30/04/2017
Cette affaire d'ailleurs si étrange et si capitale peut vous faire un honneur infini
... Monsieur Macron, en ayant au moins un quinquennat qui nous dispense d'être sous la coupe de quelque parti dangereux, quel qu'il soit .
Dany Boon vous a apporte son vote . Mais ne comptez pas sur le pape François Ier qui vous ignore superbement du haut de son trône, curieusement beaucoup plus au fait du parti adverse qu'il dote d'au moins une qualité remarquable : «Des deux candidats politiques, je ne connais pas l'histoire. Je sais que l'un représente la droite forte [sic] mais l'autre, vraiment je ne sais pas qui il est. Alors je ne peux pas donner une opinion claire sur la France» ; aurait-il été renseigné uniquement par Chiristine Boutin ? No comment !
« A Pierre Mariette avocat
au conseil
rue Simon-le-Franc
à Paris
Aux Délices 11 juin 1762 1
Je vous adresse , monsieur, la plus infortunée de toutes les femmes qui demande la chose du monde la plus juste . Vous frémirez au récit de son aventure, et votre cœur saignera . Mandez-moi je vous prie sur-le-champ quelles mesures on peut prendre . Je me chargerai de la reconnaissance . Cette affaire d'ailleurs si étrange et si capitale peut vous faire un honneur infini . Elle est digne d'être entreprise par vous .
J'ai l'honneur d'être avec tous les sentiments que je vous dois, monsieur,
votre très humble et très obéissant serviteur
Voltaire
gentilhomme ordinaire de la chambre
du roi »
1L'édition Vie privée, suivie par toutes les éditions, donne un texte abrégé et corrompu de cette lettre et de la lettre du 8 juillet 1762 à Mariette, fondues ensemble, le tout présenté comme destiné à Élie de Beaumont ( voir lettre du 11 juin 1762 à de Beaumont : http://www.monsieurdevoltaire.com/article-correspondance-... ).
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29/04/2017
Quant à la petite somme d'argent que nous sommes convenus que vous aurez la bonté de m'envoyer, je la recevrai assez à temps au commencement de juillet
... Dit humblement/bassement Nicolas Dupont-Aignan-gnan à sa nouvelle et grande amie Marine Le Pen au sortir de la cérémonie de leur mariage de déraison . Contre le "système" , oui, pour le fric , oui itou . Dommage (!?), le voyage de noces va capoter dans huit jours, et il me reste l'espoir qu'ils n'auront pas eu le temps de faire des enfants (ah ! vision d'enfer que celle de leur accouplement ! ).
Nous avons désormais la réponse : copains comme cochons !
« A Ami Camp
11è juin 1762
Je crois, monsieur, que M. Thieriot est à Lyon, et que nous l'aurons bientôt aux Délices .
Voulez-vous bien permettre que je vous envoie cette lettre pour M. le maréchal de Richelieu 1, et que je vous supplie de la faire mettre à la poste ?
Quant à la petite somme d'argent que nous sommes convenus que vous aurez la bonté de m'envoyer, je la recevrai assez à temps au commencement de juillet .
Mille tendres remerciements .
V. »
1 Cette lettre n'est pas connue .
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Adieu, monsieur, conservez-moi des bontés dont je sens tout le prix
... Aurait déclamé Marine Le Pen -décidément très vieille France- en raccompagnant un Dupont-Aignan-gnan, en mal de reconnaissance et prêt à se vendre (au sens propre si j'ai bien compris la manoeuvre, les frais de la campagne lui restant sur le dos), et qui de Debout la France se retrouve à genoux , quelle gloire ! Du coup, je ne sais plus lequel des deux je dois prendre pour Perrette au pot au lait ( se répartissant le jack pot avant de l'avoir gagné ) tant je les trouve imbéciles , et plus encore magouilleurs de la pire espèce sous une franchise de façade .
Et que dire du Jean-Luc, cocu et pas content, boudeur, insoumis jusqu'à la déraison, incapable de décider un vote utile pour cette France qu'il se targuait de mener vers un avenir lumineux ? Peut mieux faire !
Ô mon Nicolas, tu es éblouissant !
« A François-Achard Joumard Tison, marquis d'Argence
à son château
près d'Angoulême .
11è juin 1762
Vous avez dû recevoir, monsieur un ouvrage fort curieux 1, et qui peut servir de commentaire à celui que vous lisez actuellement 2, ou plutôt que vous ne lisez plus . Car tout admirable qu'est ce livre, il lasse un peu à la fin, et l'uniformité des beautés ennuie .
