Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

28/11/2009

Il ne faut pas se fâcher contre ceux qui ne peuvent pas nuire

Il ne faut pas non plus parler quand on est heureux.

Il n'y a pas que les grandes douleurs qui sont muettes (quoiqu'il y aurait beaucoup à dire et redire  à ce sujet ! )

Volti est encore en lune de miel prussienne et ne réalise pas encore dans quel guépier il s'est fourré, même s'il subit quelques escarmouches .

-« A Charles-Augustin Ferriol, comte d’Argental

 

 

A Potsdam le 28 novembre 1750

 

                            Mon cher ange, vous me rendez bien la justice de croire que j’attends avec quelque impatience le moment de vous revoir, mais ni les chemins d’Allemagne, ni les bontés de Frédéric le Grand, ni le palais enchanté où ma chevalerie errante est retenue, ni mes ouvrages que je corrige tous les jours, ni l’aventure de d’Arnaud ne me permettent de partir avant le 15 ou le 20 de décembre . Mme Denis vous aura dit sans doute que pour prix de sa vanité et de sa lâche ingratitude d’Arnaud avait ordre de partir des Etats du roi dans vingt-quatre heures [Il a été renvoyé le 24 novembre. V* , le 14 novembre écrit à d’Argental qu’il a  « servi longtemps de père » à son élève qui jaloux de ses appointements, de ses soupers avec le roi, du succès de Rome sauvée, de l’attribution qui a été faite à V* de ses vers galants (Chanson de l’illustre Voltaire pour l’auguste princesse Amélie, attribuée à V* le 15 septembre) , V* a voulu alors « désavouer une mauvaise préface qu’il avait voulu mettre au devant d’une mauvaise édition qu’on a faite à Rouen des ouvrages »  de V*. D’Arnaud s’est alors adressé à Fréron, lui a dit que V* « l’avait perdu dans l’esprit du roi » et qu’il avait « ajouté à sa préface des choses horribles contre la France » . V* dit qu’il ne peut quitter la Prusse avant éclaircissement de cette affaire . A Thiriot V* donne des précisions sur les vantardises de d’Arnaud et ajoute qu’il « escroqua de l’argent à M. Darget et à bien d’autres ] . Voilà un bel exemple, il a perdu une grande fortune pour avoir été fou et méchant. Il faut que l’envie soit bien le partage des gens de lettres puisque d’Arnaud a osé être jaloux. Quelle race que celle des barbouilleurs de papier !

 

                            Croiriez-vous bien que votre chevalier de Mouhy s’est amusé à écrire quelquefois des sottises contre moi dans un petit écrit intitulé La Bigarrure ? [La Bigarrure ou mélange curieux, instructif et amusant de nouvelles, de critiques, de morale, de poésie (La Haye 1749)] . Je vous l’avais dit et vous n’aviez pas voulu le croire. Rien n’est plus vrai ni si public. Il n’y a aucun de ces animaux là qui n’écrivît quelque pauvreté contre son ami pour gagner un écu et point de libraire qui n’en imprimât autant contre son propre frère. On ne fait pas assurément d’attention  à La Bigarrure du chevalier de Mouhy, mais vous m’avouerez qu’il est fort plaisant que ce Mouhy me joue de ces tours là. Il vient de m’écrire une longue lettre, et il se flatte que je le placerai à la cour de Berlin. Je veux ignorer ses petites impertinences qu’on ne peut attribuer qu’à de la folie. Il ne faut pas se fâcher contre ceux qui ne peuvent pas nuire. J’ai mandé à ma nièce qu’elle fit réponse pour moi, et qu’elle l’assurât de tous mes sentiments pour lui et pour la chevalière.

 

                            Votre Aménophis est de Linant [joué le 12 novembre 1750, il est de Bernard-Joseph Saurin ; V* confond avec Ramsès/ Alzaïde de Linant, représentée en  1745], c’est l’Artaxerce de Metastasio . Ce pauvre diable a été sifflé de son vivant et après sa mort. Les sifflets et la faim l’avaient fait périr, digne sort d’un auteur. Cependant vos badauds ne cessent de battre des mains à des pièces qui ne valent guère mieux que les siennes. Ma foi, mon cher ange, j’ai fort bien fait de quitter ce beau pays là, et de jouir du repos auprès d’un héros à l’abri de la canaille qui me persécutait, de graves pédants qui ne me défendaient pas , des dévots qui tôt ou tard m’auraient joué un mauvais tour, et de l’envie qui ne cesse de sucer le sang que quand on n’en a plus .La nature a fait Frédéric le Grand pour moi . Il faudra que le diable s’en mêle si les dernières années de ma vie ne sont pas heureuses auprès d’un prince qui pense en tout comme moi, et qui daigne m’aimer autant qu’un roi en est capable. On croit que je suis dans une cour, et je suis dans une retraite philosophique. Mais vous me manquez, mes chers anges. Je me suis arraché la moitié du cœur pour mettre l’autre en sureté ; et j’ai toujours mon grand chagrin dont nous parlerons à mon retour. En  attendant je joins ici pour vous amuser une page d’une épître que j’ai corrigée. Il me semble que vous y êtes pour quelque chose. Il s’agit de la vertu et de l’amitié. Dites–moi si l’allemand a gâté mon français, et si je suis rouillé comme Rousseau [Jean-Baptiste, exilé]. N’allez pas croire que j’apprenne sérieusement la langue tudesque, je me borne prudemment à savoir ce qu’il en faut pour parler à mes gens et à mes chevaux .Je ne suis pas d’un âge à entrer dans toutes les délicatesses de cette langue  si douce et si harmonieuse, mais il faut savoir se faire entendre d’un postillon. Je vous promets de dire des douceurs à ceux qui me mèneront vers mes deux anges. Je me flatte que Mme d’Argental, M. de Pont-de-Veyle, M. de Choiseul, M. l’abbé Chauvelin auront toujours pour moi les mêmes bontés, et qui sait si un jour … car … Adieu, je vous embrasse tendrement. Si vous m’écrivez envoyez votre lettre à ma nièce. Je baise vos ailes de bien loin.

