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Rechercher : Tâchez de vous procurer cet écrit; il n'est pas orthodoxe, mais il est très bien raisonné

la grande dévotion dans laquelle vous aviez donné ne vous permettait plus que de penser à votre salut

 

Ce jour, c'est Volti qui reçoit du courrier , qu'il n'a dû recevoir qu'à Lyon .

 

rosaire.gif

 

Décodage :

NP= Nouvelle Partie (juste après Game over ! )

JVM = Je veux manger, notez le bien, répété dix fois de suite

GP = rien à voir avec la F1, bien que le chef romain roule en papamobile

SA = j'hésite entre San Antonio père et fils,  et Société Anonyme ; Dieu reconnaitra les siens  !

Et maintenant, priez en toute connaissance de cause, si vous pouvez ...

 

 

« De l 'abbé de Prades 1

à

M. de Voltaire

 

Le 14 novembre [1754]

 

Le roi 2 a reçu, monsieur, la lettre que vous avez eu l’honneur de lui écrire . Sa Majesté m'a ordonné de vous répondre que vous vous seriez adressé à elle avec raison pour lui demander un passe-port, si vous aviez dû venir dans quelque ville de ses États ; et qu'au reste Montpellier 3 étant situé dans un pays libre, tout le monde pouvait y aller lorsqu'il n'y avait aucun empêchement particulier . Le roi croyait que les conférences que vous avez eues avec dom Calmet à Sénones vous avaient fait oublier la vieille affaire dont vous lui parlez encore, et que la grande dévotion dans laquelle vous aviez donné ne vous permettait plus que de penser à votre salut . M. de Maupertuis va à la messe, mais il n'a point de crucifix pendu à sa ceinture, et sa dévotion ne fait pas de bruit dans le monde .

 

En exécutant les ordres du roi, permettez-moi de vous renouveler les sentiments de la considération infinie avec laquelle j'ai l'honneur d'être, monsieur, etc . »

 

1 Cette lettre est extraite des archives du Cabinet de Berlin et figure dans les Oeuvres de Frédéric le Grand , tome XXIII, page 6, éd. 1753 , Berlin .

2 Frédéric II, chez qui l'abbé de Prades est lecteur du roi depuis 1752 .

3 Le 31 décembre 1754, Frédéric écrira à milord Maréchal : « Plus de Voltaire , mon cher milord . Ce fou est allé à Avignon, où ma soeur l'a mandé ; je crains fort qu'elle ne s'en repente bientôt . »

V* n'alla ni à Montpellier, ni à Avignon, mais seulement à Lyon, d'où il écrira le 20 dévembre 1754 à d'Argental : « J'ai été plus accueilli et mieux traité que la margrave de Baireuth, qui est encore à Lyon. »

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14/10/2011 | Lien permanent

il n'y a jamais eu d'itimadoulet dont le ministre ait été plus couvert de gloire

Ne pas confondre avec le timide à boulet ou l'humide taboulé !

  http://www.guichetdusavoir.org/ipb/index.php?act=ST&f=2&t=14374

Moi aussi, je fais valoir mon droit à la liberté et l'indépendance vis-à-vis du pouvoir ( comme l'affirment certains séides effectifs ) en choisissant ce titre qui ne doit rien à l'actualité française, ou alors ça m'a échappé et je vous prie de ne pas m'en excuser.

Séides ! j'ai dit "séides", comme c'est ... Encore une fois mon inconscient qui jappe et me rappelle ce personnage du Mahomet de Volti . Je vous invite à (re)lire cette pièce .

http://www.areopage.net/Textes/Mahomet.htm

 Petit détail, comme je m'amuse parfois à faire des recherches farfelues sur Deezer : Mahomet : 0 / Jésus : 438 !

