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Rechercher : Tâchez de vous procurer cet écrit; il n'est pas orthodoxe, mais il est très bien raisonné

vous ne me saurez nul mal gré si je manque à des formalités que je ne puis connaître, lesquelles d'ailleurs ne dérogent

... En espérant que c'est correctement traduit par Google

вы не узнаете меня неохотно, если я пропущу формальности, которых не могу знать,
которые, кроме того, никоим образом не умаляют почтительных увещеваний,
которые я должен сделать вам

Ah qu'il serait beau et bon si on pouvait parler ainsi à cet extrêmiste Poutine,
et qu'il y donnât bonne suite .

 

 

 

« Au conseil suprême de Montbéliard

28 novembre 1766 au château de Ferney 1

Étant obligé de vous écrire, et ne sachant pas vos noms et vos titres, je me flatte que vous me pardonnerez la liberté que je prends, et que vous ne me saurez nul mal gré si je manque à des formalités que je ne puis connaître, lesquelles d'ailleurs ne dérogent en rien aux respectueuses remontrances que je suis dans la nécessité de vous faire .

M. Jeanmaire, receveur de Montbéliard, vint chez moi deux fois, il y a plus d'un an de la part de M. le comte de Montmartin, pour m'emprunter de l'argent au nom de Mgr le duc de Wirtemberg ; je ne balançai pas un moment ; je connaissais trop quelle est la générosité et la grandeur d'âme de S.A.S ; je prêtai tout mon bien en rentes viagères sur ma tête et sur celles de mes neveux et nièces, en gardant la proportion de nos âges . J'avais alors soixante douze ans ; je suis dans un état qui ne me permet pas de me passer des secours que cette rente viagère doit me procurer, et vous savez, messieurs, combien à mon âge une pareille rente est sacrée . Elle sera bientôt éteinte ; mais S.A.S. m'a promis par un contrat que je serais payé exactement . M. Jeanmaire me doit plus de trente mille livres sur une année révolue ; je lui ai écrit plusieurs fois ; il n'a pas daigné me répondre encore . Mes rentes sont hypothéquée sur les terres que S.A.S. possède en Alsace et en Franche-Comté , et les contrats sont homologués au conseil souverain d'Alsace et au parlement de Besançon .

Ces conventions n'ont rien de commun avec les affaires du duché de Virtemberg ; les domaines en Alsace et en Franche-Comté valent le double de mes hypothèques, ainsi il n'y a nulle excuse pour M. Jeanmaire . J'ai arrêté jusqu'ici le juste ressentiment de mes neveux et de mes nièces, qui n'ont presque pour vivre que l'argent qui doit m'être payé par M. Jeanmaire tous les trois mois .

Je vous prie , messieurs, très instamment de vouloir bien donner des ordres positifs à M. Jeanmaire d'acquitter les engagements qu’il a pris au nom de monseigneur le duc son maître, engagements qu'il ne peut différer de remplir sous aucun prétexte . C'est une justice que j'attends de vous et que je vous conjure de ne pas me refuser .

J'ai l'honneur d'être avec respect,

messieurs,

votre très humble et très obéissant serviteur

Voltaire

comte de Tournay

gentilhomme ordinaire

de la chambre du roi . »

1 Le manuscrit appartient à M. Staelin ; édition Mossmann, p. 345-346.

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01/03/2022 | Lien permanent

mais aussi pourquoi êtes-vous condamnés à demeurer dans votre vilaine ville de Paris ?

... Oui, pourquoi ? qu'avez-vous fait au bon Dieu pour mériter une telle peine ?

N'avez-vous pas entendu Donald le-Malfaisant-à-Houpette-pisseuse et sa vision de notre capitale ?

Que ne fuyez-vous une ville si dangereuse pour vous et tous les touristes ! Seuls Georges Clooney et son épouse seraient des Américains assez aveugles pour trouver du charme à notre capitale , ne pas être de l'avis de leur Grand Timonier [titre pompeux de Mao] ? Le jour où l'on fera un bêtisier Trump, on aura une idée de l'infini .

