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31/07/2016

Je ne propose que des doutes

... J'ai des doutes : https://www.youtube.com/watch?v=bJJl-rlYSPQ

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Il en est qui n'ont aucun doute et nous assomment de leurs certitudes par tous les média possibles, et de plus fous encore qui tuent par trouille d'un avenir qu'on leur décrit infernal . Vendeurs de paradis et promoteurs d'enfers, je ris de vos croyances niaises distillées à un peuple soumis et obtus .  Soyez sûrs d'une chose de plus : vous ne me couillonnerez plus .

 

 

 

« A Gabriel-Amable Sénac de Meilhan 1

Chez M. de Sénac Premier

médecin du Roi

à Versailles

Au château de Ferney par Genève

24è august 1761 2

Je me hâte , monsieur, de vous remercier au nom de Mlle Corneille, et au mien . J'espère que nous commencerons incessamment l'édition projetée, dès que l'Académie m'aura renvoyé les notes qu'elle a entre les mains, sur les principales pièces . Je ne propose que des doutes, et c’est à l'Académie à décider, afin que cet ouvrage puisse être un livre classique, utile aux étrangers qui apprennent notre langue par principes, et aux Français qui ne la savent que par l'usage . Les remarques sur l'art dramatique ne seront pas inutiles aux amateurs . Il me semble que je ne pouvais pas mieux finir ma carrière qu’en tâchant d'élever un monument à l'honneur des arts et de la nation . Je suis enchanté que vous vouliez bien y contribuer . Vous agissez comme bon citoyen, et comme un homme qui m'honore de son amitié . Ces deux motifs me sont bien sensibles .

La petite anecdote dont on vous a régalés sur Mlle Corneille, est tout juste le contraire de ses sentiments, et de sa conduite . Nous sommes, Mme Denis et moi, également contents de cette enfant . Elle fait la consolation de notre vie .

Pour l’anecdote de frère Menoux, j'ignore si elle est vraie . Je ne conçois pas trop comment on peut condamner aux galères dans un pays où il n'y a point de ports de mer ; c'est peut-être un miracle de Saint Ignace .

Adieu monsieur, je ne vous quitte que pour le grand Corneille . Nous aurons huit ou neuf volumes in-4° . Ils ne coûteront que deux louis d'or, on ne peut avoir du sublime à meilleur marché . Permettez-moi de faire mille compliments à monsieur votre père et à monsieur votre frère .

Votre très humble et très obéissant serviteur .

V. »

2 Quoique la copie Beaumarchais-Kehl de cette lettre existe, elle ne figure pas dans l'édition de Kehl . La copie de l'édition Mathurin-François-Adolphe de Lescure est du reste fort inexacte .

 

30/07/2016

Si je me mariais, je prierais frère Saurin de faire des enfants à ma femme

... Frère Voltaire aurait-il des moeurs d'Inuit du bon vieux temps ?

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Frère Saurin !!... je plaisantais !

 

 

« A Louise-Florence-Pétronille de Tardieu d'Esclavelles d'Epinay

[A madame de La Live d'Epinay

place Vendôme

à Paris]

Ma belle philosophe, je ne suis pas comme vous ; je suis très aise que frère Saurin soit marié , il fera de bons cacouacs, nous en avons besoin . C'est aux philosophes qu'il appartient de faire des enfants, il faudrait , que tous les petits couteaux, qu'on vendait, pour châtrer les Montsoreau 1, servissent aux Omer Joly de Fleury, et empêchassent cette graine de pulluler . Si je me mariais, je prierais frère Saurin de faire des enfants à ma femme .

Je voudrais bien, madame, vous voir avec vos sabots, je vous montrerais les miens, vous me diriez s'ils sont du bon faiseur . J'en ai réellement à Ferney . J'ai cédé les Délices au duc de Villars, qui a toujours des souliers fort mignons ; mais malheureusement il n'a point de jambes, et il est venu prier Tronchin de lui en donner .

Je crois que j'ai porté malheur aux jésuites, vous savez que je les ai chassés d'un petit domaine qu'ils avaient usurpés, le parlement n'a fait que m'imiter . On me mande que le parlement de Nancy a condamné frère Menoux aux galères , je crois l’arrêt fort juste, car le moyen qu’un parlement puisse avoir tort ! Frère Menoux aurait bonne grâce à ramer avec l'abbé de La Coste 2, mais le parlement de Nancy n'est pas français, et il n'y a point de port de mer en Lorraine . Adieu madame, Corneille m'appelle . Permettez-moi mille compliments à tout ce qui vous environne .

V.