 

                            Voltaire.

 

 

 

 

 

arnaud_gr.jpg

 

 http://www.bibliothek.uni-augsburg.de/sondersammlungen/ga...

 

http://fr.wikipedia.org/wiki/Fran%C3%A7ois-Thomas-Marie_d...

 

 

 

28/08/2009

pour mon siècle je n’attends que des vessies de cochon par le nez.

Nous aussi, nous attendons la décision de nos oracles pour la restauration de la chapelle  -ex-église- batie par Volti . Suspense ! Nous prenons gentiment le chemin de la fin de saison . J'ai déjà un peu le blues !

 

http://www.youtube.com/watch?v=HCTJeT2i9QU

 

 

 

you know what.jpg

 

Il ne me reste que 8 journées de visites à faire ( plus une qui me tient à coeur, celle que je désire faire avec Mamzelle Wagnière qui plus que tout autre le mérite , mais chut : ).screwy squirrel 2.jpg

  

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

« A Charles-Augustin Ferriol, comte d’Argental

et à

Jeanne Grâce Bosc du Bouchet, comtesse d’Argental

 

 

                            J’attends la décision de mes oracles, mais je les supplie de se rendre à mes justes raisons. Je viens de recevoir une lettre de Mme de Pompadour, pleine de bonté, mais dans ces bontés mêmes qui m’inspirent la reconnaissance, je vois que je lui dois écrire encore, et ne laisser aucune trace dans son esprit des fausses idées, que des personnes qui ne cherchent  qu’à nuire ont pu lui donner. Soyez très convaincu, mon cher et respectable ami, que j’aurais commis la plus lourde faute et la plus irréparable, si je ne m’étais pas hâté d’informer Mme de Pompadour de mon travail [réponse à « une foudroyante lettre ( des d’Argental) du 17 »  :  « Il m’était impossible de faire secrètement Catilina dans cette cour-ci, et il eut été fort mal à moi de n’en pas instruire Mme de Pompadour … Je sais bien que je fais la guerre, et je la veux faire ouvertement »], et d’intéresser la justice et la candeur de son âme à tenir la balance égale [ elle protégeait Crébillon et son Catilina, tout en protégeant V*. Elle répondra à V* le 5 septembre « Je suis bien éloignée de penser que vous ayez rien fait contre Crébillon. C’est ainsi que vous, un talent que j’aime et que je respecte… » en ajoutant qu’elle l’a défendu.], et à ne plus souffrir qu’une cabale envenimée capable des plus noires calomnies se vantât d’avoir à sa tête la beauté et la vertu. C’est en un mot une démarche dont dépendait entièrement la tranquillité de ma vie. M’étant ainsi mis à l’abri de l’orage qui me menaçait, et m’étant abandonné avec une confiance nécessaire à l’équité et à la protection de Mme de Pompadour, vous sentez bien que je n’ai pu me dispenser d’instruire Mme la duchesse du Maine que j’ai fait ce Catilina qu’elle m’avait tant recommandé [le 14 août il lui a écrit : « Votre Altesse Sérénissime est obéie…Vous m’avez ordonné Catilina, et il est fait. La petite fille du Grand Condé avait raison d’être indignée de voir la farce monstrueuse du Catilina de Crébillon trouver des approbateurs. Jamais Rome n’avait été plus avilie, et jamais Paris plus ridicule… » Il décrivait ensuite la  genèse  et « le fond » de la pièce]. C’était elle qui m’en avait donné la première idée, longtemps rejetée, et je lui dois au moins l’hommage de la confidence. J’aurai besoin de sa protection, elle n’est pas à négliger. Mme la duchesse du Maine tant qu’elle vivra disposera de bien des voix et fera retentir la sienne. Je vous recommande plus que jamais le président Hénault [attaché à la cour de la reine]. J’ai lieu de compter sur son amitié et sur ses bons offices. Des amis qui ont quelque poids et qu’on met dans le secret font autant de bien qu’une lecture publique chez une caillette fait de mal. Je ne sais pas si je me trompe, mais je trouve Rome sauvée fort au dessus de Sémiramis. Tout le monde sans exception est ici de cet avis. J’attends le vôtre pour savoir ce que je dois penser.

