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19/08/2024

tout est dit, mors ultima linea rerum est / La mort est la dernière ligne de toute chose

... Adieu Alain Delon, un dernier bravo, quels souvenirs vous nous laissez !

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Dernier envol

 

 

« A Alexandre-Marie-François de Paule de Dompierre d'Hornoy, Conseiller

au Parlement

rue d'Anjou au Marais

à Paris

13è février 1769

Je vous envoie, mon cher Conseiller, un ordre 1, pour faire prendre deux exemplaires chez le nommé Merlin, libraire à Paris, je ne sais où . Il ne reste que sept volumes de la grande édition chez Panckoucke, auprès de qui je n'ai aucun crédit . Gabriel Cramer qui a entrepris cette édition de Panckoucke sans me consulter et qui l'a farcie de toutes les pauvretés imaginables, ne m'en a donné qu'un seul exemplaire .

Vous me mandez qu'il faut écrire à M. le maréchal de Richelieu, pour obtenir de lui qu'il donne de l'argent à Mme Denis . J'ai encore moins de crédit auprès de lui qu'auprès de Panckoucke . Si ma nièce n'était pas venue à Paris, elle n'aurait jamais rien touché de M. de Richelieu . Pour peu qu'elle veuille le faire ressouvenir de ses devoirs elle en obtiendra aisément dix mille livres, qui joint aux dix mille livres qu'elle touchera de M. de Lézeau, lui composeront vingt mille livres pour cette année, en commençant au mois de mars prochain . Il sera bien difficile que les affaires de la succession de Guise ne finissent pas dans l'année, et que les autres ne soient irrévocablement arrangées . Si je vis encore dans deux ans, elles pourront l'être très avantageusement, sinon, tout est dit, mors ultima linea rerum est 2.

Je vous embrasse tendrement, mon cherr ami, vous et toute ma famille. »

1 Ainsi conçu : « Je prie monsieur Merlin de remettre à M. d'Hornoy , coneiller en Parlement, deux exemplaires de la collection des œuvres de M. de Voltaire dont lui tiendrait bon compte . S[on] t[rès] h[onoré] serviteur Cramer l'aîné ; Genève le 10è février 1769. »

2 La mort est la dernière ligne de toute chose.

Venons maintenant aux histrions . C'est le pays de l'infidélité, comme de la tracasserie , de la discorde et du mauvais goût . On ne peut pas même faire du vinaigre passable avec la lie dans laquelle nous sommes

... Histrion Ier : Jean-Luc Mélenchon ( qui au passage a bien pris du ventre pour justifier le surnom d'enflure ) qui s'amuse à faire perdre du temps et de l'argent avec ses simagrées menaçantes envers le président . Jusqu'à quand LFI sera assez lâche pour le suivre ? N'y a-t-il rien de mieux à faire en France actuellement ?

Voir déjà ce que voulait l'énergumène : https://www.huffingtonpost.fr/politique/article/apres-les-legislatives-melenchon-imagine-la-demission-de-macron-et-un-duel-contre-le-pen_237230.html

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« A Marie-Louise Denis

13è février 1769 à Ferney

Je réponds , ma chère nièce, à votre lettre du 4 février . Vous avez dû recevoir il y a dix ou douze jours, par M. Marin, un paquet pour votre frère . M. des Franches doit vous en avoir donné un autre .

J'attendrai avec grand plaisir M. et Mme Dupuits sur les frontières de leurs États, et je leur enverrai des chevaux à Meyrin quand ils voudront m'avertir . Je leur fais à tous deux les plus tendres compliments . Voici une lettre pour le gros neveu du Parlement . Je vous l'envoie toute ouverte, afin que vous jugiez de ce qu'elle contient, puisqu'étant sur les lieux vous êtes seule à portée de faire ce qui est convenable . M. de Richelieu ne m'a point écrit depuis qu'il a été obligé de payer un mémoire à Souchay pour ce Gallien qui faisait entendre à Genève qu'il était son bâtard 1. M. de Richelieu ne résistera pas à vos sollicitations ; il vient de toucher un gros remboursement, il ne dépense rien à Versailles, il faut bien qu'il vous paie.

