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Rechercher : Tâchez de vous procurer cet écrit; il n'est pas orthodoxe, mais il est très bien raisonné

on espère qu'il voudra bien y venir tout arranger comme il l'a promis

... Paroles de paysans après les promesses de Gabriel Attal : https://www.msn.com/fr-fr/actualite/france/les-agriculteu...

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« A Gabriel Cramer

Monsieur de Voltaire compte avoir l'honneur de voir aujourd'hui monsieur Cramer à Ferney ; viendra-t-il dîner ? On a des choses pressantes à lui communiquer et l'on espère qu'il voudra bien y venir tout arranger comme il l'a promis .

Ce dimanche matin 16 octobre 1768. »

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28/04/2024 | Lien permanent

La dernière affaire en Corse près de Borgo est bien plus considérable qu'on ne croyait

... U Borgu, où le meilleur : https://ville-borgo.com/decouvrir-la-ville/ peut servir de cadre au pire : https://www.sudradio.fr/societe/proces-de-bastia-poretta-...

 

 

 

« A Jean-François-René Tabareau

et à

Joseph Vasselier

26è octobre [1768]

Le bibliothécaire de monsieur Tabareau lui fait les plus sincères compliments ainsi qu'à monsieur Vasselier . La dernière affaire en Corse près de Borgo 1 est bien plus considérable qu'on ne croyait . Cette entreprise sera longue et dispendieuse . Il faut trente mille hommes pour attaquer dans des montagnes trente mille guerriers qui combattent pour leur liberté .

On recommande les incluses à monsieur Vasselier . »

1 Prise de Borgo par les Corses, couronnant une série de succès et qui met un moment les troupes françaises en péril . Voir : https://fr.wikipedia.org/wiki/Bataille_de_Borgo

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08/05/2024 | Lien permanent

Je passe les jours et les nuits à écrire à tous ceux qui peuvent se servir de leur crédit pour obtenir une justice qui i

... Mon pauvre Voltaire, tu aurais un travail écrasant pour convertir ceux qui qui dirigent (autoproclamés, le plus souvent) des partis politiques et ont souvent des idées de la justice aberrantes . Ils / elles braillent "la grandeur de la France" et grenouillent petitement pour gagner des voix et des finances, faire peur comme la Marine et se poser en sauveurs , oh ! le bel ouvrage ! oh ! que je me sens protégé ! 

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« A Dominique Audibert, chez MM. Tourton et Baur, banquiers à Paris .

Aux Délices 26 juillet 1762 1

Je n'ai que le temps de vous remercier, monsieur, de toutes vos bontés ; je ne sais comment les reconnaître . Je vois que vous n'avez pas voulu faire à M. de Saint-Tropez la remise dont je vous avais fait l'arbitre . Vous voulez apparemment que cet argent serve pour les pauvres Calas , et vous avez raison . Je ne conçois pas comment on n'a point encore imprimé à Paris les lettres de la mère et du fils , qui montrent la vérité dans tout son jour . Je me flatte qu'à la fin on permettra qu'elles soient publiées . Je passe les jours et les nuits à écrire à tous ceux qui peuvent se servir de leur crédit pour obtenir une justice qui intéresse le genre humain, et qui me paraît nécessaire à l'honneur de la France .

Nous avons ici Pierre Calas ; je l'ai interrogé pendant quatre heures ; je frémis et je pleure ; mais il faut agir .

Je vous embrasse tendrement . Votre très humble et très obéissant serviteur . »

1 Audibert a écrit longuement à V* le 20 juillet 1762, lui rapportant après les comptes qu'il avait tenu à rencontrer la veuve Calas  : «Voici les deux particularités les plus intéressantes que j'ai pu recueillir […] . 1° Dans la recherche des motifs secrets qui peuvent avoir déterminé Calas fils à se tuer, sa mère n'en présume pas d'autre que celui d'une ambition mécontente . Il était d'un caractère indépendant, mélancolique ; ses goûts et ses talents le portaient à la méditation et à l'étude . Il s’était distingué dans des examens . Il avait pris le grade de bachelier . On ne voulait pas le recevoir avocat à cause de sa religion ; ce fut pour lui une grande mortification . Il voyait , avec envie, des amis plus riches et moins habiles que lui , posséder des charges ou remplir des emplois dont il avait la douleur de se voir exclu . 2° Ce ne fut que quatre jours après l’exécution de Calas, que les prêtres l'annoncèrent à sa pauvre veuve, et depuis cet instant, ils la tourmentèrent pendant onze jours de suite pour la préparer à la mort, et la forcer à changer de religion dans l'espoir d'obtenir sa grâce ; les conséquences de ce fait sont aisées à déduire . On prévoit bien des difficultés pour obtenir la communication des pièces . […] il serait important de se procurer le rapport du chirurgien, sur le corps du délit . Cette pièce n'est point secrète , et elle doit être répréhensible en plusieurs points . Je n'ai pu parler encore au jeune Lavaysse, il a changé de nom, et on le tient caché . J’ai insisté fortement pour qu'il fît cause commune avec la veuve […] . »

 

 

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16/06/2017 | Lien permanent

Il trouve notre nation fort drôle ; il dit que sitôt qu’il paraît une vérité parmi nous, tout le monde est alarmé comme

... Allusion à une déclaration de Mister Trump Donald ? Non, ce serait trop beau ! alors qu'il reçoit notre président , et qu'il est par ailleurs si peu doué pour l'humour et encore moins pour l'esprit .

