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Rechercher : Tâchez de vous procurer cet écrit; il n'est pas orthodoxe, mais il est très bien raisonné

La terre de Ferney étant toujours de l'ancien dénombrement elle tombera nécessairement quelque jour, entre les mains d'u

... Mon cher Voltaire , tu as vu juste, notre pays de Gex est mité, émietté par nos voisins Genevois (entre autres ) qui ne trouvant plus de terre dans la parvulissime République deviennent propriétaires de maisons, appartements, terres que nos Gessiens sont heureux de céder à ces clients aisés , les plus offrants . On n'entend plus alors , chez les notaires, ces "Sales Suisses" et "Sales frouzes" qui claquaient sous la bise et le joran il y a peu encore . On peut trouver encore des partisans de la fusion pays de Gex -Genève , tant du côté suisse que du côté français ; sottise dont le but n'est que parfaitement financier, sans aucun sentiment amical, je vous assure . On verra ça le jour où on aura réalisé la traversée de la rade de Genève, en projet depuis dix lustres, et les poules auront des dents plus tôt je crois .

 https://www.lepoint.fr/villes/des-terres-tres-convoitees-...

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« A Jacob Favre

5è novembre 17636 à Ferney 1

Monsieur,

J'ai l'honneur de vous adresser la lettre que je reçois de M. le premier président de Bourgogne , et de la soumettre à la prudence et à la discrétion du magnifique Conseil .

Je dois en même temps l'avertir que les curés de Gex prétendent toujours revenir contre toutes les aliénations des dîmes , et que la lettre de M. le duc de Praslin, quoique écrite au nom du roi, ne sera pas reçue par le parlement de Dijon, comme un ordre auquel il doive obéir . Les parlements du royaume ont des formalités dont ils ne se départent jamais . Vous voyez les deux ouvertures que donne M.  le premier président de La Marche . C'est au magnifique Conseil de peser si le parti de demander que les traités soient enregistrés au parlement de Dijon n'est pas le plus convenable . En ce cas, je crois que M. Crommelin obtiendra aisément du ministre cette démarche qui paraît nécessaire, et qui est peut-être la seule qui puisse assurer à Genève, et aux seigneurs du pays de Gex la possession des droits et des dîmes dont ils jouissent . Je n'ai, monsieur, de volonté dans cette affaire, que celle du Conseil de Genève ; je me réglerai par ses ordres et par ses lumières .

La terre de Ferney étant toujours de l'ancien dénombrement elle tombera nécessairement quelque jour, entre les mains d'un citoyen de Genève, et il est important qu'elle conserve ses droits .

Je suis trop heureux et trop flatté que mes intérêts dépendent de ceux de votre République .

J'ai l'honneur d'être avec bien du respect,

monsieur,

votre très humble et très obéissant serviteur

Voltaire. »

1 La lettre fut lue au conseil le 7, « dont opiné l'avis a été de renvoyer, d'en délibérer après les fériés, et cependant d'envoyer copie de ces deux lettres au sieur Crommelin. »

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27/10/2018 | Lien permanent

mais que doit-on en conclure? Vous n'osez le dire, ni moi non plus

...Les Verts, LFI, LR, LREM, RN, j'en passe et des plus mauvais, font leurs comptes et comme d'hab' cocoricotent . C'est reparti pour un tour, on verra à l'usage ce que valent ces élus municipaux .

150 petites experiences de psychologie des medias : Pour mieux ...

Il n'est jamais trop tard pour s'instruire !