Je vous assure que vous seriez bien embarrassée si vous étiez à Ferney . Nulle société, nul secours, nulle diversion, c'est un désert . Les troupes ont tellement dévasté la campagne qu'il n'y a pas un lapereau à la ronde , et toutes les denrées sont devenues plus chères à Genève que jamais . Racle a voulu vendre en vain sa maison au rabais, ou plutôt la maison bâtie avec mon argent ; aucun Genevois n'en veut ni n'en voudra . Soyez très sûre que la terre de Ferney n'est plus qu'un palais d'Alcine 2, bâti dans une solitude . J'ai dépensé près de cinq cent mille livres, et elle ne vaut que la peine de la cultiver . Plût à Dieu qu'elle eût été vendue lorsqu’elle pouvait l'être ; vous auriez beaucoup d'argent comptant, outre vos rentes . Mais l'extrême modicité de son revenu est si publique, et l'aversion des Genevois pour les terres en France si forte, qu'il faut perdre toute espérance de s'en défaire . Vous vivrez à Paris, et je mourrai au pied du mont Jura, voilà notre destinée .

Je suis très fâché de la mauvaise santé de Mme d'Argental, et je serais au désespoir si vous étiez languissante comme elle . Je sens par ma longue et funeste expérience ce que c'est que la perte de la santé, ayez un soin extrême de la vôtre . Vous ne pouvez vous sauver par l'exercice, sauvez-vous par une attention scrupuleuse . Si c'est un bien que la vie, je ne dois ce bien qu'à des soins continuels .

Venons maintenant aux histrions .

Je ne suis pas étonné que le paquet envoyé par M. Marin se soit égaré . C'est le pays de l'infidélité, comme de la tracasserie , de la discorde et du mauvais goût . La friponnerie s'y est glissée ainsi que dans toutes les compagnies du royaume ; c'est l'esprit de ce beau siècle . Les comédiens d'ailleurs, sont très capables de refuser la pièce de La Touche 3, puisqu'ils ont joué avec tant d'empressement celle de Guillaume Tell 4 . Le public n'a pas plus de goût que les comédiens . Le vin du siècle de Louis XIV est bu, et on ne peut pas même faire du vinaigre passable avec la lie dans laquelle nous sommes .

J'apprends qu'on a joué encore une détestable pièce anglaise 5 .Les Welches ne sont aujourd'hui que des esclaves qui veulent imiter des maîtres barbares dont ils ont été battus . Dieu les bénisse, ou plutôt qu'il les refonde, je ne regretterai ni la France , ni la vie, mais je vous regretterai toujours .

V. »

2 Le palais d'Alcine est un souvenir de l'Arioste que V* a relu pour écrire La Princesse de Babylone.

3 Les Guèbres, bien entendu .

4 Guillaume Tell, tragédie de Lemierre représentée pour la première fois le 17 décembre 1766 .

5 L'Orphelin anglais, de Charles-Henri de Longueil, a été représentée le 26 janvier 1769, la pièce « anglaise » ne l'étant que par le sujet .

18/08/2024

Je pense d'ailleurs que la réponse vous amusera

... si vous avez encore un soupçon d'humour " : paroles de conseiller du président qui tente d'annoncer un premier ministre potable .

 

« A Henri Rieu

7è février 1769 à Ferney

Je vous prie, mon cher ami, de faire imprimer sur-le-champ, par Pellet, le manuscrit que je vous envoie 1 . Il est d'une très grande importance pour moi que cela soit imprimé sur-le-champ . Je voudrais, s'il est possible, en avoir une épreuve demain au soir . C'est une chose que je recommande à votre amitié avec instance . Je pense d'ailleurs que la réponse vous amusera .

Je vous embrasse tendrement.

V. »

1 Ce manuscrit ne peut être que la Lettre anonyme ( voir lettre du 1er décembre 1760 à J.-R.Tronchin : https://fr.wikisource.org/wiki/Correspondance_de_Voltaire/1760/Lettre_4355 ), quoique la lettre de V* y soit datée du 9 février . En effet, sur la manuscrit original, la même date apparaît sous la forme : « Au mâtereau de Ferney, 7è février 1769 ».

La plupart des autres mensonges qu’il avance sont punissables. Il n’y a pas une page de son libelle qui ne soit une imposture

... De toute évidence on peut dire cela de Trump et ses déclarations puantes : https://www.20minutes.fr/monde/4106073-20240817-president...

