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Rechercher : Tâchez de vous procurer cet écrit; il n'est pas orthodoxe, mais il est très bien raisonné

Il faut enfin que les hommes conçoivent que la religion ne doit servir qu'à unir les hommes et non à les diviser, que la

... Hélas, cette convention ne viendra que lorsque les poules auront des dents .

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« Au comte Alexandre Romanovitch Vorontsov

28 mars 1768

Monsieur, si la satisfaction dont j'ai vu M. Bourdillon pénétré a été un peu altérée par l'apostasie de cet évêque de Cracovie , il goûte d'ailleurs une joie pure en voyant les dissidents rétablis dans les droits de l'humanité , et les progrès de la raison qui s'étendent chaque jour du Nord au Midi . Il faut enfin que les hommes conçoivent que la religion ne doit servir qu'à unir les hommes et non à les diviser, que la morale ne peut faire que du bien et que le dogme a toujours fait du mal . C'est une vérité essentielle, dont il est temps de convenir . L'hydre des disputes théologiques a trop désolé la terre . Vous me feriez, monsieur, un sensible plaisir de me mander si votre auguste impératrice est d'accord avec le roi de Pologne . Ces deux têtes philosophiques me semblent faites pour être unies. Soyez sûr d'ailleurs que je vous garderai le plus profond secret . Il ne s'agit ici que de l'estime et de la confiance qu'ils se doivent l'un à l'autre . L’amitié n'est pas affaire d’État .

Conservez, monsieur, un peu de bonté pour un vieux serviteur qui est pénétré des plus respectueux sentiments pour votre mérite .

V. »

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21/11/2023 | Lien permanent

Il y a une sorte de gloire, et du repos dans le refus

Le titre de cette note est une dédicace à "la dame de mes pensées" .

 

 

 

Volti a une oeuvre tellement vaste que je me rends compte que je pourrai passer le reste de ma vie en mettant ses pensées pour les miennes ; il est un philosophe en prise avec le monde réel, ce n'est pas un coupeur de cheveux en quatre (un sodomiseur de drosophiles, comme on dit poliment ! ) et ça me plait .

 

 

 

 

"Il me semble que c’est un assez beau siècle que celui où les gens de lettres balancent de se rendre à la cour des rois, mais s’ils ne balancent point, le siècle sera bien plus beau": vous remplacez "la cour des rois"   par "la télévision lèche-bottes" et vous actualisez la pensée de Volti aisément . (vous pouvez être d'un avis contraire, mes frères et soeurs bloggers ; dites le moi ! )

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

« A Pierre-Louis Moreau de Maupertuis

de l’Académie

rue sainte Anne à Paris

 

                   Vous devez mon cher aplatisseur de globe [des mesures prises en Laponie en 1736 lors de son expédition, Maupertuis a conclu que la terre est aplatie aux pôles], avoir reçu une invitation de vous rendre à Berlin. On compte que nous pourrons y arriver ensemble [Frédéric avait écrit à Jordan le 17 septembre de dire à Maupertuis et à V* qu’ils « lui ferai(en)t plaisir de venir en novembre ou décembre à Berlin » ; Maupertuis était revenu en France après l’aventure de Molwitz quelque peu irrité contre V* qui le 1er juillet avait alors envoyé une lettre de justification où il alléguait sa « franchise »], mais pour moi je n’irai qu’à Cirey. Je pourrai bien passer par Paris avec madame du Châtelet. J’espère au moins que je vous y verrai ; si vous n’êtes pas assez philosophe pour préférer le séjour de l’amitié à la cour des rois, vous le serez peut-être assez pour ne vous pas déterminer si tôt à retourner en Prusse. Mandez moi, je vous prie, quelles sont vos résolutions si vous en avez. Examinez-vous, et voyez ce que vous voulez. Ceci est une affaire de calcul. Il y a une sorte de gloire, et du repos dans le refus, il y a une autre gloire et des espérances dans le voyage. C’est un  problème que vous pouvez trouver difficile à résoudre et qui est certainement embarrassant. Je conçois très bien que ceux qui sont assez heureux pour vivre avec vous décideront que vous devez rester, mais le problème ne doit être résolu que par vous. Ne montrez point ma lettre je vous prie, n’en parlez point. Et si vous faites quelque cas de moi, mandez moi ce que vous pensez. Je vous promets le plus profond secret. Je vous renverrai même votre lettre si vous voulez. Il me semble que c’est un assez beau siècle que celui où les gens de lettres balancent de se rendre à la cour des rois, mais s’ils ne balancent point, le siècle sera bien plus beau. Je suis toujours au rang de vos plus tendres et de vos plus fidèles serviteurs.

 

                            Voltaire

                            6 octobre 1741. »

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07/10/2009 | Lien permanent

Il y a toujours quelques belles dames qui vont parer les loges, et des petits-maîtres qui font des pirouettes sur le thé

 Cette note est la millième que je mets en ligne, et j'ose espérer, en suivant mon cher Voltaire (Volti pour moi ! ), vous faire profiter, au jour le jour , de la vie ce cet homme remarquable .

