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11/05/2022

ces deux rogatons... il en fera sa cour à son correspondant d’Allemagne

... L'un des rogatons est  le projet de créer une "communauté politique européenne", et il est bien accueilli par Olaf Scholz . L'autre rogaton, plus protocolaire et banal , est le rendez-vous pris pour un conseil des ministres franco-allemand en juillet ; ça ne mange pas de pain . Conclusion : on se téléphone et on se fait un casse-mie (comme on dit en pays gessien ).

 

 

« A Etienne-Noël Damilaville

18 janvier 1767 1

Je n’ai que le temps, mon cher ami, de vous envoyer ces deux rogatons. Ils ont fait diversion dans mon esprit quand j’ai été accablé de chagrins. Envoyez-en un exemplaire de chacun à Thieriot ; il en fera sa cour à son correspondant d’Allemagne.

J’attends de vos nouvelles, mon cher ami, sur l’affaire des Sirven et sur tout le reste. »

1 Copie contemporaine Darmstadt B. qui comporte la troisième phrase, absente dans le manuscrit .

10/05/2022

nous avons une guerre cruelle avec les Genevois. Notre armée s’est déjà emparée de plus de douze bouteilles de vin et de six pintes de lait qui passaient aux ennemis

... Vive la douane ! [sic]

Dans le même temps, des milliers de Suisses, genevois et vaudois, achètent des terres et immeubles dans le pays de Gex qui est de plus en plus méconnaissable, bétonné à n'en plus savoir que faire .

 

 

« A Jean Le Rond d'Alembert

18 de janvier [1767] 1

Je ne peux jamais vous écrire que par ricochet, mon cher philosophe ; nous avons une guerre cruelle avec les Genevois. Notre armée s’est déjà emparée de plus de douze bouteilles de vin et de six pintes de lait qui passaient aux ennemis. Tout le poids de la guerre est tombé sur nous. Nous n’avons pas, à la lettre, de quoi faire du bouillon.

Il n’est pas physiquement possible que le sieur Regnard 2 donne vingt-cinq louis d’or d’un discours 3 académique, dont on vend d’ordinaire cent exemplaires tout au plus.

Voici des vers à la louange de Vernet 4, qu’on m’a confiés. On parle d’un poème sur la guerre de Genève, qui ne sera pas aussi long que la Secchia rapita, mais qui doit être plus comique.

Je fais d’avance mille tendres compliments à M. Thomas 5. Fourrez-moi beaucoup de ces gens-là dans l’Académie, quand vous en trouverez.

J’adresse à l’abbé d’Olivet une petite réponse 6 à sa prosodie ; il doit vous la remettre : il y est beaucoup question de votre correspondant du Brandebourg. Quand votre correspondant du mont Jura pourra-t-il vous embrasser ? »

1 Edition de Kehl ; Renouard ajoute le second paragraphe .

2 Antoine-Louis Regnard, imprimeur des travaux de l’Académie française.

3 Il s’agit du Discours sur les avantages de la paix et les inconvénients de la guerre, par La Harpe.

4 Éloge de l’hypocrisie : voir lettre du 13 janvier 1767 à Frédéric II de Hesse-Cassel : http://voltaireathome.hautetfort.com/archive/2022/05/06/je-prends-la-liberte-de-vous-envoyer-pour-vos-etrennes-un-pe-6380481.html

5 Reçu à l’Académie française le 22 janvier 1767..

sur-le-champ nous mettrons la main à l’œuvre, et tout sera en règle

... Promesse présidentielle, exécutable par un gouvernement encore fantôme à cette heure . A suivre ...

J-22 : François Rude, Le départ des Volontaires de 1792, dit  La Marseillaise.  En 1833, l’État commande à François Rude le décor d’un des piliers de l’Arc de Triomphe de Paris. Le groupe sculpté, qui prend pour thème un épisode de la Révolution, est le chef-d’œuvre de l’artiste. On en connaît plusieurs maquettes qui témoignent des différents stades de création. Sur celle de Dijon, les personnages semblent avoir trouvé leur place définitive au sein de la composition. Le Génie de la Patrie harangue les soldats volontaires d’un cri qui lui déforme le visage, tandis que le groupe de soldats forme déjà une masse compacte et dynamique. Sophie Rude, peintre et épouse de l’artiste, a servi de modèle à cette figure, très vite surnommée La Marseillaise. Certains détails diffèrent de la version finale : le guerrier central est nu et casqué, il sera finalement vêtu d’une armure romaine, cheveux au vent. Photo musée des Beaux-Arts de Dijon/François JAY

Nous n'avons rien à cacher ! en avant !

 

 

« A François Achard Joumard Tison, marquis d'Argence, etc.,

à Angoulême

17è janvier 1767 1

Je vous écris, mon cher marquis, mourant de froid et de faim, au milieu des neiges, environné de la légion de Flandre et du régiment de Conti, qui ne sont pas plus à leur aise que moi.

J’ai été sur le point de partir pour Soleure, avec monsieur l’ambassadeur de France . J’avais fait tous mes paquets. J’ai perdu dans ce remue-ménage l’original de votre lettre à M. le comte de Périgord 2. Je vous supplie de me renvoyer la copie que vous avez signée de votre main ; et sur-le-champ nous mettrons la main à l’œuvre, et tout sera en règle.

Les Genevois paieront, je crois, leurs folies un peu cher. Ils se sont conduits en impertinents et en insensés . Ils ont irrité M. le duc de Choiseul, ils ont abusé de ses bontés, et ils n’ont que ce qu’ils méritent.

