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21/04/2023

Il joue la comédie, il en fait

... M. Darmanin, vous avez bien la tête de l'emploi : faux-jeton . Une moustache à la Zorro ne suffit pas à faire de vous un héros défenseur de la veuve et de l'orphelin, ou plus actuellement des LGBT  : https://www.huffingtonpost.fr/politique/article/gerald-da...

 

 

« A Dominique Audibert fils aîné,

à Marseille

A Ferney, 5 septembre 1767 1

Celui qui a disputé le prix à M. de Chamfort 2 est M. de La Harpe. Ils sont tous deux amis; ils s'estiment l'un l'autre; ils méritent d'être couronnés des mains des muses et de celles de l'amitié. Voilà, mon cher monsieur, le mot de l'énigme. Vous avez été du nombre des juges, et vous ne pouviez manquer de donner les prix à ceux qui en étaient dignes. M. de La Harpe se fait un mérite d'avoir concouru avec un adversaire qu'il chérit. Si vous voulez m'adresser à Genève ce qui peut lui revenir de cette petite aubaine, vous ferez encore une bonne action car M. de La Harpe n'est pas auprès de Plutus aussi bien qu'auprès d'Apollon. Il est dans le château de Ferney depuis un an. Il joue la comédie, il en fait. Nous sortons de la répétition 3. Je vous embrasse de tout mon cœur. Mme Denis vous fait les plus sincères compliments. »

1 Copie contemporaine ; édition Beuchot qui donne son texte comme « copié sur l'original communiqué par M. Niel, sous-préfet à Ploermel ».Niel, sous-préfet de 1831 à 1833 .

2 Sébastien Roch Nicolas de Chamfort ; Discours qui a remporté le prix de Marseille, 1768, suivi d'une ode sur la grandeur de l'homme, le tout couronné par l'Académie des Jeux floraux .Voir : https://books.google.fr/books?id=-YtYAAAAcAAJ&printsec=frontcover&hl=fr&source=gbs_ge_summary_r&cad=0#v=onepage&q&f=false

et page 39 : https://books.google.fr/books?id=-YtYAAAAcAAJ&printsec=frontcover&hl=fr&source=gbs_ge_summary_r&cad=0#v=onepage&q=jeux%20floraux&f=false

20/04/2023

elle a le département des plaisirs , de la grande chère, des spectacles, des bals et de la ruine

...  On dirait bien que le patriarche connait Anne Hidalgo ainsi que Marlène Schiappa :

https://www.lejdd.fr/politique/exclusif-ce-que-revelent-l...

https://www.ouest-france.fr/politique/marlene-schiappa/

https://static.jeanmarcmorandini.com/sites/jeanmarcmorandini.com/files/capture_decran_2023-04-18_a_14.04.07_0.jpg

 

 

 

« A Alexandre-Marie-François de Paule de Dompierre d'Hornoy

Conseiller au Parlement

rue d'Anjou au Marais

à Paris

4è septembre 1767 1

Nous remercions bien tendrement, Mme Denis et moi, notre très cher et gros neveu . Il est exact dans les affaires ; il est serviable, il ne plaint point sa peine, il écrit, il rend bon compte . Et Laleu qui est peut-être aussi gros que lui n'écrit jamais . Vous avez, mon cher neveu, toutes les qualités sociales, comme disent les nouveaux philosophes ; et maman aimera les parlementaires à cause de vous .

M. de La Harpe vous est bien obligé de la part que vous daignez prendre à ses succès . C'est un garçon de beaucoup de mérite, et qui doit aller loin dans le malheureux genre qu'il a embrassé .

Il est vrai qu'il y a bien des fêtes à Ferney, mais c'est maman qui s'en mêle uniquement, elle a le département des plaisirs , de la grande chère, des spectacles, des bals et de la ruine . Pour moi, je mène une vie toujours souffrante et languissante . J'ai pensé mourir d'une indigestion de vers barbares en lisant et Les Illinois . Ce sont bien messieurs les Français qui sont les Illinois eux-mêmes en souffrant des choses aussi sauvages . Je suis , comme vous savez, pour la tolérance, mais non pas pour celle des mauvais vers . Je me flatte que votre oncle le Turc est enfoncé actuellement dans l’histoire des califes 2. Il a le malheur d'être sous-diacre, il n'aura pas pu dire de l'Alcoran autant de bien que le comte de Boulainvilliers 3. Faites-lui, je vous prie, nos tendres compliments . Je n'ai point répondu à la lettre par laquelle il m'annonça la convalescence de Mme d'Argental que je savais déjà . Je compte que cette lettre sera ma réponse, je ne vous sépare point de lui . Si vous allez faire un tout à Hornoy cet automne ; embrassez, je vous prie, pour moi madame votre mère et M. de Florian ;

