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Rechercher : Tâchez de vous procurer cet écrit; il n'est pas orthodoxe, mais il est très bien raisonné

Je sais que tous les libelles de Hollande tombent avec le temps dans l'oubli

... Tout le monde le sait depuis belle lurette, il n'y a que lui pour se croire encore persona grata .

François Hollande | Les humeurs d'Oli

 

 

 

« A Antoine Maillet du Clairon 1

Au château de Ferney, par Genève, 6 octobre 1766 2

Je suis votre confrère en littérature, monsieur ; j'ai le même protecteur que vous en la personne de M. le duc de Praslin . Voilà mes deux titres pour vous supplier de me rendre un bon office .

On a imprimé à Amsterdam, chez Marc-Michel Rey, sous le nom de Genève, un livre intitulé Lettres de M. de Voltaire à ses amis du Parnasse . Il se trouve que ces prétendus amis du Parnasse sont : le roi de Prusse, le feu roi de Pologne Stanislas, l’Électeur palatin, le duc de Bouillon, le duc de La Vallière, etc. ; il y a aussi plusieurs lettres à des particuliers . On les a toutes altérées et empoisonnées par les traits les plus calomnieux ; on y a mis des notes encore plus outrageantes . Je suis dans la douloureuse nécessité de me justifier contre ce libelle scandaleux . Vous êtes dans Amsterdam, et vous êtes à portée, monsieur, d'être informé du nom de l'éditeur . Tout ce que je lui demanderais, ce serait qu'il réparât une conduite si atroce, en avouant du moins qu'il s'est trompé . Je sais que tous les libelles de Hollande tombent avec le temps dans l'oubli, mais celui-ci peut me faire grand tort pour le temps présent , et il est essentiel que je désabuse les personnes que cet éditeur offense dans cette malheureuse édition . Je vous serai très obligé de vouloir bien me faire part des lumières que vous aurez acquises sur cette petite affaire . Pardonnez à mon importunité et agréez les sentiments de reconnaissance avec lesquels je serai toute ma vie, monsieur, votre très humble et très obéissant serviteur .

Voltaire

gentilhomme ordinaire

de la chambre du roi . »

2Original signé conservé aux archives de l'académie de Mâcon, mais non retrouvé ; on suit l'édition Gaudier : « Communication […] destinée à être lue au prochain congrès des sociétés savantes » ; Annales de l'académie de Mâcon, 1870, X, 123.

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09/01/2022 | Lien permanent

On a placé dix-neuf grenadiers dans la cuisine où il couche pour y faire leur potage

... Quand le  pauvre pauvre est encore plus mis à contribution en temps de guerre que font les riches riches ?

La promiscuité en temps de paix devient encore plus détestable quand la soldatesque réquisitionne sa place .

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https://echosdeslumieres.home.blog/2020/03/27/les-uns-sur-les-autres-la-promiscuite-au-xviiie-siecle/

 

 

« A Louis-Gaspard Fabry

Pierre Servetaz, manouvrier à Ferney, ayant loué de Durant un appartement au village de Ferney, fut obligé d'en sortir lorsque les troupes arrivèrent, et de céder cet appartement aux soldats .

N'ayant aucun endroit pour se mettre à couvert le nommé La Reine lui loua une partie de sa cuisine, où il se retira avec sa femme et son enfant . On lui a fait fournir une paire de draps, qu'il est obligé de changer tous les quinze jours, et comme il n'en a que deux paires en tout, lui sa femme et son enfant sont obligés de coucher nus sur la paille pendant qu'ils blanchissent la seule paire de draps qui leur reste .

On a placé dix-neuf grenadiers dans la cuisine où il couche pour y faire leur potage .

Ces grenadiers lui ont brûlé sept fascines de bois qu'il avait .

Il a sa femme enceinte, et qui doit accoucher dans peu de temps, et elle n'a aucun endroit que la cuisine où les dix-neuf grenadiers font leur potage .

Durant veut aussi faire payer six paragons 1 pour le louage de sa maison, de laquelle on l'a obligé de sortir, ne jouissant que d'un petit jardin et chenevier 2 qu'on lui a tout dévastés .

Je supplie monsieur Fabry de vouloir bien avoir pitié de cette pauvre femme .

J'ai l'honneur de lui présenter mes respectueux sentiments .

