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30/06/2016

vous êtes heureux par votre femme et par vos enfants ; vous l'êtes par votre manière de penser

... Ô l'heureux homme , il vit carrément un conte de fée !

Rêve de tous les hommes mariés : femme bienfaisante et enfants charmants . Et rêve des épouses : agréable et intelligente manière de penser du "bon" mari . Allez, messieurs les avocats et huissiers, circulez, il n'y a rien à voir !

Curés et religieux de toutes sortes, fichez leur la paix .

Dieu(x), occupez vous du sexe des anges .

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Trop mignons ! [pour ne rien vous cacher, j'aime les chats]

 

 

« A Etienne de Champflour, ancien

Lieutenant particulier

à Clermont

en Auvergne 1

30è juillet 1761, au château de Ferney

par Genève

Ayant quitté, monsieur, ma maison des Délices, près de Genève, que j’ai cédée à M. le duc de Villars, j'y ai laissé votre lettre ; mais quoique je ne l'aie pas sous mes yeux, elle est dans mon cœur . Je me suis attendri au souvenir de monsieur votre père, et je vous prie de ne pas douter que je ne prenne toujours un vif intérêt à tout ce qui vous regarde . Vous êtes père de famille depuis longtemps ; vous êtes heureux par votre femme et par vos enfants ; vous l'êtes par votre manière de penser, ce sont pour moi autant de sujets de joie ; elle n'est affaiblie que par le grand intervalle qui nous sépare . Je finis ma carrière dans un séjour assez riant, et dans des terres qui ont de beaux privilèges ; il ne me manque que de pouvoir vous assurer de vive voix des sentiments inviolables avec lesquels j'ai l'honneur d'être, monsieur, votre très humble et très obéissant serviteur

Voltaire. »

 

29/06/2016

Il me semble, mademoiselle, que je vous dois des remerciements, toutes les années, d’avoir bien voulu venir dans ma petite retraite

... Mam'zelle Wagnière, et je suis au regret d'avoir à faire des travaux " de mise aux normes" comme vous dites au XXIè siècle, lesquels travaux vont officiellement être présentés ce 4 juillet 2016 à 16h , enfin ! Ce qui ne m'empêchera pas de vous laisser à loisir cheminer dans le parc, et l'allée de Charmilles (qui orne votre blog, preuve s'il en était besoin de votre attachement)  , vous partagez mon amour pour ce lieu .

 Voir : http://www.chateau-ferney-voltaire.fr/

Voilé et chapeauté comme une jeune mariée !

La restauration va durer plus longtemps que la construction originelle .

 

 

« A Marie Fels

Au château de Ferney par Genève

29 juillet 1761

Il me semble, mademoiselle, que je vous dois des remerciements, toutes les années, d’avoir bien voulu venir dans ma petite retraite 1. Mais il faut que je vous remercie d’une autre sorte de plaisir que vous m’avez fait, et que vous ne savez peut-être pas.

Vous me dites, aux Délices, qu’il y avait à Paris un homme plein d’esprit et de générosité, dont le plus grand plaisir était celui d’obliger, et que c’était M. de Laborde 2. Je m’en suis souvenu, quand il a été question d’imprimer un Corneille avec des commentaires, et d’en faire une édition magnifique, au profit de la famille infortunée de ce grand homme. J’ai répété mot pour mot à M. de Laborde, très indiscrètement, tout ce que vous m’aviez dit de lui. Je vous assure qu’il n’a pas démenti vos éloges : il favorise cette entreprise avec tout le zèle d’un excellent citoyen, et il m’a écrit une lettre qui fait bien voir qu’il a autant d’esprit que de noblesse d’âme. Je suis si pénétré de tout ce qu’il daigne faire, que je ne puis m’en taire avec vous. Vous qui avez des talents si supérieurs, mademoiselle, vous sentez bien mieux que personne, combien il sera beau à notre nation de protéger les talents du grand Corneille cent ans après sa mort, et vous devez être flattée que ce soit votre ami, M. de Laborde, qui ait fait les premières démarches. Pardonnez donc à mon enthousiasme, et comptez que nous en avons toujours beaucoup pour vous au pied des Alpes, madame Denis et moi. Recevez, avec votre bonté ordinaire, les sentiments respectueux du vieux

Voltaire. »

2 Banquier à la cour ; la lettre de Laborde du 4 juillet 1761 est conservée ; c'est lui qui annonce la souscription de deux cents exemplaires ; il ajoute qu'il a fait souscrire le duc de Choiseul et la duchesse de Gramont pour respectivement 20 et 3 exemplaires .