 

paris vilaine ville.png

Paris selon Trump

 

 

 

« A Charles-Augustin Ferriol, comte d'ArgentaI

et à

Jeanne-Grâce Bosc du Bouchet, comtesse d'ArgentaI

[vers le 15 mars 1762] 1

Ô mes anges daignez recevoir pour vos œufs de Pâques ce Droit du seigneur que je crois dans son cadre . Je vous demande en grâce qu'ils soit joué tel qu'il est . J'ai malgré toute ma modestie la sincérité insolente de vous dire que je le crois très bon . Tâchez de penser comme moi, car depuis l'effet que cette pièce a fait sur mes Suisses et sur mes Savoyards, j'aurai bien mauvaise opinion de vos pauvres Français s'ils ne rient pas, et s'ils ne son pas touchés . Je veux qu'une comédie soit intéressante, mais je la tiens un monstre si elle ne fait pas rire .

Je ne mets pas encore Olympie à vos pieds, j’attends que nous l'ayons jouée, et que je puisse vous rendre compte du jugement de nos Allobroges, et de la manière admirable dont nous disposons notre vestibule, notre temple, nos autels et notre bûcher . Ce bûcher servira à jeter la pièce au feu si elle n'est pas reçue avec transport par nos montagnards . Vous êtes bien à plaindre de ne pas voir nos fêtes, mais aussi pourquoi êtes-vous condamnés à demeurer dans votre vilaine ville de Paris ?

Au lieu d'Olympie je vous supplie d'agréer le présent mémoire . Pouvez-vous mes divins anges, avoir la bonté de le faire recommander par M. le comte de Choiseul ? Le frère du capitaine 2 qui veut tirer du canon contre les Hanovriens et Prussiens, est connu de M. le comte de Choiseul, et reçoit quelquefois des ordres de lui pour nos limites .

On ne demande qu'un mot . Ce mot est juste . L'officier qui a la rage de servir est très bon . Enfin je vous demande instamment cette grâce .

Je ne sais plus que penser de mon Shouvalow . On n'a rien fait pour lui . Il voulait voyager et il reste à sa cour . Je suis encore très incertain sur le traité des Borusses 3 avec les Russes . Qui vous eût dit, quand nous étions petits, qu'un jour ces Scythes tiendraient la balance de l’Europe ? Pauvres petits Français, ce n'est pas vous encore qui la tenez . Il faut espérer que nous ne serons pas toujours dans la boue , mais jusqu’ici nous jouons un triste rôle malgré le prodigieux succès de la farce italienne .

Divins anges continuez vos bontés à la marmotte des Alpes .

V. »

1 Malgré la mention de d'Argental « 10 avril 1762 » la lettre est datée d'après la représentation d’Olympie à Ferney le 24 mars et d'après la lettre du 4 avril 1762 par laquelle V* remercie les « anges » pour l'intervention de Choiseul en faveur de « notre artilleur» : voir : http://www.monsieurdevoltaire.com/article-correspondance-annee-1762-partie-11-122935273.html

2 Il pourrait avoir été l'un des membres de la famille Gallatin ; voir lettre de Choiseul du 11 avril 1762 où celui-ci parle de « votre jeune Gallatin ».

3 Les Prussiens .

 

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25/02/2017 | Lien permanent

mais vous ne disiez pas que vous aviez gobelotté au cabaret

Gobelottons , gobelottons !!

http://www.youtube.com/watch?v=UaFclY4FEI4

http://www.guitarsolos.com/videos-les-inconnus-le-bistro-...

http://www.dailymotion.com/video/xcqxz5_roumanoff-radio-b...

 

bistrot.jpg

 

 

« A Nicolas-Claude Thiriot

Chez M. Baron, médecin, rue Couture Sainte-Catherine à Paris.

 

19è novembre 1760

 

Mon cher et ancien ami, vos dernières lettres sont charmantes, mais vous ne disiez pas que vous aviez gobelotté au cabaret avec M. Damilaville ; il me parait digne de boire et de penser avec vous ; embrassez pour moi l'abbé Mords-les ; c'est un grand malheur que deux ou trois lignes échappées à sa juste indignation aient arrêté sa plume i; il était en beau train : je ne connais personne qui fût plus capable de rendre service à la raison.