 

 

 

« Bigex [et Voltaire] à Voltaire

7 Février 1769.1

[Lettre entièrement relative au jésuite Nonnotte . Bigex auteur prétendu de la lettre , commence par énumérer les bienfaits de Voltaire ]

Tandis que vous prenez les soins généreux de défricher des terres incultes, de bâtir des églises, d’établir des écoles de charité ; tandis que vous vengez l’innocence opprimée, et que vous établissez la petite-fille du grand Corneille, vous n’avez pas sans doute eu le loisir de jeter des yeux attentifs sur le libelle du nommé Nonnotte. Je viens d’y découvrir des ignorances aussi étranges que sa fureur et sa mauvaise foi sont punissables.

[Bigex cite de prétendues erreurs relevées dans l'avant propos d'un ouvrage de Nonnotte sur les religions de l'Inde [ ?] Nonnotte croit que le sanscrit est ] le plus ancien livre du monde, livre que jamais personne n'a vu ni connu […] ].

Voici comme il parle, page 4 de son avant-propos. Il vous donne pour le plus ancien livre du monde le Hanscrit, livre que jamais personne n’a vu ni connu, qui n’a jamais existé que dans son imagination, etc. Vous voyez, monsieur, que cet imbécile prend la langue des Bracmanes pour un livre des Bracmanes. Vous savez, et je l’ai appris de vous, que ce Hanscrit est encore aujourd’hui la langue sacrée des brames ; qu’on étudie encore dans le Malabar et sur le Gange ce Hanscrit, comme nous apprenons le latin qu’on ne parle plus. Vous savez que les caractères du Hanscrit n’ont aucun rapport avec les caractères correspondants des autres langues ; ce qui prouve assez que les anciens Indiens n’ont rien pris d’aucun peuple.

C’est dans cette langue sacrée que sont écrits le Védam, l’Ezourvédam, le Cormovédam, et les livres du Shasta, qui sont fort antérieurs au Védam. L’ignorant calomniateur dit en vain que ces livres ne sont connus de personne : vous avez envoyé à la Bibliothèque du roi un manuscrit contenant la traduction de l’Ezourvédam ; et le savant M. Holdwell, qui a demeuré si longtemps à Bénarès, a traduit des morceaux considérables du Shasta.

C’est avec la même impudence que cet effronté menteur cite, à la page 5, une prétendue lettre de M. l’abbé Velly, et votre réponse. Jamais vous n’avez reçu de lettre de M. l’abbé Velly, jamais vous ne lui avez écrit. La plupart des autres mensonges qu’il avance sont punissables. Il n’y a pas une page de son libelle qui ne soit une imposture. [Voltaire a barré plusieurs lignes et ajouté ce qui suit . ]

Il attaque impudemment plus de vingt hommes de lettres estimés. Il ose censurer le gouvernement, qui, depuis 1725, s’est fait un devoir de laisser la valeur numéraire des monnaies invariable. Il mérite sans doute d’être puni pour avoir écrit sans permission un pareil libelle  mais tous vos amis vous conseillent d’abandonner ce malheureux à sa honte. Tous les citoyens distingués qu’il a outragés avec la même fureur l’ont méprisé. Son livre est totalement ignoré à Paris ; le nom de ce malheureux ne peut être connu que par vous 2; il n’est pas digne que vous le tiriez de sa fange.

J’ai l’honneur d’être avec une respectueuse vénération, monsieur, votre très humble et très obéissant serviteur.

Bigex. »

1 Lettre connue par la minute de la main de Bigex et signée par lui, avec des corrections autographes de V*, décrite par le catalogue Charavay, décembre 1971 . L'original se compose de deux pages et demie format in-quarto . Ce document est destiné à la lutte contre Nonnotte, auteur des Erreurs de Voltaire . Il a sa place dans la correspondance dans la mesure où, comme la lettre du 10 septembre 1769 à Cramer, il a été inspiré ou dicté par V*, dont Bigex n'est que le paravent .

C'est un cas exceptionnel de lettre de V* « à lui-même » – N.B. Le texte complet de cette lettre et d'autres documents ont été mis à jour ; voir : http://www.monsieurdevoltaire.com/2016/08/satire-lettre-anonyme-ecrite-a-m-de-voltaire-partie-3.html

2 Le catalogue donne que de par vous . On pourrait aussi lire : ne peut être connu de vous ...

ne pas souffrir qu’on abuse de mon nom d’une manière si odieuse

... Comment lutter contre les fake news et les deep fake videos ? Un début de solution, le fact checking attentif :  https://about.google/intl/ALL_fr/stories/comment-fact-che...