 

Quand il devrait un peu m’en coûter, je ne reculerai pas.

... Et c'est bien là une décision/intention/proposition qui fait long feu, ou plutôt un flop de première grandeur . 

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« A Charles-Augustin Ferriol, comte d'Argental

et à

Jeanne-Grâce Bosc du Bouchet, comtesse d'Argental

28è juillet [1761]1

Les divins anges sauront que je reçus avant-hier leur dernière lettre, datée de je ne sais plus quand. J’étais aux Délices ; je les ai cédées à M. le duc de Villars, qui s’y établit avec tout son train J’ai laissé la lettre de mes anges aux Délices ; mais je me souviens des principaux articles. Il était question vraiment de quelques vers, qu’ils aiment mieux comme ils étaient autrefois dans l’ancienne Zulime. Mes anges ont raison, repentir, innocence, vaut mieux que repentir, arrogance . Je ne me souviens pas bien précisément des autres, mais j'ai une idée confuse, que mes anges m'ont persuadé .

Je me jette à leurs pieds pour que Zulime se tue ; car il ne faut pas que tragédie finisse comme comédie, et autant qu’on peut, il faut laisser le poignard dans le cœur des assistants. Si vous goûtez cette nouvelle façon de se tuer que je vous envoie, vous me ferez grand plaisir. Ne me dites pas que ce pauvre bonhomme de père sera affligé . Il est juste que sa fille coupable passe le pas, et que le bonhomme de père, qui l’a fort mal élevée, soit un peu affligé pour sa peine.

Venons à un plus grand objet, à Pierre Corneille. On ne pourra rien faire, rien commencer, rien même projeter, si l’on n’a pas d’abord les noms de ceux qui veulent bien souscrire. Il y a une petite anicroche. Les Œuvres du théâtre de Corneille contiendront cinq volumes in-4°. Ces cinq volumes, avec des estampes, reviendraient à dix louis d’or et les souscriptions ne seront que de deux : on ne pourra donc point donner ces inutiles estampes, et on se contentera des remarques utiles. L’ouvrage est moitié trop bon marché, j’en conviens ; mais avec les bontés du roi, et les secours des premiers de la nation, les Cramer pourront être honorablement payés de leurs peines, et il y aura encore assez d’avantages pour M. et Mlle Corneille. Quand il devrait un peu m’en coûter, je ne reculerai pas. J’ai déjà commenté à peu près le Cid, les Horace, Cinna 2, Pompée, Polyeucte, Rodogune,et j'en suis à Héraclius. Il me paraît que ce travail sera principalement utile aux étrangers qui apprennent notre langue ; chaque page est chargée de notes ; je suis un vrai Scaliger, Mme Scaliger 3, prenez-moi sous votre protection.

Quant à la drôlerie du petit Hurtaud 4, il en sera tout ce qui plaira à Dieu. Je suis résigné à tout depuis la mort du cardinal Passionnei, et depuis notre petite défaite auprès de Ham. J’espérais que le cardinal Passionei me ferait avoir d’admirables privilèges pour mon église savoyarde. J’ai peur d’échouer dans le sacré et dans le profane ; je me disais : on va signer la paix dans Hanovre, tout le monde sera gai et content, on ne songera plus qu’à aller à la comédie, on souscrira en foule pour Pierre Corneille, tous les billets royaux seront payés à l’échéance, tout le monde se prendra par la main pour danser, depuis Collioure jusqu’à Dunkerque ; voilà mon rêve fini , et le réveil est triste.

La divine et superbe Clairon augmentera-t-elle ma douleur, et sera-t-elle fâchée contre moi, parce que j’ai été poli avec M. le comte de Lauraguais 5 ? Mon cher ange lui fera entendre raison ; il me l’a fait entendre si souvent à moi, qui suis plus capricieux qu’une actrice !

