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Rechercher : Tâchez de vous procurer cet écrit; il n'est pas orthodoxe, mais il est très bien raisonné

Je ne demande que le repos. Procurez-le à votre ami

 http://www.dailymotion.com/video/xa5lr1_4-chants-othodoxe...

 

Il n'est jamais trop tard pour présenter des voeux , sincères, surtout alors que nos amis orthodoxes fêtent seulement Noël, et ne verront la nouvelle année qu'avec quelque retard sur une certaine partie du monde.

http://www.ina.fr/art-et-culture/musique/video/PAC9701017...

Il se peut que je fasse une piqure de rappel "meilleurs voeux" pour le nouvel an chinois, juif, arabe et tutti quanti ... Faites m'en souvenir à l'occasion !...

http://www.touslespodcasts.com/annuaire/radio-tv/radio-na...

Pour rejoindre l'actualité, moi fidèle auditeur de la RSR (Radio suisse romande ) qui échappe donc à un certain nombre de couillonnades matraquées sur nos belles antennes françaises, je suis quand même au courant du décès du célèbrissime M. Seguin, qui sur le tard a voulu physiquement se rapprocher de la chevrette provençale de Daudet.

Non, je ne veux pas dire qu'il s'est transformé en bouc, il en a simplemement adopté le système pileux facial . Pour le reste, je ne regarde pas en dessous de la ceinture.

Toujours est-il, que jusqu'à ce matin, dans le fond de ma conscience politique, je le pensais homme de gauche ! Vu ses fonctions, si j'avais été un peu plus impliqué dans un engagement de citoyen responsable et votant, j'aurais bien dû réaliser qu'il ne pouvait être que de droite . Mais baste, où il est maintenent, ça lui fait une belle jambe .

Je souhaite qu'il soit mort en pensant qu'il a fait de son mieux.

Pour revenir à des choses terre à terre, je plains les porteurs de son cercueil ! Le poids des mo(r)ts , comme dit la revue à deux balles sensée nous informer en nous distrayant (grâce à la pub qui en constitue la plus grande surface imprimée ) !

"Et à la fin de la nuit, le loup la mangea ..."chevre-de-monsieur-seguin.jpg

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

http://www.laposte.net/thematique/actualites/france/artic...

laurent fabius site.gifEn voilà un que Volti pour qui Volti n'aurait sans doute pas levé le petit doigt : un riche père de gauche (?) est-il une circonstance atténuante pour les actes délictueux (?) d'un jeune Fabius aux comportements litigieux ? Laurent a participé en cavalier à l'émission (que les moins de quarante ans ne peuvent pas connaitre ) "La Tête et les Jambes", le fiston semble se limiter à "Prends l'Oseille et tire-toi".

Et du même auteur , dans le même esprit escrocs mais pas trop.jpg

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Voltaire a toujours aimé la conciliation, ce qui ne l'empèche pas d'être un attaquant redoutable s'il le faut .

 

 

« A Berger

 

         A Cirey 8 janvier 1739

 

                            Mons cher ami, voulez-vous me rendre un signalé service ? Il faut voir Saint-Hyacinthe. Je ne le  connais pas, direz-vous. Il faut le connaitre ; on connait tout le monde quand il s’agit d’un ami .Mais saint Hyacinthe est un homme décrié ; eh qu’importe ! Voici de quoi il s’agit. Il est cité dans le livre infâme de Desfontaines [ [1]], pour avoir écrit contre moi un libelle, intitulé : Déification d’Aristarchus [ [2]] . Or je ne l’ai jamais offensé, ce Saint-Hyacinthe. Pourquoi donc imprimer contre moi des impostures si affreuses ? Veut-il les soutenir ? Je ne le crois pas. Que lui coutera-t-il de signer qu’il n’en est pas l’auteur ? ou qu’il les déteste, ou qu’il ne m’a point eu en vue ? Exigez de lui un mot qui lave cet outrage et qui prévienne les suites d’une querelle cruelle. Faites-lui écrire un petit mot dont il résulte la paix et l’honneur, je vous en conjure. Courez, rendez-moi ce service. Je ne demande que le repos. Procurez-le à votre ami.

 

                            Voltaire. »

 

                           



[1] La Voltairomanie ou lettre d’un jeune avocat en forme de mémoire, et réponse au libelle du sieur Voltaire intitulé « Le Préservatif », 12 décembre 1738.

 

[2] L’Apothéose ou la déification d’Aristarchus, où il est question d’une rixe entre V* et un officier, Beauregard, en présence d’un acteur, au pont de Sèvres. V* demandera à Quinault de faire signer un certificat disant «  que l’affaire prétendue entre lui et un officier est une calomnie, qui n’a pas le moindre fondement etc . »

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07/01/2010 | Lien permanent

On veut le faire passer ... pour un impie, parce qu'il a dit que la famine, la peste et la guerre, sont envoyées par la

... Qui est-ce ?

 

« A Etienne-Noël Damilaville

24 juin 1767

Monsieur, je reçois la vôtre du 16 juin. Je vois que c'est toujours à vous que les infortunés doivent avoir recours. Le sieur Nervis 1 s'est un peu trop hâté d'aller à Paris; mais il n'a pas été possible de modérer son empressement. Il n'était pas d'ailleurs trop content de Genève. Je sais que sa présence n'imposera pas beaucoup . La veuve respectable d'un homme livré par le fanatisme au plus horrible supplice, accompagnée de deux filles dont l'une était belle, devait faire une impression bien différente. Je crois que le mieux que peut faire Nervis est de ne se montrer que très peu.