Voltaire.

Vendredi à midi 1er juillet [1768] 3»

1 Pièce de monnaie valant trois francs.

2 Chenevier est la forme genevoise pour chènevière .

3 Original signé, les deux derniers paragraphes et la date autographes ; édition Voltaire à Ferney . Le première édition place cette lettre en 1761, mais les allusions qu'elle contient confirment la date 1768, année lors de laquelle le 1er juillet tombe un vendredi.

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17/02/2024 | Lien permanent

la médecine consiste principalement in revendis impedimentis ; la diète fait le reste , et la nature encore plus

... " ôter ce qui cause de la gêne " . Le docteur Barnier a dû opérer immédiatement .  Il n'a pas fallu longtemps pour que le premier couac survienne de la part d'Antoine Armand , mais qui est cet oiseau ? https://www.msn.com/fr-fr/actualite/other/retraite-dette-...

Son ramage sera-t-il égal à son plumage ? Flou !?

 

 

« A Gaspard Joly, Conseiller 1

d’État, etc.

à Genève

Le patient de Ferney remercie beaucoup monsieur Joly de toutes ses bontés ; il a déjà pris sa potion ; mais il s'est aperçu qu'il a des intestins encore farcis de glaires ; et c'est là le principe de toutes ses maladies . Les parties les plus fines de ces glaires corrompues sont pompées par les veines mésaraïques 2, entrent dans la masse du sang, et jusque dans la lymphe ; de là viennent ces rhumatismes et cette fièvre opiniâtre qui le minent depuis douze jours . Le peu de casse qu'il a pris a évacué, et n'a pas détergé . Ne conviendrait-il pas de prendre encore une dose de casse qui est un remède innocent, et de bien nettoyer les premières voies et les dernières ?

Le sirop de quinquina qu'il a pris ne pourrait lui nuire, et aurait même servi de préparation . Il me semble que la médecine consiste principalement in revendis impedimentis 3 ; la diète fait le reste , et la nature encore plus ; mais la nature ne peut pas grand-chose dans un corps faible qui est dans son soixante et seizième mois de mars .

Mille tendres respects .

V.

Lundi au soir 27è mars [1769]. »

 

1 Nommé conseiller en 1768 ; voir lettre du  27 avril 1768 à Mme Denis : http://voltaireathome.hautetfort.com/archive/2023/12/30/nous-mettrons-tout-cela-au-net-dans-un-mois-6477846.html

2 Veines mésentériques .

3  À ôter ce qui cause de la gêne .

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25/09/2024 | Lien permanent

Que n'ai-je appris plutôt dans nos sombres retraites Le lieu, le nouveau poste et le rang où vous êtes.

... Paroles de Mélenchon ou de Marine Le Pen ? Même pendant les vacances les tractations politiques continuent, avec leurs lots de surprises et déceptions . Républicains, LFI, RN, NFP , profitez du beau temps, d'ici une semaine vous allez grouiller comme un seau d'écrevisses, et on verra alors ce que valent les alliances faites le feu au cul .

 

 

 

« A Henri-Louis Lekain

J'ai retrouvé, mon cher ami, une lettre de feu Guimond de La Touche, qui était je crois pour vous, car il supposait qu'il n'y a qu'un grand acteur qui pût faire réussir le rôle d'Iradan . Il priait cet acteur de changer deux ou trois vers à la sixième et dernière scène du quatrième acte . Voici comme ils sont dans cette lettre, et comme ils doivent être, à mon avis.

Le vieux Arzemon

Ce nom coûta souvent des larmes bien cruelles ;

Et vous allez peut-être en verser de nouvelles ;

Mais vous les chérirez .

Iradan

Quels discours étonnants !

Césène

Adoucis-tu mes maux par de nouveaux tourments ?

Le veux Arzemon

Que n'ai-je appris plutôt dans nos sombres retraites

Le lieu, le nouveau poste et le rang où vous êtes.

La guerre loin de moi porta toujours vos pas .

Enfin je vous retrouve 1.

Etc.

Guimond de La Touche priait donc notre grand acteur de faire porter ce petit changement sur la pièce . Je joins mes prières aux siennes en qualité de son exécuteur testamentaire .

