15/07/2016
J'abuserai encore de vos bonté, au nom de Mme Denis pour un petit envoi qu'elle vous demande : il s'agit d'orner un théâtre et une église
... Au moment où j'écris cette lettre, j'apprends la folie meurtrière qui a frappé à Nice, d'où mon choix de titre pour cette note : Voltaire savait mettre en lumière à la fois église et théâtre, religieux et profane, en un mot être tolérant et ouvert aux besoins des humains , à mille lieues de ces fanatiques qui tuent ceux qui ont pour seul défaut de se distraire, s'amuser .
J'enrage .
Courage à tous .
« A Jean-Robert Tronchin
Ferney 14è auguste 1761
J'ai l'honneur, monsieur, de vous envoyer une très petite lettre de change .
J'abuserai encore de vos bonté, au nom de Mme Denis pour un petit envoi qu'elle vous demande : il s'agit d'orner un théâtre et une église .
Dieu me préserve de vous prier d’entrer dans le détail des drogues que nous demandons . Il s'agit simplement de communiquer la liste ci-jointe à quelque droguiste honnête homme qui vous remettra le ballot que vous aurez la bonté de nous faire adresser à Meyrin . Mon entreprise de l'édition de Corneille , ne laisse pas d'être une affaire de finance un peu délicate . J'espère en venir à bout avec le secours des bontés du roi qui daigne donner dix mille livres . Mais il faudra que monsieur le contrôleur général les paye, et le temps n'est pas des plus favorables . Nous verrons si ce sera une proposition incivile, de demander à MM. de Montmartel et de Laborde, leur billet pour cette somme .
Bonjour, monsieur, mille tendres compliments à monsieur votre frère, et à toute la tribu .
Je dois environ 30 000 livres dans Genève . Comment faire ? Payer .
Votre très humble et très obéissant serviteur .
V. »
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14/07/2016
... les troupes de Saddam Hussein...
... Yes ! A midi et quart, ce 14 jullet 2016, un miracle s'est produit, ou peu s'en faut : Saddam est vivant ! à moins que Jean-Marc Aurault ait encore la fourche qui a langué, à moins qu'il soit mieux renseigné que moi (et que vous happy tax payer) et que Saddam soit encore , secrètement, très secrètement à la tête de ses troupes, et pour comble, en Syrie .
Why not ?
Jean-Marc, parfois tu me fais peur !
12:23 | Lien permanent | Commentaires (0)
Quoi qu’il arrive, je donnerai mon temps et mon argent pour le succès d’une entreprise que je crois honorable et utile à la nation
... Sera-ce la conclusion du discours de notre indéfrisable président aujourd'hui ? Non, certes pas, ce serait une promesse sans lendemain de plus, au moins , un mensonge éhonté, au mieux , ou l'inverse .
Sera-ce le thème de campagne de mister Bling-bling Sarkozy ? Non, impossible ! il n'a pas changé à ce point, ça se saurait, tout comme si Carla avait de la voix .
Je me limite ici à ces deux phares de la pensée républicaine, mais la liste est plus longue que le poil dans la main d'un coiffeur présidentiel .
Il me semble bien qu'on est toujours sous l'Ancien Régime (sauf Fanfoué le ventripotent perpétuel figure de mode chez Dessange )
http://www.lepoint.fr/politique/le-coiffeur-de-hollande-d...
14 juillet oblige : https://www.youtube.com/watch?v=HG0bJzfgUaI
"Attention ! état d'urgence ! les pétards restent interdits sur la voie publique ! hic !" vous rappelle un président qui ne manque pas de toupet .