M. Cassen, son avocat, me paraît homme de mérite, qui pense sagement, et qui agit avec noblesse. Heureusement l'affaire est uniquement entre ses mains. Je sais que le triste procès de M. de Beaumont peut faire grand tort à la cause que vous soutenez. Le public n'est pas dupe il verra trop que l'envie de briller lui a fait entreprendre la cause des Calas et des Sirven, et que l'intérêt lui fait réclamer la cruauté de ces mêmes lois, contre lesquelles il s'élève dans ses mémoires pour ses deux clients protestants. Ils sont tous révoltés, ils se plaignent amèrement. Cette contradiction frappante, qui les indigne, les refroidit beaucoup pour le pauvre Nervis . Mais leur ressentiment n'aura aucune influence sur le rapporteur et sur les juges.

Il n'est point du tout vrai que la communication avec Genève soit rétablie, au contraire, les défenses de rien laisser passer sont plus sévères que jamais. On ouvre plusieurs lettres. J'ai heureusement reçu tous vos paquets, parce qu'on sait que nous sommes tous deux bons serviteurs du roi, et que nous ne nous mêlons d'aucune affaire suspecte. M. de Lamberta doit recevoir quelques instruments de mathématiques dans peu de jours 2.

Bélisaire, qui est, je crois, de M. Marmontel, a été reçu dans toutes les cours étrangères avec transport. Mes correspondants me mandent que l'impératrice de Russie l'a lu sur le Volga, où elle est embarquée 3. On me mande aussi qu'elle a fait un présent considérable à Mme de Beaumont mais ce n'est pas la vôtre c'est une Mme de Beaumont-Leprince 4, qui fait des espèces de catéchismes pour les jeunes demoiselles.

Il me semble qu'on ne connaît point encore hors de Paris le Supplément à la Philosophie de l'Histoire. Il est d'un nommé Larcher, ancien répétiteur du collège Mazarin, qui l'a composé sous les yeux de Riballier. Il n'est pas trop honnête qu'on permette de traiter de Capanée5 feu l'abbé Bazin, qui était un homme très pieux. On veut le faire passer dans la préface, page 33, pour un impie, parce qu'il a dit que la famine, la peste et la guerre, sont envoyées par la providence 6. Vous voyez bien que ces messieurs, qui osent nier la providence, se rendent gaiement coupables de la plus horrible impiété quand ils en accusent leurs adversaires. Il est à croire que les mêmes personnes qui ont permis la rapsodie infâme de Larcher permettront une réponse honnête 7. Ils le doivent d'autant plus que ce Larcher s'appuie de l'autorité de l'hérétique Warburton, qui a scandalisé toutes les Églises de la chrétienté en voulant prouver que les Juifs ne connurent jamais l'immortalité de l'âme, et en voulant prouver que cette ignorance même imprimait le caractère de la divinité à la révélation de Moïse. Au reste, je doute fort que les gens du monde lisent tous ces fatras. On ne peut guère faire naître des fleurs au milieu de tant de chardons.

J'ai dû vous mander déjà qu'on a lu avec beaucoup de satisfaction l'ouvrage du bachelier sur les trente-sept propositions de Bèlisaire 8. Ce bachelier paraît orthodoxe, et, qui plus est, de bonne compagnie.

Voilà donc J.-J. à Vésel 9! Il n'y tiendra pas; il n'y a que des soldats mais il ira souvent en Hollande, où il fera imprimer toutes ses rêveries. On parle d'un roman intitulé l'Homme sauvage 10; on l'attribue à un de vos amis. Je vous supplie de vouloir bien me l'envoyer par la voie dont vous [vous ] servez ordinairement.

Adieu, monsieur toute ma famille vous fait les plus sincères et les plus tendres compliments.

Boursier. »



1 Sirven . Le 4 juillet 1767, Sirven écrit à Marie-Anne Ramond, lui disant : « J'oubliais de te dire que j'ai pris le nom de Neuris , jusqu'à ce que le Conseil m'ait accordé des juges [... ]»

2 Cette phrase absente de la copie et de l'édition de Kehl a été restituée par Beuchot .

3 Catherine lut cet ouvrage et collabora à sa traduction .Voir lettre de Catherine II du 29 de mai 1767  (recherche C809 sur https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k411361p/texteBrut )

et voir Albert Lortholary, Le Mirage russe en France au XVIII7 siècle, 1951 .

4 Marie Leprince, mariée à un M. de Beaumont, puis séparée d'avec lui, et connue sous le nom de Leprince de Beaumont, née Rouen en 1711, morte à Chanavod (Savoie) en 1780. Elle est auteur de beaucoup d'ouvrages d'éducation dont Le Magasin des enfants, 1758 qui fut réimprimé jusqu'à la fin du XIXè siècle et traduit dans de nombreuses langues.

6 Voyez tome XIX, page 318 : https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k800160/f324.image.r=318

Au début de l'article Guerre de l'édition de 1764 du Dictionnaire philosophique.

9 Après avoir quitté l'Angleterre le 21 mai 1767 et séjourné à Amiens ldu 23 mai au 3 juin 1767, à Fleury-sous-Meudon du 5 au 19 juin, Rousseau est arrivé à Trye-le-Château le 21 juin ; il y restera un an .

10 Voir une note sur la lettre du 19 juin 1767 à d'Alembert .

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08/01/2023 | Lien permanent

Dans mon tombeau fort à mon aise De nos vivants je plains le sort .

