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23/11/2021

Les sottises de cet animal ne sont que ridicules ; mais je ne reviens point des choses affreuses

... Oyez, oyez, Dr Zemmour a parlé : s'il est élu, il supprimera la pass sanitaire et réservera la dose de rappel Covid aux plus de 65 ans . Ô grand génie , omniscient, veux-tu remplacer le président de l'Académie de Médecine et le ministre de la Santé ? Il ne risque rien à dire cela, il n'est pas candidat et il va se prendre une veste s'il tente le coup .

 

 

« A Etienne-Noël Damilaville

29 auguste 1766 1

Je vous envoie donc, mon cher ami, les lettres 2 très ennuyeuses, écrites, il y a vingt-deux ans, par un polisson. Ces lettres ne prouvent autre chose, sinon qu’il était alors un mauvais valet, et qu’il a toujours été ingrat et orgueilleux.

Je vous supplie de me renvoyer ces lettres le plus tôt que vous pourrez, non-seulement parce qu’elles me sont nécessaires, mais parce qu’on m’a fait promettre de ne m’en point dessaisir.

Il est triste qu’un pareil homme ait écrit cinquante bonnes pages 3. Cela fait souvenir d’un fripon qui, ayant ouvert un bon avis dans Athènes, fut déclaré indigne de bien penser ; et on fit proposer son avis par un homme de bien.

Mais vous savez que j’ai de plus grands sujets de chagrin que ceux qui peuvent venir de Jean-Jacques. Les sottises de cet animal ne sont que ridicules ; mais je ne reviens point des choses affreuses. Ma tristesse augmente, et ma santé diminue tous les jours ; je mourrai avec la douleur de voir les hommes devenir tous les jours plus méchants. Votre amitié vertueuse fait ma consolation.

Vous croyez bien que j’attends vos deux Hollandais 4 avec quelque impatience. »

1 Copie contemporaine Darmstadt B. ; édition Correspondance littéraire sans destinataire , d'après laquelle est faite la copie .

2 Les lettres de Rousseau à M. du Theil, mentionnées au début de la lettre du 11 août 1766 à Damilaville ( http://voltaireathome.hautetfort.com/archive/2021/11/06/on-voit-les-choses-de-loin-sous-des-points-de-vue-si-differents-qu-il-est-b.html )

, et dont un extrait est page 41 de https://fr.wikisource.org/wiki/Notes_sur_la_lettre_%C3%A0_Hume

3 La Profession de foi du vicaire savoyard, qui fait parie du troisième livre d’Émile, et seule pièce d'un autre que V* admise dans le Recueil nécessaire à l'exception du  « curé Meslier ».

4 Probablement le Recueil nécessaire .

22/11/2021

Ce serait assurément le temps de faire paraître votre livre sur le suicide

... Nos compatriotes guadeloupéens n'en en apparemment pas besoin, ils sont déjà à demi-morts , leur révolte insensée est d'autant plus détestable qu'elle est menée par de véritables voyous, voleurs et casseurs . Veulent-ils devenir la copie d'Haïti ?

Les subventions métropolitaines ne leur suffisent donc pas ?

https://www.rtl.fr/actu/debats-societe/manifestations-en-guadeloupe-une-nuit-marquee-par-des-emeutes-et-des-pillages-7900098324

https://images.rtl.fr/~c/770v513/rtl/www/1469547-un-blocus-de-manifestants-au-rond-point-de-perrin-les-abymes-en-guadeloupe-le-17-novembre-2021.jpg

Oeuvre de salopards

 

« A Jean Lafosse , Docteur

en médecine

à Montpellier

28è auguste 1766, au château de Ferney 1

Je sens, monsieur, tout le ridicule de répondre le 28è août à une lettre du 16è juin ; mais je vous avouerai qu'ayant été malade et ayant égaré votre lettre dans un tas de papiers beaucoup moins utiles qu'elle, je ne l'ai retrouvée qu’aujourd’hui . J'ai d'ailleurs été fort occupé de l'affaire des Sirven qui ressemble trop à celle des Calas . C'est un père et une mère accusés d'avoir noyé une de leurs filles, assistés tous deux dans cette expédition de deux autres de leurs filles , le tout par principe de piété . Ce serait assurément le temps de faire paraître votre livre sur le suicide, et je ne conçois pas comment on a pu dans Liège s'opposer à sa publication 2. Il y a dans cette ville un libraire nommé Bassompierre qui imprime tout, et qui ne demande permission à personne .

Vous voyez, monsieur, qu'on rend d'étranges jugements à Paris comme en province . Deux jeunes gens condamnés à être brûlés vifs pour n'avoir pas ôté leur chapeau devant une procession, et pour avoir chanté des chansons profanes, sont un exemple qui a fait frémir tout Paris, et sur lequel je ne préviendrai pas vos réflexions . Ce monde-ci est un chaos d'horreurs qui excusent bien ceux que vous justifiez d'imiter Brutus, Cassius et Caton . Je n’en suis pas encore là, je laisse faire la nature .

Comptez monsieur, sur les sentiments d'estime et d’amitié que vous m'avez inspirés, et que je conserverai le peu de temps qui me reste à vivre .

