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16/08/2009

lorsqu’il s’agit de faire du bien il est permis d’être imprudent,... mon cœur est fait pour les grandes passions

Un air qui me trotte dans la tête, allez savoir pourquoi, je laisse faire mon subconscient et je vous le transmets : http://www.youtube.com/watch?v=CSzMXRjr-zQ   ou http://www.youtube.com/watch?v=0rlB_q6lJ5A&NR=1 ,et je mets le son à fond . Allez-y ! ça fait bouger entre les deux oreilles !!

 

 

Volti lui aura de nombreuses "pretty woman" et sera un vrai "tombeur" qui vous le voyez sait se mettre à la hauteur de l'interlocutrice . 

Embrassons-nous et jouons !!!

Vont-t-ils finir en se roulant sur un tapis ? Vous le saurez en venant au château de Volti à Ferney ....

mlle clairon Jean.Huber.jpg

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 N'ayant pu trouver une lettre datée du 15 aout, je vous donne celle-ci .

 « Au baron Frédéric Melchior Von Grimm

 

 

                            Je n’avais pas manqué, mon cher prophète, d’écrire à l’impératrice de Russie, car lorsqu’il s’agit de faire du bien il est permis d’être imprudent [elle avait écrit : « …ce livre (La Philosophie de l’histoire) sera infailliblement purifié par le feu à Paris, ce qui lui donnera un lustre de plus. »]. Cette souveraine qui m’a daigné écrire une lettre aussi philosophique que charmante vient de se signaler par deux actions dont  aucune de nos dévotes n’est capable [« Elle a fait présent de quinze mille livres à M. Diderot » pour l’achat en viager se sa bibliothèque, et lui accordera «  cent pistoles chaque année pour les soins qu’il en prendrait », «  et de cinq mille livres à Mme Calas]. Les philosophes français contribuent à sa réputation, et les Welches ne pourront la ternir.

 

Je suspends ma lettre pour aller entendre Mlle Clairon qui va jouer Électre dans la tragédie d’Oreste.

 

J’en viens, j’ai été dans le ciel pendant deux heures. Il y a eu bien des talents en France, il n’y en a eu aucun qui en son genre ait été poussé à cette perfection. Je suis hors de moi. Il est  convenable, il est juste que Mlle Clairon ait des dégoûts, et que Fréron soit honoré et récompensé.

 

                            Ce qui vous étonnera c’est que cette sublime personne n’a été déparée par aucun acteur tant elle les animait tous [Mme Denis et Mme de Florian, ses nièces, ont très bien joué, écrira-t-il à Cideville].   Je suis bien sûr qu’elle n’a jamais fait plus d’impression à Paris que dans ma masure allobroge où j’avais rassemblé environ cent cinquante personnes, la plupart dignes de l’entendre.

 

                            Malgré tous mes transports [dans ces « transports » il composera une Épître à Mlle Clairon si élogieuse qu’il reconnaitra qu’il a « été un peu trop loin…, mais (il a) cru qu’il fallait un tel baume sur les blessures qu’elle avait reçues au Fort-L’Evêque »,  (où elle avait été emprisonnée.], Mlle Clairon ne me fait pas oublier Mme Calas : mon cœur est fait pour les grandes passions. Dans l’instant, je reçois quelques signatures de souscripteurs [comme V* l’écrira à Collini le 4 octobre  « … on fait dans Paris une très belle estampe de la famille des Calas. On a fait une espèce de souscription… Elle vaut un écu de six livres », au profit des Calas. Suite à l’opposition du parlement de Toulouse,- M. David et huit conseillers-,  V* espèrera « que la démarche inattendue du parlement ne servira qu’à augmenter l’empressement du public. »]. J’espère que cette entreprise ne sera pas infructueuse, et je doute que le nombre d’estampes puisse suffire. Je suis aux pieds de M. de Carmontelle ; il a fait une action digne de ses crayons ; vous en faites une digne de votre cœur. Je présente mon respect à ma charmante philosophe [Mme d’Épinay] que je n’oublierai jamais. Puissent tous les Welches devenir Français ! Je vous embrasse avec la plus vive tendresse.

 

Voltaire

Ferney vers le 14 août 1765. »

 

 

 

Friedrich_Melchior_Grimm.jpg

Quelques facettes de ce Melchior Grimm : http://images.google.fr/imgres?imgurl=http://web1.radio-f...

 

 

 

 

 

                           

 

 

 

 

 

                           

10/08/2009

Celui qui vous doit l’air qu’il respire ici ne doit déplaire à personne

Volti ruera dans les brancards plus tard (1758), heureusement , en faisant sauter ce baillon de rigueur calviniste .