 Depuis quelques jours maintenant, je me consacre à sa correspondance à partir du moment où il commence à parler de son exil, ou retrait loin de Paris , donc depuis son séjour à Colmar en 1754 .

A suivre ...

 

 

 

« A madame Marie-Ursule de Klinglin, comtesse de Lutzelbourg

 

A Colmar, ce 23 septembre [1754]

 

Je ne guéris point, madame, mais je m'habitue à Colmar plus que la grand'chambre à Soissons . Les bontés de monsieur votre frère 1 contribuent beaucoup à me rendre ce séjour moins désagréable . Je serais heureux dans l'ile Jard, mais cette île Jard me suis partout . Vous avez deux neveux aussi à plaindre qu'ils sont aimables : l'un plaide, l'autre est paralytique 2. Je ne vois de tous côtés que désastres au monde . La langueur, la misère, et la consternation, règnent à Paris . Il y a toujours quelques belles dames qui vont parer les loges, et des petits-maîtres qui font des pirouettes sur le théâtre ; mais le reste souffre et murmure . Il y a un an que j'ai de l'argent aux consignations du parlement ; le receveur jouit . Combien de familles sont dans le même cas, et dans une situation bien triste ! On exige , dans votre province, de nouvelles déclarations qui désolent les citoyens ; on fouille dans les secrets des familles ; on donne un effet rétroactif à cette nouvelle manière de payer le vingtième, et on fait payer pour les années précédentes . Voilà bien le cas de jeûner et de prier, et d'avoir des lettres consolantes de M. de Beaufremont . Il n’est pas plus question de la préture de Strasbourg que des prêteurs de l'ancienne Rome . Vivez tranquille , madame, avec votre respectable amie,3 à qui je présente mes respects . Faites un bon feu ; continuez votre régime : cette sorte de vie n'est pas bien animée, mais cela vaut toujours mieux que rien . Si vous avez quelques nouvelles, daignez en faire part à un pauvre malade enterré à Colmar . Permettez-moi de présenter mes respects à monsieur votre fils, et de vous souhaiter, comme à lui, des années heureuses, s'il y en a . »


1 Le premier président au conseil souverain de Colmar, Christophe de Klinglin .

2 Le baron d'Hattsatt et le chevalier de Klinglin.

3 Mme de Brumath .

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23/09/2011 | Lien permanent

les calomnies les plus absurdes sont dangereuses

... Mais comment repérer les fake news ?

L-attaque-des-slips-tueurs-la-BD-pour-apprendre-a-combattre-les-fake-news.jpg

https://www.fnac.com/a18098572/Elise-Gravel-L-attaque-des-slips-tueurs-la-BD-pour-apprendre-a-combattre-les-fake-news

 

 

« Au chevalier Jacques de Rochefort d'Ally

et à

Jeanne-Louise Pavée de Provenchères de Rochefort d'Ally 1

12 février 1768

Hier il arriva dans ma cour, couverte de quatre pieds de neige, un énorme panier de bouteilles de vin de Champagne. A la vue de ce puissant remède contre la glace de nos climats et celle de la vieillesse, je reconnus les bontés de deux nouveaux mariés qui, dans leur bonheur, songent à soulager les malheureux . C'est une vertu qui n'est pas ordinaire.

Comptez, monsieur et madame, que je suis aussi reconnaissant que vous êtes généreux. Votre nectar de Champagne vient d'autant plus à propos que celui de Bourgogne a manqué cette année. Vous êtes venus à notre secours dans le temps que nous étions livrés à nos ennemis, au plat vin de Beaujolais et de Mâcon.

Vous nous avez flattés, Mme Denis et moi, que vous pourriez bien, en passant, venir boire de votre vin. Nous aurons certainement la discrétion de ne pas tout avaler, et nous vous réserverons votre part bien loyalement.

J'avouerai à M. le comte de Rochefort que [je] suis très affligé d'un bruit qui court dans Paris, que j'ai dîné autrefois avec le comte de Boulainvilliers et l'abbé Couet. Je vous jure que je n'ai jamais eu cet honneur. C'est une chose cruelle de m'attribuer toutes les fadaises irréligieuses qui paraissent depuis plusieurs années . Il y en a plus de cent. Les auteurs se plaisent à me les imputer. C'est un funeste tribut que je paye à une réputation qui me pèse plus qu'elle ne me flatte.

Il est très-certain que ce Dîner, dans lequel on ne servit que des poisons contre la religion chrétienne, est de Saint-Hyacinthe, et fut imprimé et supprimé il y a quarante ans juste. Cela est si vrai qu'on parle dans ce petit livre du commencement des convulsions et du cardinal de Fleury, et que tout y atteste l'époque où il fut composé.

Je sais, par une triste expérience, combien les calomnies les plus absurdes sont dangereuses, et viennent m'assiéger jusqu'au fond de ma retraite et empoisonner les derniers jours de ma vie. Votre amitié, monsieur, et la justice que vous me rendez, sont mes consolations. J'y ajoute celle d'employer mes derniers jours à la gloire de la patrie et de la religion, en donnant une édition du Siècle de Louis XIV, augmentée d'un grand tiers. Voilà ma seule occupation . Il n'est pas juste qu'on cherche à me perdre pour toute récompense.