 

 

« A Claude-Adrien Helvétius

1er mai 1763 1

Voici, mon illustre philosophe, un gentilhomme anglais très instruit, et qui par conséquent vous estime. Je me suis vanté à lui d’avoir quelque part à votre amitié ; car j’aime à me faire valoir auprès des gens qui pensent . M. Makartney pense tout comme vous ; il croit, malgré Omer et Christophe, que si nous n’avions point de mains 2, il serait assez difficile de faire des rabats à Christophe et à Omer, et des sifflets pour les bourdons de Simon Le Franc, favori du roi, etc., etc., etc. Il trouve notre nation fort drôle ; il dit que sitôt qu’il paraît une vérité parmi nous, tout le monde est alarmé comme si les Anglais faisaient une descente.

Puisque vous avez eu la bonté de rester parmi les singes, tâchez donc d’en faire des hommes. Dieu vous demandera compte de vos talents, vous pouvez plus que personne écraser l’erreur, sans montrer la main qui la frappe. Un bon petit catéchisme 3 imprimé à vos frais par un inconnu, dans un pays inconnu, donné à quelques amis qui le donnent à d’autres , avec cette précaution, on fait du bien et on ne craint point de se faire du mal, et on se moque des Christophe, des Omer, etc., etc., etc., etc.

Jean-Jacques dit, à mon gré, une chose bien plaisante, quoique géométrique 4, dans sa Lettre à Christophe, pour prouver que, dans notre secte, la partie est plus grande que le tout. Il suppose que notre Sauveur Jésus-Christ communie avec ses apôtres . En ce cas, dit-il, il est clair que Jésus mit sa tête dans sa bouche. Il y a par-ci par-là de bons traits dans ce Jean-Jacques.

On m’a envoyé ces deux extraits de Jean Meslier. Il est vrai que cela est écrit du style d’un cheval de carrosse ; mais qu’il rue bien à propos ! et quel témoignage que celui d’un prêtre qui demande pardon en mourant d’avoir enseigné des choses absurdes et horribles ! Quelle réponse aux lieux communs des fanatiques qui ont l’audace d’assurer que la philosophie n’est que le fruit du libertinage !

Oh ! si quelque galant homme, écrivant avec pureté et avec force, donnant à la raison les grâces de l’imagination, daignait consacrer un mois ou deux à éclairer le genre humain ! Il y a de bonnes âmes qui font ce qu’elles peuvent, elles donnent quelques coups de bêche à la vigne du Seigneur ; mais vous la feriez fructifier au centuple – amen !

Toutefois ne faites point apprendre à vos enfants le métier de menuisier ; cela me paraît assez inutile pour l’éducation d’un gentilhomme 5.

Vale . Je vous estime autant que je vous aime. »

1 Dans l'édition de Kehl cette lettre apparaît deux fois à des dates différentes, dont la seconde en 1765 .

2 De l'Esprit, I, chapitre 1 : « Si la nature, au lieu de mains et de doigts flexibles, eût terminé nos poignets par un pied de cheval, qui doute que les hommes, sans arts, sans habitations, sans défense contre les animaux, tout occupés du soin de pourvoir à leur nourriture et d’éviter les bêtes féroces, ne fussent encore errants dans les forêts comme des troupeaux fugitifs ? », voir : https://fr.wikisource.org/wiki/De_l%E2%80%99Esprit/Discours_1/Chapitre_1

3 V* travaillait au Catéchisme de l'honnête homme : https://fr.wikisource.org/wiki/Cat%C3%A9chisme_de_l%E2%80%99honn%C3%AAte_homme

4 C'est-à-dire démonstrative .Voir : http://www.cnrtl.fr/definition/g%C3%A9om%C3%A9trique

5 Comme dans l'Emile .

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23/04/2018 | Lien permanent

vos suffrages serviront beaucoup à déterminer celui du public, et le public influera sur le Conseil du roi

 http://www.deezer.com/listen-2239544

 

 

 

« A Marie de Vichy de Chamrond, marquise du Deffand

 

24è septembre 1766 à Ferney

 