« A Jean-Chrysostome Larcher, comte de La Touraille
Si je n’étais pas tombé malade, monsieur, et si je n’étais pas même menacé de perdre la vue, j’aurais déjà remercié Son Altesse sérénissime de la bonté qu’elle a eue et de l’honneur qu’elle m’a fait 1. L’ouvrage que j’entreprends demanderait de meilleurs yeux et une santé plus robuste. J’espère pourtant que nous viendrons à bout de tout, avec la protection du petit nombre d’hommes qui suivra l’exemple généreux de M. le prince de Condé. L’ouvrage sera beaucoup plus considérable que je ne croyais ; il contiendra cinq ou six volumes in-4°. J’ai déjà commenté le Cid, Horace, Cinna, Pompée, Polyeucte, Rodogune, et Héraclius, et si je peux me rétablir, le reste suivra bientôt. Les libraires m’ont fait apercevoir qu’il sera impossible d’orner ces ouvrages d’estampes 2, que chaque exemplaire coûterait alors six louis d’or, au lieu de deux. Quoi qu’il arrive, je donnerai mon temps et mon argent pour le succès d’une entreprise que je crois honorable et utile à la nation. Le désintéressement des frères Cramer, qui entreprennent l’édition sous mes yeux, leur fait un honneur qui est assez rare dans cette profession. J’espère que tout se passera d’une manière qui ne déplaira pas au public.
Permettez-moi, monsieur, de vous marquer ma surprise sur ce que vous me mandez au sujet de la lettre de M. le prince de Condé. Il faut qu’il y ait quelque méprise, et qu’il s’agisse apparemment de quelque autre lettre que Son Altesse sérénissime aura écrite à quelque étranger sur des objets importants ; car il n’y a pas d’apparence qu’un Français ait jamais publié une lettre d’un prince tel que lui, sur quelque objet que ce puisse être, sans lui en demander la permission ; et ce sont même des permissions que les hommes qui connaissent leur devoir se gardent bien de demander. Je vous supplie, monsieur, de lui présenter mon profond respect et mes vœux sincères pour des succès dignes de son nom et de son courage.
Vous ne doutez pas, monsieur, des sentiments avec lesquels j’ai l’honneur d’être
monsieur
votre très humble et très obéissant serviteur.
Voltaire . »
1 Le prince de Condé avait écrit à V* le billet suivant : « Paris, le 8 juillet 1761 . Ce sera avec plaisir, monsieur, que je me joindrai à ceux qui procureront aux descendants de Corneille un sort plus heureux . Je vous prie donc de m'inscrire pour six exemplaires . Je suis fort aise que cette occasion m'ait procuré de vos nouvelles et me mettre dans le cas de vous assurer, monsieur, de la continuité de mes anciens sentiments pour vous. Louis de Bourbon . »
2 V* avait demandé une estampe à Watelet, puisque celui-ci l'en remercie le 9 août 1761 : « … il faut être Michel-Ange pour peindre et dessiner Corneille ; Raphaël imiterait Racine, Corrège et le Guide seraient seuls dignes de rendre vos ouvrages [...] »
09:31 | Lien permanent | Commentaires (0)
Il me paraît que dans l’Europe on approuve assez mon entreprise. Il faut bien que nous ayons quelque gloire
... Bien évidemment, je ne parle pas ici de ma petite personne qui en toute modestie ne s'adresse pas seulement à l'Europe mais à l'univers entier bien sûr !
Et juste pour le plaisir, ajoutez à celui de la lecture, celui des oreilles : http://www.clubdeutschegrammophon.com/video/eclipse-live-...
Fanfoué , ça me rappelle quelque chose !
« A Charles Pinot Duclos
Au château de Ferney, par Genève,
13 auguste [1761] 1
Je vous supplie, monsieur, vous et l’Académie, de prendre bien à cœur Pierre Corneille et Marie Corneille. Il sera peut-être bien ennuyeux de lire mes notes sur les Horaces ; mais, avec un Corneille à la main, le plaisir de lire le texte l’emportera sur le dégoût des notes. Ne faites aucune attention à l’orthographe ; songez que nous sommes Suisses. On écrit comme on peut, et on corrigera le tout à l’impression. Trois ou quatre séances pourront amuser l’Académie, et m’éclaireront beaucoup. Si vous avez le courage d’examiner mon travail, je vous enverrai tous mes commentaires les uns après les autres.