Je suis pénétré des sentiments les plus respectueux pour les deux nouveaux mariés de Champagne. »

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24/09/2023 | Lien permanent

Je vous tiens heureux de n’être plus dans un poste où l’on ne peut empêcher les malheurs, et où l’on répond au public de

... Monsieur Valls, j'arrête ici, je craindrais d'être pris pour un vil flatteur si j'en rajoutais une ligne .

Le cher Hamon a encore la sottise d'avoir une ambition personnelle (sous couvert de bien public ) et un  manque de réalisme politique, stupidement quêtant la voix d'un ex-adversaire, au prétexte de faire partie de la même bande de bras cassés du PS ; en l'entendant, je l'ai cru en cour d'école, déçu de n'avoir pas eu sa part de goûter , donnée à un plus grand de la part de celui qu'il avait chargé de le ravitailler ; il fait preuve d'aveuglement et gâche le peu de qualités qu'il avait .  

Pour en revenir à Manuel, sans connaitre ses ambitions prochaines, reconnaissons que pour une fois , ayant la bride sur le cou, il raisonne et parle juste , c'est  un peu rassurant, je dis un peu, car les sacs d'embrouilles ne sont pas encore tous ouverts .  

PS - Fanfoué Hollande, le sacrifié, espère devenir premier ministre et appelle à voter Hamon .

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Il était une fois une foi ... Souvenez vous !

 

« Au cardinal François-Joachim de Pierre de Bernis

Aux Délices 15 mai 1762 1

J’étais à la mort, monseigneur, quand Votre Éminence eut la bonté de me donner part de la perte  cruelle que vous avez faite 2. Je reprends toute ma sensibilité pour vous et pour tout ce qui vous touche, en revenant un peu à la vie. Je vois quelle a dû être votre affliction ; je la partage ; je voudrais avoir la force de me transporter auprès de vous pour chercher à vous consoler.

Tronchin et la nature m’ont guéri d’une inflammation de poitrine et d’une fièvre continue ; mais je suis toujours dans la plus grande faiblesse.

J’ai la passion de vous voir avant ma mort ; faudra-t-il que ce soit une passion malheureuse ? je vous avais supplié de vouloir bien vous faire informer de l’horrible aventure des Calas . M. Le maréchal de Richelieu n’a pu avoir aucun éclaircissement satisfaisant sur cette affaire. Il est bien étrange qu’on s’efforce de cacher une chose qu’on devrait s’efforcer de rendre publique. Je prends intérêt à cette catastrophe, parce que je vois souvent les enfants de ce malheureux Calas qu’on a fait expirer sur la roue. Si vous pouviez, sans vous compromettre, vous informer de la vérité, ma curiosité et mon humanité vous auraient une bien grande obligation. Votre Éminence pourrait me faire parvenir le mémoire qu’on lui aurait envoyé de Toulouse, et assurément je ne dirais pas qu’il m’est venu par vous.

Toutes les lettres que j’ai du Languedoc sur cette affaire se contredisent ; c’est un chaos qu’il est impossible de débrouiller ; mais peut-être Votre Éminence n’est-elle déjà plus à Montélimar, peut-être êtes-vous à Vic-sur-Aisne, où vous embellissez votre retraite, et où vous oubliez les malheurs publics et particuliers. 3

Il faut absolument que je me serve de ma trop faible main, Monseigneur, pour vous dire

combien mon cœur est à vous. Que ne puis-je vous entendre une heure ou deux ! Il me semble qu’à travers toute votre circonspection, vous me feriez sentir avec quelle douleur on doit envisager l’état présent de la France. Je vous tiens heureux de n’être plus dans un poste où l’on ne peut empêcher les malheurs, et où l’on répond au public de tous les désastres inévitables. Jouissez de votre repos, de vos lumières supérieures, de toutes les espérances pour l’avenir, et surtout du présent.

Votre philosophie apportera de la consolation à la douleur de la perte de madame votre nièce.

Agréez ma sensibilité et mon tendre respect.

V. »

 

 

1La lettre à laquelle V* répond ici n'est pas connue . La fin de la lettre à partir de Votre philosophie est écrite dans la marge du bas .

2 Dans l'édition Bourgoing, la lettre est précédée des mots suivants : « Bulletin pour apprendre à M. de Voltaire la mort de Mme la comtesse de Narbonne-Pelet, nièce de Son Éminence. » Louise-Charlotte-Philippine de Narbonne-Pelet de Salgas était morte en avril 1762 après avoir mis au monde un fils . Elle était l'épouse de Jean-François, comte de Narbonne-Pelet, et la fille de Françoise-Hélène de Pierre de Bernis .

