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Rechercher : Tâchez de vous procurer cet écrit; il n'est pas orthodoxe, mais il est très bien raisonné

vous savez cependant qu’on n’est sûr de rien avec les hommes

... Adresse à tous, et non pas seulement aux femmes comme certain.e.s pourraient ou voudraient l'entendre  de prime abord .

Il y a toujours une partie de "vérité" dans "je plaisante", "sentiment"  dans "c'est rien", "douleur" dans "je vais bien… | Citation, Je pense à  toi, Citation pensée

 

 

 

« A Jean-Baptiste-Jacques Élie de Beaumont

9è février 1767

Je suis bien plus satisfait encore, mon cher Cicéron, de votre dernier mémoire sur la terre de Canon que des premiers. Vous prévenez toutes les objections, vous étouffez tous les murmures. Misericordia cum accusantibus erit 1. Je serai bien trompé si Cicéron ne gagne pas son procès pro domo sua 2 ; et j’imagine que vous souperez à Canon, cette année, avec Mme de Beaumont : vous savez cependant qu’on n’est sûr de rien avec les hommes.

À l’égard de Sirven, je m’en remets entièrement à vous . Je n’ai plus rien ni à dire ni à faire ; j’attends beaucoup de M. Chardon, qui est, je crois, rapporteur de votre affaire, et qui est sûrement celui des Sirven. Le père et les filles partiront, s’il le faut ; et si le père suffit, il partira seul ; on n’attend que vos ordres, et ils seront exécutés sur-le-champ.

Notre petite société de Ferney est bien attachée à M. et à Mme de Beaumont ; nous voudrions que Canon et Ferney ne fussent pas si éloignés l’un de l’autre.

V. »

1Tacite, Annales, II, LXXI, 8. Traduction de ces mots que César mourant adresse à ses amis : La miséricorde se trouvera cette fois du côté des accusateurs. Cette citation indique que V* est probablement replongé dans Tacite à l'occasion du Triumvirat .

2 Pour sa propre maison : allusion au plaidoyer de Cicéron intitulé De domo sua ad pontifices .

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17/06/2022 | Lien permanent

je lui dis que ce n'est pas assez d'être baron, qu'il faut encore être poli

... Ceci étant de nos jours adressé aux barons de la finance qui, pour la grande majorité d'entre eux, ont l'impolitesse d'ajouter leurs revenus indécents à leur mépris de ceux grâce à qui ils s'engraissent .

 malpoli.jpg

 

 

« A Louise-Dorothée von Meiningen, duchesse de SAXE-GOTHA

Aux Délices, 17 octobre [1758]

Madame, à la réception de la lettre dont Votre Altesse sérénissime m'honore, j'écris encore au Genevois La Bat 1, et je lui dis que ce n'est pas assez d'être baron, qu'il faut encore être poli. Quand on a fait signer à un grand prince un reçu d'argent comptant, il est juste, à ce qu'il me semble, que cet argent soit touché. Je ne m'entends guère, madame, à ces négociations genevoises mais je soupçonne que le seigneur baron La Bat aura demandé que Vos Altesses sérénissimes eussent à compter du jour qu'il aura envoyé ses lettres de change. Apparemment les banquiers ne les ont pas négociées assez tôt, et le ministre de Vos Altesses sérénissimes les a pressés sans doute de finir. Sérieusement, madame, il est très-ridicule qu'elle ait été si négligemment servie; ses ordres doivent être exécutés avec plus de promptitude. J'ai fait tout ce que j'ai pu pour communiquer à mon baron toute mon envie de vous plaire. Ah madame, s'il avait fait comme moi un séjour à Gotha, s'il avait eu le bonheur de s'approcher de madame la duchesse, il serait certainement plus diligent, il regarderait comme un crime de faire attendre un moment Vos Altesses sérénissimes.