Ferney 24è august 1761 . »

1 Le seigneur de Montsoreau Jean de Chambes était fameux pour les meurtres qu'il avait commis en Anjou à l'époque de la Saint-Barthélémy ; l'un de ses exploits avait consisté à poignarder l'amant de sa femme sous ses yeux . Voir : https://fr.wikipedia.org/wiki/Jean_de_Chambes

et : http://saumur-jadis.pagesperso-orange.fr/recit/ch8/r8d8bart.htm

 

29/07/2016

L'homme de bien dédaigne les propos Des étourdis, des fripons et des sots. Et ce n'est pas sur les discours du monde Que le bonheur et la vertu se fondent .

... Etourdis, fripons et sots sont légions , et nous en faisons partie, chacun à notre tour, selon les circonstances, c'est humain . Mais jamais au grand jamais ne soyons fanatiques, la pire espèce humaine, si tant est qu'il soit encore possible de les considérer comme humains .

DSCF1877 étourderie.JPG

Etourderie de photographe

 

 

« A Etienne-Noël Damilaville

24 août [1761] 1

M. Le Goût maître des comptes de Dijon, jeune homme qui aime les arts et les cacouacs, veut bien qu'on sache que Le Droit du seigneur, alias L'Ecueil du sage est de lui . Il m'envoie cette petite addition et correction que les frères jugeront absolument nécessaire . Je crois que la pièce de M. Le Goût restera au théâtre, et qu'ainsi le nom de philosophe y restera en honneur . Je m'imagine que frère Platon ne sera pas fâché .

Il est absolument nécessaire que M. Le Goût soit reconnu . Il compte enjoliver cette petite drôlerie par une préface en l'honneur des cacouacs qui sera un peu ferme, et qui parviendra en cour, comme dit le peuple . Il y aura aussi une Epître dédicatoire qui ira en cour . Mais si un gros fin de Préville s'obstine à dire qu'il croit l'ouvrage d'un certain V. , tout est manqué, tout est perdu . Il est absolument nécessaire qu'on ne me soupçonne pas de ce que je n'ai pas fait . On doit faire entendre aux comédiens qu'ils se font un grand tort à aux-mêmes s'ils s'opiniâtrent à me charger de cette iniquité . C'est M. Le Goût, vous dis-je qui a fait cette coyonnerie . Mais comment se porte frère Thieriot ? Il est bien heureux de ne rien commenter . S'il lui fallait faire des notes sur Agésilas et Attila, il serait aussi embarrassé que moi . C'est une terrible entreprise que ce commentaire ; j'y perds mon temps et les yeux .

Voici une petite lettre pour frère d'Alembert : dirons-nous aussi frère Du Molard ? Ce sera comme vous voudrez .

V.

Mille tendres remerciements .

 

Acte troisième, scène première

Après ces mots : Et le vrai sage est encore à trouver, ôtez ce que l'auteur avait mis, et mettez ce qui suit :

Et le vrai sage est encore à trouver.

Craignez surtout le titre ridicule

De philosophe .

 

Le marquis

Oh l'étrange scrupule !

Ce noble nom, ce nom tant combattu,

Que veut-il dire ? Amour de la vertu.

Le fat en raille avec étourderie .

Le sot le craint, le fripon le décrie.

L'homme de bien dédaigne les propos

Des étourdis, des fripons et des sots.

Et ce n'est pas sur les discours du monde

Que le bonheur et la vertu se fondent .

Écoutez-moi ; je suis las aujourd'hui 2.

etc. »

 

1Copie Beaumarchais-Kehl . Voir : http://www.monsieurdevoltaire.com/article-correspondance-annee-1761-partie-36-122312059.html . Dans cette édition, la présente lettre est amalgamée avec la lettre du 31 août 1761 à Damilaville et l'on ne peut être assuré que la division adoptée ici restaure les textes originaux . Ainsi le passage concernant la « petite lettre » pourrait aussi bien se rapporter à la lettre du 31 août 1761 à d'Alembert et former une troisème lettre .

2 Ce passage est effectivement dans l'acte III, sc. 1 du Droit du seigneur : voir : http://www.monsieurdevoltaire.com/article-theatre-le-droit-du-seigneur-partie-9-121976709.html, et ne figure pas dans la copie Beaumarchais, mais dans une copie ancienne datée à tort de 1762 .

 

28/07/2016

Il est bon de fixer le public par un nom, de peur que le mien ne vienne sur la langue. Vous êtes charmant, continuez la mascarade

... Et vous M. Sarkozy, et vous M. Estrosi , taisez-vous, vous devenez puants à force de mauvaise foi . Un prêtre est mort, ses assassins aussi, taisez-vous !

