21/03/2011
siècle des ridicules et des impertinences
http://www.deezer.com/listen-4611621 : Universal mind ... I'm a fredom man .
http://www.deezer.com/listen-4611622 : Light my fire .
http://www.flickr.com/photos/nhadda/5380825369/
Les "ridicules" et les "impertinences" sont de tous les siècles, le nôtre ne fait pas exception, hélas . Reste à savoir si nous serons auteurs ou victimes de celà . Tâchons de n'être que le moins possible l'un ou l'autre !
Marin, traitre à Volti, s'est peut-être rendu compte, quand même, que celui-ci connaissait ses mauvais coups, en lisant : "siècle des ridicules et des impertinences" et "aux scélératesses dont on est inondé" . Je souhaite qu'il se soit senti dans ses petits souliers . Volti fera passer le bien commun des philosophes amis, avant l'esprit de vengeance , encore une fois .
Gloire à Volti ! Gloria :http://www.deezer.com/listen-4611626
« A François-Louis-Claude Marin
21è mars 1774 à Ferney
Nous vivons donc, mon cher ami, dans le siècle des ridicules et des impertinences . Sauve qui peut. Votre lettre m'apprend des chose que je ne savais pas . Il ne manquait aux absurdités, et aux scélératesses dont on est inondé que l'insolence d'une requête des Véron en cassation d'arrêt 1. J'ai une lettre de change sur un Véron à Paris, mais je me flatte qu'il n'est pas parent de la vieille aux cent mille écus .
On me mande qu'il y a un Taureau blanc échappé dans Paris qui frappe de ses cornes pour un écu . Ne pourriez-vous point engager M. de Sartines à ordonner discrètement qu'on ne laissât point sortir ce taureau de son écurie ? Il y a plus d'un an que je l'avais entièrement perdu de vue . Je suis très affligé qu'on le laisse courir ainsi . Il y a trop de gens qui voudraient manger mon taureau et moi .
Ma strangurie m'a repris . Je serai très fâché de quitter le pays des taureaux, des singes, des chats et des rats sans avoir eu la consolation de vivre quelques jours avec vous 2.
Voulez-vous bien avoir la bonté de donner cours aux incluses ?
V. »
1 Arrêt rendu le 3 septembre 1773 ; les Véron sont les adversaires de Morangiès, à qui « la Véron » disait avoir prêté « cent mille écus ».
Sur cette affaire, vous pouvez voir : http://www.labetedugevaudan.com/pages/morang_colin.html
2 V* sait pourtant que Marin est responsable de l'édition pirate des Lois de Minos ; voir lettre du 25 février à d'Alembert : http://voltaireathome.hautetfort.com/archive/2011/02/24/b...
D'Argental lui écrit le 11 mars : Marin « peut servir dans bien des occasions et il peut beaucoup nuire dans mille autres . Il a l'oreille du ministre le plus accrédité ..., il est admis avec une certaine distinction chez le premier président, M. de Sartines le soutient ... par politique », « Je pense donc que vous devez dissimuler les sujets de plainte qu'il vous a donnés, agir avec lui comme par le passé ... avec la défiance que vos découvertes doivent vous inspirer . »
17:24 | Lien permanent | Commentaires (0)
L'éditeur doit par probité et par intérêt ne me point charger de l'iniquité d'autrui
http://www.deezer.com/listen-3774159 : On my shoulders
"... par probité et par intérêt ..."
Volti sait parler aux éditeurs et imprimeurs !
Appel au noble sentiment de probité et appel non moins fort à la fibre sensible qui passe par le porte-monnaie .
En lisant ces dénégations de paternité d'ouvrages remarquables, je suis toujours effondré qu'un homme aussi valeureux soit obligé de jouer , encore et toujours, avec une censure imbécile . J'ose espérer que jouer est bien le mot adéquat, sinon c'est un crêve-coeur que d'avoir à se cacher sans cesse .
Je crains que la bien-disance et la bien-pensance ne soient aujourd'hui dictées que par des esprits étroits qui n'osent plus appeler un chat un chat, un crétin un crétin, etc. Il est vrai que les avocats se régalent d'avoir de plus en plus d'affaires juteuses !
Ah ! que je déteste tous les intégristes de toutes opinions coercitives qui ne pronent que la loi du bâton au lieu d'instruire sensément .
Ah ! que je trouve stupides les législateurs , pondeurs de lois qui sont à leur image ; quels progrès offrent-ils aux citoyens ? Leur courte vue m'effare .
Rive droite, vous trouverez "probité", entre "grand coeur" en amont et "générosité" en aval .
http://commons.wikimedia.org/wiki/File:Carte_du_tendre.jpg
« A Louis-François Prault
Au château de Ferney 21 mars [1761]
J'espérais que Monsieur Prault me ferait tenir un exemplaire de la tragédie de Tancrède . On lui a remis un manuscrit qui a , je crois, pour titre Appel à toutes les nations de l'Europe du jugement des Anglais 1.
Monsieur Prault a mandé que cet ouvrage est de moi, il n'en est point ; et si Monsieur Prault me l'attribue je me plaindrai .
Il imprime un volume contenant plusieurs pièces fugitives ; comme La Mort de Socrate, Candide, etc.2 Je serais extrêmement affligé si je voyais mon nom à la tête de cette collection . Il y a plusieurs pièces qui ne m'appartiennent point, et que je désavouerai en justice . L'éditeur doit par probité et par intérêt ne me point charger de l'iniquité d'autrui . Cet avertissement sera produit si j'ai le malheur de voir mon nom exposé par l'éditeur . D'ailleurs je ferai à Monsieur Prault les plaisirs qui dépendront de moi .
Voltaire. »
1 Exactement : Appel à toutes les nations de l'Europe des jugements d'un écrivain anglais ou Manifeste ..., 1761 ;
http://www.voltaire-integral.com/Html/24/33_Appel_a_toute...
encore ouvrage de V*, qui y défend les auteurs dramatiques français contre les anglais . Il avait été ecrit en réponse à deux atricles publiés dans le Journal encyclopédique des 15 octobre et 1er novembre 1760, intitulés : « Parallèle entre Shakespeare et Corneille » et « Parallèle entre Otway et Racine ».
2 Ce sont les Mélanges de littérature, d'histoire, de philosophie, ... Il demandait deux jours auparavant aux d'Argental que Prault ne mette ni son nom, ni un V. à la tête de l'ouvrage ;
lettre MMMCCLXXIII page 206 : http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k800358/f212.image.r...
« Ce volume contient L'Ecossaise, Socrate, mais Socrate hardi ; Candide, mais Candide renforcé, un chapitre sur la tolérance, un sur les bacheliers et sur les sauvages, un sur les allégories, un sur la pluralité des dieux ... »
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