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18/08/2021

le peu qu'on en lit excite l'indignation

... Tel est l'avis de la gauche politicienne et de quelques autres donneurs de leçons bienheureux de n'avoir rien à décider et de laisser quelqu'un d'autre s'exposer, à savoir le président Macron qui dit tout haut ce que pense en réalité le monde des Tartuffe : https://www.valeursactuelles.com/politique/il-fait-honte-...

Combien de ces inquisiteurs indignés sont prêts à ouvrir leurs portes aux migrants ?

 

 

« A Paul-Claude Moultou le fils

à Genève

26è mai 1766

Mon cher philosophe, il faudrait être aussi sot que Vernet pour lire tout son livre 1. Mais le peu qu'on en lit excite l'indignation . Il mériterait d'être puni publiquement de ce qu'il a écrit très obscurément, et tout vieux que je suis je pourrais bien faire un exemple 2.

Je vous demande en grâce de n'avoir point à vous reprocher d'avoir acheté cet indigne fatras . Je vous supplie très instamment de me mander ce qu'il coûte ; ce sera sûrement plus qu'il ne vaut .

Quand nous ferez-vous l'honneur et le plaisir de venir dans notre retraite ? Vous savez que vous y êtes aimé et estimé autant que nous méprisons les Vernet . Je vous embrasse du meilleur de mon cœur .

V. »

1 Jacob Vernet : Lettres critiques d'un voyageur anglais sur l'article du Dictionnaire encyclopédique, 1766 ; https://books.google.ch/books?id=ffUOAAAAQAAJ&printsec=frontcover&hl=fr&source=gbs_ge_summary_r&cad=0#v=onepage&q&f=false

2 V* se met immédiatement à la rédaction vengeresse paraissant sous le titre de Lettre curieuse de M. Robert Covelle […] à la louange de M. le professeur Vernet , 1766 : https://fr.wikisource.org/wiki/Page:Voltaire_-_%C5%92uvres_compl%C3%A8tes_Garnier_tome25.djvu/501

17/08/2021

J'aurai l'honneur de vous en dire davantage une autre fois

... Un temps de réflexion .

Motus .

Mo-mo-motus

Pas de boule noire perdante !

 

 

« A Jacques Lacombe

Quai de Conti

à Paris

26è mai 1766 1

Je vois bien monsieur, que vous n'avez point renoncé au barreau puisque vous voulez avoir la bonté de plaider ma cause, mais je pense qu'il ne faudra nommer ni le nom du plaideur ni celui de l'avocat . Le dictionnaire que vous avez en trois cent huit pages 2 n'est pas le bon . La dernière édition est en deux volumes de plus de trois cents pages chacun . Si on ne vous en apporte pas un exemplaire chez vous, je vous en ferai tenir deux par le sieur Boyard de Forterre, négociant à Auxerre 3. Je vous ferai tenir incessamment l'ouvrage dont je vous ai parlé . Je n'y ai aucune part que d'y avoir fait quelque notes et quelques corrections ; mais je prendrai beaucoup de part à la reconnaissance qu'on vous devra . J'aurai l'honneur de vous en dire davantage une autre fois . »

1 L'édition de Kehl suivie des éditions n'imprime pas cette lettre mais, à sa place , datée du 26 mai ,met la lettre du 25 juin 1766 : https://fr.wikisource.org/wiki/Correspondance_de_Voltaire/1766/Lettre_6354

2 On ne connait pas d'édition de ce type ; on peut imaginer que 308 est mis pour 328, ce qui pourrait correspondre à peu près à l'édition de Londres, 1764 qui a 324 pages : https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/btv1b8626129s/f14.item

3 Peut-être FORTERRE (Pierre-Louis Boyard de), écuyer, conseiller secrétaire du roi. - Commerçant en vins très considérable d'Auxerre... Voir : file:///C:/Users/james/AppData/Local/Temp/Boyard.pdf

16/08/2021

Je suis toujours en peine que quelque malin ne mette le nez dans notre correspondance littéraire, qui est assurément bien innocente

...  La malin est protéiforme : simple hacker bordélique, escroc ou institution gouvernementale , l'espionnage croit à vitesse exponentielle facilité par cette magnifique-merveilleuse-indispensable (sic. sic. sic.) Intelligence Artificielle . Les murs ont désormais des yeux et des oreilles sur le Net , vive le courrier papier !

