles de l’éditeur de mes prétendues lettres. C’est un service qu’il m’aura rendu, et qui pourra servir de bouclier contre les traits dont on accable les pauvres philosophes. Est-il bien vrai qu'on a mené à la Bastille deux hommes pris à Nancy qu'on dit s'être défendus longtemps contre les preneurs ?

On a annoncé le livre de Fréret 8 dans la Gazette d’Avignon ; on y dit, à la vérité, que le livre est dangereux, mais qu’il y a beaucoup de modération et de profondeur.

Adieu, mon cher ami ; je vous embrasse aussi tendrement que je vous regrette.

Je vous demande en grâce de m’envoyer, par la première poste, le factum de M. de La Roque contre M. de Beaumont 9, car je veux absolument juger ce procès au tribunal de ma conscience. »

1 L'édition de Kehl suivant la copie Beaumarchais omet deux passages : Il se serait mieux vendu […] à perdre , et Est-il bien vrai [,,,] preneurs ? Le cinquième paragraphe omis sur la copie est cependant bien imprimé .

2 Lettre manquante .

4 Département du Calvados. Élie de Beaumont y fonda un prix pour une rosière. L’abbé Le Monnier a publié un opuscule intitulé Fêtes des bonnes gens de Canon, et des Rosières de Briquebec et de Saint-Sauveur-le-Vicomte ; 1778, in-8° : https://books.google.bj/books?id=VKIvyr2S_ioC&printsec=frontcover&hl=fr&source=gbs_ge_summary_r&cad=0#v=onepage&q&f=false

5 Il fait partie de l’Appel au public, page 579 : https://fr.wikisource.org/wiki/Appel_au_public/%C3%89dition_Garnier

6 Il n’est pas dans l’Appel au public.

8 L’Examen critique des Apologistes de la religion chrétienne ; voyez lettre du 1er avril 1766 à Damilaville : http://voltaireathome.hautetfort.com/archive/2021/07/06/m-6325583.html

9 Dans le procès dont il est parlé au commencement de cette lettre, voir : https://archives.calvados.fr/ark:/52329/sr8wcdt0n4pb/f0383e89-0710-4e81-a8c6-69d5c16ead83

05/01/2022

je suis bien surpris que son humanité ait résisté à vos sollicitations

... Mais pas surpris de voir qu'il y a des limites à la résistance . Vous  députés, vous vous permettez de bloquer un projet de loi , puis vous sautez comme des cabris enragés en hurlant "déshonneur" parce que le président qui en a marre de vos gesticulations, a la franchise suicidaire de dire "Les non-vaccinés, j’ai très envie de les emmerder. Et donc, on va continuer de le faire, jusqu'au bout. C’est ça, la stratégie" .

Quand la manière douce est inefficace , il faut bien faire un électrochoc ; déplaisant ? Oui .

https://www.francetvinfo.fr/sante/maladie/coronavirus/pas...

 

 

 

« A Louis-Jules Baron Mancini-Mazarini, duc de Nivernais 1

Au château de Ferney, par Genève, 29 septembre 1766 2

Oserai-je, monseigneur le duc, prendre la liberté de vous importuner ? Vous me le pardonnerez, car il s’agit de faire du bien et de mettre le comble à vos bienfaits envers une famille que vous avez daigné tirer de l’état le plus horrible.

Vous avez, monseigneur, fait sortir des galères par votre protection le sieur d’Espinas 3, d’une très bonne famille de Languedoc. Il avait subi ce supplice pendant vingt-trois années, et il était condamné aux galères perpétuelles pour avoir donné à souper et à coucher à un prédicant. Son bien fut confisqué selon l’usage, et le tiers du revenu fut retenu pour la nourriture de ses enfants, qui n’en ont jamais rien touché. Sa femme, qui est respectable par sa vertu et par ses malheurs, est retirée à Lausanne, où elle est au pain des pauvres. Je sais que votre bonté, qui ne s’est point lassée, s’est employée encore en faveur de cette famille infortunée. Vous avez fait ce que vous avez pu pour lui obtenir grâce entière et pour lui faire rendre son bien. Vous en avez parlé à M. de Saint-Florentin, et je suis bien surpris que son humanité ait résisté à vos sollicitations généreuses. Je le crois actuellement adouci, et l’on me fait espérer qu’un mot de votre bouche achèvera de le rendre favorable à une si juste demande.

Permettez donc que je vous supplie de vouloir bien encore lui parler de cette affaire, avec ce don de la persuasion que la nature vous a donné parmi tant d’autres.

Vous verrez incessamment le mémoire de M. de Beaumont en faveur d’une famille encore plus malheureuse ; vous en jugerez. Votre suffrage servira beaucoup à déterminer celui du public, et par conséquent celui du Conseil. Le style et le fond des choses sont également soumis à votre pénétration. Je ne suis que votre confrère à l’Académie, mais je vous reconnais pour mon supérieur en tout le reste. J’achève ma vie sans avoir le bonheur de vous faire ma cour ; mais ce n’est pas sans vous être sincèrement attaché.

Je suis avec un profond respect, monseigneur, etc. »

2 Le manuscrit olographe est passé à la vente Dubrunfaut à Paris le 12 décembre 1884 .

04/01/2022

Voilà une fort sotte affaire, mais la plupart des affaires de ce monde sont fort sottes, et l'on est bien heureux quand l’atrocité ne se joint pas à la sottise

... Pass vaccinal plutôt que Pass sanitaire, that's the question ! Le ridicule de cette discussion devrait entrer sans plus attendre dans le livre Guinness au titre de l'inutilité parlementaire d'une opposition qui ne sait quoi inventer pour se faire valoir, au mépris du simple bon sens . Il y a vraiment quelque chose de pourri dans le royaume de France .

https://www.ladepeche.fr/2022/01/04/pass-vaccinal-a-la-su...

