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Rechercher : Tâchez de vous procurer cet écrit; il n'est pas orthodoxe, mais il est très bien raisonné

S’il y a des avocats qui fassent les difficiles, il faut en trouver qui fassent leur devoir en les bien payant. Il ne se

... On croirait du Poutine tout pur : https://www.francetvinfo.fr/monde/europe/manifestations-e...

 

 

« A Etienne-Noël Damilaville

17 Décembre 1766 1

Mon cher ami, l’affaire des Sirven m’empêche de dormir. Il serait bien affreux que les retardements de M. de Beaumont eussent détruit nos plus justes espérances. S’il y a des avocats qui fassent les difficiles, il faut en trouver qui fassent leur devoir en les bien payant. Il ne sera pas difficile d’en avoir trois ou quatre qui signent ; cela nous suffira. Tout ce que demandent les Sirven , c’est l’impression du mémoire . Ils veulent encore plus gagner leur cause devant le public que devant le Conseil. Si nous pouvons obtenir une évocation, à la bonne heure ; sinon, nous aurons du moins pour nous l’éloquence et la vérité, et ce qu’on aurait payé en procédures sera tout au profit d’une famille infortunée.

Les affaires de Genève se brouillent terriblement. J’ai peur que ces dissensions n’aient une fin funeste. Cela retarde la petite affaire de votre ami, M. de Lamberta. On ne peut rien faire dans tous ces mouvements . Presque toutes les boutiques sont fermées, et les bourses aussi.

Donnez cependant à M. de Lamberta les cent écus dont vous serez remboursé 2. J’en répondrai toujours. Je vous demande en grâce d'avoir un petit livret où vous mettrez tout ce que vous avez reçu pour moi, et pour les Sirven, et tout ce que vous avez dépensé, ce que vous avez donné à M. de Beaumont pour la signature des avocats, ce que vous avez pu donner à d'autres . Cette attention est d'une nécessité indispensable . Vous devez être accoutume à l’ordre . Ne négligez pas , je vous conjure, une précaution si nécessaire 3.

L’abbé Coyer jure que ce n’est pas lui qui est l’auteur de la Lettre au docteur Pansophe. On en soupçonne beaucoup un M. Bordes, de l’Académie de Lyon, qui a déjà donné une ode sous mon nom, pendant la dernière guerre. On ferait une bibliothèque des ouvrages 4 qu’on m’impute. Tous les réfugiés errants font de mauvais livres et les vendent, sous mon nom, à des libraires crédules. Les Fréron et les Pompignan ne manquent pas de m’imputer ces rapsodies, qui sont quelquefois très dangereuses. On me répond que c’est l’état du métier . Si cela est, le métier est fort triste.

Personne n’a encore ma tragédie ; M. d’Argental n’en possède que des fragments informes ; elle est intitulée les Scythes. C’est une opposition continuelle des mœurs d’un peuple libre aux mœurs des courtisans. Maman Denis 5 et tous ceux qui l’ont lue ont pleuré et frémi. Je l’ai envoyée à M. le duc de Choiseul, qui me mande qu’elle vaut mieux que Tancrède. J’ai déjà composé une préface dans laquelle j’ai saisi une occasion bien naturelle de faire l’éloge de M. Diderot ; cela m’a soulagé le cœur . Je vous embrasse mille fois.

Je vous recommande l'incluse .6 »

1 Copie contemporaine Darmstadt B. ; l'édition de Kehl suit la copie Beaumarchais . On donne ici la copie Darmstadt plus complète . L’édition Besterman, de façon peu conséquente, ne donne qu'une partie des variantes qu'elle comporte en plus de la copie et édition de Kehl .

2 L'édition de Kehl suivie par Besterman, omet « dont vous serez remboursé . »

3 Tout ce paragraphe depuis je vous demande en grâce est omis dans l'édition de Kehl comme dans la copie . Celle -ci résulte d'un original sur lequel certains passages ont été corrigés ou biffés .