... Also sprach  "Voltaire l'indigné" comme le titre si bien Le Nouvel Observateur du 18 juillet 2013 . Il plaindrait encore une foule de vivants actuels victimes d'intolérance, d'injustice, de superstition religieuse ou non . Il est grand temps de retrouver un peu de lucidité .

 Idées neuves vs Infâmes

 DSCF3556 voltaire et l infame.png

 http://tempsreel.nouvelobs.com/le-dossier-de-l-obs/20130716.OBS9681/contre-tous-les-fanatismes-voltaire-nous-manque.html


« A Jean Le Rond d'ALEMBERT

[vers le 25 mars 1758]

Vous m'apprenez que je suis mort,

Je le crois, et j'en suis bien 1 aise

Dans mon tombeau fort à mon aise

De nos vivants je plains le sort .

Loin du séjour de la folie,

Des rois sagement séquestré

J'apprends à jouir de la vie

Du jour que je fus enterré .

Me voilà revenu à mes Délices . Je ne peux pas ôter de la tête des prêtres l'idée que j'ai été votre complice . Je me recommande contre eux à Dieu le père . Car pour le fils vous savez qu'il a aussi peu de crédit que sa mère à Genève . Au reste on peut fort bien n'être pas l'intime ami de ces messieurs et vivre tout doucement . Je suis très fâché que vous ne veniez pas voir vos sociniens en allant en Italie, très fâché que vous ayez abandonné l'Encyclopédie et encore plus fâché que Diderot et consorts ne l'aient pas abandonnée avec vous . Si vous vous étiez tenu unis vous donneriez des lois . Tous les kakouacs devraient composer une meute, mais ils se séparent et le loup les mange . J'ai reçu depuis peu une lettre du kakouac roi de Prusse mais j'ai renoncé à lui comme à Paris et je m'en trouve à merveille . Allez voir le pape et tâchez de repasser par les Délices . J'en ai fait un séjour qui mérite le nom qu'elles portent . Je ne crois pas qu'il y ait sur la terre un être plus libre que moi . Voilà comment vous devriez vivre . Vous avez déjà la plus grande réputation que mortel puisse avoir, mais le roi de Prusse en a aussi et n'en est pas plus heureux . Je prie Dieu qu'il n'en soit pas ainsi de vous . Mon grand philosophe soyez à jamais libre et heureux ; je vous aime autant que je vous estime .

V. »

1 V* avait d'abord écrit , puis biffé « fort »

 

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24/07/2013 | Lien permanent

ce mal ne fait le bien de personne, à moins qu'on ne dise que votre constipation a été prévue de Dieu pour le bonheur de

... " Ah ! ce que le dessein de Dieu pour l'Homme peut être chiant, parfois . "

Signé FUCA.

Juan_de_fuca_Festival.jpg

 

 

 

« A madame de  FONTAINE.

A Monrion, 17 mars [1756]

Ma chère enfant, je savais, il y a longtemps, qu'Esculape-Tronchin était à Paris et j'ai été fidèle à un secret qu'il ne m'avait pas dit. Je le déclare indigne de sa réputation s'il ne vous donne pas un cul et des tétons. Vous ferez très-bien de venir avec MM. Tronchin et Labat; une femme ne peut se damner en voyageant avec son directeur, ni mal se porter en courant la poste avec son médecin.
Votre frère a donc quitté son pot à beurre 1 pour vous; et il va soutenir la cause du grand-conseil contre les gens tenant la cour du parlement. Nous l'embrassons tendrement, votre sœur et moi. Nous comptions aller faire un petit tour à Lyon, pour la dédicace du beau temple dédié à la comédie, que la ville a fait bâtir moyennant cent mille écus. C'est un bel exemple que Lyon donne à Paris, et qui ne sera pas suivi, mais l'autel ne sera pas prêt, et on ne pourra y officier qu'à la fin de juin 2. Nous viendrons ou vous recevoir à Lyon, ou nous vous y reconduirons des petites Délices du lac. Enfin nous nous verrons, et tout s'arrangera, et je dirai Tout est bien.

C'est Satan qui a fait imprimer l'ébauche de mon sermon. J'ai, dans un accès de dévotion, augmenté l'ouvrage de moitié, et j'ai pris la liberté de raisonner à fond contre Pope, et de plus, très- chrétiennement. Il y a sans doute beaucoup de mal sur la terre, et ce mal ne fait le bien de personne, à moins qu'on ne dise que votre constipation a été prévue de Dieu pour le bonheur des apothicaires. Je souffre depuis quarante ans, et je vous jure que cela ne fait de bien à personne. La maladie de M. de Séchelles 3 ne fera aucun bien à l'État. Pour la comédie 4 de La Noue, elle lui fera quelque bien, quoiqu'on dise qu'elle ne vaut pas grand' chose.
Votre sœur se donne quelquefois des indigestions de truite, et fait toujours sa cour à Alceste 5 et à Admète. Je fais de mon côté de la mauvaise prose et de mauvais vers. Je griffonne quelques articles pour l'Encyclopédie; je bâtis une écurie, je plante des arbres et des fleurs, et je tâche de rendre l'ermitage des Délices moins indigne de vous recevoir. Je vous embrasse tendrement, vous et les vôtres, et frère et fils, et vous recommande un cul et des tétons, ma chère nièce. »

 

1 Sans doute l'abbaye de Scellières, où l'abbé Alexandre-Jean Mignot allait de temps en temps. Voir : http://www.ville-ge.ch/bge/imv/gazette/29/a_propos.html