3 A partir du paragraphe suivant, écrit de la main de V* .

 

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01/04/2017 | Lien permanent

la grande règle des conspirateurs est de n’admettre jamais dans leur complot que ceux qui peuvent les servir, et de tuer

... De ce fait,  si j'étais candidat aux élections européennes et tenant absolument à être élu, je m'abstiendrai de dire ce que je pense réellement du chef de parti et de ses choix de têtes de liste, l'actualité nous en donne moult exemples .

Le premier qui dit la vérité .... https://www.youtube.com/watch?v=AfpSRnahQig&list=RDAf...

 

 

 

« A Charles-Augustin Ferriol, comte d'Argental

et à

Jeanne-Grâce Bosc du Bouchet, comtesse d'Argental

2è avril 1764 1

Il faut que je demande les ordres de mes anges sur une affaire d’État de la plus grande importance. Je sais que la grande règle des conspirateurs est de n’admettre jamais dans leur complot que ceux qui peuvent les servir, et de tuer sans miséricorde tous ceux qui peuvent se douter de la conspiration. Il y a plusieurs mois que je balance sur la manière dont je dois m’y prendre pour assassiner M. de Chauvelin l’ambassadeur. Il prétend, depuis un an, que je lui ai promis quelque chose pour le mois d’avril, et que ce n’est pas un poisson d’avril que je lui ai promis. Il était alors très vraisemblable qu’Octave et Antoine 2 paraîtraient avant Pâques . La destinée a voulu que le couvent d’Éphèse 3 eût la préférence. Enfin nous voici au mois d’avril . Voyez mes anges, si vous voulez que M. de Chauvelin soit de la conspiration . Son caractère semble l’en rendre digne ; cela est absolument du ministère des Affaires étrangères ; je ne ferai rien sans vos ordres ; j’ai résisté une année entière ; il ne sait rien du tout, et je ne rendrai la place que quand vous m’aurez ordonné de capituler. En ce cas, il faudra qu’il fasse serment, par écrit, lui et sa jeune femme, de ne jamais révéler la conspiration.

Il n’en est pas de même de M. de Thibouville ; il croit fermement, avec mademoiselle Clairon, que je travaille à Pierre-le-Cruel ; il est bon de fixer ainsi les incertitudes des curieux ; mais le fait est que je ne puis travailler à rien ; je suis très malade ; la fin de l’hiver et le commencement du printemps m’ont infiniment affaibli, et je crois qu’il faut dire adieu à toute espèce de vers et de prose. Je ne sais si je me trompe, mais il me semble que j’avais fourni quelques matériaux assez curieux pour votre gazette ; j’ai encore un petit cahier à vous envoyer, supposé que vous ayez été content des premiers ; mais, après cela, je ne sais pas ce que je deviendrai : les nouveautés me manquent, et les forces aussi.

Je vous supplie de vouloir bien me donner des nouvelles de la santé de M. le duc de Praslin ; je suis fâché de le voir goutteux avant le temps, car il me semble que la goutte n’est bonne qu’à mon âge : il ne faut jamais qu’un ministre soit malade ; c’est une chose affreuse que de souffrir et d’avoir à travailler, cela mine l’esprit et le corps. Il n’y a que l’entière liberté de n’avoir jamais rien à faire que ce que je veux, et d’être le maître de tous mes moments, qui m’ait fait supporter la vie. Portez-vous bien, mes divins anges.

J'ai reçu une lettre de M. Marin concernant des détails de librairie dont M. Damilaville s'était bien voulu charger, ce sont des minuties qui ne valent pas la peine de vous importuner, et dont M. Damilaville vous rendra compte,si vos bontés s'étendent jusqu'à ces petits détails . 

Voyez d’ailleurs, avec M. le duc de Praslin, si vous voulez que j’assassine M. de Chauvelin, ou que je lui révèle le secret. Je sais bien qu’assassiner est le plus sûr, mais c’est un parti que je ne peux prendre sans votre permission expresse. »



1 L'édition de Kehl, suite à la copie Beaumarchais, supprime l'avant-dernier paragraphe .

2 Le Triumvirat.

3 Olympie .

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05/05/2019 | Lien permanent

Vous n’êtes pas encore au point où je vous voudrais

... Telle est l'opinion déclarée des 27 au moment d'accepter de négocier l'adhésion de l'Albanie et de la Mécédoine du Nord : https://www.20minutes.fr/monde/3326943-20220718-union-eur... 

 

 

 

« A Louis-César de La Baume Le Blanc, duc de La Vallière

21 février [1767] à Ferney

Il est vrai, monsieur le duc, que j’ai fait une drôle de tragédie où j’ai mis un petit-maître persan avec des paysans scythes, et une demoiselle de qualité qui raccommode ses chemises et celles de son père, supposé qu’on eût des chemises en Scythie. Comme vous ne haïssez pas les choses bizarres, j’aurais pris sans doute la liberté de vous envoyer cette facétie, si je n’étais occupé à la corriger : ce qui me coûte beaucoup, attendu que j’ai eu, il y a quelque temps, un petit soupçon d’apoplexie qui m’a un peu affaibli le cervelet. J’ai l’honneur d’entrer dans ma soixante et quatorzième année, quoi qu’en disent mes mauvaises estampes. Vous voyez que ma tragédie n’est pas un jeu d’enfant, mais elle tient beaucoup du radotage, ce qui revient à peu près au même.