 

Quoi ! Vous ne saviez pas qu'il y a dans l'histoire de l'Académie des sciences un mémoire de M. Le Rond jeune homme de 14 ans qui promettait beaucoup ii? M. Le Rond a bien tenu parole, mais soit Le Rond, soit d'Alembert, dites-lui bien qu'il est l'espoir de notre petit troupeau, et celui dont Israël attend le plus ; il est hardi, mais il n'est point téméraire, il est né pour faire trembler les hypocrites, sans leur donner prise sur lui ; qu'il marche dans la voie du Seigneur, et qu'il ne craigne rien.

 

J'attends avec impatience les réflexions de Pantophile Diderot sur Tancrède, tout est dans la sphère d'activité de son génie ; il passe des hauteurs de la métaphysique au métier d'un tisserand, et de là il va au théâtre ; quel dommage qu'un génie tel que le sien ait de si sottes entraves, et qu'une troupe de coqs d'Inde soit venue à bout d'enchaîner un aigle iii!

 

J'ai l'orgueil d'espérer que ses idées se rencontreront avec les miennes, et que ma pièce est comme il la désire, car elle est fort différente de celle qui a plu aux comédiens de charpenter sur le théâtre (je crois vous l'avoir déjà dit).

 

Frère Jean des Entommeures Menoux m'épouvanterait à table, mais je ne le crains point ailleurs, et ni lui ni personne ne m'empêchera de dire la vérité iv; le Roi est content de l'Histoire de Pierre le Grand ; Mme de Pompadour pense de même, M. le duc de Choiseul, en digne ministre des Affaires étrangères en fait plus de cas que de celle de Charles XII, c'est là le cas de dire Principibus placuisse viris non ultima laus est v,et j'y ajoute Jesuitis placuisse viris non maxima laus est vi.

 

Ne manquez pas , s'il vous plait, de m'envoyer presto, presto le mémoire raisonné du roi du Portugal contre les révérends pères vii, et comptez que cela figurera dans La Capilotade viii. Voici une petite lettre de change pour un exemplaire de mes sottises : je vous prie de les envoyer chercher chez Robin mouton ix, de les faire relier proprement et promptement, et de donner pour ce qu'elles valent à Platon Diderot.

 

On me mande que la Corneille en question x descend de Thomas, et non de Pierre ; en ce cas, elle aurait moins de droit aux empressements du public ; j'avais imaginé de la donner pour compagne à Mme Denis, nous aurions joué ensemble Le Cid et Cinna, et nous aurions pourvu à son éducation, comme à sa subsistance ; mandez-moi ce que vous aurez appris d'elle, et je verrai comme je l'ai mandé à M. Le Brun xi ce qu'un pauvre soldat peut faire pour la fille de son général.

 

Portez-vous bien, mon cher ami. J'entre dans ma soixante et septième année, et j'ai encore assez de feu dans les intervalles de mes souffrances que je supporte assez gaiement. Vivons, et philosophons. Je vous embrasse ex tot[o cor]de. »


i L'abbé Morellet auteur de la Vision qui a scandalisé les bonnes âmes car il se moquait de Mme de Robecq, mourante, qui accordait ses faveurs à la comédie antiphilosophique Les Philosophes de Palissot.

http://www.restode.cfwb.be/francais/_ARTS/AppPeda/Encyclo...

Pages 102-103 ; page 507 : http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/rh...

 

ii En fait d'Alembert n'a pas écrit d'ouvrage scientifique avant l'age de 22 ans . L'Histoire de l'Académie des sciences, 1741, fait mention d'un mémoire relatif au calcul intégral donné en 1739 par M. Le Rond d'Alembert (né en 1717).

Pour les amateurs des mathématiques : http://serge.mehl.free.fr/anx/diff_dd.html#Patdiff

 

iii Allusion à la suspension de l'Encyclopédie et à la pièce de Palissot Les Philosophes.

 

iv V* a su par Saint-Lambert que le roi Stanislas, a qui le père Menoux est attaché « n'était point trop content qu'il préférât le législateur Pierre au grand soldat Charles » et avait « fait réponse qu'il ne pouvait s'empêcher en conscience de préférer celui qui bâtit des villes à celui qui les détruit, et que ce n'est pas sa faute si Sa majesté polonaise elle même a fait plus de bien à la Lorraine par sa bienbfaisance que Charles XII n'a fait de mal à la Suède par son opiniatreté. »

 

v Avoir plu aux premiers d'entre les hommes n'est pas la dernière des gloires.