3 Voyez la note 1, tome XXXVI, page 55 : http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k411352q/f58.image

4 La Coquette corrigée, citée plus haut dans la lettre du 8 janvier 1756 à d'Argental , reprise avec succès le 27 novembre 1756. Mme Denis, auteur de la comédie très-inconnue de la Coquette punie, prétendait que La Noue lui avait pillé « les plus belles situations et les meilleurs vers de sa pièce » (Correspondance littéraire de Grimm, V, 394, édition de 1829.) Voir : http://voltaireathome.hautetfort.com/archive/2012/05/04/la-cour-d-espagne-envoie-quatre-vaisseaux-de-guerre-a-buenos.html

5 Mme Denis avait entrepris une tragédie d'Alceste.

 

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12/06/2012 | Lien permanent

j’écrirais fortement, moi chétif ; les petits réussissent quelquefois en donnant de bonnes raisons

... L'union fait la force , oui, oui, mais tout dépend du gouvernement, raisonnable ou pas .

 

Mis en ligne le 13/11/2020 pour le 23/7/2015

 

 

« A Jean le Rond d'Alembert

24 de juillet [1760]

Je vous demande pardon, mon très cher philosophe, tout grand homme que vous êtes, c'est vous qui vous trompez, c'est vous qui êtes éloigné, et c'est moi qui suis réellement sur les lieux . Il y a plus d'un an que la personne 1 dont vous me parlez daigne m'écrire assez souvent avec beaucoup de bonté et un peu de confiance ; je crois même avoir mérité l'une et l'autre par mon attachement , par ma conduite et par quelques petits services que le hasard, qui fait tout, m'a mis à portée de rendre . Je suis sûr, autant qu'on peut l'être, que cette personne pense très noblement ; la manière dont elle en a usé envers Marmontel 2 en est une preuve évidente . C'est peut-être avoir agi en trop grand seigneur que d'avoir protégé Palissot et sa pièce, sans considérer qu'en cela il faisait tort à des personnes très estimables . C'est un malheur attaché à la grandeur de regarder les affaires des particuliers comme des querelles de chiens qui se mordent dans la rue .

Il avait donné à Palissot de quoi avoir du pain, parce que Palissot est le fils de son homme d'affaires mais, ayant depuis connu l'homme, il m'a mandé ces propres mots ( que je vous supplie pourtant de tenir secrets ) : On peut donner des coups de bâton à Palissot, je le trouverai fort bon .3

Il doit donc vous être moralement démontré (supposé qu'il y ait des démonstrations morales ) que ce ministre, véritablement grand seigneur, aurait plus protégé les lettres que M. d'Argenson .

Je vous l'ai déjà dit, je vous le répète, six lignes très imprudentes de La Vision ont tout gâté . On en a parlé au roi ; il était déjà indigné contre la témérité attribuée à Marmontel, d'avoir insulté M. le duc d'Aumont . L'outrage fait à Mme la princesse de R[obecq] a augmenté son indignation, et peut lui faire regarder les gens de lettres comme des hommes sans frein, qui ne respectent aucune bienséance .

Voilà, mon cher ami, l'exacte vérité . Je doute fort que Mme la duchesse de Luxembourg demande la grâce de l'abbé Morellet, lorsque la cendre de sa fille est encore chaude ; et quand elle la demanderait, elle ne l'obtiendrait peut-être pas plus que la classe 4 du parlement de Paris n'a obtenu le rappel des exilés de la classe de Besançon . Cependant, il faut tout tenter ; et si Jean-Jacques n'a pu disposer Mme de Luxembourg à parler fortement, j’écrirais fortement, moi chétif ; les petits réussissent quelquefois en donnant de bonnes raisons ; je saurai du moins précisément ce qu'on peut espérer sur l'abbé Morellet ; c'est un devoir de tout homme de lettres de faire ce qu’il pourra pour le servir 5.

L'admission de M. Diderot à l'Académie ne me parait point du tout impossible ; mais si elle est impossible, il la faut tenter 6. Je regarde cette tentative, tout infructueuse qu'elle peut être, comme un coup essentiel . Je voudrais qu'au temps de l'élection il fît ses visites, non pas comme demandant la place précisément, mais comme espérant la première vacance, quand ses principes et sa conduite seront mieux connus . Je voudrais que dans ses visites il désarmât les dévots et ameutât les sages . Il dirait en public qu'il ne prétend rien ; il aurait au moins une douzaine de voix, ce serait un triomphe préliminaire . Il y a plus ; il se peut que Mme de Pompadour le soutienne, qu'elle s'en fasse un mérite et un honneur , qu'elle désabuse le roi sur son compte, et qu'elle se plaise à confondre une cabale qu'elle méprise .

Je suis encore assez impudent pour écrire à Mme de Pompadour, si vous le jugez à propos ; et elle est femme à me dire ce qu'elle peut et ce qu'elle veut .

C'est donc à vous, mon cher philosophe, à préparer les voies, à être le vrai protecteur de la philosophie . Mettez-vous deux ou trois académiciens ensemble, prenez la chose à cœur ; si vous ne pouvez pas obtenir la majorité des voix, obtenez-en assez pour faire voir qu'un philosophe n’est point incapable d'être de l'académie dont vous êtes . Il faudrait après cela le faire entrer dans celle des sciences .

Le cousin Vadé, le sieur Alétof, le père de la doctrine chrétienne 7, n'ont rien à se reprocher ; ils ont fait humainement tout ce qu'ils ont pu pour rendre les ennemis de la raison ridicules ; c'est à vous à rendre la raison respectable . Tâchez, je vous en conjure, d'être de mon avis sur la démarche que je vous propose ; vous la ferez avec prudence ; elle ne peut faire aucun mal, et elle fera beaucoup de bien .

