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Rechercher : Tâchez de vous procurer cet écrit; il n'est pas orthodoxe, mais il est très bien raisonné

Il n'y a que le cœur qui soit inépuisable. Je voudrais bien que les talents fussent comme l'amitié, qu'ils augmentassent

 ... Et cet homme génial a prouvé jusqu'à son dernier souffle sa fidèlité en amitié et la qualité de ses talents .

Si mes talents sont relatifs, avec ce qu'on peut appeler une bonne marge de croissance, mon amitié affectueuse pour Mam'zelle Wagnière se confirme à chaque rencontre , et je la crois bien inépuisable.

 

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« A M. le comte d'ARGENTAL.

Aux Délices, 3 mai [1756]

Thieriot me mande, mon divin ange, que vous avez été content de l'édition de mes sermons, que ma morale vous a plu, que les Notes ont eu votre approbation mais vous saviez l'affront qu'on venait de faire au père de l'Église des sages, à Bayle 1. On venait de le traiter comme le père Berruyer et comme la Christiade; on l'associait à l'évêque de Troyes. On bullait tout, et Ancien et Nouveau Testament, et mandements, et philosophie. Cette capilotade est assez singulière, et le discours de M. Joly peu courtois pour le philosophe de Rotterdam. Mon mauvais ange voulut que, précisément dans ce temps-là, il se soit glissé au bout de mon Petit Carême une note sur Bayle qui devient tout juste la satire d'un jugement que j'ignorais, et du discours éloquent de M. Joly de Fleury, que je n'avais pu deviner. Je n'ai été informé que par les gazettes de l'arrêt contre l'Écriture sainte et contre Bayle. J'ai écrit aussitôt à Thieriot, l'éditeur; je l'ai prié de réformer ma scandaleuse note faite si innocemment. Je ne veux pas être brûlé avec la Bible; à moi n'appartient tant d'honneur. Il est certain qu'il y a deux ou trois petits mots qui doivent déplaire beaucoup à M. Joly de Fleury « Que ceux qui se déchainent contre Bayle apprennent de lui à raisonner et à être modérés » et, à la fin de la note: « C'est qu'ils sont injustes. » Encore une fois, je ne pouvais deviner que des hommes qui raisonnent, qui sont modérés et justes, traitassent Bayle comme ils l'ont fait; mais je ne dois pas le leur dire. Vous venez toujours à mon secours, mon ange; mais en est-il temps? et Thieriot n'a-t-il pas déjà fait imprimer ma bévue? Je vous supplie aussi de ne pas permettre qu'on gâte ce vers
L'empereur ne peut rien sans ses chers électeurs 2.
Le mot de cher est celui dont il se sert en leur écrivant. Ce sont ces mots propres et caractéristiques qui font le mérite d'un vers. Qu'avec ses électeurs est dur et faible. Je voudrais bien n'être ni brûlé ni mutilé.
Je mérite ces grâces de vous, puisque je vous fais faire deux tragédies à la fois sous mes yeux. La première est ce Botoniate, ce Nicéphore, que le conseiller 3 genevois raccommode, la seconde est Alceste, à laquelle votre très-humble servante, ma nièce, travaille tout doucement. Il ne reste plus que moi mais je vous ai déjà dit qu'il me fallait du temps, de la santé, et flatus divinus 4. J'attends le moment de la grâce. Si mon état continue, je serai un juste à qui la grâce aura manqué. Je ne peux d'ailleurs songer à présent qu'à Port-Mahon. Je me flatte que vous apprendrez bientôt la réduction de toute l'île. Ce sera là un beau coup de théâtre, un beau dénoûment; mais, en vérité, il est plus aisé de prendre Minorque que de faire une bonne tragédie à mon âge. Je ne connais plus les acteurs, je suis loin de vous. Les sujets sont épuisés, et moi aussi. Il n'y a que le cœur qui soit inépuisable. Je voudrais bien que les talents fussent comme l'amitié, qu'ils augmentassent avec les années. Adieu mille tendres respects à tous les anges. »

 

2 La Loi naturelle, seconde partie, v. 19, page 378, http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k80005b/f384.tableDesMatieres

3 François Tronchin

4 Souffle divin

 

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03/07/2012 | Lien permanent

lorsqu’il s’agit de faire du bien il est permis d’être imprudent,... mon cœur est fait pour les grandes passions

Un air qui me trotte dans la tête, allez savoir pourquoi, je laisse faire mon subconscient et je vous le transmets : http://www.youtube.com/watch?v=CSzMXRjr-zQ   ou http://www.youtube.com/watch?v=0rlB_q6lJ5A&NR=1 ,et je mets le son à fond . Allez-y ! ça fait bouger entre les deux oreilles !!

