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Rechercher : Tâchez de vous procurer cet écrit; il n'est pas orthodoxe, mais il est très bien raisonné

j'ai été assez imbécile pour penser que ce coquin ne me ferait point de mal, parce que je lui avais fait du bien, parce

 Malaise profond à Ferney en ce début 1767 .

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Ce qui me fait penser ou plutôt repenser que si l'on ne peut prévoir les réactions d'un individu isolé, en revanche il est possible de prévoir celles d'une foule . Paradoxe ? Oui ! apparemment . Voir "Foundation" d'Asimov .

Je songe aussi que la réflexion de Volti envers un agent fiscal peut s'appliquer à la France lorsqu'elle est victime, et terrain d'attentats et crimes, de la part de ressortissants étrangers vivants sur son sol .En paraphrasant Volti, je dirai : "Il n'y a rien que nous ne devions faire pour chasser ces monstres" .

Avec quelques jours d'avance ,les Rois mages (en Bretagne) ayant mis le turbo (ils marchent au biniou, ça dope les chameaux ! ) :

Rois-Mages-color.jpg


 

 

« A Charles-Augustin Ferriol, comte d'Argental

 

Vendredi au soir 2è janvier 1767

 

On prétend dans Ferney, mon cher ange, que j'ai eu hier une petite attaque d'apoplexie, vous voyez bien qu'il n'en est rien, puisque je suis toujours dictateur i. J'en ai été quitte pour me mettre dans mon lit pendant trois heures, et je me suis tiré d'affaire tout seul. Je ne sais pas encore si je me tirerai aussi heureusement du danger où m'a mis ce misérable Jeannin, contrôleur du bureau de Saconnex, entre Ferney et Genève ii. J'étais certainement tombé dans l'apoplexie la plus complète quand j'ai été assez imbécile pour penser que ce coquin ne me ferait point de mal, parce que je lui avais fait du bien, parce que je l'avais logé et nourri, et que je lui avais prêté de l'argent. J'avoue donc qu'à soixante et treize ans je ne connais pas encore les hommes ; du moins les hommes de son espèce.

 

Votre protégée me fait saigner le cœur ; c'est assurément une femme de mérite . Elle est actuellement en Suisse au milieu des neiges ; elle n'en peut sortir, et certainement je ne la ferai pas revenir par la route de Genève pour la faire passer devant les bureaux où elle est guettée. J'ai le plus grand soin d'elle dans la retraite où elle est, elle ne manque de rien. Tout ce qui est dangereux , encore une fois, c'est que ce scélérat de Jeannin a déclaré le véritable nom de cette personne. Heureusement cette déclaration n'est pas juridique, mais elle peut le devenir. Il n'y a rien que je ne fasse pour chasser ce monstre, et je compte que vous ne perdrez pas un moment pour dresser vos batteries, et pour exiger de M. de La Reynière iii qu'on le révoque sur le champ, sans lui donner jamais d'autre emploi. Il ira prendre, s'il le veut, celui de garçon du bourreau. Il n'est guère propre qu'à cela. Si j'étais plus jeune, je le ferais mourir sous le bâton.

 

Mme Denis est toujours dans la ferme résolution de ne point payer le prix de son carrosse et de ses chevaux, et moi dans le dessein invariable d'aller mourir hors de France si on fait cet affront à ma nièce. Car si elle est condamnée à perdre ses chevaux et son carrosse, elle est visiblement condamnée comme complice de votre protégée, et comme convaincue d'avoir envoyé en France des livres abominables ; elle serait détestée et deshonorée dans un pays de bêtes brutes où la superstition a établi son domicile. Il n'y aura en ce cas d'autre parti à prendre qu'à brûler le château que j'ai bâti.

 

Voilà, mon mon divin ange, tout ce que l'état le plus douloureux du monde me permet de vous écrire sur cette abominable aventure . Je vais répondre actuellement dans une autre lettre à tout ce que vous me mandez sur Les Scythes. Ces deux lettres partiront pour Genève demain samedi 3 janvier : avant que j'aie reçu celles que Mme Denis et moi attendons de vous sur cette cruelle affaire.

 

M. l'ambassadeur a quitté comme vous savez, Genève incognito ; il a passé deux jours chez moi iv; je pourrais bien aller lui rendre sa visite v, et ne revoir jamais Ferney. Le bon de l'affaire est que je lui ai prêté tous mes chevaux et que je n'en ai pas même pour envoyer chercher un médecin ; tant mieux, je guérirai plus vite. Mort ou vif, mon très [cher] ange, je vous idolâtre toujours de tout mon cœur.