Serait-il possible que cinq ou six hommes de mérite qui s'entendront, ne réussissent pas après les exemples que nous avons de douze faquins qui ont réussi ?8 Il me semble que le succès de cette affaire vous ferait un honneur infini . Adieu ; je recommande surtout la charité aux frères, et l'union la plus grande ; je vous estime comme le plus bel esprit de la France , et vous aime comme le plus aimable . »

1 On connait effectivement une douzaine de lettres de Choiseul à V* pour l'an qui précède

2 Choiseul pour dédommager Marmontel (voir lettre du 4 janvier 1760 à Thieriot : http://voltaireathome.hautetfort.com/archive/2011/04/05/est-ce-l-infame-amour-propre-dont-on-ne-se-defait-jamais-bie.html ) lui avait procuré une rente de 3000 francs .

3 Choiseul a écrit exactement , le 16 juin 1760 : « Je l'abandonne à la malédiction de la philosophie et des philosophes et même aux coups de bâton qu'il pourra mériter . ». Ce n’était qu'indifférence et non encouragement .

4V* souligne ce terme qui était un néologisme employé dans les textes du gouvernement pour désigner les différents parlements .

5 D'Alembert écrit le 18 juillet 1760 : « ... vous pouvez rendre un grand service à la philosophie en intercédant auprès de M. de Ch. Pour le pauvre abbé Morellet . Il y a quinze jours que Mme de Robecq est morte, il y a six semaines qu'il est à la Bastille . »

6 D'Alembert écrit encore : « j'aurais plus d'envie que vous de voir Diderot à l'académie . Je sens tout le bien qui en résulterait pour la cause commune ; mais cela est plus impossible que vous ne pouvez l'imaginer . Les personnes dont vous me parlez le serviraient peut-être, mais très mollement, et les dévots crieraient et l’emporteraient . »

8 Allusion aux douze apôtres, dans le ton du Pot-Pourri .

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23/07/2015 | Lien permanent

Je ne me rebute point, mais je suis fort affligé

... Sidney Poitier est mort . Bêtement, inculte que je suis,  je le croyais déjà au paradis des grands acteurs . Je n'ai pas vu tous ses films, malheureusement, et j'espère qu'en hommage certains seront diffusés très prochainement . J'ai un excellent souvenir de "La Chaine" et plus encore de "Dans la chaleur de la nuit"  et "Devine qui vient dîner.

Comme voeux pour 2022, je nous souhaite d'avoir encore de tels acteurs/trices .

https://www.lefigaro.fr/cinema/sidney-poitier-est-mort-ho...

Sidney Poitier - Cinéma Passion

 

 

 

« A Charles-Augustin Ferriol, comte d'Argental

et à

Jeanne-Grâce Bosc du Bouchet, comtesse d'Argental

6è octobre 1766 1

Vraiment, mes adorables anges, je ne suis pas étonné que le prophète Élie de Beaumont ne vous ait pas envoyé son mémoire pour les Sirven . La raison en est bien claire, c’est que ce mémoire n’est pas encore fait. Il m’avait mandé, il y a près de deux mois, qu’il l’avait remis entre les mains de plusieurs avocats pour le signer, et M. Damilaville lui avait déjà donné quelque argent de ma part . Je croyais même déjà l’ouvrage imprimé, je me hâtais de demander un rapporteur, je sollicitais votre protection et celle de vos amis ; mais enfin il s’est trouvé que Beaumont avait pris le futur pour le passé. Je vois qu’il a été un peu désorienté par deux causes malheureuses qu’il a perdues coup sur coup. Il ne faudrait pas que le défenseur des Calas se chargeât jamais d’une cause équivoque . Celle des Sirven lui aurait fait un honneur infini.

Il a encore, comme vous savez, un procès très intéressant au nom de sa femme ; mais je tremble encore pour ce procès-là . Il a le malheur d’y réclamer les lois rigoureuses contre les protestants, lois dont il avait tant fait sentir la dureté, non seulement dans l’affaire des Calas, mais dans une autre encore que je lui avais confiée. Cette funeste coutume des avocats de soutenir ainsi le pour et le contre pourra lui faire grand tort, et en fera sûrement à la cause des Sirven . Cependant l’affaire est entamée, il la faut suivre. J’ai obtenu pour cette malheureuse famille Sirven la protection de plusieurs princes étrangers ; je leur ai écrit que le factum était prêt . S’il ne paraît pas, ils seront en droit de croire que je les ai trompés. Je ne me rebute point, mais je suis fort affligé.

Je ne le suis pas moins que vous n’ayez pas reçu le commentaire sur les délits et les peines 2, par M. Christin, avocat de Besançon. Je sais bien que M. Jeannel a des ordres positifs de ne laisser passer aucune brochure suspecte par la voie de la poste ; mais cette brochure est très sage, elle me paraît instructive ; il n’y a aucun mot qui puisse choquer le gouvernement de France, ni aucun gouvernement. Je reçois tous les jours, par la poste, tous les imprimés qui paraissent ; on les laisse tous arriver sans aucune difficulté. Je ne vois pas pourquoi l’on défendrait le transport des pensées de province à Paris, tandis qu’on permet l’exportation de Paris en province.

