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24/01/2015

je ne puis m'empêcher de dicter ce petit billet de malade pour vous remercier tendrement de tout ce que vous avez fait

... pour moi, mon cher Volti et chère Mam'zelle Wagnière .

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« A Nicolas Pierron

à Tournay par Genève

21 janvier 1760 1

Le froid me tue, les neiges me désespèrent, mon cher monsieur, mais je ne puis m'empêcher de dicter ce petit billet de malade pour vous remercier tendrement de tout ce que vous avez fait pour mon cher Collini . Comptez que vous l'avez fait pour vous-même ; vous vous êtes acquis un ami reconnaissant , il vous est attaché pour la vie ; il ne me parle dans ses lettres que des obligations qu'il vous a .

Mettez-moi, je vous prie, aux pieds de son Altesse Électorale . Réservez à Schwetzingen une chambre à cheminée pour un pauvre malingre qui fait du feu à la Saint-Jean . J'ose croire que mon cœur est fait pour le sien , mais mon corps en est bien loin . Je respecterai et j'adorerai ce prince jusqu'au dernier moment de ma vie .

Votre très humble et obéissant serviteur et ami .

VOLTAIRE

Comte de Tournay . »

1 Copie par Collini, avec une note de celui-ci : « Copie de lettre à M. Pierron à Mannheim »

 

 

Vous me ferez un grand plaisir de m'écrire quelquefois

... Quelque commentaire de votre goût .

 

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« A Cosimo Alessandro Collini

A Tournay par Genève

21 janvier [1760]

Mon cher secrétaire intime de Son Altesse électorale, je reconnais votre bon cœur, à la manière tendre et pathétique dont vous me parlez de M. Pierron 1, et surtout à votre attachement pour le meilleur prince qu'il y ait sur la terre . Vous voilà heureux, puisque vous êtes auprès de lui ; j'espère 2, tout malingre que je suis, partager votre bonheur cet été . Vous me ferez un grand plaisir de m'écrire quelquefois, surtout quand les braves troupes palatines auront remporté quelque avantage .

Je vous embrasse de tout mon cœur .

V. COMTE DE TOURNAY 3

Mettez un petit pain 4 à la lettre pour M. Pierron . »

2 Le mot suivant qui est peut-être « aussi » a été soigneusement biffé .

3 Voici ce que dit Colini, dans ses Mémoires, au sujet de cette signature : « Voltaire signa quelque temps de la sorte, après avoir acquis la terre de Tournay. Ses ennemis ne virent pas que c'était une plaisanterie, et accusèrent ce grand homme d'une vanité ridicule. Il avait pris ce titre de comte comme il prit ensuite celui de frère Voltaire, capucin indigne, lorsque les capucins du pays de Gex l'eurent nommé (1770) leur père temporel. »

4 Cachetez (petit pain de cire ).