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19/10/2017

J'espère, monsieur, que les arrangements dont nous convenons ne vous déplairons pas . J'aurais souhaité qu'ils eussent été faits plus tôt

... Et moi aussi !

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« A Jean-Jacques Mallet Négociant

à Marseille

Au château de Ferney 9è décembre 1762 1

J'espère, monsieur, que les arrangements dont nous convenons ne vous déplairons pas . J'aurais souhaité qu'ils eussent été faits plus tôt . L'argent qu'il en a coûté pour bâtir et démolir ensuite une muraille assez longue, et pour faire un chemin devenu inutile, aurait été employé à des embellissements qui auraient rendu votre séjour et le mien plus agréables . Vous serez le maître du pré que vous désirez . Le nouveau chemin que je fais vous sera beaucoup plus commode étant presque vis-à-vis de votre maison . Vos possessions seront plus arrondies . Vous aurez de grandes promenades à droite et à gauche . Les arbres que j’ai déjà plantés feront des berceaux assez bas qui ne pourront nuire ni à votre vue , ni à la mienne 2.
Il sera aisé, d'ailleurs, de faire , si vous le voulez, une porte de communication . Mme Denis en profitera et cultivera plus commodément la société de madame Mallet dont elle sent tout le prix . Nous lui présentons nos très humbles obéissances .

J'ai l'honneur d'être, monsieur, votre très humble et très obéissant serviteur

Voltaire . »

1 Original signé avec cachet « Genève » et mention « Ferney 9è décembre 1762 . M. de Voltaire rép[ondu] le 28.1763. Sur Ferney . »

Le même jour le consistoire de Genève inscrivit : « A comparu Jean-Pierre fils de feu Jean Calas de Toulouse, sur la permission qui lui en a été accordée par monsieur le modérateur, né de parents protestants, mais baptisé dans l’Église romaine, auquel monsieur le modérateur a représenté la faute qu'il avait faite de promettre d'embrasser la religion catholique romaine ; sur quoi ledit Calas a témoigné son regret et c'était l'horrible circonstance où il s'est rencontré dans le mois de novembre 1761 qui l'avait engagé à faire cette promesse […] Après quoi il a té interrogé sur divers points qui nous séparent d'avec l’Église romaine, et ayant paru instruit et renoncé aux erreurs du papisme, et il a été reçu membre de notre communion . »Registres du consistoire, R87, p. 142.

2 Par la suite, et la mésentente, ces arbres donneront le Cache-Mallet, vis à vis de ce que Mallet fit pousser : le Cache-Voltaire . Voir page 150 : http://www.persee.fr/doc/globe_0398-3412_2003_num_143_1_1478

18/10/2017

Il s’agit de venger l’humanité, et non de disputer un peu de renommée.

... Et il s'agit de venger les femmes et non d'excuser le trop célèbre Mr Weinstein, "malade" dit-on (parole d'avocats qui vont gagner le pactole avec ce client exceptionnel )  , mais qui, en ayant les moyens de se faire soigner, s'est bien gardé de le faire .

 

 

« A Etienne-Noël Damilaville

6 décembre [1762]

Mes frères, les Pensées tirées des objections diverses, etc. 1, sont un excellent ouvrage. Il faut en tirer quelques exemplaires pour les sages ; mais je crois que rien ne fera jamais plus d’impression que le livret de Meslier. Songez de quel poids est le témoignage d’un mourant et d’un prêtre homme de bien. On dit qu’il paraîtra quelque chose 2 à l’occasion des Calas et des pénitents blancs, mais qu’on attendra que la révision ait été jugée .

Le docteur Tronchin m’a enfin mandé qu’il n’y avait point de guérison pour le petit enfant 3 à qui mon frère s’intéresse ; je souhaite que le docteur se trompe.

Qu’est-ce donc que ce drôle de fou qui traite le public comme Ajax traitait ses moutons 4, et qui tombe sur lui en furieux ? Il a donc fait une tragédie d’Ajax ? l’a-t-on mis aux petites-maisons ? comment se nomme-t-il ?

Est-il vrai qu’Élie de Beaumont est très courroucé de voir la faucille Loyseau dans sa moisson 5? Mon cher frère, s’il est vrai, calmez ses douleurs ; représentez-lui que dans une affaire telle que celle des Calas, il est bon que plusieurs voix s’élèvent ; c’est un concert d’âmes vertueuses. Il s’agit de venger l’humanité, et non de disputer un peu de renommée. Il y aura place pour Beaumont et pour Loyseau dans le temple de la gloire et de la vertu, et aucun d’eux n’entrera dans la caverne de l’envie.

J’embrasse mon frère et mes frères.