Encore un barbu !!!

 

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Calvin doit faire le ventilateur en se retournant dans sa tombe à la vue du Genève du XXIème siècle, Sodome et Gomorrhe : luxe (éhonté), calme (policé) et volupté (tarifée) !!! 

 

orphelin chine lekain.jpg
Lekain en Gengis Khan : impressssssionnnnnant !?

 

« A  François Tronchin, Conseiller d’État

 

 

                            Vous ne m’avez rien fait dire, mon cher séducteur. Monsieur votre frère le prêtre [Louis Tronchin] m’avait promis de dire à la Vénérable Compagnie [compagnie des pasteurs réunie en consistoire] que je suis son très humble valet. Je me flatte qu’il s’en souviendra. Celui qui vous doit l’air qu’il respire ici ne doit déplaire à personne. Je  veux bien que vos ministres aillent à l’opéra-comique [ le consistoire protesta contre l’autorisation accordée à des chanteurs italiens de représenter un opéra, et retira sa plainte quand on lui eut dit qu’il s’agissait de concerts], mais je ne veux pas qu’on représente dans ma maison devant dix personnes une pièce pleine de morale et de vertu  si cela leur déplait.

 [ L’Orphelin de la Chine ; Louis Tronchin écrivit à V* les 14 et 18 août que « ces sortes d’amusements sont prohibés » et « qu’à présent qu’il est informé, il se gardera bien d’y contrevenir » ; le 17 août V* et Mme Denis écrivent à Collini qu’ils croient qu’ils ne joueront pas et que « les Cramer sont désespérés ».]

 

 

                            Nous vous embrassons tendrement. Vous devriez venir diner ici avec M. le Résident.

 

 

                            Voltaire

                            10 août 1755. »

08/07/2009

Ils espèrent encore justice de ces violences.

Les grandes douleurs sont muettes, aussi je ne vous parlerai pas du grand show qui saluait le départ du "roi de la pop" victime d'un flop !

Ce grand show qui a réussi à unir la 1 et la 2, et qui a occuppé un certain nombre de journalistes experts, je l'ai bien entendu zappé . Tristesse dégoulinante, style milkshake sur la plage, très peu pour moi !!

Pour vous dire mon désespoir, je me suis réfugié sous l'aile (protectrice) de Amanda Lear pour l'Histoire du Disco. Que de souvenirs, que de rateaux pour le danseur émérite que je suis, souple et gracieux comme un sabot bressan (je dis bressan, car c'est proche de chez moi, pardonnez-moi, les Ventres-jaunes)!!...

 

 

Ce matin, je ne veux que joindre ma modeste voix à celles qui réclament justice pour cette jeune fille de 23 ans, Clotilde Reiss. Libérez-la, bande de mollahs à la cervelle amollie! Qui croyez-vous donc impressionner, si ce n'est un peuple que vous apeurez sur cette terre en les menaçant d'une vie éternelle de damnation ! Continuez à profiter lachement de vos avantages, vous êtes , sachez-le, sur une planche pourrie, à l'image de vos pensées ...

 

 

Je préfère une visite sur ce site : http://www.flickr.com/photos/kala69/2626247134/in/set-721...

Voyez et régalez-vous !

kala69 singe.jpg

 

 

 

Volti lui aussi a connu l'arbitraire, lui apôtre de la liberté, mais il a eu la chance de s'en tirer, sans  trop de mal.Il ne se taira pas, tant pour défendre ses droits que pour ceux de sa chère nièce Mme Denis, tant pour la mémoire de Calas que pour celle de Lally-Tollendal et la liberté de tant d'autres.

 

 

 

 

 

 

 

 

« Au Vénérable Conseil de Francfort-sur-le-Main

 

 

           La dame Denis trainée en prison par le nommé Dorn dans Francfort, le 20 juin, sans aucun ordre, sans aucun objet, et le sieur Voltaire, mis en prison de son côté à la réquisition du sieur Schmith sur la seule parole par lui donnée qu’il recevrait ordre de son maître de faire cette réquisition  ne cesseront point d’implorer le droit des gens et l’équité du vénérable Magistrat.

 

 

           Ils supplient 1° de rendre compte à Sa Majesté le roi de Prusse de la manière dont on a violé en son nom le droit des gens dans la personne de Mme Denis, et dont on a persécuté le sieur de Voltaire en abusant du nom de sa Majesté prussienne.

 

 

           Ils supplient de leur faire rendre l’argent que le sieur Schmith prit dans les poches du sieur de Voltaire le 20 juin au soir.

