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11/07/2014

Quand on a fait une faute, il y a de l'honneur à la réparer

... Cela vaut pour moi, sans aucun doute, vulgum pecus, et cela vaut pour tout dirigeant qui ne saurait s'y soustraire au prétexte de son rang .

Qui d'Israël et du Hamas saura jamais réparer les horreurs perpétrées en ce moment ? Peu importe le nombre de morts dans chaque camp, un seul est déjà de trop; je ressens une seule et irrésistible envie, celle de baffer tous hommes en armes, celle d'assommer tous ceux qui les commandent . Ils n'ont pas encore compris qu'ils s'entretuent pour une terre qu'ils transforment de plus en plus en cimetière .

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 Conflit

« A Claude-François Jore 1

L'état où vous êtes touche mon cœur, quoique j'aie eu beaucoup à me plaindre de vous . Vous pouvez tirer sur moi une lettre de change de deux cent cinquante livres argent de France . Je vous aiderai tant que vous serez à plaindre . Mais vous devez à Dieu, au public et à moi la réparation du factum calomnieux 2 et indécent que l'abbé Desfontaines vous fit signer .

Quand on a fait une faute, il y a de l'honneur à la réparer . Vous devez m'écrire avec les sentiments que vous me devez ; que vous ne vous pardonnerez jamais l'écrit calomnieux auquel l'abbé Desfontaines vous a obligé de mettre votre nom ; que je vous ai comblé de bienfaits, et que vous conserverez toujours pour moi le respect, le repentir et la reconnaissance dont vous ne pouvez vous dispenser ; je ne paierai la lettre de change qu'en recevant votre lettre signée de vous . Si vous avez en effet un véritable repentir de votre faute, j'y aurai toujours égard .

Voltaire

gentilhomme ordinaire

du roi, comte de Tournay

A Tournay par Genève, 26 mai 1759

 

J'exige de vous la lettre la plus forte et la plus convenable ; il faut que vous vous tiriez du nombre des ingrats, dont j'ai été le bienfaiteur, et que vous vous en fassiez gloire en me le disant d'une manière qui puisse me convenir . »

1 On a trouvé une copie par Jore de ce billet sur les pages blanches d'un Voltairiana ( http://books.google.fr/books?id=aAIUAAAAQAAJ&printsec=frontcover&hl=fr#v=onepage&q&f=false ).

Jore avait écrit à V* le 15 mai 1759 . Il se plaignait de la situation dans laquelle il se trouvait réduit depuis trois ans à Amsterdam, à cause des injustes procédés du « sieur Le Lièvre, apothicaire du roi » pour le compte duquel un voyage effectué en Pologne avait rapporté 10000 livres converties en marchandises . Ce bénéfice qui devait être partagé de moitié avait été gardé par Le Lièvre pour « deux années de pension et frais faits dans une maladie » de Jore, résidant chez lui . Jore s'était alors installé en Hollande sous le nom de d'Alibourg et avait exploité à son compte le secret du baume de vie de son ancien maître, en en retirant juste de quoi vivre . Il espérait de V* un secours qui lui « fasse supporter avec patience" » l' « affreuse vieillesse » qu'il craignait, se trouvant dans sa « soixantième année » . Jore répondra à V* le 5 juin que l'offre de deux cent cinquante livres est faite « à des conditions trop basses pour y consentir ».

Voir : http://fr.wikipedia.org/wiki/Claude-Fran%C3%A7ois_Jore