Dieu veuille que ces cinquante mille florins ne soient pas pris par des housards! Nous sommes dans un temps où la moitié du monde tue son prochain, et où l'autre le pille. Votre Laudon 2, madame, qui dit que Dieu punit les hommes, est donc un des instruments de la justice divine ? La punition est un peu longue, et n'a pas l'air de finir sitôt. S'il y a cinq justes en faveur de qui on puisse pardonner, ces cinq justes sont dans le château d'Ernest le Pieux. Je suis au désespoir qu'Altembourg soit dans le chemin des méchants; quand ce chemin sera-t-il libre? Quand pourrai-je y venir faire ma cour à Vos Altesses sérénissimes ? Ce serait une belle occasion dans ma vieillesse, et la plus chère de mes consolations, de pouvoir renouveler à Vos Altesses sérénissimes mon profond respect et mon tendre attachement: c'est ce que demande à Dieu

le Suisse V. »

2 Célèbre feld-général autrichien baron Gédéon Ernst von Laudon ; http://fr.wikipedia.org/wiki/Ernst_Gideon_von_Laudon

 

 

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23/11/2013 | Lien permanent

car il me paraît que ce n'est guère que dans ce temps [les vacances] que les gens inutiles, comme moi, et qui sont sans

... Toutefois ma confiance est très limitée , et je ne suis pas le seul dans ce cas, je crois .

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« A Jean-Philippe Fyot de La Marche

Aux Délices, par Genève, 1er avril 1761

Monsieur, je vous demande très humblement pardon de ne vous point écrire de ma main, mais c'est que je suis très malade ; mais j'ai une plus grande indulgence à vous demander pour le fatras que j'ai pris la liberté de vous offrir : j'aurais bien mieux fait, monsieur, de venir vous faire ma cour, à vous et à monsieur votre père, dans le temps de vos vacances ; car il me paraît que ce n'est guère que dans ce temps que les gens inutiles, comme moi, et qui sont sans affaires, doivent se présenter à ceux qui sont à la tête des affaires publiques . J'ai une passion extrême de profiter du loisir dont jouit monsieur votre père ; quand je songe qu'il y a près de cinquante ans qu'il m'honore d'une bienveillance qui ne s'est jamais démentie , je me regarde comme bien coupable de n'avoir pas encore passé le mont Jura, pour venir lui rendre mes très tendres hommages . Vous entrez, monsieur, pour beaucoup dans mes remords .

Je prends la liberté, monsieur, de vous supplier de l'assurer qu'il n'y a personne au monde qui ait pour lui une vénération plus tendre que la mienne . Regardez-moi je vous en prie, comme une créature de votre maison, comme une personne attachée à votre nom, et au mérite du père et du fils ; je vous regarde comme mes patrons , quoique je n'aie de procès ni avec mes vassaux, ni avec mes voisins .

J'ai l'honneur d'être avec le plus sincère respect, monsieur, votre très humble et très obéissant serviteur .

Voltaire . »

 

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21/03/2016 | Lien permanent

ce remède n’est pas fait pour la populace, qui a un trop mauvais régime , mais il réussit beaucoup chez les gens qui sav

... Le "remède" ? le contrôle fiscal qui, heureusement , ne s'exerce pas seulement envers le vulgum pecus mais s'intéresse aussi à ceux qui sont sensés * nous gouverner et qui ne sont pas irréprochables . Gros avantage des susdits : ils ont largement les moyens de payer les redressements .

https://www.20minutes.fr/politique/2529143-20190529-21-mi...

* Mais pour qui sont ces serpents qui sifflent sur nos têtes."

Il est temps de déclarer vos impôts.

Des chiffres et des lettres

 

 

« A François Achard Joumard Tison, marquis d'Argence

au château de Dirac

près d’Angoulême

Mon cher frère, j’ai été très édifié des Réflexions philosophiques 1; on ne peut mieux s’y prendre pour préparer les esprits. Le livre contre lequel ces réflexions sont écrites est bafoué à Paris du petit nombre de lecteurs qui ont pu en parcourir quelques pages, et est ignoré de tout le reste.