Il me paraît que dans l’Europe on approuve assez mon entreprise. Il faut bien que nous ayons quelque gloire. Pierre nous en donnera, si l’Académie veut bien donner sa sanction aux remarques. Elles sont faites pour les étrangers, et peut-être pour beaucoup de Français.
Je vous demande en grâce de me renvoyer la préface sur le Cid et les notes sur Horace, avec un petit mot au bas qui marque le sentiment de l’Académie. Dès que vous aurez eu la bonté, monsieur, de me renvoyer ces cahiers, je vous dépêcherai le Cid.
A l’égard des souscriptions, elles iront comme elles pourront. Je travaillerai à bon compte, et, s’il le faut, je ferai imprimer à mes dépens. Je crois travailler pour l’honneur de la littérature française ; j’attends de l’Académie des lumières et de la protection.
Adieu, monsieur ; je compte sur votre zèle et sur votre bonté plus que sur tout le reste.
V. »
1 D'après une copie ancienne incomplète qui a été suivie par l'édition Desoer ; on a ici une copie du XIXè siècle .
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13/07/2016
On n’a pas été surpris que vous pensiez bien
... à caser vos Séides, ô Fanfoué Hollande, imité d'un Valls qui ne manque pas de donner de bons postes à ses fidèles . Nos élus se sentent vraiment sur le siège éjectable et profitent du système qu'ils dénonçaient dans l'opposition . Jésus lui-même (pour autant qu'il ait existé) , roi de la parabole (bien avant l'ère de la TV numérique) affirmait qu'il était bon de s'acheter des amis avec l'argent d'autrui , en prévision de jours moins fastes : http://visionneuse.free.fr/visioxml/index.htm?ref=Lu%2016.1-8 (L'économe infidèle , ou la préparation de l'éternité : tout un programme ! ).
Nos deux principaux futurs ex-dirigeants auraient-ils la fibre chrétienne si développée ? Qui les en récompensera ? Pas moi, cela va de soi ! pas l'Eglise catholique et apostolique pour autant que je sache .
Ah qu'il doit être doux à ces deux immenses bienfaiteurs de l'humanité d'ajouter du bien au bien, de se comporter en potentats comme leurs opposants d'il y a cinq ans . Et ça voudrait être réélu ! Ecoeurant !!
« Au marquis Francesco Albergati Capacelli
à Bologne
11è august 1761, au château de Ferney 1
par Genève
Vous verrez, mon cher monsieur, l’état où je suis par ma lettre à M. Paradisi 2, que je vous envoie toute ouverte. Si jamais je retrouve des yeux et de la santé, j’en ferai bien usage pour cultiver votre commerce charmant. La belle lettre que vous me fîtes l’honneur de m’écrire, il y a quelque temps 3, a été reçue en France avec un applaudissement universel. On n’a pas été surpris que vous pensiez bien ; mais on l’a été que vous écriviez en notre langue avec tant de pureté et d’énergie.
Dans le temps que je pouvais lire, j’ai lu avec un plaisir extrême les tragédies de M. Varano 4, et quand j’aurai des yeux, je les relirai encore. Oserais-je vous supplier de faire mes excuses à M. Algarotti, auquel je voudrais écrire, et auquel je n’écris point ? Non seulement il faut qu’il me pardonne, mais qu’il me plaigne. Adieu, monsieur, aveugle ou borgne, je prends la liberté de vous aimer autant que je vous estime. Votre très humble et très obéissant serviteur.