4 La copie et l'édition de Kehl donnent livres pour ouvrages .

5 Copie et édition de Kehl donnent Mme pour Maman .

6 Cette dernière phrase manque dans la copie et l'édition de Kehl .

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17/03/2022 | Lien permanent

ne vous affligez pas pour la prévarication impudente d'un misérable libraire ... On est bien las de ces livres de plagia

... "des misérables libraires " même , sans oublier les misérables auteurs .

 

https://www.lemonde.fr/blog/micael/2020/04/04/le-salon-du...

 

 

« A Henri Rieu

[janvier -février 1765]

Mon très cher Corsaire, vous êtes trop bon et trop aimable ; ne vous affligez pas pour la prévarication impudente d'un misérable libraire . Il est à croire qu'il défèrera à votre lettre et à l'autorité de M. Astier . Ma plus grande peine est de vous voir affligé . Je vous envoie L’Espion chinois 1 imité de L’Espion turc 2. On est bien las de ces livres de plagiaires . On les fait pour gagner de l'argent et on n'en gagne guère . Il y a quelques hardiesses dans L’Espion chinois, mais elles sont rebattues et ne sont plus des hardiesses . Je vous embrasse tendrement . Je vous prie de passer chez nous avant d'aller vous établir à Genève . »

1 Cet ouvrage, L'Espion chinois , ou l'Envoyé secret de la cour de Pékin, pour examiner l'état présent de l'Europe, 1764 est d'Ange Goudar . Sur ce personnage non dénué d'intérêt voir l'excellente étude de Francis-L. Mars , « Ange Goudar, cet inconnu (1708-1791) , essai bio-bibliographique sur un aventurier polygraphe du XVIIIè siècle », Revue internationale d'études casanoviennes et dix-huitièmistes , 1966 , à laquelle sont venus s'ajouter des « Addenda et corrigenda, I, II et III » repectivement en 1967, 1969 et 1971, ainsi que « Du nouveau sur Ange Goudar ».

Voir : https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k107571f.texteImage

et : https://books.google.fr/books?id=eMoFAAAAQAAJ&pg=PA19...

et : http://dictionnaire-journaux.gazettes18e.fr/journal/0387-lespion-chinois-2

et : https://fr.wikipedia.org/wiki/Ange_Goudar

et : https://www.musicologie.org/Biographies/g/goudar_ange.html

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21/04/2020 | Lien permanent

Je me flatte que vous voudrez bien me donner tous les éclaircissements nécessaires sur ce mystère d'iniquité

...

 

« A Adrien-Michel-Hyacinthe Blin de Sainmore

rue Neuve des Capucines

à Paris

19è février 1768 1

Vous me ferez un très grand plaisir, monsieur,de m'envoyer par M. Damilaville , ou par telle voie que vous jugerez à propos, tout ce qui regarde l’entreprise dont vous vous plaignez à si juste titre et tout ce qui pourra servir à votre justification . Je possède actuellement l'édition pour laquelle j'avais souscrit, et que j'espérais recevoir de vous . Je ne connais ni l'éditeur, ni ses associés . On dit que Fréron est à la tête . Tout ce que je sais c'est que les gens de lettres sont indignés . Je me flatte que vous voudrez bien me donner tous les éclaircissements nécessaires sur ce mystère d'iniquité ; et que vous aurez en moi la confiance que mon estime et mes sentiments pour vous méritent .

