Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

21/12/2024

il a pardonné publiquement à ceux qui l’avaient calomnié

...Peut-être qu'un jour lointain on pourra le dire d'Emmanuel Macron, président qui doit subir les imbéciles attaques d'une Marine Le Pen forte en gueule et qui ne bouge pas un doigt pour construire quoi que ce soit . Si elle est si exemplaire, qu'elle donne de ses deniers à Mayotte .

 

 

« A Paul Foucher

A Genève ce 25 juin 1769 1

J’ai reçu, monsieur, la lettre dont vous m’honorez, en date du 17 de juin 2. Je vous prie de permettre que ma réponse figure avec votre lettre dans le Mercure de France, qui devient de jour en jour plus agréable, attendu qu’il est rédigé par deux hommes 3 qui ont beaucoup d’esprit, ce qui n’est pas rare, et beaucoup de goût, ce qui est assez rare.

Je n’ai point encore montré votre lettre au bon vieillard contre lequel vous voulez toujours avoir raison. Son nom, dites-vous, s’est trouvé au bout de votre plume, quand vous écriviez sur Zoroastre : mais, monsieur, il n’a rien de commun avec Zoroastre que d’adorer Dieu du fond de son cœur, et d’aimer passionnément le soleil et le feu , son âge de soixante et seize ans, et ses maladies, lui ayant fait perdre toute chaleur naturelle, jusqu’à celle du style.

Je suis très aise, pour votre bourse, que vous ayez perdu l’envie de parier ; je vous aurais fait voir que, dans son dernier voyage en Perse avec feu l’abbé Bazin, il composa une tragédie persane, intitulée Olympie. Il dit, dans les remarques sur cette pièce : « Quant à la confession… elle est expressément ordonnée par les lois de Zoroastre, qu’on trouve dans le Sadder.4 »

Je vous aurais prié de lire, dans d’autres remarques de sa façon sur l’Histoire générale, page 26 : « Les mages n’avaient jamais adoré ce que nous appelons le mauvais principe … ce qui se voit expressément dans le Sadder, ancien commentaire du livre du Zend 5. »

Je vous montrerais à la page 36 du même ouvrage, ces propres mots : « Puisqu’on a parlé de l’Alcoran, on aurait dû parler du Zenda Vesta, dont nous avons l’extrait dans le Sadder 6. »

Vous voyez bien, monsieur, qu’il ne prenait point le livre du Sadder pour un capitaine persan, et que vous ne pouvez en conscience dire de lui :

Notre magot prit pour le coup

Le nom d’un port pour un nom d’homme ;

De telles gens il est beaucoup

Qui prendraient Vaugirard pour Rome,

Et qui, caquetant au plus dru,

Parlent de tout, et n’ont rien vu.7

Je ne demande pas qu’en vous rétractant vous apportiez un sac plein d’or pour payer votre pari, avec une épée pour en être percé à discrétion par l’offensé. Je connais ce bonhomme ; il ne veut assurément ni vous ruiner, ni vous tuer ; et d’ailleurs on sait que, dans les dernières cérémonies persanes 8, il a pardonné publiquement à ceux qui l’avaient calomnié auprès du sophi.

Je suis très étonné, monsieur, que vous prétendiez l’avoir fâché ; car c’est le vieillard le moins fâché et le moins fâcheux que j’aie jamais connu. Je vous félicite très sincèrement de n’être point du nombre des critiques qui après avoir voulu décrier un homme, s’emportent avec toutes les fureurs de la pédanterie et de la calomnie contre ceux qui prennent modestement la défense de l’homme vexé. Je renvoie ces gens-là à la noble et judicieuse lettre de M. le comte de L*** T*** 9, qui a si généreusement combattu depuis peu en faveur du neveu de l’abbé Bazin. Vous semblez être d’un caractère tout différent ; vous entendez raillerie, vous paraissez aimer la vérité.

Adieu, monsieur ; vivons en honnêtes Parsis ; ne tuons jamais le coq ; récitons souvent la prière de l’Ashim Vuhu ; elle est d’une grande efficacité, et elle apaise toutes les querelles des savants, comme le dit la porte 39.

Lorsque nous mangeons, donnons toujours trois morceaux à notre chien, parce qu’il faut toujours nourrir les pauvres, et que rien n’est plus pauvre qu’un chien, selon la porte 35.

Ne dites plus, je vous en prie, que le Sadder est un plat livre : hélas ! monsieur, il n’est pas plus plat qu’un autre. Je vous salue en Zoroastre, et j’ai l’honneur d’être en bon français, monsieur, votre,etc.

Bigex. »

1 Copie Beaumarchais-Kehl ; éd. « Lettre à M. l'abbé Foucher [etc.] », Mercure de France août 1769, p. 122-126 . cette lettre , comme celle du 20 avril est manifestement de V* .