Je suis encore plus surpris qu’on n’ait pas respecté l’enveloppe de M. de Courteilles, et que l’on prive un conseiller d’État d’un écrit sur la jurisprudence. Vous recevrez cet écrit par quelque autre voie, et vous jugerez si on doit le traiter avec tant de rigueur.

Vous n’ignorez pas qu’on a fait en Hollande deux éditions de quelques-unes de mes lettres, qu’on a cruellement falsifiées, et auxquelles on a joint des notes d’une insolence punissable contre les personnes du royaume les plus respectables. On m’a conseillé de m’adresser à un nommé M. du Clairon 3, qui est, dit-on, actuellement commissaire de la marine, ou consul à Amsterdam ; il est auteur d’une tragédie de Cromwell, qu’il a dédiée à M. le duc de Praslin. Je ne veux pas croire qu’il soit trop instruit du mystère de cette abominable édition ; mais je crois qu’il peut aisément se procurer des lumières sur l’éditeur.

M. le prince de Soubise, et plusieurs antres personnes d’une grande distinction, sont très outragés dans ces lettres. Il est nécessaire que je mette au moins dans les journaux un avertissement 4 qui démontre et qui confonde la calomnie. Heureusement les preuves sont nettes et claires ; j’ai en main les certificats de ceux à qui j’avais écrit ces lettres, qu’un faussaire a défigurées. J’espère que M. du Clairon, qui est sur les lieux, voudra bien me donner des éclaircissements sur cette manœuvre infâme. Je lui écris 5 qu’ayant, comme lui, M. le duc de Praslin pour protecteur, j’ai quelque droit d’espérer ses bons offices, dans cette conjoncture, à l’abri d’une telle protection ; que le livre est imprimé par Michel Rey, imprimeur de Jean-Jacques Rousseau, à Amsterdam ; que Jean-Jacques y est loué 6, et les hommes les plus respectables chargés d’outrages ; que je le supplie de vouloir bien me donner sur cette œuvre d’iniquité les notions qu’il pourra acquérir, et que tous les honnêtes gens lui en auront obligation. Je me flatte que M. le duc de Praslin permettra la liberté que je prends de dire un mot dans cette lettre de mon attachement pour lui, et de la protection dont il m’honore. »

1 L'édition de Kehl , suivie des autres éditions,date par erreur du 8 octobre et supprime le nom de Christin au début du troisième paragraphe .

5 La lettre est perdue.

6 Dans une note de la page 122 des Lettres […], éditeur appelle J.-J. Rousseau un « homme bien plus célèbre encore [que Jean-Baptiste Rousseau] autant par ses rares talents et son éloquence, que par ses paradoxes ingénieux et séduisants, et par les barbares persécutions qu'il éprouve de son indigne patrie et de ses infâmes juges . »

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08/01/2022 | Lien permanent

Nos noms unis perceront l'onde noire ...

... de l'infâme !

 

« A Adrien-Michel-Hyacinthe Blin de Sainmore

etc

rue des Capucines

à Paris

7è mars 1766 au château de Ferney 1

Le chantre de Henri IV remercie bien tendrement le chantre de Gabrielle .2

Nos noms unis perceront l'onde noire .

Je vous répète, monsieur , qu'assurément la belle Gabrielle , n'était pas en apoplexie quand elle écrivit sa lettre . Vous me flattez d'un recueil complet de vos agréables ouvrages , ils seront le remède de toutes les maladies en ie dont je suis persécuté . Tâchez que je ne meure point avant d'avoir l'édition de Racine qui me semble tarder beaucoup . Vos vers me font souvenir des siens . J'attends vos héroïdes et ses tragédies avec bien de l'impatience . Comptez, monsieur, sur le véritable attachement avec lequel je serai toute ma vie votre très humble et très obéissant serviteur

V. »

1 La signature qui figure sur le manuscrit est de Wagnière pour l'initiale, le reste étant d'une autre main .

Le même jour, le Conseil de Genève enregistre une proposition de V*, transmise par Pictet et Saladin, par laquelle les citoyens de Genève demandent « qu'on abolisse l'usage où l'on est dans le pays de Gex de leur faire payer la taille, et qu'ils puissent acquérir dans ledit pays des terres nobles, sans être assujettis à payer les francs fiefs . Offrant de payer les contributions qui seront jugées convenables par les Etats en vertu d'une ordonnance qu'ils espèrent de la bonté de Sa Majesté […]. » La proposition est accompagnées des « noms d'un assez grand nombre de particuliers le tout écrit de la main du secrétaire du sieur de Voltaire . »Elle est jugée « telle qu'il ne convient pas au Conseil de s'en occuper . »

2 Blin de Sainmore a envoyé à V* la nouvelle édition de la Lettre de Gabrielle d'Estrées à Henri IV, précédée d'une épître à M .de Volta ire et de sa réponse . Voir : https://www.revuedesdeuxmondes.fr/wp-content/uploads/2016/11/2879b220932eff741dc05174d5803a45.pdf

et : https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k54386270.texteImage

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19/06/2021 | Lien permanent

Si on ne veut pas de ce petit disticon , qu’on se couche auprès, car je n’en ferai pas d’autre

... C'est dit .

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Couché, sans bouger, les pattes en croix .

 

 

« A Nicolas-Claude Thieriot

10è auguste [1763] , à Ferney 1

Frère, vous m’avez donné une terrible commission, notre langage gaulois n’est point fait pour les inscriptions. Quand vous voudrez du style lapidaire, commencez par retrancher les verbes auxiliaires et les articles. J’essaie pourtant de louer le roi et messieurs de Reims en deux vers, sans article et sans verbe avoir : le roi est un bon prince, les Rémois sont de bons sujets, et il me paraît juste de dire un petit mot de ceux qui font la dépense de la statue :

Peuple fidèle et juste, et digne d’un tel maître,

L’un par l’autre chéri, vous méritez de l’être.