Ennuyez-vous souvent, Madame, car alors vous m'écrirez. Vous me demandez ce que je fais. J'embellis ma retraite, je meuble de jolis appartements où je voudrais vous recevoir. J'entreprends un nouveau procès dans le goût de celui des Calas, et je n'ai pas pu m'en dispenser, parce qu'un père, une mère et deux filles [i] remplis de vertu et condamnés au dernier supplice sont réfugiés à ma porte dans les larmes et dans le désespoir. C'est une des petites aventures dignes du meilleur des mondes possibles. Je vous demande en grâce de vous faire lire le mémoire que M. de Beaumont a fait pour cette famille aussi respectable qu'infortunée. Il sera bientôt imprimé. Je prie M. le président Hénault de le lire attentivement ; vos suffrages serviront beaucoup à déterminer celui du public, et le public influera sur le Conseil du roi. La belle âme de M. le duc de Choiseul nous protège. Je ne connais point de cœur plus généreux et plus noble que le sien ; car quoi qu'en dise Jean-Jacques, nous avons de très honnêtes ministres. J'aimerais mieux, assurément , être jugé par M. le prince de Soubise et par M. le duc de Praslin que par le parlement de Toulouse [ii].

 

Il faudrait , Madame, que je fusse aussi fou que l'ami Jean-Jacques pour aller à Vezel. Voici le fait.[iii] Le roi de Prusse m'ayant envoyé cent écus d'aumône, pour cette malheureuse famille des Sirven, et m'ayant mandé qu'il leur offrait un asile à Vezel ou à Clèves, je le remerciai comme je le devais, je lui dis que j'aurais voulu lui présenter moi-même ces pauvres gens auxquels il promettrait sa protection ; il lut ma lettre devant un fils de M. Tronchin qui est secrétaire de l'envoyé d'Angleterre à Berlin. Le petit Tronchin qui ne pense pas que j'ai soixante et treize ans, et que je ne peux sortir de chez moi, crut entendre que j'irais trouver le roi de Prusse, il le manda à son père [iv], ce père l'a dit à Paris, les gazetiers en ont beaucoup raisonné, et voilà comme on écrit l'histoire [v].

 

Puis fiez-vous à messieurs les savants ![vi]

 

Il faut que je vous dise pour vous amuser, que le roi de Prusse m'a mandé qu'on avait rebâti huit mille maisons en Silésie. La réponse est bien naturelle : Sire, on les avait donc détruites , il y avait donc huit mille bonnes familles désespérées ; vous autres rois vous êtes de plaisants philosophes.

 

Jean-Jacques, du moins, ne fait de mal qu'à lui, car je ne crois pas qu'il ait pu m'en faire, et Mme la duchesse de Luxembourg ne peut pas croire que j'aie jamais pu me joindre aux persécuteurs du Vicaire savoyard . Jean-Jacques ne le croit pas lui-même, mais il est comme Chiant-pot la perruque [vii] qui disait que tout le monde lui en voulait.

 

Savez-vous que l'horrible aventure du chevalier de La Barre a été causée par le tendre amour ? Savez-vous qu'un vieux maraud d'Abbeville nommé Belleval, amoureux de l'abbesse de Vignancour, et maltraité comme de raison, a été le seul mobile de cette abominable catastrophe ?[viii] Ma nièce de Florian qui a l'honneur de vous connaître, et dont les terres sont auprès d'Abbeville,[ix] est bien instruite de toutes ces horreurs. Elles font dresser les cheveux sur la tête. Savez-vous encore , Madame, que feu monsieur le dauphin, qu'on ne peut assez regretter, lisait Loke dans sa dernière maladie ? J'ai appris avec bien de l'étonnement qu'il savait toute la tragédie de Mahomet par cœur . Si ce siècle n'est pas celui des grands talents, il est celui des esprits cultivés.

 

Je crois que M. le président H[énault] a été aussi enthousiasmé que moi de M. le prince de Brunswick. Il y a un roi de Pologne philosophe qui se fait une grande réputation. Et que dirons-nous de mon impératrice de Russie ?

 

Je m'aperçois que ma lettre est un éloge de têtes couronnées, mais en vérité ce n'est pas par fadeur, car j'aime encore mieux leurs valets de chambre. Il m'est venu un premier valet de chambre du Roi, nommé M. de La Borde, qui fait de la musique, et à qui monsieur le dauphin avait conseillé de mettre en musique l'opéra de Pandore. C'est de tous les opéras, sans exception, le plus susceptible d'un grand fracas. Faites-vous en lire les paroles qui sont dans mes œuvres, et vous verrez s'il n'y a pas là bien du tapage. Je croyais que M. de La Borde faisait de la musique comme un premier valet de chambre en doit faire , de la petite musique de cour et de ruelle. Je l'ai fait exécuter, j'ai entendu des choses dignes de Rameau. Ma nièce Denis en est tout aussi étonnée que moi, et son jugement est bien plus important que le mien, car elle est une excellente musicienne.