 

 

Volti lui aura de nombreuses "pretty woman" et sera un vrai "tombeur" qui vous le voyez sait se mettre à la hauteur de l'interlocutrice . 

Embrassons-nous et jouons !!!

Vont-t-ils finir en se roulant sur un tapis ? Vous le saurez en venant au château de Volti à Ferney ....

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 N'ayant pu trouver une lettre datée du 15 aout, je vous donne celle-ci .

 « Au baron Frédéric Melchior Von Grimm

 

 

                            Je n’avais pas manqué, mon cher prophète, d’écrire à l’impératrice de Russie, car lorsqu’il s’agit de faire du bien il est permis d’être imprudent [elle avait écrit : « …ce livre (La Philosophie de l’histoire) sera infailliblement purifié par le feu à Paris, ce qui lui donnera un lustre de plus. »]. Cette souveraine qui m’a daigné écrire une lettre aussi philosophique que charmante vient de se signaler par deux actions dont  aucune de nos dévotes n’est capable [« Elle a fait présent de quinze mille livres à M. Diderot » pour l’achat en viager se sa bibliothèque, et lui accordera «  cent pistoles chaque année pour les soins qu’il en prendrait », «  et de cinq mille livres à Mme Calas]. Les philosophes français contribuent à sa réputation, et les Welches ne pourront la ternir.

 

Je suspends ma lettre pour aller entendre Mlle Clairon qui va jouer Électre dans la tragédie d’Oreste.

 

J’en viens, j’ai été dans le ciel pendant deux heures. Il y a eu bien des talents en France, il n’y en a eu aucun qui en son genre ait été poussé à cette perfection. Je suis hors de moi. Il est  convenable, il est juste que Mlle Clairon ait des dégoûts, et que Fréron soit honoré et récompensé.

 

                            Ce qui vous étonnera c’est que cette sublime personne n’a été déparée par aucun acteur tant elle les animait tous [Mme Denis et Mme de Florian, ses nièces, ont très bien joué, écrira-t-il à Cideville].   Je suis bien sûr qu’elle n’a jamais fait plus d’impression à Paris que dans ma masure allobroge où j’avais rassemblé environ cent cinquante personnes, la plupart dignes de l’entendre.

 

                            Malgré tous mes transports [dans ces « transports » il composera une Épître à Mlle Clairon si élogieuse qu’il reconnaitra qu’il a « été un peu trop loin…, mais (il a) cru qu’il fallait un tel baume sur les blessures qu’elle avait reçues au Fort-L’Evêque »,  (où elle avait été emprisonnée.], Mlle Clairon ne me fait pas oublier Mme Calas : mon cœur est fait pour les grandes passions. Dans l’instant, je reçois quelques signatures de souscripteurs [comme V* l’écrira à Collini le 4 octobre  « … on fait dans Paris une très belle estampe de la famille des Calas. On a fait une espèce de souscription… Elle vaut un écu de six livres », au profit des Calas. Suite à l’opposition du parlement de Toulouse,- M. David et huit conseillers-,  V* espèrera « que la démarche inattendue du parlement ne servira qu’à augmenter l’empressement du public. »]. J’espère que cette entreprise ne sera pas infructueuse, et je doute que le nombre d’estampes puisse suffire. Je suis aux pieds de M. de Carmontelle ; il a fait une action digne de ses crayons ; vous en faites une digne de votre cœur. Je présente mon respect à ma charmante philosophe [Mme d’Épinay] que je n’oublierai jamais. Puissent tous les Welches devenir Français ! Je vous embrasse avec la plus vive tendresse.

 

Voltaire

Ferney vers le 14 août 1765. »

 

 

 

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Quelques facettes de ce Melchior Grimm : http://images.google.fr/imgres?imgurl=http://web1.radio-f...

 

 

 

 

 

                           

 

 

 

 

 

                           

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Cette santé est un bien dont je n’ai jamais joui, et c’est ce qui me rend la retraite à la campagne absolument nécessair

...