Votre protégée m'écrit qu'elle part dans le moment à cheval pour retourner à Paris. Vous voyez qu'elle a le courage de son frère vi; mais ils ne sont pas heureux dans cette famille là, ni moi non plus, ni les Genevois non plus ; les affaires empirent de quart d'heure en quart d'heure vii. Milord Abington viii qui est haut comme un chou a déjà tué un sentinelle, à ce qu'on vient de me dire ; mais on dit beaucoup de sottises, et je ne peux savoir encore la vérité parce que les portes de Genève sont fermées. »

 

i Il dicte encore.

 

ii V*, le 23 décembre , a raconté l'affaire ainsi aux d'Argental ;                                                     cf. page 165 ,                http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k800389/f170.image.p...

 

iii Un des fermiers généraux ;               http://dictionnaire.sensagent.com/Laurent_Grimod_de_La_Re...                                                                                                                              Page 128 http://dictionnaire.sensagent.com/Laurent_Grimod_de_La_Re...

 

iv Le 5 janvier à Frédéric : « Le diable est déchainé dans Genève ... La moitié du Conseil et ses partisans se sont enfuis ; l'ambassadeur de France est parti incognito, et est venu se réfugier chez moi. »                                                                                                                                       Cf. page 172 http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k800389/f177.image.p...

 

vLe chevalier de Beauteville partit à Soleure ; ce même jour V* demanda un passeport à Hennin, résident de France à Genève.                                                                                                      Cf. Page 169 http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k800389/f177.image.p...                     Page 183, et 197 , V* parle d'aller « arranger ses petites affaires » chez l'Electeur Palatin, le duc de Würtemberg :                   http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k800389/f177.image.p...

 

vi Le 27 décembre 1766, à d'Argental : « Elle ... a dit qu'elle est soeur de ce célèbre capitaine Thurot qui est mort si glorieusement au service du roi »                                http://fr.wikipedia.org/wiki/Fran%C3%A7ois_Thurot

 

vii Le Conseil général a refusé le plan des médiateurs favorable aux Négatifs le 15 décembre et la France a entrepris le blocus de la république de Genève ;                                                              cf. lettre à Choiseul du 9 janvier 1767 Page 185 http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k800389/f180.image.p...                        et                                                              http://voltaireathome.hautetfort.com/archive/2009/01/09/b...

 

viii Jeune homme « pétulant » qui s'est fait le champion des Représentants à Genève.                      Voir note 55 du poème sur La Guerre civile de Genève où V* en fait un des personnages actifs (http://www.voltaire-integral.com/Html/09/09GUERCI.htm) : http://www.voltaire-integral.com/Html/09/09N.htm                                                                                                    Plus tard créateur du mot « sécession » à propos de la révolte américaine contre l'Angleterre (Cf. lettre de Beaumarchais du 19 septembre 1777 au ministère de la marine).                                       « un sentinelle » : genre motivé par le signifié.

 

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Je ne peux finir sans une pincée d'optimisme :

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03/01/2011 | Lien permanent

Je me doutais bien qu'il y avait là quelque friponnerie

... Par exemple ici : https://www.francetvinfo.fr/societe/immigration/immigrati...

 

 

 

« A Charles-Augustin Ferriol, comte d'Argental

16è octobre 1767

Je jure par tous les anges, et par la probité, et par l'honnêteté, et par la vérité, que je n'ai jamais écrit un seul mot de l'étrange et ridicule phrase soulignée dans la lettre de mon ange, du 8è octobre. J'ai écrit tout le contraire; j'ai écrit que le partage fait entre Mlle Durancy et Mlle Dubois devait être regardé comme mon testament, et qu'après ma mort, si elles n'étaient pas contentes de leur partage, elles pourraient lire « Le Testament expliqué par Ésope »1, et prendre chacune ce qui lui conviendrait.

Je me doutais bien qu'il y avait là quelque friponnerie. Comme ma lettre n'était point de mon écriture, il est très vraisemblable qu'on en aura substitué une autre, en ajoutant à mes paroles, et en me faisant dire ce que je n'ai point dit. Celui à qui je dictai ma lettre se souvient très bien qu'il n'y a pas un seul mot de ce qu'on m'impute. Je le somme devant Dieu de dire la vérité.



« Je proteste, devant Dieu et devant M. d'Argental, que je n'ai jamais écrit un seul mot de la phrase soulignée par M. d'Argental dans sa lettre du 8è octobre, laquelle commence par ces mots : Vous devez regarder ce qui s'est passé comme un testament mal fait. En foi de quoi j'ai signé, ce 16 d'octobre 1767 à Ferney.