 

 

« A Claude-Nicolas Le Cat, Secrétaire perpétuel de l'Académie de Rouen, etc., à Rouen

26è mars 1765, au château de Ferney

par Genève 1

Je n'ai reçu que depuis peu de jours, monsieur, le livre dont vous avez bien voulu m'honorer 2; le voyageur qui devait me l'apporter il y a longtemps l'avait oublié à Paris . Des fluxions horribles que j'ai sur les yeux ne m'ont pas empêché de le lire ; le plaisir de m'instruire l'a emporté sur les douleurs que je ressens . Je suis menacé depuis deux ans de perdre entièrement la vue, et vous seriez obligé en conscience de me guérir pour réparer le mal que vous m'avez fait en me donnant un plaisir extrême . Je dirai de vous ce que Halley disait de Neuton 3: nec propius fas est mortali attingere divos ? Vous touchez aux premiers principes ; il semble que vous deviniez le secret du créateur .

Je suis d'ailleurs entièrement de votre sentiment sur la sensibilité et l'irritabilité ; mais que doit-on en conclure? Vous n'osez le dire, ni moi non plus . Tout ce que je peux dire hardiment, c'est que je vous regarde non seulement comme un excellent physicien, mais comme un très grand philosophe . Je suis plein de vénération pour votre mérite, et je vous prie de me compter parmi ceux qui vous admirent le plus ?

C'est avec ces sentiments que j'ai l'honneur d'être , monsieur, votre très humble et très obéissant serviteur
Voltaire . »

1 Edition Amédée Margry : « Un correspondant de Voltaire : le chirurgien Le Cat », dans Comptes rendus et mémoires : Comité archéologique de Senlis […], 1906 /

2 Traité de l'existence, de la nature et des propriétés du fluide des nerfs : https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k55265915.texteImage

3 Ayant lu les Philosophiae naturalis principia mathematica, de Newton (1687), Edmund Halley a composé, pour mettre en tête de l'ouvrage, des hexamètres dont le premier est en effet Nex fas est propius mortali attingere divos : « Et il n'est pas permis à un mortel d'approcher de plus près les dieux ». Voir : https://todayinsci.com/H/Halley_Edmond/HalleyEdmond-Quotations.htm

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30/06/2020 | Lien permanent

mais qui la remplacera ? Tout manque, ou tout tombe

... Qui va être chef du gouvernement à la place d'Angela Merkel ?

https://www.lepoint.fr/europe/allemagne-fin-de-regne-confuse-pour-angela-merkel-06-04-2021-2420967_2626.php

Le départ de Merkel à la fin de son mandat salué partout en Allemagne

PS- Un salut particulier à André qui, je l'espère, n'est pas victime des catastrophes naturelles .

 

 

« A Etienne-Noël Damilaville

23 avril 1766

Le printemps, qui rend la vie aux animaux et aux plantes, nous est donc funeste à l’un et à l’autre, mon cher ami. Nous sommes tous deux malades ; consolons-nous tous deux. Voilà déjà du baume mis dans votre sang, par la liberté qu’on donne à l’Encyclopédie. Je crois que je renaîtrai quand je recevrai le petit ballot que vous m’annoncez par la diligence de Lyon. Mandez-moi je vous prie à quelle adresse vous l'avez mis ; je ne dormirai point jusqu’à ce que je l’aie reçu .1

Mlle Clairon ne remontera donc point sur le théâtre ? mais qui la remplacera ? Tout manque, ou tout tombe.

Il faut avoir le diable au corps pour accuser d’irréligion l’éloquent auteur de l’éloge du Dauphin ; mais c’est un grand bonheur, à mon gré, qu’on voie évidemment que, dès qu’un homme d’esprit n’est pas fanatique, les bigots l’accusent d’être athée. Plus la calomnie est absurde, plus elle se décrédite. On doit toujours se souvenir que Descartes et Gassendi ont essuyé les mêmes reproches. Le monstre du fanatisme, si fatal aux rois et aux peuples, commence à être bien décrié chez tous les honnêtes gens. La retraite profonde où je vis ne me permet pas de vous mander des nouvelles de la littérature. Je crois que vous en avez reçu de M. Boursier 2, qui s’est chargé, ce me semble, de vous envoyer quelques pièces curieuses qu’il attend de Francfort. Ce M. Boursier vous aime de tout son cœur ; il est malade comme moi, et il ne cesse de travailler. Il dit qu’il veut mourir la plume à la main. Il suit toujours les mêmes objets dont vous l’avez vu occupé ; il regrette comme moi le temps heureux et trop court qu’il a passé avec vous.