 

« A Pierre-Joseph Thoulier d'Olivet

de l'Académie française, etc.

quartier du Louvre

à Paris

1er avril 1766 à Ferney

Mon cher maître, je ne vous donne point un poisson d’avril quand je vous dis que je vous aimerai tendrement toute ma vie, et que je vous souhaite les années de Nestor, et surtout cette santé inaltérable sans laquelle la vieillesse n’est qu’une longue mort. Cette santé est un bien dont je n’ai jamais joui, et c’est ce qui me rend la retraite à la campagne absolument nécessaire. La réputation est une chimère, et le bien-être est quelque chose de solide.

En vous remerciant de l’Alexandre. Il n’y a personne qui ne voulût pencher le cou avec un si beau surnom. Je vous trouve quelquefois bien sévère avec Racine 1. Ne lui reprochez-vous pas quelquefois d’heureuses licences qui ne sont pas des fautes en poésie ? Il y a dans ce grand homme plus de vers faibles qu’il n’y en a d’incorrects ; mais, malgré tout cela, nous savons, vous et moi, que personne n’a jamais porté l’art de la parole à un plus haut point ni donné plus de charme à la langue française. J’ai souscrit, il y a deux ans, pour une édition qu’on doit faire de ses pièces de théâtre, avec des commentaires 2. J’ignore qui sera assez hardi pour le juger, et assez heureux pour le bien juger. Il n’en est pas de ce grand homme, qui allait toujours en s’élevant, comme de Corneille, qui allait toujours en baissant, ou plutôt en tombant de la chute la plus lourde. Racine a fini par être le premier des poètes dans Athalie, et Corneille a été le dernier dans plus de dix pièces de théâtre, sans qu’il y ait dans ces enfants infortunés ni la plus légère étincelle de génie, ni le moindre vers à retenir ; cela est presque incompréhensible dans l’auteur des beaux morceaux de Cinna, du Cid, de Pompée, de Polyeucte, etc.

Vous avez bien raison de dire qu’il y a moins de fautes dans Racine que dans nos meilleurs écrivains en prose . Les belles oraisons funèbres de Bossuet en sont pleines ; mais, en vérité, ces fautes sont des beautés, quand on les compare à la plupart des pièces d’éloquence d’aujourd’hui. Vous savez bien que Louis Racine, cité par vous quelquefois, a frappé souvent des vers sur l’enclume de Jean, son père . Pourquoi donc a-t-il si peu de réputation ? C’est qu’il manque d’imagination et de variété ; il n’y a rien chez lui de piquant : il n’a pas sacrifié aux Grâces ; il n’a sacrifié qu’à saint Prosper 3, et, quoiqu’il tourne bien ses vers,

On lit peu ces auteurs nés pour nous ennuyer,
Qui toujours sur un ton semblent psalmodier.4

Vous voyez que j’ai avec vous le cœur sur les lèvres ; voilà cette franchise parisienne que vous avez louée, ce me semble, et qui doit plaire à la franchise franc-comtoise. C’est une consolation pour moi de m’entretenir aussi librement avec vous. J’ai eu besoin depuis quelque temps de me remettre à relire vos Tusculanes 5 et le De Natura deorum, pour me confirmer dans l’opinion où je suis que jamais philosophe, ancien et moderne, n’a mieux parlé que Cicéron. J’aime bien mieux ces ouvrages-là que ses Philippiques, qui l’ont fait tuer à l’âge de soixante-trois ans.

Adieu ; vivez heureux et longtemps, mon cher maître, et souvenez-vous du mot de votre ami Marcus Tullius : Non est vetula quæ credat.6, etc. »

1Voir lettre du même jour à d'Argental : http://voltaireathome.hautetfort.com/archive/2021/07/05/beaucoup-d-artistes-et-d-ouvriers-des-fils-de-marchands-d-av-6325470.html

. L'Alexandre est-il celui de la pièce de Racine ? Sans la lettre de l'abbé d'Olivet, cette allusion n'a pu être éclaircie .