Il me semble que cette pièce ne peut souffrir aucune difficulté de la police . En attendant vous allez sans doute, mon cher ami, donner votre cœur à manger à Mlle Vestris, et rendre aux Français le chevalier Bayard 2, dont on dit qu'ils ont grand besoin . Si après Pâques vous voulez faire un voyage en Scythie, je pourrai venir vous en remercier à Paris . Je vous embrasse de tout mon cœur .

V.

2 février 1769 à Ferney. »

1 Les Guèbres .

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10/08/2024 | Lien permanent

dès qu’il s’agit de rendre service, il faut songer que la vie est courte, et qu’il n’y a pas un moment à perdre

... Comment ne pas aimer cet homme fraternel ! De nos jours l'abbé Pierre a joint le geste à cette parole . Nos politiques ne savent que brasser du vent pour gagner un pouvoir inutile sinon malfaisant , a minima toujours en retard .

 

 

« A Jacob Vernes

Au château de Ferney ce 13 novembre 1768 1

J’ai tout juste fait avec vous, mon cher philosophe, comme on faisait autrefois avec les théologiens vos devanciers ; on les croyait plus qu’on ne se croyait soi-même. J’avais beau être persuadé que M. le chevalier de Beauteville était en Suisse ; vous m’assurâtes si positivement qu’il était à Saint-Omer, que c’est à Saint-Omer que j’ai adressé ma lettre 2. Elle partit dès le lendemain de votre visite, car, dès qu’il s’agit de rendre service, il faut songer que la vie est courte, et qu’il n’y a pas un moment à perdre. Cependant nous avons perdu trois semaines au moins, grâce à la foi implicite que j’ai eue en vous . On vous avait trompé de même sur les quatre cents hommes pris en débarquant en Corse ; c’est bien, par tous les diables, au beau milieu de la terre ferme qu’ils ont été déconfits ; vous avez mis ma foi à de rudes épreuves ; cependant j’aurai toujours foi en vous, je veux dire en votre caractère de franchise et de droiture, et en votre esprit plein de grâces. Si Athanase vous avait ressemblé, nous ne serions pas où nous en sommes.

Sur ce, je vous donne ma bénédiction et reçois la vôtre.

V. »

1 Copie contemporaine ; édition Kehl ajoute en poste scriptum la lettre du 4 janvier 1768 à Moultou : http://voltaireathome.hautetfort.com/archive/2023/07/29/tu-dieu-quel-homme-6454486.html

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25/05/2024 | Lien permanent

Je fais aussi la guerre aux Anglais à ma façon.

 ... Comme dit Laurent Blanc avec Nasri !

http://www.laposte.net/thematique/sports/football/article...

Je me garde bien de regarder le foot à la télé, ce sport me laissant de marbre, au mieux agacé, au pire dégoûté .

 http://www.deezer.com/music/track/6107261

war rior.jpgSuperWarrior


 

 

 

« A M. THIERIOT.

Aux Délices, 12 mars [1756]

Il faut, mon ancien ami, que l'âge ait dépravé mon goût. Je n'ai pu tâter des deux plats que vous m'avez envoyés par M. Bouret. Je vous remercie, et je ne peux guère remercier l'auteur. Si vous avez l'ancienne Religion naturelle, en quatre chants 1, je vous prie de me l'envoyer.
Si vous avez à vous défaire d'un nombre de livres curieux, envoyez-moi la liste et le prix.
Si vous aimez les vers honnêtes et décents, voici ceux 2 qui termineront le sermon sur Lisbonne, lâchez-les pour apaiser les Cerbères.
Quel est l'ignorant qui veut qu'on mette l'ouvrier au lieu du potier 3? Cet ignorant-là n'a pas lu saint Paul.
Il ne tient qu'à moi d'aller voir l'opéra de Mérope, de la composition du roi de Prusse, qu'il fait exécuter le 27 mars 4; mais je n'irai pas.
En retrouvant votre dernière lettre, j'ai vu que vous m'y disiez de vous envoyer la nouvelle édition de mon Petit Carême par la poste, et que vous vouliez la faire réimprimer sur-le-champ, à l'usage des âmes dévotes. J'obéis donc à votre bonne intention, mon ancien ami. Si on ne veut pas se servir de la préface des éditeurs de Genève, il en faut une qui soit dans le même goût, et qui dise combien ces deux poèmes ont été tronqués et défigurés. Il est très-triste assurément qu'on les ait imprimés sans avoir mon dernier mot; mais le voici. Je fais aussi la guerre aux Anglais à ma façon.
J'espère que M. le maréchal de Richelieu leur prouvera, à la sienne, qu'il y a pour eux du mal dans ce monde 5. Je vous embrasse. »

