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13/02/2010

Je m’en suis guéri avec de l’eau .C’est un cordial qui guérit tout

Café des Délices : http://www.youtube.com/watch?v=f22oesdlRjI : pourquoi pas ?

 Volti était un grand buveur de café !

C'est un alibi pour placer cette chanson qui est moin d'être ma préférée, mais ma foi, encore, pourquoi pas ?

Délices d'aujourd'hui !délices.jpg

 

délices gravure.jpg

 Délices voltairiennes !

Oui! amours, délices et orgues sont féminines au pluriel et masculines au singulier !!

Ou  : amour, délice et orgue sont masculins au singulier et féminins au pluriel !!!

 

 

 

 

 

 

 

 

« A Louis-François-Armand du Plessis, duc de Richelieu

 

A Prangins 13 février [1755]

 

                            Mon héros,

 

                            J’apprends que monsieur le duc de Fronsac [fils de Richelieu qui a eu la variole ; le 1er mai V* vantera à Richelieu les mérites de l’inoculation, comme il le fait depuis longtemps et qui est pratiquée à Genève par Théodore Tronchin ; il dira : « Heureusement, la nature a servi M. le duc de Fronsac aussi bien que s’il avait été inoculé. »] est tiré d’affaire, et que vous  êtes revenu, de Montpellier [Richelieu est gouverneur du Languedoc] avec le soleil de ce pays là sur le visage, enluminé d’un érésipèle. J’en ai eu un, moi indigne, et je m’en suis guéri avec de l’eau [à Potsdam en juin 1752 : « Je me baigne, je prends les eaux » disait –il à la comtesse  Bentinck.] . C’est un cordial qui guérit tout. Il ne donne pas de force aux gens nés faibles comme moi. Mais vous êtes né fort, et votre corps est tout fait pour votre belle âme. Peut-être  êtes-vous à présent quitte de vos boutons

 

                            J’eus l’honneur en partant de Lyon d’avoir une explication avec M. le cardinal de Tencin sur le concile d’Embrun. Je lui fournis des preuves que les écrivains ecclésiastiques appellent petits conciles les conciles provinciaux, et grands conciles les conciles œcuméniques. Il sait d’ailleurs mon respect pour lui et mon attachement pour sa famille [Tencin est l’oncle de d’Argental]. Etc.

 

                            Je n’ai qu’à me louer à présent des bontés du roi de Prusse, etc. ; mais cela ne m’a pas empêché d’acquérir sur les bords du lac de Genève une maison charmante et un jardin délicieux [le 29 janvier, il écrit à la duchesse de Saxe-Gotha qu’il ne se laisserait pas « ramener » et qu’il ne retournerait pas en Prusse malgré ce qu’on lui écrivait]. Je l’aimerais mieux dans la mouvance de Richelieu. J’ai choisi ce canton séduit par la beauté inexprimable de la situation, et par le voisinage d’un fameux médecin [Théodore Tronchin], et par l’espérance de venir vous faire ma cour quand vous irez dans votre royaume. Il est plaisant que je n’aie de terres que dans le seul pays où il ne m’est pas permis d’en acquérir . La belle loi fondamentale de Genève est qu’aucun catholique ne puisse respirer l’air de son territoire. La république a donné en ma faveur une petite entorse à la loi, avec tous les petits agréments possibles [à Saint-Jean, face à Genève, il a acheté une maison, (qu’il baptise les Délices), sous le nom de Tronchin en prenant des garanties : il « prête 87 200 livres de France à l’acquéreur réel ; lequel ne viole la loi en aucune manière » écrivait-il à François Tronchin le 7 février]. On ne peut ni avoir une retraite plus agréable ni être plus fâché d’être loin de vous. Vous avez vu des Suisses, vous n’en avez point vu qui aient pour vous un plus tendre respect que

 

                                                                  V. et D. »

 

 

 

 

 

 

 

Volti connaissait-il cette station thermale ? Va savoir : http://www.auvergne-thermale.com/fr/der-dermatologie.php

A recommander à Richelieu ? A vous ? A moi ?

 

10/08/2009

Celui qui vous doit l’air qu’il respire ici ne doit déplaire à personne

Volti ruera dans les brancards plus tard (1758), heureusement , en faisant sauter ce baillon de rigueur calviniste .