2 Foucher répondait à la lettre du 30 Avril 1769 : http://voltaireathome.hautetfort.com/archive/2024/10/30/j-espere-que-vous-serez-content-de-ma-politesse-6520988.html

Dans une lettre à V* du 17 juin, Foucher remarque qu'il a cité V* d'après l'édition de 1756 de l'Essai sur l'Histoire générale. Cette édition était la seule dont il disposait quand il composait les Mémoires sur la religion des Perses (1759 ou 1760) . Pour sa part, V* se réfère à l'édition corrigée de 1761. Dans l'édition de 1756, V* avait bien écrit : « Zoroastre dans les écrits conservés par Sadder » ; l'édition de 1761 corrige « Zoroastre dans les écrits que le Sadder a rédigés ». Correction maladroite, car, comme le remarque Foucher, « l'idée d'un homme se présente toujours à l'esprit, car on n'a jamais écrit qu'un livre en avait rédigé un autre . »

 

3 La Harpe et Lacombe. (G.A.)

4Dans une note sur Olympie, II, 2 : note 11 : https://fr.wikisource.org/wiki/Olympie_%28Voltaire%29

5 Remarques pour servir de supplément à l'essai sur les mœurs et l'esprit, chap. IX : https://fr.wikipedia.org/wiki/Essai_sur_les_m%C5%93urs_et_l%27esprit_des_nations

6 Essai sur les mœurs, chap. V ; ce passage fut ultérieurement modifié .

7 La Fontaine : liv. IV, fab. VII Le Singe et le Dauphin : http://www.la-fontaine-ch-thierry.net/singdof.htm

8 C’est-à-dire en communiant. (G.Avenel.)

9 Jean Chrysostome Larcher, comte de La Touraille : Lettre à l'auteur d'une brochure intitulée « Réponse à la défense de mon oncle », 1769.

20/12/2024

avant de dormir il m'a donné vos nouvelles qui sont fort plaisantes

... Plaisantes ou non, voir le résumé des nouvelles selon Bayrou, quatrième roi-mage consacré, attendant l'accouchement d'un gouvernement : https://www.20minutes.fr/politique/4130218-20241219-nouve...

 

 

« A Joseph Vasselier 1

En voici une pour Marseille . Rosset est arrivé avec le courrier, il dort, mais avant de dormir il m'a donné vos nouvelles qui sont fort plaisantes . Si on laissait faire le peuple, il y aurait partout cent Jésus-Christ par semaine.

Bonsoir mon cher ami .

24è juin [1769]. »

Comment êtes-vous avec votre peste  ? Ne prenez-vous pas quelques mesures pour vous en dépêtrer

... Question inquiète du président Macron à son premier ministre qui rame encore plus que son prédécesseur Barnier, face  à une peste à double visage Mélenchon et Le Pen , et c'est peu dire . Quel Hercule saura abattre cet Orthos politicien ?

 

 

« Au chevalier Jacques de Rochefort d'Ally

À Lyon, 24 juin [1769]

Vous ne doutez pas, monsieur, du plaisir que m’a fait votre lettre. Vous savez combien je vous suis attaché, à vous, monsieur, et à Mme Dixhuitans 1. L’amitié d’un pauvre vieillard malade et solitaire est bien peu de chose ; mais enfin vous daignez y être sensible.

J’écris quelquefois à Mme Finette 2, et rarement à l’abbé Bigot 3 ; mais je suis assurément un de leurs plus zélés serviteurs . Je crois que l’abbé Bigot, qui n’est point du tout bigot, réussira en tout, et c’est un de mes plus grands plaisirs ; on aime d’ailleurs à voir ses prédictions accomplies, et son goût approuvé du public.

Je ne sais trop comment finira l’affaire du prélat 4, dont je vous ai tant parlé, et qui m’a forcé à des démarches qui ont paru très extraordinaires, et qui pourtant étaient fort raisonnables. J’ai rendu compte de tout au marquis 5 ; il m’a paru qu’il n’approuvait pas la conduite de ce prêtre, et qu’il était fort content de la mienne. Mais je voudrais être bien sûr de ses sentiments pour moi. Je vous aurais une très grande obligation de lui parler, de lui faire valoir un peu la décence avec laquelle je me suis conduit envers un homme qui n’en a point ; de lui peindre la vie honnête que je mène, et de l’assurer surtout de mon dévouement pour sa personne. Ayez la bonté de me mander ce qu’il aura dit . Vous ne pouvez me rendre un meilleur office.