Et pendant ce temps-là des gens meurent .

 

 

« A Etienne-Noël Damilaville 1

29 septembre 1766

Vous semblez craindre, mon cher ami, par votre lettre du 23, que l’on ne fasse quelque difficulté sur le bel exorde que vous avez mis à votre certificat . Je ne vous en ai pas moins d’obligation, et je la sens dans le fond de mon cœur. Je compte faire imprimer ce certificat 2 avec les autres, que j’enverrai à tous les journaux ; je n’aurai pas de peine à confondre la calomnie. Il me semble que nous sommes dans le siècle des faussaires ; mais mon étonnement est que les faussaires soient si maladroits. Comment peut-on insérer, dans des lettres déjà publiques, des impostures si atroces et si aisées à découvrir ? Ce qui me fâche beaucoup, c’est que ces lettres se vendent à Genève. Mme la comtesse de Brionne 3, qui daigne venir à Ferney, ne sera-t-elle pas bien régalée de ce beau libelle ? Elle y trouvera sa maison outragée. Je ne sais où prendre ce M. Deodati, qui me doit un témoignage authentique de la vérité : c’est à lui qu’est écrite la lettre si indignement falsifiée et dans laquelle on a substitué une satire insolente aux justes éloges que je donnais à un prince rempli de mérite .

Je reconnais votre cœur,mon cher ami, à votre empressement de trouver ce Deodati, et de lui faire remplir son devoir . Je ne sais point sa demeure ; je lui ai écrit une lettre à cachet volant et je l'ai adressée à M. Marin . Voilà une fort sotte affaire, mais la plupart des affaires de ce monde sont fort sottes, et l'on est bien heureux quand l’atrocité ne se joint pas à la sottise .

Je n'entends point parler du mémoire de M. de Beaumont ; mais je reçois tous les jours des reproches de ce qu'il réclame dans l'affaire de sa femme une loi odieuse contre laquelle il s'élève ailleurs . J'avoue que j'aurais voulu qu'il eût témoigné sa douleur de recourir à une telle loi et qu'il eût fait sentir que son unique objet était la lésion faite à sa femme par la vente d'un bien de famille faite à trop vil prix . Le mémoire pouvait être plus droitement fait qu'il ne l'est, et alors il aurait fait une impression plus favorable sur les esprits . S'il est obligé de faire un nouveau mémoire comme cela peut très bien arriver, je vous supplie de l'engager à se servir de tout son esprit pour détourner l'odieux qu'on s'efforce de jeter sur sa cause . Vous savez si je m'intéresse à M. et Mme de Beaumont .

Adieu, mon cher ami ; je suis bien malade. Je vous répète que je serai très fâché de mourir sans avoir vu Platon, et surtout sans vous avoir revu avec lui. Je vous embrasse de toutes les forces qui me restent. Écr. l’inf.»

1 Copie contemporaine Darmstadt B. sans la formule finale ; L'édition de Kehl amalgame cette lettre à celle du 26 septembre 1766 .

3 Voir un quatrain de Voltaire sur le buste de Mme de Brionne : https://fr.wikisource.org/wiki/Correspondance_de_Voltaire/1764/Lettre_5666

 

Vous devriez bien abandonner vos ouailles quelques moments

... pour réfléchir et penser au reste du monde , vous tous, prêtres, pasteurs, imams, rabbins, moines de toutes couleurs et prétendus prophètes  .

Au hasard,  moi l'énergumène (comme le chante le Grand Georges ), j'ai trouvé un cardinal qui fait pencher la balance en faveur des femmes, contrairement à ce détestable Zemmour : https://www.vaticannews.va/fr/vatican/news/2021-12/cantal...

Amen .

 

 

 

« A Jacob Vernes

26è septembre 1766 à Ferney

Voici, monsieur, où en est l’affaire de cette malheureuse et innocente famille des Sirven. Il a fallu deux années de soins et de peines réitérées pour rassembler en Languedoc les pièces justificatives. Nous les avons enfin arrachées. Le mémoire de M. de Beaumont est déjà signé par plusieurs avocats . Nous avons déjà demandé un rapporteur . M. le duc de Choiseul nous protège ; il m’écrit ces propres mots de sa main, dans la dernière lettre dont il m’honore :

Le jugement des Calas est un effet de la faiblesse humaine, et n’a fait souffrir qu’une famille ; mais la dragonnade de M. de Louvois a fait le malheur du siècle. 

Avouez, monsieur le curé huguenot, que M. le duc de Choiseul est une belle âme, et que ces paroles doivent être gravées en lettres d’or. Pour celles de Vernet 1, si on peut les écrire, ce n’est qu’avec la matière dont Ézéchiel faisait son déjeuner 2. Quant à Jean-Jacques, il suffit de vous dire qu’il y avait autrefois à Paris un pauvre homme nommé Chianpot-la-Perruque 3, qui se plaignait que la cour et la ville étaient liguées contre lui. Vous devriez bien abandonner vos ouailles quelques moments, pour venir converser dans un château où il n’y a pas une ouaille. »

1 Lettres critiques d’un voyageur anglais ; voir la note page 492 : https://fr.wikisource.org/wiki/Page:Voltaire_-_%C5%92uvres_compl%C3%A8tes_Garnier_tome25.djvu/502

2 « … des excréments sortis de l'homme. » , voir Ézéchiel, IV, 12 : https://saintebible.com/ezekiel/4-12.htm