 

vi Avoir plu aux jésuites n'est pas la plus grande des gloires.

 

vii Lettre de S. M. très fidèle le roi de Portugal à Pierre Gonzalvez Cordeiro Pereira ... pour faire exécuter ses ordres touchant les jésuites du Portugal, 1759 ; ou le Manifeste du roi de Portugal contenant les erreurs impies et séditieuses que les religieux de la Compagnie de Jésus ont enseignées aux criminels qui ont été punis, 1759.

 

viii La Capilotade : « chant détaché d'un poème épique de la composition de Jérôme carré » sera publiée dans les Contes de Guillaume Vadé en 1764, puis incorporé à La Pucelle : chant XVIII :

http://www.voltaire-integral.com/Html/09/v_puc18.html

 

ix Libraire du Palais Royal ; cf . Lettre du 10 juin 1760 à d'Alembert.

 

x Marie-Françoise Corneille qui sera reçue à Ferney et que V* mariera en 1761 ; née le 22 avril 1742 ; en fait la descendance était plus indirecte .

Page 639 : http://books.google.fr/books?id=ZG8_AAAAcAAJ&pg=PA639...

 

xi Ponce-Denis Ecouchard Le Brun : le « secrétaire de M. le prince de Conti ... qui ... a encorneillé (V*). Il lui a adressé une ode au nom de Pierre » ; cf. lettre aux d'Argental du 26 novembre.

http://fr.wikipedia.org/wiki/Ponce-Denis_%C3%89couchard-L...

http://en.wikipedia.org/wiki/Ponce_Denis_%C3%89couchard_L...

Ode à M. de Voltaire en faveur de Mlle Corneille : page 64 Ode XXIV ;

et voir aussi pages xxii, xlvi, xxiii, li : http://books.google.fr/books?id=Kz00AAAAMAAJ&printsec...

 

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Cabarets : http://segolene.ampelogos.com/news/cabarets-et-guinguettes

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19/11/2010 | Lien permanent

c’est la cause de la nation, c’est celle de la tolérance, c’est le combat de la raison contre le fanatisme

... Entendez-vous anti-vax bornés et dangereux ? Vous n'avez pas encore compris en voyant la situation d'outre-mer où la croyance en l'irrationnel mène à la tombe ? Le mensonge au service de la trouille que vous diffusez est criminel . Continuez à manifester : 250 000 bas de plafond attendus sur 200 villes ! Vous vivrez les prémices de votre disparition après votre quart d'heure de célébrité télévisé . RIP .

Anti-vaxxers aren't going away, but we can minimize their damage – The Mesa  Press

https://www.mesapress.com/opinion/2019/05/09/anti-vaxxers...

 

 

« A Jean-Baptiste-Jacques Élie de Beaumont

21è mai 1766 1

Mon cher Cicéron, je suis pénétré de vos attentions, et très affligé de la maladie que vous avez essuyée. Je vous félicite de n’avoir point été chargé de la cause de Lally, qui a été si malheureuse. Vous n’êtes fait que pour les triomphes. J’augure très bien du procès de M. de La Luzerne, puisque vous l’avez entrepris 2. Quant à celui des Sirven, le mémoire paraîtra toujours assez tôt pour faire un très grand effet dans le public. Ce public est toujours juge en première et dernière instance. Un mémoire attachant, éloquent, bien raisonné, le persuade ; et quand le cri public s’élève et persévère, il force les juges à faire justice. D’ailleurs, ce mémoire pour les Sirven ne se borne pas à une seule famille . Tous les pères de famille y sont intéressés ; c’est la cause de la nation, c’est celle de la tolérance, c’est le combat de la raison contre le fanatisme. Vous écrasez la dernière tête de l’hydre. Enfin je suis toujours persuadé que votre factum mettra le sceau à la grande réputation que vous vous êtes déjà faite. Je ne sais quel sentiment m’intéresse davantage, ou la pitié pour les Sirven, ou mon zèle pour votre gloire.