 

 

                            J’ai vu aujourd’hui une centaine de vers du poème des Saisons de M. de Saint-Lambert. Il fait des vers aussi difficilement que Despréaux. Il les fait aussi bien, et à mon gré beaucoup plus agréables. J’ai là un terrible élève. J’espère que la postérité m’en remerciera, car pour mon siècle je n’attends que des vessies de cochon par le nez. Saint-Lambert par parenthèse ne met pas de comparaison entre Rome sauvée et Sémiramis. Savez-vous que c’est un homme qui trouve Électre [de Crébillon] détestable ? Il pense comme Boileau s’il écrit comme lui. Électre amoureuse ! et une Iphianasse, et un plat tyran, et une Clytemnestre qui n’est bonne  qu’à tuer ! et des vers durs, et des vers d’églogue après des vers d’emphase ; et pour tout mérite un Palamède, homme inconnu dans la fable, et guère plus connu dans la pièce. Ma foi saint Lambert a raison. Cela ne vaut rien du tout. Si je peux réussir à venger Cicéron, mordieu, je vengerai Sophocle [il écrivit le 17 mars à Frédéric : « Vous aimez Radamiste et Electre. J’ai la même passion que vous, Sire, je regarde ces deux pièces comme des ouvrages vraiment tragiques malgré leurs défauts, malgré l’amour d’Itis et d’Iphianasse… malgré l’amour  d’Arsame, malgré beaucoup de vers… Je me garderais bien de faire Radamiste et Electre. »].

 

 

                            Je ne vous dirai que dans quelques mois des nouvelles de votre Prussien [Baculard d’Arnaud (?) appelé à la cour de Frédéric], vous en aurez les raisons. J’espère que tout ira bien, mais il faut du temps.

 

 

                            Mme du Châtelet n’accouche encore que de problèmes. Bonsoir, bonsoir anges charmants. Comment se porte Mme d’Argental ?

 

 

                            V.

                            A Lunéville ce 28 août 1749.

 

                            Ma nièce doit vous prier de lui faire lire Catilina. Ma nièce est du métier, elle mérite vos bontés. »

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Comment peut-on s'imaginer en voyant encore de gentils touristes, que l'automne vient d'arriver :

 http://www.dailymotion.com/related/x2zlpj/video/x20fek_fe...

 

Chanson que les jeunettes , comme loveV, n'ont pas entendue à la radio (la TSF). O ! nostalgie !!

 

P.S. : du 31 : loveV, j'ai corrigé mon bug qui m'a fait afficher deux fois le même titre ; comme quoi, je suis un peu perturbé ...

15/08/2009

Mes méchancetés à moi se terminent

Oh ! joie incommensurable de connaitre les nouvelles d'un petit peuple que Volti a lui aussi fréquenté !

Ce matin, entre deux attentats, la radio RSR 1 (Radio Suisse Romande) m'apprend que les organisateurs de l'éléction de miss Suisse avaient prévu comme épreuve la simulation d'un orgasme dans un restaurant, tel qu'on a pu le voir dans un film dont j'ai oublié le nom . Verra-t-on ces morceaux de haute volée bientôt ? Que nenni !

Cette "magnifique" idée, je dis bien magnifique, suivez-moi bien, aurait amené un public masculin et féminin face à son quotidien intime ; quel homme est vraiment capable de détecter si sa partenaire simule, si ce n'est celui qui est encore assez lucide pour se rendre compte que le résultat est disproportionné par rapport à sa prestation ; quelle femme supportera d'en voir d'autres qui sont meilleures comédiennes qu'elle ?

Toujours est-il qu'une solution moins grivoise a été trouvée ! Ouf ! nous l'avons échappé belle !... Ce sera donc, tenez-vous bien, une épreuve de repassage . Trop top ! Tros sexy ! Non ?

Si on voulait rester dans la logique première, je leur suggèrerais bien de faire accomplir cette tâche ménagère en monokini, ça relancerait l'audimat !

Ah! l'inconscient masculin, décidément depuis Adam et Eve, a du mal à se hausser au dessus du nombril (je dis nombril pour ne pas heurter les plus jeunes d'entre vous, ô innocents si peu nombreux en ce XXI ème siècle!).

 

 

 

« A Charles-Augustin Ferriol, comte d’Argental et à Jeanne-grâce Bosc du Bouchet, comtesse d’Argental

 

 

