Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

25/10/2018

Il est bien triste pour moi de voir si peu une famille à laquelle je suis tendrement attaché

... Sorry .

 Résultat de recherche d'images pour "famille"

May be .

 

« A monsieur le colonel Davis-Louis Constant de Rebecque, seigneur d'Hermenches

à Lausanne

3è novembre 1763 à Ferney

Le vieux agriculteur malingre, répond bien tard à la lettre du plus aimable colonel qu'ait la Hollande, et voudrait bien pouvoir dire, du plus aimable qu'ait la France . J'ai reçu M. Sinner 1 et son compagnon de voyage, de mon mieux, pour un malade ; je ne sors plus, je n'ai pu même aller à Tournay faire ma cour à Mme la marquise de Gentil 2. Il est bien triste pour moi de voir si peu une famille à laquelle je suis tendrement attaché . Je lui présente mes très humbles respects, et j'aimerai toujours mon cher colonel .

V. »

1 Sinner de Ballaigues, que Constant a recommandé peu de temps auparavant à V*, ainsi que nous l'apprend un billet de Constant à Ballaigues : « Vous ne devez point douter que vous ne soyez reçu avec distinction par Voltaire, et que je vous présente à lui d'une manière qui le flattera . » Voir : https://fr.wikipedia.org/wiki/Jean-Rodolphe_Sinner_de_Ballaigues

et : https://lumieres.unil.ch/fiches/bio/93/

2 Angélique Constant de Rebecque, épouse de Philippe de Gentils, marquis de Langallerie ; voir : https://lumieres.unil.ch/fiches/bio/733/

24/10/2018

C’est à de vieux laboureurs comme moi qu’il faudrait des enfants ; un ambassadeur n’en a pas tant besoin . Ne pouvant en avoir par moi-même, j’en fais faire par d’autres

... Emmanuel Macron en dira-t-il de même sur ses vieux jours ?

 Résultat de recherche d'images pour "le laboureur et ses enfants"

 https://www.youtube.com/watch?v=9nWs_5988DQ

 

 

« A Bernard-Louis Chauvelin

A Ferney , 3è novembre 1763

J’avais donc bien deviné, et vos deux Excellences doivent être fort contentes. Je me réjouis d’un bonheur que je ne connais qu’en idée 1. C’est à de vieux laboureurs comme moi qu’il faudrait des enfants ; un ambassadeur n’en a pas tant besoin. Ne pouvant en avoir par moi-même, j’en fais faire par d’autres ; Mlle Corneille, que j’ai mariée, va me rendre ce petit service, et me fera grand-père dans quelques mois.

Je voudrais bien, monsieur, avoir quelque chose de prêt pour amuser madame l’ambassadrice, lorsqu’elle sera quitte de toutes les suites de couche, et surtout de visites, de compliments. Je ne vous ai envoyé que  de l’histoire. Un Anglais, qui doit passer par Turin, vous aura sans doute remis un petit paquet . On fit partir il y a six semaines, par les muletiers, quelques volumes ; mais comme vous ne m’en avez jamais accusé la réception, je commence à douter que les muletiers aient été fidèles. On dit même qu’il y a dans Turin des gens plus infidèles que les muletiers qui saisissent tous les livres, sans respecter l’adresse . Mais je suis bien éloigné de croire qu’on ose ainsi violer le droit des gens. A tout hasard, ma ressource est dans les Anglais. Il y en a un qui part dans quinze jours, et qui vous apportera encore de la prose.

Toujours de la prose ! me direz-vous . Oui sans doute, car nous ne sommes pas en 1764. Et pourquoi attendre l’année 1764 ? C’est que les vers ne se font pas si aisément qu’on pense ; c’est qu’il faut du temps pour les corriger ; c’est qu’on pense ; c’est qu’il faut du temps pour les corriger ; c’est qu’on ambitionne extrêmement de vous plaire, et que, pour y réussir, on lime autant qu’on le peut son ouvrage. Pardonnez la lenteur aux vieillards, c’est leur apanage. Ne croyez point qu’on fasse des vers comme vous faites des enfants. Vous avez choisi pour vos ouvrages le plus beau sujet du monde. Il n’en est pas de même de moi ; je lutte contre les difficultés ; j’ai plus tôt planté mille arbres que je n’ai fait mille vers. Voilà mon papier fini, mes yeux refusent le service.

Mille tendres respects. »

 

 

23/10/2018

La guerre défend la patrie, Le commerce peut l'enrichir ; Les lois font son repos, les arts les font fleurir

... Nous sommes là dans une France idéale, rêvée, souhaitable , passée ou à venir .