Mille respects à votre illustre et aimable compagne.

V. »

1 Le même jour, Mme Du Deffand écrit à Walpole à propos de Voltaire : « Ah ! Quel esprit m'a-t-il donné, celui qui fait qu'on ne peut être ni content de soi ni des autres ! »

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13/08/2021 | Lien permanent

j'espère que tout ira comme je le voulais : ces petits succès m'arrivent rarement

... Rien n'est petit pour un grand esprit !

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 http://www.gameblog.fr/blogs/Mattsuda/

 

 

 

« A Sébastien Dupont

Aux Délices 29 avril 1759

Il y a longtemps mon cher Dupont que j'ai mandé à M. le prince de Bauffremeont le résultat des Goll 1, il se pourra que sa réponse tardera 2 un peu de temps ; le procès des Français et des Hanovriens attire un peu plus son attention que celui qui est entre vos mains . Les Français ont gagné un incident ; mais il y aura encore bien des chances à essuyer . Puissent les Goll finir les leurs ; j'espère que tout ira comme je le voulais : ces petits succès m'arrivent rarement ; celui-ci me sera cher, s'il vous en revient quelques petits avantages . J'ai cette affaire à cœur uniquement pour vous, c'est dans cette vue que j'avais écrit à Mme Goll avant que vous m’eussiez envoyé l'ultimatum de la négociation . Adieu, je voudrais m’entretenir avec vous plus longtemps, mais ma mauvaise santé et quelques affaires me rendent paresseux avec vous sans me rendre moins sensible .

V. »

1 Voir lettre du 24 mars 1759 à Sébastien Dupont : http://voltaireathome.hautetfort.com/archive/2014/05/08/j...

2 Cet emploi de l'indicatif futur après il se pourra que (ou des locutions analogues) n'est pas fréquent et il est fort rare chez V* ; voir Guillerargues, Lettres portugaises, 1972 et sa notice grammaticale page 205-206, où l'on trouve des exemples de cette construction « gasconne ».

 

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11/06/2014 | Lien permanent

un homme assez lâche pour ajouter à tous ses infâmes procédés un insigne mensonge

... C'est ce genre d'homme qui bat, viole, tue les femmes  , les accusant du pire pour se justifier . Quand pourra-t-on les châtier suffisamment pour qu'ils ne récidivent pas ?

Triste bilan : https://www.feminicides.fr/feminicides-janvier-2024

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« A Alexandre-Marie-François de Paule de Dompierre d'Hornoy

24è juin 1768

Le vieux malade, le triste oncle, ayant écrit de sa languissante main une grande lettre à la nièce, dit à son cher gros petit neveu ce qui va suivre .

Premièrement je lui renouvelle mes remerciements de ses visites à cet abbé Blet qui n'ont pas été infructueuses puisqu'elles ont produit une bonne somme de la part de M. le maréchal de Richelieu . Les paiements de M. de Lézeau sont sûrs, et j'ai tout lieu de croire que l'affaire de la succession de Mme la princesse de Guise sera bientôt terminée .

Je ne sais pas s'il faut un arrêté de compte pour le moment présent avec M. de Laleu . Je crains toujours de ne pas lui marquer assez de confiance . J'ignore s'il faut absolument que j'envoie une procuration par-devant notaire . Peut-être qu'une simple lettre signée de moi serait suffisante, et plus convenable dans une affaire qui se traite à l'amiable, et dans laquelle je ne dois montrer à M. de Laleu qu’une extrême reconnaissance pour tous ses soins. En tout cas, rien ne presse, et je ferai tout ce que mon magistrat me conseillera .