J'ai rattrapé un peu de santé, et j'en ai grand besoin pour porter le fardeau insupportable des dernières pièces de Corneille . Je ne peux encore vous envoyer celle que nous avons jouée, nous n'avons fait que l’essayer . C'est une pièce presque toute de spectacles, et qui exige une vingtaine d'acteurs . Notre théâtre est si joliment entendu, qu'on y pourrait jouer l'opéra .
Voici une petite lettre assez curieuse 3, qui ne grossira pas trop le paquet, et qui pourra vous amuser . Il y a une affaire horrible à Toulouse, produite par le plus affreux fanatisme . Vous en entendrez bientôt parler si vous ne le savez déjà . Adieu, monsieur, conservez-moi des bontés dont je sens tout le prix .
V. »
1 Probablement le Testament de Jean Meslier ; voir lettre du 8 février 1762 à Damilaville : http://voltaireathome.hautetfort.com/archive/2017/01/30/que-socrate-platon-lucrece-epictete-marc-antonin-julien-bayl-5904903.html
2 Si la note 1 est juste, il s'agit cette fois de la Bible .
3 Lettre qui n'est pas connue .
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28/04/2017
sans se compromettre, rendez service au genre humain
... Voila un mot d'ordre que je voudrais adresser aux partis de tous bords qui veulent le pouvoir en écrasant tout ce qui n'est pas de leur couleur politique . Quelle ineptie ! pendant ce temps des humains crèvent de faim et n'ont pas de toits . Ce n'est pourtant pas se compromettre que de reconnaitre dans un parti opposé de bonnes idées à allier aux siennes propres pour le bien de tous . Est-ce trop demander ? nos politiques , le dos au mur, vont-ils être enfin de parole et d'action pour le bien sans penser essentiellement à leur ego et leur portefeuille ?
Il serait temps !
« A François Tronchin, Conseiller d’État
à Genève
Nous prions monsieur Tronchin le conseiller d’État avec la plus vive instance, tous tant que nous sommes de cœurs sensibles, pénétrés d'horreur et de pitié, pour l'aventure de Calas, de vouloir bien recommander par la poste de demain cette veuve infortunée à monsieur son frère . Il est de la plus grande importance que M . de Chaban en parle à M. de Saint-Florentin 1.
Monsieur Tronchin , sans se compromettre, rendez service au genre humain. Je l'assure de mes plus tendres respects .
V.
Jeudi 10 juin 1762 .[»
1 Voir lettre du 5 juin 1762 aux d'Argental : http://voltaireathome.hautetfort.com/archive/2017/04/22/1-5935608.html
et voir : http://www.monsieurdevoltaire.com/pages/En_direct_par_VOLTAIRE_Partie_2-1586056.html
09:29 | Lien permanent | Commentaires (0)
Terras Astraea reliquit
...
Mafalda , géniale petite Argentine que j'adore .
« A Claude-Philippe Fyot de La Marche
9 juin [1762] aux Délices
Vous m'affligez sensiblement, mon respectable ami en m’apprenant que monsieur votre fils prend d'autres arbitres que vous-même . Il ne m'appartient pas de faire des réflexions, je me borne à respecter en lui le fils du plus digne magistrat, et du plus honnête homme qu'ait la France, et je ne puis douter que son cœur n'ait les sentiments du vôtre . S'il y a quelque malentendu, je me flatte qu'il le fera cesser en s'en rapportant uniquement à vous . Mais en attendant le cœur me saigne . Je vous suis très obligé de vouloir bien m'envoyer votre mémoire . Mais prenez garde que je ne pleure en le lisant .
Au reste vous devez être averti que messieurs des postes ont décacheté plusieurs paquets adressés à M. d'Argental sous l'enveloppe de M. de Courteilles . Si vous m’adressez quelque chose par cette voie, ne mettez point de cachet au paquet qui m'est destiné . C'est ce cachet senti par les mains funestes des commis qui autorise leur insolence . Il faut donc passer sa vie à se précautionner contre des ennemis ! Terras Astraea reliquit 1.
Je vois toujours avec la même douleur cette fermeté de votre parlement , qu'on appelle sans doute opiniâtreté à la cour . Je ne vois pas pourquoi des juges refusent de juger mon procès sur le prétexte qu'ils en ont perdu un au conseil . Un régiment refuse-t-il de servir parce qu'il croira avoir à se plaindre de la cour ?2 Comment une telle réflexion est-elle sans aucun poids dans des têtes sages ? Je vous dis ma pensée avec une naïveté que vos bontés autorisent . Vivent La Marche et les Délices ! Pour moi qui n'ait été heureux que dans ma retraite, je vous crois encore plus heureux dans la vôtre parce que vous méritez mieux de l'être et que votre retraite est plus belle . Mais vous excepté, je ne troquerais pas mon sort contre aucun autre .
