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Rechercher : Tâchez de vous procurer cet écrit; il n'est pas orthodoxe, mais il est très bien raisonné

il y avait eu huit mille maisons de détruites et huit mille familles désolées, sans compter les morts et les blessés. Vo

... Dédicace spéciale à tous ceux qui pleurent de n'avoir pas reçu le dernier smartphone ou ont été privés de restaurant/ boîte de nuit/ bistrot, faute de pass-sanitaire valide .

Noël est passé, je peux me remettre en colère .

Une mention spéciale pour les manifestants de métropole et outremer , anti-vax détestables, qui crachent sur ceux qui les nourrissent et les soignent . Continuez comme ça, irresponsables et obtus, malfaisants , le virus saura vous faire taire .

 

 

« A Nicolas-Claude Thieriot

à Paris

19 septembre 1766

Mon ancien ami, j’ai été très touché de votre lettre. La société a ses petits orages comme les affaires ; mais tous les orages passent. Votre correspondant me mande qu’on a rebâti huit mille maisons en Silésie 1. Cela prouve qu’il y avait eu huit mille maisons de détruites et huit mille familles désolées, sans compter les morts et les blessés. Voilà les vrais orages, le reste est le malheur des gens heureux.

J’ai été un peu consolé en apprenant que la cour des aides a versé l’opprobre à pleines mains sur le nommé Broutet, l’un des juges les plus acharnés d’Abbeville. Ce malheureux était en effet incapable de juger, puisqu’il avait été rayé du tableau des avocats. Le jugement était donc contre toutes les lois. Un vieux jaloux, avare et fripon, a été le premier mobile de cette abominable aventure, qui fait frémir l’humanité. Voilà encore de vrais orages, mon ancien ami ; il faut cultiver son jardin. Je ne voulais qu’un jardin et une chaumière ,

Di melius fecere, bene est ; nihil amplius opto.2

Je viens d’être bien étonné ; M. de La Borde, premier valet de chambre du roi, m’apporte deux actes de son opéra de Pandore ; je m’attendais à de la musique de cour : nous avons trouvé, Mme Denis et moi, du Rameau. Peut-être nous trompons-nous, mais ma nièce s’y connaît bien ; pour moi, je ne suis qu’un ignorant.

J’ai une chose à vous apprendre, c’est que feu Mgr le dauphin, dans sa dernière maladie, lisait Locke et Malebranche.

Adieu, je vous embrasse de tout mon cœur. Où logez-vous à présent ? »

1 C'est une des nouvelles données par Frédéric II à V* dans sa lettre du 1er septembre 1766 : https://fr.wikisource.org/wiki/Correspondance_de_Voltaire/1766/Lettre_6482

2 D'après Horace, Satires, II, vi, 4 ; Les dieux ont fait davantage : tant mieux ; je ne désire rien au-delà .

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26/12/2021 | Lien permanent

le montant ne m'est pas présent à l'esprit . Il sera aisé de faire ce compte

... dit Rachida Dati au juge qui la poursuit pour « corruption et trafic d’influence passif par personne investie d’un mandat électif public ». Pour mémoire, il s'agit de 900 000 euros, touchés en "honoraires" de Renault-Nissan, à forte odeur de pot-de-vin : https://www.20minutes.fr/justice/4055076-20230927-affaire...

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Plus menteuse qu'elle et plus bêcheuse que ça, tu meurs !

 

 

« A Guillaume-Claude de Laleu 1

1768 30 mars

Le séjour, monsieur, que Mme Denis doit faire à Paris exige que je profite de vos bontés pour faire quelques arrangements nécessaires .

Vous savez que ni M. de Richelieu ni les héritiers de la maison de Guise, ni M. de Lézeau ne m’ont payé depuis longtemps .

Cela fait un vide de 8800 livres de rente .