 

Vous en ai-je conté ? Madame, vous ai-je ennuyée ? Suis-je assez bavard ? Souffrez que je finisse en vous disant que je vous aimerai jusqu'au dernier moment de ma vie de tout mon cœur, avec le plus sincère respect. »

 

i Les Sirven.

ii Bien sur, à cause des affaires Calas et Sirven.

iii Cf. lettre aux d'Argental du 22 mai 1765 ; V* fut affolé et songea un temps à se réfugier dans les États du roi de Prusse. Le projet varia pour ses lieux et modalités. Frédéric y crût et en juillet 1766 :  « Je vois avec étonnement par votre lettre que vous pourriez choisir une autre retraite que la Suisse et que vous pensez au pays de Clèves. Cet asile vous sera ouvert en tout temps. » En fait, cet été 1766, V* essaie d'établir une « colonie » philosophique dont il ne ferait sans doute pas partie ; cf. lettre du 23 juillet à Diderot et d'Alembert, du 4 août à Damilaville.

iv Théodore Tronchin, le médecin ; cf. lettre à Damilaville du 4 août.

v Issu de Charlot que V* est sans doute en train de rédiger.

vi Extrait de La Pucelle.

vii Cf. lettre à d'Argental du 21 septembre 1750 , pour l'histoire de Chie-en-pot.

viii Cf. lettre à Damilaville du 14 juillet, à Florian le 28 juillet.

« Vignancour » = Villancourt.

ix A Hornoy.

 

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25/09/2010 | Lien permanent

Cela va beaucoup mieux , mais il faut souper . À demain les affaires

... Revenons à l'essentiel !

 

Mis en ligne le 19/11/2020 pour le 23/9/2015

 

 

« A Charles-Augustin Ferriol , comte d'Argental

Aux Délices mercredi 23 septembre [1760]

à neuf heures du soir

En arrivant aux Délices après avoir répété Tancrède sur notre théâtre de polichinelle dans le petit castel de Tournay, ô mes chers anges ! ô madame Scaliger je reçois votre paquet . Est-il bien vrai 1? est-il possible ? Quoi, vous avez pris cette peine! vous avez eu cet excès de bonté , de patience ! Vous m'avez secouru dans le danger . Mon cher ange, je savais bien que vous étiez un grand général, mais Mme d'Argental, Mme d'Argental ! est le premier officier de l'état-major . Je ne peux entrer ce soir dans aucun détail . La poste part demain matin, et nous jouons demain Tancrède . Tout ce que je peux vous dire, c'est que l'impatient Prault me mande qu'il va imprimer la pièce 2, et moi je lui mande qu'il s'en garde bien, qu'il ne fasse rien sans vos ordres, il me couperait la gorge et à lui la bourse . Mes divins anges, il me faut laisser reprendre mes sens ; je jette les yeux sur la pièce, sur le beau factum de Mme Scaliger . Il faudrait répondre un volume, et je n'ai pas un instant . Tout ce que je vois en gros c'est un étranglement horrible . Je cherche en vain à la fin du troisième acte un morceau qui nous enlève ici quand Mme Denis le prononce .

Comment dois-je te regarder ?

Avec quels yeux hélas ? … avec les yeux d'un père.

Rien n'est changé je suis encore sous le couteau 3 etc.

Cela nous fait verser des larmes, et ce morceau tronqué n'est plus qu'un propos interrompu sans chaleur et sans intérêt . On m'écrit que Brizard est un cheval de carrosse . Je ne suis qu'un fiacre, mais je fais pleurer .

Le second acte sans quelques vers prononcés par Aménaïde après la scène avec Orbassan est assurément intolérable, et il n'y a jamais eu de sortie plus ridicule . Cela seul serait capable de faire tomber la pièce la plus intéressante . Le monologue de Mme Denis attendrit tout le monde parce que Mme Denis a la voix très tendre , qu'il ne s'agit pas là de position de théâtre, de gestes et de tout ce jeu muet qu'on a substitué à la belle déclamation 4. Enfin que voulez-vous, mes chers anges ? On n'a pu me donner le temps de mettre la dernière main à l'ouvrage . C'est la faute de ceux qui l'ont répandu dans Paris ! Mes divins anges ont raccommodé cette faute beaucoup mieux que notre ministère n'a pu réparer nos malheurs . Vous avez sauvé cinquante défauts . Que ne vous dois-je point ! Ah, c'était à vous qu'il fallait dédier la pièce !

Dites-moi je vous en prie de qui j'ai reçu une lettre cachetée avec un lion qui tient un serpent dans une patte, écriture assez belle, parlant comme si c'était d’après vous , prenant intérêt à la chose ?5 Comme personne ne signe, il faut que je devine souvent . Mais de quoi vous parlai-je là ? Je lis le Mémoire de Mme Scaliger . Il est bien fort de choses , raisonné à merveille, approfondi, et de la critique la plus vraie et le plus fine . Jamais l'amitié n'a eu tant d'esprit . On a seulement été trop alarmé en quelques endroits des clameurs de la cabale . Ces clameurs passent et l'ouvrage reste . Pourquoi Zaïre ne dit-elle pas son secret ? Parce que je ne l'ai pas voulu messieurs, et on n'en pleure pas moins à Zaïre . Ce sera bien pis à Fanime . Mais il faut finir et être à vos genoux .