Vous ne vous écarterez sûrement pas de la vérité quand vous lui direz que mon ami 6 est un brouillon, reconnu pour tel lorsqu’il était à Paris, détesté et méprisé dans la province. C’est un homme qui a le cœur aussi dur que les pierres que son grand-père, le maçon, a employées autrefois dans le château que j’habite. Je rends toutes ses fureurs inutiles par la discrétion et par la bienséance que je mets dans mes paroles et dans mes démarches. En un mot, réchauffez pour moi le marquis, je vous en supplie.

Je suis extrêmement content de mon frère l’abbé 7. Pour ma cousine 8, je n’ai aucune relation avec elle. Peut-être qu’un jour M. Anjoran 9 serait en état de l’engager à me rendre un petit service, mais rien ne presse ; je voudrais seulement savoir si son esprit se forme, si elle s’intéresse véritablement à monsieur le prieur 10. Je compte toujours sur M. Anjoran ; mais il est bon que de temps en temps on le fasse souvenir qu’il me doit quelque amitié.

Comment êtes-vous avec votre peste 11 ? Ne prenez-vous pas quelques mesures pour vous en dépêtrer, pour vous mettre entièrement entre les mains de l’abbé Bigot ? Rien ne presse sur aucun de ces articles.

Ne vous donnez la peine de me répondre que quand vous n’aurez rien à faire du tout. Il n’est pas juste que mes plaisirs vous gênent. Vous devez être très occupé : vos devoirs demandent un homme tout entier.

Conservez-moi une place dans votre cœur, et soyez bien sûr que le mien est à vous pour le temps que j’ai encore à vivre.

J’oubliais de vous parler des Tenans 12 et de M. d’Ermide 13. Ils doivent être de vos amis, car ils ont beaucoup d’esprit et le cœur noble 14. »

2 La duchesse de Choiseul.

3 Le duc de Choiseul.

4 Biord, évêque d’Annecy.

5 M. de Choiseul ou peut -être Saint Florentin, en ce cas la lettre n'est pas connue .

6 L’évêque d’Annecy : Biord .

7 Le roi ?

8 Mme Du Barry ?

9 Richelieu ?

10 Louis XV.

11 Gabriel-Louis-François de Neufville, duc de Villeroi, capitaine des gardes ; gendre du duc d'Aumont : https://fr.wikipedia.org/wiki/Gabriel_Louis_Fran%C3%A7ois_de_Neufville_de_Villeroy

12 Sans doute les héritiers du duc de Guise .

13 Le prince de Beauvau.

14 Dans quelques éditions on trouve ici la deuxième des Lettres à l’abbé Faucher, que nous avons placée dans les Mélanges ; voir : https://fr.wikisource.org/wiki/Page:Voltaire_-_%C5%92uvres_compl%C3%A8tes_Garnier_tome27.djvu/442

19/12/2024

On peut consulter également les petites-maisons et la Sorbonne sur le cas dont il est question

... Il semble bien que ce soit l'ultime solution pour trouver suffisamment de ministres , problème épineux pour un Bayrou apparemment dépassé par la mauvaise volonté de tous les partis .

Pour info et reconnaitre l'ironie de Voltaire : https://fr.wikipedia.org/wiki/Petites_Maisons

images.png

 

 

 

« A Joseph Vasselier

24è juin 1769 à Ferney 1

Monsieur Vasselier est un grand théologien ; mais il est encore meilleur conteur . On peut consulter également les petites-maisons et la Sorbonne sur le cas dont il est question ; mais la Sorbonne doit avoir la préférence .

Béni soit M. le duc de Choiseul à qui j'aurai l'obligation de voir encore une fois M. Tabareau 2. C'est la nouvelle la plus agréable que je pouvais recevoir . Il me trouvera bien faible et bien languissant ; c'est depuis longtemps ma destinée, mais j'oublierai tous mes maux en l'embrassant .

V.

Je remercie monsieur Vasselier de la bonté qu'il a de faire parvenir le paquet à M. l'abbé Audra. »

2 Apparemment Tabareau a été chargé d'inspecter les nouveaux services postaux à Versoix.

Instruisez-moi je vous prie, de vos marches

... Demande réciproque -- encore polie -- de Macron et Bayrou .

Qui va où , et quand , et comment ? Serait-ce en vue d'un co-avionage ? Mais il est vrai que ce serait trop beau d'avoir des gouvernants raisonnables !

 

 

« A Marie-Louise Denis

à Ruel

par Paris 1

Je vous écrivis il y a cinq ou six jours, ma chère nièce, une très longue lettre 2 de ma languissante main . J'étais fort triste et les souffrances du corps ne rendent pas l'esprit plus gai . Je disais à la fin de ma dolente lettre que j'avais envoyé pour vous un petit paquet à M. Lefèvre . Mais on oublia de mettre l'adresse de la lettre à Rueil . Il se peut très bien faire que le facteur n'ait trouvé personne à Paris dans votre maison, et que la lettre soit demeurée au grand bureau de la poste .