Beaucoup de temps perdu pour ça, mais le mensonge ne doit pas dominer, jamais .

 

 

 

« A Marc-Michel Rey

7è février 1769 à Ferney

On m’a dit monsieur, qu’on voulait réimprimer, en Hollande, la nouvelle édition du Siècle de Louis XIV et de Louis XV, faite à Genève, et qui paraît actuellement à Paris avec quelque succès. Si c’est vous qui la réimprimez, je vous avertis que cet ouvrage est tout rempli de fautes typographiques. Il y a un errata imprimé à la fin de chaque volume ; mais cet errata est très insuffisant. En voici un nouveau, absolument nécessaire 1.

Si ce n’est pas vous qui vous chargez de cette édition, je vous prie de vouloir bien communiquer cet errata à celui de vos confrères qui fait l’entreprise ; vous rendrez service au public et à moi.

Au reste, je souhaite passionnément que ce soit vous qui fassiez au Siècle de Louis XIV l’honneur de l’imprimer.

J’ai une prière plus sérieuse et plus importante à vous faire : c’est de vouloir bien empêcher qu’on déshonore mon nom en le mettant dans la longue liste des ouvrages suspects qu’on débite en Hollande. Mon nom ne rendra pas ces ouvrages meilleurs, et n’en facilitera pas la vente. J’aurais trop de reproches à me faire si je m’étais amusé à composer un seul de ces ouvrages pernicieux. Non seulement je n’en ai fait aucun, mais je les réprouve tous, et je regarde comme une injure cruelle l’artifice des auteurs qui mettent sous mon nom ces scandaleux écrits. Ce que je dois à ma religion, à ma patrie, à l’Académie française, à l’honneur que j’ai d’être un ancien officier de la maison du roi, et surtout à la vérité, me force à vous écrire ainsi, et de vous prier très instamment de ne pas souffrir qu’on abuse de mon nom d’une manière si odieuse. Vous êtes trop honnête homme pour me refuser cette justice.

J’ai l’honneur d’être, monsieur, votre très humble et très obéissant serviteur. »

1 On ne connaît ni cet errata ni l'édition dont il est ici question .

17/08/2024

je suis informé du changement qui s’est fait dans l’esprit de plusieurs membres du parlement...Voici quelques petites questions préliminaires  que je prends la liberté de vous adresser

... Propos d'Emmanuel Macron pour justifier la réunion des chefs de partis du 23 août avant d'officialiser la nomination du/de la futur.e premier.e ministre : https://fr.news.yahoo.com/strat%C3%A9gie-emmanuel-macron-avant-r%C3%A9union-052912137.html?guccounter=1&guce_referrer=aHR0cHM6Ly93d3cuZ29vZ2xlLmNvbS8&guce_referrer_sig=AQAAAGZo4pX1oKURBWf8WSnTkwaI8UPbYqZ1NhvlzZfamg_irtByPzPV3VMev8YZxpRheZHUBeSflT4v8oo15oPVmH1WGTAkun_11OZiomy6gjVjllw-MiXteqR1xeEHLg3PVD_ySP-YMx1lvZNhB6Rph6FheEiawq77PEyKTdrMxXvX

 

 

 

« A Théodore Sudre 1

6è février 1769

Monsieur,

Il se présente une occasion de signaler votre humanité et vos grands talents. Vous avez probablement entendu parler de la condamnation portée, il y a cinq ans, contre la famille Sirven, par le juge de Mazamet. Cette famille Sirven est aussi innocente que celle des Calas. J’envoyai le père à Paris présenter requête au conseil pour obtenir une évocation ; mais ces infortunés n’étant condamnés que par contumace, le conseil ne put les soustraire à la juridiction de leurs juges naturels. Il craignait de comparaître devant le parlement de Toulouse, dans une ville qui fumait encore du sang de Calas. Je fis ce que je pus pour dissiper cette crainte. J’ai tâché toujours de leur persuader que plus le parlement de Toulouse avait été malheureusement trompé par les démarches précipitées du capitoul David dans le procès de Calas, plus l’équité de ce même parlement serait en garde contre toutes les séductions dans l’affaire des Sirven.

L’innocence des Sirven est si palpable, la sentence du juge de Mazamet si absurde, qu’il suffit de la lecture de la procédure et d’un seul interrogatoire, pour rendre aux accusés tous leurs droits de citoyen.