Je viens de lire le premier acte . Cela va beaucoup mieux , mais il faut souper . À demain les affaires .

Cependant , je ne suis pas content de ce captif, et j'aimais bien mieux Aldamon . N'importe, allons souper vous dis-je . Il est onze heures, je n'ai pas mangé du jour 6.

À minuit.

J'ai soupé tout seul . J'ai un peu rêvé . Voici mes chers anges le monologue du second acte pour Mlle Clairon . Le premier n'était que naturel, mais trop élégiaque . Vous êtes gens de haut goût à Paris . Au nom de la Sainte Vierge faites réciter ce morceau à Clairon . Il favorise tant la déclamation ! je vous en prie, je vous en conjure .7 »

1 Vrai ajouté au dessus de la ligne .

3 Tancrède , ac. III, sc. Vii ; V* fond des passages empruntés aux rôles d'Argire et d'Aménaïde .

4 Témoignage sur l'évolution du jeu au Théâtre français depuis l'époque de Racine .

5 Rien de semblable ne nous est parvenu .

6 La fin de la lettre depuis je viens de lire est écrite au bas de la page 4

7Depuis A minuit, V* a fait cet ajout à l'envers au haut de la page 4 .

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23/09/2015 | Lien permanent

on mourra volontiers après avoir tiré sur les bêtes puantes

http://www.deezer.com/listen-6576347 : Jet black

"Jet" noir comme le jet de bile qui encombrait Volti .

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Partons sur le sentier de la guerre aux couleurs d' Apache :

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Sur un Mustang :

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Et maintenant, Volti se sent bien : Feeling fine :

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« A Charles-Augustin Ferriol, comte d'Argental

et à

Jeanne-Grâce Bosc du Bouchet, comtesse d'Argental

 

A Ferney 2 février [1761]

 

Anges de paix, anges de justice, voici ce Pantaedai [sic]i du sieur Abraham Chaumeix tel qu'on me l'a envoyé de Paris ; je l'ai fait copier fidèlement . Je ne connais point le petit singe à face de Thersite ii; mais si cet homme est tel qu'on me le mande il mérite l'exécration publique, et je ne connais personne qui doive craindre de démasquer un personnage si ridicule et si odieux. Quand on joint les mensonges de Sinon iii au style de Zoïle, à l'impudence de Thersite, et à la figure de Ragotin iv, on doit s'attendre de recevoir en public le châtiment qu'on mérite ; et ceux qui n'ont pas la force en main pour se venger font très bien de payer les Thersite et les Zoïle dans leur propre monnaie. Se reconnaitra qui voudra dans cette fidèle peinture, on n'en craint point les conséquences ; on est bien aise même que Thersite sache à quel point on le hait et on le méprise ; on en fera profession publique quand il le faudra. Le chevalier d'Aydie vient de mourir en revenant de la chasse ; on mourra volontiers après avoir tiré sur les bêtes puantes. D'ailleurs on n'a rien à perdre en France, et on trouvera partout ailleurs des établissements assez avantageux pour braver avec sécurité, et pour confondre avec les armes de la vérité les délateurs hypocrites, et les calomniateurs impudents v. Je ne connais l'homme dont il est question jusqu'à ses titres ; et si je le rencontrais je le lui dirais en face s'il a une face.

 

Pardonnez, mes divins anges, à cette petite digression un peu aigrelette . Il y a longtemps que je couve ce fiel dans le fond de mon cœur. Voilà ma bile purgée . Je me rends à tous les charmes de votre commerce, à votre douceur, à vos grâces . Je suis doux comme vous quand je me suis vengé.

 

Je ne crois pas que l'auteur de Pantoadai doive le lâcher de si tôt. Il n'y a que Thieriot, je crois qui en soit en possession. Je lui mande d'attendre ; et il attendra . Il faut tendre actuellement toutes les cordes de son âme pour punir Fréron de son insolence, et pour lui procurer quelque peine afflictive salutaire , qui lui apprenne à ne plus insulter une fille de condition, et le nom de Corneille dans ses infamies littéraires vi. L'Écluse, qui n'est point celui de l'Opéra-Comique, mais chirurgien du roi de Pologne, a donné sa procuration et demande justice. Mme Denis a envoyé son certificat. Le nommé Fréron est très punissable et le procès criminel ne sera pas long. Le Brun a toutes les pièces vii. Il ne manque que la procuration du bonhomme Corneille viii. Je mets le tout sous votre protection . Vous êtes bon, mais vous êtes ferme ; et c'est ici qu'il faut l'être . Mon contemporain le président de La Marche m'a écrit une lettre pleine d'esprit.