Je me flatte que la santé de vos amis est devenue meilleure, et que les trois cents pilules 2 de Tronchin font un merveilleux effet ; c’est un remède souverain contre ces sortes de maladies. Vous devenez un très grand médecin ; il est vrai que ce remède n’est pas fait pour la populace, qui a un trop mauvais régime , mais il réussit beaucoup chez les gens qui savent un peu se gouverner eux-mêmes.

Je vous demande pardon de ne vous avoir pas accusé la réception de la dinde ; elle est venue un peu tard, et on n’a point entendu parler des perdrix . Il y a trop loin d’ici à Angoulême ; j’en suis bien fâché, car je voudrais bien vous embrasser avant de mourir. 

3è mai 1764 . »



1 Ouvrage non identifié, pas plus que le « livre » dont il est question ensuite .

2 Apparemment 300 exemplaires du Testament du curé Meslier .

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30/05/2019 | Lien permanent

L’Allemagne n'est point faite pour les armées françaises; on en a déjà vu l'exemple dans la dernière guerre

... Vrai au XVIIIè siècle, vrai au XXè, sans doute toujours possiblement vrai .

Aussi gardons la paix pour laquelle nous sommes plus naturellement faits . Notre diplomatie est souvent boiteuse mais heureusement pas paralytique, elle avance tant bien que mal , mais elle avance , il me semble .

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« De Madame Sophie-Frédérique-Wilhelmine de Prusse, margravine de Baireuth

Le 30 novembre [1757].

Schweidnitz est pris 1, et le prince Charles battu. C'est ainsi que la vie de l'homme est un mélange de biens et de maux. Les traitres Saxons ont causé par leur rébellion la reddition de la place, qui a pourtant essuyé un assaut avant de se rendre. Je n'ai encore aucune particularité de la bataille de Breslau, tout ce que je sais est que le prince Charles, avec une armée de près de soixante mille hommes, a attaqué le prince de Bevern, qui à peine en avait la moitié, et que la victoire de ce dernier est complète. Le roi était déjà sur les frontières de Silésie, lorsqu'il apprit cette heureuse nouvelle 2. Il marche en hâte pour couper la retraite aux Autrichiens. Je doute qu'il y parvienne, étant trop éloigné. Il s'est emparé de tous leurs magasins en Lusace ce qui a obligé le corps de Marschall à se retirer. J'ai reçu deux de vos lettres, avec des incluses pour le roi, que je lui enverrai par la première occasion. J'ai pris la liberté d'en tirer copie. Adhémar vous a fait, à ce qu'il m'a dit, une relation de la bataille, sans quoi je vous l'aurais envoyée. Je ne veux point priver le roi de ce plaisir. Vous la recevrez de sa main elle vaudra sans doute beaucoup mieux que toutes les autres. J'espère que le retour de la fortune aura banni toute idée sinistre de son esprit. Si le maréchal de Richelieu s'était avancé, c'était fait de sa vie. Il serait tombé sur lui, et serait mort l'épée à la main. Je puis vous assurer que c'était son dessein, ce que je puis prouver par ses lettres. Je n'osais vous le dire alors, puisqu'il me l'avait confié sous le secret. Nous avons quatre mille lièvres ou fuyards de l'armée de l'empire campés dans le pays. Ce sont autant de loups affamés qui pourraient bien nous communiquer leur faim. Ces pauvres gens ont été huit jours sans vivres, ne buvant que de l'eau bourbeuse, et dormant à la belle étoile; on les a préparés de cette façon à marcher au combat. Les Français étaient un peu mieux; mais ils manquaient aussi de pain. L’Allemagne n'est point faite pour les armées françaises; on en a déjà vu l'exemple dans la dernière guerre, il sera renouvelé dans celle-ci. Je souhaite leurs pertes et leurs maux aux Autrichiens. J'ai un chien de tendre pour eux, qui m'empêche de leur vouloir du mal; le roi ne leur en fait qu'avec peine. Il l'a bien prouvé; il pouvait les abîmer, s'il avait voulu les poursuivre comme il le fallait. Qu'il est à plaindre, il passe ses jours dans le sang et dans le carnage. C'est le destin des héros, mais un destin bien triste pour un philosophe. Continuez, je vous prie, à me donner de vos nouvelles. Vos lettres font mon unique récréation. Soyez persuadé de toute mon estime.