Ou j’ai perdu entièrement la mémoire, ou je me souviens très bien que je vous ai remercié de votre beau certificat 1 en faveur d’Urcéus Codrus. Celui qui écrit sous ma dictée (parce que je suis aveugle tout l’hiver) se souvient très bien de vous avoir remercié de votre témoignage sur Urcéus. Nous sommes exacts, nous autres solitaires, parce que nous ne sommes point distraits par le fracas.

On dit que vous faites un bijou de l’hôtel Jansin 2. Je m’en rapporte bien à vous, surtout si vous avez autant d’argent que de goût.

On dit qu’on joue chez vous un jeu prodigieux. Fi ! cela n’est pas philosophe. Vous n’êtes pas encore au point où je vous voudrais.

Cependant conservez-moi vos bontés ; j’ai besoin de cette consolation, après avoir été vingt ans sans vous faire ma cour : car, si vous vous en souvenez, je me suis enfui de France au Catilina de Crébillon . C’était, pardieu  un détestable ouvrage ; c’était le tombeau du sens commun ; mais je veux actuellement qu’on ait de l’indulgence pour les vieillards.

Je vous suis attaché pour le reste de ma vie avec bien du respect, et avec toute la vivacité des sentiments d’un jeune homme.

Voltaire. »

1 Voir : https://fr.wikisource.org/wiki/Page:Voltaire_-_%C5%92uvres_compl%C3%A8tes_Garnier_tome25.djvu/592

Voir lettre du 9 septembre 1766 : http://voltaireathome.hautetfort.com/archive/2021/12/11/vous-n-en-serez-que-plus-heureux-en-vivant-pour-vous-et-pour-6354470.html

. Le duc de La Vallière y a répondu le 1er novembre 1766, y disant rendre hommage à la vérité, « en déclarant, le plus authentiquement qu'il est possible » ; « […] la lettre que vous m'avez adressée et qui commence par ces mots : Votre procédé est de l'ancienne chevalerie, est falsifié en beaucoup d'endroits dans le recueil où elle est imprimée ; »

Voir page 275 : https://fr.wikisource.org/wiki/Page:Voltaire_-_%C5%92uvres_compl%C3%A8tes_Garnier_tome41.djvu/285

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21/07/2022 | Lien permanent

Vous ne trouverez pas une femme dans Paris qui se tue pour n'être pas violée

 

Titre provocant ! Tape à l"oeil !!

J'assume ce choix, style revue people, car mon but est de faire mieux connaitre Voltaire par ses écrits, et donc titre accrocheur (c'est à vous de me le dire ! )

Par ailleurs je suis de tout coeur avec Ni pute ni soumise, et je suppose que Volti soutiendrait ce mouvement de défense des femmes .

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 Note écrite le 28 juillet 2011 pour parution le 15 décembre 2010 .

 

 

 

« A Charles-Augustin Ferriol, comte d'Argental

 

15è décembre 1776

 

Mon cher ange, il y a environ soixante ans passés que vous êtes occupé à me consoler et à m'encourager . Je commence à croire que ni l'Ancien 1 ni le Nouveau 2 Testament ne troubleront mes derniers jours , et qu'on a autre chose à faire à la cour que de persécuter un vieux rimailleur pour des sottises dont personne ne se soucie .

 

Je démêlerai peut-être des affaires très embrouillées et très mal conduites de notre pauvre petit pays de Gex, 3 mais je ne me tirerai pas si bien de l'entreprise dont Mme de Saint-Julien vous a donné si bonne opinion 4. Si ce n'est pas elle qui vous en a parlé, c'est l'abbé Mignot . Le commencement de l'ouvrage me donnait à moi-même de très grandes espérances, mais je ne vois sur la fin que du ridicule . J'ai bien peur qu'on ne se moque d'une femme qui se tue de peur de coucher avec le vainqueur et le meurtrier de son mari , quand elle n'aime point son mari , et qu'elle adore ce meurtrier . Cela ressemble aux vierges chrétiennes de la légende dorée qui se coupaient la langue avec leurs dents , et la jetaient au nez des païens pour n'être pas violées par eux . Il y a quelque chose de si divin dans ces catastrophes qu'elles en sont impertinentes . D'ailleurs, la pièce roulant uniquement sur le remords continuel d'aimer à la fureur le meurtrier de son mari ne pouvait comporter cinq actes . J'étais obligé de me réduire à trois, et cela me paraissait avoir l'air d'un drame de M. Mercier 5 . C'est bien dommage, car il y avait du neuf dans cette bagatelle, et les passions m'y paraissaient assez bien traitées ; il y avait quelques peintures assez vraies, mais rien ne répare le vice d'un sujet qui n'est pas dans la nature . Vous ne trouverez pas une femme dans Paris qui se tue pour n'être pas violée . Bérénice, qui est le plus mince et le plus petit sujet d'une pièce de théâtre, était beaucoup plus fécond que le mien, comme beaucoup plus naturel ; cela me fâche et m'humilie . Un père n'est pas bien aise de se voir obligé de tordre le cou à son enfant . Voilà trois mois entiers de perdu, et le temps est cher à mon âge .