Adieu , vous êtes aimé à Ferney autant que vous l'êtes à Hornoy ;

V. »

1 Original, initiale autographe, cachet « de Lyon » ; une autre main a modifié l'adresse « A Abbeville / au château d'Hornoy par Abbeville « .

2 Mignot travaille à l'Histoire de l'empire ottoman ; voir lettre du 14 janvier 1767 au marquis de Florian : http://voltaireathome.hautetfort.com/archive/2022/05/07/les-choses-dans-ce-monde-prennent-des-faces-bien-differentes-6380671.html

3 Voir l'article Alcoran du Dictionnaire philosophique , page 105:( Le comte de Boulainvilliers, qui avait du goût pour Mahomet , a beau me vanter les Arabes, il ne peut empêcher que ce ne fût un peuple de brigands …) : https://fr.wikisource.org/wiki/Dictionnaire_philosophique/Garnier_(1878)/Alcoran

On dit que les vieillards n'aiment rien, cela n'est pas vrai

...

 

« A Etienne-Noël Damilaville

4 septembre 1767 1

Je reçois, monsieur, votre lettre du 29 d'auguste. Tous les paquets arrivent de Paris en pays étranger, mais rien n'arrive de nos cantons à Paris.

Je vois très souvent votre ami, qui vous aime tendrement. Il voudrait bien avoir le Panégyrique de Louis IX 2. Mais je crois que l'impératrice russe méritera un plus beau panégyrique. Quelle époque, mon cher monsieur! Elle force les évêques sarmates à être tolérants, et vous ne pouvez en faire autant des vôtres. Ô Welches! pauvres Welches! quand l'étoile du Nord pourra-t-elle vous illuminer?

Savez-vous bien qu'on fait actuellement des vers à Petersbourg mieux qu'en France? savez-vous, mes pauvres Welches, que vous n'avez plus ni goût ni esprit? Que diraient les Despréaux et les Racine, s'ils voyaient toutes les barbaries de nos jours? Les barbares Illinois 3 l'ont emporté sur le barbare Crébilion . Le barbare Guillaume Tell le dispute aux Illinois par-devant l'auteur de Childebrand 4 : ah! mon Dieu, polissons que vous êtes! combien je vous méprise! Nous avons du moins chez nous deux hommes qui ont du goût 5, et c'est ce qui se trouvera difficilement à Paris. La nation m'indigne. Bonsoir, mon cher monsieur , vous avez dans mon voisinage un ami qui vous aime avec la plus vive tendresse, tout vieux qu'il est. On dit que les vieillards n'aiment rien, cela n'est pas vrai. Voici un petit billet qu'on m'a donné pour M. Delembertad 6.

Boursier. »

1 Copie contemporaine Darmstadt B. où manquent la dernière phrase et la signature ; édition de Kehl avec deux omissions .

3 Hirsa, ou les Illinois, tragédie de Sauvigny

4 On ne connaît pas de pièce de ce nom ; il doit s'agir de Childéric de Pierre de Morand ; voir lettre du 22 juin 1737 à d'Argens : https://fr.wikisource.org/wiki/Correspondance_de_Voltaire...

et du 5 août 1752 à d'Argental : https://fr.wikisource.org/wiki/Correspondance_de_Voltaire/1752/Lettre_2405

Voir pourtant aussi la lettre du 7 décembre 1767 à Chabanon , où V* cite Boileau parlant d'un Childebrand . Les mots Guillaume Tell sont omis dans l'édition de Kehl, de même que mon Dieu dans la suite de la phrase .