Encore un barbu !!!

 

Calvin_gd.jpg

 

 

 

 

 

 

 

 

Calvin doit faire le ventilateur en se retournant dans sa tombe à la vue du Genève du XXIème siècle, Sodome et Gomorrhe : luxe (éhonté), calme (policé) et volupté (tarifée) !!! 

 

orphelin chine lekain.jpg
Lekain en Gengis Khan : impressssssionnnnnant !?

 

« A  François Tronchin, Conseiller d’État

 

 

                            Vous ne m’avez rien fait dire, mon cher séducteur. Monsieur votre frère le prêtre [Louis Tronchin] m’avait promis de dire à la Vénérable Compagnie [compagnie des pasteurs réunie en consistoire] que je suis son très humble valet. Je me flatte qu’il s’en souviendra. Celui qui vous doit l’air qu’il respire ici ne doit déplaire à personne. Je  veux bien que vos ministres aillent à l’opéra-comique [ le consistoire protesta contre l’autorisation accordée à des chanteurs italiens de représenter un opéra, et retira sa plainte quand on lui eut dit qu’il s’agissait de concerts], mais je ne veux pas qu’on représente dans ma maison devant dix personnes une pièce pleine de morale et de vertu  si cela leur déplait.

 [ L’Orphelin de la Chine ; Louis Tronchin écrivit à V* les 14 et 18 août que « ces sortes d’amusements sont prohibés » et « qu’à présent qu’il est informé, il se gardera bien d’y contrevenir » ; le 17 août V* et Mme Denis écrivent à Collini qu’ils croient qu’ils ne joueront pas et que « les Cramer sont désespérés ».]

 

 

                            Nous vous embrassons tendrement. Vous devriez venir diner ici avec M. le Résident.

 

 

                            Voltaire

                            10 août 1755. »

08/03/2009

.Je veux que vous soyez heureuse(s)

8 mars : Journée mondiale de LA FEMME : qu’elle en profite bien ! Demain elle devra se retrouver en concurrence avec la journée de l’astronomie, la journée de la fin de la guerre de 39-45, la journée de la fin de la guerre d’Algérie, la fête du travail (qui peut me dire que le travail est une fête, si ce n’est un chômeur ou un malade cloué sur son lit !!), la fête du fox à poils durs (à poil dur me semblait un peu restrictif-tif ! ) et la fête du chat-huant !

femme.jpg

Messieurs, rassurons-nous, il nous reste les Droits de l’HOMME !

http://www.linternaute.com/nature-animaux/fauve/photo/les...

Messieurs, vous avez le droit d’écrire à l’élue de votre cœur (oh ! comme c’est bien dit !!). Voici, ci-après,  un modèle…Enfin ... c’est vous qui voyez … !

 

 

 

« A Marie-Louise Denis

 

 