J'ai l'honneur d'être bien véritablement, monsieur,votre très humble et très obéissant serviteur

V. »

1 On possède une copie par Blin de Sainmore sur laquelle celui-ci a noté ce qui suit : « Je ne me suis jamais plaint à personne de l'édition de Racine avec des commentaires ; mais longtemps avant qu'elle parût, je crus devoir écrire à Voltaire que j'ignorais comment elle serait composée ; qu'à la vérité j'avais remis à celui qui en dirigeait l'impression plusieurs notes et quelques morceaux destinés à cette édition ; qu'on m'avait assuré que d'autres gens de lettres qu'on ne nommait pas en avaient fait autant ; que maître de tous ces matériaux, l'éditeur en a disposé comme de choses lui appartenant, que non seulement il les avait dénaturés, altérés, tronqués à son gré, mais encore y avait ajouté beaucoup du sien ; qu'en conséquence l'ouvrage lui appartenait exclusivement tout entier ; que n'ayant jamais rien lu de lui, je ne savais point ce qu'il était capable de faire ; qu'à mon égard je sentais toutes les difficultés d'une pareille entreprise ; que je n'y avais concouru qu'en tremblant; que sans beaucoup d'efforts on pouvait faire infiniment mieux que moi ; que si le public accueillait favorablement ces commentaires, je m’empressais de déclarer d'avance qu'il était juste que celui qui les avait faits en recueillit seul toute la gloire et qu’enfin je n'avais aucun droit de la lui disputer, ni même la prétention de la partager avec lui . Voilà mot pour mot ce que dans le temps je mandai à l'auteur de La Henriade . Je me proposai même de consigner cette déclaration dans les papiers publics ; mais je fus informé que l'éditeur avouait hautement tout l'ouvrage pour être le sien, qu'il avait mis son nom au frontispice de cette édition et que je n'y étais nommé ni désigné en aucune manière . Je jugeai alors que, le public ne pouvant m'en attribuer aucune part, la gloire de cet éditeur était parfaitement en sûreté . Ainsi je me crus dispensé de faire aucune déclaration et je gardai le silence .

La seule chose que je me permettrai aujourd'hui, c'est d’assurer que je remis à cet éditeur une vie de Racine composée à ma sollicitation par un de mes amis, véritablement homme de lettres et pénétré du mérite de l’inimitable auteur d'Athalie et que cette vie était infiniment plus intéressante et mieux écrite que celle e qu'on a jugé à propos d'y substituer dans l'impression . »

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01/10/2023 | Lien permanent

Vous seriez bien étonné de trouver dans ce manuscrit quelques-unes de vos opinions, mais vous verriez que les anciens br

...  Variante du XXIè siècle : "Et vous verriez que les anciens gaullistes qui pensaient comme vous [et qui d'abord pensaient , tout simplement] avaient plus de courage  que vous ."

Avis aux discoureurs de tout poil qui se disent inspirés par le grand Charles de * .

Trouvez-moi un rassembleur du peuple français dans cette meute de "Je suis le meilleur qu'il vous faut, votez pour moi, et les autres c'est de la m... !". Vous n'en trouvez pas ? étonnant ? non !

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« A monsieur le ministre Jacob Vernes

à Séligny

J'ai été malade, et de plus , très occupé, mon cher prêtre . Pardon si je vous réponds si tard sur le manuscrit indien ; ce sera le seul trésor qui nous restera de notre compagnie des Indes . M. de la Persillière n'a aucune part à cet ouvrage ; il a été réellement traduit à Bénarès, par un brame, correspondant de notre pauvre compagnie, qui entend assez bi[en]1 le français, et M. de Modave, commandant pour le roi, sur la côte de Coromandel, qui me vint voir il y a quelques mois, me fit présent de ce manuscrit . Il est assurément très authentique et doit avoir été fait longtemps avant l'expédition d'Alexandre, car aucun nom de fleuve, de montagne, ni de ville ne ressemble aux noms grecs que les compagnons d'Alexandre donnèrent à ces pays . Il faut un commentaire perpétuel pour savoir où l'on est, et à qui l'on a à faire .

Le manuscrit est intitulé Ezour Vedam, c'est-à-dire commentaire du Vedam . Il est d'autant plus ancien, qu'on y combat les commencements de l'idolâtrie . Je le crois de plusieurs siècles antérieur à Pythagore . Je l'ai envoyé à la bibliothèque du roi, et on l'y regarde comme un monument le plus précieux qu'elle possède . J'en ai une copie très informe, faite à la hâte, elle est aux Délices et vous savez que j'ai prêté les Délices à M. le duc de Villars .