 

           Ils supplient le vénérable magistrat de faire justice du nommé Dorn qui a remporté le 7 juillet l’argent des suppliants sous prétexté qu’il a vu passer un homme avec un pistolet dans l’auberge de Lion d’Or.[la veille V* a écrit un billet en latin pour le conseil sur cette affaire de pistolet. Dorn prétend que V* l’a attaqué au pistolet. V* présente le témoignage de Collini, Frédéric Mieck et Boehm :  « Il est certain, d’après les témoins, que M. Voltaire passait dans son appartement avec un pistolet sans poudre, sans plomb, sans pierre, pour faire réparer ce pistolet en vue du voyage qu’il va entreprendre. »]

 

 

           Ils supplient que le vénérable Magistrat fasse droit sur la déposition des deux notaires jurés Mike et Beheme, déposition qui convainc le nommé Dorn de calomnie.

 

 

           Ils demandent justice du nommé Dorn, notaire cassé par sentence de la ville, qui ne demeure pas dans la maison du sieur Freitag, et qui est bourgeois de Francfort.

 

 

           Ils font souvenir le vénérable magistrat que le nommé Dorn a le 20 juin sans aucun ordre trainé dans les rues la dame Denis, l’a conduite en prison, lui a ôté sa femme de chambre et ses laquais et a eu l’insolence de souper seul dans la chambre de ladite dame et d’y passer toute la nuit. Ils espèrent encore justice de ces violences.

 

 

       A Mayence 8 juillet 1753

 

                  Voltaire

           pour lui et pour sa nièce

           dont il a procuration

           chez le notaire Behem. »

 

 

 Bonne nuit !505888426_7579bad224_o par Kala69

 

06/07/2009

Vous avez une femme aimable ; de jolis enfants. Soyez heureux

D'abord grosse bise à loveVoltaire !! http://www.monsieurdevoltaire.com/article-33470585.html

 

Volti nous parle d'amitié, d'amour ...

Voyez le résultat !

C'est le grand amour, non ?

 

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Arbeit macht frei ! comme disait l'autre affreux moustachu !!

Aber Arbeit trop prenant avec vie privée quand jours pas dépasser 24 heures. Privé de blog, je suis. Tricard du clavier...

 

Up to date, I can write some petites bétises.

 

Mais avant les bétises, ou plutôt à la place,(ça vaut mieux), je vous dis mon plaisir à l'écoute d'un claveciniste qui est venu nous régaler ce vendredi 3 juillet au château de Volti.

Kenneth Weiss, US made , but francophone et d'une simplicité et amabilité remarquables .

Il nous a régalés des Variations Goldberg, écrites pour le clavecin par J-S Bach, et que je n'appréciais jusqu'à présent que dans l'interprétation de Glenn Gould (-pianiste félé génial-).Désormais je vais avoir l'embarras du choix ...

Si jamais vous avez la chance de pouvoir assister à l'un des ses concerts, allez-y !!

 

 

 

 

 

Tintin avait le choix entre Dupont ou Dupond, policiers à semelles de plomb et idées courtes, "je dirais même plus", à idées courtes et semelles de plomb.

Volti lui correspond avec un Dupont avocat qu'il apprécie, d'autant plus qu'il a "une femme aimable" ? (oubliez ceci, je suis doué d'une mémoire en trou de serrure !).

Il vient de se séparer de Cosimo Alessandro Collini, florentin et secrétaire qui s'est usé les doigts pour lui et va continuer par une carrière paléontologique. Que d'os, que d'os ; serait-ce ceux de Volti qui l'auraient inspiré pour cette matière ?

 

 

 

«  A Sébastien Dupont,

Avocat au Conseil Souverain, Alsace à Colmar.

 

 

           Mon cher ami, il est vrai que l’homme en question [Collini] collini.jpg

s’est conduit avec ingratitude avec ma nièce et moi qui l’avions accablé d’amitiés et de présents. J’ai été obligé de le renvoyer [Collini s’était plaint en mars à Dupont du « dur esclavage » où V* le tenait : « homme dont il est le barbouilleur » ; Collini revendique la séparation, selon lui due, entre autre, à la jalousie de V* sur une certaine intimité entre Collini et Mme Denis qui aurait demandé son renvoi , ayant appris sa liaison avec une femme recueillie aux Délices par une lettre à celle-ci montrée par une servante ; elle contenait des « badinages et des plaisanteries » et nommait Mme Denis, qu’il appelait parfois « la louche ouvrière » ; V* offrira argent et recommandation et restera en correspondance jusqu’à sa mort avec Collini qui quitta Genève le 12 juin]. Je ne me suis jamais trompé sur son caractère [en mai, il écrivait encore :  « Florentin très aimable, très bien né , qui mérite mieux que moi d’être de l’Académie de la Crusca. »]; et je sais combien il est difficile de trouver des hommes.