Instruisez-moi je vous prie, de vos marches . Êtes-vous encore à Ruel ? Y serez-vous longtemps ? Avez-vous bien soin de votre santé ? Il n'y a de bonheur que pour les gens qui digèrent . Êtes-vous contente de M. de La Sourdière ? J'ai reçu des lettres charmantes de Mme Binet et de Mme Catau 3, et de plusieurs personnes de cette volée ; mais à quoi tout cela sert-il ? Je ne puis être heureux qu'en finissant ma vie auprès de vous dans quelque faubourg de Paris ; mais je n'ai pas même assez de santé pour faire le voyage . Nous verrons ce que la destinée décidera de nous . En attendant j'achève de bâtir le Châtelard ; je persiste dans la résolution de ne voir personne . Je n'excepterai de cette règle que le marquis de Jaucourt qui viendra incessamment .

Mme Dupuits arrange son Maconey, elle s'y entend très bien ; elle est sur pied à cinq heures du matin . Il n'y a que les travaux de campagne qui rendent la campagne agréable .

Je vous embrasse tristement et tendrement .

V.

23è juin 1769. »

1 Original, cachet « de Lyon » , en tête duquel Mme Denis a répété la date .

3 La lettre du 26 avril, donnée à propos de la lettre du 1er avril à Catherine II : http://voltaireathome.hautetfort.com/archive/2024/10/02/sa-memoire-est-prodigieuse-son-esprit-est-digne-de-sa-memoir-6517180.html

Mme Binet doit être la même que Mme Finette , voir lettre du 24 juin 1769 à Rochefort d'Ally : http://www.monsieurdevoltaire.com/2015/09/correspondance-annee-1769-partie-20.html

18/12/2024

on se flatte qu'on pourra obtenir pour eux le titre d'apothicaire

... M. Bayrou , écoutez les partis qui veulent une part du gâteau pour un de leurs candidats ; qui  allez-vous nommer au poste de ministre de la Santé ?

 

 

« A Pierre Castan

Quand le sieur Castan voudra venir, il sera le très bien venu, lui et sa belle-mère . On leur rendra tous les services possibles . Ils pourront vendre leur bien en Languedoc et on se flatte qu'on pourra obtenir pour eux le titre d'apothicaire du roi 1. Mais ils ne peuvent espérer une pension que lorsqu'on aura bâti un hôpital militaire à Versoix .

Voltaire

gentilhomme ordinaire

de la chambre du roi .

23 juin [1769]. »

merci, vous êtes aimable, vous êtes essentiel

... François Bayrou rêve d'entendre ces paroles et c'est sans doute pour cela qu'il s'est permis de présider le conseil municipal de Pau, laissant au ministre démissionnaire Retailleau le soin de s'occuper de cette catastrophe à Mayotte . Nous avons bien là l'aune de ses priorités gouvernementales  . Allons-nous avoir un François-la-gaffe ? Son nouveau gouvernement nous le révèlera.

71UBNKAakiL._AC_UF1000,1000_QL80_.jpg

Paroles de premier ministre qui fait son recrutement de tous côtés

 

 

« A François Tronchin

ancien Conseiller d’État de la

république de Genève

à Paris

Le 22 juin 1769 1

Grand merci, vous êtes aimable, vous êtes essentiel, je vous aime et aimerai tant que le cœur me battra dans la poitrine . Le livre en question 2 a été imprimé à Amsterdam chez Marc-Michel Rey, lequel a demandé permission au gouvernement de le faire entrer dans Paris . Il est d'un abbé assez connu ; je ne l'ai point encore lu, ainsi je ne puis rien en penser ; on dit qu'il est vrai et sage ; ces deux choses-là sont fort rares . Je vous souhaite un bon voyage ; et ce serait pour moi un grand plaisir de vous revoir . Je vous embrasse très tendrement.

Vive et laetare 3 .

V. »

1 Original ( Pierre Favre, Genève) ; Ed. Bernard Gagnebin : « Voltaire démasqué par sa correspondance avec les Tronchin », 1952.

2  Il s'agit de l'Histoire du parlement de Paris mentionnée pour la première fois dans les Mémoires secrets à la date du 25 juin 1769 . Le 23, Dupan écrit déjà : « Le livre où il est mal parlé du roi est intitulé Histoire des parlements, on m' a promis de me le prêter . C'est une chose inconcevable que Voltaire ose attaquer le roi comme il l'a fait dans un chapitre de ce livre . Cet homme à la fin se fera enfermer . Il ne peut pas s'empêcher d'écrire tout ce qui lui vient à l'esprit et il a la rage d'imprimer tout ce qu'il a écrit. »

3 Va et tiens-toi dans l'allégresse.