 WILHELMINE.
Mes amitiés à Mme Denis. »

1 Le 12 novembre, par le général autrichien Nadasti.

2 La nouvelle était fausse. Auguste-Guillaume, duc de Brunswick-Bevern, battu le 22 novembre, près de Breslau, par le prince Charles-Alexandre de Lorraine et par Daun, était tombé au pouvoir des Autrichiens quelques jours plus tard. (Clogenson)

 

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08/02/2013 | Lien permanent

rien n’est plus honteux pour la nature humaine que de voir le fanatisme rassembler dans tous les temps sous ses drapeaux

... sans protection, sans ralliement, exposé sans cesse aux traits des méchants et à la haine des imbéciles."

Méchants et imbéciles ne sont pas des espèces en voie de disparition, mon cher Voltaire et ton constat se vérifie siècle après siècle , les progrès techniques étant même capables de multiplier ces défauts détestables à l'infini .

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http://olivierdouville.blogspot.com/2018/10/regards-psys-...

 

 

 

« A Etienne-Noël Damilaville

16è avril 1764 aux Délices 1

Mon cher frère, mon cher philosophe, voici le temps arrivé où le fanatisme va triompher de la raison . Mais la philosophie ne serait pas philosophie si elle ne savait s’accommoder au temps. On reprochait aux jésuites la persécution et une morale relâchée : les jansénistes persécuteront bien davantage, et auront des mœurs intraitables ; il ne sera plus permis d’écrire, à peine le sera-t-il de penser. Les philosophes ne peuvent opposer la force à la force ; leurs armes sont le silence, la patience, l’amitié entre les frères. Plût à Dieu que je fusse avec vous à Paris, et que nous pussions parvenir à les réunir tous ! Plus on cherche à les écraser, plus ils doivent être unis ensemble. Je le répète, rien n’est plus honteux pour la nature humaine que de voir le fanatisme rassembler dans tous les temps sous ses drapeaux, faire marcher sous les mêmes lois, des sots et des furieux, tandis que le petit nombre des sages est toujours dispersé et désuni, sans protection, sans ralliement, exposé sans cesse aux traits des méchants et à la haine des imbéciles.

Je vous ai envoyé, mon cher frère, la réponse que j’ai faite à M. Marin 2 ; je vous ai supplié de la lui faire tenir, après l’avoir lue : il est même essentiel pour moi que M. de Sartine la voie. Frère Cramer a imprimé les Contes de Guillaume Vadé, qui sont très innocents, et y a joint quelques pièces étrangères qui pourraient alarmer les ennemis de la raison et fournir des armes aux persécuteurs. Je suis bien aise qu’on sache que je ne prends en aucune manière le parti de ces ouvrages, que je ne me mêle pas de faire entrer en France une feuille de papier imprimé, que je n’exige rien, que je ne veux rien. Je n’ai quitté la France que pour vivre en repos. Il faut me laisser perdre mes yeux et aller à la mort par la maladie, sans persécuter mes derniers jours.

Vous avez dû recevoir quarante huit exemplaires de Corneille . Il y en a 24 que probablement je remettrai à M. de Laleu . Mais je vous prierai de lui en donner d'abord 12 et de vouloir bien garder les 36 autres . Je vous demanderai en grâce d'en faire relier un pour M. Goldoni, vous donnerez les autres en feuilles . Je vous prierai seulement de donner un exemplaire à M. de La Harpe, et l'autre à M. Le Mierre . Je compte bien que M. Diderot sera le premier qui aura le sien, quoique le fardeau immense dont il est chargé ne lui laisse guère le temps de lire des remarques sur des vers .