Adieu, mon très-cher ami ; ma faiblesse ne me permet pas d’écrire de longues lettres. Écr. l’inf 3 »

1 Phrase omise dans la copie Beaumarchais et toutes les éditions .

3 Cette formule finale ne figure pas sur la copie contemporaine .

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Je peux vous assurer qu’il y a des hommes en place qui sont aussi zélés que moi . Mais, plus cette affaire est important

... "Aussi me tais-je ."

Also sprach le président .

Que répondre à une foule d'aigris dangereux qui veut sa peau, moutons de Panurge prêts à suivre le premier camelot qui leur donnera du pain, du vin et des jeux ; ils ne savent plus que les ressources sont limitées, qui que ce soit qui tienne les rênes . Redistribuer les richesses, je ne connais que les tribus primitives qui y sont presque parvenues, alors ... redevenons simples, ou ... communistes ?

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Efficaces

 

 

« A Charles Manoël de Végobre

Je vous confie, mon cher monsieur, que M. Court est à Paris sous un autre nom . J’ai peur qu'il ne veuille précipiter le succès de ce que j'ai entrepris en faveur des protestants du royaume ; et ce que son zèle très louable ne demande trop tôt ce qu'on ne doit attendre que dans quelques années . Il m'a prié de lui faire avoir des audiences de quelques personnes qui peuvent beaucoup ; je l'ai fait . Je peux vous assurer qu’il y a des hommes en place qui sont aussi zélés que moi . Mais, plus cette affaire est importante, plus elle demande des ménagements extrêmes .

Si quelques jours vous pouviez venir chez moi, je vous montrerais des choses qui vous surprendraient beaucoup . Comptez que personne ne vous 1 a servi plus efficacement que moi depuis plus de soixante ans .

Laissons d'abord juger définitivement l'affaire des Calas, à laquelle mon avocat au Conseil travaille jour et nuit . C'est alors qu'on pourra agir avec plus de sûreté .

M. le maréchal de Richelieu me mande qu'il accorde toute sa protection à M. de Carbon, et que si on voulait lui faire la moindre peine, il l'en ferait avertir .

Vous avez dans votre ville de Genève, une espèce de quakre 2, qui mériterait, au moins , d'être chassé, s'il était coupable de la calomnie qu'on lui impute . Je suis bien aise de vous envoyer la déclaration de Mme Denis et la mienne . Personne n'est plus indulgent que moi, mais ce n'est pas pour les calomniateurs . Je ferai saisir ce misérable par la maréchaussée, s'il reparaît sur les terres de France .

Je vous embrasse de tout mon cœur, et sans cérémonie.

V.

9è décembre 1763 à Ferney. »

1 Vous , c'est-à-dire les protestants .

2 Il s'agit d'un certain Claude Gay, venu d'Angleterre à Genève dans l'espoir d'y prêcher . Il n'en reçût pas l'autorisation, fut chassé, et alla vivre à Chatelaine, puis quitta le pays peu après . Voir Archives de l'Etat de Genève et la lettre du 10 décembre 1763 à Debrus .

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07/12/2018 | Lien permanent

ce triste hermaphrodite Passa pour femme, et ce fut son seul art; Dès qu'il fut homme il perdit son mérite

... Désormais rejeté de la gay pride ?

1-hermaphrodites.jpg

https://www.retronews.fr/societe/long-format/2021/01/11/hermaphrodisme-dans-la-presse

 

 

« A Marie-Anne-Henriette Payan de Lestang, marquise d'Antremont 1

Vous n'êtes point la Desforges-Maillard  2:

De l'Hélicon ce triste hermaphrodite

Passa pour femme, et ce fut son seul art;

Dès qu'il fut homme il perdit son mérite.