Il avait très deviné que le président De Brosses était un homme assez lâche pour ajouter à tous ses infâmes procédés un insigne mensonge . Il m'avait écrit deux lettres dans lesquelles il prétendait avoir envoyé à Mme Denis par M. Fargès , intendant de Bordeaux, une explication de son contrat frauduleux . J'ai écrit à M. Fargès qui est son parent, il m'a mandé que cela est faux et qu'il n'a jamais entendu parler de cette prétendue explication . Je me suis fait donner une explication plus formelle par plusieurs avocats de Paris et de province qui ont été consultés sous des noms empruntés 1 . Ils ont tous répondu que l'homme à qui j'ai à faire est coupable du vol le plus avéré, et qu'il faut prendre des lettres de rescision 2 ; mais je me garderai bien d'en venir à cette extrémité dans les circonstances présentes . Ce misérable a cru m'arrêter en me faisant entendre qu'il pourrait me faire dénoncer au parlement de Dijon comme auteur de quelques petites brochures que la calomnie m'impute . Voilà une singulière manière de jouir en paix de ses fraudes, elle est digne de lui, mais il n'y réussirait pas, sa honte serait publique dans l'Europe, et il serait bientôt forcé de se défaire de sa charge . Je tâcherai de ne point mettre d'humeur dans cette affaire, mais je crois nécessaire d'en prévenir ma famille, qui d'ailleurs n'a rien à craindre de la rapacité de ce coquin tant que je n’habiterai pas le château de Tournay .

J'embrasse mon cher petit neveu , et mon neveu le Turc ; est-il toujours enfoncé dans les archives des Affaires étrangères ou est-il occupé à soutenir le Grand Conseil contre les parlements ?

Voici une petite lettre pour M. de Laleu que je prie monsieur d'Hornoy de vouloir bien lui envoyer . »

2 Les lettres de rescision peuvent annuler un acte entaché d'un vice essentiel .Voir : https://portail.atilf.fr/cgi-bin/getobject_?p.67:64./var/....

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07/02/2024 | Lien permanent

Vous savez, monsieur, combien il en coûte de faux frais avant qu'on soit en possession d'une terre

 ... Et s'il n'est pas possible d'échapper aux griffes du fisc et des notaires, il n'est pas nécessaire de rajouter des frais au profit d'aigrefins .

 

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« A Louis-Gaspard FABRY 1

maire de Gex.

Fernex, 15 octobre [1758] 2

Je vous écris en hâte, monsieur, et sans cérémonie, chez M. de Boisy, où je ne suis que pour un moment.

C'est, monsieur, pour avoir l'honneur de vous dire que ma confiance en vos bontés m'a déterminé à entrer en marché de la terre de Fernex avec M. de Boisy. Le bonheur d'être en relation avec vous donnerait un nouveau prix à ce petit domaine. Je compte l'avoir à peu près à quatre-vingt mille livres sans les effets mobiliers qui forment un objet à part. On m'avait assuré que les lods et ventes allaient à huit mille livres. J'ai demandé à Son Altesse sérénissime 3 une diminution de moitié, diminution que tous les seigneurs accordent. Ainsi je me suis flatté que je ne payerais que quatre mille livres c'est sur ce pied que j'ai donné ma parole à M. de Boisy. La nature de mon bien, monsieur, ne me met pas en état de trouver sur-le-champ quatre-vingt mille livres pour payer M. de Boisy; il faut que j'emprunte 4. Vous savez, monsieur, combien il en coûte de faux frais avant qu'on soit en possession d'une terre; il ne me serait guère possible de faire cette acquisition si je ne trouvais des facilités auprès de M. le comte de La Marche 5. J'ai écrit à son intendant, et, supposant toujours que les droits étaient de huit mille livres, j'ai demandé une diminution de moitié.

Oserai-je vous supplier, monsieur, de vouloir bien spécifier, lorsque vous écrirez, que c'est la somme de quatre mille livres que je propose de donner?

On me dit que Son Altesse sérénissime s'est réservé les deux tiers de ce droit. A l'égard de votre tiers, j'en passerai par ce que vous voudrez bien me prescrire, et j'attendrai vos ordres pour conclure ma négociation entamée. Elle me procure l'honneur de vous assurer de mes sentiments et soit que je sois possesseur de cette terre, soit que le marché n'ait pas lieu, je serai toujours, monsieur, avec respect, votre très-humble et très-obéissant serviteur.

VOLTAIRE,

gentilhomme ordinaire du roi. »

1 Lettre communiquée par M. le vicomte de Carrière en 1752, ancien préfet de l'Ardèche (Beuchot.). Le manuscrit est passé finalement à la vente Degrange (Paris 1er mars 1936) .