 

Je reçois dans ce moment une lettre de M. de Thibouville, il augmente mes regrets . Il me dit surtout des choses si intéressantes sur Mlle Saint-Val, que je suis homme à mourir de chagrin de n'avoir pu rien faire qui soit digne d'elle .

 

Je suis de votre avis sur Rodogune . Il n'y a pas de sens commun dans toute cette pièce qu'on a regardée comme le chef-d’œuvre de Corneille . La dernière scène même qui semble demander grâce pour le reste n'est nullement vraisemblable, mais il y a tant d'illusion théâtrale d'un bout à l'autre que le public a été séduit . Nous n'avons point une pareille ressource dans une petite pièce qui ne consiste qu'à dire : J'aime mon amant comme une folle, mais je suis dévote, et j'aime mieux me tuer que de coucher avec lui .

 

M. de Thibouville m'apprend qu'on va jouer Oreste 6 et qu'elle sera très bien remise au théâtre . Je crois qu'elle réussirait mieux si nous étions en Grèce, mais j'ai peur que des déclamations grecques ne réussissent point à Paris .

 

Je me mets à l'ombre de vos ailes, mon très cher ange .

V. »

 

1 Allusion aux Lettres de quelques juifs … à M. de Voltaire, de l'abbé Guénée ; voir lettre du 8 décembre à d'Alembert : http://voltaireathome.hautetfort.com/archive/2008/12/09/a-tetes-chaudes-marrons-chauds.html

L'oeuvre fut bien accepté tant par ses détracteurs (Voltaire, D'Alembert) que le public. L'auteur y fait montre d'une argumentation nourrie et érudite, ce que Voltaire applaudit lui-même. Les Lettres ne sont pas une défense de l'Eglise, mais de la religion ; l'abbée Guenée établit un dialogue avec Voltaire ; http://biblioweb.hypotheses.org/2689

2 L’Église .

3 Voir lettre à Mme de Saint-Julien du 5 décembre :

http://voltaireathome.hautetfort.com/archive/2008/12/06/g...

4 Irène .

5 Louis-Sébastien Mercier, qui écrivit entre autres ,

La Brouette du vinaigrier, 1755, drame en 3 actes : http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k108522c/f1.image

ainsi que Chilpéric premier, 1774 : http://books.google.com/books?id=H2sGAAAAQAAJ&printse...

Le faux ami, 1772 : http://www.youscribe.com/BookReader/EmbedPreview/303105?w...

Jean Hennuyer, 1772 : http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k108519p

Le Juge, 1774 : http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k108525h/f3.image.r=...

6 Pièce jouée à Paris les 17 et 22 décembre, et le 19 décembre à Versailles .

 

 

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15/12/2010 | Lien permanent

Je dois mépriser ces impostures, sans pourtant haïr les imposteurs. Plus on avance en âge, plus il faut écarter de son c

... Ce qui revient dans ce monde actuel à se blinder énormément si on ne veut pas devenir zinzin .

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Moi aussi !

 

« A Jean-Pierre Biord

Au château de Ferney 15è avril 1768 1

Monseigneur,

J’aurais dû répondre sur-le-champ à la lettre dont vous m’avez honoré 2, si mes maladies me l’avaient permis. Cette lettre me cause beaucoup de satisfaction, mais elle m’a un peu étonné. Comment pouvez-vous me savoir gré de remplir les devoirs dont tout seigneur doit donner l’exemple dans ses terres, dont aucun chrétien ne doit se dispenser, et que j’ai si souvent remplis ? Ce n’est pas assez d’arracher ses vassaux aux horreurs de la pauvreté, d’encourager leurs mariages, de contribuer, autant qu’on le peut, à leur bonheur temporel, il faut encore les édifier ; et il serait bien extraordinaire qu’un seigneur de paroisse ne fît pas, dans l’église qu’il a bâtie, ce que font tous les prétendus réformés dans leurs temples, à leur manière. Je ne mérite pas assurément les compliments que vous voulez bien me faire, de même que je n’ai jamais mérité les calomnies des insectes de la littérature, qui sont méprisés de tous les honnêtes gens, et qui doivent être ignorés d’un homme de votre caractère. Je dois mépriser ces impostures, sans pourtant haïr les imposteurs. Plus on avance en âge, plus il faut écarter de son cœur tout ce qui pourrait l’aigrir ; et le meilleur parti qu’on puisse prendre contre la calomnie, c’est de l’oublier.