Vous n'êtes point ,et je m'y connais bien,

Cette Corinne et jalouse et bizarre

Qui par ses vers, où l'on n'entendait rien,

En déraison l'emportait sur Pindare.

Sapho plus sage, en vers doux et charmants,

Chanta l'amour; elle est votre modèle

Vous possédez son esprit, ses talents;

Chantez, aimez : Phaon sera fidèle.

Voilà, madame, ce que je dirais si j'avais l'âge de vingt et un ans, mais j'en ai soixante-quatorze passés ; vous avez de beaux yeux, sans doute, cela ne peut être autrement, et j'ai presque perdu la vue ; vous avez le feu brillant de la jeunesse, et le mien n'est plus que de la cendre froide ; vous me ressuscitez, mais ce n'est que pour un moment, et le fait est que je suis mort.

C'est du fond de mon tombeau que je vous souhaite des jours aussi beaux que vos talents.

J'ai l'honneur d'être, etc.3

de Voltaire.

A Ferney, pays de Gex, le 20 février [1768]. »

1Copie contemporaine ; la formule finale est donnée d'après un autre manuscrit ancien ; édition « Réponse de M. de Voltaire » (à une lettre de Mme d'Antremont qui lui avait envoyé quelques ouvrages de vers), Mercure de France, juillet 1768 . Voir aussi les Poésies de Mme la marquise d'Antremont, 1770 .

Voir lettre de la marquise du 4 février 1768 : 7165 de https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k411361p/texteBrut

Voir : https://fr.wikipedia.org/wiki/Henriette_Bourdic-Viot

et : https://poetesses.blog4ever.com/bourdic-viot-marie-anne-henriette-1746-1802

 

3 C'est-à-dire : « Madame, avec beaucoup de respect, votre très humble serviteur, Voltaire, gentilhomme ordinaire de la chambre. »

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04/10/2023 | Lien permanent

nous sommes dans un temps de jalousies et d'ombrages

 ... Mais n'en est-il pas ainsi depuis la nuit des temps, depuis bien avant Copé et Fillon, Valérie et Ségolène, Coca et Pepsi, IBM et Pompompompom, et même avant Cro Magnon quand Caïn tua Abel ?

 

Angelo Bronzino jalousie.jpg

 

 

« A Claude-Etienne DARGET.

A Schwetzingen, près Manheim, 17 juillet [1758].

Mon ancien ami, mon ancien camarade de Potsdam, me voilà confondu. J'ai été obligé de faire un petit voyage à la cour de monseigneur l'électeur palatin, à qui j'ai les plus grandes obligations. On voyage quelquefois chez les princes par intérêt. J'ai fait cent trente lieues par reconnaissance, et c'est un grand effort d'avoir quitté pour quelques jours mes petites Délices, où ma famille est rassemblée. Adressez, je vous prie, à ces Délices votre réponse sur ce qui me confond si terriblement. Le voici je répondis , le 8 janvier, à une de vos lettres 1. Vous m'aviez écrit avec confiance, et je vous écrivis de même. On m'apporte le Journal encyclopédique de Liège (mois de juillet), et j'y trouve ma lettre tout du long 2. Quel démon vous a dérobé cette lettre, qui, assurément, n'était pas faite pour être rendue publique ? J'ai grand'peur qu'elle ne fasse un très-mauvais effet. A qui donc en avez-vous laissé prendre copie? Pourquoi est-elle imprimée? Quel est l'auteur du Journal encyclopédique 3? Instruisez-moi de tout. Mettez un peu de baume sur la blessure que vous m'avez faite, et continuez-moi votre amitié. Elle a toujours été prudente, et je me flatte qu'elle empêchera que la publication de cette lettre n'ait des suites désagréables pour moi.