P.S. – Il y a un enfant qui se dit petit-neveu de Corneille. Il demeure chez M. Noël, maître de pension, faubourg Saint-Marceau ; son nom est Vannier. Il demande un exemplaire de Corneille ; cela est assurément bien juste. Je prie très instamment mon frère de lui faire passer ce petit billet 6. »

1Les Éclaircissements historiques à l'occasion d'un libelle calomnieux sur l'Essai de l'histoire générale , dont on reparlera ; voir lettre du 13 décembre 1762 au même : http://voltaireathome.hautetfort.com/archive/2009/12/13/l-opera-comique-soutient-il-toujours-la-gloire-de-la-france.html

2 Le Traité sur la tolérance que V* ne publie qu'en novembre 1763 quand tout danger est écarté pour la famille Calas . Sur une version ancienne d'une partie de ce texte, dont le reste est passé dans le Pot pourri, voir l'édition des Romans et contes .

3 En l'absence des lettres de Damilaville, on ne sait de qui il est question ici ; ce ne peut être Daumart, comme Beuchot et Moland l'ont estimé, puisqu'il s'agit de quelqu'un vivant à Paris ou près de Paris . On pourrait songer à un « jeune homme » mentionné dans une lettre du 12 décembre 1762 du duc de La Vallière, remerciant V* de l'intérêt qu'il a pris à sa mort .

4 L'Ajax de Poinsinet de Sivry fut représenté pour la première fois le 30 août 1762 et retiré après la première représentation ; sur quoi l'auteur publia, anonymement, l'Appel au petit nombre ou le Procès de la multitude, avec l'épigraphe « Ajax ayant été mal jugé entra en fureur, et prit un fouet pour châtier ses juges » (référence à Ajax qui avait pris pour l'ennemi un troupeau de moutons) .Puis Poinsinet se répondit à lui-même par une Lettre à l'auteur de la tragédie d'Ajax ou Réponse à l'appel au petit nombre ; 1763 .

5 L'avocat Loyseau a aussi publié un mémoire en faveur des Calas .

6 On n'a pas ce billet .

17/10/2017

S'il va à Paris il sera fêté, amoureux, aimé , paresseux et restera là

... Ainsi disait Nostradamus, ou Madame Soleil, à propos de Fanfoué Hollande, et cette prédiction se révèlera juste . Damned ! le président actuel pense sans doute encore à lui quand il évoque le "bordel' et les "fainéants" .

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« A Gabriel Cramer

[vers le 5 décembre 1762]

Caro, ce serait bien dommage 1 mais per quaee quis peccat per haec et punietur 2.

Bon voyage à Philibert mais je me flatte que je l'embrasserai avant son départ . S'il va à Paris il sera fêté, amoureux, aimé , paresseux et restera là 3.

Voici de la copie .

Qu'importe que des estampes inutiles soient bonnes ou mauvaises ? »

1 Il avait un kyste mal placé ; voir lettre du 10 décembre 1762 : « Comment vont vos parties affligées ? » et lettre du même jour : «  Je n'ose parler de l'accident de mon cher Gabriel, c'est l'affaire des dames, c'est à elles de gémir . »

2 Par où quelqu'un pèche, par là il sera puni . Adaptation du Livre de la sagesse

3 Il restera à Paris trois mois .

16/10/2017

Je plains ceux qui ne jouissent pas de la nature et qui vivent sans la voir.

... Nous dit Nicolas Hulot , l'homme qui "ne recule jamais", attelé à une tâche remarquable, faire en sorte que la nature reste telle qu'elle nous nourrisse tous tant que nous sommes .

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Le véritable créateur du net originel

 

 

« A François de Chennevières

Ferney 3 décembre 1762 1

Mon cher ami, vous savez que je suis un mauvais correspondant ; mais je n’en suis pas moins un véritable ami, et je vous aime comme si je vous écrivais tous les jours. Dieu merci, vous n’avez plus tant d’hôpitaux militaires à diriger ; on coupera moins de bras et de cuisses, on ne nous battra plus, et nos campagnes auront plus de cultivateurs . C’est à quoi je m’intéresse plus particulièrement, parce que je suis un bon laboureur, et que je serais un fort mauvais soldat . Je me fais à présent une espèce de parc d’environ une lieue de circuit, et je découvre de ma terrasse plus de vingt lieues. Vous m’avouerez que vous n’en voyez pas tant de votre appartement de Versailles. Voyez donc comme j’irai à Paris au printemps prochain ! Je me croirais le plus malheureux de tous les hommes, si je voyais le printemps ailleurs que chez moi. Je plains ceux qui ne jouissent pas de la nature et qui vivent sans la voir. Chacun vante la retraite ; peu savent y rester. Moi, qui ne suis heureux et qui ne compte ma vie que du jour où je vis la campagne, j’y demeurerai probablement jusqu’à ma mort, et ce sera le terme de mon amitié pour vous. »

1 Copie par Boissy d'Anglas (Clarke), édition Cayrol et A. François .

15/10/2017

Je vous prie, monsieur, de retirer ces papiers de ses mains

... N'ayant pas suivi le grand oral de notre président E. Macron, je ne sais donc pas si quelque opposant aurait pu demander à l'un des journalistes d'obtempérer à cette prière, si papiers il y avait  .

J'en saurai plus demain . Ou pas .

 

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Qui dit stylo, dit papier ! ou me trompè-je ? Ou alors rêve de cigare ?