Sans commentaire !

http://www.deezer.com/listen-4711201

 

 

d'Argenson marc pierre de voyer comte.jpg

 

 

 

 

« A Marc-Pierre de Voyer, comte d'Argenson

A Paris le 4 de la pleine lune [juillet 1747]



 

L'ange Jesrad, a porté jusqu'à Memnon [=Memnon, histoire orientale, première version de Zadig, publiée en 1747 ; V* écrira plus tard un autre comte nommé Memnon], la nouvelle de vos brillants succès [bataille de Lawfeld le 2 jullet], et Babylone avoue qu'il n'y a jamais eu d'itimadoulet dont le ministre ait été plus couvert de gloire. Vous êtes digne de conduire le cheval sacré des rois et la chienne favorite de la reine [allusion à des épisodes de Memnon-Zadig]. Je brûlais du désir de baiser la crotte de votre sublime tente et de boire du vin de Chiraz à vos divins banquets. Orosmade n'a pas permis que j'aie joui de cette consolation, et je suis demeuré enseveli dans l'ombre loin des rayons brillants de votre prospérité. Je lève les mains vers le puissant Orosmade, je le prie de faire longtemps marcher devant vous l'ange exterminateur et de vous ramener par des chemins tout couverts de palmes.



 

Cependant, très magnifique seigneur, permettriez_vous qu'on adressât à votre sublime tente un gros paquet que Memnon vous enverrait du séjour humide des Bataves ? Je sais que vous pourriez bien l'aller chercher vous-même en personne, mais comme ce paquet pourrait bien arriver aux pieds de Votre Grandeur avant que vous fussiez dans Amsterdam, je vous demanderai la permission de vous le faire adresser par M. Chiquet dans la ville où vous aurez porté vos armes triomphantes, et vous pourriez ordonner que ce paquet fut porté jusqu'à la ville impériale de Paris parmi les immenses bagages de Votre Grandeur. Je lui demande très humblement pardon d'interrompre ses moments consacrés à la victoire par des importunités si indignes d'elle. Mais Memnon n'ayant sur la terre de confident que vous, n'aura que vous pour protecteur, et il attend vos ordres très gracieux.



 

V. »

 

"...ordres très gracieux" ? en tout cas, venant d'un homme fastueux :

http://fr.wikipedia.org/wiki/Marc-Pierre_de_Voyer_de_Paulmy_d'Argenson



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on va créer un nouvel impôt pour avoir de quoi acheter des dentelles et des étoffes pour la demoiselle

 

 

 


« A Marguerite-Madeleine du Moutier, marquise de Bernières

A Versailles ce lundi à onze heures [28 mai 1725]

Hier à dix heures et demie le roi déclara qu’il épousait la princesse de Pologne,[27 mai, ce qui permet de dater la lettre] et en parut très content ; il donna son pied à baiser à M. d’Epernon et son cul à M. de Maurepas, et reçut les compliments de toute sa cour qu’il mouille tous les jours à la chasse par la pluie la plus horrible. Il va partir dans le moment pour Rambouillet, et épousera Mlle Lesinzka à Chantilly. Tout le monde ici fait sa cour à Mme de Bézeval [née Catherine de Bielenska, mère de Pierre de Bésenval qui écrira des nouvelles, des Mémoires et en temps que commandant des troupes à Paris, n’enpêchera pas la prise de la Bastille le 14 juillet 1789] qui est un peu parente de la reine. Cette dame qui a de l’esprit reçoit avec beaucoup de modestie les marques de bassesse qu’on lui donne. Je la vis hier chez M. le maréchal de Villars, on lui demanda à quel degré elle était parente de la reine, elle répondit que les reines n’avaient point de parents. Les noces de Louis XV font tort au pauvre Voltaire, on ne parle de payer aucune pension [il a une pension de 2000 livres], ni même de les conserver. Mais en récompense on va créer un  nouvel impôt pour avoir de quoi acheter des dentelles et des étoffes pour la demoiselle Lesinzka. Ceci ressemble au mariage du soleil qui faisait murmurer les grenouilles [fable de La Fontaine :  « le soleil et les grenouilles. »]. Il n’y a que trois jours que je suis à Versailles et je voudrais déjà en être dehors. La Rivière-Bourdet [résidence du marquis en Normandie] me plaira plus que Trianon et Marly, et je ne veux dorénavant d’autre cour que la vôtre. Mandez-moi des nouvelles de votre santé. Digérez-vous bien, allez-vous souvent aux spectacles, avez-vous fait dire à Dufresne et à la Couvreur [Adrienne Lecouvreur] de jouer Mariamne,[échec de la première version en mars 1724 ; remaniée, devenue Hérode et Mariamne, elle eut du succès dès la première représentation du 10 avril 1725 et par la suite, à la cour et à la ville ; la cour y reconnaissait ses conflits élevés à la tragédie] . l’abbé Desfontaines est-il en liberté [cf. lettre du 29 mai à d‘Ombreval], Thiriot est-il toujours bien sémilllant ? Mes respects à M. de Bernières, et conservez-moi toujours votre amitié don[t] je fais plus de cas que de m[a] pension et de ceux qui la don[nent]. »