Vous seriez bien étonné de trouver dans ce manuscrit quelques-unes de vos opinions, mais vous verriez que les anciens brachmanes qui pensaient comme vous et vos amis avaient plus de courage que vous .

Il est bien ridicule que vous ne puissiez consacrer mon église, et peut-être plus ridicule encore que je ne puisse la consacrer moi-même . Je vous embrasse au nom de Dieu seul .

Ferney 1er octobre 1761 . »

1 Le manuscrit est légèrement endommagé .

 

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18/09/2016 | Lien permanent

Il est bien vrai que notre France Fait un peu pénitence aussi , J'en suis quelquefois en souci

...En souci particulièrement pour l'avenir des jeunes . Il va falloir qu'ils soient plus géniaux que les vieux crabes qui nous gouvernent à hue et à dia .

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Un bon et bel exemple de courage "voltairien", Zola, auteur engagé .

 

 

« A Etienne-François de Choiseul-Stainville, duc de Choiseul

[vers le 10 octobre 1761]1

J'ai reçu la belle relique

De Saint-François le séraphique

Qu'au baptême j'eus pour patron ;

Saint François a de la justice ,

Vous possédez son grand cordon,

Et moi je n'ai que son cilice .

Cet emblème doit m'avertir

De penser à ma conscience ;

Vous êtes né pour le plaisir,

Moi je ne fais que pénitence ;

Il est bien vrai que notre France

Fait un peu pénitence aussi ,

J'en suis quelquefois en souci ;

Mais en vous est notre espérance,

Courage, esprit, persévérance . »

1 L'édition Calmettes déclare que ces vers figurent au dos d'une lettre de Choiseul du 28 septembre 1761, à laquelle ils forment une réponse ; (voir cette lettre en note de la lettre du 5 octobre 1761 à Ribote-Charron : http://voltaireathome.hautetfort.com/archive/2016/09/21/j... ). La date proposée par Besterman est basée sur la fin de la lettre précitée et l'observation selon laquelle les reliques prennent plus de temps que les lettres pour faire le voyage ; mais en fait, ces reliques étaient arrivées dès le 5 octobre 1761, voir lettre précitée et note sur Charlotte Constant . On pourrait donc avancer de quelques jours ces lettres placées « vers le 10 octobre » : l'habitude de V* est de commenter ce genre d'évènements « à chaud »

 

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30/09/2016 | Lien permanent

une étoile bien singulière, si tant est qu’on ait une étoile

... Dédicace spéciale à tous les superstitieux  , gardons un peu les pieds sur terre, et utilisons la seule étoile qui vaille la peine, notre soleil, qui est capable tout à la fois de nous faire la peau et de nous nourrir .

 

 

« Voltaire

et Marie-Françoise Corneille

à Ponce-Denis Ecouchard Le Brun

A Ferney 26 janvier 1763

Puisque à la réception de ma lettre, monsieur, vous ne m’avez pas envoyé un parent de Racine pour épouser mademoiselle Corneille, nous avons pris un jeune cornette de dragons, de vingt-trois ans, d’une très jolie figure, de mœurs charmantes, bon gentilhomme, mon voisin, possédant à ma porte environ 10 mille livres de rentes en terres. J’arrange ses affaires, je donne une dot honnête, je garde chez moi les mariés. Il est juste que vous ayez la première nouvelle de cet arrangement, puisque c’est à vous que je dois mademoiselle Corneille. Il faut que votre nom soit au bas du contrat. Envoyez-moi un ordre par lequel vous me commettrez pour signer en votre nom.

Je ne sais pas où Mlles Félis et de Vilgenou demeurent. Je leur dois la même attention ; je vous supplie de leur faire rendre mes lettres, et de vouloir bien envoyer le paquet contenant leur réponse et la vôtre à M. Damilaville, premier commis du vingtième, quai Saint-Bernard. Je quitte la plume pour la donner à une main plus agréable que la mienne.