Résultat de recherche d'images pour "france idéale"

 

 

« A Marc-Antoine-Jean-Baptiste Bordeaux de Belmont, Directeur

des spectacles

à Bordeaux

A Ferney 3è novembre [1763]

Voilà, monsieur, tout ce qu'un pauvre malade peut faire pour vous . Vous voulez absolument de mauvais vers, en voici . Si la rime n'y est pas, vous y trouverez du moins la raison ; ils sont l'éloge du gouverneur 1 à qui vous voulez plaire, de la ville dont vous ambitionnez les suffrages, et les beaux-arts que vous faites goûter à Bordeaux . Tous ces objets réunis ont triomphé de la répugnance pour les prologues, et de l'état de langueur où je suis .

J'ai l'honneur d'être, monsieur, votre très humble et très obéissant serviteur, de tout mon cœur.

Voltaire.

Nous osons retracer cette fête éclatante

Que donna dans Versailles au plus aimé des rois

Le héros qui le représente,

Et qui nous fait chérir ses lois .

Ses mains en d'autres lieux ont porté la victoire ,

Il porte ici le goût, les beaux-arts et les jeux,

Et c'est une nouvelle gloire.

Mars fait des conquérants, les arts font des heureux .

Des Grecs et des Romains les spectacles pompeux,

De l'univers encore occupent la mémoire ;

Aussi bien que leurs camps, leurs cirques sont fameux.

Melpomène, Thalie, Euterpe et Terpsichore

Ont enchanté les Grecs, et savent plaire encore

À nos Français polis et qui pensent comme eux .

La guerre défend la patrie,

Le commerce peut l'enrichir ;

Les lois font son repos, les arts les font fleurir ;

La valeur, les talents, les travaux, l'industrie,

Tout brille parmi vous . Que vos heureux remparts

Soient le temple éternel de la paix et des arts . »

1 Richelieu .

22/10/2018

Je vous supplie de vouloir bien me dire ce qu'il faut que je fasse dans cette conjoncture délicate

... déclarerait Jade Halliday : https://www.closermag.fr/people/jade-hallyday-avec-david-...

Je ne lui ferait rien dire de plus, la vie des fortunés membres du clan Halliday ne m'intéressant pas plus que la couleur de mes premières chaussettes .

 Image associée

https://www.rtl.fr/culture/medias-people/laeticia-hallyda...

 

 

« A Antoine-Jean-Gabriel Le Bault

Au château de Ferney,

1er novembre 1763

Monsieur,

Il y a environ six semaines que j'eus l'honneur de vous écrire 1 par le plus jeune de vos confrères, que j'appelais l'Adonis du parlement . Je vous demandais un tonneau de votre meilleur vin ; mais permettez qu'aujourd'hui j'aie l'honneur de vous parler d'une affaire plus essentielle ; ayez la bonté de préparer votre patience .

Lorsque Henri IV, de divine mémoire, acquit le pays de Gex, il s'engagea par le traité à maintenir tous les droits des seigneurs, toutes les aliénations de dîmes, et d'autres possessions faites en leur faveur . Il ratifia les anciens traités qui stipulaient ces droits . Louis XIV les confirma solennellement par le traité d'Arau en 1658, et Louis XV les a toujours maintenus quand on les a réclamés en son Conseil .

Je me suis trouvé dans ce cas en achetant la terre de Ferney . MM. de Budé qui me l'ont vendue, soutenaient au Conseil du roi leurs droits, et particulièrement celui des dîmes, que le curé revendiquait .

Le roi a fait écrire en dernier lieu par M. le duc de Praslin à monsieur le premier président 2, que son intention était que les traités subsistassent dans toute leur force ; que les seigneurs du pays de Gex ne fussent inquiétés dans aucun de leurs droits, attendu que ces droits intéressent la Savoie, Berne et Genève .

M. le duc de Praslin prie au nom du roi monsieur le premier président d'empêcher qu'il soit fait aucune procédure au sujet des dîmes contre les seigneurs qui en sont en possession . M. le duc de Praslin m'ayant fait part de cette résolution du roi et de la lettre qu'il écrivait à monsieur le premier président, j’eus l'honneur d'écrire à ce magistrat, pour lui demander sa protection . J'en use de même avec vous, monsieur . Je sens bien que le parlement pourrait faire des difficultés sur la lettre de M. le duc de Praslin, qu'on peut regarder comme n'étant pas dans les règles ordinaires, et qu'alors il faudrait obtenir un arrêt du Conseil en forme 3. Mais monsieur, cette affaire étant de pure conciliation, ne puis-je pas me flatter qu'en voulant bien vous joindre à monsieur le premier président, on imposera le silence à mon curé, et l'on nous épargnera les longueurs et les frais d'un procès au Conseil du roi ? Vous rendriez en cela la plus exacte justice . Ce prêtre jouit de plus de douze cents livres de rente, et demande encore une dîme à laquelle ses prédécesseurs ont renoncé, et pour laquelle ils ont transigé : il veut plaider au parlement, parce qu'il dit que le parlement ne connait point les traités, et ne juge que sur le droit commun . S'il avait la dîme, la terre de Ferney lui vaudrait plus qu'au seigneur . Il joint à ses procédures le procédé d'un ingrat . Nous l'avons accablé de bienfaits, et il s'arme aujourd'hui de nos bienfaits contre nous-mêmes.