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28/05/2010 | Lien permanent

les vers latins de quelques gens de l'Académie française, chose dont je suis peu curieux

Lettre, qui comme toutes celles qui sont antérieures au 11 juin 2010 et postérieures au 21 avril , est une édition de rattrappage permise par les possibilités de mise en ligne différée de Hautetfort.

 

 

« A Jan van Duren

Libraire à La Haye


A Bruxelles, rue de la Grosse-Tour, 1er juin 1740


Vous m'avez envoyé, monsieur, les vers latins de quelques gens de l'Académie française, [Poetarum ex Academia gallica qui latine aut graece scriptserunt carmina, 1738] chose dont je suis peu curieux, et vous ne m'avez point envoyé la Chimie de Stahl, dont j'ai un très grand besoin. Je vous prie instamment de me la faire tenir par la même voie que vous avez prise pour le premier ballot.


J'ai en main un manuscrit singulier composé par un des hommes les plus considérables de l'Europe [Frédéric] : c'est une espèce de réfutation du Prince de Machiavel, chapitre par chapitre. L'ouvrage est nourri de faits intéressants et de réflexions hardies qui piquent la curiosité du lecteur et qui font le profit du libraire. Je suis chargé d'y retoucher quelque petite chose, et de le faire imprimer. J'enverrais l'exemplaire que j'ai entre les mains, à condition que ou vous le ferez copier à Bruxelles, ou vous le ferez copier,[texte de l'édition originale faite sur ordre de V* et comportant cette faute ; faut-il lire « ...ou vous le ferez copier à La Haye »?] et que vous me renverrez mon manuscrit ; j'y joindrais une préface et ne demanderais d'autre condition que de le bien imprimer, et d'en envoyer deux douzaines d'exemplaires magnifiquement reliés en maroquin à la cour d'Allemagne qui vous serait indiquée ; vous m'en ferez aussi tenir deux douzaines en veau. Mais je voudrais que le Machiavel, soit en italien, soit en français, fût imprimé à côté de la réfutation, le tout en beaux caractères, et avec grande marge.


J'apprends dans le moment qu'il y a trois petits livres imprimés contre le Prince de Machiavel. Le premier est l'Anti-machiavel ; le second, Discours d'Etat contre Machiavel ; le troisième, Fragments contre Machiavel.[le premier, non -identifié, le second, le Discours sur les moyens de bien gouverner et maintenir en bonne paix un royaume ... contre Nicolas Machiavel d'Innocent Gentillet, 1576, le troisième Fragments de l'examen du prince de Machiavel où il est traité des confidents, ministres ... de Didier Hérauld, 1622]


Il s'agirait à présent, Monsieur, de chercher ces trois livrets, et si vous pouvez les trouver ayez la bonté de me les faire tenir ; vous pouvez trouver des occasions ; en tout cas la barque s'en chargera. Si ces brochures ne se trouvent point, on s'en passera aisément. Je ne crois pas que l'ouvrage dont je suis chargé ait besoin de ces petits secours.


Je suis, Monsieur, votre très humble et très obéissant serviteur.


Voltaire.


