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Rechercher : Tâchez de vous procurer cet écrit; il n'est pas orthodoxe, mais il est très bien raisonné

Je sers Dieu et le diable tout à la fois assez passablement

-Cui-cui! fait l'oiseau !

-Cuit, cuit ! répond le guide !

CUIT.jpg

 En ce beau jour, le père Noël est passé au château de Volti : nous avons reçu une commande qui commençait à trainer, avec en prime son lot de merveilles !

Jugez- en !

Nous avons désormais des Nounours blancs qui ne craignent pas la fonte de la banquise et qui ont une curieuse maladie éruptive : les symboles du logo du CMN, petits châteaux de toutes couleurs et pour que leurs parents adoptifs ne les perdent pas et être en règle avec les recommandations vétérinaires, un superbe "tatouage" sous la plante d'une patte : Centre Des Monuments Nationaux .

Qui dit mieux en matière de promotion ?

Je ne ferai que citer pour mémoire le Nounours mini (porte clé) qui oscille à ma vue entre le chien et l'ours ; chacun peut adopter l'un ou l'autre selon ses affections !

 

Par contre, je vous prie de bien noter que ce château est ouvert tous les jours sauf le lundi et que vous êtes les BIENVENUS, ô touristes si peu nombreux !

Venez, nous vous aimons .... (si après une telle déclaration nous ne sommes pas envahis, je mettrai une photo des guides féminines pour les messieurs et une de moi datant d'il y a vingt ans pour les dames !...)

 

 

 

 

L'ex-amant de la présidente de Bernières commence à prendre l'habitude de voir la place prise par un autre, tout en évoquant ce qu'il aimerait et ce qu'il regrette ; détails ô combien réaliste chez ce Volti qui appelle un chat un chat : Il faut que je sois bien maudit de Dieu pour n’avoir vécu avec vous que quand j’ai eu la gale, et vous la goutte ; et pour être loin de vous lorsque nous nous portons bien tous les deux.

 

« A Marguerite-Madeleine du Moutier, marquise de Bernières

 

 

                            Depuis un mois entier je suis entouré de procureurs [il a attaqué le testament de son père du 19 aout 1721 qui fait de la part de Voltaire une part « substituée » : il en a l’usufruit et dépend d’un tuteur ; un codicille ajouté le 26 décembre supprimant la substitution n’est pas reconnu valable car non signé], de charlatans, d’imprimeurs [on « l’assassine » d’éditions pirates de la Henriade et de Mariamne ; il doit donc faire imprimer cette pièce lui-même], et de comédiens. J’ai voulu tous les jours vous écrire et n’en ai pas encore trouvé le moment. Je me réfugie actuellement dans une loge d’une comédienne pour me livrer au plaisir de m’entretenir avec vous pendant qu’on joue Mariamne et L’Indiscret [créé le 18 août] pour la seconde fois. Cette petite pièce fut représentée avant-hier samedi avec assez de succès. Mais il me parut que les loges étaient encore plus contentes que le parterre [selon Le Mercure d’août, les deux pièces « furent fort applaudies par une très nombreuse et très belle assemblée ».]. Dancourt et Le Grand ont accoutumé le parterre au bas comique et aux grossièretés, et insensiblement le public s’est formé au préjugé que les petites pièces en un acte doivent être des farces pleines d’ordures et non pas des comédies nobles où les mœurs soient respectées. Le peuple n’est pas content quand on ne fait rire que l’esprit, il faut le faire rire tout haut, et il est difficile de le réduire à aimer mieux des plaisanteries fines que des équivoques fades, et à préférer Versailles à la rue Saint-Denis. Mariamne est enfin imprimée de ma façon, après trois éditions subreptices qui en ont paru coup sur coup. Je vous  envoie un paquet de Mariamne par le messager. Il y en a une reliée que je vous prie de mettre dans votre bibliothèque. Je vous supplie de donner les autres que je n’ai pas eu le temps de faire relier à MM de Cideville et M. de Brevedent malgré leur goût pour les vers de M. Houdart. Vous donnerez les autres en mon nom aux personnes dont vous voudrez bien m’assurer la bienveillance. Comme je crois  M. et Mme de Lézeau à la campagne, je mets aussi une Mariamne pour eux ou plutôt pour monsieur votre neveu dans le paquet qui est au messager. Il est à votre adresse, ayez la bonté de l’envoyer retirer. Que ne puis-je vous aller offrir moi-même Mariamne ? Il faut que je sois bien maudit de Dieu pour n’avoir vécu avec vous que quand j’ai eu la gale, et vous la goutte ; et pour être loin de vous lorsque nous nous portons bien tous les deux. Mes maladies, et ma santé sont venues bien mal à propos.