Vous êtes, monsieur, le premier auteur de mon bonheur, il m’en est plus précieux. Je me joins à M. de Voltaire pour vous dire que je serai toute ma vie avec la plus sensible reconnaissance, monsieur, votre très humble et très obéissante servante.

Corneille.

Je présente mes obéissances à madame votre femme, que je n’oublierai jamais.



Je ne sais où prendre M. Du Molard . Si vous le voyez, monsieur, je vous prie de vouloir bien l’assurer de mes sentiments pour lui .

Soyez surtout persuadé de ceux que je vous ai voués bien sincèrement.

Il est plaisant que le nom de notre mari soit Dupuits, tandis qu’on donne le mariage de M. Dupuis à la Comédie. Cela est d’un bon augure : on dit que la pièce est très jolie . Notre Dupuits l’est aussi.

Avouez, monsieur, que Mlle Corneille a eu une étoile bien singulière, si tant est qu’on ait une étoile.

De tout mon cœur, votre très humble et très obéissant serviteur.

V.

Mes respects à madame Le Brun. »



 

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18/12/2017 | Lien permanent

Ce maraud y montre bien de l'esprit, mais il aurait dû en faire un meilleur usage.

 … Ce qui s'applique fort bien au défunt -et non regretté- Georges Frèche, enflé de lui-même, fort en gueule, hableur, m'as-tu vu, grand dépensier de l'argent des autres (contribuables), qui n'a pas fini de faire parler de lui avec ses statues des « grands hommes » du XXè siècle ; après Lénine en 2010 , Golda Meir et Mao font déborder le vase de l'irritation montpelliéraine cet été .

http://www.connaissancedesarts.com/archi-jardin-patrimoine/actus/une-statue-de-mao-fait-polemique-a-montpellier-97527.php

 http://archives-lepost.huffingtonpost.fr/article/20...

mort de g frèche.jpg

 Si je m'en tiens à ses déclarations, il fut le roi (élu) des cons !

 

« A un académicien de LYON

Aux Délices, 29 juillet 1756.

Vous avez bien raison, monsieur; de jeunes polissons qui, par malheur, savent lire et écrire, s'introduisent dans la république des lettres comme les bourdons se glissent dans les ruches des abeilles.
Celui dont vous me parlez 1, en revenant de Copenhague, où il s'était donné pour professeur de belles-lettres, s'arrêta en 1752 à Berlin. Je tâchai de lui rendre quelques légers services. Il m'en paya en entrant dans les tracasseries que le philosophe de Saint-Malo 2 me suscita dans cette ville.
Ayant quitté Berlin, il parcourut l'Allemagne, cherchant des libraires qui pussent acheter des scandales il en trouva un à Francfort-sur-le Main, où il fit réimprimer mon Siècle de Louis XIV avec des notes satiriques et calomnieuses, pleines d'erreurs et de sottises.
Il vient de reproduire ce tissu de fautes et d'impostures dans son roman des Mémoires de Mme de Maintenon. Je ne suis pas surpris que ce livre soit connu comme vous me le dites. Il flatte la malignité humaine par des contes scandaleux sur les premières personnes de l'État et sur divers personnages qui ne se seraient jamais attendus de se trouver là. Ce qu'il y a de plus malheureux, c'est que, dans certains chapitres, il imite assez bien le style de Tacite et reproduit quelques-unes de ses maximes. Ce maraud y montre bien de l'esprit, mais il aurait dû en faire un meilleur usage. Comme la vérité est le meilleur fondement du succès des livres historiques, il est probable pourtant que le sien n'aura qu'une vogue éphémère.
Mes sentiments pour vous seront plus durables, et vous pourrez comptez pour toujours sur l'attachement avec lequel, etc. »

 

1  La Beaumelle .

 2   Maupertuis, né à Saint-Malo, en 1698.

 