A Bruxelles ce »

 

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01/06/2010 | Lien permanent

Je ne sais, Monsieur, si après avoir déclaré la guerre à l'Angleterre , je pourrai faire ma paix avec elle

D'après Nino, c'est le roi d'Angleterre qui a commencé :  http://www.deezer.com/listen-2456530

Arm(é)e spéciale : http://www.deezer.com/listen-289350

au 31 du mois d aout.jpg

 

Et ça va mal finir pour eux : http://www.deezer.com/listen-294544

 

 Et dire qu'avec des hommes comme ce doux et fort Bourvil, il n'y aurait pas de guerres : http://www.deezer.com/listen-3377095

 

http://www.buffon.cnrs.fr/correspondance/corr_buffon_affi...  : homme avec qui il fallait compter, ce Jean de Vaines .

 

 « A Jean de Vaines

 

4è septembre 1776

 

Je ne sais, Monsieur, si après avoir déclaré la guerre à l'Angleterre [i], je pourrai faire ma paix avec elle. Je n'ai point de Canada à lui donner, ni de Compagnie des Indes à lui sacrifier ; mais je ne lui demanderai pas pardon d'avoir soutenu les beautés de Corneille et de Racine contre Gilles et Pierrot . Et je ne crois pas que l'ambassadeur d'Angleterre demande au roi de France la suppression de ma déclaration de guerre.

 

Je n'ai pu encore trouver à Genève le petit Commentaire historique [ii] dont vous me parlez. Il a été imprimé à Lausanne, et je crois que c'est Panckoucke qui en a toute l'édition. Je crois pourtant que j'en pourrai trouver incessamment.

 

Je suis actuellement bien malade et je ne sors pas de mon lit.

 

Permettez moi de mettre sous votre enveloppe un petit mot pour M. d'Alembert.

 

Je vous supplie aussi de bien vouloir faire parvenir ce paquet au s[ieu]r Moureau libraire, quai de Gesvres. »

i Allusion à sa Lettre à l'Académie contre Le Tourneur, panégyriste de Shakespeare ; cf. lettres des 19 juillet, 30 juillet et 27 août à d'Argental et 13 août à d'Alembert.

ii Commentaire historique sur les oeuvres de l'auteur de la Henriade que V* présente à Richelieu : « ... fait par un homme sage, d'après toutes les pièces justificatives qui sont encore entre ses mains ». On l'attribue souvent à Jean-Louis Wagnière (secrétaire de V*), dirigé par V* lui-même.

Moultou, le 4 novembre, dit : « ... l'ouvrage est de M. de Morsan » , (frère de Mme de Sauvigny qui a vécu quelques annnées à Ferney), mais dont « le patron lui a fourni ... les anecdotes et le style... »

 

 http://www.deezer.com/listen-1041132 : un France - Angleterre mémorable !

Fin de programme : http://www.deezer.com/listen-302312

 

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04/09/2010 | Lien permanent

j'ai pris mon pli. Eh ! vieux fou, prends en un autre

http://www.youtube.com/watch?v=nMxKMIC__jo

http://www.youtube.com/watch?v=3lE0Y1xz9C0&feature=re...

http://www.youtube.com/watch?v=g2MH6Pc-emI&feature=re... : j'ignorais tout de ce dernier titre !

 

http://www.youtube.com/watch?v=Ki_K-gcnH4k&feature=re... : relatif au XXème siècle !


Et dédicace spéciale à Johnny (quoique réfugié politique en Suisse !) et consorts, comme quelques sportifs qui gagnent ce que la décence ne me permet pas d'imprimer ici :

http://www.youtube.com/watch?v=03r3S2Rz16w&feature=re...

 

 

 

 

« Au cardinal François-Joachim de Pierre de Bernis


21 juillet [1762] aux Délices


Lisez cela, Monseigneur ,[les Pièces originales ? ; cf. lettre du 5 juillet à d'Argental] je vous en conjure, et voyez s'il est possible que les Calas soient coupables . L'affaire commence à étonner et a attendrir Paris, et peut-être s'en tiendra-t-on là. Il y a d'horribles malheurs qu'on plaint un moment, et qu'on oublie ensuite. Cette aventure s'est passée dans votre province [Bernis, né dans le Vivarais deviendra archevêque d'Albi]. Votre Éminence s'y intéressera plus qu'un autre . Je peux vous répondre que tous les faits sont vrais. Leur singularité mérite d'être mise sous vos yeux.