 

 

                            Au reste ne croyez pas que je me borne dans Paris à faire jouer des tragédies et des comédies. Je sers Dieu et le diable tout à la fois assez passablement. J’ai dans le monde un petit vernis de dévotion que le miracle du faubourg Saint-Antoine m’a donné.[ Mme Lafosse aurait été guérie d’un « flux de sang » le 31 mai au passage d’une procession du  Saint Sacrement. V* était en relation avec les Lafosse chez qui il alla plusieurs fois en juin en offrant une petite somme d’argent (qui fut refusée) et Mme Lafosse vint remercier V* le 20 août. On dit que V* avait été converti par le miracle ; Mathieu Marais compara V* à St Thomas et dit « Dieu l’a touché et converti… »] .La femme au miracle est venue ce matin dans ma chambre. Voyez-vous quel honneur je fais à votre maison [V* loue un appartement rue de Beaune appartenant aux Bernières], et en quelle odeur de sainteté nous allons être ? M. le cardinal de Noailles a fait un beau mandement à l’occasion du miracle. Et pour comble (ou d’honneur, ou de ridicule), je suis cité dans ce mandement.[en fait il est fait allusion à V* ; on parle « d’un homme connu dans le monde sur qui le miracle avait fait grande impression »] .On m’a invité en cérémonie à assister au Te Deum qui sera chanté à Notre Dame en actions de grâces de la guérison de Mme de La Fosse. M. l’abbé Couet, grand vicaire de Son Éminence, m’a envoyé aujourd’hui le mandement. Je lui ai envoyé une Mariamne avec ces petits vers ci :

Vous m’envoyez un mandement,

Recevez une tragédie

Et qu’ainsi mutuellement

Nous donnions la comédie.

 

                            Ah ! ma chère présidente qu’avec tout cela je suis quelquefois de mauvaise humeur de me trouver seul dans ma chambre et de sentir que vous êtes à trente lieues de moi. Vous devez être dans le pays de Cocagne. M. l’abbé d’Amfreville avec son ventre de prélat et son visage de chérubin ne ressemble pas mal au roi de Cocagne. Je m’imagine que vous faites des soupers charmants, que l’imagination vive et féconde de Mme du Deffand, et celle de M. l’abbé d’Amfreville en donnent à notre ami Thiriot et qu’enfin tous vos moments sont délicieux. M. le chevalier des Alleurs est-il encore avec vous ?[il a remplacé V* auprès de la marquise] Il m’avait dit qu’il y resterait tant qu’il y trouverait du plaisir. Je juge qu’il y demeurera longtemps. Mille respects, je vous en prie, au maître de la maison. Je n’ai pas le temps d’écrire à Thiriot mais il faut qu’il m’écrive, lui qui n’a point de procès à soutenir, de comédiens à conduire, ni de comédiens à corriger. Qu’il me mande de ses nouvelles, qu’il soit votre secrétaire, qu’il m’apprenne comment vont les projets qu’il avait. Adieu ma chère reine, conservez-moi toujours bien de l’amitié. Je pars incessamment pour aller à Fontainebleau. Si j’y trouve un gîte [« adresse chez Mme de Prie »], j’y ferai ma cour à la reine, si je ne suis point logé, j’irai à La Rivière-Bourdet. Je ne donne la préférence sur vous qu’à Marie de Leksinski. Adieu, adieu.

 

 

Voltaire

A Paris à la comédie, ce 20 aout 1725. »                  

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20/08/2009 | Lien permanent

Je veux que vous soyez heureuse quand j’ai renoncé à l’être

 

kent_filtré.JPG

 Un Toutou vaporeux qui est là pour sucer la poussière du volcan islandais !

Combien pour ce chien qui s'illumine ? aurait pu chanter Line Renaud .

Thierry Le Luron en a fait des tonnes pour se moquer gentiment de Line l'Inoxydable ! http://www.youtube.com/watch?v=mrFoi10LlKw&feature=re...

Certes il ne dit pas comme Volti : "Mais vous êtes encore à un âge à goûter tous les plaisirs de la société " , mais le rire qu'il déclenche est élixir de longue vie .

 

 

 

 

 

 

 

« A Marie-Louise Denis

 

17è avril 1769

 

             Je reçois, ma chère nièce, votre lettre du 7 avril. Je suis bien aise que M. de Lézeau vous ait tenu parole pour le passé. Mais il vous doit, je crois actuellement deux années, ou une au moins, en son  propre et privé nom ; c’est ce que vous pourrez aisément vérifier. J’espère que vous ne serez pas moins contente de M. de Richelieu. Je veux que vous soyez heureuse quand j’ai renoncé à l’être. J’ai encore une petite fièvre toutes les nuits, qui est peut-être plus dangereuse que les onze ou douze accès violents que j’ai essuyés. Je n’ai fait aucune difficulté de communier dans mon lit lorsque j’étais en danger. Il y a une très grande différence entre nos philosophes se portant bien qui dédaignent dans Paris une cérémonie inutile et un vieillard malade qui est malheureusement célèbre, qui doit ne pas révolter les barbares dont il est environné, qui est forcé d’imposer silence à un évêque ultramontain, fanatique et persécuteur [Jean-Pierre Biord avec qui il eut une querelle à propos de cette communion et qui ne fut pas accompagnée de la profession de foi attendue], qui doit surtout éviter un scandale désagréable pour sa famille, et pour l’Académie française dont il est membre. J’ai donné même un exemple que tout bon citoyen suivra peut-être. J’ai déclaré que je voulais mourir et que j’avais toujours vécu dans la religion de mon roi et de ma patrie, laquelle fait partie des lois de l’Etat. C’est la déclaration d’un honnête homme ; elle fait taire le fanatisme, et ne peut irriter la philosophie. Je trouve Boindin très ridicule de n’avoir point voulu soumettre aux lois de son pays. Qu’a-t-il gagné par cette opiniâtreté ? Il a fait de la peine à sa famille, et il a été jeté à la voirie [Nicolas Boindin (1676-1751), athée, ne s’étant pas rétracté n’a pas eu de sépulture religieuse].