Le reste de mes revenus que M. Le Sueur doit toucher se monte à 45 200 livres sur lesquelles je paye 400 livres au sieur Le Sueur, 1800 livres à M. l'abbé Mignot, et 1800 livres à M. d'Hornoy à compter de ce jour au lieu de douze cents livres qu'il touchait . C'est donc 3400 à soustraire de 45 200 livres, reste net : 41 800 livres .

Sur ces 41 800 livres, j'en prenais 36 000 livres pour faire aller la maison de Ferney . Vous avez eu la bonté de faire payer encore plusieurs petites sommes pour moi à Paris dont le montant ne m'est pas présent à l'esprit . Il sera aisé de faire ce compte .

M. de Laborde a la générosité de m'avancer tous les mois mille écus pour les dépenses courantes que vous voulez bien rembourser quand le sieur Le Sueur a reçu mes semestres . Je serai obligé de prendre ces trois mille livres encore quelques mois à Genève chez le correspondant de M. de Laborde, pour m'aider à payer environ 20 000 livres de dettes criardes .

Sur les 41 800 livres de rente qui me restent entre vos mains il se peut qu'il me soit dû encore quelque chose . En ce cas je vous supplie de donner à Mme Denis ce surplus, et de vouloir bien me faire savoir à quoi il se monte .

Outre ce surplus on a transigé avec M. de Lézeau à condition qu'il paierait 9000 livres au mois d'avril où nous entrons . Je compte encore que M. le maréchal de Richelieu lui donnera un acompte .

Tout cela lui peut composer cette année une somme de 20 000 livres, après quoi, lorsque les affaires seront en règle, je m'arrangerai de façon avec vous qu'elle touchera chez vous 20 000 livres de pension chaque année . Je me flatte que vous approuverez mes dispositions et que vous m'aiderez à m'acquitter des charges que les devoirs du sang et de l'amitié m'imposent .

Je vous souhaite une bonne santé .

J'ai l'honneur d'être avec tous les sentiments que je vous dois,

monsieur. »

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23/11/2023 | Lien permanent

Il y a six mois entiers qu'on me donne des paroles dont aucune n'a été exécutée

... J'espère bien qu'aucun sinistré de la tempête ou des inondations ne pourra dire cela face aux assurances et aux engagements financiers de l'Etat .

Voir : https://www.service-public.fr/particuliers/actualites/A16...

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« A Charles-Eugène, duc de Wurtemberg

Au château de Ferney 29è mars 1768

Monseigneur,

Je suis obligé d'informer Votre Altesse Sérénissime qu'aucun de vos ordres n'a été exécuté à Montbéliard . Il n'y a qu'un maître de forges 1 qui m'ait mandé qu'il était chargé de me payer une somme cette année ; mais on ne m'a envoyé aucune délégation en forme .

On me doit actuellement environ soixante et sept mille livres . Le procureur du sieur Jaquelot ne veut pas prêter un denier sans voir des délégations . Les deux billets que Votre Altesse Sérénissime m'a fait l'honneur de me confier deviendront absolurent inutiles si le sieur Jeanmaire qui a contracté avec moi en votre nom ne se met pas en règle . Il est bien cruel qu'à mon âge de soixante et quatorze ans passés je sois obligé de me plaindre de lui soit devant Votre Altesse Sérénissime, soit devant la justice de France .

Je vous demande en grâce, monseigneur, de prévenir ce malheur par des ordres si précis qu'ils ne puissent être éludés . Il y a six mois entiers qu'on me donne des paroles dont aucune n'a été exécutée .

Je suis sans aucune ressource ; on me prive, moi et ma famille, du pain dont nous vivions.

Je suis avec un profond respect,

monseigneur,

de Votre Altesse Sérénissime

le très humble et très obéissant serviteur

Voltaire. »

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21/11/2023 | Lien permanent

après qu’on a joué le Tartuffe et Mahomet, il ne faut désespérer de rien

... Mon cher patriarche , ton optimisme, égal à celui de Candide , ne résiste pas au monde des terroristes qui tuent à la lecture des Versets Sataniques et de Charlie Hebdo , l'espoir est alors bien infime de nos jours .