 

 

           Je vous avoue que j’en prendrais bien volontiers un de votre main. Mais j’ai toute ma famille auprès de moi [Mme de Fontaine depuis le 8 juin], et un très grand nombre de domestiques, de sorte qu’il ne me reste pas un logement à donner [Wagnière, au service de V* est là ; la première lettre de sa main est du 3 septembre]. Mme Denis vous fait les plus tendres compliments. Je vous prie mon cher ami, de ne nous pas oublier auprès de M. et Mme de Klinglin.

 

 

           Je vous plains toujours d’être à Colmar et en vous regrettant je me sais bon gré d’être aux Délices. Je ne connais en vérité d’autre chagrin que celui d’être  séparé de vous. Vous avez une femme aimable ; de jolis enfants. Soyez heureux, s’il est possible de l’être. Je vous embrasse tendrement.

 

 

           Voltaire

           Aux Délices 6 juillet 1756. »

 

 

Académie de la Crusca : http://fr.wikipedia.org/wiki/Accademia_della_Crusca

 

23/05/2009

Avoir soin de fermer la grille d’entrée de ma maison les dimanches

4h du mat et pas de frisson, 40ème symphonie de WAM sur mon phone-réveil, puis j'enchaine par un sublime concerto pour violon de Ludwig van . Pour couronner le tout et finir de m'ouvrir l'esprit, The intertainer de Scot Joplin : http://www.youtube.com/watch?v=7cFkae0j_Ns

Il y a pire comme décolleur de tympans!

 

La journée s'annonce belle et chaude comme l'amour . Heureux visiteurs du château de Volti, venez nombreux, vous ne le regretterez pas . Vous aurez en prime de la visite une exposition "Voltaire en tête(s)" qui vous montrera les représentations de ce sacré gaillard sur trois siècles ... Vaut le détour !...

 

Je blogue, je blogue, mais le travail m'attend . Il le peut car je suis en avance et comme disait Coluche , à moins que ça ne soit de moi, "il n'y a rien de plus patient que le travail, si ce n'est toi qui t'en occupe"....

 

 

 

 

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« A Cosimo Alessandro Collini

Chez Monsieur de Voltaire aux Délices à Genève.

 

 

                            Il faut que Loup fasse venir de gros gravier ; qu’on en répande et qu’on l’affermisse depuis le pavé de la cour jusqu’à la grille qui mène aux allées des vignes. Ce gravier ne doit être répandu que dans un espace de la largeur de la grille. Les jardiniers devraient avoir déjà fait deux boulingrins carrés, à droite et à gauche de cette allée de sable, en laissant trois pieds à sabler aux deux extrémités de ces gazons, comme je l’avais ordonné.

 

                            Je prie monsieur Collini de recommander cet ouvrage qui est aisé à faire. Je recommande à Loup d’avoir soin de fermer la grille d’entrée de ma maison les dimanches. Les jardiniers enfermeront le jardin de palissades, comme ils le faisaient auparavant. Ils condamneront la petite porte jaune qui va de la cour au jardin sous la chambre au pilier ; et ils empêcheront le petit peuple d’entrer dans le jardin et de le détruire, comme on l’a déjà fait. Les allées de gazon qu’on a semées dans le jardin seraient absolument gâtées, et c’est une raison honnête à opposer à l’indiscrétion des inconnus qui veulent entrer malgré les domestiques.

 

                            Je pris Monsieur Collini de renvoyer les maçons, au reçu de ma lettre, ils n’ont plus rien à faire .Mais je voudrais que les charpentiers pussent se mettre tout de suite après le berceau du côté de la Brandie.

 

                            Il faut que les domestiques aient grand soin de secouer les marronniers, de faire tomber les hannetons, de les donner à manger aux poules.

 

                            Voilà à peu près, mon cher Collini, toutes mes grandes affaires. J’ai fort à cœur qu’on rétablisse le talus derrière le berceau proposé vis-à-vis la Brandie, et qu’on soutienne ce talus par quelques piquets en y laissant deux petites rigoles pour l’écoulement des eaux.

 

                            Ne m’envoyez point mes lettres à Berne mais à Montriond. Je vous embrasse.

 

                            Voltaire

                            A Berne 23 mai 1756. »