Que risquent les truands voleurs de données ? Que dit la loi ?  https://www.ssi.gouv.fr/publication/legislation-en-matiere-doutils-despionnage/

Voici ce qui arrive quand on met son nez dans les affaires des autres -

Crime et châtiment

 

 

 

« A Etienne-Noël Damilaville

26 mai 1766 1

Il faut aujourd’hui, mon cher ami, que je vous parle d’une petite négociation typographique. Vous savez peut-être qu’un homme d’esprit, qui était de l’ordre des avocats, s’est mis de l’ordre des libraires. Il a rassemblé quelques morceaux de moi, qu’il a imprimés fort correctement. Je vous supplie de lui donner une marque de ma reconnaissance en lui envoyant une collection complète de mes œuvres.

Si vous avez deux exemplaires de la nouvelle édition avec des notes, à Amsterdam chez Varberg 1765, commençant par ces mots : Où allez-vous monsieur l'abbé 2 , je vous restituerai fidèlement cet exemplaire avec usure . Le libraire en question s'appelle Lacombe et demeure sur le quai de Conti . Il est bon d'avoir des philosophes dans tous les états .

Je suis toujours en peine que quelque malin ne mette le nez dans notre correspondance littéraire, qui est assurément bien innocente . Ayez donc la bonté, pour me rassurer, de m'accuser réception du petit buste d'ivoire, la lettre pour notre cher Élie, celle pour M. Du Molard, la Défense du président de Thou par Boursier et enfin le petit billet ci-joint pour l'avocat libraire .

J'attends de vos nouvelles . Je vous embrasse . Je vous souhaite une meilleure santé que la mienne . »

2 Allusion à l'édition Varberg, Amsterdam 1765, du Dictionnaire philosophique portatif, où ces mots se trouvent au début de l'article - Abbé ; voir : http://www.lechasseurabstrait.com/revue/IMG/pdf/Voltaire_-_Dictionnaire_philosophique.pdf

pour savoir des nouvelles de monsieur l'ambassadeur

... de France, François Richier à Kaboul, comment faire maintenant que les talibans sont de retour , nuisibles comme les nuées de criquets, pillards esclavagistes ? Il va donc falloir leur laisser la bride sur le cou, en attendant que comme tous mauvais fruits, ils pourrissent et soient jetés au ruclon . Combien d'années les Afghans vont-ils les supporter ? Combien vont en mourir ? combien vont fuir ?

On va immanquablement revoir la désolation qui sévissant en 2001 ; pour mémoire : https://www.lexpress.fr/actualite/monde/asie/voyage-au-coeur-de-la-barbarie_493373.html

Afghanistan : voyage au coeur de la barbarie - L'Express

Retour vers le futur

 

 

« Au chevalier Pierre de

Taulès etc.

à l'hôtel de France

à Genève

A Ferney 23è mai 1766

Le couvent de Ferney a souvent recours à M. le chevalier de Taulès, pour savoir des nouvelles de monsieur l'ambassadeur, s’il est entièrement guéri, s’il mange, s'il digère, s'il dort, s'il se promène . Nous nous intéressons à sa santé plus que tous les Genevois ensemble, dussent-ils en être jaloux . Mme Denis compte avoir l'honneur de le voir dès qu'elle pourra sortir . Pour moi, monsieur, qui n'ai point mis d'habit depuis trois mois, je suis privé du plaisir de remplir mes devoirs . Vous savez combien il me serait doux de profiter de vos moments de loisir, et de puiser dans vos conversations des connaissances nouvelles . Ne doutez pas des sentiments respectueux que je conserverai pour vous toute ma vie .

V. »

15/08/2021

Est-il vrai que les capucins ont assassiné leur gardien à Paris ?

... Dites- le moi, si vous le savez . Google ne m'en dit rien . Help ! Qu'en sait-on sur les réseaux sociaux ? Ne me laissez pas dans l'incertitude , je n'en dormirais pas !

Comme l'affirme le site "

Quand Google ne le sait pas - Vie, Espoir et Verite"

"Les moteurs de recherche comme Google ne vous disent pas tout ce que vous avez besoin de savoir, mais Dieu, Lui, le peut."  (Sic )!