3 Dans la mesure où Louis Racine fait, dans son poème de La Grâce, une place aux controverses théologiques de Saint Augustin, saint Prosper et autres docteurs de l’Église . « De l'illustre Prosper j'ose suivre les pas …. » : https://fr.wikisource.org/wiki/La_Gr%C3%A2ce/Chant_I

4 Art poétique, I, 73-74, de Boileau : http://wattandedison.com/Nicolas_Boileau1.pdf

6 Il n'y a pas toujours une vielle pour croire [...] . Ce membre de phrase n'est pas retrouvé chez Cicéron, mais on ne dispose pas d'une concordance complète des œuvres de cet auteur .

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07/07/2021 | Lien permanent

Le Tout est bien et l'optimisme en ont dans l'aile

... Place au réalisme des urnes !

 

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 http://www.guilimaux.com/article-jour-j-aux-urnes-c...

 

« A M. DUPONT,

AVOCAT.

Aux Délices, 2 décembre [1755]

Mon cher ami, on ne parle plus que de tremblements de terre; on s'imagine à Genève que Lyon est englouti, parce que le courrier des lettres manqua hier. S'il n'y a point eu de tremblement à Strasbourg et à Colmar, je vous prie de me faire payer de Schœpflin 1. C'est un mauvais plaisant; je vous jure que je n'ai pas entendu parler de lui; il est juste qu'il entende parler de vous, à moins qu'il n'ait payé à M. Turckeim de Strasbourg. Mais M. Turckeim ne m'a point écrit. Vraiment oui, Jeanne d'Arc est imprimée, elle est partout. La pauvre diablesse est horriblement défigurée. Les Anglais, les Chapelain 2, les libraires, et moi, nous avons bien maltraité Jeanne. On prend fort bien la chose à Paris et en Suisse, mais les faquins de libraires ont très-mal pris leur temps. Ce n'était pas le temps de rire, quand la moitié d'un royaume est engloutie sous la terre, et que chacun tremble dans son lit. Le Tout est bien et l'optimisme en ont dans l'aile. Je présente mes respects à M. et à Mme de Klinglin.

 

Comment se porte Mme Dupont? Ma nièce et moi nous sommes à vous.

 

V. »

 

 

2 Caux de Cappeval, qui donna, en 1772, une traduction en vers latins de la Henriade, avait proposé par souscription, en 1757, une nouvelle édition de la Pucelle de Chapelain. Cette nouvelle édition, qui n'a point été faite, eut compris les vingt-quatre chants dont les douze derniers sont encore manuscrits.

Les éditions de la Pucelle de Chapelain en quinze, dix-huit et vingt chants, sous les dates de 1755,1756, 1757, 1762, dans le Catalogue La Vallière (2e partie), n°' 15831- 36, sont des éditions du poème de Voltaire. Cette fausse indication a passé dans quelques ouvrages.

 

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22/04/2012 | Lien permanent

Conosco ben' la voce della natura / Je connais bien la voix de la nature

...

 

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Souvenir

 

Mis en ligne le 19/11/2020 pour le 24/9/2015

 

 

« Au marquis Francesco Albergati Capacelli 1

A Ferney 24 septembre [1760]

Degnate vi moi caro signore di far inirizzare la mia riposta al pilar della natura 2. Non sono sorpreso che il signor don Marzio 3 sia un po maledico . J miei picioli versi non sono eroichi, ma sono la sincera espressione de' miei sentimenti . Conosco ben' la voce della natura . Il valente Goldoni m'a imparato a sentir la .

E capitato al fine il Shaftdburi ? Avete scritto al banchiere Bianchi e Balestrero a Milano ?4 Tout m'avertit monsieur que nous sommes trop loin l'un de l'autre, mais il me semble que mon coeur est auprès du vôtre .

V. »

1 L’édition Cayrol ne donne pas correctement la date .

3 Cayrol donne cette note : « Le manuscrit porte cette note : « Carattere del maldicente nella Bottega del café del signor Goldoni . Cosi il signor di Voltaire chiama egli un certo tale che aveva disprezzato i versi sui in lode .» (Traduction : Caractère du médisant dans la Boutique du café du sieur Goldoni . C'est ainsi que le sieur de Voltaire appelle un homme qui avait méprisé les vers qu'il avait composé à sa louange .

Mais l'autographe ne comporte pas cette note .)