 

             Je présume que je pourrai vivre encore jusqu’à l’hiver prochain. Vous trouverez alors le Châtelard bien bâti [construction de granges au Châtelard ancienne ferme qui fait partie du domaine] et la terre dans le meilleur état possible.

 

             Ma maladie m’a mis absolument hors d’état de travailler. Je me fais lire [lectures pendant le repas, préférables dit-il aux conversations oiseuses !]; je vois mes ouvriers quand le temps le permet ; je me couche à dix heures précises, je ménage ainsi le peu de force qui me restent.

 

             On ne sait pas ce qu’est devenu Perrachon [Etienne Perrachon, marchand à Ferney, parti à Paris]. Votre lettre est probablement perdue.Vous pourriez aisément me mander ce qu’elle contenait, et me l’envoyer par M. Lefevre.

 

             J’avoue que ç’aurait été une consolation pour moi, et en même temps un grand amusement, si vous aviez pu faire réussir l’affaire de La Touche cette année [il attribue maintenant sa tragédie Les Guèbres à La Touche]. Peut-être en viendrez-vous à bout ; personne n’en est plus capable que vous.

 

             J’ignore le projet dont vous me parliez dans votre dernière lettre. Je suis tout dérouté quand vous me dîtes que vous n’aimez pas Paris [le 26 (30) mars elle écrit : « … je vous déclare que je ne resterai pas à Paris. Si je vous y étais utile, je ne balancerai pas. Mais comme je ne suis bonne à rien qu’à vous dépenser de l’argent, je vous supplie de me permettre de quitter un séjour qui ne convient plus ni à mon âge, ni à ma santé et qui vous serait fort à charge à la longue. Quand vous voudrez savoir mon projet, je vous le dirai. »]. Vous avançâtes votre voyage de trois jours pour revoir vos parents, vos amis, les spectacles, et pour jouir de tout ce que la capitale peut avoir d’agréments [elle répond le 23 avril : « Je ne sais ce que vous entendez en me disant que j’ai avancé mon voyage … Vous savez que vous m’avez obligée et forcée de sortir de chez vous, que … je vous ai supplié de me permettre de me retirer à Lyon, que vous n’avez jamais voulu y consentir, qu’il m’a fallu aller de force à Paris, que vous me demandiez tous les jours si mes paquets étaient faits… »], tandis que j’ai vécu dans une espèce de prison pendant une année entière. La solitude de la campagne est faite pour moi, pour ma situation, et pour ma mauvaise santé qui exige la retraite. Mais vous êtes encore à un âge à goûter tous les plaisirs de la société [57 ans]. La vie que je mène serait un supplice pour vous. Enfin, je ne puis concevoir le dégoût que Paris semble vous inspirer. Je ne puis la regarder que comme un dégoût passager qui s’évanouira bientôt. Ouvrez-moi votre cœur, parlez-moi avec confiance ; soyez très sûre que je partage vos plaisirs et vos peines. J’imagine que vous pourrez louer l’appartement qu’occupait chez vous Mme Dupuits à quelque homme de lettres, dont la société serait pour vous un agrément de plus. C’est peut-être ce que vous aurez de mieux à faire.

 

             J’ignore toutes les nouvelles. La gazette de Berne prétend que M. de La Borde est exilé [le banquier Jean-Joseph de La Borde], et je n’en crois rien. C’est un homme trop sage pour s’être attiré cette disgrâce. Mais je crains beaucoup pour ses actions de la caisse d’escompte. Je crois vous avoir dit que j’ai entre ses mains presque le seul bien libre qui me restait. S’il lui arrivait un malheur j’en serai la première victime, et je serais bien embarrassé pour assurer quelque chose à votre neveu d’Hornoy par son contrat de mariage. Nos affaires avec le duc de Virtemberg [règlement des arrérages, nouveau prêt et signature de papiers juridiquement inattaquables] sont dans la plus grande sécurité ; mais tout ne sera arrangé que dans trois mois. Il me semble que je vous en ai aussi informée.

 

             L’autre La Borde, premier valet de chambre du roi m’inquiète un peu. Vous ne m’accusez point la réception d’un paquet que je lui ai envoyé pour vous il y a trois semaines. Je ne reçois de lui aucune nouvelle. Il parait ne plus songer à Pandore, c’était  pourtant une belle fête à donner à la dauphine [achever la musique de la Pandore de V* pour la présenter devant Marie-Antoinette qui va épouser le dauphin].

 

             On fait trois nouvelles éditions du Siècle de Louis XIV, à Leipsick, à Lausanne, et dans la ville d’Avignon. Celui qui a frappé ma médaille s’appelle Wachter [médaille à 30 livres pièce en argent, 6 livres 432 en bronze], il est sujet de l’Electeur palatin.

 

             J’ai répondu à tous les articles de votre [lettre]. Il est inutile à présent que M. d’Hornoy passe chez la veuve Duchesne, elle a entièrement réparé sa faute [le 3 avril V* écrit à Mme Denis que d’Hornoy doit « passer sur le champ chez la veuve Duchesne, et exiger … incontinent l’impression du carton dont on [V*] lui a envoyé le modèle ». Dans la France littéraire qu’elle venait d’imprimer, on attribuait à V* Le Catéchumène et le Tableau philosophique de l’Esprit humain, qui ne sont pas de lui et « quantité d’autres brochures infâmes » qui, elles , sont de lui !  La libraire s’est exécutée et V* l’en remercie le 10 avril ]. Renvoyez-moi, je vous prie, le petit billet pour Laleu afin que tout soit en règle [Mme Denis dit le 26 (30) avril, que n’ayant plus que six louis en poche, elle demande à prendre chez le notaire Laleu mille écus, qu’elle promet de rendre]. Je mets un ordre très exact dans toutes mes affaires. Mon âge et ma mauvaise santé l’exigent. Je vous embrasse avec la plus tendre amitié.

