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23/04/2011

elle ne veut point de second rang , et préfère sa gloire aux intérêts de sa patrie . Tout le monde doit se rendre à des sentiments si nobles .

http://www.deezer.com/listen-311093

 

Puisque le citoyen qui est censé mener la patrie vers des jours meilleurs, -avec l'aide (?) d'un parti  dont il n'a jamais cessé d'être le chef occulte, -  se lance dans la course à sa succession, je pense également à trois candidates qui correspondent au titre de cette note : préférer sa gloire aux dépends des intérêts de la patrie . Je les mets tous dans le même panier (de crabes, inmangeables ) .

 

Les-Sentiers-de-la-gloire.jpgA tous ceux qui rêvent seulement de gloire !

http://www.deezer.com/listen-311100

 

 

 

 

« A Charles-Augustin Ferriol, comte d'Argental

et à

Jeanne-Grâce Bosc du Bouchet, comtesse d'Argental

 

23è avril 1764 aux Délices

 

Quoique Mme de Pompadour eût protégé la détestable pièce de Catilina i, je l'aimais cependant tant j'ai l'âme bonne ; elle m'avait même rendu quelques petits services ii, j'avais pour elle de l'attachement et de la reconnaissance, je la regrette, et mes divins anges approuveront mes sentiments . Je m'imagine que sa mort iii produira quelque nouvelle scène sur le théâtre de la cour ; mes anges ne m'en diront rien, ou peu de choses . Olympie est morte pour Versailles iv, et je pense que Mlle Clairon veut l'enterrer aussi à Paris . Elle est comme César, elle ne veut point de second rang v, et préfère sa gloire aux intérêts de sa patrie . Tout le monde doit se rendre à des sentiments si nobles .

 

J'envoie à mes anges pour leur divertissement un petit extrait qui peut être inséré dans la Gazette littéraire vi, pour laquelle ils m'ont inspiré un grand intérêt . J'espère que leur protection y fera insérer ce mémoire, quand même les auteurs auraient déjà parlé du sujet . Je me résigne à la volonté de Dieu sur toutes les choses de ce monde, et particulièrement sur les droits des pauvres terres du pays de Gex . Je tremble d'être obligé de plaider à Dijon . Je demande en grâce à mes anges de me dire bien nettement à quoi je dois m'attendre . Les bontés de M. le duc de Praslin me sont encore plus chères que mes dîmes vii,et cependant mes dîmes me tiennent terriblement à cœur . Mes divins anges, priez pour nous en ce saint temps de Pâques .

 

Je reconnais la bonté de mes anges à ce qu'ils font pour Pierre Corneille , je crois qu'on peut donner quelques exemplaires à Lekain, et qu'on ne peut mieux les placer, quoique dans mes remarques je condamne quelquefois les comédiens qui mutilent les pauvres auteurs . »


i De Crébillon . Voir lettre du 18 janvier 1749 à Mme Denis : http://voltaireathome.hautetfort.com/archive/2009/01/18/v...

et du 28 août 1749 aux d'Argental : http://voltaireathome.hautetfort.com/archive/2009/08/28/0...

ii Elle l'avait protégé en 1745 particulièrement, aurait été favorable à son retour en 1759, et l'aurait encore aidé pour obtenir la conservation des droits seigneuriaux à Ferney .

iii Le 15 avril 1764 .

iv Le 6 janvier, V* écrivit aux d'Argental : « On m'a écrit qu'on voulait voir Olympie à Versailles ... »

v Elle fit tant de difficultés pour accepter ce rôle d'Olympie que V* avait changé le titre de sa pièce ( Statira, puis Cassandre, puis Olympie ) et donné le nom de ce personnage pour la persuader que c'était le premier rôle ; voir lettre du 22 février 1762 aux d'Argental : http://voltaireathome.hautetfort.com/archive/2009/02/22/v...

vi Article paru dans la Gazette littéraire du 6 juin . V*, profitant du compte-rendu d'un ouvrage de Hooke paru dans la Gazette du 28 mars, expose sa conception de l'histoire ancienne ; voir sa Philosophie de l'histoire et la polémique qui s’ensuivit avec Larcher : http://www.archive.org/stream/laphilosophiedel01volt#page...

);

voir billet à Moultou vers juin 1764 : « Tout ce qui est contre la vraisemblance doit au moins inspirer des doutes, mais l'impossible ne doit jamais être écrit .... »

http://voltaireathome.hautetfort.com/archive/2010/06/28/temp-53c91fc1590e46c128995688ad1d44b0.html

vii Ce sont les dîmes que V* ne veut toujours pas payer au curé de Ferney ; affaire qu'il veut mener devant le Consil du roi avec la protection du duc de Praslin, alors que le curé la porte devant le parlement de Dijon .

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