2 L'original est de la main de Voltaire, et sans indication d'année. Une note au crayon porte 1759. Ce doit être 1758. Voir la lettre du 3 janvier 1759, au même. Voici, jusqu'à présent, la première lettre qui soit connue, écrite par Voltaire de Fernex, qu'il appela bientôt Ferney, et dont il acheta la seigneurie. (Beuchot.)

4 Beau travail de marchandage qu'on apprécie d'autant plus en ayant connaissance de sa lettre à Jean-Robert Tronchin de la veille : http://voltaireathome.hautetfort.com/archive/2013/11/19/vos-huit-tonneaux-sont-devenus-d-assez-bon-vinaigre-c-est-un-5225750.html

 

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20/11/2013 | Lien permanent

Quand la guerre ne ferait autre chose que d'empêcher des livres de parvenir à leur destination , je la détesterais . Jug

...

 

« A Louise-Dorothée von Meiningen, duchesse de Saxe-Gotha

Aux Délices 14 juillet [1760]

Madame, je suis comblé des grâces de Votre Altesse Sérénissime . Mme la comtesse de Bassevits me paraît charmante . On n'écrit point à Versailles comme elle écrit dans son château vandale . Comment n'est-elle pas à Gotha ? comment avec tant de mérite peut-elle être si éloignée de votre personne ? Tout est à rebours dans ce meilleur des mondes possibles . Patience, il faudra bien que les choses aillent mieux au lieu d'aller mal, et à force d'aller mal . Si la cousine avait voulu finir ses affaires cet hiver par un bon mariage, elle ne serait pas à présent réduite à faire un si mauvais ménage . Mais les mariages sont écrits dans le ciel . Vos Hernutes 1, madame, vos Moraves sont de bonnes gens, et ne sont guère plus fous que les autres . Leur folie du moins est très douce, elle ne nuit à personne . Ils ne répandent point le sang humain, ils ne se soucient point de savoir à qui appartiendra la Silésie, et quel dédommagement on exigera pour la Saxe .

Pourvu qu'on les laisse travailler en paix et aimer l'enfant Jésus, ils sont contents . Ils sont ignorants, ce qui est excellent pour des sots, car si jamais ils sont de sots savants, les voilà perdus .

Je commence à craindre, madame, pour le ballot que j'ai pris la liberté de faire partir à l'adresse de Votre Altesse Sérénissime ne se soit perdu 2. Quand la guerre ne ferait autre chose que d'empêcher des livres de parvenir à leur destination , je la détesterais . Jugez madame combien je l'abhorre quand elle ruine tant de villes, et fait couler tant de sang . Je me mets aux pieds de Monseigneur, et de toute votre auguste famille .

Je me mets surtout aux vôtres, je me recommande toujours aux bontés de Votre Altesse Sérénissime pour le Suisse V. »

1 Les Hernutes (Herrnhuter) ainsi nommés d'après la ville qu'ils construisirent en 1722 près de Bautzen, étaient des Moraves, issus eux-mêmes des Hussites .

2 Ne se soit perdu est ajouté par V* au dessus de la ligne comme s'il avait perdu le fil de sa phrase .

 

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14/07/2015 | Lien permanent

Je suis fâché que vous ayez acheté cette bagatelle

 

 

 

« A Laurent-François Prault fils,

Quai de Conti à Paris.

 

26 [mars 1739]

 

             Faites vous imprimer La Henriade, mon cher Prault ? quand, et comment ?

 

             Je serai fort aise que vous donniez incessamment un petit recueil [ Recueil de pièces fugitives en prose et en vers, 1740] contenant mes épîtres, quelques odes, le commencement de l’Histoire de Louis XIV, une lettre  sur Neuton, etc. Je retravaille encore les épîtres [Discours sur l’homme], et tous ces petits morceaux, ce sera pour votre quasimodo.