( D'après ce que Voltaire a dit dans la lettre 7000, le nom laissé ici en blanc est sans doute celui de Le Mierre, ou celui de son Guillaume Tell. . Moland . Voir lettre du 2 septembre à d'Argental : http://voltaireathome.hautetfort.com/archive/2023/04/17/vivez-donc-mes-anges-pour-vous-opposer-a-ce-torrent-de-betis-6438795.html)

5 Chabanon et La Harpe .

6 Peut-être la lettre du même jour, mais ce n'est pas un « petit billet »

19/04/2023

Foudroyez-moi ces marauds-là, je vous en prie...quand ils passeront dans la rue et quand vous les aurez bien écorchés, bien salés, marchez-leur sur le ventre en passant, cela est fort amusant

... Consignes darmanesques pour les blacks blocs ? Non ? Je pense que la foule de ceux qui ont vu brûler leur voiture , dévaster leur magasin ou mairie ou autre bien approuvent la consigne voltairienne , en tout cas, moi j'en suis partisan .

Black blocs" : une mécanique bien huilée racontée de l'intérieur

Nuisibles en action , à éradiquer !

 

« A Jean Le Rond d'Alembert

4 de septembre [1767] 1

Mon cher philosophe, voici une occasion d'exercer votre philosophie. Vous connaissez très bien les théologiens de Genève, pédants, sots, de mauvaise foi, et, Dieu merci, sans crédit, comme tout animal sacerdotal devrait l'être 2; mais vous ne connaissez pas les libraires. L'ami Cramer avait donné à un nommé Chirol le livre de mathématiques 3 à imprimer avec les planches corrigées. Ce Chirol est le même qui avait fait la première édition, et qui a refusé de faire la seconde. Je lui demande, depuis près de quinze jours, qu'il rende au moins l'exemplaire qu'on lui a confié en dernier lieu. Il dit qu'il ne l'a point reçu. Cramer dit qu'il le lui a donné, et je n'ai pas encore pu juger qui des deux se trompe ou me trompe. Il y a mille lieues de chez moi à Genève, et davantage, puisque toute communication est interrompue. Chirol est un pauvre diable qui n'a pas même encore pu payer le prix de la première édition, mais qui le payera.

Gabriel Cramer donne de grands soupers dans le petit castel de Tournay, que je lui ai abandonné. C'est un homme d'ailleurs fort galant, qui ne me paraît pas faire une extrême attention aux livres qu'on lui confie ; voilà l'état des choses. Je suivrai cette affaire, car je suis exact, et il s'agit de mathématiques. On dit qu'on vous a prêché 4 Louis IX et non pas saint Louis, qu'on s'est fort moqué des croisades et du pape  : le prédicateur 5 ne sera pas archevêque de Paris, mais il doit être de l'Académie. On parle d'une drôle de Théologie portative 6; je ne l'ai point encore. J'espère que bientôt tous ces marauds de théologiens seront si ridicules qu'ils ne pourront nuire. Notre impératrice russe les mène grand train. Leur dernier jour approche en Pologne : il est tout arrivé en Prusse et dans l'Allemagne septentrionale. Les maisons 7 d'Autriche et de Bavière sont les seules qui soutiennent encore ces cuistres-là 8 ; cependant on commence à s'éclairer à Vienne même. Pardieu, le temps de la raison est venu. Ô nature! grâces immortelles vous en soient rendues!

Mon cher philosophe, rendez tous ces pédants-là aussi énormément ridicules que vous le pouvez, dans vos conversations avec les honnêtes gens ; car cela est impossible à Paris par la voie de la typographie ; mais un bon mot vaut bien un beau livre. Foudroyez-moi ces marauds-là, je vous en prie 9.

Répandez sur eux le sel dont il a plu à Dieu de favoriser votre conversation. Faites qu'on les montre au doigt quand ils passeront dans la rue et quand vous les aurez bien écorchés, bien salés, marchez-leur sur le ventre en passant, cela est fort amusant 10. Il paraît un ouvrage de feu milord Bolingbroke111 qui est curieux. Julien l'Apostat n'y fit œuvre 12. Bonsoir, vous dis-je ; je vous aime, je vous estime et je vous révère autant que je hais les b...13 dont j'ai eu l'honneur de vous parler. »

1 L'édition Renouard améliore le texte de l'édition de Kehl .

2 Les sept mots qui précèdent sont supprimés dans l'édition de Kehl et restitués par Renouard .

3 C'est bien entendu Sur la destruction des jésuites .

4 Édition 1 : qu'on vous prêche .