                            O mes anges ! après avoir beaucoup écrit de ma main, je ne peux plus écrire de ma main. Je ne m’aviserai pas de vous envoyer corrections additions, pour la tragédie de mes roués [Octave ou le Triumvirat]. Une autre farce vient à la traverse. On prétend que notre ami Fréron, très attaché à l’Ancien testament, a fait imprimer la facétie de Saül et David qui est dans le goût anglais, et qui ne me parait pas trop faite pour le théâtre de Paris [le relieur Pierre Hallé a été emprisonné le 8 août pour avoir eu des copies « de la tragédie du Saül par Voltaire »]. Ce scélérat, plus méchant qu’Achitophel [Achitophel, conseiller de David, complota avec son fils Absalon qui se pendit plutôt que de suivre ses mauvais conseils] a mis bravement mon nom à la tête ; c’est du gibier pour Omer [Omer Joly de Fleury, procureur général du Parlement de Paris]. Je n’y sais autre chose que de prévenir Omer, et de présenter requête, s’il veut faire réquisitoire. Je me joins d’esprit et de cœur à Messieurs, en cas qu’ils veuillent poser sur le réchaud Saül et David, au pied de l’escalier du May [c’est là qu’on brulait les livres condamnés à la requête d’Omer]. C’étaient, je vous jure, deux grands polissons que ce Saül et David, et il faut avouer que leur histoire et celle des voleurs de grand chemin se ressemblent parfaitement. Maitre Omer est tout à fait digne de ces temps là. Quoi qu’il en soit, je déshérite mon neveu le conseiller au parlement [D’Hornoy, fils de Mme de Fontaine, devenue Marquise de Florian, à qui V* écrit la veille :  « Il est important pour votre salut que votre oncle ne soit pas excommunié, attendu qu’étant mon héritier vous seriez damné aussi par le troisième concile de Latran. ». V* avait fermement insisté pour qu’il devint conseiller.], s’il n’instrument pas pour moi dans cette affaire, en cas qu’il faille instrumenter.

 

 

                            Je lui donne tous pouvoirs par les présentes ; et mes anges sont toujours le premier tribunal auquel je m’adresse.

 

 

                            Je vous supplie donc d’envoyer chercher aux plaids mon gros neveu, et de l’assurer de ma malédiction s’il ne se démène pas dans cette affaire.

 

 

                            De plus, j’envoie à frère Damilaville un petit avertissement pour mettre dans les papiers publics, conçu en ces termes :

« Ayant appris qu’on débite à Paris sous mon nom, et sous le titre de Genève [à Damilaville :  « S’il y avait une étincelle de justice dans messieurs de la justice, ils verraient bien que l’affectation de mettre mon nom à la tête de cet ouvrage est une preuve que je n’en suis point l’éditeur, ils verraient que le titre qui porte Genève est encore une preuve qu’il n’a pas été imprimé à Genève. »], je ne sais quelle farce, intitulée Saül et David, je suis obligé de déclarer que l’éditeur calomnieux de cette farce abuse de mon nom, qu’on ne connait point à Genève cette rhapsodie, qu’un tel abus n’y serait pas toléré, et qu’il n’est pas permis de tromper ainsi le public. »

 

 

                            Nul ange n’a jamais eu depuis le démon de Socrate un si importun client ; tantôt tragédies, tantôt farces, tantôt Omer, je ne finis point, je mets la patience de mes anges à l’épreuve. Si l’affaire est sérieuse, je les supplie d’envoyer chercher mon gros cochon de neveu, sinon mes anges jetteront au feu la lettre qui est pour lui ; en tout cas, je crois qu’il sera bon que frère Damilaville fasse mettre dans les papiers publics le petit avertissement daté de la sainte ville de Genève. Il faut être bien méchant pour avoir mis mon nom là. Mes méchancetés à moi, se terminent au Pauvre Diable, au Russe à Paris, aux Pompignades, aux Bertiades [Pamphlets contre Lefranc de Pompignan et contre Berthier], à L’Écossaise ; mais aller au criminel ! ah fi !

 

 

                            Respect et tendresse au bout de vos ailes.

 

 

                            V.

 

                            Et M. le duc de Praslin a-t-il gagné son procès pour le Gazette littéraire ? [V* se réjouira du gain du procès le 1 er février 1764, le duc de Choiseul-Praslin s’étant heurté à l’hostilité du Journal des Savants en particulier ]

 

 

                            14è auguste 1763. »

 

 

Guilleret et matinal :  Bénabar , pour moi campagnard qui ai connu les affres de la ville : http://www.youtube.com/watch?v=P4wy8olSBuk

 

28/07/2009

Cela est à la vérité composé par de la canaille, et fait pour être lu par la canaille

 

http://www.youtube.com/watch?v=F-rWf2PMHbw&feature=re...

 

Volti a encore frappé fort et j'ose le souhaiter n'a pas été qu'un sujet d'intéret touristique . Je m'explique : ce jour nous avons reçu une délégation officielle (d'un grand pays, très grand pays , inventeur de la porcelaine, d'où le clip précédent!), qui laisse un bon souvenir. Son élément principal, homme cultivé et agréable accompagné de son épouse, a beaucoup apprécié la visite conduite par Eilise et a l'intention de revenir. Il sera le bienvenu , c'est un poête, qui connait le français, l'anglais et jouait gentiment le rôle d'interprête auprès de son épouse. Puisse-t-il appliquer le plus souvent possible les idées généreuses de Voltaire, c'est notre voeu le plus cher ....

 

 

Volti, tu défends bec et ongle ton enfant , jeune Pucelle, que tu mis vingt ans à mettre au monde (tu dis trente, qui dit mieux ! ;-)): longue grossesse, accouchement difficile, présentation par le saint siège, tentative de version, forceps, césarienne , et sans anesthésie ! Je comprends que tu hurles "au charron" .