 

             Est-il vrai que vous avez acheté du sieur Degouve mon Essai sur la vie de Molière et un catalogue raisonné de ses ouvrages ?[Prault imprimera la Vie de Molière avec des jugements sur ses ouvrages, avec un privilège du 29 février 1739]. Je suis fâché que vous ayez  acheté cette bagatelle. Je vous l’aurais donnée ; mais je ne vous en aurais fait présent que pour l’imprimer à la tête des œuvres de Molière, seule place qui lui convienne, et je vous avoue que je serais bien mortifié qu’elle parût séparément. Comptez que cet ouvrage ne  peut faire honneur ni à vous, ni à moi .Imprimez-vous Mahomet [la pièce de La Noue]?

 

             Quid movi ?

 

             Je vous prie de rendre l’incluse à M. Degouve.[cf. la lettre suivante] »

 

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26/03/2010 | Lien permanent

d'un côté il cède ce que les remontrances des parlements peuvent avoir de juste ; de l'autre il maintient les droits de

... Supprimons ce "royale" pour mettre "républicaine", et nous aurons, dans le meilleur des cas, ce que souhaite une majorité silencieuse et une minorité remuante et désordonnée (qui a maintenant des airs de grand Guignol ) .

 Attendons ce que le roi/papa/président va déclarer lundi . Qui va être satisfait ? Qui fera la grimace ?

Quoiqu'il soit dit, ceux qui gueulent "Macron démission" continueront ; que voulez-vous, ma pauvre M'ame Michu, quand on est borné on est borné ( j'ai une autre épithète mais je reste poli quand je m'adresse à une Dame ) .

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Plus sympa qu'un gilet jaune ! Papa pas cap ?

 

 

 

« A Etienne-Noël Damilaville

7è janvier 1764 1

Je vois bien que mon cher frère n'a point reçu deux paquets qu'un négociant de Besançon lui avait adressés par une voie qu'il croyait sûre . Un de ces paquets était destiné pour M. d'Alembert qui se fâche, et qui se croit lésé, parce que d'autres ont reçu ce qui ne lui est point parvenu . Mais ce n'est pas la faute du correspondant . Les difficultés augmentent de jour en jour . Un jeune officier aux gardes suisses 2, s'est chargé en dernier lieu de porter à Paris deux exemplaires à M. d'Alembert mais il ne les aura pas sitôt . Ainsi, je vous supplie, mon cher frère, de faire ma paix avec lui .

Il y a longtemps que je n'ai reçu de lettre de M. et Mme d'Argental . Je ne sais plus de nouvelles ni des belles-lettres, ni des affaires . Frère Thieriot écrit quatre fois par an, tout au plus . On me dit que le parlement de Grenoble est exilé . Le roi paraît mêler à sa bonté des actions de fermeté : que d'un côté il cède ce que les remontrances des parlements peuvent avoir de juste ; de l'autre il maintient les droits de l'autorité royale . Je crois que la postérité rendra justice à cette conduite digne d'un roi et d'un père .

On m'assure toujours que le mandement de M. l'archevêque de Paris est imprimé clandestinement, et qu'on en a vu plusieurs exemplaires . Si vous pouvez, mon cher frère, me procurer une de ces instructions pastorales, et un Antifinancier, vous me soulagerez beaucoup dans ma misère . Je suis entouré de frimas, accablé de rhumatismes, mes yeux vont toujours fort mal, mais je me ferai lire ces deux ouvrages que j'attends avec impatience de vos bontés fraternelles .

Je ne sais rien de nouveau non plus du théâtre . Mais ce qui me touche le plus, c'est le beau projet que Dieu vous a inspiré à vous et à vos amis ; et ce beau projet est ...Écr l'inf. »

2 Gallatin ; son nom est donné par une réponse de d'Alembert , du 15 janvier 1764 . Il s'agit probablement de Jean-Louis (1737-1799) dont le père Pierre avait été officier dans les gardes suisses . Voir pages 375-376 https://books.google.fr/books?id=LQ4QVb1NWDsC&pg=PA375&lpg=PA375&dq=pierre+gallatin&source=bl&ots=Kl5HrWcLQY&sig=HCWNQHPW6Gdqiqi6bVo87b0E-wM&hl=fr&sa=X&ved=2ahUKEwiWjaaS3ubfAhUC6RoKHbziA3IQ6AEwBXoECAIQAQ#v=onepage&q=pierre%20gallatin&f=false

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12/01/2019 | Lien permanent

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