Voilà, monsieur, sur quoi je réclame vos bontés ; j'ajouterai que cette affaire regarde M. Le président De Brosses autant que moi ; car si je perdais ma dîme il perdrait celle de la terre de Tournay, qu'il m'a vendue à vie . Je vous supplie de vouloir bien me dire ce qu'il faut que je fasse dans cette conjoncture délicate ; permettez-moi de m'en rapporter à vos lumières et à votre bienveillance .

J'ai l'honneur d'être avec respect, monsieur, votre très humble et très obéissant serviteur .

Voltaire. »

3 V* a peut-être déjà reçu la lettre suivante, que Jean-Philippe Fyot de La Marche lui a écrite le 30 octobre 1763 : «  Il n'est que trop commun, monsieur, qu'avec de mauvais précédés on ait quelquefois un bon procès . Peut-être serait-il à craindre que votre curé de Ferney ne fût dans ce cas ; le droit commun lui est favorable, vous en convenez, et les traités que vous opposez à ses prétentions n'ont jamais été enregistrés au parlement de Dijon, vous en convenez encore . Je ne vois à cela que deux remèdes ; l'un, que je ne puis honnêtement vous conseiller, c'est d'obtenir une seconde fois l'évocation de l'affaire au conseil, l'autre est de faire enregistrer au parlement les traités dont il s'agit . M. le duc de Praslin m'a fait l’honneur de m'écrire à cette occasion ; mais vous connaissez les maximes des compagnies, la lettre d'un ministre , toute respectable qu'elle est, ne remplace pas les formalités indispensables . Recevez je vous prie , les nouvelles assurances de l'inviolable attachement, etc. / La Marche .

21/10/2018

La vigne se cultive

... Message précurseur de ceux de Radio Londres, Les Français parlent aux Français . En attendant le débarquement ...

 

« A Etienne-Noël Damilaville

[octobre-novembre 1763]

Autre importunité pour mon cher frère .

Autre petit mémoire pour M. Mariette dans mon affaire contre la sainte église .

Il y a pour mon cher frère un paquet chez M. d'Argental . La vigne se cultive .

Écr l'inf. »

Je sais bien qu'il ne mérite pas de réponse

... ce Jean-Luc Mélenchon, champion de l'agressivité, et qui désormais doit passer son temps à se  justifier pour ses écarts de langage et d'attitude . Que peut-on  attendre d'un tel énergumène , orgueilleux, bateleur de foire ?

 Que Laetitia Avla se dispense d'encombrer l'Assemblée ( qui rame déjà sur son flot de lois plus ou moins justifiées ) avec son projet de loi sur la "glottophobie" !!

 

 

« A Etienne-Noël Damilaville

29è octobre [1763] 1

J'ai reçu , mon cher frère, l'inlisible ouvrage du digne frère du sieur Lefranc de Pompignan . Je sais bien qu'il ne mérite pas de réponse, cependant, on m'assure qu'on en fera une, qui sera courte, et qu'on tâchera de rendre plaisante . Tout ce qui est à craindre, c'est que le public ne soit pas las de se moquer des sieurs Lefranc de Pompignan .

Heureux nos frères que leurs ennemis soient si ennuyeux .

Je vous demande en grâce de vouloir bien envoyer le paquet ci-joint à son adresse . Frère Protagoras 2 se contente de rire de l'infâme . Il ne l'écrase point , et il faut l’écraser .

Ecr l'inf vous dis-je . »

1 L'édition Correspondance littéraire donne une lettre incomplète .

2 D'Alembert .

20/10/2018

il est bon de les saisir et de les condamner à une amende qui prévienne ces vols continuels

... La liste est longue de ces élus voleurs qui continuent une vie aisée , comptant sur les lenteurs de la justice et le talent des avocats qu'ils ont la chance de pouvoir s'offrir, eux .

 Résultat de recherche d'images pour "élus voleurs"

 

 

 

« A Joseph-Marie Balleidier

Les personnes de Saconnex qui ont volé du bois ayant été reconnues pour être assez à leur aise, ce qui aggrave leurs fautes, il est bon de les saisir et de les condamner à une amende qui prévienne ces vols continuels .

Je prie très fort monsieur Balleidier de venir chez moi demain dimanche pour affaire .

Voltaire .

Samedi 29 [octobre 1763] »