Sachez que cette Pucelle constitue ma récréation . N'appelez pas la police, je ne la touche que des yeux et je ris . Concentré de malice, voilà ce qu'elle est .

 Je vous invite à le vérifier : http://books.google.fr/books?id=bXYDefqNRGQC&dq=la+pu...

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

« A Charles-Augustin Ferriol, comte d’Argental

 

 

 

           Je ne suis pas excessivement dans les délices, mon cher et respectable ami ; toute cette aventure de Jeanne d’Arc est bien cruelle. Le porteur [son secrétaire Collini, envoyé à Paris] vous remettra mon ancienne copie. Vous la trouverez assurément plus honnête, plus correcte, plus agréable [le 6 juillet, V* écrit : qu’ « on trouve ici (l’ouvrage) très joli, très gai, et point scandaleux. On dit que les contes de La Fontaine sont cent fois moins honnêtes. Il y a bien de la poésie, bien de la plaisanterie, et quand on rit on ne se fâche point. »]  que les manuscrits qu’on vend publiquement. Je vous supplie d’en faire tirer une copie pour Mme de Fontaine, d’en laisser prendre une à Thiriot, et de permettre à vos amis qu’ils la fassent aussi copier pour eux. C’est le seul moyen de prévenir le péril dont je suis menacé. On s’est avisé de remplir toutes les lacunes de cet ouvrage commencé il y a plus de trente années. On y a ajouté des tirades affreuses. Il y en a une contre le roi. Je l’ai vue. Cela est à la vérité composé par de la canaille, et fait pour être lu par la canaille. [des vers assez proches sont annotés par V* dans les marges de la copie de La Pucelle «  Quel est le laquais qui a fait la plupart de ces vers ? Quel est le maraud de la lie du peuple qui peut écrire ces insolentes bêtises ? »: « …Dort en Bourbon la grasse matinée / …. Et quand saint Louis, là-haut mon compagnon / M’a prévenu qu’un jour certain Bourbon / M’en donnerait à pardonner bien d’autres » Chant I, vers 320 sq.]

 

 

C’est dormir à la Bourbon la grasse matinée

C’est… saint Louis le bon apôtre

A Louis XV en pardonne bien d’autres.

Les Richelieux le nomment maquereau.

[il ne manquera pas de citer ce vers à Richelieu le 31 juillet et d’ajouter « Les La Beaumelle, les Fréron et les autres espèces qui vendent sous le manteau cette abominable rhapsodie sont prêts, dit-on de les faire imprimer. »]

 

 

 

           Figurez-vous tout ce que les halles pourraient mettre en rimes. Enfin on y a fourré plus de cent vers contre la religion qui semblent faits par le laquais d’un athée.

 

 

           Ce coquin de Grasset dont je vous dois la connaissance a apporté ce beau manuscrit à Lausanne. J’ai profité de vos avis, mon cher ange, et les magistrats de Lausanne [Grasset travaillait chez l’imprimeur Bousquet à Lausanne] l’ont intimidé. Il est venu à Genève ; et là, ne pouvant faire imprimer cet ouvrage, il est venu chez moi me proposer de me le donner pour cinquante louis d’or. [Grasset dit que c’est V* qui l’envoya chercher. Il lui demanda d’aller voir la personne qui possédait le manuscrit. Celle-ci lui dit qu’on pouvait l’acheter 50 louis ; qu’il « provenait d’une copie que M. de Voltaire avait vendue 100 louis au prince royal de Prusse et que l’ayant donnée à copier à un secrétaire infidèle, celui-ci en avait fait une copie pour lui et l’avait vendue au possesseur actuel 100 ducats ». Grasset copie dix-sept lignes impies comme pièce à conviction, conformément aux instructions de V*. Il les lui apporta, lui demandant de faire faire une copie et de lui rendre la feuille écrite de sa main. V* promit ; mais, une fois en possession du papier, il refusa de le rendre et prit au collet Grasset en l’accusant d’avoir composé le manuscrit. Grasset dut finalement mettre la main à l’épée pour se libérer de V* et de ses gens, et il alla se plaindre aux autorités. Il avoue toutefois qu’il a fait une seconde copie des dix-sept lignes destinée, dit-il à Bousquet « sans autre vue que de (le) ce voulons pas d’un homme de cette pièce ».] Je savais qu’il en avait déjà vendu plus de six copies manuscrites. Il en a envoyé une à M. de Bernstof, premier ministre en Danemark. Il m’a présenté un échantillon, et c’était juste un de ces endroits abominables, une vingtaine de vers horribles contre Jésus-Christ. Ils étaient écrits de sa main. Je les ai portés sur le champ au résident de France. Si le malheureux est encore à Genève, il sera mis en prison, mais cela n’empêchera pas qu’on ne débite ces infamies dans Paris, et qu’elles ne soient bientôt imprimées en Hollande. Ce Grasset m’a dit que cet exemplaire venait d’un homme qui avait été secrétaire ou copiste du roi de Prusse, et qui avait vendu le manuscrit cent ducats. Ma seule ressource à présent, mon cher ange, est qu’on connaisse  le véritable manuscrit composé il y a plus de trente ans, tel que je l’ai donné à Mme de Pompadour, à M. de Richelieu, à Mme de La Vallière, tel que je vous l’envoie. Je vous demande en grâce ou de le faire copier ou de le donner à Mme de Fontaine pour le faire copier. Je vous prie qu’on n’épargne point la dépense. J’enverrai à Mme de Fontaine de quoi payer les scribes. Si vous avez cet infâme chant de l’âne qu’on m’attribue, il n’y a qu’à le brûler. Cela est d’une grossièreté odieuse, et indigne d’être dans votre bibliothèque. En un mot, mon cher ange, le plus grand service que vous puissiez me rendre est de faire connaitre l’ouvrage tel qu’il est, et de détruire les impressions que donne à tout le monde l’ouvrage supposé.