V. »

21/11/2021

21 novembre 1694 : jour faste pour nous, naissance de Voltaire

C'est une bonne occasion d'écouter André Maurois :  https://www.youtube.com/watch?v=PaCHTop-DYY

et André Magnan : https://www.youtube.com/watch?v=yZTJAHYZ1wQ

 

Voltaire - Bibliothèque NUMERIQUE TV5MONDE

BON ANNIVERSAIRE pour TOUS les VOLTAIRIENS

Votre voyage doit être en France une grande époque pour tous ceux qui pensent

... De qui s'agit-il ? Je n'ose envisager que ce soit un des prétendants au trône d'élu présidentiel qui sont risibles dans leurs contradictions, et déplorables dans leurs programmes . "Ceux qui pensent" ont heureusement encore le loisir de ne pas perdre de temps à les écouter .

Consolation : hourrah pour nos rugby- players et playeuses, on ne voit plus la vie qu'en bleu ! Black : out !

 

 

« A Marie-Thérèse Geoffrin

A Ferney par Genève , 26è auguste 1766 1

La même raison, madame, qui m'empêche le même voyage que vous, est cause que je n'ai pas répondu sur-le-champ à la lettre dont vous m'honorez en date du 25è juillet .

Je ne vous ai connue, madame, que par les sentiments les plus nobles, et par les actions les plus généreuses . Vous méritez bien l'amitié d'un roi qui est digne de l'être . Votre voyage doit être en France une grande époque pour tous ceux qui pensent . Vous êtes témoin de tout ce que fait un roi philosophe pour le bonheur de sa patrie . Nous avons à Paris des opéras-comiques, mais la sagesse est dans le nord ; et avec toute notre gaieté frivole il y a chez nous plus d'atrocités que chez aucun peuple .

Vous avez peut-être entendu parler de cinq jeunes gens de très bonnes familles, que la grand-chambre de Paris , à la pluralité de quinze voix contre dix, a condamnés à expirer dans les flammes, après avoir eu la langue arrachée et le poing coupé . Le plus âgé de ces jeunes gens avait vingt et un ans, et le plus jeune quinze . Leur crime était de n'avoir pas ôté leur chapeau devant une procession de capucins, d'avoir chanté deux chansons faites il y a quatre-vingts ans, et d'avoir tenu des discours impies . À quel supplice les aurait-on donc condamnés s'ils avaient tué leurs pères et leurs mères, et comment la pluralité de cinq voix suffit-elle pour faire périr des citoyens dans le plus horrible des supplices ?

On m'a envoyé l'interrogatoire de ces infortunés ; leur crime consiste uniquement dans ce que je vous ai exposé . Le roi de Prusse m'a mandé que s'il s'était commis un pareil délit dans ses États, il aurait condamné les délinquants à haranguer les capucins chapeau bas, et à chanter des psaumes au lieu des chansons ordurières qu'on leur reprochait . Huit avocats ont fait en vain un excellent mémoire en faveur de ces malheureux jeunes gens . On a prétendu que le Parlement de Paris devait donner un exemple de son zèle pour la religion, dans le temps où vingt mandement d'évêques l'accusent de sacrifier la religion à sa haine contre le clergé .

Il est vrai qu'il n'y a eu qu'un jeune homme d’exécuté, parce que les autres sont en fuite . Ce jeune homme était petit-fils d'un lieutenant général des armées du roi ; il n'avait jamais commis que cette faute ; il est mort avec le courage de Socrate sans aucune faiblesse et sans aucune ostentation ; et il est à croire que s'il eût vécu il serait devenu un excellent officier général .

Voilà où nous en sommes. On parle deux jours de ces horreurs, et ensuite on les oublie pour jamais .

J'implore votre protection, madame, auprès de Sa Majesté . Je vous supplie de lui présenter ma lettre . Agréez mon très sincère respect.

V. »

1 Original dans la collection de feu Joseph Reinach, à Paris . Seymour de Ricci, qui transcrivit la lettre la croyait adressée à Mme de Boufflers . Mais la dernière phrase fait allusion au roi de Pologne et au voyage que Mme Geoffrin fit pour aller le voir .

20/11/2021

Je voudrais l'avoir avant qu'il soit brûlé, car alors il sera hors de prix

... Il ne s'agit certainement pas du livre des élucubrations zemmouresques qui finira au pilon sans doute ; je ne suis certainement pas le seul à ne pas perdre mon temps et mon argent pour ces diarrhées verbales . M. Bolloré et ses milliards sont bien suffisants pour soutenir le velléitaire brasseur de vents . Il y a du renvoi d'ascenseur dans l'air, et de quoi douter de l'intégrité de ces deux comparses .

https://www.urtikan.net/dessin-du-jour/derriere-zemmour-le-poids-grandissant-des-medias-bollore/

 

 

 

« A Gabriel Cramer

[vers le 25 août 1766]

Mon cher Caro, j'ai reçu une lettre charmante de Mgr le landgrave . Vous sentez bien qu'il faudra que je lui envoie moi-même les rogatons qu'il demande, mais il faudra les chercher et les trouver .