"Le gouvernement n'a pas fait tout ce qui était nécessaire" dit le petit Nicolas , et qu'a-t-il fait lui président ? Avait-il fait le nécessaire en 1993 dans sa commune de Neuilly pour empêcher un cinglé de prendre en otages les enfants d'une école maternelle ?

"Pourquoi n'a-t-on pas mis de plots en ciment pour bloquer l'accès de la Promenade des Anglais ?" s'obstine à répéter Christian qui joue au calife gominé . Eh oui ! pourquoi ? Et bien mon cher, ce genre de plots n'arrête qu'à peine une voiture et ne gène qu'un instant un poids lourd lancé  tel que celui du 14 juillet, faites l'essai et vous verrez bien si je dis des âneries ( je peux avoir le témoignage des gens du voyage -si bien nommés- qui se font fort de déplacer les dits plots sans se fouler la rate s'ils ont envie de se garer illégalement ) .

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Est-ce suffisant à vos yeux, d'élu et d'ex-président, qui bénéficiez d'une garde rapprochée à nos frais ?

 

 

« A Charles-Augustin Ferriol, comte d'Argental

24 august [1761] 1

Qu’est-ce que c’est donc que cette humeur qui persécute mon ange sur son visage et sur sa main ? pourquoi mon ange ne vient-il pas à Genève ? Il y a plus de six mois qu’il doit être entre les mains des médecins de Paris ; ne doit-il pas savoir à quoi s’en tenir ? Tronchin est le premier homme du monde pour ces maux-là. Le duc de Villars est venu porter sa misère aux Délices . On disait qu’il y mourrait ; il se porte bien au bout de quinze jours. L’abbé d’Héricourt 2, gourmand de la grand’chambre, s’est tué pour s’être baigné les jambes dans le lac, avec une indigestion ; mais les gens sages vivent.

Je prévois que vous viendrez aux Délices, et que je serai le plus heureux des hommes ; oui, mes anges, vous y viendrez.

Vous devez à présent savoir à quoi vous en tenir sur Pierre et Marie Corneille. Je me donnerai bien de garde de faire imprimer un programme avant d’avoir fait ma recrue de têtes couronnées ; et quant aux particuliers, c’est à prendre ou à laisser. Je ne me mêlerai que de bien travailler.

Ceux qui chipotent et qui s’en vont disant : l’aurons-nous in-4° ? l’aurons-nous in-8° ? aurons-nous pour deux louis 8 ou 10 volumes (avec trente-trois estampes) qui coûteraient dix louis, et qui ne pourraient paraître que dans trois ans  sont de plaisantes gens . Mais c’est l’affaire des Cramer, et non la mienne . Je ne me charge que de me tuer de travail, et de souscrire.

J’ai découvert enfin qui est l’auteur du Droit du Seigneur, ou l’Écueil du Sage ; c’est M. Le Goût 3, jeune maître des comptes de Dijon, et de plus académicien de Dijon. Il est bon de fixer le public par un nom, de peur que le mien ne vienne sur la langue. Vous êtes charmant, continuez la mascarade.

Voici un petit renfort que maître Le Goût m'envoie, c'est :

1ère scène du 3

Le Chevalier

Les plus prudents se laissent captiver,

Et le vrai sage est encore à trouver.

Craignez surtout le titre ridicule

De philosophe .

Le marquis

Oh l'étrange scrupule !

Ce noble nom, ce nom tant combattu,

Que veut-il dire ? Amour de la vertu.

Le fat en raille avec étourderie .

Le sot le craint, le fripon le décrie.

L'homme de bien dédaigne les propos

Des étourdis, des fripons et des sots.

Et ce n'est pas sur les discours du monde

Que le bonheur et la vertu se fondent.

Écoutez-moi ; je suis las aujourd'hui 4.

etc.

Cela fera plaisir aux cacouacs, et maître Le Goût est un brave homme .5

Divins anges, tout ce que vous me dites de la compagnie indienne est bel et bon ; mais il est dur de vendre sept cents francs ce qu’on a acheté quatorze cents. Voilà le nœud, voilà le mal, et ce mal n’est pas le seul.

Comme j’ai aujourd’hui quinze lettres à écrire, et Pertharite à achever, je m’arrache au doux plaisir d’écrire à mes anges, et je finis en remerciant M. le comte de Choiseul pour la dame du Frenay, qui est grosse comme la tonne d’Heidelberg.

Est-il vrai que frère Menoux soit condamné aux galères 6 par le parlement [de] Nancy ? cela serait curieux ; mais il y a peu de ports de mer en Lorraine.