Je voudrais bien vous envoyer une partie de mon Commentaire ; mais tout cela est sur de petits papiers comme les feuilles de la Sibylle ; et d’ailleurs rien n’est en vérité moins amusant.

Respect à tous les anges. Le malheur est sur les yeux . Les miens sont affligés aussi  mais je songe aux vôtres.

V. »

1 L'édition de Kehl supprime le dernier tiers du premier paragraphe, après Mes anges ont raison […] à la suite de la copie Beaumarchais . Date complétée sur le manuscrit par d'Argental .

2 Cinna ajouté par V* au dessus de la ligne .

3  Surnom donné à Mme d'Argental par V*.

 

28/06/2016

Je ne sais si nous aurons la paix . Où sommes-nous réduits ? puisque nous la souhaitons, même honteuse .

... La paix -sociale- à tout prix ! un moment de honte sera préférable à tout atermoiement de la part de notre ex-partenaire so british , shame on you !

 https://www.youtube.com/watch?v=YEzQV75LDL0

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La mère sup' t'a vu v'nir! File en retenue avec le bonnet d'âne !

Et vive l'Islande ! et vive l'Ecosse !

 

 

 

« A Jean-Robert Tronchin Banquier

à Lyon

26 juillet [1761]

Vous avez actuellement à Lyon mon cher correspondant, le Genevois M. le duc de Villars, et je m'arrange pour lui laisser nos Délices 1. Au reste j'ai beaucoup de maisons et pas un sou ; et je ne présume pas que le nouveau lit de justice 2 et la dernière déconvenue de notre armée 3 fassent beaucoup rouler l'argent . Sauve qui peut encore une fois . Ayez donc la bonté mon cher monsieur de soulager ce bâtisseur de châteaux et d'églises, par un petit group de cent cinquante louis accompagné de quelques petits écus pour les ouvriers .

Je me trouve furieusement débiteur à Genève . Voici mon moment de crise . J'attends la balance de mes petits comptes pour voir de combien je suis ruiné . Mais monsieur que ce soit à votre loisir, j'attendrai volontiers votre commodité , d'autant plus que je pense qu'il y a quelques fonds qui ne vous sont pas encore rentrés .

Je ne sais si nous aurons la paix . Où sommes-nous réduits ? puisque nous la souhaitons, même honteuse .

Tous tant que nous sommes nous embrassons la tribu lyonnaise .

V.

Je crois que vous avez raison . Douze livres de cire d'Espagne sont beaucoup 4. Six sont fort honnêtes. »

3 Le 16 juillet 1761, bataille de Fillinghausen : https://fr.wikipedia.org/wiki/Bataille_de_Villinghausen

 

My proposal is modest, the work is usefull

... Modeste, comme moi !

Usefull, comme Voltaire . A lire, relire, faire lire sans modération [http://local.attac.org/13/laciotat/IMG/pdf/voltaire_artic...]

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Ce n'est que trop facilement vérifiable , on en est témoin quotidiennement .

 

 

« A Henry Fox

Aux Délices près de Genève 25 juillet 1761 1

Monsieur,

You are born to be good, and I have a mind to do good . In spite of war protect the Shakespear of France . My proposal is modest, the work is usefull . Corneille , his offspring and I my self, we will most oblig'd to you and to english generosity .

I hope your son is in good health . You may be sure I have pay'd to him all the respect and attentions he desserves .

I am with the utmost gratitude, 2

monsieur,

votre très humble et très obéissant serviteur

Voltaire . »

1 Un prospectus en français, mais destiné aux amateurs anglais, était joint à la lettre , de la main de Wagnière . Le prix du volume in-quarto était fixé à deux guinées, et l'on demandait d'adresser les souscriptions à Londres chez Nourse ou chez Vaillant, ou chez les frères Cramer à Genève .