Le père et la mère, accusés d’avoir noyé leur fille, ont été condamnés à la potence. Les deux sœurs de la fille noyée, accusées du même crime, ont été condamnées au simple bannissement du village de Mazamet.

Il y a plus de quatre ans que cette famille, aussi vertueuse que malheureuse, vit sous mes yeux. Je l’ai enfin déterminée à venir réclamer la justice de votre parlement. J’ai vaincu la répugnance que le supplice de Calas lui inspirait, j’ai même regardé le supplice de Calas comme un gage de l’équité compatissante avec laquelle les Sirven seraient jugés.

Enfin, monsieur, je les ferai partir dès que vous m’aurez honoré d’une réponse. Vous verrez le grand-père, les deux filles, et un malheureux enfant, qui imploreront votre secours. Ils n’ont besoin d’aucun argent, on y a pourvu ; mais ils ont besoin d’être justifiés, et de rentrer dans leur bien, qu’on a mis au pillage. Je les ferai partir avec d’autant plus de confiance que je suis informé du changement qui s’est fait dans l’esprit de plusieurs membres du parlement. La raison pénètre aujourd’hui partout, et doit établir son empire plus promptement à Toulouse qu’ailleurs.

Vous ferez, monsieur, une action digne de vous, en honorant les Sirven de vos conseils, comme vous avez travaillé à la justification des Calas. Voici quelques petites questions préliminaires 2 que je prends la liberté de vous adresser, pour faire partir cette famille avec plus de sûreté. »

2 Elles ont disparu .

16/08/2024

Avez-vous à Paris votre oncle du Grand-Conseil, ou est-il à Versailles avec les Moustapha et les Mahomet ?

... Aucun respect pour ce Moustapha III, Turc guerrier, et ses coreligionnaires, ce qui est toujours valable contre son homologue Erdogan et ses alliés, meurtriers de longue date , avec notre ministre démissionnaire des Affaires étrangères dans le rôle de tonton, pas flingueur , hélas .

 

 

« A Alexandre-Marie-François de Paule de Dompierre d'Hornoy, Conseiller

au Parlement

rue d'Anjou au Marais

à Paris

6è février 1769

Vous devez, mon cher conseiller, avoir reçu un exemplaire des deux Siècles qui sont si différents l'un de l'autre . Il y a mille fautes d'impression, mais c'est l'ancien usage des frères Cramer qui sont trop aimables, et qui jouent trop bien la comédie pour être de bons libraires . Aussi l'un des deux 1 a renoncé à la typographie pour être conseiller de l’État de l'auguste république de Genève .

Je vous prie quand vous m'écrirez de me mander des nouvelles de la santé de votre mère, ma propre nièce, à qui j'ai beaucoup d'obligation puisque votre individu est son ouvrage.

Si vous êtes encore à la Tournelle, je vous présente une requête pour le greffier criminel ; voici ce dont il s'agit.

Vers l'an 1752 ou 3 ou 4 ou 1755 ou 6 ou 7, etc., dans le temps que Christophe de Beaumont se rendait ridicule à la dernière postérité par des billets pour l'autre monde il y eut un nommé Biord, vicaire ou porte-Dieu de La sainte Chapelle basse , assigné pour être ouï, à l’occasion de ces beaux billets . Il ne jugea pas à propos de se faire ouïr, il fut ajourné, point de nouvelles ; il fut décrété de prise de corps . Ce grand événement ne figurera pas beaucoup dans l'Histoire ; mais on me prie de m'en instruire exactement . Ayez la bonté de vous faire informer de la vérité de ce fait 2. Cela vous sera très aisé en sortant du palais . Le plus tôt sera le mieux, je vous aurai beaucoup d'obligation .

Avez-vous à Paris votre oncle du Grand-Conseil, ou est-il à Versailles avec les Moustapha et les Mahomet ? Que fait M. de Florian ? Êtes-vous toujours bien content de Mlle Vestris ? Mandez-moi toutes les nouvelles qu'on peut écrire honnêtement . Aimez- moi, car je vous aime de tout mon cœur .

V. »

1 Philibert Cramer .

2 V* est manifestement en train de mettre la dernière main à l'Histoire du parlement de Paris ; voir lettre du 13 janvier 1768 à Servan : http://voltaireathome.hautetfort.com/archive/2023/08/12/il-a-parle-avec-courage-contre-la-finance-la-pretraille-et-l-6456433.html