Je ne vous parlerai point de frère Thieriot, il a mis l’indifférence à la place de la philosophie. Il me faut des cœurs plus sensibles ; le vôtre inspire bien de la chaleur au mien.

Permettez que je joigne ici une lettre pour M. de Laleu .

Ecr. l’inf. »

1 Copie par Wagnière ; l'édition de Kehl joint à la lettre du 26 mars 1764 le 3è paragraphe, à la suite d'un remaniement d'une copie contemporaine qui omet le paragraphe précédent la formule, absente des éditions ; voir : http://www.monsieurdevoltaire.com/2014/07/correspondance-annee-1764-partie-13.html

2 On n'a pas cette lettre .

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je prends la liberté de vous demander du vin de Corton, ce n'est point par sensualité, c'est par régime

... Je ne le consommerai pas avec la fameuse et tristounette madame Modération, mais simplement à mon gré, que cela soit bien entendu .

Hips !!

Tchin tchin ! à votre santé !

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"Le vin est la plus saine et la plus hygiénique des boissons." Louis Pasteur .

 

« A Antoine-Jean-Gabriel Le Bault

Au château de Ferney

14 janvier 1763

Monsieur,

J'ai les yeux rouges comme un ivrogne, et je n'ai pourtant pas l'honneur de l'être . Ma fluxion et quelques autres bagatelles de cette espèce me privent de l'honneur de vous écrire de ma main .

Quand je prends la liberté de vous demander du vin de Corton, ce n'est point par sensualité, c'est par régime ; c'est ce qui fait que je vous en demande peu cette année .

A l'égard de l'autre vin, j'avoue qu'il ne ressemble pas aux lis de France qui ne travaillent ni ne filent 1; mais je crois que c'est de ma faute de l'avoir laissé trop longtemps un peu exposé dans la petite ville de Nyon, au pays de Vaux, où on me me l'avait adressé . Je fais réparation d'honneur à madame Le Bault, et je crois que son vin est, comme elle, très agréable et bienfaisant .

Je conviens , monsieur, que les arbitres ont passé un peu leur pouvoir 2; mais il me semble qu'ils ne pouvaient le passer d'une manière plus raisonnable . Je conseille au père d'acquiescer et d'ensevelir dans l'oubli tous ces petits différends qui troublent le repos de deux hommes respectables .

Je vous rends, monsieur, de très humbles actions de grâces de tout ce que vous avez bien voulu me mander .

Revenons, s'il vous plait, au vin de Corton, je ne le demande ni nouveau, ni vieux, ni en tonneau, ni en bouteilles, je le demande comme vous voudrez me l'envoyer ; tout m'est égal, pourvu qu'il soit bon ; faites comme il vous plaira, vous êtes le maître .

Je présente mon respect à madame Le Bault, et j'ai l'honneur d'être avec le même sentiment, monsieur, votre très humble et très obéissant serviteur.

Voltaire.

Ferney 14 janvier 1763 .

Vraiment, monsieur, j'oubliais de vous remercier des plants de vigne que vous voulez bien m'offrir . J’aurais l'ai d'être un ingrat, et je ne le suis pas . Je vous aurai la plus grande obligation . »

2 Dans le règlement de la dispute entre Fyot de La Marche et son fils , voir lettre du 9 juin 1762 à Fyot : http://voltaireathome.hautetfort.com/archive/2017/04/27/1-5937583.html

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29/11/2017 | Lien permanent

le clergé n'est qu'une compagnie, et non le premier corps de l'État

... Il n'est qu'à voir comment vivent, ou plutôt survivent, ceux qui sont sous la coupe de théocraties . Barbus, rasés, en toge ou en habits somptueux, tous sont des bavards, des emballeurs de foire qui vivent aux dépens de leurs naïfs fidèles et du peuple menacé, asservi . 