« Wagnière . »



Si j'avais écrit à Mlle Dubois ce qu'on prétend que je lui ai écrit, elle m'en aurait remercié et c'est ce qu'elle n'a eu garde de faire. Cependant voilà Mlle Durancy sacrifiée par sa faute, et cela, pour avoir pris une résolution trop précipitée, pour n'avoir point confronté l'écriture, pour avoir mal lu, pour n'avoir point pris de moi des informations. L'affaire est faite , l'artifice a réussi. Ce n'est pas le premier tour de cette espèce qu'on m'a joué; c'est, Dieu merci, le seul revenant bon de la littérature. L'auteur du beau poème intitulé Le Balai et de La Poule à ma tante 2 s'avisa un jour de falsifier et de faire courir une lettre que j'avais écrite à M. d'Alembert 3, et de me faire dire que les ministres étaient des oisons, et qu'il n'y avait que la Poule à ma tante et le Balai qui soutinssent l'honneur de la France. Cette belle lettre parvint à M. le duc de Choiseul, qui d'abord goba cette sottise, et qui bientôt après me rendit plus de justice que vous ne m'en rendez.

Tout ce qui reste, ce me semble, à faire après cette petite infamie, c'est d'abandonner le théâtre pour jamais. Je mourrai bientôt, mais il mourra avant moi. Ce siècle des raisonneurs est l'anéantissement des talents ; c'est ce qui ne pouvait manquer d'arriver après les efforts que la nature avait faits dans le Siècle de Louis XIV. Il faut, comme le dit également Pierre Corneille,

céder au destin, qui roule toutes choses 4.

Pour moi, qui ai vu empirer toutes choses, je ne regretterai rien que vous.

Je me doutais bien que Mme de Grosley vous jouerait quelque mauvais tour; c'est bien pis que Mlle Dubois. Ces collatéraux-là ne sont pas votre meilleur côté.

Adieu, mon cher ange; achevons notre vie comme nous pourrons, et ne nous fâchons pas injustement. Il y a dans ce monde assez de sujets réels de chagrin. Tous les miens sont plus adoucis par votre amitié qu'ils n'ont été aigris par vos reproches. Comptez que je vous aimerai tendrement jusqu'au dernier moment de ma vie.

V. »

1 La Fontaine Fables, II, xx : Le Testament expliqué par Ésope : http://www.la-fontaine-ch-thierry.net/testasop.htm

4 D'après Corneille, Pompée, ac. I, sc. 1 , vers 190 ; mais il faut lire torrent au lieu de destin .

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23/05/2023 | Lien permanent

Cet enfant- là a été fait presque tout entier en Suisse

... Je suis rêveur en envisageant la pro/création de cet enfant, et je connais quelques endroits discrets de la zone frontière qui se prêtent à cela , aux beaux jours .

 Autre enfant à parents multiples

 lhc_cern.jpg

 

« A Élie Bertrand

[novembre 1759]1

Je n’ai que le temps mon cher monsieur de vous dépêcher ces trois exemplaires dont vous daignez faire usage . Je vous remercie de la bonté avec laquelle vous faites valoir mes travaux helvétiques . Cet enfant- là a été fait presque tout entier en Suisse . Vous êtes son parrain à Berne ; puisse l'état déplorable de ma santé me permettre de venir vous faire mes tendres remerciements .

V. »

1 On trouve une édition donnant le 10 novembre .

 

 

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19/11/2014 | Lien permanent

Ils me verront enterré dans le chœur avec une auréole sur la tête . Ils seront bien attrapés

... Pas de choeur, mais la crypte du Panthéon pour le plus ancien habitant des Aux Grands Hommes etc. Toujours debout, dominant "ce fou de Jean-Jacques" .

Visite du Panthéon de Paris, à la gloire des grands personnages de France

Mise en ligne le 16/11/2020 pour le 11/8/2015

 

 

« A Nicolas-Claude Thieriot

11 august [1760] fi – que août est barbare !

A peine eus-je écrit à l'ancien ami pour avoir des nouvelles, que Dieu m'exauça, et je reçus sa lettre du 30 juillet dans laquelle il me parlait de la libération de l'abbé Mords-les, et de L’Écossaise et de Catherine Vadé, et d'Alétof etc. M. d'Argental est celui qui a le plus contribué à nous rendre notre Mords-les . J'ai écrit tous les jours de poste . J'ai toujours été la mouche du coche, mais je bourdonne de si loin qu'à peine m'entend-on .

Oui, j'ai mon Moïse complet 1. Il a fait le pentateuque comme vous et moi, mais qu'importe ! Ce livre est cent fois plus amusant qu'Homère , et je le relis sans cesse avec un ébahissement nouveau .