 

 

           Je vous embrasse tendrement et je me recommande à vos bontés avec la plus vive insistance.

 

 

P.S.- On vient de mettre ce coquin de Grasset en prison à Genève. On devrait traiter ainsi à Paris ceux qui vendent cet ouvrage abominable.

 

 

           Voltaire

           Aux Délices 28 juillet 1755. »

26/07/2009

je ne suis ni mandarin ni jésuite, et je peux très bien être ridicule

Je vais faire en sorte de mériter toutes les louanges qu'une belle lyonnaise voltairienne m'adresse .

 

Venez nombreux au Château de Voltaire, aujourd'hui et tous les jours (sauf lundi ).

 

Aujourd'hui est un beau jour pour se distraire .

 

Le maillot jaune est ici, le maillot jaune de la liberté et de la tolérance.

 

Allez Volti, tu es le meilleur ...http://www.youtube.com/watch?v=VDt1poFpWmM ...coureur ?

Il fut un temps ....

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

« A Charles –Augustin Ferriol, comte d’Argental ,

Conseiller d’honneur du Parlement, à Plombières, et s’il n’est plus à Plombières, renvoyez rue de la Sourdière à Paris

et Jeanne –Grâce Bosc du Bouchet, comtesse d’Argental

 

 

 

 

                    Anges,

 

                    Je ne peux me consoler de vous avoir quittés qu’en vous écrivant. Je suis parti de Plombières pour la Chine.[L’orphelin de la Chine, commencé en Prusse] Voyez tout ce que vous me faites entreprendre. O Grecs que de peines pour vous plaire ! Eh bien ! me voila Chinois puisque vous l’avez voulu. Mais je ne suis ni mandarin ni jésuite, et je peux très bien être ridicule. Anges, scellez la bouche de tous ceux qui peuvent être instruits de ce voyage de long cours. Car si on me sait embarqué, tous les vents se déchaineront contre moi. Mon voyage à Colmar était plus nécessaire, et n’est pas si agréable. Il n’y a de plaisir qu’à vous obéir, à faire quelque chose qui pourra vous amuser. J’y vais mettre tous mes soins, et je ne vous écris que ce petit billet parce que je suis assidu auprès du berceau de l’orphelin. Il m’appelle et je vais à lui, en faisant la pagode. J’ignore si ce billet vous trouvera à Plombières. Il n’y a pas que le président qui puisse y faire de vers [le président Ruffey qui écrivit une Histoire lyrique des eaux de Plombières pour l’année 1754 ; V* transmet à la comtesse Bentinck la vie de Plombières :  « Toute la cour de France y était. On se crevait de bonne chère, on jouait, cela s’appelle prendre les eaux. »]. Moi je n’en  fais que dans la plus profonde retraite. Et quand c’est vous qui m’inspirez. Dieu vous donne la santé, et que le King-Tien [=adorez le ciel] me donne de l’enthousiasme, et point de ridicule. Sur ce je baise le bout de vos ailes.

 

 

 

                    V.

                    A Colmar 26 juillet 1754. »

 

 

 

 

 

 

calimero_calimero gif.gif

Bilan de la journée que nous espérions de forte affluence :

"mais où sont passés les touristes ?",

"quels chemins ont -ils pris ?",

"n'y aurait -il plus que les étrangers qui s'intéressent à Volti ?"

"pourquoi le CMN traine-t-il pour nous fournir les documents d'appel pour que nous ayions un minimum de publicité ?"

"pourquoi tant de haine ?" : je me sens l'âme de Calimero ce soir...

Demain sera plus gai ...

 

 

 

23/07/2009

Je vais vite parce que la vie est courte, et que j’ai bien des choses à faire

«  A Charles Augustin Ferriol, comte d’Argental et à Jeanne-Grâce Bosc du Bouchet, comtesse d’Argental

 

 

           O anges, sans vous faire languir d’avantage, voici la tragédie des coupe-jarrets [Octave ou Le triumvirat]. Elle n’est pas fade. Je ne crois pas que les belles dames goûtent beaucoup ce sujet. Mais comme on a imprimé au Louvres l’incomparable Triumvirat de l’inimitable Crébillon, j’ai cru que je pouvais faire quelque chose d’aussi mauvais sans prétendre aux honneurs du Louvre. Si vous croyez que votre peuple ait les mœurs assez fortes, assez anglaises pour soutenir ce spectacle digne en partie des Romains et de la Grève, vous vous donnerez le plaisir de le faire essayer sur le théâtre. Se no, no.