Voilà donc M. l’abbé coadjuteur grand-chambrier 7. Les jésuites lui doivent un compliment.

Mille tendres respects.

V. »

1 Date complétée par d'Argental .

3 Ce nom est celui inspiré par le véritable académicien de Dijon : Bénigne Legouz de Gerland : https://fr.wikipedia.org/wiki/B%C3%A9nigne_Le_Gouz_de_Gerland

4 Ce passage est effectivement dans l'acte III, sc. 1 du Droit du seigneur : voir : http://www.monsieurdevoltaire.com/article-theatre-le-droi...

5 Tout ce qui précède depuis Voici un petit renfort … est omis dans l'édition de Kehl et suivantes . A propos des cacouacs, voir lettre du 5 janvier 1758 à Thieriot : http://voltaireathome.hautetfort.com/archive/2013/03/13/ils-me-donnent-quelquefois-des-articles-peu-interessants-a-f.html

6 Fausse nouvelle . V* a omis le [de] avant Nancy .

7 Selon l'édition Bestermann, le prince Louis de Rohan qui vient d'être élu à l'Académie Française le 27 avril 1761 .

Selon Georges Avenel  (et cette option me convient mieux): l'abbé Henri-Philippe de Chauvelin qui le 17 avril et 8 juillet 1761 fit deux discours dénonçant la doctrine pernicieuse des « soi-disant jésuites » et publia la Réplique aux apologies des jésuites ; voir : https://books.google.fr/books?id=0oYSh_qIyP4C&pg=PA218&lpg=PA218&dq=abb%C3%A9+chauvelin&source=bl&ots=J5CJDC8DPC&sig=EdaYHWGqq3jb4ROFK-QEbziLoGo&hl=fr&sa=X&ved=0ahUKEwiItb232pTOAhVBBBoKHXnYDGw4ChDoAQg0MAQ#v=onepage&q=1761&f=false

 

27/07/2016

Vous connaissez La Faucille

... Et le marteau ?

Je dois à la vérité de dire que je n'ai pas d'assez bons yeux pour avoir jamais vu le château de Ferney depuis la route de La Faucille ! Il faut reconnaître qu'une démographie galopante, que Voltaire souhaitait, et une vague de constructions correspondante a été due à l'afflux de travailleurs transfrontaliers attirés par les salaires suisses, et du coup la "chaumière" est difficile à situer .

Malgré cela, c'est une région magnifique qui mérite qu'on s'y arrête .

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Ci-dessus, dernier virage en allant vers le col et la vallée de Mijoux 

 

 

 

« A Germain-Gilles-Richard de Ruffey

et à

Claude-Philippe Fyot de La Marche

[à Monsieur le président de Ruffey

au château de La Marche

par Chalon-sur-Saône

à Dijon]

[vers le 23 août 1761]1

Venez, messieurs, humiles habitare casas 2. Vous connaissez La Faucille . Dès qu'on la descend on voit ma chaumière de Ferney . C'est là que je vous attends avec le lait de mes vaches et les poulets de ma basse-cour .

Coricium videte senem cui pauca beati jugera sunt .3

Venez si vous aimez tant les jésuites, il y en a six à ma porte . Pour les jansénistes nous n'en avons point, nous n'avons que des pauvres, nous n'en avons pas même assez, car nous manquons d'hommes .

Je vous attends avec la plus tendre impatience . »

 

1Manuscrit olographe sauf l'adresse où une autre main a rayé les 3è et 4è lignes de l’adresse et mentionné « acquitté au bureau de Chalon-s-S » . Ruffey par une lettre du 20 août1761 annonçait sa visite en compagnie de Fyot de La Marche pour le 3 ou 4 septembre 1761 .

2 Habiter nos humbles cabanes ; Virgile, Églogues, II, 29 .

3 Voyez le vieillard Coricius, qui possède quelques arpents d'heureuse [campagne] ; Virgile, Georgiques, IV, 127-128 .

 

26/07/2016

Je ne sais comment votre lettre datée du 26 juillet , ne m'est parvenue que le 19è août

... Ah si Voltaire avait eu le Web à disposition, ce genre de contretemps ne serait -presque- pas arrivé ; je dis presque car il est des pays/des gouvernants qui sont tellement soucieux du bien-être de leurs administrés qu'une admirable censure bloque  Internet .

D'un autre côté, il est heureux que mon philosophe préféré ait abondamment utilisé ce support papier qui nous permet de le suivre au quotidien, qu'aurions-nous s'il n'avait eu que le courriel volatile par essence ?

Mieux vaut un courrier en retard que pas de courrier . Timbre vert, couleur d'espérance , ou timbre rouge, couleur triomphale ? Vive La Poste, jaune et puissante : c'est Froome qui s'y colle jusqu'en 2017 !