La boîte de Pandore ouverte au Moyen Orient est désormais vide .

 

 

« A Charles-Augustin Ferriol, comte d'Argental

28è septembre 1768

Le possédé 1 cède toujours à vos exorcismes, et voici une preuve, mon divin ange, de la docilité du jeune étourdi. Il est d’accord avec vous sur presque tous les points, et il vous prie très instamment de faire porter sur le corps de l’ouvrage les changements que vous avez eu la bonté d’indiquer. Il sera très aisé de les mettre proprement à leur place. Je vous prierai de laisser prendre une copie à Mme Denis, qui est engagée au secret, et qui le gardera comme vous.

Je crois que la pièce est faite pour avoir un prodigieux succès, grâce à ces allusions mêmes que je crains . Et je pense en même temps que la pièce est assez sage pour qu’on puisse la jouer, malgré les inductions qu’on en peut tirer. Cela dépendra absolument de la bonne volonté du censeur, ou du magistrat que le censeur se croira peut-être obligé de consulter.

Enfin, après qu’on a joué le Tartuffe et Mahomet, il ne faut désespérer de rien. On pourra mettre un jour Caïphe et Pilate sur la scène . Mais, avant que cette négociation soit consommée, il faut bien que Lekain paraisse un peu en Scythe ; cela est juste, c’est une attention qu’il me doit ; et, quoique les comédiens soient presque aussi ingrats que des prêtres, ils ne peuvent me priver d’un droit que j’ai acquis par cinquante ans de travaux.

Je me mets aux pieds de Mme d’Argental. 

À propos, vraiment oui je pense comme vous sur l’Académie et sur La Harpe, sans même avoir vu l’ouvrage couronné 2. »

2 Voir le commencement de la lettre de d 'Alembert du 14 septembre 1768 : https://fr.wikisource.org/wiki/Correspondance_de_Voltaire/1768/Lettre_7333

Comme dans la lettre du 2 septembre 1768 à d’Alembert, V* préfère la pièce de La Harpe à celle de son rival, qu'il ne connaît pas encore, parce que le premier appartient au parti philosophique. Voir : http://voltaireathome.hautetfort.com/archive/2024/03/20/je-ne-vois-partout-que-des-extravagances-des-systemes-de-cyr-6490529.html

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10/04/2024 | Lien permanent

Pourquoi les carpes vivent-elles plus que les hommes ? cela est ridicule

.... Plouf !

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« A Charles-Augustin Ferriol, comte d'Argental

12 mars 1769

Mon cher ange, j’ai envoyé à ma nièce une espèce de testament, moitié sérieux, moitié gai. C’est une Épître à Boileau , dans laquelle je fais mes remerciements à M. de Saint-Lambert 1. J’attends la décision de mes anges pour savoir si mon testament est valable . J’y ajouterai tous les codicilles qu’ils voudront.

Mon ange ne me dit rien du tripot (je parle du tripot de la Comédie), de la nouvelle pièce de de Belloy 2, des querelles des acteurs et des auteurs, des talents de Mlle Vestris, de sa réception. Pour moi, je n’ai d’autre nouvelle à mander, sinon qu’il neige autour de moi, et que la neige me tue.

Vous avez lu sans doute les Saisons de Saint-Lambert . Je l’ai remercié dans mon testament adressé à Nicolas3. Je ne sais si ma tête est jeune, mais mon corps est bien vieux. Si je ne m’amusais pas à faire des testaments, je serais bientôt mort d’ennui. Votre amitié me fait prendre la fin de ma vie en patience. Portez-vous bien, vous et Mme d’Argental. On ne vit pas assez longtemps. Pourquoi les carpes vivent-elles plus que les hommes ? cela est ridicule.4 

V.»