Voir : https://www.kartable.fr/ressources/geopolitique/cours/introduction-les-relations-entre-etats-et-relations/52022

 

 

 

« A Pierre-Michel Hennin

Savez-vous bien, monsieur, de qui est l'ouvrage que vous m'envoyez 1 ? De M. le duc de La Vallière. C'est une histoire du théâtre qui fera plaisir au Corsaire 2, grand amateur comme moi de ces coïonneries.

Il y a un livre 3 à Paris qui fait grand bruit, et qu'on dit fort bien fait. On y prouve que le clergé n'est qu'une compagnie, et non le premier corps de l'État . Je souhaite assurément que les finances des Welches se rétablissent; mais le commerce seul peut opérer notre guérison, et les Anglais sont les maîtres du commerce des quatre parties du monde.

Comptez que pour le petit pays de Gex, il restera toujours maudit de Dieu. Mais, en récompense, il bénit la Russie et la Pologne. Ma belle Catherine m'a mandé 4 qu'elle avait consulté dans la même salle des païens, des mahométans, des Grecs, des Latins, et cinq ou six autres menues sectes, qui ont bu ensemble largement et gaiement. Tout cela nous rend petits et ridicules.

Les ermites entourés de neige vous embrassent bien cordialement. 

V.

17è janvier 1768 à Ferney.»

1 La Bibliothèque du Théâtre- Français depuis son origine, Dresde (Paris), 1768, trois volumes in-8°, dont les auteurs sont Marin, l'abbé Mercier de Saint-Léger, l'abbé Boudot, et quelques autres personnes, œuvre compilée, d'après les ouvrages collectés par le duc de La Vallière, par les soins de François-Louis-Claude Marin.

Voir : https://www.idref.fr/033840253

On en faisait honneur au duc de La Vallière. Voltaire, dans sa dédicace de Sophonisbe (voir : http://théâtre-documentation.com/content/sophonisbe-voltaire#A_MONSIEUR_LE_DUC_DE_LA_VALLIERE), dit que le duc présida à sa confection, après avoir fourni les matériaux de l'ouvrage. (Beuchot.)

2 Rieu .

Par erreur, M. Hennin fils pense que ce mot désigne l'imprimeur Cramer, grand amateur de l'art dramatique.

3 François-Jacques de Chastenet, marquis de Puységur , lieutenant général. Discussion intéressante sur la prétention du clergé d'être le premier ordre d'un État, 1767 , in-12 .

Voir : https://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb13011630

4 Lettre du 22 décembre 1767 à laquelle V* se référera plusieurs fois et qui aura une influence certaine sur sa pensée .

Voir : https://fr.wikisource.org/wiki/Correspondance_de_Voltaire/1765/Lettre_6059

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20/08/2023 | Lien permanent

en faveur du prétendu médecin des âmes de qui l'âme n'est qu’une vieille malade

...

 

CONSULTATIONS | Le club des médecins blogueurs

Ce n'est plus de la fiction  pour bien des addicts du petit écran .

 

 

« A Charles Michel, marquis du Plessis-Villette

[vers le 18 mai 1765] 1

Les bontés de monsieur de Villette le séduisent trop en faveur du prétendu médecin des âmes de qui l'âme n'est qu’une vieille malade, mais qui trouve dans celle de monsieur de Villette une santé fleurie . Il prend la liberté de se mettre aux pieds de Mme la comtesse d'Azi et de la remercier de ses générosités pour les Calas . Le neveu pense aussi noblement que la tante , elle est suppliée d’agréer le profond respect de V. »

1 D'après une copie du XIXè siècle ; le copiste travaillant sur l'original note que celui-ci est de la main de Wagnière , sauf la dernière phrase à partir de elle est suppliée … qui est de celle de V*.