Vous auriez bien dû cependant m'envoyer l'édition de mon commerce épistolaire avec le divin Palissot . Je veux voir si le texte est pur .

Il se montre donc, ce cher Palissot ? il exulte en public ? il ne sait donc pas que sa pièce des Philosophes est de frigidis 2?

Mon ancien ami, il y a trois mois que je crève de rire en me levant et en me couchant . C'est d'ailleurs un drôle de corps que notre ami Protagoras ; il est têtu comme une mule , il est tout plein d'esprit, il a toutes sortes d'esprit, il est gai, il est charmant . Il n'ira point en Brandenbourg de par tous les diables, car Luc est aux abois . Sa tentative sur Dresde n'est qu'un coup désespéré . Quomodo cecidisti de coelo Lucifer qui mane oriebaris 3! Ô Luc, l'aurais-tu cru que je serais cent fois plus heureux que toi !

Mon ancien ami, il faut que nous nous revoyons avant d'aller trouver Virgile et l'abbé Pellegrin dans l'autre monde . Qu'est-ce que vous faites chez le médecin Baron ? Venez aux Délices, elles sont plus riantes que la rue Culture-Sainte-Catherine .

V. 

Souvenez-vous que je me ruine à bâtir une église . Je veux qu'Abraham Chaumeix et ses consorts en sèchent de douleur . Ils me verront enterré dans le chœur avec une auréole sur la tête . Ils seront bien attrapés . Interim vivamus 4.

Je viens de recevoir mes lettres à Palissot avec les réponses, au lieu des lettres de Palissot avec mes réponses . Ce Palissot est un peu infidèle 5

1 Mose's legation, ouvrage de Warburton .

2 À la glace .

3 Comment es-tu tombé du ciel , Lucifer, toi qui ce matin te levais ? : Isaïe, XIV, 12 .

4 En attendant vivons .

5 Palissot a omis quelques passages qui selon lui, étaient trop flatteurs pour lui .

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11/08/2015 | Lien permanent

le bien et le mal sont les deux éléments de sa vie

"C'est un fou" : vous avez toute liberté pour remplacer "Frédéric II par qui vous voulez, le choix est large dans le monde des dirigeants actuels (ceux qui sont capables de souffler le chaud et le froid suivent les traces d'illustres anciens qui ont vu bien du monde se prosterner à leurs pieds et encore plus à avoir senti le poids d'iceux pieds !).

Tiens en parlant de pieds, ça me rappele l'histoire de trente (à peu près ! ) gugusses en bleu qui sont allés bien loin, faire admirer leurs mollets (pas si beaux que ça ) et leurs mots-laids ( indignes ! )!

La race des meneurs fous n'est pas éteinte et, je le redoute, ne s'éteindra pas .

Et pour mettre un peu de poésie dans ce monde une image qui est sensée représenter le bien et le mal :

Durer_AlbrechtXXAdam_and_Eve.jpg

Et comme disait Eve : "Adam a toujours été dur de la feuille"!

Comprenne qui peut !

Ce qui explique, selon moi, qu'il n'ait pas bien compris les directives du barbu céleste .

« A Charles-Augustin Ferriol, comte d'Argental

 

6 juillet 1759



Encore un mot, c'est pour vous dire que personne au monde ne m'est aussi cher que vous et votre amitié.

Que me parlez-vous de Luc [Frédéric II]? Ne savez-vous pas qu'il est capable de tout ? C'est un fou qui se plait dans les deux extrêmes, le bien et le mal sont les deux éléments de sa vie.

Ma vie est à vous pour toujours.

V. »

 

 

Un peu de réflexion sur le bien et le mal :

http://www.deezer.com/listen-2484169

 

 

 

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06/07/2010 | Lien permanent

Bien des dames sont, comme vous savez, de grands enfants : le fouet et des dragées

Qu'est-ce que j'apprends ce matin ? Des "gueux", de la "canaille" se sont érigés en vengeurs à Firminy ?

J'ai bien connu cette ville ouvrière lors de mon séjour de trois ans à St Etienne ; j'étais un "Gaga" d'adoption (habitant de Saint Etienne) et je fréquentais des "Appelous" (habitants de Firminy)au lycée. A cette époque (n'ajoutez pas lointaine, vous me vexeriez!)il y avait les blousons noirs qui étaient sensés se battre à coups de chaine de vélo ; je n'en ai pas vu se battre , ils avaient l'uniforme mais pas l'agressivité ravageuse.

Maintenant, les jeunes, certains jeunes, minoritaires, bien fringués, avec de la sape de marque, se permettent de mettre le feu à l'outil de travail de leurs parents, soeurs, voisins...