Cette tragédie ne m'empêche pas de faire à Cassandre toutes les corrections que vous m'avez bien voulu indiquer. Malheur à qui ne se corrige pas, soi, et ses œuvres. En relisant une tragédie de Mariamne que j'avais faite il y a quelque quarante ans [Mariamne créée le 6 mars 1724, sera donnée sous le nom d'Hérode et Mariamne le 10 avril 1725 ; elle est issue d'Artémire créée le 15 février 1720, ébauche de la future Mariamne], je l'ai trouvée plate et le sujet beau. Je l'ai entièrement changée . Il faut se corriger eût-on quatre-vingts ans. Je n'aime point les vieillards qui disent : j'ai pris mon pli. Eh ! Vieux fou, prends en un autre, rabote tes vers si tu en as fait, et ton humeur si tu en as. Combattons contre nous-même jusqu'au dernier moment. Chaque victoire est douce. Que vous êtes heureux Monseigneur ! Vous êtes encore plus jeune et vous n'avez point à combattre [Bernis a quarante sept ans et est en disgrâce].

Natales grate numeras ? Ignoscis amicis ?

[comptes-tu sans chagrin tes anniversaires , pardonnes-tu a tes amis?]



E per fine baccio il limbo della sua sacra porpora.



V. »

 

 

Dédicace à un président qui casse le thermomètre quand la France a de la fièvre, -traduire qui "lourde" un préfet-, quand il met en application sa politique du changement. Que ne se change-t-il  lui-même ?

"Combattons contre nous-même"...

Pas cap' !!

http://www.youtube.com/watch?v=PAwUspkm_xE&feature=re...

On dit bien "changement d'herbage rejouit les veaux " ?!

 

 









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21/07/2010 | Lien permanent

Vous avez entendu parler peut-être d'un bon huguenot que le parlement de Toulouse a fait rouer pour avoir étranglé son f

 

calas.jpg

 

Je suis un affeux iconoclaste .

Dans la famille Calas, après le fils et le père, je veux la mère .

Et oui ! que dit  La Cal(l)as dans tout ça ?

Taisons-nous et écoutons :  http://www.deezer.com/listen-3347360

C'est quand même plus prenant que les "Mille colombes" de Mimi Coupe -au-Bol !

 

 

 

« A Antoine-Jean-Gabriel Le Bault

Conseiller du Parlement à Dijon 1

 

22è mars 1762, à Ferney

 

Je crois, Monsieur, que les voyageurs que vous avez eu la bonté de m'adresser 2 auront été un peu étonnés de la cohue qu'ils trouvèrent dans un ermitage qui devrait être consacré au repos . Nous leur donnâmes la comédie et le bal 3, mais monsieur votre parent eut bien de la peine à trouver un lit . Ils furent si effarouchés de notre désordre que je n'ai plus entendu parler d'eux . J'en suis très fâché . Votre parent, Monsieur, me parut infiniment aimable, dans la presse ; et j'entrevis que dans la société il doit être de la meilleure compagnie du monde .

 

Vous ne voulez donc pas que je boive du vin de Mme Le Bault . Vous m'avez abandonné, vous ne me jugez ni ne m'abreuvez . Je n'ai plus, je crois, de procès avec M. le président De Brosses 4, mais aussi je n'ai plus de son vin de Tournay . J'ai abandonné le tout à un fermier pour éviter toute noise .

 

Vous avez entendu parler peut-être d'un bon huguenot que le parlement de Toulouse a fait rouer pour avoir étranglé son fils 5. Cependant ce saint réformé croyait avoir fait une bonne action, attendu que son fils voulait se faire catholique, et que c'était prévenir une apostasie . Il avait immolé son fils à Dieu, et pensait être fort supérieur à Abraham, car Abraham n'avait fait qu'obéir, mais notre calviniste avait pendu son fils de son propre mouvement, et pour l'acquit de sa conscience . Nous ne valons pas grand chose, mais les huguenots sont pires que nous, et de plus ils déclament contre la comédie .