2 « Vous êtes né pour faire du bien, et j'ai un esprit à faire du bien . En dépit de la guerre protégez le Shakespeare français . Mon projet est modeste, l'ouvrage est utile . Corneille, sa descendance et moi-même, nous vous serons reconnaissants ainsi qu'à la magnanimité anglaise . J'espère que votre fils est en bonne santé . Vous pouvez être sûr que je lui ai réservé tout le respect et l'attention qu'il mérite . Je suis avec la plus grande gratitude [...] »

 

27/06/2016

mon cher free Briton

... Bon vent !

Gardez vos pounds, vos inches, vos gallons, et ne venez plus pleurer en accusant cette méchante EU de vous saigner aux quatre veines .

Il est regrettable qu'une si mince majorité l'ait emporté, but that's law . On en revient toujours à cette vielle technique britannique : diviser pour régner !

 David Cameron, apprenti sorcier, victime d'un retour de baguette fulgurant inédit à Poudlard .

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« A George Keate Esq.

Nandos Coffee house

London

Je reçois votre lettre du 9è mon cher free Briton 1; vous avez travaillé pour des ingrats . Les Genevois que vous avez tant loués trouvent apparemment qu'ils ne le sont pas assez 2; ils n'ont pas voulu permettre qu'on imprimât une traduction que j'avais fait faire de votre trop bon livre 3. Réservez vos louanges pour votre nation, elle les mérite ; elle devient la première nation du monde ; marine, commerce, agriculture, philosophie, liberté, vous avez tout ; et vous n'avez pas le pédantisme et la fausse politique des petites républiques .

Aimez Corneille, je me réconcilierai avec Shakespear ; la poste part, je n'ai que le temps de vous embrasser et de vous dire que je vous aimerai toute ma vie .

V.

Au château de Ferney en Bourgogne

par Genève 22è juillet 1761. »

1 Libre Anglais .

3 Cet ouvrage de Keate ne parut en traduction qu'en 1774 : Abrégé de l'histoire de Genève et de son gouvernement ancien et moderne, traduit de l'anglais par M. A. Lorovich ; original : A Short account of the ancient history, present government, and laws of the Republic of Geneva. — By George Keate, esq; — London, printed for R. and J. Dodsley, in Pall-mall, MDCCLXL Li-8, xix-218 pp. et une carte. — Biblioth. Rilliet. Précédé d'une dédicace à Voltaire, datée de Londres le 2 mars 1761. Carte du lac et du territoire de Genève et des contrées environnantes par T. Kitchin. En tête de l'introduction est une vignette finement gravée, avec les armes de Genève. Voir : https://books.google.fr/books?id=_1BiAAAAcAAJ&pg=PR1&lpg=PR1&dq=A+Short+account+of+the+ancient+history,+pr%C3%A9sent+government,+and+laws+of+the+Republic+of+Geneva.+%E2%80%94+By+George+Keate,+esq&source=bl&ots=9MB64LPgMt&sig=4-pCEtHdXl54B1dYP8O7nwUJNK4&hl=fr&sa=X&ved=0ahUKEwjUvtuyqcjNAhWMPBQKHUFSBHAQ6AEIMDAD#v=onepage&q=A%20Short%20account%20of%20the%20ancient%20history%2C%20pr%C3%A9sent%20government%2C%20and%20laws%20of%20the%20Republic%20of%20Geneva.%20%E2%80%94%20By%20George%20Keate%2C%20esq&f=false

Et voir : https://archive.org/stream/lettresetbillet00volt/lettresetbillet00volt_djvu.txt

 

Si je me damne à gauche, je me sauve à droite ... Si on me connaissait, on me canoniserait, mais le monde est si injuste !

... Bien évidemment, je ne parle pas politique car enfer et damnation en sont le lot commun .

https://www.youtube.com/watch?v=WmzOCtsZTW4

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« A Charles-Jean-François Hénault