5 Abbé Alexandre Joseph de Bassinet  Panégyrique de saint Louis, roi de France, prononcé dans la chapelle du Louvre en présence de messieurs de l'Académie française, le 25 août 1767 , dont le ton n'est pas tout à fait orthodoxe .

Alexandre-Joseph Bassinet, né en 1734, mort le 16 novembre 1813;son Panégyrique de saint Louis a été imprimé en 1767, in-8°. Voir : https://data.bnf.fr/fr/12165639/alexandre-joseph_de_bassinet/

et : https://dictionnaire-journalistes.gazettes18e.fr/journaliste/039-alexandre-bassinet

7 Ed. 1 : La maison .

8 Ed. 1 : ces pédants .

9 Cette dernière phrase manque dans éd. 1 .

10 Depuis : et quand […], la phrase manque dans l'éd. 1 .

11 L'Examen important de milord Bolingbroke, nouvelle édition, 1767 dont c'est la première édition séparée .

12 N'y faire œuvre est un proverbe qui se dit de quelqu'un qui n'approche pas un autre : «  On dit d'un homme qui mange excessivement : Jamais Gargantua n'y fit œuvre » Furetière .

13 Ed. 1 : les pédants .

18/04/2023

et, après cela, vous m'enterrerez si vous voulez.

...  Est-ce le post scriptum in petto de l'allocution présidentielle ? Beaucoup le souhaitent et le clament .

 

 

« A l'abbé Pierre-Joseph Thoulier d'Olivet, Doyen

de l'Académie française

près du Louvre, rue Saint-Nicaise

à Paris

2è septembre 1767, à Ferney

Votre nom, votre âge, vos qualités, mon cher doyen, mon cher maître, envoyez-moi tout cela sur-le-champ, sans perdre un seul instant 1. En voici la raison. On réimprime le Siècle de Louis XIV, malgré La Beaumelle; il faut qu'on vous traite de votre vivant comme si vous étiez mort, que je vous rende justice, que je satisfasse mon cœur ; la lettre O vous attend 2; mettez-moi vite à portée de vous rendre l'hommage que je vous dois, et, après cela, vous m'enterrerez si vous voulez.

V. »

 

1 Dans l'édition de 1768 du Siècle de Louis XIV, Hénault et d'Olivet furent les seuls auteurs vivants inclus dans le Catalogue, et d'Olivet le fut juste à temps car il mourut le 8 octobre 1768 .

2 Ce fut dans son édition de 1768 du Siècle de Louis XIV que Voltaire donna un article à l'abbé d'Olivet, encore vivant; voir page 65 : https://fr.wikisource.org/wiki/Page:Voltaire_-_%C5%92uvres_compl%C3%A8tes_Garnier_tome14.djvu/85

et page 79 : https://fr.wikisource.org/wiki/Page:Voltaire_-_%C5%92uvres_compl%C3%A8tes_Garnier_tome14.djvu/99

on donnerait une permission tacite sans aucune difficulté

... Les syndicats se rendront-ils à l'Elysée ? "La porte est toujours ouverte" : qu'ils soient donc sans crainte, s'ils entrent ils sont donc aussi assurés d'en ressortir . A eux de montrer s'ils ont autre chose à proposer qu'un refus obstiné de voir appliquée la nouvelle loi pour les retraites . Au boulot ! il serait temps ...

 

 

« A Jacques Lacombe, Libraire

Quai de Conti

à Paris

2è septembre 1767 à Ferney 1

Vous aurez, monsieur, en qualité d'homme d'esprit et de goût, qu'il y a dans la monde un nommé M. Laurent, auteur du Compère Matthieu, lequel a fait un petit ouvrage L'Ingénu, lequel est fort couru des hommes, des femmes, des filles, et même des prêtres . Ce M. Laurent m'est venu voir ; il m'a dit, avant de repartir pour la Hollande, que si vous pouviez imprimer ce petit ouvrage, il vous l'enverrait de Lyon à Paris par la poste en deux paquets par deux courriers consécutifs 2. M. Marin m'a mandé qu'il avait lu par hasard cet ouvrage, et qu'on donnerait une permission tacite sans aucune difficulté .

Maintenant donc, en qualité de libraire, vous pourriez vous assurer de M. Marin, en lui faisant mille tendres compliments de ma part, et moi qui vous aime de tout mon cœur sous vos deux titres, je vous embrasse de tout mon cœur.