Je ferai l'impossible pour venir vous faire ma cour à La Marche . Il faudra demander la permission à Tronchin et à Corneille, et la permission est difficile à obtenir .
Permettez que je mette ici ce petit billet pour M. de Vosges 3. Adieu monsieur, je vous aimerai, je vous révèrerai jusqu'au dernier moment de ma vie .
V. »
1 Astrée [déesse de la justice] a quitté ce monde ; Métamorphoses, I, 150, d'Ovide .
2 V* pose fort bien le problème de la rébellion d'un corps ou d'une institution contre la loi fondamentale qui garantit seule l'existence des États .
3 Il ne nous est pas parvenu .Voir autre lettre à de Vosges du 3 juillet 1762 : http://www.monsieurdevoltaire.com/article-correspondance-annee-1762-partie-18-123050279.html
00:25 | Lien permanent | Commentaires (0)
27/04/2017
Nous allons nous remettre à jouer la comédie
... [NDLR - si tant est qu'ils aient jamais cessé de le faire-] pensent Marine et son staff .
J'ai toujours en la voyant l'impression d'avoir un garde-chiourme la schlague à la main, contre tout et tous, pour la division afin de régner par la peur . Et ça voudrait gouverner la France !
Il est vrai qu'avec le soutien de Christine Boutin , catholique exemplaire (sic) pour soutenir une catholique en peau de lapin, tous les espoirs sont permis .
Il en est un autre qui continue sa tragi-comédie , -ce pour quoi il est doué,- Jean-Luc Mélenchon, qui ne semble pas avoir digéré la leçon du premier acte et a besoin d'un souffleur pour tenir jusqu'à la fin de la pièce . Je pense qu'il n'y aura pas de rappel .
Brrrr !!!
« A François de Chennevières, premier
commis des bureaux de la guerre etc.
à Versailles .
9 juin [1762]
Mon cher ami, il est vrai que j'ai été très malade . Je suis à peine rétabli . Un de mes premiers devoirs et de mes premiers plaisirs est de vous écrire . Nous allons nous remettre à jouer la comédie . Je crois que M. Sénac approuvera ce régime . Faites-lui je vous prie mes tendres compliments . Dites-moi s'il est vrai qu'on ait renvoyé les jésuites de la cour ? Je n'en crois rien .
Mille compliments de la part des Délices à la sœur du pot . »
14:42 | Lien permanent | Commentaires (0)
On craint que monsieur le contrôleur général n'indispose toute une nation pour un objet fort mince
... "On"... plus précisément les candidats qui brassent, avec leurs partis, des millions pour avoir la première place et qui n'ont décidément pas du tout le même sens des proportions que nous : un "mince" dépassement de dépenses pour eux peut valoir de dix à cent années de SMIC .
Un ex-président à défaut d'être un grand homme d'Etat a été un grand fraudeur, et, les chiens ne faisant pas des chats, son ex-premier ministre l'a copié , plus modestement dans sa sphère privée ; tel maître, tel élève, et vive le LR/UMP qui vit de l'argent public (mais je dois reconnaitre qu'il n'est pas le seul ) .
Oui, je me le demande : les comptes de campagne seront-ils justes et légaux cette fois-ci ?
Lamentable ...
« A Charles-Augustin Ferriol, comte d'Argental
et à
Jeanne-Grâce Bosc du Bouchet, comtesse d'Argental
7 juin [1762] 1
Mes divins anges j'ai bien peur qu'entre mes paquets et votre sage avertissement , il n'y ait eu encore quelque indigne ouverture de messieurs des postes . Je vous ai écrit samedi 5 à l'adresse de M. de Courteilles avec cette devise :
Voici le mémoire demandé .
Je vous importune encore pour une nouvelle grâce . C'est à M. le comte de Choiseul que j'ai recours pour votre protection . Je suis suisse, je parle pour mes Suisses . On craint que monsieur le contrôleur général n'indispose toute une nation pour un objet fort mince .
M. Tronchin doit vous apporter un excellent mémoire au nom de la nation . M. le duc de Choiseul a lu le mémoire et l'approuve . Nous supplions Mgr le comte de Choiseul de daigner en faire autant .
Il ne m'appartient pas de joindre ma voix rauque à celle de treize cantons mais je présente très humblement le mémoire suisse par vos aimables mains à M. le comte de Choiseul sans avoir l'impudence de me mêler de l’affaire .
Elle sera rapportée au conseil du roi . On ne demande que justice .
V. »
1 C'est la deuxième lettre du même jour aux d'Argental ; bien qu'une tache précédant le quantième puisse faire penser à dater la lettre du 17 ou du 27 juin, le contenu ne laisse pas de doute .
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