 

             V. »

 

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17/04/2010 | Lien permanent

J'ai rempli la vocation de l'homme ; Dieu l'avait créé libre, et je le suis devenu : c'est assurément la plus belle fort

... Les liens du mariage sont désormais tranchés ... par vocation . De là à dire que c'est une fortune, il y a un grand pas , d'autant plus grand que la pension alimentaire est élevée .

Dieu, libérateur de l'homme, aurait pu prévenir que l'épouse n'est pas désintéressée ...

Aber... Keine Rose ohne Dornen !

 rosa burgundica.jpg

 

 

 

 

« A Germain-Gilles-Richard de RUFFEY
Aux Délices, ce 3 mars [1759].


Vos rosiers sont dans mes jardins,
Et leurs fleurs vont bientôt paraître.
Doux asile où je suis mon maître !
Je renonce aux lauriers si vains,
Qu'à Paris j'aimai trop peut-être.
Je me suis trop piqué les mains
Aux épines qu'ils ont fait naître.


Je viens de recevoir, monsieur, et de faire planter sur-le- champ vos jolis rosiers de Bourgogne 1; j'y ai mis la main, je les ai baptisés de votre nom : ils s'appellent des Ruffey, et j'en donnerai sous ce nom à mes voisins, qui partageront ma reconnaissance. Pourrais-je me flatter que vous viendrez les voir quelque jour, et que vous n'oublierez pas entièrement ce petit coin du monde que vous embellissez par vos présents? Vous serez probablement dans vos terres cet été ; je viendrais vous y voir si je pouvais abandonner un moment mes maçons et mes charpentiers. Je commence par me ruiner avant de donner mon aveu et dénombrement à la chambre des comptes, qui, probablement, me fera interdire quand elle saura que je dépense vingt mille écus à un château dont la terre ne vaut pas trois mille livres de rente. Il n'en sera pas de même de Tournay : je ne dois rien pour cette acquisition ; j'y suis entièrement libre, et c'était là l'objet de mes tendres vœux. J'ai rempli la vocation de l'homme ; Dieu l'avait créé libre, et je le suis devenu : c'est assurément la plus belle fortune qu'on puisse faire. Ma nièce de Fontaine sera encore plus heureuse que moi : elle aura l'honneur de vous voir, vous et Mme la présidente de Ruffey, à la fin du mois, si vous êtes à Dijon.
Je ne sais si je vous ai mandé que le roi de Prusse m'avait envoyé deux cents vers de Breslau, dans le temps qu'il assemble deux cent mille hommes. On commence déjà à rougir la terre avant qu'elle soit verte : cela est infernal. Les jésuites sont plus infernaux encore, s'ils sont en effet convaincus d'avoir trempé dans le parricide du roi de Portugal. On ne leur jette encore à Paris que des oranges de Portugal à la tête ; mais si le crime est avéré, on leur jettera de grosses pierres.
Adieu, mon cher donneur de roses. Mille respects à Mme de Ruffey et aux roses de son teint.
Senza ceremonie.2 

V.»

1 Rosa burgundica , voir Flore de Bourgogne de Jean-François Durande, 1782, page 196 : http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k65287530/f210.image.r=burgundica

et page 567 : http://books.google.fr/books?id=ysn71sCJ75MC&pg=PA567&lpg=PA567&dq=Rosa+burgundica&source=bl&ots=M3uoMzbab4&sig=ZY8co2nEwjsNINwNgkXfGX5y_DI&hl=fr&sa=X&ei=4nlEU4PpF8nbPfPGgeAJ&ved=0CFEQ6AEwBg#v=onepage&q=Rosa%20burgundica&f=false

ou rosa pimpinellifolia , voir : http://fr.wikipedia.org/wiki/Rosa_pimpinellifolia

Voir Notes relatives à l'histoire de la botanique en Bourgogne, dans Compte rendu de l'académie de Dijon, 1877 ; ces références sont dues à M. Pierre Gras bibliothécaire en chef de la ville de Dijon .

2 Sans cérémonie .

 

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09/04/2014 | Lien permanent

Je l'aime, malgré le tourment qu'elle me donne, à cause du plaisir qu'elle me donnera.

... Combien de mains se lèvent pour dire que le sujet de tourment est une femme ?

Ouiiii ...

Combien  disent qu'il s'agit de leur nouvelle voiture ?

Ouiii ...

Combien ont lu le texte de Voltaire avant de répondre ?

Aucun ? Dommage, vous n'avez plus droit à aucun joker, le seul possible étant l'appel à un ami : Voltaire .

Comme Voltaire, il faut po-si-ti-ver; les tracas du jour, comme les bonnes choses aussi, peuvent passer , à nous de faire naître ce qu'il y a/aura de meilleur sur cette terre .

 

 

 

« A M. Elie BERTRAND.

Lausanne, 21 octobre [1757].