 

Le maréchal de Belle-Isle est-il mort ?ix M. de Choiseul a-t-il la Guerre ?x M. de Chauvelin le ministre de paix ? Ne souffrez pas que Le Blanc soit de l'Académie.

 

Pleurez-vous toujours ?xi Je pleure votre absence .

 

V. »

 

i= Épître A Daphné ou Épître de M. de Voltaire à Mlle Clairon, datée du 1er janvier 1761, et dont le sous-titre est Pantaodaï, étrennes à Mlle Clairon, publiée sous le pseudonyme de A*** C*** ( Abraham Chaumeix ayant fait des mémoires contre l'Encyclopédie et contribué à la faire condamner en 1759). V* a écrit le mot pantaedai dans la première occurrence du manuscrit.

http://fr.wikisource.org/wiki/%C3%89p%C3%AEtre_91

ii « le petit singe » dans le poème est Omer Joly de Fleury, soit à « face de Thersite », soit « à phrases compassées », soit « petit singe ignorant », « imbécile » ou « indocile » selon les versions.

iii C'est Sinon qui dans l'Enéïde fait entrer le cheval dans Troie.

v « Je mourrai en bravant tous ces ennemis du sens commun. S'ils ont le pouvoir (ce que je ne crois pas) de me persécuter dans l'enceinte des quatre-vingt lieues de montagne ... j'ai , Dieu merci, quarante-cinq mille livres de rente dans les pays étrangers ... » écrit V* le 30 janvier : voir page 178 : http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k800358/f184.image.p...

vi Voir pour cette « insolence » de Fréron la lettre du 15 janvier à Du Molard-Bert : http://voltaireathome.hautetfort.com/archive/2009/01/17/t...

vii « le certificat de Mme Denis et celui du résident de France à Genève » qui « démontrent que L'Écluse, depuis six mois, n'a point mis les pieds chez (V*) » donc que ce dernier « ne donne point Mlle Corneille à élever à un bateleur de la foire ».

viii Le père de Marie-Françoise ; V* prétend que les calomnies de Fréron peuvent empêcher Mlle Corneille de se marier.

ix Mort le 26 janvier .

x Belle-Isle décédé, c'est Choiseul qui a le portefeuille de celui-ci en plus du sien : Chauvelin ne pouvait donc lui succéder aux Affaires étrangères.

xi Non de tristesse, mais à cause d'une affection ophtalmique.

 

A la chandeleur, l'hiver part ou reprend vigueur . Je dois confirmer ce que Volti avait constaté : Pays de Gex = hivers rudes et longs .

Cependant le printemps n'a jamais été aussi proche : un avant goût : Spring is nearly here :

Pour ceux qui auraient des doutes, je confirme, je suis fan des Shadows !!

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02/02/2011 | Lien permanent

Les personnages odieux sont toujours à la glace

... Toujours vrai. Voir Poutine et Kim Jung-un, modèles de jovialité n'est-ce pas ?

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Nous sommes joyeux ! Vive les pompes funèbres !

 

 

 

« A Marie-Louise Denis

17è décembre 1768

Je dois vous confier, ma chère nièce, que défunt La Touche m'apparut hier au soir, dans le temps qu'on cachetait ma lettre qui doit vous être parvenue par Lyon 1 . Il me dit qu'il avait fait jouer chez Pluton, comme de raison, sa rapsodie, et qu'il avait remarqué que la fin du IIIè acte qui n'est qu'une satire des prêtres plutoniques, avait glacé l’auditoire .  « On a trouvé des vers assez bien faits, me dit-il, mais cela ne suffit pas, il faut attendrir les diables, et faire pleurer les furies . Les personnages odieux sont toujours à la glace. J'aurais dû faire parler la pauvre Arzame à laquelle on s'intéresse, au lieu de ces prêtres d'enfer qui révoltent . »

Alors il me montra ce qu'il avait substitué à la fin de ce IIIè acte . Cette nouvelle leçon m' a paru infiniment supérieure à l'autre ; elle est touchante ; elle est neuve, et en expliquant le système de la religion des Perses, elle est orthodoxe dans toutes les religions du monde .

Je vous avoue que nous avons pleuré, Wagnière et moi, quand La Touche nous récitait ce petit morceau . Le meilleur effet qu'il puisse faire c'est d’écarter toute idée de satire, et de repousser toutes les allusions indiscrètes . Par là M. Marin est bien plus à son aise . Sa bonne volonté ne peut plus être combattue par la crainte de donner prise à la malignité .

Il y a encore un parti à prendre pour prévenir toutes les chicanes, c'est de ne point intituler la pièce Les Guèbres, mais si l'on veut, Les Deux frères, ou Les Deux Officiers, tragédie, dont la plupart des acteurs sont de simples citoyens, dans le goût des tragédies bourgeoises . Voilà comment on pourrait l'annoncer à peu près au théâtre . L'intitulé des Guèbres ressemble trop à celui des Scythes, et pourrait être trop dangereux .

