16/08/2025
J'espère tout obtenir par l'intercession de mon confrère saint Cucufin - Я надеюсь получить все через заступничество моего брата Святого Кукуфина- I hope to obtain everything through the intercession of my brother Saint Cucufin
... C'est ce qu'on peut entendre en ce moment du côté de l'Alaska . Saint Cucufin sauvez-nous !
Et si on parlait de l'Ukraine pendant qu'on y est
« A Jean-François-René Tabareau
3è mars 1770
Je réciterai pour vous, monsieur, la prière des voyageurs . Je ne cesserai de demander au ciel qu'il vous rende l'argent que vous avez perdu au billard 1. J'espère tout obtenir par l'intercession de mon confrère saint Cucufin .
Je vois que vous n'étiez pas instruit de ma fortune ; non seulement je suis père temporel des capucins de Gex, mais j'ai l'honneur d'être capucin moi-même ; j'ai droit de porter le cordon et l'habit . J'ai reçu ma patente de notre révérend père général Amatus de Lamballa, à qui sans doute vous vous êtes confessé quand vous étiez à Rome .
Me donnerez-vous la permission de vous envoyer un petit paquet pour M. de La Harpe 2 quand vous partirez ? Surtout portez-vous bien, et ne m'imitez pas, car en dépit de saint Cucufin j'ai un mal bien dangereux à la gorge .
Je vous donne ma bénédiction.
† Frère François capucin indigne.
Mille tendres amitiés à M. Vasselier . »
1 Allusion aux détournements de François Billard ; voir lettre du 10 janvier 1770 à Dompierre d'Hornoy : http://voltaireathome.hautetfort.com/archive/2025/06/19/sur-cette-formalite-vous-toucherez-de-l-argent-chose-fort-di-6552111.html
2 Lettre du 2 mars 1770 à La Harpe : http://voltaireathome.hautetfort.com/archive/2025/08/14/vous-avez-pour-vous-les-philosophes-et-les-femmes-avec-cela-6559041.html
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n’est-il pas bien fort, bien convaincant, bien utile ?
... Non, non , il ne s'agit pas de Trump, encore moins de Poutine, les trois qualificatifs étant tout à fait impossibles à donner ensemble à ces individus, quand bien même ils sont persuadés les mériter .
« A Marie-Elisabeth de Dompierre de Fontaine, marquise de Florian
Le 3 mars [1770] 1
Je vous prie, ma chère nièce, de me faire un très grand plaisir. J’implore surtout l’assistance de monsieur le grand écuyer de Cyrus, qui est un homme ingambe et serviable.
J’ai le plus grand et le plus pressant besoin des livres dont vous trouverez la note sur un petit billet. Je ne sais où ils se vendent. M. de Florian, en allant à la comédie, peut aisément les acheter, et donner ordre qu’on me les envoie par les guimbardes de Lyon.
Croiriez-vous qu’un docteur de Sorbonne 2, ami et parent de l’abbé Morellet, professeur d’histoire à Toulouse, enseigne publiquement mon Histoire générale ; que tout le parlement vient l’écouter ; qu’il l’a fait imprimer pour l’usage des collèges, en y retranchant seulement quelques petites libertés philosophiques ; qu’un prêtre fanatique l’a brûlée devant sa porte, pour faire amende honorable à la sainte Église ; que le premier président l’a fait prendre par deux huissiers, et l’a menacé du cachot en pleine audience ; que la fille du premier président m’a écrit d’assez jolis vers 3; que Sirven va demander la permission de prendre ses premiers juges à partie ; que la philosophie expie, au bout de huit ans, l’assassinat de Calas ?
Allons, courage, monsieur le Turc 4, monsieur du parlement de Paris 5, mettez la philosophie, l’humanité, à la mode. Que fera-t-on pour Martin ?
J’ai obtenu deux mille écus des créanciers de Durey, par les bons offices de M. de Beaumont. J’ai marié Mlle Nollet, qui l’avait suivi dans tous ses malheurs depuis douze ans, et que l’abbé Nollet son oncle reniait comme un beau diable. Durey, dans le fond, n’est pas à beaucoup près aussi coupable qu’on le dit ; c’est un bon homme très serviable, très faible, qui a fait de très mauvais marchés, et dont le plus grand crime est d’avoir demandé par écrit à sa femme, en grâce, de le faire cocu. Je vous jure, d’ailleurs, qu’il n’a jamais empoisonné personne 6.
Avez-vous lu le dernier mémoire d’Élie ? n’est-il pas bien fort, bien convaincant, bien utile ? La Harpe vous a-t-il récité sa Religieuse ? avez-vous pleuré ? avez-vous vu l’opéra-comique 7 de Marmontel ? comment vous portez-vous tous tant que vous êtes ? J’ai une enflure à la gorge qui n’est point du tout plaisante au milieu de quarante ou cinquante lieues de neige. Sur ce, je vous donne à tous ma bénédiction.
Fr. François, capucin indigne. »
1 Copie Beaumarchais-Kehl ; éd. Kehl .
2 Voir la lettre qui précède., du 3 mars 1770 à Élie de Beaumont : http://voltaireathome.hautetfort.com/archive/2025/08/15/ce-sont-apparemment-des-demons-qui-ont-remue-l-ordure-de-cet-6559092.html
3 Mlle de Vaudreuil .Voir lettre du 10 décembre 1769 à Audra : http://voltaireathome.hautetfort.com/archive/2025/05/28/je-me-flatte-que-le-parlement-saisira-cette-occasion-de-fair-6549791.html
4 L’abbé Mignot. (Kehl.)
5 M. Alexandre d’Hornoy. (Kehl)
6 Voir lettre du 11 septembre 1769 à Mme Denis : http://voltaireathome.hautetfort.com/archive/2025/03/25/je-ferai-probablement-comme-tous-les-autres-hommes-je-mourrai-en-ayant-des.html
7 Sylvain, représenté le 19 février 1770, au Théâtre-Italien, musique de Grétry.
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