Chaque homme doit des sacrifices, chaque homme doit penser que tous les petits incidents qui peuvent troubler cette vie passagère se perdent dans l’éternité, et que la résignation à Dieu, l’amour de son prochain, la justice, la bienfaisance, sont les seules choses qui nous restent devant le Créateur des temps et de tous les êtres. Sans cette vertu que Cicéron appelle charitas humani, generis 3 l’homme n’est que l’ennemi de l’homme ; il n’est que l’esclave de l’amour-propre, des vaines grandeurs, des distinctions frivoles, de l’orgueil, de l’avarice, et de toutes les passions. Mais s’il fait le bien pour l’amour du bien même, si ce devoir épuré et consacré par le christianisme domine dans son cœur, il peut espérer que Dieu, devant qui tous les hommes sont égaux, ne rejettera pas des sentiments dont il est la source éternelle. Je m’anéantis avec vous devant lui, et, n’oubliant pas les formules introduites chez les hommes, j’ai l’honneur d’être avec respect,

monseigneur,

votre très humble et très obéissant serviteur

Voltaire

gentilhomme ordinaire de la chambre

du roi très chrétien.

P.S.-- Vous êtes trop instruit pour ignorer qu’en France un seigneur de paroisse doit, en rendant le pain bénit instruire ses vassaux d’un vol commis dans ce temps-là même avec effraction, et y pourvoir incontinent, de même qu’il doit avertir si le feu prend à quelque maison du village, et faire venir de l’eau ; ce sont des affaires de police qui sont de son ressort. »

1 Original signé ; édition « Lettres de Mgr l'évêque et prince de Genève avec monsieur de V*** » (s. I, 1769) p. 7-9. Voir : https://www.jstor.org/stable/40520328?read-now=1&seq=2#page_scan_tab_contents

2 Le prêtre lui avait écrit, le 11 avril, pour le blâmer d’avoir fait ses pâques, et d’avoir prêché à cette occasion. (Georges .Avenel.)

Cette lettre conservée est du 11 avril 1768 . La voici :

« Ce 11 avril 1768

Monsieur,

L'on dit que vous avez fait vos pâques ; bien des personnes n’en sont rien moins qu'édifiées, parce qu'elles s'imaginent que c'est une nouvelle scène que vous avez voulu donner au public en vous jouant encore de ce que la religion a de plus sacré ; pour moi, monsieur, qui pense plus charitablement, je ne saurais me persuader que M. de Voltaire, ce grand homme de notre siècle, qui s'est toujours annoncé comme élevé par les efforts d'une raison épurée, et par les principes d'une philosophie sublime, au-dessus du respect humain, des préjugés et des faiblesses de l'humanité, eût été capable de trahir et de dissimuler ses sentiments par un acte d'hypocrisie qui suffirait seul pour ternir toute sa gloire et pour l'avilir aux yeux de toute personne qui pense . J'ai dû croire que la sincérité avait toujours fait le caractère de vos démarches.

Vous vous êtes confessé, vous avez même communié, vous l'avez donc fait de bonne foi, vous l'avez fait en vrai chrétien, vous l'avez fait persuadé de ce que la foi nous dicte par rapport aux sacrements que vous avez reçus.

Les incrédules ne pourront donc plus se glorifier de vous voir marcher à leur tête portant l'étendard de l'incrédulité ; le public, ne sera plus autorisé à vous regarder comme le plus grand ennemi de la religion chrétienne, de l’église catholique, et de ses ministres . S'il ne peut, malgré les protestations contraires insérées de votre part en certaines gazettes se persuader que vous ne soyez pas l'auteur d'une foule d'écrits, de brochures et d'ouvrages remplis d'impiété qui ont déjà occasionné tant de désordres dans la société, tant de dérèglements dans les mœurs, tant de profanations dans le sanctuaire, il croira au moins que revenu à vous-même, vous ayez enfin résolu de ne plus mettre au jour de semblables productions, et que par un acte aussi éclatant que celui que vous avez fait dans l’église de votre paroisse le jour de Pâques, vous avez voulu rendre un hommage public à la religion qui vous a vu naître dans son sein, et à qui des talents aussi distingués que les vôtres auraient été infiniment utiles, si vous les lui aviez consacrés ; il espérera encor qu'en soutenant ce premier acte par des sentiments et par une conduite uniformes, et en perfectionnant l'ouvrage d'une conversion ébauchée, vous ne laisserez plus aux gens de bien, amateurs de la religion, que le juste sujet de rendre grâces à Dieu, et de le bénir d'un retour qui mettra le comble à leur joie et à leur consolation . Si le jour de votre communion on vous avait vu non pas vous ingérer à prêcher le peuple dans l'église sur le vol et les larcins, ce qui a fort scandalisé tous les assistants, mais annoncer comme un Théodose par vos soupirs, vos gémissements et vos larmes, la pureté de votre foi, la sincérité de votre repentir, et le désaveu de tous les sujets de mésédification qu'il a cru entrevoir par le passé dans votre façon de penser et d'agir, alors personne n'aurait plus été dans le cas de regarder comme équivoque vos démonstrations apparentes de religion . On vous aurait cru mieux disposé à approcher de cette table sainte où la foi ne permet aux âmes même les plus pures de se présenter qu'avec une religieuse frayeur : on aurait été plus édifié de vous y voir, et peut-être auriez-vous tiré plus d'avantage de vous y être présenté . Mais quoiqu'il en soit du passé que je dois laisser au jugement du souverain scrutateur des cœurs et des consciences, ce seront les fruits qui feront juger de la qualité de l'arbre ; et j'espère que par ce que vous ferez à l'avenir vous ne laisserez aucun lieu de douter de la droiture et de la sincérité de ce que vous avez déjà fait . Je me le persuade d'autant plus facilement que je le souhaite avec plus d'ardeur n'ayant rien tant à cœur que votre salut , et ne pouvant oublier qu'en qualité de pasteur je dois rendre compte à Dieu de votre âme comme de toutes celles du troupeau qui m'a été confié par la divine Providence .