Il y a, mon très-cher philosophe, force méchants et force fous en ce bas monde, comme vous le remarquez très à propos mais vous êtes la preuve qu'il y a aussi des gens vertueux et sages. Les La Beaumelle et les insectes de cette espèce pourraient nous faire prendre le genre humain en haine; mais des cœurs tels que M. et Mme de Freudenreich nous raccommodent avec lui. Il s'en trouve de cette trempe à Genève. Les brouillons qui ont répondu avec amertume à vos sages insinuations sont désapprouvés de leurs confrères, et ont excité l'indignation des magistrats. Pour moi, j'ai tenu la parole que j'ai donnée de ne rien lire des pauvretés que des gens de très-mauvaise foi se sont avisés d'écrire. Toute cette basse querelle est venue de ce que j'ai donné l'Histoire générale aux Cramer, au lieu d'en gratifier un autre 1. Le chef de la cabale 2 est celui-là même qui avait fait imprimer l'Histoire générale en deux volumes, lorsqu'elle était imparfaite, tronquée, et très-licencieuse. Il s'élève contre elle lorsqu'elle est complète, vraie, et sage. Je n'ai fait que produire les lettres de ce tartufe, par lesquelles il me priait de lui donner mon manuscrit. Elles l'ont couvert de confusion. Il se meurt de chagrin, je le plains, et je me tais. Il demanda, il y a six semaines, au conseil, communication du procès de Servet. On le refusa tout net. Hélas! il aurait vu peut-être qu'on brûla ce pauvre diable avec des bourrées vertes où les feuilles étaient encore 3; il fit prier maître Jehan Calvin, ou Chauvin, de demander au moins des fagots secs et maître Jehan répondit qu'il ne pouvait en conscience se mêler de cette affaire. En vérité, si un Chinois lisait ces horreurs, ne prendrait-il pas nos disputeurs d'Europe pour des monstres?
Ajoutons, pour couronner l'œuvre, que c'est un anti-trinitaire qui veut aujourd'hui justifier la mort de Servet.
Quam temere in nosmet legem sancimus iniquam ! 4
Je vais écrire pour avoir des nouvelles de Syracuse. Il n'est pas juste qu'elle perde l'honneur de son tremblement; il faut qu'il soit enregistré dans le greffe de mon cher philosophe 5.
Je n'ai point encore déballé mes livres. La maison est pleine de charpentiers, de maçons, de bruit, de poussière, et de fumée. Je l'aime, malgré le tourment qu'elle me donne, à cause du plaisir qu'elle me donnera.
Bonsoir, mon vertueux ami. Dieu nous donne la paix cet hiver, ou au plus tard le printemps !

Si j'osais, je lui demanderais un peu de santé; mais je n'irai pas le prier de déranger l'ordre des choses pour donner un meilleur estomac à un squelette de cinq pieds trois pouces de haut sur un pied et demi de circonférence. Tout malingre que je suis, je ne me plains guère et je vous aime de tout mon cœur. 

V.»

1 Philibert Claude et Antoine , imprimeurs à Copenhague et à Genève .

2 Jacob Vernet .

3 Cette allégation doit venir de Christophorus Chr. Sandius dans Bibliotheca anti-trinitariorum, 1684 .

4 Horace., liv. I, Satires. III, v. 67 : Par quel aveuglement donnons-nous notre sanction à une loi inique envers nous-mêmes !

5 Bertrand s'intéresse aux tremblements de terre .

 

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11/01/2013 | Lien permanent

Il vous est toujours très tendrement attaché, et conservera ces sentiments jusqu’au dernier jour de sa vie

... Oui, Mlle Sarah Knafo, Eric, modèle de fidèlité s'il en est, -demandez à Mme son épouse-, tient et tiendra à vous jusqu'à ce que ses intérêts vous séparent . Combien comptez-vous demander à Paris-Match ? Vous avez d'ores et déjà un avocat à titre gracieux : Eric Naulleau qui fait un gros caca nerveux face à l'exposition de votre image impudiquement dévoilée par un paparazzo . François Hollande, lui, avait eu plus de cran, sinon de  finesse .  Mais, chez Zemmour l'élégance n'existe pas , la vanité seule le fait vivre .

https://www.linternaute.com/actualite/biographie/2571832-sarah-knafo-qui-est-la-conseillere-d-eric-zemmour-dont-parle-paris-match/

S'il brigue la place de président, je souhaite bon vent à ses électeurs .

Pas de photo ici, il est trop moche .

 

 

« A François Achard Joumard Tison, marquis d'Argence

Brigadier des armées du roi etc.

À Angoulême

1er juillet 1766

Je puis vous assurer, monsieur, que ceux qui imputent à M. des Barres 1 et à son camarade d’extravagances le discours qu’on leur fait tenir à M. Pasquier 2, ont débité l’imposture la plus odieuse et la plus ridicule. De jeunes étourdis que la démence et la débauche ont entraînés jusqu’à des profanations publiques ne sont pas gens à lire des livres de philosophie. S’ils en avaient lu, ils ne seraient pas tombés dans de pareils excès ; ils y auraient appris à respecter les lois et la religion de notre patrie. Toutes les nouvelles qu’on a débitées dans votre pays sont extrêmement fausses. Non-seulement l’arrêt n’a pas été exécuté, mais il n’a pas été signé, et il n’a passé qu’à la majorité de trois voix. On a pris le parti de ne point faire signer cet arrêt, pour prendre à loisir les mesures convenables qui en empêcheront l’exécution 3. La peine n’aurait pas été proportionnée au délit. Il n’est pas juste de punir la démence comme on punit le crime.