Vous savez, mon ancien ami, que nous sommes dans un temps de jalousies et d'ombrages. Il serait bien triste que mon repos fût troublé par une lettre que je vous ai écrite dans l'effusion de mon cœur. Ce cœur est toujours à vous; il est toujours français, et ne cessera d'aimer ses anciens amis. Je suis persuadé que vous irez au-devant de tout ce qui pourrait me faire de la peine. Rassurez et aimez votre compagnon de Potsdam, votre bon Suisse

V.

Écrivez-moi, je vous prie, aux Délices, où je retournerai bientôt. »

3 V* sait bien en fait que c'est Pierre Rousseau .

 

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16/09/2013 | Lien permanent

à moins que le roi de Prusse ne l'ait fait comte pour le consoler d'avoir été massacré par des pandours

 ... Magnifique consolation que celle d'être anobli ou décoré à titre posthume ! misérable cadeau qui ne donne pas une seule seconde de vie supplémentaire, pauvre hochet  qui peut satisfaire des proches désespérés pendant quelques brefs instants , cautère sur une jambe de bois !

Allez vous faire voir chez le roi de Prusse , dirai-je à ceux qui veulent briller au prix de leur peau .

 Decoration-posthume.jpg


 

« A Élie Bertrand

premier pasteur

à Lausanne 1

Aux Délices 11 novembre [1758]

Je n'ai point connu de comte de Manstein,2 mon cher philosophe, à moins que le roi de Prusse ne l'ait fait comte pour le consoler d'avoir été massacré par des pandours ; c’était un Poméranien devenu Russe, qui avait pris le comte de Munck à brassecorps,3 l'avait colleté, secoué et mis di sotto,4 puis le garrotta et l'envoya dans une charrette en Sibérie . Ensuite ayant peut-être quelque peur d'y aller à son tour, il quitta le service d’Élisabeth pour Frédéric . Il se mit à faire des mémoires . J'en mis une partie en français mais il y a encore quelques fautes . Je n'eus pas le temps de tout corriger . Je crois que les Cramer donneront volontiers à la veuve vingt-cinq louis d'or, mais je n'ai pu réussir à en faire donner davantage .

Je crois la veuve mal à son aise, et le roi son nouveau maître pourra bien être hors d'état de faire des pensions aux veuves .

Je ne lirai pas plus, mon cher ami, les libelles du Mercure germanique que ceux de Neuchâtel . Toutes ces pauvretés tombent dans un éternel oubli après avoir vécu un jour .

Il est toujours question de tremblement . Celui de 5 Syracuse n'a pas été si considérable qu’on le disait . Il y en a eu un au Hâvre-de-Grâce, qui a renversé des maisons . Je n'ai pas sur ces phénomènes des notions bien détaillées . Je sais seulement que la terre tremble depuis deux ans, et que les hommes ensanglantent sa surface depuis longtemps 6.

Je plante en paix des jardins, et quand j'aurai planté, je reviendrai à Lausanne , où je voudrais bien vous tenir . Je vous prie mon cher […]7 raisonnable, d'assurer M. et Mme de Freudenrick de mes respects 8 . »

1 Lausanne changé en Berne, d'une autre main que celle de V*.

3 L'expression subsiste encore dans certaines régions de France .

4 = Dessous, donc l'avait renversé .

5 Une autre main a ajouté ici « celui de ».

6 Depuis longtemps a été ajouté d'une autre main sur le manuscrit ; ces mots ne sont pas indispensables .

7 V* avait écrit ici un mot illisible du fait qu'une autre main a surchargé par théologien ; était-ce chrétien ?

8 Ajout valeas d'une autre main .

 

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07/12/2013 | Lien permanent

un héros ne répond guère à un pauvre diable de Suisse

Note rédigée le 5 août 2011 pour parution le 5 novembre 2010 .

http://www.youtube.com/scherzoquartet#p/u/9/PwlHqoYPIQo     : Valse qui met du tendre au coeur .