                                   Jaco Tronchin [=Tronchin-Calandrini, qui stoppera se activités politiques, frère de Tronchin-Boissier], qui de son coté a été quelquefois houspillé par le peuple, est celui qui veut acheter Ferney. Il balance entre votre terre et celle d’Alamoigne [Allemogne,- tout près de chez moi- ]. Je crois que vous devez saisir cette occasion qui ne se présentera plus. Il faudra baisser un peu le prix, car on peut avoir  Alamoigne pour 250 000 livres. Elle est affermée 9 000 livres et vous ne trouveriez pas un fermier qui donnât mille écus de Ferney. Je pense que si vous pouvez vendre Ferney avec les meubles pour 200 000 livres vous ne devez pas manquer ce marché. Si même on n’en voulait donner que 180 000, je vous dirais encore : donnez la terre à ce prix. Vous aurez dix mille livres de rente viagère et 80 000 livres d’argent comptant. Votre santé, vos goûts, la douceur de la vie de Paris, vos parents, vos amis, tout vous fixe à Paris, et je compte venir vous y voir dès que j’aurai arrangé mes affaires et les vôtres avec M. le duc de Virtemberg [à qui V* a prêté ]. Je compte avoir au mois de juillet les délégations en bonne forme qui assureront le payement exact de vos rentes et des miennes. Ce paiement ne commencera probablement qu’au mois de janvier 1769. Pour moi, j’ai à payer actuellement plus de seize mille livres tant à Genève qu’à Lyon et aux domestiques [Mme Denis a laissé « pour environ quinze mille livres de dettes criardes à payer », et le petit-neveu d’Hornoy en a pour « cinq mille livres de sa part »]. C’est à vous de tirer de M. le maréchal de Richelieu environ vingt-cinq mille francs que nous partagerons .Je crois que la maison de Guise [prêt de V* au défunt duc de Guise lors du mariage de sa fille avec le duc de Richelieu] en doit presque autant. Votre neveu et votre beau-frère [d’Hornoy et Florian] seront de bons intendants. Si vous vendez Ferney 200 000 livres vous vous trouverez d’un coup fort au-dessus de vos affaires .Il faudrait m’envoyer une procuration spéciale pour vendre Ferney et je vous donne ma parole d’honneur de ne la vendre jamais au-dessous de 180 000 livres. Je sais bien qu’en tout elle me revient à près de 500 000 livres, mais on ne revend point ses fantaisies et le prix d’une terre se règle sur ce qu’elle rapporte et non sur sa beauté. Encore une fois un fermier savoyard ne vous en rendrait pas 3 000 livres par an et il ne vous paierait pas. Il s’agit, entre nous, ou de n’en avoir rien ou de vous en faire tout d’un coup dix à douze mille livres de rente.

gravure façade chateau.jpg Vous me demandez ce que je deviendrai. Je vous répondrai que Ferney m’est odieux sans vous, et que je le regarde comme le palais d’Armide qui n’a jamais valu douze mille livres de rente. Si je vends Ferney, je me retirerai l’été à Tournay. Je songe plus à vous qu’à moi .Je veux que vous soyez heureuse, et je compte avoir vécu. J’ai gardé jusqu’à présent tous les domestiques et je ne suis pas sorti de ma chambre. Le thermomètre a été six degrés au-dessous de la glace .Tous les arbres nouvellement plantés périront. Je ne les regretterai pas .Je regretterai encore moins le voisinage de Genève. Ce sera toujours l’antre de la discorde .Le Conseil a presque tout cédé au peuple qui a fait la paix en victorieux. Ce n’était pas la peine d’envoyer un ambassadeur et des troupes pour laisser les maîtres ceux qu’on voulait punir [ambassadeur français : Beauteville ; les natifs pourront faire négoce des ouvrages fabriqués par eux, de plus il pourront être médecins, chirurgiens, apothicaires, et avoir accès aux jurandes ]. Mais la situation de Genève m’importe fort peu. La vôtre seule me touche. Je vous conseillerais de prendre une maison avec votre frère et l’enfant [l’abbé Mignot et Mme Dupuits née Corneille]. Je me logerais dans le voisinage, quand je pourrais revenir d’une manière convenable et à ma façon de penser et à mon âge, car vous savez que je ne présenterai jamais requête pour être mangé des vers dans une paroisse de Paris plutôt qu’ailleurs. Solitude pour solitude, tombeau pour tombeau, qu’importe ? Vivez, je saurai bien mourir très honnêtement. Il y a plus de dix-huit cents ans que Lucrèce a dit avant La Fontaine :

 

            Je voudrais qu’à cet âge

            On sortit de la vie ainsi que d’un banquet

            Remerciant son hôte et faisant son paquet.

 

J’aurais eu la consolation de mourir entre vos bras sans ce funeste La Harpe.

 

            Les vainqueurs viennent d’envoyer chez moi. Vous voyez bien qu’on vous avait trompée et que je ne méritais pas que vous me dissiez que je ne savais plaire ni à Dieu ni au diable. J’aurais voulu au moins ne pas vous déplaire. Ma douleur égalera toujours mon amitié.

 

                        Voltaire

                        Mardi au soir 8 mars 1768 »

 

http://www.dailymotion.com/video/x66sfh_serge-lama-et-gre...