Si on ne veut pas de ce petit disticon 2, qu’on se couche auprès, car je n’en ferai pas d’autre.

Je suis très fâché que vous ne soyez pas voisin de mon autre frère 3 ; mais je me flatte que vous le voyez souvent. Je voudrais que frère Duclos eût une de ces petites brochures dont vous me parlez .

Il y a une profusion de poésie dans les Quatre Saisons qui fait grand plaisir aux gens du métier.

Je n’ai nulle nouvelle de Protagoras. J’ai lu les Richesses de l’État ; on aurait beau faire cent volumes de cette espèce, ils ne produiraient pas un sou au roi. Ce petit roman de finance n’est point pris du tout de la dîme, attribuée au maréchal de Vauban, laquelle n’est point de ce maréchal, mais d’un Normand nommé La Guilletière 4, autant qu’il peut m’en souvenir.

Il faut absolument que frère Marmontel soit de l’Académie, en attendant frère Diderot ; je voudrais les recevoir tous les deux, et puis m’enfuir dans mes  montagnes. Tâchez, pour Dieu, de me faire avoir cette lettre extravagante de Jean-Jacques. Frère, je vous embrasse tendrement. »

1 On a parfois donné Damilaville comme destinataire, mais elle répond manifestement à la lettre de Thieriot dont on a déjà parlé dans la lettre du même jour à Pigalle . Voici quelques extraits de cette lettre : « La Mort de César a été fort bien remise au théâtre . Brisan et Lekain s'y sont fait beaucoup applaudir […] Je n'ai pas été content […] de cette fin si belle qui n'a jamais eu à Paris le succès que j'ai vu à Londres […] Nos acteurs français sont des polissons qui rendent languissamment de si beaux tableaux […] Vous aurez vu les Richesses de l’État brochure de M. Roussel, conseiller au parlement, dont l'idée grossièrement prise de M. le maréchal de Vauban et de M. le marquis de Mirabeau et plus grossièrement exposé et développé, a produit déjà dix-neuf autres brochures […] Jean-Jacques vient d'écrire une lettre du pied du Mont Jura à l'entrée de la Forêt noire plus orgueilleuse et plus extravagante que tout ce qu'il a écrit précédemment […] Avez-vous des nouvelles de Protagoras et de Luc ? Ils doivent bientôt se quitter . M. Watelet m'a dit qu'il s'était appointé avec Protagoras pour le joindre et le mener faire son tour d' Italie . La place de Bougainville ne sera remplie qu'après la Saint-Martin ; jusqu'à présent l'élection ne regarde que Marmontel . M. le président Hénault a manqué de laisser aussi la sienne […] J'ai transporté mes pénates de la Culture-Sainte-Catherine sur le quai des Célestins à la porte de l'Arsenal […] Je suis voisin de M. l'archevêque d'Albi […] Il tient un grand État dans l'Arsenal […] Il diminuera la cour de M. de Paulmy dont on attend incessamment le retour . J’ai gagné toute sorte d'agréments dans cette transmigration, excepté […] de loger ensemble Damilaville et moi . Ses affaires s'y sont opposées mais au moins en suis-je bien plus près , et n'ayant que deux ponts à traverser .»

La Lettre de J.-J. Rousseau, de Genève, qui contient sa renonciation à la société civile, ses derniers adieux aux hommes adressée au seul ami qui lui reste au monde, est en fait de Pierre-Firmin de Lacroix : voir https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k5789272v/f2.image.texteImage et http://data.bnf.fr/12239578/pierre-firmin_de_lacroix/

2 V* se sert de la forme grecque du mot qui est effectivement un neutre .

3 Damilaville .

4 En fait l'ouvrage de Vauban fut attribué à Pierre Le Pesant de Boisguilbert à cause de son Détail de la France, 1695, réédité sous le titre Testament politique de M. de Vauban, 1707 [https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k95291q.image]. Voir : https://fr.wikipedia.org/wiki/Pierre_Le_Pesant_de_Boisguilbert

et http://data.bnf.fr/12182460/pierre_le_pesant_de_boisguilbert/

et : https://fr.wikipedia.org/wiki/S%C3%A9bastien_Le_Prestre_de_Vauban

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30/07/2018 | Lien permanent

Les huit mois de retardement me font beaucoup de peine . Ils ne prouvent rien d'agréable . Tout a bien mal tourné

... Hors la peine supposée, voilà à peu près ce que peuvent dire les footeux devant le manque de fiabilité brésilienne . Ils (les danseurs de samba ou footballers, parfois maçons ) sont bien meilleurs avec leurs pieds qu'avec leurs mains (quoiqu'ils ne soient pas en reste quand il s'agit de contrôler un ballon grâce à la main de Dieu) .  Il est vrai que la truelle et la pince à ferrailler sont d'un usage plus complexe et fatigant .

 Sao Polo n'a pas levé le petit doigt pour bénir cette "église païenne", mais de là à penser que c'est lui qui a fait tomber une grue   dessus ... En tout cas , ça ne me rassurerait pas d'avoir un toit si fragile au-dessus de la tête .