J'eusse aimé qu'Il me donnât les numéros de l'Euromillion , et si ce n'est Lui, au moins sa Sainte Mère qui assomptionne aujourd'hui !

 

 

« A Etienne-Noël Damilaville

23 mai 1766 1

C’est pour vous dire, mon cher ami, que M. Boursier vous a envoyé, sous l’enveloppe de M. de Courteilles, la défense de l’illustre de Thou 2 contre les accusations du sieur Bury.

Je soupçonne que le manuscrit est plein de fautes ; mais la faiblesse de mes yeux et mon état un peu languissant ne m’ont pas permis de le corriger. Je pense que vous trouverez dans cet écrit des anecdotes curieuses et instructives. Si votre Merlin ne peut l’imprimer, vous pourriez la 3 faire parvenir au Journal encyclopédique, en l’envoyant contre-signée à un M. Rousseau, auteur de ce journal, à Bouillon.

Ce Bury mérite assurément quelque petite correction pour avoir traité un excellent historien, un digne magistrat, et un très bon citoyen, de pédant et de médisant satirique.

Vous recevrez probablement la semaine prochaine le buste d’ivoire 4 . Il est à la diligence de Lyon, à votre adresse, comme je vous l’ai déjà mandé.

Vous avez sans doute reçu ma petite lettre pour Du Molard 5, et une autre pour mon cher Beaumont 6. Est-il vrai que les capucins ont assassiné leur gardien 7 à Paris ? Pourquoi, lorsqu’on a chassé les jésuites, conserve-t-on des capucins ? Pourquoi ne pas les avoir fait tirer à la milice, au lieu des enfants des avocats ?

On prétend que l’assemblée du clergé sera longue. J’en suis fâché pour les évêques, qui auront le malheur d’être séparés de leur troupeau, et de ne pouvoir instruire et édifier leurs diocésains. Ils aiment trop leurs devoirs pour ne pas finir leurs affaires le plus tôt qu’ils pourront.

Je n’ai encore nulle nouvelle des factums qui doivent m’arriver, ni de l’ouvrage de Fréret. J’attends de vous toutes mes consolations.

Adieu, mon cher frère. »

1 Copie contemporaine Darmstadt B. où manque le début du cinquième paragraphe (Vous avez sans doute […] Beaumont.) ; l'édition de Kehl mêle cette lettre abrégée avec des extraits des lettres du 26 mai et du 30 mai 1766, datant le tout du 26 mai 1766 .

3 Sic . Il s'agit de la Défense .

5 On ne la connait pas .

7 V* avec une grande candeur exprimera sa déception en apprenant qu'il ne s'agit pas d'un meurtre du père gardien , mais d'un suicide ; il avait été question d'une querelle entre les capucins  ; voir lettre du 13 juin 1766 à Damilaville : http://www.monsieurdevoltaire.com/2015/01/correspondance-annee-1766-partie-20.html

et : https://fr.wikisource.org/wiki/Correspondance_de_Voltaire/1764/Lettre_5763

14/08/2021

On vous en donne avis

... Banksy -dont je suis fan- nous informe et montre ses dernières oeuvres :

https://www.20minutes.fr/arts-stars/culture/3102747-20210...

VIDEO. Coronavirus: La dernière œuvre de Banksy rend hommage aux personnels  soignants

Du talent , génial : ce tableau exposé dans un hôpital britannique sera vendu au bénéfice du service de santé .

Je suis admiratif du travail des street artists :  https://www.graffitiartmagazine.com/

 

 

« A Jean Ribote-Charron

à Montauban

23 mai 1766 1

La personne, monsieur, à qui vous aviez adressé l’éloge de Mme Lavaysse, vous en envoya quinze exemplaires par le dernier, à l’adresse de M. Baudinot. On vous en donne avis. Et si vous avez reçu le paquet on vous enverra les autres choses que vous avez demandées. »

1 Sur le fond de cette lettre, voir la lettre du 1er mai 1766 à Cramer : http://voltaireathome.hautetfort.com/archive/2021/07/25/le-bon-parpaillot-paiera-ce-qu-on-voudra.html

et voir Bulletin de la Société de l’histoire du Protestanisme français ; Paris, 1856, page 245 : https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k65746n/f253.item

quand on a affaire à des esprits effarouchés et inquiets, on s’expose à voir les démarches les plus simples et les plus honnêtes produire les soupçons les plus injustes

... Tu vois juste mon cher Voltaire, et ce n'est pas une consolation de voir que ce n'est pas une exclusivité française , la mauvaise volonté se fait volontiers universelle . Que la fièvre quarte emporte les influenceurs ahuris et leurs followers décérébrés !