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25/07/2012 | Lien permanent

Je vous ai promis quelque chose pour le mois d’avril ; eh bien ! attendez donc le mois d’avril

...  Patiemment, attendons le lundi 1er avril 2019, par exemple en compagnie de l'AELF : Association Episcopale Liturgique pour les pays Francophones qui semble bien être capable de vous donner un emploi du temps gravé dans le marbre , grâce auquel on peut apprendre à la lecture du rituel de purification que ce jour là la mode -pour les hommes seulement- est au lin, caleçon y compris, et que les végans ne sont pas les bienvenus, ça va saigner !

Voir sur ce site découvert au hasard du furetage, les lectures qu'a faites Voltaire et qui l'ont amusé ou irrité, elles sont à votre disposition : https://www.aelf.org/2019-04-01/france/lectures#office_le...   

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Pour ne pas faire d'impair et déplaire au seigneur Dieu et ses représentants terrestres, je vous conseille le blanc , sinon ...

 

 

« A Bernard-Louis Chauvelin

6è octobre 1763 à Ferney

Me voilà, monsieur, redevenu taupe. Votre Excellence saura que, dès qu’il neige sur nos belles montagnes, mes yeux deviennent d’un rouge charmant, et que j’aurais très bon air aux Quinze-Vingts. Cela me donne quelquefois de petits remords d’avoir bâti et planté entre le mont Jura et les Alpes ; mais enfin l’affaire est faite, et il faut faire contre neige bon cœur, aussi bien que contre fortune.

Il n’y a pas moyen de disputer contre Votre Excellence. Je vous ai promis quelque chose 1 pour le mois d’avril ; eh bien ! attendez donc le mois d’avril . Vous m’avouerez que cet argument est assez bon, si vous avez commandé votre souper pour dix heures, devez-vous gronder votre cuisinier de ce qu’il ne vous fait pas souper à huit ? Cependant je ne désespère pas d’avoir l’honneur de vous donner de petites étrennes 2. Vous autres ministres vous êtes discrets, et il y a plaisir de se confier à vous . Il y en aurait bien davantage à vous faire sa cour.

Il est à croire qu’un ambassadeur à Turin a lu le Vicaire savoyard de Jean-Jacques ; et Votre Excellence est trop bien instruite des grands événements de ce monde, pour ignorer que la moitié de la ville de Genève a pris le parti de Jean-Jacques contre le conseil de cette auguste république. On a parlé pendant quelques moments d’avoir recours à la médiation de la France 3. J’aurais fait alors une belle brigue pour tâcher d’obtenir que vous eussiez daigné venir mettre la paix dans mon voisinage. J’aurais voulu aussi que madame l’ambassadrice partageât ce ministère ; les Genevois, en la voyant, auraient oublié toutes leurs querelles.

Je prie Vos Excellences de me conserver toujours leurs bontés, et d’agréer le profond respect

du quinze-vingts

V. »

2 Le Corneille commenté .

3 On y eut recours plus tard. (Georges Avenel .)

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01/10/2018 | Lien permanent

nous choisirons un autre petit couvent puisque vous voulez bien prendre le voile avec moi, et recevoir ma bénédiction

Allez, je ne recule devant aucun sacrifice, juste pour vous montrer mon immense désarroi, ma grande détresse : il n’y a plus de gabonais au numéro que vous avez demandé !

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Couple à la Dubout ! Non? Alors, Laurel et Hardy ! Non ? Pardon madame, vous me rappelez Marie-Thérèse d'Autriche ; comprenne qui sait (qui a visité le chateau de Voltaire, sait ).

Oh ! Dieu, O-dieux, O-mar Bongo l’inamovible a cassé sa pipe ! Guerre de succession possible, ce mortel profiteur ayant gardé seul les rênes du pouvoir ; qui l’aime le suive ?