 

« A Joseph-Marie Balleidier

procureur

à Gex 1

Le sieur Vuaillet m'a assez d'obligation, monsieur, pour qu'il rende à Mme Burdet les papiers qu'il doit lui rendre . Cela va je crois à douze francs de frais . Je lui ai donné plus deux cents livres au-delà de ce qu'il me devait . Je lui ferai don encore de ces 12 livres . Je vous prie, monsieur, de retirer ces papiers de ses mains .

Voltaire. 

A Ferney [vers le 2 décembre 1762]2

1 Manuscrit olographe sur lequel Balleidier a porté la mention : « De M. de Voltaire / sans date / reçue le 3è décembre 1762 / et répondu led[it] jour » . Vézinet A. imprime un fragment inexact et mal daté de cette lettre . Voir : https://www.jstor.org/stable/40516898?seq=1#page_scan_tab_contents

et : http://w3public.ville-ge.ch/bge/volage.nsf/Attachments/ms_cdframeset.htm/$file/ms_cd.htm

2 V* avait d'abord adressé ce billet à Mme Burdet / à Ornex .

14/10/2017

Pardonnez à un ami qui écrit si rarement. La philosophie et l’amitié en murmurent, mais elles n’en sont point altérées

... Je le crois chère amie Mam'zelle Wagnière .

 

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Nous sommes tous deux du même plant .

 

 

« A François-Achard Joumard Tison, marquis d'Argence

à son château de Dirac

près d’Angoulême

A Ferney 2 décembre 1762 1

Pardonnez à un ami qui écrit si rarement. La philosophie et l’amitié en murmurent, mais elles n’en sont point altérées, et la mauvaise santé et l’âge ne sont que des excuses trop valables. Aimez toujours, monsieur, un solitaire que votre sagesse et les folies des hommes vous attachent pour jamais. Une espèce de colporteur suisse m’a dit qu’il vous avait envoyé, il y a un mois, une brochure. Je soupçonne, par le titre, que vous n’en serez pas trop content. C’est, dit-il, l’ouvrage d’un curé ; et ce n’est pas un prône 2. Vous lisez tout, bon ou mauvais, et vous pensez que, dans les plus méchants livres il y a toujours quelque chose dont on peut faire son profit.

La paix va nous rendre les plaisirs, et ne fera pas de tort à la philosophie . Il vaut mieux cultiver sa raison que se battre. Je viens de détruire des maisons comme on faisait en Westphalie  mais je les ai changées en jardins et à la guerre on ne les change qu’en déserts. Je vous souhaite, dans votre agréable retraite des journées remplies et heureuses, des amis, qui pensent, l’exclusion des sots et une bonne santé. Je m’imagine que cela est votre lot . Il ne manque au mien que d’être avec vous. »

 

1 L'édition de Kehl date de 1761, ce qui sera corrigé par Beuchot . Date endossée par d'Argence sur le manuscrit .

2 Les sentiments du curé Meslier .

13/10/2017

il faut attendre patiemment le jugement du conseil

... pour les Catalans indépendantistes . Auront-ils la satisfaction d'obtenir ce qu'ils demandent ? Ce serait la plus grosse boeufferie imaginable (ce qui ne m'étonnerait pas au pays des toros tués en abattoirs/arènes ) . L'Espagne est-elle vraiment un si grand pays qu'elle puisse se diviser à l'envi ? Combien de cheffaillons en mal de gloriole sont derrière cette hérésie ?

 

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« A Philippe Debrus

Pierre et Donat devraient avoir écrit à Élie il y a longtemps . Si leur lettre n'est pas encore partie, il faut la mettre sous l'enveloppe de M. Damilaville, directeur des vingtièmes, quai Saint-Bernard .

Il y a trois mois que je dis qu'on ne rendra à Mme Calas ses filles, qu’après la révision du procès 1: je crains même que des sollicitations trop réitérées n'indisposent M. le comte de Saint-Florentin . Je souhaite de me tromper .

On ne fait que des démarches inutiles ; il faut attendre patiemment le jugement du conseil, je réponds qu'il sera favorable . Ne soyons point fâchés que ce jugement soit différé, nous en aurons plus de temps d'instruire les juges, et de les solliciter ; ne parlons point surtout de l'affaire de Sirven 2; tenons nous-en à la nôtre . Si nos avocats peuvent avoir une lettre de Louis telle que je l'ai désirée, rien ne servira mieux notre cause .

Mille compliments à monsieur Debrus et à tous ses amis .

1er décembre [1762]3. »

1 Le 7 décembre 1762 la duchesse d'Anville [ Marie-Louise-Nicole de La Rochefoucauld ] annonce à V* qu'elle a obtenu de Maurepas leur sortie du couvent qui sera effective le 8 décembre . Voir : https://archive.org/stream/jeancalasetsaf1858coqu/jeancalasetsaf1858coqu_djvu.txt

3 L'édition Lettres inédites supprime la date et place cette lettre entre le 17 octobre et le 25 décembre 1762 .