 

21/02/2009

Cette querelle n’est pas prête à finir,

 

 

La journée commence bien, soleil, bon gel, air sec, vent nul, Banania, miel. Jusque là tout va bien. Et puis, vers 8h20, sur la RSR1 (émission « le grand 8 ») où il est question de la « rédemption » de Mickey Rourke, je ne sais pas exactement quel journaliste –Antoine Duplan, je pense- admirateur éclairé de quelques films tournés avec Mickey R*, ose émettre cette co…ie magistrale : « James Dean n’a tourné que trois films, tous les trois mauvais ! ». Bougre de tête à claques ! « La fureur de vivre », « A l’est d’Éden » et « Géant » : mauvais ?! Je n’aurais pas eu la patience de Jean-Luc Bideau, invité de l’émission, qui a pris la défense de ces films, à mon gré trop mollement, - pour une fois  infidèle à son image de trublion et rentre-dedans. Dommage !! Monsieur le critique de cinéma, je vous laisse à votre admiration du Mickey et son œuvre impérissable (car bien conservée dans l’alcool !!). Me faire un coup comme ça, au petit déj, ce n’est pas charitable ! Si vous avez l’occasion de voir les trois films cités, allez-y sans crainte. Je vous parle sans haine et sans peur, et je dois ajouter qu’un de mes livres favoris est « A l’est d’Éden » de John Steinbeck. Cet auteur est « top niveau » à mes sentiments. En cette période de crise, certains seraient bien inspirés de lire « Les raisins de la colère » ! Colère surchauffée dans nos iles tropicales où l’on retrouve une ambiance de république bananière : hors-la-loi et dictature de la peur. Le sang a coulé, des chômeurs malintentionnés ont trouvé un nouveau job : fauteur de trouble. « Vacances » musclées pour les gardes mobiles ; ils ne reviendront surement pas bien bronzés, le casque est supérieur comme isolant et pour arrêter les cailloux meilleur que l’ « écran total ». Tristes tropiques !!!

 

 

 

 

« A Etienne-Noël Damilaville

 

 

Mon cher frère, j’ai lu une partie de ce Pluquet [Examen du fatalisme, ou Exposition et réfutation des différents systèmes de fatalisme qui ont partagé les philosophes sur l’origine du monde, sur la nature de l’âme… 1757,  abbé André-Adrien Pluquet]. Cet homme est ferré à glace pour la métaphysique ; mais je ne sais s’il n’a pas fourni un souper dont plusieurs plats seraient assez du goût des spinozistes. Je voudrais bien savoir ce que les d’Alembert, les Diderot pensent de ce livre.

 

La Destruction doit être partie ou partira à la fin de cette semaine. Je ne suis pas exactement informé, trois pieds de neige interrompent un peu la communication. Je crois que cette neige refroidira les esprits de Genève qui étaient un peu échauffés ; on disputera, mais il n’y aura point de guerre civile [V* : « Le peuple qui se croit le souverain veut culbuter le pauvre petit gouvernement… Cette querelle n’est pas prête à finir, la démocratie ne pouvant subsister quand les fortunes sont trop inégales… » 25 janvier. Le 7 février, mille Représentants  avaient apporté leurs revendications à la Maison de Ville, demandant entre autre la convocation de Conseil général].

 

            Je crois que j’ai très bien pris mon temps pour me tirer de la cohue, et pour me défaire des Délices, [V*, 12 janvier : « Je remets à Monsieur Robert Tronchin la maison sur le territoire Saint Jean nommée les Délices avec toutes les dépendances suivant l’accord fait entre nous »], d’autant plus que mon bail était fini, et que je ne l’avais pas renouvelé. Un M. Labat qui avait dressé les articles du contrat me faisait quelques difficultés [ les transformations faites par V* sont qualifiées de « dégradations », M. Labat dit que si on a changé les cheminées de plâtre pour du marbre, il doit payer le plâtre ! ] comme vous l’avez pu voir. Ces difficultés ont du vous paraître extraordinaires, aussi bien que le contrat même. On ne ferait pas de tels marchés en France. Celui-là est plus juif que calviniste.