Je vous prie de communiquer aux anges le changement que La Touche a fait en enfer . Il y a encore quelques petits point d'aiguille . La Touche avoue qu'il n' a jamais pu s'empêcher de faire ses pièces en douze ou quinze jours, mais qu'il a mis ensuite beaucoup de temps à les corriger. Je crois que celle-ci peut avoir un grand succès, il ne s'agit que de jouer naturellement et avec onction . Non seulement ce succès serait une chose très plaisante et très amusante pour vous, mais il peut procurer des choses très agréables . Je ne vois plus nulle difficulté à la lire aux comédiens et à la jouer . Je pense qu'il faut que je renvoie les trois premiers actes bien copiés par Bigex dont on ne connaît point l'écriture . À l’égard des deux derniers, je pense qu'il n'y a plus rien à faire .

Voilà tout ce que je peux vous dire aujourd’hui sur cette facétie dont peut-être on peut tirer un grand parti .

Voici un petit billet pour les deux enfants 2. Mme de Florian est-elle arrivée ?

Je vous embrasse le plus tendrement du monde.

 

Changements pour le IIIè acte.

Scène 4è

après ces vers

Cesene

Va, dans ce jour de sang je juge que nous sommes

Les plus infortunés de la race des hommes,

( ôtez tout ce qui suit et mettez ainsi )

Cesene

Va, dans ce jour de sang je juge que nous sommes

Les plus infortunés de la race des hommes. –

Va fille trop fatale à ma triste maison,

Objet de tant d'horreurs, de tant de trahison ;

Je ne me repens point de t'avoir protégée.

Le traître expirera : mais mon âme affligée

N 'en est pas moins sensible à ton cruel destin.

Me pleurs coulent sur toi, mais ils coulent en vain ;

Tu mourras : aux tyrans rien en peut te soustraire ;

Mais je te pleure encore en punissant ton frère .

( aux soldats )

Allons auprès du mien : donnons-lui nos secours

Et sauvons s'il se peut ses déplorables jours .

 

Scène 5è

Arzame seule

Il va frapper Arzame ; il me plaint, il me pleure !

Mon frère va mourir, il faut bien que je meure

Ou par l'arrêt sanglant de mes persécuteurs

Ou par mes propres mains, ou par tant de douleurs . –

Ô mort ! Ô destinée ! Ô Dieu de la lumière,

Créateur incréé de la nature entière,

Être immense et parfait, seul être de bonté,

Pourquoi tant d’injustice et de calamité ?

Quel pouvoir exécrable infecta ton ouvrage ?

La nature est ta fille et l'homme est ton image.

Arimane a-t-il pu défigurer ses traits

Et créer le malheur ainsi que les forfaits ?

Est-il ton ennemi ? Que ta puissance affreuse

Arrache donc la vie à cette malheureuse.

J'espère encore en toi ; j'espère que la mort

Ne pourra malgré lui détruire tout mon sort .

Oui, je naquis pour toi puisque tu m'as fait naître ;

Mon cœur me l'a trop dit, je n'ai point d'autre maître .

Cet être malfaisant qui corrompt ta loi

Ne m'empêchera pas d'aspirer jusqu'à toi.

Par lui persécutée, avec toi réunie,

J'oublierai dans ton sein les horreurs de ma vie.

Il en est une heureuse et je veux y courir ;

C'est pour vivre avec toi que tu me fais mourir. »

2 Cette lettre aux Dupuits n'est pas connue .

 

 

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23/06/2024 | Lien permanent

quand je pourrai entrer en jouissance, et s'il y a des oppositions

... Force doit rester à la loi, et les occupants illégaux de la Zad de Notre Dame des Landes doivent déguerpir, ce n'est pas parce qu'ils sont nombreux, pollueurs et vindicatifs qu'ils doivent être tolérés ou soutenus . Je ne vois pas pourquoi on agirait en douceur avec ces squatters quand dans le même temps on envoie votre voiture à la fourrière pour un simple stationnement gênant . Allez, du balai !

 

 

« A Joseph-Marie Balleidier

Procureur

à Gex

[11 avril 1763] 1

Je prie monsieur Balleidier de me mander où en est la subhastation du domaine Burdet à Magny, quand je pourrai entrer en jouissance, et s'il y a des oppositions .

Je ne conçois pas comment je n'ai point une procuration légale de M. de Crassy, pour achever l'affaire qui doit faire rentrer cette famille dans son bien . J'ai prêté 1800 livres . Il est de l'intérêt de cette famille de recouvrer son domaine, et du mien de me faire payer .

Le sieur Roux ou Rouph 2, avocat, beau-frère de MM. de Crassy, me fit donner une procuration d'un des frères disant qu'elle suffisait ; mais elle ne suffit pas . Monsieur Balleidier est prié de m'éclaircir ces difficultés .