 

 

           Vous me direz : mais quelle rage de faire des tragédies en quinze jours ! Mes anges, je ne puis faire autrement. Il y avait un peintre élève de Raphaël qu’on appelait far presto et qui n’était pas un mauvais peintre.

 

 

           Je vais vite parce que la vie est courte, et que j’ai bien des choses à faire. Chacun travaille à sa façon, et on fait comme on peut. En tout cas vous aurez le plaisir de lire du neuf, cela vous amusera, et j’aime passionnément à vous amuser.

 

 

           Remarquez bien que tout est historique. Fulvie avait aimé Octave, témoin l’épigramme ordurière d’Auguste [citée par V* : « Quod futuit Glaphyram Antonius, hanc mihi poenam / Fulvia constituit, se quoque uti futuram… »]. Fulvie fut répudiée par Antoine. Sextus Pompée était un téméraire, il faisait des sacrifices à l’âme de son père Lucius César, proscrit, à qui on pardonna, était père de Julie.

 

 

           Antoine et Auguste étaient deux garnements, fort débauchés.

 

 

           Mes anges, j’ai vu votre chirurgien parmesan. C’est une bête. Mais il a dit que vous irez à Parme, que vous passerez par Ferney [d’Argental est ministre de Parme à Paris]. Je le voudrais. Quel jour pour moi ! que je mourrais content !

 

 

           Voltaire

           A Ferney 23è juillet 1763. »

 

 

 

 

Triumvirat ; histoire :

http://images.google.fr/imgres?imgurl=http://www.cosmovis...

 

cesar.png
Et moi, je vais vite parce que le château ouvre dans 2 minutes . A+...

13/07/2009

ordonner de la part de Dieu à tous ceux qui voudraient être persécuteurs, de rire et de se tenir tranquilles

Jour de pause pour le tour (Le Tour !!). Je vais pouvoir poser ma bière, je n'en pouvais plus de suer comme un "forçat de la route"... Pour tout avouer, si certains se dopent, moi je vous raconte des craques, comme disent les belges ; en fait je ne regarde pas ou peu les exploits cyclistes, ça me lasse .Je vois dans ce sport un moyen d'accomplir son purgatoire sur terre.

Je suis un piètre vélocypédiste, je dois avoir quatorze kilomètres au compteur en ... 3 ans! Eh! oui, comme Armstrong, j'ai fait une pause, à ce détail près, aucun soupçon de dopage (sauf au chocolat, bien sûr), ni somptueuses rentrées de dollars...Allez, roulez jeunesse !

 

 Un maillot jaune doit se surpasser, à l'exemple de ces belles arches (mon coeur d'archer a bien entendu un faible pour ces lignes ! merci Kala69)

 

golden arch kala69.jpg

Volti craint toujours les piqures de F(f)relon ; je suis toujours admiratif de son art du camouflage et du pseudonyme ; comment ne s'y perd-il pas ? Moi qui ai décidé d'avoir deux ou trois pseudo pour mes vagabondages sur la toile, si je n'en utilise pas un pendant plus de trois semaines, c'est le même problème que pour les codes PIN, PUK et cartes bancaires, je rame, je galère avant de retrouver le sésame .

Alzheimer, euh! rappelez moi votre prénom ?

Aloïs ! ok, mais ça ne me donne toujours pas mon code de carte épargne, je vais épargner encore quelque temps faute de pouvoir récupérer quelques euros épars .

 

 

 

 

 

 

 

 

« A Charles-Augustin Ferriol, comte d’Argental

 

 

           Mon cher ange, ce pauvre Carré [prétendu traducteur de l’Écossaise du prétendu « M. Hume »] se recommande à vos bontés. Fréron s’oppose à la représentation de sa pièce sous prétexte qu’on l’a, dit-il, appelé quelquefois Frelon. Quelle chicane ! Ne sera-t-il permis qu’à l’illustre Palissot de jouer d’honnêtes gens ? [dans sa pièce Les Philosophes, approuvée par Joly de Fleury qui a fait un réquisitoire contre l’Encyclopédie]

 café ou écossaise.jpg

 

           Jérôme Carré croit que si sa Requête à messieurs les Parisiens paraissait quelques jours avant l’Écossaise, messieurs les Parisiens seraient bien disposés en sa faveur.

 

 

           Avez-vous reçu un paquet du 9 juillet par M. Chauvelin ? Quelquefois messieurs des postes ouvrent et mettent au rebut.

 

 

Écossaise

 

Page 203, retranchez ôtez moi plutôt cette vie etc.

Mettez … vous triomphez de moi plus que si j’étais tombé sous vos coups.

 

 

           Voltaire

           13 juillet 1760. »

 

 

 

 

 

 

 

 

« A Jean le Rond d’Alembert

 

 

           Mon très cher ami, mon très illustre philosophe, madame de Saint-Julien qui veut bien se charger de ma lettre, me fournit l’occasion et la liberté de vous écrire comme je pense.