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11/06/2020 | Lien permanent

Je ne sais pas si on plaindra l'état où je suis : ce n'est pas la coutume des hommes, et je ne cherche pas leur pitié

 

HOMME_PENCHé.jpg

 

 

 

« A Charles-Augustin Ferriol, comte d'Argental

 

 

 

Lyon, le 9 décembre [1754]

 

 

 

Mon cher ange, votre lettre du 3 novembre, à l'adresse de Mme Denis, nous a été rendue bien tard, et vous avez dû recevoir toutes celles que je vous ai écrites . Le seul parti que j'aie à prendre, dans le moment présent, c'est de songer à conserver une vie qui vous est consacrée . Je profite de quelques jours de beau temps pour aller dans le voisinage des eaux d'Aix en Savoie . On nous prête une maison très belle et très commode 1, vers le pays de Gex, entre la Savoie, la Bourgogne et le lac de Genève , dans un aspect sain et riant . J'y aurai, à ce que j'espère, un peu de tranquillité. On n'y ajoutera pas de nouvelles amertumes à mes malheurs, et peut-être que le loisir et l'envie de vous plaire tireront encore de mon esprit épuisé quelque tragédie qui vous amusera . Je n'ai à Lyon aucun papier ; je suis logé très mal à mon aise dans un cabaret où je suis malade . Il faut que je parte mon adorable ami . Quand je serai à moi, et un peu recueilli, je ferai tout ce que votre amitié me conseille . Je ne sais pas si on plaindra l'état où je suis : ce n'est pas la coutume des hommes, et je ne cherche pas leur pitié ; mais j'espère qu'on ne désapprouvera pas à la cour, qu'un homme accablé de maladies aille chercher sa guérison . Nous avons prévenu Mme de Pompadour et M. le comte d'Argenson de ces tristes voyages . Dans quelque lieu que j'achève ma vie, vous savez que je serai toujours à vous, et qu'il n'y a point d'absence pour le cœur ; le mien sera toujours avec le vôtre .

 

 

 

Adieu, mon cher et respectable ami ; je vais terminer mon séjour à Lyon en allant voir jouer Brutus . Si j'avais de l'amour propre, je resterais à Lyon , mais je n'ai que des maux, et je vais chercher la solitude et la santé, bien plus sûr de l'une que de l'autre, mais plus encore de votre amitié . Ma nièce, qui vous fait les plus tendres compliments, ose croire qu'elle soutiendra avec moi la vie d'ermite . Elle a fait son apprentissage à Colmar ; mais les beautés de Lyon, et l'accueil singulier qu'on nous y a fait, pourraient la dégoûter un peu des Alpes 2. Elle se croit assez forte pour les braver . Elle fera ma consolation tant que durera sa constance ; et, quand elle sera épuisée, je vivrai et je mourrai seul, et je ne conseillerai à personne ni de faire des poèmes épiques et des tragédies, ni décrire l'histoire, mais je dirai : Quiconque est aimé de M. d'Argental est heureux .

 

 

 

Adieu, cher ange ; mille tendres respects à vous tous . Quand vous aurez la bonté de m'écrire, adressez votre lettre à Lyon, sous l'enveloppe de M. Tronchin, banquier 3; c'est un homme sûr, de toutes les manières . Je vous embrasse avec la plus vive tendresse . »


 

1 Le château de Prangins, où V* se rendra le 14 décembre après un passage à Genève .

 

2 V* ne se trompe pas en faisant ce pronostic, il connait bien sa nièce qui ne rêve que de la vie parisienne animée , et qui à la mort de V* ne remettra pas les pieds à Ferney .

 

3 Jean-Robert I Tronchin (qui a un cousin germain prénommé aussi Jean-Robert, dit Tronchin-Boissier, noté aussi Jean-Robert II, homme politique du patriciat genevois et procureur général , qui n’hésitera pas avec le Petit Conseil de Genève à condamner le Dictionnaire Philosophique à être lacéré et brûlé ), 1702-1788, banquier, avec son compatriote Ami Camp, deviendra par la suite fermier général en 1761 ;il recevra trois cents lettres et billets au cours de la décennie suivant sa rencontre avec V*, concernant les placements et revenus de V* et aussi plus prosaïquement des commandes de tissus, graines, boutons, huile, plantes ...essentiellement d'abord pour les Délices .

 

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23/10/2011 | Lien permanent

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