M. Boursier compte vous faire incessamment un petit envoi. Il vous est toujours très tendrement attaché, et conservera ces sentiments jusqu’au dernier jour de sa vie. »

1 Sic , pour de La Barre .

2 Denis-Louis Pasquier , conseiller au parlement de Paris, rapporteur de l'affaire La Barre . « La figure de Denis-Louis Pasquier, « tête de veau » ou « bœuf-tigre », déjà rapporteur dans l’affaire Lally, devient l’incarnation d’un certain Parlement dont Voltaire dénoncera les agissements jusque dans l’Histoire du Parlement de Paris rédigée à la même époque. » ; voir : https://www.fabula.org/actualites/journees-voltaire-2016-autour-de-l-affaire-la-barreappel-communications_71412.php

Et voir : https://books.google.fr/books?id=fR8IAnqvM1EC&pg=PA76&lpg=PA76&dq=Denis-Louis+Pasquier+:+1766&source=bl&ots=8oAJBSAggm&sig=ACfU3U38SuzSUt1z5dQonBlSNO912mp2Jg&hl=fr&sa=X&ved=2ahUKEwjU_43bw5PzAhVy5eAKHdC9B_IQ6AF6BAgMEAM#v=onepage&q=Denis-Louis%20Pasquier%20%3A%201766&f=false

Et voir : Le Procès du chevalier de La Barre, de Marc Chassaigne, 1920 : https://archive.org/details/leprocsducheva00chas/page/n15/mode/1up

3 On peut juger par cette phrase de quel étonnement, de quelle fureur sera saisi Voltaire quand il apprendra le sanglant dénouement. (Georges Avenel.)

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23/09/2021 | Lien permanent

J’aurais aimé à voir le contraste de la tyrannie insolente et du noble orgueil de l’indigence vertueuse

... Il va de soi qu'on a là un dramatique point de vue théâtral, et pourtant, je pense que la réalité dépasse la fiction, à ceci près que le tyran n'est jamais réellement confronté au vertueux indigent, ou s'il l'était , je ne vous fais pas un dessin, mais on aura alors la version humaine du pot de fer contre le pot de terre : les tessons ne feront pas le bonheur d'un futur archéologue .

 

 

« A Michel-Paul-Guy de Chabanon

À Ferney, 13 janvier 1766

Plus vos lettres, monsieur, m’ont inspiré d’estime et d’amitié pour vous, plus je sens qu’il est de mon devoir de répondre à la confiance dont vous m’honorez, en vous disant librement ma pensée.

Il m’est arrivé avec vous ce qui arrive presque toujours avec les gens du métier que l’on consulte : ils voient le sujet sous un point de vue, et l’auteur l’a envisagé sous un autre.

Je m’intéresse véritablement à vous ; le sujet 1 m’a paru d’une difficulté presque insurmontable ; ne m’en croyez pas ; consultez ceux de vos amis qui ont le plus d’usage du théâtre, et le goût le plus sûr ; laissez reposer quelque temps votre ouvrage, vous le reverrez ensuite avec des yeux frais, et vous en serez meilleur juge que personne. Ce pas-ci est glissant : il ne faudrait vous compromettre à donner une pièce au théâtre qu’en cas que tous vos amis vous eussent répondu du succès, et que vous-même, en revoyant votre pièce après l’avoir oubliée, vous vous sentissiez intérieurement entraîné par l’intérêt de l’intrigue. C’est de cette intrigue qu’il s’agit principalement ; vous jugerez si elle est assez vraisemblable et assez attachante ; c’est là ce qui fait réussir les pièces au théâtre. La diction, la beauté continue des vers, sont pour la lecture. Esther est divinement écrite, et ne peut être jouée . Le style de Rhadamiste est quelquefois barbare, mais il a un très grand intérêt, et la pièce réussira toujours. Je ne sais si je me trompe, mais j’aurais souhaité que Virginie n’eût point eu trois amants ; j’aurais voulu que l’état d’esclave dont elle est menacée eût été annoncé plus tôt, et que cet avilissement eût fait un beau contraste avec les sentiments romains de cette digne fille ; qu’elle eût traité son tyran en esclave, et que son père l’eût reconnue pour légitime à la noblesse de ses sentiments ; je voudrais que le doute sur sa naissance fût fondé sur des preuves plus fortes qu’une simple lettre de sa mère.

La conspiration contre Appius ne me paraît point faire un assez grand effet, elle empêche seulement que l’amour n’en fasse. Les intérêts partagés s’affaiblissent mutuellement.

J’aurais aimé encore, je vous l’avoue, à voir dans Virginius un simple citoyen, pauvre, et fier de cette pauvreté même. J’aurais aimé à voir le contraste de la tyrannie insolente et du noble orgueil de l’indigence vertueuse.

Mais je ne vous confie toutes ces idées qu’avec la juste défiance que je dois en avoir. Pardonnez-les, monsieur, au vif intérêt que je prends à votre gloire . Un mot, quoique jeté au hasard et mal à propos, fait souvent germer des beautés nouvelles dans la tête d’un homme de génie. Vous êtes plus en état de juger mes pensées que je ne le suis de juger votre ouvrage. Agréez l’estime infinie que je vous dois, et les sentiments d’amitié que vous faites naître dans mon cœur. Je supprime les compliments inutiles. »

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04/05/2021 | Lien permanent

Je souhaite passionnément que les parlements puissent avoir le crédit de soutenir dans ce moment-ci les lois, la nation,

... Sur le droit à l'euthanasie, et m... aux députés LR et leurs 2300 amendements d'opposition : https://actu.orange.fr/politique/euthanasie-debat-clive-e...