 

J'ai l'honneur d'être avec bien du respect,

Monsieur

votre très humble et très obéissant serviteur

 

Voltaire »

 

 

1 Antoine-Jean-Gabriel Lebault, reçu conseiller au Parlement de Dijon, le 28 avril 1728, mort en 1778.

2 Le même jour , il demande au président Ruffey si le visiteur n'était pas un M. de Vivey,conseiller, peut-être au parlement de Dijon .

3 Sur cette fête donnée le 7 mars, voir lettre du 8 aux d'Argental : http://voltaireathome.hautetfort.com/archive/2010/03/08/1.html

4 Sur ce procès pour « douze moules de bois » voir lettre à Fyot de La Marche du 4 novembre 1761 : http://voltaireathome.hautetfort.com/archive/2010/11/04/je-voudrais-vous-entendre-dans-ce-beau-jour-ou-vous-prononce.html

5C'est la toute première mention de Calas dans sa correspondance .

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22/03/2011 | Lien permanent

Celui qui vous doit l’air qu’il respire ici ne doit déplaire à personne

Volti ruera dans les brancards plus tard (1758), heureusement , en faisant sauter ce baillon de rigueur calviniste .

Encore un barbu !!!

 

Calvin_gd.jpg

 

 

 

 

 

 

 

 

Calvin doit faire le ventilateur en se retournant dans sa tombe à la vue du Genève du XXIème siècle, Sodome et Gomorrhe : luxe (éhonté), calme (policé) et volupté (tarifée) !!! 

 

orphelin chine lekain.jpg
Lekain en Gengis Khan : impressssssionnnnnant !?

 

« A  François Tronchin, Conseiller d’État

 

 

                            Vous ne m’avez rien fait dire, mon cher séducteur. Monsieur votre frère le prêtre [Louis Tronchin] m’avait promis de dire à la Vénérable Compagnie [compagnie des pasteurs réunie en consistoire] que je suis son très humble valet. Je me flatte qu’il s’en souviendra. Celui qui vous doit l’air qu’il respire ici ne doit déplaire à personne. Je  veux bien que vos ministres aillent à l’opéra-comique [ le consistoire protesta contre l’autorisation accordée à des chanteurs italiens de représenter un opéra, et retira sa plainte quand on lui eut dit qu’il s’agissait de concerts], mais je ne veux pas qu’on représente dans ma maison devant dix personnes une pièce pleine de morale et de vertu  si cela leur déplait.

 [ L’Orphelin de la Chine ; Louis Tronchin écrivit à V* les 14 et 18 août que « ces sortes d’amusements sont prohibés » et « qu’à présent qu’il est informé, il se gardera bien d’y contrevenir » ; le 17 août V* et Mme Denis écrivent à Collini qu’ils croient qu’ils ne joueront pas et que « les Cramer sont désespérés ».]

 

 

                            Nous vous embrassons tendrement. Vous devriez venir diner ici avec M. le Résident.

 

 

                            Voltaire

                            10 août 1755. »

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10/08/2009 | Lien permanent

La manie qu’on a aujourd’hui de le dénigrer

Spleen !

http://www.youtube.com/watch?v=uE7HbF_L8x0&feature=re...

 

Espoir !

http://www.youtube.com/watch?v=XS44eVVOAQI

 

Désespoir !!

mur jérusalem.jpg

Pourquoi ce mur ?

 

Rien à voir avec la lettre de Volti de ce jour . Juste le reflet d'un malaise qui me chagrine ...

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

« A Louis-François-Armand du Plessis, duc de Richelieu

 

                            Je n’ai pu encore, Monseigneur, avoir les Souvenirs [les Souvenirs de Mme de Caylus, édités et annotés par V*]; mais j’ai l’honneur de vous envoyer un petit ouvrage qui ne doit pas vous déplaire [ la Défense de Louis XIV (Genève 1769), écrite en réponse à un article des Ephémérides du citoyen sur la Compagnie des Indes ]. Car après tout vous avez servi sous Louis XIV ; vous avez été blessé au siège de Fribourg. Il me semble qu’il vous aimait. La manie qu’on a aujourd’hui de le dénigrer me parait bien étrange. Rien assurément ne me flatterait plus que de voir mes sentiments d’accord avec les vôtres.