 

 

           Vous sentez combien j’ai du être affligé et indigné de l’aventure des deux académiciens [Delille et Suard, élus à l’académie française, n’ont pas reçu l’agrément du roi]. Vous m’apprenez que celui qui devait être le soutien le plus intrépide de l’Académie en a voulu être le persécuteur [Richelieu, sans doute, doyen de l’Académie]. Le présent et le passé me font une égale peine ; je ne vois que cabales, petitesses et méchancetés. Je bénis tous les jours les causes secondes ou premières qui me retiennent dans ma retraite. Il est plus doux de faire ses moissons que des tracasseries, mais ma solitude ne m’empêchera pas d’être toujours uni avec les gens de bien, c’est-à-dire avec vos amis, à qui je vous supplie de me bien recommander.

 

 

           Votre chut est fort bon [V* publie : l’Essai sur les probabilités en fait de justice, Les systèmes, Les Cabales avec des notes instructives, Jean qui pleure et qui rit]; mais il n’est pas mal d’ordonner de la part de Dieu à tous ceux qui voudraient être persécuteurs, de rire et de se tenir tranquilles [dernier vers des Systèmes : « Imitez le bon Dieu qui n’en a fait que rire. »]. Je vois qu’en effet on cherche à persécuter tous les gens de lettres, excepté peut-être quelques charlatans heureux et quelques faquins sans aucun mérite. Il faut un terrible fonds de philosophie pour être insensible à tout cela.

Mais vous savez qu’ainsi va le monde.

 

 

           Ce qui se passe dans le Nord n’est pas plus agréable. Votre Dannemark a fourni une scène qui fait lever les épaules et qui fait frémir [Struensee, médecin du roi, amant de la reine, ministre réformateur et autoritaire a été accusé de complot contre le roi et exécuté le 28 avril]. J’aime encore mieux être Français que Danois, Suédois, Polonais, Russe, Prussien ou Turc ; mais je veux être Français solitaire, Français éloigné de Paris, Français suisse et libre.

 

 

           Je m’intéresse beaucoup à l’étrange procès de M. de Morangiés. Mes premières liaisons ont été avec sa famille. Je le crois excessivement imprudent. Je pense qu’il a voulu emprunter de l’argent très mal à propos, et au hasard de ne point payer ; que dans l’ivresse des ses illusions et d’une conduite assez mauvaise il a signé des billets [à Dujonquay « au profit de la Véron que Dujonquay lui disait être une associée de la compagnie des prêteurs. »] avant de recevoir l’argent . C’est une absurdité ; mais toute cette affaire est absurde comme bien d’autres. Si vous voyez M. de Rochefort, je vous prie de lui dire qu’il me faut beaucoup plus d’éclaircissements qu’on ne m’en a donné [le 1er août, il demandera directement à Rochefort d’Ally le mémoire de l’avocat Delille ; moyennant quoi « il pourrait bien paraître dans quelques jours une nouvelle édition des Probabilités extrêmement augmentées. »]. Les avocats se donnent tant de démentis, les faits qui devaient être éclaircis le sont si peu, les raisons plausibles que chaque partie allègue sont tellement accompagnées de mauvaises raisons qu’on est tenté de laisser tout là. Un traité de métaphysique n’est pas plus obscur, et j’aime autant les disputes de Malebranche et d’Arnaud que la querelle de Dujonquay. C’est partout le cas de dire

 

Tradidit mundum disputationi eorum.

[il a livré le monde à leurs disputes ; Ecclésiaste]

 

           J’en reviens toujours à conclure qu’il faut cultiver son jardin, et que Candide n’eût raison que sur la fin de sa vie. Pour vous, il me parait que vous avez raison dans la force de votre âge. Pour vous   , il me paraît que vous avez raison dans la force de votre âge. Portez-vous bien, mon cher philosophe, c’est là le grand point. Je m’affaiblis beaucoup ; et si je suis quelquefois Jean qui pleure et qui rit, j’ai bien peur d’être Jean qui radote ; mais je suis sûrement Jean qui vous aime.

 

 

           V.

           13è juillet 1772. »  

 

 

 

 

 

Elus de l'académie : Suard : http://images.google.fr/imgres?imgurl=http://www.academie...

 

                      Delille : http://www.academie-francaise.fr/immortels/base/academici...

 

 

 

 

 

 

Demain, 14 juillet, pique-nique républicain dans le parc du château, plus exactement, dans le petit jardin clos (que connaît loveV), là où il y a quelques barbus autour d'une coupe ou cratère -je n'ai pas dit autour d'une chope- et deux superbes magnolias .

Je vais avoir le sentiment d'avoir une petite réception élyséenne campagnarde, sans remise de légion d'honneur .Le maire de Ferney apportera son petit panier de victuaille ? je le souhaite pour lui, sinon pas de miam-miam : la fourmi n'est pas prêteuse parait-il, si je me fie à l'attitude des banquiers locaux .... Bast...bec de gaz.jpg

 

 

 

 

 

 

Après avoir arboré la perruque XVIIIème, vive le bonnet phrygien !! Les aristocrates à la lanterne !! (Nous avons quelques lampadaires à becs de gaz disponibles )...

 

 

 

jean qui rit et qui pleure.jpg