1 Épître à Boileau, vers 113-116 : https://www.theatre-classique.fr/pages/theorie/VOLTAIRE_EPITREBOILEAU.htm

Oui, déjà Saint-Lambert, en bravant vos clameurs,

Sur ma tombe qui s'ouvre a répandu des fleurs ;

Aux sons harmonieux de son luth noble et tendre,

Mes mânes consolés chez les morts vont descendre.

2  Le Siège de Calais ; voir lettre du même jour à Mme Denis .

4 Le contenu de ce paragraphe est étrange : V* semble oublier qu'il vient de parler du même sujet au début de la lettre. Les éditeurs de Kehl auraient-ils emprunté ce passage à une autre lettre ? On sait que ce procédé ne leur est que trop familier .

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16/09/2024 | Lien permanent

Avez-vous à Paris votre oncle du Grand-Conseil, ou est-il à Versailles avec les Moustapha et les Mahomet ?

... Aucun respect pour ce Moustapha III, Turc guerrier, et ses coreligionnaires, ce qui est toujours valable contre son homologue Erdogan et ses alliés, meurtriers de longue date , avec notre ministre démissionnaire des Affaires étrangères dans le rôle de tonton, pas flingueur , hélas .

 

 

« A Alexandre-Marie-François de Paule de Dompierre d'Hornoy, Conseiller

au Parlement

rue d'Anjou au Marais

à Paris

6è février 1769

Vous devez, mon cher conseiller, avoir reçu un exemplaire des deux Siècles qui sont si différents l'un de l'autre . Il y a mille fautes d'impression, mais c'est l'ancien usage des frères Cramer qui sont trop aimables, et qui jouent trop bien la comédie pour être de bons libraires . Aussi l'un des deux 1 a renoncé à la typographie pour être conseiller de l’État de l'auguste république de Genève .

Je vous prie quand vous m'écrirez de me mander des nouvelles de la santé de votre mère, ma propre nièce, à qui j'ai beaucoup d'obligation puisque votre individu est son ouvrage.

Si vous êtes encore à la Tournelle, je vous présente une requête pour le greffier criminel ; voici ce dont il s'agit.

Vers l'an 1752 ou 3 ou 4 ou 1755 ou 6 ou 7, etc., dans le temps que Christophe de Beaumont se rendait ridicule à la dernière postérité par des billets pour l'autre monde il y eut un nommé Biord, vicaire ou porte-Dieu de La sainte Chapelle basse , assigné pour être ouï, à l’occasion de ces beaux billets . Il ne jugea pas à propos de se faire ouïr, il fut ajourné, point de nouvelles ; il fut décrété de prise de corps . Ce grand événement ne figurera pas beaucoup dans l'Histoire ; mais on me prie de m'en instruire exactement . Ayez la bonté de vous faire informer de la vérité de ce fait 2. Cela vous sera très aisé en sortant du palais . Le plus tôt sera le mieux, je vous aurai beaucoup d'obligation .

Avez-vous à Paris votre oncle du Grand-Conseil, ou est-il à Versailles avec les Moustapha et les Mahomet ? Que fait M. de Florian ? Êtes-vous toujours bien content de Mlle Vestris ? Mandez-moi toutes les nouvelles qu'on peut écrire honnêtement . Aimez- moi, car je vous aime de tout mon cœur .

V. »

1 Philibert Cramer .

2 V* est manifestement en train de mettre la dernière main à l'Histoire du parlement de Paris ; voir lettre du 13 janvier 1768 à Servan : http://voltaireathome.hautetfort.com/archive/2023/08/12/il-a-parle-avec-courage-contre-la-finance-la-pretraille-et-l-6456433.html

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16/08/2024 | Lien permanent

j’irai au-devant de lui en chantant : hozanna filio Belzebuth

... Mais il y a tant de fils de Belzebuth que j'en deviendrai aphone avant d'en voir le dernier en chantant plutôt enfin leur disparition .

 

 

« A Germain-Gilles-Richard de Ruffey, etc.