Ifop Opinion on Twitter: "Sondage @IfopOpinion @LaCroix "Les Français et  les questions de #bioéthique" ⤵️ 89% des Français pour l'euthanasie ou le  suicide assisté - 47% pour l'euthanasie - 18% pour le

 

 

« A Charles-Augustin Ferriol, comte d'Argental

et à

Jeanne-Grâce Bosc du Bouchet, comtesse d'Argental

14 décembre 1765

Mes anges, vous n’allez point à Fontainebleau, vous êtes fort sages ; ce séjour doit être fort malsain, et vous y seriez trop mal à votre aise. J’ai peur que la cour n’y reste tout l’hiver. J’ai peur aussi que vous n’ayez pas de grands plaisirs à Paris ; la maladie de M. le Dauphin doit porter partout la tristesse. Cependant voilà une comédie de Sedaine1 qui réussit et qui vous amuse . Celle de Genève ne finira pas sitôt ; je crois, entre nous, que le Conseil s’est trop flatté que M. le duc de Praslin lui donnerait raison en tout. Cette espérance l’a rendu plus difficile, et les citoyens en sont plus obstinés. J’ai préparé quelques voies d’accommodement sur deux articles ; mais le dernier surtout sera très-épineux, et demandera toute la sagacité de M. Hennin. Je lui remettrai mon mémoire2 et la consultation de votre avocat ; cet avocat me parait un homme d’un grand sens et d’un esprit plein de ressources. Si vous jugez à propos, mes divins anges, de me faire connaître à lui, et de lui dire combien je l’estime, vous me rendrez une exacte justice.

Je ne chercherai point à faire valoir mes petits services ni auprès des magistrats, ni auprès des citoyens ; c’est assez pour moi de les avoir fait dîner ensemble à deux lieues de Genève ; il faut que M. Hennin fasse le reste, et qu’il en ait tout l’honneur. Tout ce que je désire, c’est que M. le duc de Praslin me regarde comme un petit anti-Jean-Jacques, et comme un homme qui n’est pas venu apporter le glaive, mais la paix3. Cela est un peu contre la maxime de l’Évangile ; cependant cela est fort chrétien.

Vous ne sauriez croire, mes divins anges, à quel point je suis pénétré de toutes vos bontés. Vous me permettez de vous faire part de toutes mes idées, vous avez daigné vous intéresser à mon petit mémoire sur Genève, vous me ménagez la bienveillance de M. le duc de Praslin, vous avez la patience d’attendre que le petit ex-jésuite travaille à son ouvrage ; enfin votre indulgence me transporte. Je souhaite passionnément que les parlements puissent avoir le crédit de soutenir dans ce moment-ci les lois, la nation, et la vérité contre les prêtres ; ils ont eu des torts sans doute, mais il ne faut pas punir la France entière de leurs fautes. Vive l’impératrice de Russie ! vive Catherine, qui a réduit tout son clergé à ne vivre que de ses gages, et à ne pouvoir nuire !

Toute ma petite famille baise les ailes de mes anges comme moi-même.

V.»

1 Le Philosophe sans le savoir, comédie en cinq actes et en prose, jouée le 2 décembre 1765. Voir lettre du 22 novembre 1765 à Florian : http://voltaireathome.hautetfort.com/archive/2021/03/18/je-ne-sais-si-les-spectacles-ont-cesse-a-paris-dans-la-crise-6304229.html

et : https://fr.wikipedia.org/wiki/Le_Philosophe_sans_le_savoir

3 C’est l’inverse de ce qu’on lit dans l'Evangile de Matthieu, X, 34 : « Non veni pacem mittere, sed gladium. » , https://saintebible.com/matthew/10-34.htm

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08/04/2021 | Lien permanent

Si je me comptais encore au nombre des vivants, je désirerais passionnément vivre l’ami d’un homme de votre mérite

Je pense immédiatement à vous, Alex Décotte , homme curieux, cultivé et généreux, voltairien de surcroit : https://alexdecotte.com/

et voir : https://fr.wikipedia.org/wiki/Alex_D%C3%A9cotte

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Longue vie au bourlingueur

 

 

 

 À François de Varagne-Gardouch, marquis de Bélestat 1 

Au château de Ferney par Lyon 15è octobre 1768 2

Monsieur,

Il y a longtemps que je vous dois des remerciements de vos bontés et de l’Éloge de Clémence Isaour . Mais ma vieillesse est si infirme, et j’ai été pendant deux mois si cruellement malade, que je n’ai pu remplir aucun de mes devoirs. Un des plus chers et des plus pressés était de vous témoigner l’estime que vous m’avez inspirée. L’Académie devrait mettre votre éloge à la fin de celui que vous avez publié de sa fondatrice 3. Votre style et votre façon de penser sur la littérature m’ont également charmé. Si je me comptais encore au nombre des vivants, je désirerais passionnément vivre l’ami d’un homme de votre mérite 4.

Vous n’ignorez pas sans doute, monsieur, qu’on vend publiquement, sous votre nom, à Genève et dans tous les pays voisins, un Examen de l’Histoire d’Henri IV 5, du sieur Bury. L’Examen est assurément beaucoup plus lu que l’Histoire. Oserais-je vous mander dans quelle source est puisée l’anecdote singulière qu’on trouve à la page 31, que « les états de Bois dressèrent une instruction, par laquelle il est dit que les cours de parlements sont des états généraux au petit pied 6» ? Cette anecdote est si importante pour l’Histoire, que vous me pardonnerez sans doute la liberté que je prends.