 

2 Vers 207 et suivants du Poème sur le Désastre de Lisbonne : http://fr.wikisource.org/wiki/Po%C3%A8me_sur_le_d%C3%A9sastre_de_Lisbonne

3 Vers 91 du même poème, que Voltaire appelle ici son Petit Carême. : « Le vase, on le sait bien, ne dit point au potier :
« Pourquoi suis-je si vil, si faible et si grossier ? »

On lit aussi dans Isaïe, chap. XLV, v. 9 « Numquid dicet lutum Agulo suo, etc. » : http://www.biblia-cerf.com/BJ/is45.html

4 Musique de Graun : http://operabaroque.fr/GRAUN.htm

5 Allusion à l'optimisme de Pope.

 

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12/06/2012 | Lien permanent

je veux poursuivre les mauvais débiteurs et les ingrats

 ... Cependant que Rama Yade poursuit les "opportunistes" et les "lâches" ! Quel stupide aveuglement !

http://www.liberation.fr/politiques/2012/04/19/rama-yade-...

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Je ne partage pas son opinion . Que sait-elle vraiment des raisons de ces ralliements à F. Hollande ?

Ce genre de raisonnement qui abouti à une condamnation morale est un des motifs qui m'empêchera à tout jamais de briguer quelque place que ce soit avec dans le dos une étiquette de parti politique . Fermer sa gueule et être un godillot, est vraiment celà le courage Mlle Yade ? Suivre un menteur patenté, est-ce une gloire ? Se faire berner, est-ce le but de l'existence ?

Allez ! retourne dans ta "famille politique" avec tes oeillères, ce qui te permettra de vivre encore la pensée unique .

Penser par soi-même, là est la question  : http://www.franceinter.fr/video-pensez-par-vous-meme

 

« A M. DUPONT,
AVOCAT.

Aux Délices, 22 novembre [1755]1

Les lettres de change, mon cher monsieur, se traitent plus sérieusement que les almanachs du Courrier boiteux 2. Schœpflin n'a aucune raison ni aucun prétexte valable pour refuser le payement d'un argent que j'ai bien voulu lui prêter, et que nul que moi ne lui aurait prêté. C'est trop abuser de mes bienfaits; ils méritaient un autre retour. L'état de mes affaires ne me permet pas d'attendre; j'ai compté sur cet argent. Le sieur Schœpflin a promis de le rendre, rien ne doit le faire manquer à sa
parole. Je vous prie donc très-instamment de faire toutes les diligences nécessaires sans aucun délai, et de vouloir bien agir avec toute la promptitude que j'attends de votre amitié. Je vous aurai une très-grande obligation. Je ne vous répéterai pas que les dépenses qui étaient indispensables dans ma nouvelle acquisition me mettent dans un besoin pressant de mon argent. Schœpflin n'a pas seulement daigné répondre à une lettre de Colini, son procédé est insoutenable. En un mot, faites-moi payer par justice, je vous en prie, puisque le sieur Schœpflin ne veut pas me payer par devoir. Je vous demande encore en grâce d'agir à la réception de ma lettre. Je me moque des pucelles, et je veux poursuivre les mauvais débiteurs et les ingrats.
Je vous embrasse sans cérémonie.

VOLTAIRE »

1 Voltaire avait daté sa lettre du 22 décembre. M. Dupont a rectifié cette date à la main, sur l'original.

Voir lettre du 11 novembre au même : http://voltaireathome.hautetfort.com/archive/2012/04/17/vous-savez-que-je-lui-ai-prete-pour-deux-ans-10-000-livres-s.html

 

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20/04/2012 | Lien permanent

souffrez que je vous dise que je ne veux pas vous être à charge





« A Frédéric II

A Paris 8 mai [1750]



Oui, grand homme, je vous le dis,
Il faut que je me renouvelle ;
J’irai dans votre paradis,
Du feu qui m’embrasait jadis
Ressusciter quelque étincelle,
Et dans votre flamme immortelle
Tremper mes ressorts engourdis.
Votre bonté, votre éloquence,
Vos vers, coulant avec aisance,
De jour en jour plus arrondis
Sont ma fontaine de jouvence.