V. »

2 Voir lettre du 6 septembre 1767 à Lacombe . « Queste coglionerie se vendent bien . »

17/04/2023

Vivez donc, mes anges, pour vous opposer à ce torrent de bêtises de tant d'espèces qui inonde la nation

... Le sait-il, ce président qui va parler à 20 H , que bon nombre de citoyens.yennes l'accusent de penser et agir selon cette terrible constatation : " Allez, mes Welches, Dieu vous bénisse ! vous êtes la chiasse du genre humain." ?

Est-il persuadé que "Le fonds des Welches sera toujours sot et grossier." ?

Quelles solutions pour éviter cette conclusion : "la décadence est arrivée à son dernier période."?

Les Français-Welches de 2023 sont bien décrits par le Patriarche, que faire ?

 

 

« A Charles-Augustin Ferriol, comte d'Argental

et à

Jeanne-Grâce Bosc du Bouchet, comtesse d'Argental

2 septembre 1767

Nous nous apprêtons à célébrer la convalescence ; il y aura comédie nouvelle 1, souper de quatre-vingts couverts ; c'est bien pis que chez M. de Pompignan 2; et puis nous aurons bal et fusées.

J'envoyai, par le dernier ordinaire, un Ingénu, par M. le duc de Praslin, pour amuser la convalescente ; et vous aurez, mes anges, pour votre hiver, les tragédies de MM. de Chabanon et de La Harpe . Cela n'est pas trop mal pour des habitants du mont Jura; mais en vérité, vous autres Welches, vous êtes des habitants de Montmartre. Je vous assure que les Guillaume Tell 3 et Illinois 4 sont aux Danchet et aux Pellegrin ce que les Pellegrin et les Danchet sont à Racine. Je ne crois pas qu'il y ait une ville de province dans laquelle on pût achever la représentation de ces parades, qui ont été applaudies à Paris. Cela met en colère les âmes bien nées . Cette barbarie avancera ma mort. Le fonds des Welches sera toujours sot et grossier. Le petit nombre des prédestinés qui ont du goût n'influe point sur la multitude ; la décadence est arrivée à son dernier période.

Vivez donc, mes anges, pour vous opposer à ce torrent de bêtises de tant d'espèces qui inonde la nation. Je ne connais, depuis vingt ans, aucun livre supportable, excepté ceux que l'on brûle, ou dont on persécute les auteurs. Allez, mes Welches, Dieu vous bénisse ! vous êtes la chiasse du genre humain. Vous ne méritez pas d'avoir eu parmi vous de grands hommes qui ont porté votre langue jusqu'à Moscou. C'est bien la peine d'avoir tant d'académies pour devenir barbares! Ma juste indignation, mes anges, est égale à la tendresse respectueuse que j'ai pour vous, et qui fait la consolation de mes vieux jours.

Tout Ferney se réjouit de la convalescence. 

V.»

1 Charlot et La Femme qui a raison joués le 4 septembre ; voir le compte rendu de la soirée (Saint François )dans la Correspondance littéraire, VII, 454 et suiv. : https://fr.wikisource.org/w/index.php?title=Page:Correspondance_litt%C3%A9raire,_philosophique_et_critique,_%C3%A9d._Garnier,_tome_7.djvu/464&action=edit&redlink=1

2 Il n'y avait que vingt-six couverts au repas donné par Pompignan en 1763; voir la fin de la Lettre de M. de L'Ecluse et le début de la Relation du voyage de M. le marquis de Pompignan , voir page 461 : https://fr.wikisource.org/wiki/Page:Voltaire_-_%C5%92uvres_compl%C3%A8tes_Garnier_tome24.djvu/471

et voir : https://books.google.fr/books?id=HXxAAAAAcAAJ&printsec=frontcover&hl=fr&source=gbs_ge_summary_r&cad=0#v=onepage&q&f=false

3 Tragédie de Le Mierre. ; voir lettre du 22 novembre 1766 à d'Argental : http://voltaireathome.hautetfort.com/archive/2022/02/24/mais-voici-bien-une-autre-paire-de-manches-6368007.html

4 Tragédie de Sauvigny . Sur Hirza ou les Illinois , voir lettre du 16 mai 1767 à d'Argental : http://voltaireathome.hautetfort.com/archive/2022/12/02/nul-monarque-avant-moi-sur-le-trone-affermi-n-a-quitte-ses-e-6415043.html