 

Je me flatte que tout s’accommodera à l’amiable, et beaucoup plus facilement que les affaires de Genève. MM. Tronchin qui sont mes amis m’y aideront [ de J-R Tronchin à son frère François : « il ne faut avoir ni difficultés ni procès, et je t’avoue que j’aime mieux être lésé que de lutter contre V. » ]; mais je serai toujours bien aise d’avoir le sentiment de M. Elie de Beaumont au bas de mes petites questions. J’attends avec impatience son mémoire pour les Calas [ Mémoire pour dame Anne-Rose Cahibel, veuve Calas, et pour ses enfants ]. Voilà un véritable philosophe, il venge l’innocence opprimée ; il n’écrit point contre la comédie ; il n’a point un orgueil révoltant, il n’est point le délateur de ceux dont il aurait dû être l’ami et le défenseur. Le cœur me saigne de deux grandes plaies, la première que Rousseau soit fou ; la seconde que nos philosophes de Paris soient tièdes. Dieu merci vous ne l’êtes pas. Vous m’avez glissé deux lignes dans votre lettre du 12 février qui font la consolation de ma vie.

 

Je soupçonne que le paquet de Franche-Comté est tombé entre les mains des barbares. Il faut mettre cette petite tribulation aux pieds du crucifix. Je me recommande à vos saintes prières. anniversaire_edouard.jpgJ’entre aujourd’hui dans ma soixante et douzième année, car je suis né en 1694, le 20 février et non le 20 novembre comme le disent les commentateurs mal instruits [ le petit François-Marie, « né tué » comme il le dira, est déclaré né le 21 novembre 1694 sur son acte de baptême ; en réalité il serait né le 20 février, ondoyé, et seulement baptisé en novembre ]. Me persécuterait-on encore dans ce monde à mon âge ? Cela serait bien  welche .Je me flatte au moins qu’on ne me fera pas grand mal dans l’autre. Je vous embrasse bien tendrement. Ecr[asez] l’Inf[âme].

 

            Voltaire

            20 février 1765. »

 

PS- cette note aurait dû paraître hier vendredi mais j'avais plusieurs fers au feu, entre autre, la préparation d'une assemblée générale de donneurs de sang bénévoles qui a mon grand plaisir s'est bien déroulée.

 

     Puisqu'on parle d'anniversaire et que Volti n'aime pas trop les contrats juifs :       http://www.juif.org/video/3925,gad-elmaleh-l-anniversaire...

12/02/2009

De bon vin vaudrait pourtant mieux au milieu des neiges

vin.jpg« De bon vin vaudrait pourtant mieux au milieu des neiges qui commencent à m’ennuyer beaucoup. » : je suis tout à fait d’accord avec Volti* ce matin après être resté coincé derrière un gros bahut qui patinait, puis avoir trainé dans un longue file menée par un conducteur de 4x4 ( VW pour ne rien cacher, -vous savez bien que je suis pour la paix des ménages !) qui craignait sans doute pour l’intégrité de sa bête à soucis aussi peu fiable qu’une savonnette sur une toile cirée ! neige.jpgDonc neige sur tout ce qui bouge et ne bouge pas, et ce qui devrait bouger. Vive la neige et le bon vin, avec une préférence avouée pour celui-ci ! Lot de consolation : jolies photos à prendre dès que ça va se calmer .

 

Deuxième lettre voltairienne d’un 9 février.

 

 

« A Jean-Robert Tronchin, à Lyon

 

             La triste lettre est partie [lettre écrite par le cardinal de Tencin sur instructions de Bernis, adressée à la margravine de Bayreuth, mettant fin aux négociations et devant passer par les mains de Voltaire], mon cher correspondant. Si on osait, on vous dirait qu’il est à craindre que la France ne fasse la guerre en dupe, et qu’elle ne perde beaucoup d’argent et beaucoup d’hommes, pour ne rien gagner du tout, et pour aguerrir et agrandir ses ennemis naturels . Peut-être eut-il mieux valu bâtir des vaisseaux et envoyer dix mille hommes prendre les possessions anglaises. Le gain aurait au moins dédommagé de la dépense.

 

             En vérité sans les commerçants qui sont occupés sans cesse à réparer les pertes que fait le gouvernement, il y a longtemps que la France serait ruinée. Vous ne me saurez pas mauvais gré de cette petite réflexion.

 

             Je vous supplie de présenter mes respects et mes regrets à son Excellence [cardinal du Tencin].

 

             Quand vous serez à Paris je m’adresserai à M. Camp pour le temporel, et je m’adresserai toujours à vous pour tout ce qui dépend de l’amitié. Ce n’est pas, par parenthèse, que je ne compte aussi beaucoup sur l’amitié de M. Camp.

