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04/02/2011

Voila l'homme que j'aimerai tant que j'aurai un souffle de vie, et tant que je détesterai les ennemis de la raison

 

Rédigé le 26 juin 2011 pour parution le 4 février 2011.

 

 

« A Etienne-Noël Damilaville

 

4 février 1767

 

Le discours de monsieur Thomas 1, mon cher ami, est un des plus beaux et des plus grands services rendus à la littérature . Voila l'homme que j'aimerai tant que j'aurai un souffle de vie, et tant que je détesterai les ennemis de la raison .

 

A propos de raison, avouez que j'ai un bon second dans mon conseiller au Grand Conseil 2; tous les oncles n'ont pas de pareils neveux . J'augure bien de l'affaire des Sirven . Le roi de Danemark m'écrit une lettre charmante de sa main sans que je l'aie prévenu, et leur envoie un secours . Tout vient du nord . N'admirez-vous pas encore une fois le roi de Pologne, qui a forcé doucement les évêques à être tolérants ? N'oubliez jamais la condamnation de l'évêque de Rostow pour avoir dit qu'il y a deux puissances 3. Vous n'aurez point de sitôt Les Scythes , il y a toujours quelque chose à changer à ces maudits ouvrages-là : j'espère que M. de La Harpe vous donnera à Pâques quelque chose de meilleur que Les Scythes 4.

 

On ne peut vous aimer plus tendrement que je vous aime . E[crasez] L['Infame] . »


1 Discours prononcé par Antoine-Léonard Thomas à sa réception à l'Académie française le 22 janvier 1767 .

Rechercher « Thomas » dans « Académie française » : http://www.academie-francaise.fr/recherche/index.html

et voir « discours de réception » : De l'homme de lettre considéré comme citoyen.

2 L'abbé Mignot ; allusion à la fin de l'affaire Lejeune, contrebande de livres, où il avait été compromis ; voir lettres du 2 janvier : http://voltaireathome.hautetfort.com/archive/2011/01/02/j...

12 janvier : http://voltaireathome.hautetfort.com/archive/2010/01/13/a...

2 février : http://voltaireathome.hautetfort.com/archive/2011/02/02/n...

3 A Damilaville, le 25 janvier 1766 : « ... (l'impératrice) me dit qu'un évêque de Rostow qui avait prêché les deux puissances a été condamné par le synode auquel l'archevêque de Novgorod présidait, qu'on lui a ôté son évêché et qu'il a été mis dans un couvent. » ; voir page 351 : http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k80037z/f356.image.r...

4 La Harpe abandonnera le sujet en juin après avoir écrit la moitié de la pièce à Ferney.

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