 

travaux stade brésil 2014.jpg

 

« Au baron Heinrich Anton von Beckers

Aux Délices route de Genève

16 janvier 1759 1

Monsieur, j'ai reçu l'honneur de votre lettre . Les huit mois de retardement me font beaucoup de peine . Ils ne prouvent rien d'agréable . Tout a bien mal tourné . Je vous ai une extrême obligation monsieur de de ne point retarder pour moi l'effet des bontés de Son Altesse électorale . J'en ai d'autant plus besoin que je suis obligé de rétablir entièrement la comté de Tournay dont j'ai fait l'acquisition dans mon voisinage des Délices ; et qu'on commence toujours par se ruiner dans une terre avant d'en pouvoir tirer le moindre avantage . Votre Excellence doit être instruite qu'il en coutera quelques florins pour le change . C'est une petite charge que Mgr l’Électeur a bien voulu supporter . Je compte incessamment avoir l'honneur d'envoyer à Votre Excellence mon reçu pour les six derniers mois de l'année 1758 . Vous n'ignorez pas que mon capital fut envoyé à Francfort dès le mois de novembre lorsque j’eus l'honneur de contracter . Par conséquent ce serait en novembre qu'aurait dû commencer mon année . Mais la facilité des paiements et l'ordre naturel ont semblé demander que je fusse payé de six mois en six mois au premier janvier et au premier juillet . Il est vrai que la première année je ne reçus des lettres de change qu'en février et que je ne fus payé qu'en mars . Mais je n'en suis que plus reconnaissant de la bonté que veut bien avoir Votre Excellence de me faire payer au premier janvier de cette année, et de m'avoir fait payer au premier juillet 1758 . Je n'avais pas besoin de cette attention obligeante pour vous être particulièrement attaché . Quelques soins que me donnent mes terres, j'espère toujours venir faire ma cour à Schuetzingen . Vous savez combien mon cœur appartient à Son Altesse électorale . Je fais mille vœux pour sa prospérité .

J'ai l'honneur d'être avec les sentiments les pus respectueux et les plus tendres

monsieur

de votre Excellence

le très humble et très obéissant serviteur .

Voltaire »

1 Le manuscrit olographe porte la mention écrite par Von Beckers précisant que la lettre a été reçue le 21 et que réponse a été faite le 27 (on ne connait pas celle-ci).

 

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04/02/2014 | Lien permanent

Les affaires publiques ont bien changé, madame, depuis deux mois, et changeront peut-être encore. Il en résulte qu'il y

 ... Est-il possible de résumer d'une manière plus vive les désastreuses conséquences des guerres ? Voltaire, si compétent en matière de gestion de fortune, est avant tout un homme qui s'intéresse aux autres humains, les encourage quand il le faut, les critique au besoin, les plaint souvent . Comment ne pas aimer un homme tel que lui ?

 Je salue et j'embrasse au passage la "plus belle preuve du meilleur des mondes possibles", Mam'zelle Wagnière .

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« A Mme Louise-Dorothée von Meiningen, duchesse de Saxe-Gotha

Aux Délices, 30 juillet 1757.
Madame, les lettres vont toujours comme les armées, tout arrive, et je me flatte que les bataillons et les escadrons dont l'Allemagne est remplie n'empêcheront point mes hommages de parvenir aux pieds de Votre Altesse sérénissime.
M. le maréchal de Richelieu a voulu que je l'allasse voir sur la frontière. Je l'aurais accompagné volontiers s'il avait été en ambassade à Gotha mais son voyage n'étant point du tout pacifique, et ma passion de voyager n'étant que pour votre cour, je suis resté dans mon petit ermitage des Délices, où je conserve précieusement un banc qu'avait fait faire le prince votre fils 1, d'où l'on voit le lac et le Rhône, et sur lequel je regrette souvent ce prince, qui avait toute la bonté du caractère de sa mère.
Les affaires publiques ont bien changé, madame, depuis deux mois, et changeront peut-être encore. Il en résulte qu'il y aura plus de morts, et plus de vivants malheureux.
Je me flatte toujours que les États de Votre Altesse sérénissime seront préservés des fléaux qui désolent tant d'autres. Votre sagesse et votre modération feront toujours votre bonheur et celui de vos sujets, tandis que l'ambition fait ailleurs tant d'infortunés.
Je ne sais si M. de Thun, qui avait l'honneur d'élever monseigneur le prince héréditaire, a celui d'être en correspondance avec Votre Altesse sérénissime. Il paraît qu'il a un poste de confiance à Paris. La reine, mère du roi de Prusse, a été regrettée généralement 2. L'impératrice a fait son éloge. C'était, en effet, une princesse pleine d'humanité et de douceur. Il faut avouer qu'en fait de bonté d'âme les hommes ne valent pas les femmes elles paraissent créées pour adoucir les mœurs du genre humain, et elles sont la plus belle preuve du meilleur des mondes possibles. La grande maîtresse des cœurs 3 et moi nous savons bien à qui nous pensons, quand nous parlons de la meilleure des princesses possibles. Je la supplie de recevoir, avec sa bonté ordinaire, mon profond respect, et je demande la même grâce à toute son auguste famille. »

1 Frédéric 1735-1756 .

 

PS : Une guéguerre fratricide sans morts ni blessés (au moins au sens physique du terme), Copé-Fillon, ne cesse de rebondir, à l'image de son ex-dirigeant Sark-aux-tics, et va coûter cher aux militants (bien fait pour eux) :

http://www.challenges.fr/economie/20121122.CHA3456/les-dessous-financiers-de-la-guerre-fillon-cope-a-l-ump.html

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27/11/2012 | Lien permanent

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