4 « Daignez mon cher monsieur, faire adresser ma réponse au peintre de la nature . Je ne suis pas surpris que le sieur Marzio soit un peu médisant . Mes petits vers ne sont pas héroïques, mais ils sont l'expression sincère de mes sentiments . Je connais bien la voix de la nature . L'excellent Goldoni m'a appris à la sentir . Le Shaftsbury est-il parvenu à son terme ? Avez-vous écrit aux banquiers Bianchi et Balestro à Milan ? »

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24/09/2015 | Lien permanent

mon malade ira chez lui dans un carrosse bien fermé

... Qu'il aura choisi au Salon de l'Auto de Genève où le choix de la carrosserie est plus important que celui du moteur , accessoirement le charme de l'hôtesse n'est cependant pas négligeable pour l'homo automobilis à la carte gold ou platine . Rien à dire, ça fait marcher le commerce !

Je ne mets pas d'illustration automobile pour ne pas faire de pub, n'ayant aucune chance de me voir offrir, en récompense, le moindre de ces engins qui nous reviennent si cher . 

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« A Théodore Tronchin

Monsieur Tronchin mon malade ira chez lui dans un carrosse bien fermé, il fera bassiner son lit en arrivant, et prendra des vulnéraires 1 infusées dans de l'eau bouillante, une tasse ou deux, excitera une transpiration douce et égale, prendra un bouillon de veau et de poulet quand il sentira un peu de faim et pourra prendre un peu de quinquina avant son premier repas .

Voltaire son ancien . 

10 février [1759]»

1 La vulnéraire est une légumineuse à fleurs jaunes employées pour soigner les plaies récentes ; mais le Dictionnaire économique de Nicolas Chomel (1732) donne aussi une recette d'infusion vulnéraire faite des mêmes plantes que celles qu'il recommande pour les cataplasmes .

 

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06/03/2014 | Lien permanent

Soyez heureuse, souvenez-vous-en bien, n'y manquez pas

 Voilà des voeux que je fais miens à l'égard de Mam'zelle Wagnière qui le mérite bien , plutôt dix fois qu'une .

 

 

 

« A Charlotte-Sophie von Altenburg, comtesse Bentinck

Aux Délices 3 octobre [1758]

L'oncle et les nièces sont à vos pieds, madame. Nous vous regrettons à chaque instant . Notre consolation est de parler de vous . Nous nous intéresserons toute notre vie à tous les évènements de la vôtre . Si j'avais un peu de santé et moins d'affaires, je viendrais vous faire ma cour avant que vous quittiez votre taudis de Montriond . Mme la marquise de Gentil vient habiter aujourd'hui cette petite chambre où vous avez si peu dormi, mais, madame, qui vous remplacera jamais ?

Ne croyez point du tout que la cour de France ait signifié à vos Autrichiens son impuissance et son abandon . Nous sommes fiers et fidèles, ce qu'on vous mande n'est ni vrai ni même vraisemblable . Nous pouvons être battus ; mais on ne manquera pas à Marie-Thérèse 1.

La révolution de Suède est bien plus probable, mais heureusement elle ne se confirme pas . Il n'y a rien de vrai que mon tendre et respectueux attachement pour vous .

V.

Si vous voulez cacheter cette lettre incluse avec une tête, vous la ferez mettre à la poste où et quand il vous plaira . Je vous demande bien pardon .

Adieu, madame, adieu, vous me rendez les yeux humides .

Soyez heureuse, souvenez-vous-en bien, n'y manquez pas . »

1 A savoir que la France restera fidèle à ses engagements envers la cour d'Autriche . Le jour même où V* écrivait cette lettre, la comtesse Bentinck écrivait de son côté de Montriond à Haller : « M. de Voltaire me paraît persuadé que la guerre en général durera encore cinq ou six bonnes années. »

 

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C'est bien . Je ne souhaite rien de plus .

 ... Ce que je me dis parfois, peu souvent, mais n'allez pas me déclarer insatisfait chronique . Ne rien souhaiter de plus n'est-ce pas ne plus vouloir évoluer, s'améliorer, se bonifier tant soit peu ( comme le vin de Voltaire ) ?

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 Si proches et si lointaines

 

 

«A  Antoine-Jean-Gabriel Le Bault

conseiller au Parlement à Dijon

Aux Délices près de Genève 3 juillet [1757]

Je vous demandais monsieur, avec humilité deux cents ceps de vigne sentant parfaitement combien ma terre maudite, mon vigneron et moi, nous sommes indignes d'une telle faveur . Vous daignez m'en faire parvenir davantage .