Jeunes hurluberlus, vos dégats s'ajoutent à ce que vous dites combattre, l' injustice, que vous croyez subir.

Oui, il est injuste d'être au chomage et cent fois oui, il est injuste d'y précipiter d'autres qui n'y sont pour rien.

Jeunes gens déjantés, je ne vous pardonnerai que le jour où votre rage sera constructive !

Je ne pardonnerai pas votre haine imbécile, sauf si, par miracle, elle pouvait ressusciter votre "camarade", votre "ami". Et encore ...Je mets des guillemets car je doute de votre camaraderie, de votre amitié.

Je pense au fond de moi que vous êtes partisans du "Tous pour moi, moi pour moi", ou alors expliquez moi comment vous fonctionnez et quels "fouteurs de merde" vous êtes capables de suivre idiotement ?

Continuez à scier la branche sur laquelle vous êtes assis, assurez-vous que c'est une branche basse ou alors gare ! Personne ne vous rattrappera...

 

 

volti nu pigalle.jpg

 

Volti, pourvu qu'un ou deux (pour commencer )te connaissent -enfin- et tirent les leçons de ta pensée . Tolérance ... Ce jour ne me voit pas tolérant...

 

 

«  A Jean le Rond d’Alembert

 

 

Je vous prie instamment, mon cher philosophe, mon cher ami de faire rendre à Jean-Jacques sa souscription [pour le Voltaire nu de Pigalle ; D’Alembert avait conseillé le 2 juillet d’accepter : « Je n’aime ni n’estime la personne de Jean-Jacques Rousseau,… ni vous ni vos amis ne deviez refuser son offrande. … qu’il souscrive ou non, la statue n’en sera pas moins érigée... »]  et de lui faire dire que c’est moi qui ne veut pas que son nom se trouve à côté du vôtre. Voyez ce que je pense de lui, et jugez s’il me convient de souffrir qu’il se vante d’avoir contribué ; et qu’il étale la grandeur de sa ridicule âme dans la Gazette. Pour le roi de Prusse, c’est autre chose : il est roi, et il me doit une réparation. Ses lettres ne me suffisent pas, il faut son nom dans la liste à la tête de laquelle vous êtes ; et je vous ai une très grande obligation de lui en écrire fortement. Je ne dois lui parler de son devoir que quand il l’aura rempli.

 

 

           La dame en question fut toujours pourvue d’une maligne langue [Mme du Deffand ; le 2 juillet, D’Alembert écrit à V* : « Je sais …. qu’on vous a écrit de Paris, pour tâcher d’empoisonner votre plaisir, que ce n’est point à l’auteur de la Henriade, de Zaïre, etc que nous élevons ce monument, mais au destructeur de la religion. Ne croyez point cette calomnie… ; soyez sûr que Mme du Deffand qui vous a écrit cette  noirceur… est bien moins votre amie que nous, qu’elle lit et applaudit les feuilles de Fréron, et qu’elle cite avec éloge les méchancetés qui vous regardent. C’est de quoi j’ai été témoin plus d’une fois. Ne la croyez donc pas dans les méchancetés qu’elle vous écrit. »]. Elle le sait bien, mais il faut pardonner en faveur des yeux [elle était devenue aveugle]. J’ai pris la liberté quelquefois de lui laver la tête [le 12, il lui écrira :  « L’envie et la médisance… ont répandu que certains philosophes que vous n’aimez pas avaient imaginé de me dresser une statue comme à leur député… cette idée… peut me faire tort auprès du roi. On m’assure même que vous avez pensé comme moi… Je me trouve actuellement dans une situation où j’ai le plus grand besoin des bontés du roi ( pour les émigrants et la fabrique de montre)… Il est donc très expédient qu’on n’aille point dire au roi, en plaisantant à souper : les encyclopédistes font sculpter leur patriarche… »]. Bien des dames sont, comme vous savez, de grands enfants : le fouet et des dragées.

 

 

           Fréron, protégé plus que nous tous, Fréron fêté, Fréron digne du pilori me tient un peu au cœur. Il me semble qu’il est fort aisé de constater tous les faits rapportés dans les Anecdotes [Anecdotes sur Fréron ; le 16 juillet V* précise :  « …Pour peu que La Harpe ou quelque autre se donne la peine d’interroger ceux qui sont nommés dans ces Anecdotes, on découvrira aisément la vérité ; le monstre sera reconnu… »]. Thiriot connait l’auteur, il me les envoya, il y a sept ou huit ans [ en août 1760, ce dossier sera revu et complété en 1761. Il semble que l’abbé de La Porte ait apporté la matière, des éléments apportés par La Harpe que V* prétend être l’auteur de l’ouvrage dès les premières éditions en 1761 ; le 6 mai 1761, il écrit à Le Brun : « Thiriot m’a envoyé ces Anecdotes écrites de la main de La Harpe. En juin 1770, l’affaire Royou est ajoutée aux Anecdotes.]. L’infamie de la canaille littéraire est découverte, on n’a pas changé un mot du manuscrit. Panckoucke dit que tout en est vrai. Est-il possible qu’un maraud tel que ce fripier soit soutenu ? Et par qui ![Choiseul , notamment] Encore s’il était capable de mourir de honte et de rage ! J’y ferai de mon mieux, mais je vous aime plus que je ne le déteste.