Mais il ne faut pas tromper son héros. Vous verrez, Sire, un malingre, un mélancolique, à qui Votre Majesté fera beaucoup de plaisir et qui ne vous en fera guère. Mon imagination jouira de la vôtre. Ayez la bonté de vous attendre à tout donner sans rien recevoir. Je suis réellement dans un très triste état. D’Arnaud peut vous en avoir rendu compte. Mais enfin vous savez que j’aime cent fois mieux mourir auprès de vous qu’ailleurs. Il y a encore une autre difficulté. Je vais parler non pas au roi mais à l’homme qui entre dans le sérail des misères humaines. Je suis riche, et même très riche pour un homme de lettres. J’ai ce qu’on appelle à Paris, monté une maison,[rue Traversière « près de la fontaine Richelieu »] où je vis en philosophe avec ma famille [Mme Denis] et mes amis. Voilà ma situation. Malgré cela il m’est impossible de faire actuellement une dépense extraordinaire, premièrement parce qu’il m’en a beaucoup coûté pour établir mon petit ménage, en second lieu parce que les affaires de Mme du Châtelet mêlées avec ma fortune m’ont coûté encore davantage [en novembre 1749, V* fait ses comptes avec le marquis du Châtelet et la sœur de celui-ci, sans oublier les dettes de jeu d‘Emilie qu‘il avait payées, et réclamant ses meubles]. Mettez, je vous en prie, selon votre coutume philosophique la majesté à part, et souffrez que je vous dise que je ne veux pas vous être à charge. Je ne peux ni avoir un bon carrosse de voyage, ni partir avec les secours nécessaires à un malade, ni pourvoir à mon ménage pendant mon absence, etc. à moins de quarante mille écus d’Allemagne. Si Métra, un des marchands correspondants de Berlin, veut me les avancer, je lui ferai une obligation et le rembourserai sur la partie de mon bien la plus claire qu’on liquide actuellement. Cela est peut-être ridicule à proposer, mais je peux assurer Votre Majesté que cet arrangement ne me gênera point. Vous n’auriez, Sire, qu’à faire dire un mot à Berlin au correspondant de Métra ou de quelque autre banquier résidant à Paris. Cela serait fait à la réception de la lettre, et quatre jours après je partirais. Mon corps aurait beau souffrir, mon âme le fera bien aller et cette âme qui est à vous serait heureuse. Je vous ai parlé naïvement et je supplie le philosophe de dire au monarque qu’il ne s’en fâche pas [le 9 juin, V* remerciera Frédéric-Jupiter de sa pluie d‘or : « Mais c‘est en vain que l‘on médit / De ces gouttes très salutaires, / Au siècle de fer où l‘on vit, / Les gouttes d‘or sont nécessaires.]. En un mot je suis prêt, et si vous daignez m’aimer, je quitte tout, je pars et je voudrais partir pour passer ma vie à vos pieds.

V. »

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10/05/2010 | Lien permanent

il est infiniment touché des charmes de madame l’ambassadrice ; mais comme il n’a que soixante et neuf ans, il attend qu

... J'ai des preuves ...

http://www.lepopulaire.fr/people/2017/01/16/hollande-reme...

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- Pierre ! Feuille ! Ciseaux !   [* Roshambo ! en VO]

 ... - Mister president , j'ai gagné !

[autre sous-titre : - Mme :"J'en fumerai bien une ! - Mr : "Et celle-là , tu la veux ?"]

 

 

 