Vaccin connecté

https://zaitchick.blogspot.com/2021/01/vaccin-connecte.html

 

 

« A Charles-Augustin Ferriol, comte d'Argental

et à

Jeanne-Grâce Bosc du Bouchet, comtesse d'Argental

23è mai 1766 1

J’aime beaucoup mieux, mes divins anges, vous parler des proscriptions de Rome que des tracasseries de Genève, qui probablement vous ennuient beaucoup. Mon petit ex-jésuite craint qu’il n’en arrive autant aux tracasseries de Fulvie. Il y avait longtemps qu’il était embarrassé de cette Fulvie et de ce petit Pompée, qui manquaient tous deux leur coup au même moment. Nous avions sur cela, l’un et l’autre, beaucoup de scrupule. Enfin nous avons changé cet endroit, et je crois que nous nous sommes tirés d’affaire assez passablement. Nous avons soigné le style autant que nous l’avons pu. Nous sommes assez contents des notes, qui nous paraissent instructives et intéressantes pour ceux qui aiment l’histoire romaine. Nous retouchons la préface, ou plutôt nous laccourcissons beaucoup. Nous comptons, dans quinze jours, soumettre le tout à votre tribunal ; mais nous sommes persuadés que ce ne sera qu’à la longue que l’ouvrage pourra parvenir, je ne dis pas à être goûté, mais un peu connu, du public.

Nous avons en vue un petit libraire 2 qui pourra donner cent écus à Lekain et si nous les obtenons, nous croirons en avoir tiré un bon parti ; mais nous ne voulons rien faire sans votre approbation .

Les affaires de Genève ne fourniront jamais un sujet de tragédie, pas même celui d’une farce. Vous savez que j’ai toujours été extrêmement éloigné de jouer ma partie dans ce tripot ; vous savez que, dès que vous eûtes la bonté de m’envoyer la consultation de votre avocat, je la remis à M. Hennin dès le moment de son arrivée ; je ne voulais que la paix, sans prétendre à l’honneur de la faire. Il est bien ridicule que j’aie eu depuis des tracasseries pour un compliment 3 ; mais quand on a affaire à des esprits effarouchés et inquiets, on s’expose à voir les démarches les plus simples et les plus honnêtes produire les soupçons les plus injustes. Je vous prédis encore que jamais on ne parviendra à la plus légère conciliation entre les esprits genevois. On pourra leur donner des lois, mais on ne leur inspirera jamais la concorde. Je ne change point d’opinion sur la manière dont toute cette affaire doit finir : mais je me garde bien de vous presser d’être de mon avis.

Je compte toujours sur la protection de MM. de Praslin et de Choiseul, dont je vous ai l’obligation, et c’est une obligation assez grande. J’attendrai tranquillement la décision des plénipotentiaires ; et, quelque intéressé que je sois, par bien des raisons, à l’arrêt qu’ils doivent rendre, je ne chercherai pas même à pressentir leur manière de penser. Je voudrais trouver un moyen de vous envoyer la petite collection qu’on a faite des lettres de Baudinet et de M. Covelle 4.  Cela me paraît plus amusant que les querelles sur le droit négatif. Je vous jure, avec un ton très-affirmatif, mes chers anges, que vos bontés font la consolation et le charme de ma vie. 

V.»

1 L'édition de Kehl suivant la copie Beaumarchais est amputée du deuxième paragraphe biffé sur la copie .

2 Lacombe ; voir lettre du 5 mai 1766 à Lacombe : http://voltaireathome.hautetfort.com/archive/2021/07/27/o...

3 Voir lettre du 30 avril 1766 à Taulès: http://voltaireathome.hautetfort.com/archive/2021/07/22/j...

4 Collection des Lettres sur les miracles : https://fr.wikisource.org/wiki/Questions_sur_les_miracles...