 

 

           V.

           Ce 9 juillet 1770. »

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10/07/2009 | Lien permanent

Il est bien cruel,... , qu'on veuille gouverner des êtres pensants comme on gouverne des chevaux et des ânes ; et que da

... Entendez-vous, abrutis religieux islamistes qui trouvez impurs les écrits de Voltaire , des Lumières et même de Molière . Je n'ai aucune patience devant ces abrutis, -au sens premier-, pseudo-religieux . Qu'ils restent avec leurs oeillères, mais surtout qu'ils se taisent . Mahomet les détesterait s'il avait son mot à dire .

 

 

« A Gabriel Cramer

à Tournay

ou

à Genève

Il est bien cruel, mon cher Caro, qu'on veuille gouverner des êtres pensants comme on gouverne des chevaux et des ânes ; et que dans les pays sortis à peine de la barbarie on ose interdire à l’âme sa nourriture, et faire ce que n'ont jamais fait ni les Grecs ni les Romains nos maîtres . Il est plus difficile actuellement de faire entrer un bon ouvrage en France, que d'y avoir de bonnes troupes et une bonne marine .

Les jésuites ont flatté les hommes pour les gouverner, et les jansénistes veulent les abrutir .

Avez-vous envoyé en droiture deux exemplaires de la Réfutation théologique à M. le duc de Praslin, un à M. Suard au bureau de la Gazette littéraire ? Avez-vous donné ordre qu'on remit un exemplaire de Corneille à M. Suard ? Avez-vous envoyé par un correspondant de Lyon un exemplaire de la Réfutation théologique à M. Damilaville sous l'enveloppe de M. Gaudet, directeur général des bureaux des vingtièmes ? On dit que tout cela est essentiel, et que vous n'y devez pas manquer, et on demande la plus grande promptitude .

Quand vous aurez un moment de loisir tâchez de venir à Ferney . J’eus hier une étrange attaque, dont je ne suis pas trop bien revenu, cependant, il faut s'amuser à faire rouler la presse jusqu'au dernier moment de sa vie .

Je vous embrasse de tout mon cœur.

Mardi matin [21 mai 1765].1 »

1 L'édition Gagnebin place la lettre en février 1764 ; mais la mention de la réfutation et l'allusion au malaise permettent de fixer la date .

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En fait de guerre, on peut bien se méprendre,/ Ainsi qu'ailleurs

 

en matière de guerre.jpg

Point d'image de guerre, mais seulement des lumières de la ville d'un des sièges de l'ONU sensé oeuvrer pour la paix, Genève .

 

 

 

« A M. LE COMTE D'ARGENTAL.

24 mai [1755]

Comptez, mon cher ange, que tant que j'aurai des mains et un petit fourneau encore allumé, je les emploierai à recuire vos cinq magots de la Chine 1. Soyez bien sûr qu'il n'y a que vous et les vôtres qui me ranimiez, mais je vous avoue que mes mains sont paralytiques, et que ma terre de la Chine est à la glace. Par tout ce que j'apprends des infidélités de ce monde, il y a un maudit âne2 qui me désespère. Vous l'avez, cet âne, et vous savez qu'il est bien plus poli et bien plus honnête que celui qui court. J'ai relu le chant onzième3; il y a depuis longtemps :

En fait de guerre, on peut bien se méprendre,
Ainsi qu'ailleurs; mal voir et mal entendre
De l'héroïne était souvent le cas,
Et saint Denis ne l'en corrigea pas.