à Dijon

4è février 1769 à Ferney

Mon cher président, les marques de votre souvenir me sont toujours bien chères. Ne viendrai-je donc jamais vous en remercier à Dijon ? Ne verrai-je point cette Académie dont je vous regarde comme le fondateur  1? Il y a quinze ans que j’habite la campagne : il faudra bien qu’enfin j’aille vous embrasser à la ville, et que je vous remercie, vous et M. Legouz 2, de l’adoucissement qu’il a mis aux prétentions de votre confrère le président De Brosses, qui faisait tant de cas de mes meubles, et qui, par mégarde et sans y penser, avait mis dans son contrat que tout lui appartiendrait et qu’il dépouillerait mes héritiers 3.

Si mon cher Isaac 4 va au printemps en Provence, je suis sur la route ; j’irai au-devant de lui en chantant : hozanna filio Belzebuth !5

Adieu, mon cher président. Ne manquez pas surtout, je vous en prie, d’assurer M. Legouz de ma tendre reconnaissance ; ce sont des sentiments que je conserverai pour vous et pour lui toute ma vie.

V. »

1 C’est Hector-Bernard Pouffier qui a fondé l'académie de Dijon en 1740 ; mais Ruffey a pris une part importante à la réforme de 1759 qui lui a donné un nouveau départ . Voir Marcel Bouchard, L'Académie de Dijon et le premier discours de Rousseau, 1950, p. 16 et 21 : https://www.google.com/url?sa=t&source=web&rct=j&opi=89978449&url=https://excerpts.numilog.com/books/9782402632027.pdf&ved=2ahUKEwjGsY_fzO-HAxWX2gIHHakEMOwQFnoECBgQAQ&usg=AOvVaw07n8ZyLtLSK0Fg2Gbt4Zl4

Voir : https://fr.wikipedia.org/wiki/Acad%C3%A9mie_des_sciences,_arts_et_belles-lettres_de_Dijon

3 Cette dernière phrase, depuis votre confrère, a été omise dans la première impression de cette lettre, qui fait partie des Lettres inédites publiées par C.-N. Girault, Dijon, 1819 in-8°. Elle a été restituée par M. Foisset.

4 Le marquis d’Argens.

5 Hosannah au fils de Belzebuth .D'après l'évangile de Matthieu, XXI, 9 : https://www.aelf.org/bible/Mt/21

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13/08/2024 | Lien permanent

qui connaît très particulièrement la présidente et qui m'en a dit de bonnes

... Oui, qui ? Surement pas les deux femmes qui en savent tellement plus que nous pour oser diffamer connement Brigitte Macron

https://www.tf1info.fr/justice-faits-divers/fausses-informations-visant-brigitte-macron-deux-femmes-condamnees-pour-diffamation-2319299.html

 

 

« A Marie-Louise Denis

12è mars 1769

Il neige depuis trois jours, ma chère nièce ; que faire pendant la neige ? J'ai fait cette épître 1 qui est une espèce de testament moitié gai, moitié sérieux . J'ai fait bien d'autres choses depuis quinze jours . Prenez toujours cela à compte . Montrez-le aux anges pour les amuser, ou renvoyez-leur copie .

On dit que la pièce de Du Belloy a un grand succès, mais quelle pièce ?2 Est-ce Le Siège de Calais ? Est-ce La Dame de Vergy ?

Le prince Camille 3 est revenu chez moi de Malte, où il est général des galères, avec un brave chevalier normand très aimable, qui connaît très particulièrement la présidente et qui m'en a dit de bonnes .

Ne craignez point la banqueroute du notaire ; il a été beaucoup plus mal dans ses affaires .

À propos, il serait bon que Saint-Lambert vit le petit remerciement que j'ai glissé pour lui dans l’Épître à Boileau . Je lui enverrai un exemplaire ; mais je n'ai pas assez de mains pour copier ce que mon imagination me dicte .

Je vous embrasse bien fort, et le plus tendrement du monde .