Je vous recommande M. l'abbé de Heere 1 qui part demain . Je vous supplie d'envoyer chez Jacoby pour le presser de travailler jour et nuit . On le récompensera comme il voudra l'être .

Où peut-on avoir le Recueil nécessaire ? Je le cherche depuis huit jours . Je voudrais l'avoir avant qu'il soit brûlé, car alors il sera hors de prix .

Je vous embrasse de tout mon cœur . »

1 Christian Rustinus Heer, moine bénédictin

19/11/2021

les singes qui font des gambades à Paris sont changés en tigres

...

blague sur les singes – Blagues et Dessins

 

 

 

« A Louise-Dorothée von Meiningen, duchesse de Saxe-Gotha

A Ferney 25 auguste [1766] 1

Madame, permettez que la famille se jette ici à vos pieds, et remercie la belle âme de Votre Altesse Sérénissime avec des larmes de joie et tout l’attendrissement de la reconnaissance. Il est juste que la providence fasse naître des cœurs tels que le vôtre, tandis que les singes qui font des gambades à Paris sont changés en tigres.

De sottes gazettes vous auront peut-être appris, madame, que le parlement de Paris a condamné cinq jeunes gentilshommes à périr dans les flammes ; mais ces gazettes n’ont pas dit que le seul crime de ces gentilshommes était d’avoir chanté deux chansons faites il y a quatre-vingts ans, et de n’avoir pas ôté leur chapeau devant une procession de capucins. Le roi de Prusse m’a mandé qu’il les aurait condamnés à parler aux capucins chapeau bas et à chanter des psaumes. Ils ont pourtant été condamnés à être brûlés vifs à la pluralité de quinze voix contre dix, et malgré un excellent mémoire composé en leur faveur par huit avocats célèbres de Paris. Il n’y a rien d’exagéré, madame, dans tout ce que j’ai l’honneur de vous dire . On n’a reproché à ces infortunés, on n’a allégué contre eux que des paroles et des indécences qui méritaient deux jours de prison. Le plus vieux de ces jeunes gens avait vingt et un ans : c’était le chevalier de La Barre, d’une ancienne maison, petit-fils d’un général, et qui le serait devenu lui-même. Il est mort avec un courage tranquille, comme Socrate. Une telle horreur est digne du XIIe siècle. L’inquisition de Portugal ne serait pas si cruelle. Quand il s’agit de la vie des hommes, quinze voix fanatiques ne devraient pas suffire contre dix sages. On a prétendu que le parlement de Paris, accusé tous les jours de sacrifier la religion à sa haine contre les évêques, a voulu donner un exemple terrible qui démontrât combien il est bon catholique. Quelle preuve de religion ! ce n’en est pas une de raison et d’humanité. Il n’y a eu que le chevalier de La Barre d’exécuté ; les autres se sont enfuis, au lieu d’aller plonger leurs mains dans le sang de leurs juges. On a bientôt oublié cette affaire, selon le génie de la nation et de la plupart des hommes ; on a été à l’Opéra-Comique, on a soupé avec des filles d’Opéra, on a prêché, on a fait des romans, et c’est ainsi que va le monde, tandis qu’à Gotha la bonté, l’équité, la générosité, règnent.

Je me mets aux pieds de Votre Altesse sérénissime avec Sirven. 

V.»

1 L'édition Stanford place la lettre entre 1754 et 1758 ; la rectification a été faite par Cayrol .

Les persécutés sont dévorés les uns après les autres. S’il y avait un coin de terre où l’on pût cultiver la raison en paix, je vous prierais d’y venir ; et je ne sais encore si vous l’oseriez

...  L'attrait pour la Grande-Bretagne des réfugiés et migrants de tout horizon semble bien donner raison à Voltaire . La France semble décotée à tort , ou à raison selon le justiciable Zemmour qui s'en réjouit .

Épinglé sur le P'HAINE

 

 

 

« A Claude-Germain Le Clerc de Montmercy

25 auguste 1766

Il est vrai que je n’écris guère, mon cher confrère en Apollon 1. Les horreurs qui déshonorent successivement votre pays m’ont rendu si triste ; il y a si peu de sûreté à la poste, et toutes les consolations sont tellement interdites, que je me suis tenu longtemps dans le silence. Les persécuteurs sont des monstres qui étendent leurs griffes d’un bout du royaume à l’autre . Les persécutés sont dévorés les uns après les autres. S’il y avait un coin de terre où l’on pût cultiver la raison en paix, je vous prierais d’y venir ; et je ne sais encore si vous l’oseriez. Conservez-moi votre amitié, détestez le fanatisme, écrivez-moi quand vous n’aurez rien à faire, et que vous aurez quelque chose à m’apprendre. Ma vie serait heureuse dans mes déserts, si les gens de lettres étaient moins malheureux dans le pays où vous êtes.

Comptez surtout sur mon amitié inaltérable. »

1 Cet avocat au Parlement, en 1764 a écrit un poème à la gloire de V* : https://books.google.cz/books?vid=NKP:1002302951-005&printsec=frontcover&hl=fr#v=onepage&q&f=false