Dii melius fecere, bene est, nihil amplius opto .1

Je ne prétends pas faire cent bouteilles de vin d'un bourguignon allobroge . Je ne veux que plaisanter avec mon terrain calviniste . Le terrain païen des Hottentots est un peu plus béni de Dieu, c'est là que les vignes de Bourgogne se perfectionnent, mais nous ne sommes pas dans notre Allobrogie au trente quatrième degré de latitude comme le cap de Bonne Espérance . Puisque vous avez, monsieur, la condescendance de vous prêter à mes fantaisies j'attendrai vos bienfaits mais vous voudrez bien que je vous supplie de permettre que je paye les ceps et la peine de ceux qui les auront déplantés . Il est bien doux de s'occuper à ces amusements tandis qu'on s'égorge sur terre et sur mer , que l'Allemagne s'épuise de sang et la France d'argent .

Je présente mes respects à Mme Le Bault et j'ai l'honneur d'être avec les mêmes sentiments,

monsieur

votre très humble et très obéissant serviteur.

V. »

1 Horace : Satires II, vi, 4 : Les dieux ont mieux fait les choses . C'est bien . Je ne souhaite rien de plus .

 

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17/11/2012 | Lien permanent

Le docteur pense que je me porte bien parce que je ne suis pas mort

... Et pour confirmer son avis, je me garde bien d'aller le consulter ; nous nous en trouvons bien tous deux, lui n'ayant rien à découvrir, moi restant le meilleur gardien de ma carcasse .

Dr Knock disait que "tout homme sain est un malde qui s'ignore", et moi je dis que tout malade est un homme sain qui a eu l'imprudence de voir un médecin .

 

malade sain.jpg

 

« A François Tronchin

conseiller d’État [à Genève]

[novembre – décembre 1757]

M. de Boisy 1 m'a gratifié d'arbres de quarante pieds de haut . Cela devient mon cher ami un de vos immeubles . C'est à vous à partager le reconnaissance . Je vous supplie de lui faire comprendre que je ne suis point un ingrat .

J'apprends qu'il est à Genève . Vous savez que je ne sors jamais, que je passe ma vie dans les souffrances et en robe de chambre . Le docteur pense que je me porte bien parce que je ne suis pas mort . Il se trompe beaucoup . Je suis sur la roue au moment que je vous écris . Je vous demande infiniment de me justifier auprès de M. de Boisy .

Pour Mme d'Epinay elle doit bien savoir que ce n'est pas de bon gré que je ne suis pas tous les jours à ses pieds. »

1 Isaac de Budé, seigneur de Boisy : http://gw5.geneanet.org/rossellat?lang=fr;iz=18662;p=isaac;n=de+bude;oc=1

V* avait parlé le 4 janvier 1756 (lettre à François Tronchin) de Bernard de Boisy (1676-17 avril 1756) seigneur de Fernex, fils de Guillaume de Budé, seigneur de Boisy (1643-1729) .

 

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07/02/2013 | Lien permanent

Je voudrais bien que mes frères lussent la lettre ci-jointe

... En ce jour des résultats de l'épreuve de français du bac (et non pas le bac de français ) : combien de nos ados ont eu l'audace ou le savoir nécessaire pour utiliser l'imparfait du subjonctif ne serait-ce qu'une fois dans l'année écoulée ? Aucun ! ça ne m'étonne pas . S'il en est un , qu'il le dise haut et fort .

 Encore eût-il fallu que nous le sussions ...

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 Et combien de prof's n'ont pas spontanément la bonne réponse ?

 

 

« A Nicolas-Claude Thieriot

et à

Etienne-Noël Damilaville

[7 août 1761]

Je voudrais bien que mes frères lussent la lettre ci-jointe à Mlle Clairon 1, et qu'ensuite ils la lui envoyassent cachetée . Voici un mauvais temps pour les souscriptions de Corneille, et pour les pièces nouvelles . N'est-on pas consterné ? Les Parisiens seraient-ils assez heureux pour ne pas sentir leurs maux ?

J'attends les Recherches sur les théâtres de France 2. Je me flatte que frère Thieriot ne m'abandonnera pas dans mon besoin . »

 

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08/07/2016 | Lien permanent

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