 

 

 

« A Louis-François-Armand du Plessis, duc de Richelieu

 

Aux Délices près de Genève 5 novembre [1757]

 

Je sais bien que quand on fait des marches savantes, quand on a quatre-vingt mille hommes et de grandes affaires, un héros ne répond guère à un pauvre diable de Suisse . Mais en vérité, Monseigneur, je vous ai mandé  une anecdote aussi singulière, assez intéressante pour devoir me flatter que vous voudrez bien ne me pas laisser dans l'incertitude inquiétante si vous avez reçu ou non ma lettre 1. Les choses sont toujours dans le même état . On 2 persiste dans la première résolution qu'on avait prise, on dit qu'on l'exécutera si on est poussé à bout . Je vous ai mandé que j'avais pris la liberté de conseiller qu'on s'adressât à vous préférablement à tout autre 3. Je vous demande en grâce au moins de mander par un secrétaire à votre ancien courtisan le Suisse V, si vous avez reçu la lettre dans laquelle je vous faisais part d'une chose aussi singulière .

 

Mme Denis se porte toujours fort mal et vous présente ses hommages aussi bien que le solitaire votre admirateur affligé de votre silence . »


1 Lettre écrite vers le 27 septembre, où V* disait que Frédéric II était résolu à se tuer s'il était « sans ressource », et il demandait à Richelieu de « joindre la qualité d'arbitre à celle de général » et d'accepter d'engager des pourparlers en vue d'une paix entre Frédéric et Louis XV , par l'intermédiaire de la margravine .

2 « On » = Frédéric ; « la résolution » = celle de se tuer ; voir lettre du 15 octobre : page 48 : http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k80034x/f53.image.r=.langFR

3 Vers le 25 septembre il avait écrit à la margravine Wilhelmine, de Bayreuth : « J'imagine que le maréchal de Richelieu serait flatté qu'on s'adressât à lui . Je crois qu'il est nécessaire de tenir une balance ... » ; de plus, V* a fait demander par Jean-Robert Tronchin au cardinal de Tencin de servir d'intermédiaire : lettre du 20 octobre : page 282 : http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k411355v/f285.image....

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05/11/2010 | Lien permanent

Je vous envoie la lettre d'une folle que je ne connais pas

 ... Et moi pas davantage !

Les seules folles qui m'écrivent sont des spammeuses, avec bien sûr les spammeurs de bas étage . Heureusement peu nombreux dans ma BAL , j'exécute leur éradication écologiquement, à la main, sans pesticide autre que le "procrire" qui , hélas, ne tient pas le coup indéfiniment .  C'est fou le nombre de lots que je rejette dédaigneusement prudemment, les héritages à la mie de pain enchanteurs sont agrémentés d'une réponse claire ("connards"), et les coachings retournés avec quelque mot malsonnant que je vous épargne .

 les folles buffet.jpg


 

« A M. Élie BERTRAND.

Aux Délices, 5 décembre [1757].

Je crois que les Prussiens seraient bien plus capables de venir en France, mon très-cher philosophe, que les huîtres à l'écaille du Malabar d'être venues 1sur l'Apennin 2. Chaque science a son roman, et voilà celui de la physique. Si les poissons des Indes étaient arrivés chez nous, comme nos missionnaires vont chez eux, ils y auraient peuplé, et on les trouverait ailleurs que sur nos montagnes. J'avoue qu'il y a quelquefois des vérités bien peu vraisemblables 3; par exemple, que vingt mille Prussiens aient battu quarante-cinq mille hommes, et n'aient eu que quatre-vingt-douze morts. La honte des Français et des Cercles devient encore plus humiliante, depuis que les Autrichiens viennent d'escalader, en treize endroits, les retranchements des Prussiens, sous les murs de Breslau, et de remporter une victoire complète 4. Le comte de Daun nous venge et nous avilit. Le roi de Prusse m'avait écrit une lettre toute farcie de vers, trois 5 jours avant la bataille de Mersbourg; il me disait:
Quand je suis voisin du naufrage,
11 faut, en affrontant l'orage,