« A Bernard-Louis Chauvelin

Aux Délices 9 février 1762

Je présente au roi Cassandre mon maître, dans sa maison de campagne d’Ephèse ce projet de négociation 1 de votre excellence. Le roi mon maître 2 est prévenu pour vous de la plus haute estime ; il connaît votre esprit conciliant, fécond, juste, aussi estimable qu’aimable. Il m’a assuré qu’il sent tout le prix de vos conseils, et qu’il en a profité ; mais comme tous les princes ont leurs défauts, je vous avouerai qu’il y a des articles sur lesquels le roi mon maître est têtu comme un mulet. Il dit qu’on le regarderait en Macédoine comme un imbécile, s’il ignorait la naissance d’Olympie élevée dans sa cour, tandis qu’Antigone étranger est instruit de cette naissance ; que ses remords alors n’auraient aucun fondement, qu’ils seraient ridicules, au lieu d’être terribles ; que, de plus, cette ignorance de la naissance d’Olympie rentrerait dans les intrigues vulgaires de cent tragédies où un prince reconnaît dans sa maîtresse une ennemie ; et qu’enfin ce que vous croyez capable de soutenir l’intérêt serait capable de le détruire. Il m’a ajouté que les éclaircissements, les préparations, les longues histoires que cet arrangement exigerait jetteraient un froid mortel sur un sujet qui marche avec rapidité et qui est plein de chaleur. Je lui ai représenté toutes vos raisons, rien n’a pu le faire changer de sentiment. Assurez, me dit-il, M. l’ambassadeur d’Athènes qu’en tout le reste je défère à ses avis, que je suis pénétré pour lui de la plus vive reconnaissance, que je lui présenterai Olympie, si jamais il passe par la Macédoine 3 pour aller en Asie.

Je vous confierai qu’il est infiniment touché des charmes de madame l’ambassadrice ; mais comme il n’a que soixante et neuf ans, il attend qu’il en ait soixante et douze pour faire sa déclaration.

Pour moi, monsieur, il y a longtemps que je vous ai fait la mienne, et que je vous suis attaché bien respectueusement avec la plus tendre reconnaissance.

V.

Savez-vous que je perds infiniment dans l’impératrice de Russie ? Vous ne m’en soupçonneriez pas. »

1 Voir lettre du 8 février 1762 à d'Argental : « Les Espagnols ne se pressent pas . »

2 Cassandre .

3 C'est-à-dire Ferney pour aller à Versailles .

 

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31/01/2017 | Lien permanent

je serais prêt à payer pour eux pour les tirer de la situation accablante où ils sont

... Bill Gates et autres milliardaires, à travers des fondations caritatives , n'ont fait -sans le savoir je le parierais -, que suivre l'exemple de Voltaire qui ne s'est pas contenté de profiter de sa fortune pour lui seul , mais a su aider les pauvres . Exemple à garder en tête , ce ne fut pas qu'un philosophe, ni qu'un écrivain , il fut homme d'action remarquable .

Il en est aussi encore en France, sans être milliardaires, qui ont de la bonté .

hébergement urgence.png

 http://france3-regions.francetvinfo.fr/basse-normandie/2014/11/28/centre-d-hebergement-d-urgence-un-terrain-trouve-caen-602552.html

 

« A Louis-Gaspard FABRY,
premier syndic, maire et subdélégué à Gex
21è novembre 1759, aux Délices.
Monsieur, autant que je suis sensible à vos attentions obligeantes, autant je suis éloigné de demander à monsieur l'intendant comme une grâce la permission de prêter aux communiers de Ferney l'argent nécessaire pour payer le prêtre qui les ruine 1 Ces communiers, qui sont au nombre de cinq, m'avaient dit qu'ils avaient de monsieur l'intendant permission d'emprunter, et c'est sur cette assurance que je voulais bien leur prêter sans aucun intérêt. Mais il me paraît, monsieur, que monsieur l'intendant a pris un parti beaucoup plus sage, et plus utile pour la paroisse. Il a ordonné que la paroisse entière serait imposée au marc la livre de sa taille, pour payer le curé de Moëns. Il résulte de cet arrangement deux avantages : le premier, que les communes ne seront point obligées d'engager leurs pâturages ; le second, que toute la paroisse aura droit de commune, puisque, ayant également supporté l'impôt, elle aura également part au bénéfice.
Si pourtant, monsieur, d'autres considérations engageaient à ne continuer le droit de commune qu'aux quatre ou cinq personnes qui en sont en possession, alors il faudrait bien qu'elles empruntassent, et en ce cas je serais prêt à payer pour eux pour les tirer de la situation accablante où ils sont. Vous pourriez, monsieur, envoyer cette lettre à monsieur l'intendant, sur laquelle il donnerait ses ordres.
J'ai l'honneur d'être, avec tous les sentiments que je vous dois, monsieur, votre, etc."

 

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28/11/2014 | Lien permanent

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