 

             Voilà un plaisant envoi, que des habits de théâtre ! [demandés par Mme Denis à Lekain] .Mais il faut contenter Mme Denis. C’est bien le moins que je lui doive. De bon vin vaudrait pourtant mieux au milieu des neiges qui commencent à m’ennuyer beaucoup.

 

             Mme Denis ne vous souhaite pas encore un heureux voyage, car elle ne sait pas que vous irez à Paris. Vous m’avez enjoint de ne le dire à personne . Adieu mon très cher correspondant.

 

             Voltaire

             A Lausanne, 9 février 1758. »

23/12/2008

bonsoir cher ami !

"A Jean-Robert Tronchin à LYon

Je viens mon cher Monsieur, d'expédier sûrement la lettre de Son Eminence [cardinal de Tencin] à qui je vous supplie de faire agréer mon respect,mon zèle, et mon empressement à lui obéir.

Je reçois dans ce moment des nouvelles du roi de Prusse et de Mme la margrave du 12 décembre par un officier principal de la maison de Mme de Bareith en qui elle a une grande confiance. La victoire du roi de Prusse n'est pas aussi décisive qu'on le disait. Il n'a point Breslau. Les Autrichiens sont rassemblés sous Swednitz [Schweidnitz]. Il y aura encore du sang répandu, et celui qui préviendrait tant de calamités par une bonne paix serait le bienfaiteur du genre humain. . Le roi de Prusse écrit à sa soeur qu'il est bien las de tant de carnage et de cette barbare gloire.

Je vous souhaite la bonne année. Il me manque de la santé et des baguettes dorées [pour la maison de Lausanne]. Je vous devrai les baguettes. Si vous les adressez à M. Cathala, ayez la bonté de lui recommander de me les faire parvenir.

Bonsoir mon cher ami.

Voltaire

le 24 décembre 1757 au soir à Lausanne"

 

"Bonsoir mon cher ami" : je dois avouer que je n'ai jamais eu l'occasion ni l'idée même de prononcer ces paroles envers mon banquier. Il faut vraiment avoir l'aisance de Voltaire, qui traite d'égal à égal pour avoir cette familiarité .

"...cher ami", pour moi , je songe plutôt "très cher" ami si vous voyez ce que je veux dire (hello, happy tax payer !).

"Ami..." : peut-être un jour, si Mercure me donne un coup de main (un petit Loto qui sait ?), un banquier sera pendu à son téléphone en me servant du "cher ami" pour s'occuper de ma nouvelle fortune . J'aurais alors le grand plaisir de le faire mariner dans son jus en repensant à son intraitable attitude passée. Qui n'en a pas rêvé ? Qu'il me jette le premier euro !

"Bonsoir..." : comment dire bonsoir à quelqu'un qui ferme régulièrement son agence à 17 heures , alors que tu vas travailler jusqu'à 20 heures ?

"Il y aura encore du sang répandu, et celui qui préviendrait tant de calamités par une bonne paix serait le bienfaiteur du genre humain."  : je connais, et sans doute vous aussi, des abrutis (au sens propre) et des félés (idem) qui eux parlent le plus sérieusement du monde de ce qu'il nous faudrait : "C'qui nous faudrait, c'est une bonne guerre!". Ce à quoi je réponds, bande d'arsouilles, allez la faire sans moi ! Bonne et guerre, ces deux mots ne peuvent être accolés que par des humains de la trempe de l'abbé Pierre, soeur Emmanuelle, soeur Theresa et un bon nombre d'illustres anonymes de bonne volonté qui font la guerre à la misère.

Ce sacré-(nom d'une pipe) Voltaire m'a encore fait sourire quand je le vois en quelques lignes passer des pensées les plus généreuses à celles de baguettes dorées ... Feu follet !...

Amis bloggers et lecteurs, je vous souhaite un bon Noël et des jours de joie, pour vous et ceux qui vous tiennent à coeur .

Tout de bon, comme disent mes voisins suisses ! (oui, on peut être Suisse et avoir un bon fond ! Si! Si !!)

Bisous à Babeth, serrage de louche à Florian.