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Roland Garros , lui , a vu naitre un dieu helvétique, donc neutre, Roger Federer qui ne lance que des balles jaunes en caoutchouc velu .Sans danger pour les mortels que nous sommes.

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«  A Marie-Louise Denis

 domcalmet.jpg

 

                            Je pars dans le moment, ma chère enfant. Je passerai deux jours à Senones [il y restera 3 semaines] avant d’arriver à Plombières. Vous ne connaissez pas l’abbé de Senones. C’est un  bénédictin de quatre-vingts ans, [né en 1672, en fait] qui a une bibliothèque de trente mille volumes, c’est dom Calmet. Avez-vous entendu parler de dom Calmet et de la Bible ? Il l’a commentée en quatorze tomes que j’ai dans notre cabinet de livres [Dissertations tirées du commentaire de dom Augustin Calmet. La Sainte Bible en latin et en français, 1750, 14 vol in-4°], et que vous pourriez fort bien vendre. L’auteur ni l’ouvrage ne sont trop faits pour vous. Mais je serai bien à mon aise dans la bibliothèque de Senones qui est une des plus belles du royaume. Je me ferai deux jours bénédictins, après quoi je viendrai vous attendre dans Plombières dont le séjour me serait insupportable sans vous. Croiriez-vous que je ne pars point de Colmar sans quelque regret ? Ma mauvaise réputation m’avait d’abord attiré un petit camouflet de la part de la Sainte Église, mais tous les honnêtes gens du pays ont bien réparé ce scandale.

 

 

                            Je vous prie, ma chère enfant, de m’écrire à Plombières avant votre arrivée et de me donner vos ordres, je n’ai rien à ajouter aux prières que je vous ai faites. Je suis toujours très indigné du titre de Colmar dont on a noirci cette nouvelle édition de cette maudite prétendue Histoire universelle. Il n’y a point de libraire qui ne hasardât de faire brûler un auteur pour gagner un écu. J’aimerais bien mieux que Lambert songeât à faire une édition honnête de mes petites œuvres [V* pensait que cette édition était faite par Lambert et le lui reproche le 1er juin ; en réimprimant l’édition Néaulme, Lambert met l’errata insuffisant donné à la hâte par V* ; il est dit que « le titre porte à Colmar, et qu’elle a été imprimée sous les yeux de l’auteur » ; V* le prie donc « de faire que cette fausseté soit supprimée »]. Je serais un peu consolé si vous pouviez mettre cette affaire en train avant votre départ. Quelle pitié de ne se voir qu’aux eaux dans un trou malsain où l’on dit que l’on va pour sa santé. Sachez, Héloïse, que sans vous Abélard se ferait moine à Senones pour six mois au moins, mais nous choisirons un autre petit couvent puisque vous voulez bien prendre le voile avec moi, et recevoir ma bénédiction. Je renonce au monde, et je ne suis qu’à vous.

 

 

 

                            V.

                            A Colmar 8 juin 1754

 

 

J’ai reçu en montant en carrosse votre lettre qui m’interdit Plombières [Maupertuis et La Condamine vont eux aussi à Plombières]. Je vous manderai ma marche, et ensuite, j’attendrai vos ordres. Adieu ma chère enfant.

 

                   9 juin

 

                   Je renvoie cette lettre à Colmar. »

 

 

 

 

 

"Quelle pitié de ne se voir qu’aux eaux dans un trou malsain où l’on dit que l’on va pour sa santé " : j'espère que cette phrase ne sera pas reprise par la Sécu qui rechigne tant et plus pour prendre en charge les soins en station thermale, et qu'elle ne sera pas prise au premier degré -trou malsain- par les dites stations. Etant proche de Divonne-les-Bains, station spécialisée dans les soins aux nerveux, je peux certifier qu'au moins celle-ci n'est pas un "trou", juste le bout du monde, ou plus simplement le bout oriental du Pays de Gex (oriental à double titre, géographiquement et par  les émirs et princes du pétrole qui y ont leurs résidences secondaires somptueuses ! ).