Vous auriez eu la vraie leçon, si vous aviez apporté la défectueuse à Plombières. Il y a dans le chant onzième4 :

Ce que César sans pudeur soumettait
A Nicomède, en sa belle jeunesse;
Ce que jadis le héros de la Grèce
Admira tant dans son Éphestion;
Ce qu'Adrien mit dans le Panthéon
Que les héros, ô ciel, ont de faiblesse

Enfin je n'ai rien vu dans la bonne leçon que de fort poli et de fort honnête mais il arrivera sans doute que quelqu'une des détestables copies qui courent sera imprimée. Vous ne sauriez croire à quel point je suis affligé. L'ouvrage, tel que je l'ai fait il y a plus de vingt ans, est aujourd'hui un contraste bien désagréable avec mon état et mon âge et, tel qu'il court le monde, il est horrible à tout âge. Les lambeaux qu'on m'a envoyés sont pleins de sottises et d'impudence; il y a de quoi faire frémir le bon goût et l'honnêteté c'est le comble de l'opprobre de voir mon nom à la tête d'un tel ouvrage. Mme Denis écrit à M. d'Argenson5, et le supplie de se servir de son autorité pour empêcher l'impression de ce scandale. Elle écrit à M. de Malesherbes6; et nous vous conjurons tous deux, mon cher et respectable ami, de lui en parler fortement, c'est ma seule ressource. M. de Malesherbes est seul à portée d'y veiller. Enfin ayez la bonté de me mander ce qu'il y a à craindre, à espérer, et à faire. Veillez sur notre retraite , mettez-moi l'esprit en repos. Ne puis-je au moins savoir qui est ce possesseur du manuscrit, qui l'a lu à Vincennes tout entier ? si je le connaissais, ne pourrais-je pas lui écrire? ma démarche auprès de lui ne me justifierait-elle pas un jour? ne dois-je pas faire tout au monde pour prouver combien cet ouvrage est falsifié, et pour détruire les soupçons qu'on pourrait former un jour que j'ai eu part à sa publication ? Enfin il faut que je sois tranquille pour penser à la Chine; et je ne songerai à Gengis-kan que lorsque vous m'aurez éclairé, au moins sur ce qui me trouble, et que je me serai résigné. Adieu, mon cher ange. Jamais pucelle n'a tant fait enrager un vieillard mais j'ai peur que nos Chinois ne soient un peu froids, ce serait bien pis.
Parlez à M. de Malesherbes; échauffez-moi, et aimez-moi. »

1 L’Orphelin de la Chine .

2 C'était alors le chant XIX de la Pucelle. Voyez les variantes du chant XXI. Voir : http://www.monsieurdevoltaire.com/article-la-pucelle-d-orleans-avertissement-des-editeurs-de-khel-82780272.html

3 Aujourd'hui le XIIIe.

4 Dans les premières éditions, c'était au chant X que se lisaient les six vers transcrits par Voltaire, et qui sont aujourd'hui dans le XIIè.

6 Guillaume de Lamoignon de Malesherbes , directeur de la Librairie royale, donc responsable de la censure, aura une attitude favorable aux Encyclopédistes : http://fr.wikipedia.org/wiki/Chr%C3%A9tien_Guillaume_de_L... . Voir : http://fr.wikipedia.org/wiki/Encyclop%C3%A9die_ou_Dictionnaire_raisonn%C3%A9_des_sciences,_des_arts_et_des_m%C3%A9tiers

 

 

 

 

 

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24/01/2012 | Lien permanent

Vous sentez bien que mes remontrances sont peu de chose

... Ce qui ne m'empêchera pas de les exprimer autant que j'en sentirai le besoin , à quelque propos que ce soit . Nous ne sommes pas en Turquie, ni en Tchétchénie, ni en etc., etc., etc., pour ne citer que ceux qui abondent et me viennent spontanément à l'esprit .

Voir, entre autres,  :  http://www.tv-replay.fr/redirection/31-08-17/tchetchenie-...

Qu'en pense l'insoumis-autoproclamé-chef Mélenchon ?

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https://www.babelio.com/livres/Park-La-remontrance-du-tig...

 

 

 

« A Pierre Pictet de Sergy

Capitaine au Régiment de

Diesbach Suisse

à l'armée française 1

A Ferney 6 octobre [1762]

On dit qu'on a perdu la lettre que monsieur votre colonel avait écrite . J'ai tâché de réparer cet inconvénient en écrivant à M. le duc de Choiseul et à Mme la duchesse de Gramont . Vous sentez bien que mes remontrances sont peu de chose et qu'il ne m’appartient pas de recommander un officier de votre mérite . Je n'ai voulu que me faire honneur en me vantant d'être aimé de vous . Je suis entièrement à vos ordres, et avec les sentiments les plus respectueux, monsieur,

votre très humble et très obéissant serviteur

Voltaire . »

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31/08/2017 | Lien permanent

Les caractères imprimés parlent aux yeux bien plus fortement qu’un manuscrit. On voit le péril bien plus clairement ; on

... Bien que n'écrivant pas à la plume, j'ai , curieusement, une meilleure vision de mes fautes dactylographiques à la lecture du texte que je veux mettre en ligne avec Hautetfort que du même texte que j'ai tapé avec mon OpenOffice.org Writer habituel . Mise en page et police de caractères différentes sont alors bien parlantes . Lire et relire, corriger, l'effort est moindre quand on suit Voltaire .