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« A Philibert-Charles-Marie Varenne de Fénille 1

[vers le 22 août 1761]

Je me hâte, monsieur, de répondre à monsieur le contrôleur général 2, et je vous adresse la lettre à cachet volant, afin que vous en jugiez .

Je suis pénétré de ses bontés, et il y a longtemps que je lui suis attaché . Je vous avoue que je suis un peu piqué de ce mot, Corneille ce poète . Il y a longtemps que La Bruyère a dit, Person est un peintre, Pradon est un poète, mais le Poussin est le Poussin, et Corneille est Corneille 3.

Je ne sais comment votre lettre datée du 26 juillet , ne m'est parvenue que le 19è août . Il faut qu'il y ait quelque méprise, ou dans votre date ou dans les courriers . Si vous rencontrez par hasard l'abbé Grizel et maître Le Dains, je vous prie de leur faire mes compliments . Recevez ceux de votre très humble et très obéissant serviteur

Voltaire . »

2 La lettre à laquelle V* répond n'est pas connue .

3 Réminiscence de La Bruyère, Caractères : « Du mérite personnel », 24 ; voir : http://short-edition.com/classique/jean-de-la-bruyere/du-merite-personnel

 

Ne pourriez-vous pas nommer des commissaires pour examiner chacun de mes commentaires ?

... Non ? je ne le mérite pas ? je ne suis pas assez subversif ? M. Cazeneuve, merci, vous me rassurez, j'ai eu peur un instant de m'être radicalisé à l'insu de mon plein gré .

Eh ! Mme Sandra Bertin , je n'ai qu'une crainte, c'est que vous témoigniez en ma faveur . Comme toujours, qui n'entend qu'une cloche n'entend qu'un son , et gare aux fêlées qui sonnent faux .

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On vous a à l'oeil !

 

 

« A Charles Pinot Duclos

21 auguste 1761

J'ai eu l'honneur, monsieur, de vous adresser l’Épître dédicatoire à la compagnie, la préface sur Le Cid, le commentaire perpétuel sur Cinna et les Horaces ; voici le commentaire sur Le Cid . M. l'abbé d'Olivet en a un qui est un peu plus ample, mais il sera aisé de rendre les deux exemplaires conformes, quand on aura eu la bonté de me les renvoyer . MM. Cramer n'attendent plus que la sanction de l'Académie pour commencer l'impression . Mon parti est pris de commenter toutes les tragédies . Il y aura six ou sept gros volumes, ou huit in-quarto . Comme j'ai fixé le prix à deux louis d'or, il y aurait beaucoup de perte au lieu de bénéfice pour Mlle Corneille, sans le secours que le roi nous donne et sans la générosité des premiers de la nation .

Je ne me mêlerai en aucune façon de ce qu'on appelle improprement souscriptions 1. Quiconque voudra avoir le livre n'aura qu'à envoyer son nom au libraire de l'Académie ou au portier de l'Académie, ou écrire directement à MM. Cramer . Je donnerai mon temps, mon travail, et mon argent, pour cette entreprise et dès que les Cramer auront commencé, le public aura un volume tous les trois mois . Je vous demande en grâce de seconder mon zèle .

Ne pourriez-vous pas nommer des commissaires pour examiner chacun de mes commentaires ? Il me semble que M. Saurin pourrait nous rendre de grands services . Mais il n'y a pas un moment à perdre . Songez que j'ai soixante et huit ans , que je n'ai qu'un souffle de vie et que si je mourais inter opus 2, l'ouvrage irait comme moi à tous les diables .

Je vous embrasse de tout mon cœur . »

1 Improprement en effet, car le mot de souscription implique proprement une donation ; V* écrit lui-même à la fin des Instructions à Antoine-Jacques Rustan : « Vous vantez avec justice des exemples de bienfaisance que les Anglais ont donnés, et des souscriptions qu'ils ont ouvertes en faveur de leurs ennemis mêmes. » . Voir page 181  : https://books.google.fr/books?id=JQ8-AAAAYAAJ&pg=PA171&lpg=PA171&dq=Instructions+%C3%A0+Antoine-Jacques+Rustan&source=bl&ots=SOUmhlLfFI&sig=UO5vDUAB_uf96ErMxlmYbkN75ZI&hl=fr&sa=X&ved=0ahUKEwjUqJaBxI_OAhXBAxoKHZgbA1oQ6AEIJzAA#v=onepage&q=Instructions%20%C3%A0%20Antoine-Jacques%20Rustan&f=false

2 En pleine tâche .