Voltaire. »
1 Sur le manuscrit original, mention : « fco Milano ».
2 On n’a pas cette lettre.
3 Le 30 juin 1761, voir des extraits de cette lettre dans les notes de la lettre du 8 juillet 1761 à Albergati Capacelli : http://voltaireathome.hautetfort.com/archive/2016/06/13/par-tout-pays-on-trouve-des-esprits-tres-mal-faits-et-par-to-5814518.html
4 Né à Ferrare en 1705, mort en 1788, le marquis Alfonso Varano n'avait publié jusque là que deux tragédies, Il Demetrio, 1745, et Giovanni di Giscala, 1754 . Voir : https://it.wikipedia.org/wiki/Alfonso_Varano
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12/07/2016
Un membre va vite, les corps ont peine à se remuer.
... Nulle gaudriole ici, revoyons le contexte . Et philosophons :
« A Charles-Augustin Ferriol, comte d'Argental
Ose-t-on parler encore de vers et de prose à Paris, mes divins anges ? les chaleurs et les malheurs ne font-ils par un tort horrible au 1 tripot ?
Je travaille le jour à Corneille, et la nuit à Don Pèdre.
Nos souscriptions pourraient bien se ralentir. Sans la prise de Pontichéri ou Pondicheri, je ferais tout à mes dépens.
Je vous ai envoyé les remarques sur les Horaces. Voici la préface en forme d’épître dédicatoire, à l’Académie. Je la mets sous vos ailes, et vous daignerez la recommander à Duclos, quand vous l’aurez lue. Il est bon que tout ait la sanction de quarante personnes ; mais j’aurai plus tôt achevé tout l’ouvrage, que l’Académie n’aura lu trente de mes remarques. Un membre va vite, les corps ont peine à se remuer. Dites-moi net, je vous prie, combien vos amis retiennent d’exemplaires. Tout Corneille commenté en 5 ou 6 volumes in-4°, c’est marché donné pour deux louis.
Sans le roi et quelques princes, on ne pourrait donner les exemplaires à ce prix.
J’ai un autre placet contre Lambert 2 à vous présenter. Je n’avais pas encore eu le temps de lire son Tancrède . Il s’est plu à me rendre ridicule : jugez-en par cet échantillon 3. Que faire ? cela est dur ; mais Pontichéry est pis ou pire.
Mes divins anges, que la campagne est belle ! vous ne connaissez pas ce plaisir-là. Et les yeux ? J’écris, moi ; et vous ?
9 august , ou aoust [1761]»
1 V* a écrit par erreur sur le manuscrit et pour au .
2 V* veut dire Prault qui avait imprimé un Tancrède non autorisé ; voir lettre du 7 août 1761 à Mlle Clairon : http://voltaireathome.hautetfort.com/archive/2010/08/07/introduire-dans-la-piece-de-sophocle-une-partie-carree-d-ama.html
3 Suivaient quelques citations du Tancrède (édité par Lambert selon Georges Avenel ).
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11/07/2016
J'aurai l'honneur d'envoyer le programme quand j'aurai consulté mes respectables confrères
... Le jour où un candidat à l'élection présidentielle considèrera les membres de son parti comme de "respectables confrères" n'est pas près de se lever, et quant à les consulter pour pondre un programme cohérent, on verra auparavant le mariage de la carpe et du lapin .
« A Charles Pinot Duclos
8 août 1761 1
Si vous avez quelquefois du loisir à l'Académie, monsieur, je lui fournirai de l'occupation . Voilà toujours à bon compte ma dédicace . Je vous prie d'y trouver des choses curieuses et que l'Académie l'approuve .
J'aurai l'honneur d'envoyer le programme quand j'aurai consulté mes respectables confrères sur quelques commentaires : celui de Cinna ne tardera pas . Je me flatte que je serai instruit par leurs décisions et encouragé par le zèle qu'ils montrent pour la mémoire de Corneille et pour l'unique rejeton de cette famille . »
1 D'après une copie ancienne .
P.S.-- La victoire des Portugais (coupe d'Europe de football, dois-je préciser ?) me permet de bénéficier d'une nuit calme et sereine, les supporters français sont rentrés refaire le match et râler contre les bleus, Deschamps, l'arbitre , le gouvernement et bobonne . Je parie que la cote de Fanfoué Hollande va en prendre un coup !
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