 

Je ne vous dirai pas, monsieur, combien j'ai déjà gémi sur votre état, ni combien j'ai déjà offert de prières et de supplications au Dieu de miséricorde pour qu'il daigne enfin vous éclairer de ses lumières célestes qui font aimer et suivre la vérité eu même temps qu'elles la font connaître . Je me bornerai simplement à vous faire remarquer que le temps presse et qu'il vous importe de ne plus perdre aucun des moments précieux que vous pouvez encore employer utilement pour l'éternité . Un corps exténué et déjà abattu sous le poids des années vous averti que vous approchez du terme où sont allés aboutir tous ces hommes fameux qui vous ont précédé et dont à peine reste-t-il aujourd’hui la mémoire .En [se] laissant éblouir par le faux éclat d'une gloire aussi frivole que fugitive, la plupart d'entre eux ont perdu de vue les biens et la gloire immortelle plus digne de fixer leurs désirs et leurs empressements . Fasse le ciel que plus sage et plus prudent qu'eux vous ne vous occupiez plus à l’avenir qu'à la recherche de ce bonheur souverain qui peut seul remplir le vide d'un cœur qui ne trouve rien ici-bas qui puisse le contenter !

C'est ce que je ne cesserai de demander au Seigneur par mes vœux les plus ardents et je le dois au vif intérêt que je prends à tout ce qui vous regarde, au zèle dont je suis animé pour votre salut et au sentiment respectueux avec lequel j'ai l'honneur d'être[...]. »

A propos de la harangue de V*, Wagnière écrit le 19 avril 1768 à Damilaville : « J’assistai à la cérémonie, et lorsque je lui ouïs ouvrir la bouche pour haranguer, le sang me glaça et je me cachai . Cela fait un bruit affreux et ne fera pas l'effet qu'il en avait espéré […]. »

3 Cicéron, De finibus, V, 23 . Trad. : l'amour du genre humain.

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15/12/2023 | Lien permanent

au printemps, cent cinquante mille court-vêtus de Prussiens, traînant après eux les Saxons pour leur faire la cuisine

... Vision dantesque ! à moins que ça ne se passe sur des plages, le Prussien n'étant pas frileux peut affronter une eau à 13° et goûter la cuisine saxonne sans coup férir .

http://www.sachsen.de/fr/240.htm

 Cela est un rêve d'hotelier, un cauchemar de restaurateur, un souhait de plagiste . S'il y en a plus de cent cinquante mille, tant mieux pour notre balance commerciale . Question existencielle : ces cent cinquante mille paires de mollets teutons seront-elles accompagnées de cent cinquante mille paires de tétons teutons ?

 

mollets teutons 8041.JPG


 Mollet : http://www.keldelice.com/guide/specialites/le-gateau-mollet

 Mollets :  http://fr.wiktionary.org/wiki/yccroy

 

 

 

« A madame de Klinglin, comtesse de Lutzelbourg.

Aux Délices, 23 novembre [1756].

Ah! madame, je ne compte pas sur les Russes; qui les payerait ? Mais s'ils veulent se payer par leurs mains, ce seront de chers barbares. Dieu aide et bénisse Marie-Thérèse ! Mais je vois contre elle, au printemps, cent cinquante mille court-vêtus de Prussiens, traînant après eux les Saxons pour leur faire la cuisine; je vois les Hanovriens, les Hessois, et des guinées. Il fallait avoir mieux pris ses mesures; toutefois j'espère encore en la Providence. Le dernier mémoire de Salomon, avec pièces justificatives 1, en impose beaucoup; il faut lui opposer des succès; les raisons ne donnent pas un pouce de terrain. On m'a envoyé bien des papiers tous sont inutiles. Vivons doucement. Prions Dieu pour Marie, vous, votre amie, et moi. Si vous savez quelque chose, souvenez-vous de l'ermite qui vous est attaché jusqu'au tombeau."

1 C'est le comte de Hertzberg, né en 1725, mort en 1795, qui est auteur du Mémoire raisonné sur la conduite des cours de Vienne et de Saxe, et sur leurs desseins dangereux contre le roi de Prusse, avec les pièces originales et justificatives qui en fournissent les preuves; 1756, in-4° : http://books.google.fr/books?id=Tve9Ud3mxc4C&printsec=frontcover&hl=fr#v=onepage&q&f=false

 

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03/09/2012 | Lien permanent

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