Penser, vivre, et mourir en roi.
Nous verrons comment il soutiendra le revers de Breslau; on pourra donner encore une ou deux batailles avant la fin de l'année.
Je vous envoie la lettre d'une folle que je ne connais pas; il faut que quelqu'un se soit diverti à lui écrire sous mon nom. Comme il est question de vous à la fin de la lettre, et de M. de Vattel 6 votre ami, vous saurez peut-être quelle est cette extravagante. Mille tendres respects, je vous prie, à M. et à Mme de Freudenreich. Bonsoir, mon cher philosophe.
La folle a mis son portrait dans la lettre. Le voici, elle est jolie. La connaissez-vous?

V. »

1  Sur le manuscrit une autre main a ajouté « comme vous le prétendez ».

2  Ajouté par une autre main : « ou sur les Alpes ».

3 Voltaire restera opposé à la thèse du soulèvement des fonds marins constituant de nos jours des montagnes avec fossiles .

4 Le 22 novembre précédent.

5 Lire vingt-sept. Par la bataille de Mersbourg, Voltaire désigne ici celle du 5 novembre 1757; le village de Rosbach étant à peu de distance de la ville de Mersbourg ou Mersebourg.

6 Elmer de Vattel ou Emmerich de Vattel, publiciste, né en 1714, à Couvet, village du Val-de- Travers, dans le canton de Neuchâtel. .Voir : http://fr.wikipedia.org/wiki/Emer_de_Vattel

 

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12/02/2013 | Lien permanent

Jugez des hommes, jugez des rois

... Les rois et toutes les têtes régnantes plus ou moins démocratiquement, républicaines ou non, ne sont que des animaux mammifères à bouche ventrale, soumis aux mêmes besoins que le vulgum pecus ; tant vaut ce dernier, tant vaut le roi .

 

maya-society.jpg

 

 

 

 

« A Jean-Robert Tronchin

à Lyon

2 décembre [1759] au soir

Mon cher correspondant, nous ne saurons que demain si le maréchal Daun a vengé la défaite du maréchal de Conflans sur vingt mille Prussiens, et si le roi de Prusse est aussi malheureux sur terre que nous sur mer .

Je vous ai déjà mandé que Laroche, libraire, m'a envoyé pour 6 livres 10 sous l'ordonnance des eaux et forêts que vous me faisiez avoir pour 50 sous . Je n'ai pas besoin des deux volumes marqués sur les deux petites cartes que vous avez eu la bonté de m'envoyer .

Mais j'ai besoin de l’ordonnance criminelle et du code rural par Boucher d'Argis 1 – 5 livres, nouveau dénombrement du royaume in-4° - 12 livres 2. Laroche ne doit pas les vendre davantage . Ce prix est sur la catalogue des libraires associés . Je crois que la librairie est heureusement une sorte de commerce qui n'a jamais passé par vos mains . Les libraires ne sont pas tous gens de bien . J'ai toujours honte des petits détails dans lesquels votre amitié veut bien entrer .

Jugez des hommes, jugez des rois .

Le roi de Prusse m'écrit le 17 novembre, je vous écrirai bientôt de Dresde 3, et le 20, il est détruit 4 .

Je vous 5 »

1 Antoine-Gaspard Boucher d'Argis : Code rural , ou maximes et règlements concernant les biens de campagne, par M..., avocat au Parlement, 1749;voir : http://fr.wikipedia.org/wiki/Antoine-Gaspard_Boucher_d%27Argis

2 Nouveau dénombrement du royaume par généralités, élections, paroisses et feux, 1735 ; voir : http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k839077

et : http://fr.rodovid.org/wk/Source:Nouveau_d%C3%A9nombrement....

3 Frédéric II écrivait : « Nous touchons à la fin de notre campagne ; elle sera bonne, et je vous écrirai, dans une huitaine de jours , de Dresde, avec plus de tranquillité et de suite qu'à présent. »

5 La lettre est déchirée et s'arrête brusquement .

 

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09/12/2014 | Lien permanent

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