Aux Délices 22 juillet 1761

L’enthousiasme ne permet point de délais, mon illustre et respectable confrère, et rien ne m'en inspira tant que la lettre dont vous m'honorez . La bonne santé, la philosophie, et les sentiments de M. d'Argenson y ont une assez bonne part ; Corneille vient ensuite ; ce n'est pas que Corneille fût aussi aimable que vous ; mais il a débrouillé le chaos ; il est le premier en son genre . La gloire est pour les inventeurs ; ceux qui montent 1 sur leurs épaules pour les surpasser n'ont que le second rang ; et ceux qui viennent après n'en ont aucun . Je ne me sais gré que d'une seule chose, c'est d'avoir enfin ouvert les yeux à nos jolis Français sur l'Electre de Sophocle ; Paris vient de convenir enfin à la représentation d'Oreste , que l'amour n'avait rien à démêler avec cette famille-là ; on a vu que les parricides cadrent mal avec une partie carrée ; on s'est aperçu que la terreur et la pitié suffisaient . Notre théâtre purgé de blancs poudrés 2, commence à devenir un vrai spectacle ; et si cela continue, les pièces qui ne sont que de belles conversations n'auront pas beau jeu . Vive le cinquième acte de Rodogune . N'est-il pas vrai que c'est là le comble de l'art ; les quatre premiers actes ont beau être très mauvais, cela n'y fait rien . Le cinquième est la vraie tragédie .

J'ai donc commenté Pierre, non seulement à cause de ce grand homme tout plein de défauts ; non seulement à cause de l'héritière de son nom qui n'a jamais lu les œuvres de Pierre, mais pour avoir le plaisir de faire des notes qui pourront être utiles aux étrangers qui apprennent notre langue par règles, et aux Français qui l'apprennent par routine . Il y aura un petit commentarium perpetuum, tant soit peu pédantesque, qui sera vraiment assez curieux ; le modeste La Motte, pétri d'un sot amour-propre, faisait une poétique à l'occasion de Romulus, des Maccabées, d'Oedipe en prose ; et moi j'en fais à l'occasion du Cid , des Horaces, de Cinna .

En vérité, il est bien honorable pour notre nation, qu'on entre avec tant de zèle dans mon petit projet . Le roi a daigné permettre que son nom fût à la tête des souscripteurs pour deux cents exemplaires . L'exemple est suivi . J'ai engagé nos Cramer à céder tout le profit de cette édition à Mlle Corneille ; ils en feront une petite pour ceux qui ne veulent que s'instruire à peu de frais ; et la grande ne sera que pour les souscripteurs ; le goût est devenu tout à fait anglais : il y a des gens qui en prennent jusqu'à cinquante exemplaires . Si cet enthousiasme continue, ce ne sera pas la peine de faire imprimer un programme . Les Cramer enverront le livre à ceux qui auront donné leurs noms ; pour moi je ne me mêlerai que d'encourager la nation, et de faire mon petit commentaire .

Maître Le Dains, et maître Omer Joly de Fleury auront beau crier ; nous ferons l’apothéose de Pierre qui vaut mieux qu'eux .

J'ai actuellement le plaisir de faire bâtir une belle église et un beau théâtre . Si je me damne à gauche, je me sauve à droite ; mon église est de marbre, afin que vous le sachiez, et mon théâtre n'est que de cailloux . Vous voyez que je ne laisse pas d'avoir des convenances dans l'esprit . Si on me connaissait, on me canoniserait, mais le monde est si injuste !

Si vous êtes encore aux Ormes, monsieur, je vous prie de ne pas m'oublier auprès de M. d'Argenson . J'avais fait ma cour à monsieur son fils en établissant un assez joli haras . Que faut-il faire pour plaire au père ? Pour vous, monsieur, je sais bien ce qu'il faudrait faire pour avoir votre suffrage ; mais permettez-moi de vous dire comme Gille, si vous voulez voir un beau tour, faites-le .

J'ai relu l'Histoire de frère Daniel,3 en vérité, vous avez dit trop de bien de lui ; ce n'est qu'un froid gazetier, un homme très mal instruit, et qui a écrit en jésuite ; cela est à faire vomir . C'était à vous, à nous donner une histoire de France étendue ; mais vous êtes trop sage de votre vivant ; tenons-nous-en longtemps à l'abrégé chronologique : c'est la loi et les prophètes 4.

Mille tendres respects . »

1 V* avait d'abord dicté celui qui monte .

2 Les petits-maîtres .

3 Cette allusion au père Daniel est une nouvelle indication, surtout si on la rapproche de la mention de Gille qui vient juste avant, qui suggère que V* conçoit le Pot-pourri .