Je me suis amusé ce matin à faire une épître contre le livre des Trois imposteurs 4. Je viens de la finir . Je vous l'enverrai . Je crois l'athéisme aussi pernicieux que la superstition . »

2 Le Siège de Calais qui vient d'être représenté à bureaux fermés .

3 Le prince Eugène-Hercule-Camille de Rohan Rochefort, chevalier de Malte, grand sénéchal des galères de l'ordre de Malte (1767), législateur de la langue de France de l'ordre de Malte (1776), maréchal des camps et armées du Roi de France (1780), émigré, sert dans l'armée de Condé, puis dans l'armée autrichienne (6 avril 1737 – 1795) 4. Sans postérité.

4 Épître à l'auteur du livre des Trois Imposteurs ; la phrase qui suit est très significative : elle ouvre la voie à l'Histoire de Jenni .

Voir : https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k56870299/f6.item.langEN

et : https://fr.wikisource.org/wiki/L%E2%80%99Histoire_de_Jenni_ou_le_Sage_et_l%E2%80%99Ath%C3%A9e

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15/09/2024 | Lien permanent

Donné au milieu des masures sur une escabelle dans un grenier, de notre palais des chauve-souris

 

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...

 

 

 

« A Gabriel Cramer

Monsieur de Voltaire reviendra samedi au soir aux Délices afin de ne pas figurer le dimanche dans sa paroisse de Ferney, mais surtout pour voir monsieur Gabriel Cramer qu'il prie à souper et à coucher samedi .

Ce cher Gabriel aura les sujets d'estampes de Gravelot 1 qu'il fera partir lundi ; mais ce cher Gabriel aurait bien dû envoyer certaines épreuves ; il met ses amis à une rude épreuve en les négligeant ainsi ; qu'il ne s'avise pas d'être pococurante 2 comme monsieur son frère le cadet ; car comme dit l'autre je vomis les tièdes 3. Sur ce Dieu ait en sa sainte garde mon cher Gabriel .

Donné au milieu des masures sur une escabelle dans un grenier, de notre palais des chauve-souris, au milieu des maçons qui m'empêchent de dormir et qui me ruinent .

V.

Jeudi matin [5 avril 1759?]"

2 Pococuranté est le noble vénitien du chapitre xxv de Candide ; ce nom signifie « négligent » ; voir : http://www.monsieurdevoltaire.com/article-candide-ou-l-optimisme-chapitre-xxv-120364038.html

 

 

 

 

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29/05/2014 | Lien permanent

Mes ouvriers me ruinent, il leur faut de l'argent tous les jours et je n'en ai point

... Dit un grand patron du MEDEF avant de s'offrir un jet privé ! Je ne citerai pas de nom, l'actualité économique n'étant pas avare de tels exemples ; j'ai mis patron MEDEF, mais ce discours ne connait pas de frontières .

Voltaire, lui, secoue les puces d'un de ses banquiers pour assurer la paye . Notons que Voltaire , tout comme vous et moi (d'aileurs plutôt moi), se heurte à cette redoutable et immémoriale mauvaise volonté du banquier à laisser sortir l'argent qu'on lui a confié . Il est bien évident que je n'embrasse pas mon banquier, fut-il/elle de toute beauté  !

 

 

 

« A Jean de Türckheim

[vers le 17 mars 1759]

On a recours à ses amis dans l'occasion . Monsieur, pouvez-vous m'empêcher d'abandonner une pauvre petite maison que je fais bâtir ? Mes ouvriers me ruinent, il leur faut de l'argent tous les jours et je n'en ai point . Vous serait-il si difficile de me faire avoir une lettre de change de quatorze mille soixante et deux livres ? c'est je crois mon compte au 1er avril . Ou voulez-vous permettre que j'en tire une sur vous ? j'en ai un besoin un peu pressant, je suis une terre aride qu'il faut arroser tous les six mois, mais cette fois-ci je meurs de sécheresse , je me recommande à vos bontés et je vous embrasse de tout mon cœur . »

 

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03/05/2014 | Lien permanent

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