Si vous n’êtes pas l’auteur de cet examen imprimé sous votre nom, souffrez que je vous supplie de me dire à qui je dois m’adresser pour être instruit d’un fait si unique et si peu connu.

J’ai l’honneur d’être, avec autant d'estime que de respect,

monsieur,

votre très humble et très obéissant serviteur

Voltaire

gentilhomme ordinaire

de la chambre du roi . »

1 Voir : https://gw.geneanet.org/pierfit?lang=fr&n=de+varagnes&p=francois . Le marquis de Gardouch-Belestat, né en 1725, avait connu Voltaire aux eaux de Plombières en 1745. Il était entièrement aveugle et presque entièrement sourd avant la Révolution ; ce qui n’empêcha pas de le traîner en prison pendant la Terreur. Il n’est mort qu’en 1807.

2 Original signé ; édition Antoine Sabatier de Castres : Tableau philosophique de l'esprit par M. de Voltaire, 1771, limitée au deuxième et troisième paragraphe ; Cayrol .

3 Clémence Isaure, dont le marquis de Bélestat a fait l'éloge, a fait revivre, plutôt que fondé les « jeux floraux » de Toulouse .

Voir : https://fr.wikipedia.org/wiki/H%C3%B4tel_de_Puivert

et : https://fr.wikipedia.org/wiki/Acad%C3%A9mie_des_Jeux_floraux

4 Ce premier paragraphe a été publié pour la première fois par MM. de Cayrol et François .

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25/04/2024 | Lien permanent

L'ouvrage en général est fort médiocre, mais il y a des articles curieux

 

En voici un qui s'y connait en ouvrages médiocres :

"La France a une histoire, des racines, une culture, un corps de doctrine sociale, juridique, très profondément ancré dans l’opinion et les Français tiennent à tout cela", argumente le ministre".

Claude Guéant, pour ne rien vous cacher !

Déclaration amphigourique !

Mon Dieu !...

Mon "corps de doctrine sociale" en est tout révulsé ! et je signale que tout ministre qu'il est, il n'a pas à me dire ce à quoi, moi, Français, je tiens .

Et puisqu'il en parle, justement, je ne tiens pas à M. Guéant, pas gai en ... politique intérieure, ni gai  à l'extérieur.

 

 

"Pour l’instant, il semble que nous puissions atteindre cet objectif" (celui de reconduire hors de nos frontières au moins 30 000 individus en situation irrégulière), ajoute Grincheux, avec une mine de méduse jetée sur un grill à kébab !

Je pense qu'il sera bien récompensé en étant ramené hors les murs de son ministère, quand son bon maître voudra , ce qui ne saurait tarder , mai -en 2012 -  se trouvant précisément au printemps (sic), saison du renouveau .

 

http://www.deezer.com/listen-4641764 :  L'adieu merdeux .

 

 Et un adieu plus léger : http://www.deezer.com/listen-9837909

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Mise en ligne ce jour d'une lettre du 2 novembre 1770 à d'Alembert pour parution le 2 novembre 2010 :

http://voltaireathome.hautetfort.com/archive/2011/08/09/les-esprits-sont-tellement-irrites-qu-on-prendra-pour-athee.html

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08/08/2011 | Lien permanent

nous ne saurons que lundi la vérité et encore ne la saurons nous pas entière

... Comme d'hab !

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Alors chantons , en chemise à fleurs pour effacer l'hiver : https://www.youtube.com/watch?v=bxS9N-npE2Q

 

 

 

« A Jean-Robert Tronchin

à Lyon

La nouvelle écrite de Ratisbonne le 24 qu'un corps prussien de plus de 18000 hommes avait été entièrement détruit le 20 sur la rive gauche de l'Elbe 1, est tellement circonstanciée qu'elle peut au moins flatter ceux qui ne croient pas légèrement ; mais nous ne saurons que lundi la vérité et encore ne la saurons nous pas entière .

Si mon cher correspondant a quelque nouvelle touchant les finances, il me fera grand plaisir de me mettre au fait .

Le libraire Laroche m'a envoyé l’ordonnance des eaux et forêts par la poste au lieu de me l'envoyer par la messagerie comme il le devait . Il a voulu réparer par cette promptitude affectée , le tort qu'il avait eu de négliger de me répondre depuis huit jours sur cet article , et il prétend avoir donné un écu au courrier pour se charger du livre, moyennant quoi le port coûte plus cher que le livre même .

Je vois bien que j'ai grand tort quand je crains d'abuser des bontés de mon cher correspondant pour des bagatelles, dont il daigne prendre autant de soin que des choses essentielles .

Je vous embrasse de tout mon cœur .

V.

31è novembre [1er décembre] 1759 aux Délices »2

1 Le 20 novembre, la bataille de Maxen avait vu la défaite des Prussiens avec de grands pertes . Finck leur chef passa en jugement et fut emprisonné .

Voir : http://fr.wikipedia.org/wiki/Bataille_de_Maxen

et : http://fr.wikipedia.org/wiki/Friedrich_August_von_Finck

2 La date correcte est notée deux fois sur le manuscrit .

 

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08/12/2014 | Lien permanent

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