À l'égard d'Ornex on verra quelles mesures on pourra prendre .

J'ai à cœur l'affaire Crassy , j'ai écrit à celui qui m'a emprunté 1800 livres que si on ne me donnait pas satisfaction sur la procuration générale j'étais en droit de répéter 3 mon argent .

Voltaire . »

1 L'édition Vézinet donne une version incomplète et mal datée . Balleidier a noté sur le manuscrit : « De M. de Voltaire / sans date / Reçue le 14è avril 1763 » . Il doit s'agir de la lettre mentionnée au début de celle du 12 avril 1763 .

2 Gilberte Deprez de Crassier a épousé Etienne Rouph de Varicourt, dont le frère , Pierre-Louis Rouph est un homme de loi . Voir : https://fr.wikipedia.org/wiki/Famille_Rouph_de_Varicourt

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09/04/2018 | Lien permanent

avoir abusé de sa place pour ôter la liberté aux gens de lettres, et pour persécuter un honnête homme qui n'avait d'autr

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« A la Bibliothèque raisonnée [i]

 

Voici l'exacte vérité qu'on demande. M. Moreau Maupertuis, dans une brochure intitulée Essai de cosmologie, prétendit que la seule preuve de l'existence de Dieu est AR + nRB [ii], qui doit être un minimum : voyez page 52 de son recueil in-4° [iii]. Il affirme que dans tous les cas possibles l'action est toujours un minimum, ce qui est démonté faux ; et il dit avoir découvert cette loi du minimum, ce qui n'est pas moins faux.

 

M. Koenig ainsi que d'autres mathématiciens, a écrit contre cette assertion étrange, et il a cité entre autres choses un fragment d'une lettre de Leibnitz, où ce grand homme disait avoir remarqué que dans les modifications du mouvement l'action devient ordinairement un maximum ou un minimum.

 

 M. Moreau Maupertuis crut qu'en produisant ce fragment , on voulait lui enlever la gloire de sa prétendue découverte, quoique Leibnitz eût dit précisément le contraire de ce qu'il avance. Il força quelques membres pensionnaires de l'académie de Berlin [iv], qui dépendent de lui, de sommer M. Koenig de produire l'original de la lettre de Leibnitz ; et l'original ne se trouvant plus, il fit rendre par les mêmes membres un jugement qui déclare M. Koenig coupable d'avoir attenté à la gloire du sieur Moreau Maupertuis, en supposant une fausse lettre.

 

Depuis ce jugement aussi incompétent qu'injuste, et qui déshonorait M. Koenig, professeur en Hollande, et bibliothécaire de S.A.S. Madame la princesse d'Orange, le sieur Moreau Maupertuis écrivit et fit écrire à cette princesse, pour l'engager à faire supprimer par son autorité les réponses que M. Koenig pourrait faire. Son Altesse Sérénissime a été indignée d'une persécution si insolente, et M. Koenig s'est justifié pleinement non seulement en faisant voir que ce qui appartient à M. de Maupertuis dans sa théorie est faux, et qu'il n'y a que ce qui appartient à Leibnitz et à d'autres qui soit vrai ; mais il a donné la lettre tout entière de Leibnitz avec deux autres de ce philosophe. Toutes ces lettres sont du même style, il n'est pas possible de s'y méprendre, et il n'y a personne qui ne convienne qu'elles sont de Leibnitz. Ainsi le sieur Moreau Maupertuis a été convaincu à la face de l'Europe savante non seulement de plagiat , et d'erreur, mais d'avoir abusé de sa place pour ôter la liberté aux gens de lettres, et pour persécuter un honnête homme qui n'avait d'autre crime que de n'être pas de son avis . Plusieurs membres de l'Académie de Berlin ont protesté contre une conduite si criante, et quitteraient l'Académie que le sieur Maupertuis tyrannise et déshonore, s'ils ne craignaient de déplaire au roi qui en est le protecteur.[v

 

A Berlin le 18 septembre 1752»

 

i « Réponse d'un académicien de Berlin à un académicien de Paris », Bibliothèque raisonnée des ouvrages des savants de l'Europe, juillet-septembre 1752 .Cette réponse parut anonymement ; on l'attribua à de Joncourt ; le roi avait prié V* de ne rien écrire contre Maupertuis, président de l'Académie de Berlin (lettre de la comtesse de Bentinck à sa mère 13 février 1753)

ii Maupertuis utilise cette formule m.AR + n.RB dans cet essai publié en 1750.

iii Les Œuvres de M. de Maupertuis, 1752.

iv Dans une lettre à d'Argens, V* met en cause Euler et Merian.

v Dans sa prétendue lettre à Mme Denis datée du 24 juillet, V* raconte déjà toute l'affaire, ce qui forme une des raisons pour laquelle on la considère comme réécrite.

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18/09/2010 | Lien permanent

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