M. Boursier ne peut vous envoyer que dans un mois, ou environ, les bouteilles de Colladon 3 qu’il vous a promises. Ces liqueurs sont fort nécessaires pour le temps qu’il fait ; elles doivent réchauffer des cœurs glacés par huit ou dix pieds de neige qui couvrent la terre dans nos cantons.

Conservez-moi votre amitié, mon cher marquis ; la mienne pour vous ne finira qu’avec ma vie. »

1 Date complétée par d'Argence sur le manuscrit .

2 Voltaire en a déjà parlé dans la lettre à d'Argence du 8 décembre 1766 : http://voltaireathome.hautetfort.com/archive/2022/03/08/s...

pour vous, pour vos deux maris, et pour M. François, ma chère enfant, ma belle dame, mon aimable pâté

... Dédicace d'un célèbre inconnu à Ségolène ?

 

 

« A Marie-Jeanne Pajot de Vaux, maîtresse

des comptes

à Lons-le-Saulnier

Franche-Comté 1

16è janvier 1767 à Ferney

Ma lettre sera pour vous, pour vos deux maris, et pour M. François ma chère enfant, ma belle dame, mon aimable pâté ; et cette lettre arrivera quand il plaira aux vingt ou trente pieds de neige qui couvrent les montagnes laisseront un chemin libre 2.

M. de Vaux a dû recevoir la lettre de M. le vice-chancelier et celle de M. le duc de Choiseul . J'espère que si je vis encore deux ans je ne mourrai pas sans finir votre affaire que je regarde comme la mienne .

Je vous embrasse tous du meilleur de mon cœur ;

V.

Nous sommes entourés de troupes comme de neige, nous manquons de tout, le commerce est interrompu . C’est nous qui sommes punis des sottises des Genevois . »

 

1 Épouse de Claude-Ignace Pajot de Vaux .Voir page 39 : https://books.openedition.org/pufc/3160?lang=fr

2 Wagnière semble n'avoir pas remarqué que V* en dictant a modifié , peut-être à son insu, la construction de la phrase .

09/05/2022

Encore un petit mot, monsieur, car on oublie toujours quelque chose

... Assez ! Assez ! Signor Poutine, le monde a déjà eu suffisamment de chefs d'Etats détestables et faux jetons pour ne pas en augmenter le nombre . Discours d'abruti influencé par des proches véreux : la petite Russie menacée par la redoutable et menaçante  Ukraine ! Bref calcul : si tous les Ukrainiens voulaient prendre le contrôle de la Russie, ils devraient combattre à deux  contre huit Russes . Qu'il cesse de déblatérer, il marche sur les pas des USA et des "armes de destructions massives" irakiennes de triste souvenir ; on voit le soukh qui en a résulté et les victimes remplissant les cimetières . Assez ! Assez !

https://www.lemonde.fr/international/video/2022/05/09/vla...

 

 

« A Jacques Lacombe, Libraire

Quai de Conti

à Paris

16 janvier 1767

Encore un petit mot, monsieur, car on oublie toujours quelque chose , et il faut que le commerce soit un peu vif entre nous deux . Je vous prie d'envoyer deux exemplaires corrigés à la main, à M. Du Molard, rue de Charonne, à l'hôtel de Ventadour .

Je ne sais pourquoi vous n'avez pas envoyé quelques exemplaires à Dijon et dans quelques autres villes de province . Mais tant mieux, puisque vous êtes dans le dessein de faire sans délai une jolie édition bien correcte . »

ceux qui servent l’État doivent passer devant moi

... Ce que ne dira jamais le logorrhéique , trompeur et vain Mélenchon .

 

 

« A Louis Phélypeaux, comte de Saint-Florentin 1

[vers janvier 1767]

[…] 2 une pension de deux mille livres en dédommagement d'une perte considérable de mon bien au système. Je n'en sollicite jamais le paiement, persuadé que ceux qui servent l’État doivent passer devant moi . Mais s'il est possible que vous daignassiez faire passer à M. de La harpe la moitié de ma pension, vous le tireriez de la misère, vous encourageriez ses talents qui peuvent être utiles aux lettres . J'ose vous répondre de sa sagesse et de ses mœurs . Il ne m'appartient pas, monseigneur, de vous faire cette prière . Je mets seulement sous vos yeux son besoin et son mérite . Ce petit discours ne serait pas indigne de la générosité du roi .

Je me borne aux sentiments que je dois à la sagesse et à l’équité de votre ministère .

Je suis avec un profond respect, monseigneur, votre très humble et très obéissant serviteur

Voltaire

gentilhomme ordinaire

de la chambre du roi.

 

Vous m'avez permis d'adresser mes lettres à M. Moreau sous votre enveloppe . »

2 La première feuille du manuscrit manque .

qui pourra amuser mon cher corsaire

... Personne, lorsque celui-ci est incarné en Vladimir Poutine, dictateur, donc voleur et menteur par essence , le trouillomètre à zéro de peur qu'on le descende prochainement .

Guerre en Ukraine : pourquoi tous les regards sont tournés vers la date du  9 mai - Le Parisien

Tar' ta gueule à la récré !

 

« A Henri Rieu

[vers janvier 1767]

J'ai oublié de demander à mon cher corsaire si Duvillard a vendu quelques exemplaires du factum pour ce pauvre Sirven .

Voici un mémoire qu'on m'a envoyé de Paris et qui pourra amuser mon cher corsaire . »