 

                            On me mande que Les Scythes  viennent d’être représentés dans votre royaume de Bordeaux avec un très grand succès. Quelque peu de cas que je fasse de ces bagatelles, je vous supplie de vouloir bien ordonner que les Comédiens de Paris me rendent la justice qu’ils me doivent, car en effet du temps de Louis XIV, ils ne manquaient point ainsi aux lois que les premiers gentilshommes de la chambre leur avaient données. Il est si désagréable d’être maltraité par eux que vous me pardonnerez des instances réitérées. Je vous demande cette grâce au nom de mon ancien attachement et de vos bontés.

 

                            Agréez, Monseigneur, mon très tendre respect.

 

                            V.

22è novembre 1769. »

 

 

 

Je ne veux pas rester sur une note tristounette, alors, tous en coeur avec moi : http://www.youtube.com/watch?v=-SAu5cxeBvo&feature=re...

 

Twist soft à danser en charentaises !

Je me souviens avoir passé le 33 tours en 45 tours pour booster un peu !!

 

 

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23/11/2009 | Lien permanent

Voilà comme il faut en user avec les souverains, et ne jamais dépendre d'eux

 ... Car tout compte fait, leur pouvoir est illusoire si le peuple ne les assiste pas .

Vive le roi ,  qu'il nous fiche la paix et ne nous revienne pas trop cher !

Et encore mieux, qu'il nous rapporte !

Sarko frottant l'émir magique avant de faire ses trois voeux

sarko emir du qatar.jpg

Remake de Laurel et Hardy

 

« A M. Sébastien DUPONT,

avocat.

Au Chêne, à Lausanne, 5 novembre [1757].

 Croyez-moi, je renonce à toutes les chimères
Qui m'ont pu séduire autrefois;
Les faveurs du public et les faveurs des rois
Aujourd'hui ne me touchent guères.
Le fantôme brillant de l'immortalité
Ne se présente plus à ma vue éblouie.
Je jouis du présent, j'achève en paix ma vie
Dans le sein de la liberté.
Je l'adorai toujours, et lui fus infidèle;
J'ai bien réparé mon erreur;
Je ne connais de vrai bonheur
Que du jour que je vis pour elle.


Mon bonheur serait encore plus grand, mon cher Dupont, si vous pouviez le partager. Libre dans ma retraite auprès de Genève, libre auprès de Lausanne, sans rois, sans intendant, sans jésuites 1; n'ayant d'autres devoirs que mes volontés; ne voyant que des souverains qui vont à pied, et qui viennent dîner chez moi; aussi agréablement logé qu'on puisse l'être; tenant, avec ma nièce, une fort bonne maison, sans aucun embarras, il ne me manque que vous. Nos spectacles de Lausanne ne commenceront qu'en janvier. C'est malheureusement le temps où vous plaidez
Et pro sollicitis non tacitus reis,
Et centum puer artium. 2

C'est grand dommage que vous soyez à Colmar. Une femme, des enfants et des plaideurs, vous arrêtent dans votre haute Alsace. Vous seriez bien content de la vie de Lausanne et des agréments de ma petite terre des Délices; mais votre destinée vous retient où vous êtes.
Quand je vous dis que j'ai renoncé aux rois, cela ne m'empêche pas de recevoir souvent des lettres du roi de Prusse. Je suis occupé depuis trois mois à le consoler c'est une belle et douce vengeance. Il avoue que je suis plus heureux que lui, et cela me suffit. J'ai fait depuis peu, avec l'électeur palatin, une affaire aussi bonne qu'avec le duc de Wurtemberg. Voilà comme il faut en user avec les souverains, et ne jamais dépendre d'eux. J'embrasse Mme Dupont et vos enfants aimables. Vale, vive felix, et me ama.
Mes respects à M. et Mme de Klinglin. »

1 Allusion aux jésuites Kroust, Merat, etc., dont les intriguesavaientempêché Voltaire, en 1754, de s'établir à Horbourg, prés de Colmar. (Clogenson.)

2 Horace., lib. IV, od. I.:Eloquent en faveur d'accusés inquiets, et adolescent aux mille artifices .

 

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22/01/2013 | Lien permanent

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