 

 

« A Charles-Augustin Ferriol, comte d'Argental

et à

Jeanne-Grâce Bosc du Bouchet, comtesse d'ArgentaI

30è mai 1766 1

Il y a plusieurs points dans la lettre du 21è mai dont mes anges m'ont gratifié . Je vais d'abord parler du pauvre ex-jésuite et du pauvre tripot . Mes anges doivent être convaincus de l’excès de l'indifférence de tout le public pour une pièce de théâtre qui n'est point jouée . Cela est mis au rebut comme des factums d'avocats dans des affaires jugées depuis longtemps, et ce n'est que par un hasard très singulier, ou par des peines infinies qu'on peut parvenir à reproduire sur la scène les enfants morts-nés . Quant à moi je trouve la pièce très bonne 2; mais aussi je la trouve d'un goût qui n'est pas celui du public . J'ai pensé, et je pense encore que lorsqu’on sert une viande dont personne ne veut, il faut la relever d'un ragoût piquant . Les remarques historiques sont ce ragoût . Elles me paraissent, encore une fois, curieuses et instructives, et tout à fait dans le goût du siècle . La pièce se fait certainement lire à la faveur de ces remarques, qui d'ailleurs justifient tous les sentiments que l'auteur a donnés aux personnages .

Je pense encore que si on doit reconnaître le style de quelqu'un, ce sera bien plutôt dans les vers que dans les notes . Ces vers, entre nous, me semblent écrits avec une correction et je ne sais quelle énergie à laquelle aucun homme du métier ne peut se méprendre, et je tiens qu'il faut avoir l'esprit bouché pour ne pas deviner l'auteur dès la première scène . Je tiens enfin que le tout ensemble compose un morceau de littérature singulier, et qu'une partie sans l'autre pourrait être fort insipide . La pièce fut-elle mieux écrite, elle révoltera par l'atrocité, si cette atrocité n'est pas justifiée par les mœurs du temps dont on voit dans les notes un portrait fidèle .

L’idée de faire imprimer le tout par Cramer m’était venue par deux raisons : la première, que j’évitais le honteux désagrément de passer par les mains de la police, qui peut-être se serait rendue difficile sur l’histoire des proscriptions, depuis les vingt-trois mille Juifs égorgés pour un veau, jusqu’aux massacres commis par les camisards des Cévennes. La seconde raison est que sur l’inspection d’une feuille imprimée, je corrige toujours vers et prose. Les caractères imprimés parlent aux yeux bien plus fortement qu’un manuscrit. On voit le péril bien plus clairement ; on fait de nouveaux efforts, on corrige, et c’est ma méthode. Je renonce cependant à ma méthode favorite pour satisfaire un libraire de Paris 3, qui est un véritable homme de lettres, fort au-dessus de sa profession, et dont je veux me faire un ami.

M. le duc de Praslin vous aura sans doute envoyé tout le manuscrit avant que vous receviez ma lettre, et vous serez en état de juger en dernier ressort. Je vous supplie très instamment de passer au petit ex-jésuite ces vers de Fulvie :

Après m’avoir offert un criminel amour,
Ce Protée à ma chaîne échappa sans retour. 4

J’ai eu dessein d’exprimer les débauches qui régnaient à Rome dans ces temps illustres et détestables . C’est le fondement des principales remarques. Je veux couler à fond la réputation d’Auguste ; j’ai une dent contre lui depuis longtemps pour avoir eu l’insolence d’exiler Ovide, qui valait mieux que lui.

Pour me consoler de ce triste sujet, je reçois dans ce moment une nouvelle esquisse en prose de la tragédie de M. de Chabanon . Il y aura certainement plus d'intérêt dans sa pièce que dans celle de l'ex-jésuite . Je crois qu'enfin il retournera à Paris dès que je lui aurai renvoyé son passeport […]. »

1 Voir note de la lettre de mars 1765 à d'Argental : http://voltaireathome.hautetfort.com/archive/2020/06/03/v... . A la fin du manuscrit original, cinq lignes ont été fortement biffées et la fin de la lettre a été enlevée .

Voir la version donnée dans http://www.monsieurdevoltaire.com/2015/01/correspondance-annee-1766-partie-20.html

et : https://fr.wikisource.org/wiki/Correspondance_de_Voltaire/1766/Lettre_6362

2 Octave

3 Lacombe .

4 Octave , Ac. I, sc. 1

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21/08/2021 | Lien permanent

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