 

 

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08/06/2009 | Lien permanent

Je souhaite que les intérêts particuliers ne s'opposent pas à un si grand bien

 ... Le bien pour la France !

Voltaire y était bien plus attaché qu'on peut le croire quand, par fierté, il vante les mérites de la Suisse voisine , dépité au fond de ne pouvoir être en France. 

Comme on dit, il péterait les plombs en constatant que tant de particuliers particuliers : des ministres, des élus  qui vivent de nos impôts, profitent de leur position pour se gaver .

Au passage, Volti nous fait aujourd'hui une déclaration de patrimoine sans dissimulation . Prenez-en de la graine, mesdames et messieurs qui prêchez le respect de la loi et la détournez , qu'y a-t-il donc d'inavouable dans vos patrimoines ?

Vous êtes petits .

 

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« A Jean-Robert Tronchin

A Lausanne 5 février 1758

Mon cher monsieur, je reçois le compte que vous avez la bonté de m'envoyer ; c'est la liste des obligations que je vous ai .

Je conçois, par le résumé que vous voulez bien vous charger à 4 pour cent d'un fonds de 330 mille livres, que vous avez outre ce fonds quarante annuités, et pour trente mille livres de billets de loterie ; que vous voulez bien garder outre cela seize mille cinq cents livres pour le courant ; qu'à ces 16 654 livres qui sont en caisse vous ajouterez les 6 664 à recouvrer des lettres de change de MM. Gilli et les 6 500 sur l'envoyé de l'Électeur palatin à Paris .

Je présume qu'il n’y a aucune erreur dans le compte du mois d'août de M. Cathala de 7 280 livres, argent courant de Genève évalué à 12 104 livres . Je n'ai pas ici son compte du mois d'août . Il me semble qu'alors il avait de l'argent à moi provenant de lettres sur Paris à lui remises . Il se pourrait faire que ses teneurs de livres eussent porté à votre compte ce qu'ils devaient porter au mien . Cependant ils sont très exacts . Mais comme ils sont en usage de tout porter à votre compte, il ne serait pas impossible qu'ils eussent chargé votre partie de ce qu'ils auraient dû rejeter sur la mienne . C'est une chose que j'éclaircirai aisément avec MM. Cathala . Je n'ai ce petit doute que parce que mes papiers ne sont pas à ma maison de Lausanne .

Voilà monsieur pour ce qui regarde la grosse besogne . A l'égard de la besogne délicate, je vous serai très obligé de me mander ce que contiendra à peu près la réponse qu'on recevra de Lyon et celle qu'on enverra de Lyon à sa destination, laquelle doit passer par mes mains 1. Vous sentez combien je dois m'intéresser à une chose qu'on doit faire tôt ou tard, qu'on fera peut-être un jour avec un très grand désavantage et qu'on pourrait faire aujourd'hui avec une utilité bien reconnue 2. Je souhaite que les intérêts particuliers ne s'opposent pas à un si grand bien .

En tout cas vivons toujours tout doucement et laissons les hommes être aussi fous, aussi méchants et aussi malheureux qu'ils veulent l'être .

Je vous embrasse du meilleur de mon cœur . Autant en fait Mme Denis .

V.

Je juge par les lettres que je reçois de Petersbourg que les Russes vont recommencer la guerre . Mais aussi toute l'Angleterre se déclare pour le roi de Prusse . Le parlement a déjà voté un subside d'une commune voix . Il faudrait un dieu pour faire la paix dans ces circonstances . »

1 A savoir la lettre de Bernis contenant les instructions au cardinal de Tencin, et la réponse de ce dernier à Wilhelmine ; voir lettre du 3 février 1758 à JR Tronchin : http://voltaireathome.hautetfort.com/archive/2011/02/02/lettre-sur-un-ministre-public-ce-n-est-pas-une-chose-ordinai.html

2 La paix avec Frédéric II .

 

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10/04/2013 | Lien permanent

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