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Rechercher : Tâchez de vous procurer cet écrit; il n'est pas orthodoxe, mais il est très bien raisonné

Souvent lorsqu'un dieu vous accable, un autre vous porte secours [Saepe, premente deo, fert deus alter opem]

... Seulement "souvent" ! pas "toujours", il faudra bien nous en contenter .

Si Allah n'est plus capable de faire garder leur calme à ses fidèles (Mohammed étant un excellent boute-feu), voyons par exemple du côté de Vishnou (la paix, comme dit Pierre Dac) ou de Nanabozo le Grand Lapin (notre totem , comme dit Oumpa Pah ) .

Et pour les plus optimistes, le dieu Loto de la FDJ (Foire des Jobards) pour annuler les in/actions du dieu Pôle Emploi (tout aussi glacial que l'Arctique et l'Antarctique réunis )!

 

 

 

« A M. Jacques-Abram-Elie de BRENLES.

Jeudi, 10 mars [1757].

Saepe, premente deo, fert deus alter opem. 1
Mon cher philosophe, un prêtre nous manque pour l'orchestre profane 2 ; nous en avons un autre, M. d'Hermenches a autant de ressources que de zèle pour notre tripot. Mais Dieu se venge, Baioco 3 est enroué; Mme Denis ne peut pas parler. Cependant c'est pour demain, recommandez-nous à la miséricorde divine. Je vous remercie au nom de la bande joyeuse. Je ne suis guère joyeux, mais je me livre aux plaisirs des autres.
Post habui tamen illorum mea seria ludo. 4
Bonsoir, couple de sages.

 

V. »

 

1 Ovide., Tristes, lib. I, eleg. 1, v. 4. : Souvent lorsqu'un dieu vous accable, un autre vous porte secours .

 

2 Ce sont deux pasteurs violonistes qui jouent pour l'opera buffa .

 

3 Il s'agit d'un personnage du Joueur, pièce de Biancolelleli et Romagnesi . Voir : http://books.google.fr/books?id=fJWAvt_fEk0C&pg=PP16&...

 

4 Virgile., Eglogues. VII, v. 17 : Cependant j'ai fait passer mes graves soucis après leurs amusements .

 

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14/10/2012 | Lien permanent

Je ne sais encore si l'absurdité de ces gens-là doit me faire pouffer de rire ou d'indignation. Rire vaut mieux; mais il

... Ou : la droite la plus bête du monde , qui , de minoritaire tend à devenir doublement minoritaire , et je m'en fiche ! Explosion des égos, disparition des égaux .

 Vieux fou

vieux fou.jpg

 

 

« A M. Jean le ROND d'ALEMBERT.

Aux Délices, 8 juillet [1757].

Voilà encore de l'érudition orientale de mon prêtre 1 il est infatigable. Vous avez sans doute quelque correcteur hébraïque? Si tous les articles étaient dans ce goût, les libraires n'y trouveraient pas leur compte.
Il faut que je vous dise, mon cher et illustre philosophe, que j'ai fait la recrue d'un jésuite. Il est venu à Genève pour se faire guérir son estomac par Tronchin , il ferait tout aussi bien de se faire guérir de la rage de son fanatisme. Ne vous ai-je pas déjà parlé de ce vieux fou? Il s'appelle Maire 2; il était théologien de l'évêque de Marseille, Belsunce. Je crois vous avoir déjà mandé tout cela. Dieu me pardonne! Vous ai-je dit que ce capelan m'a donné un mandement contre les déistes, composé par lui, Maire, sous le nom de son évêque ? Vous ai-je dit avec quelle fureur il déclame contre tous ceux qui croient un Dieu? Il attaque en cent endroits M. Diderot; il lui reproche de croire en Dieu, avec une amertume, avec un fiel si étrange! Il exhorte tous les Marseillais à n'y point croire. Je ne sais encore si l'absurdité de ces gens-là doit me faire pouffer de rire ou d'indignation. Rire vaut mieux; mais il y a encore tant de sots que cela met en colère.
On prétend les affaires du roi de Prusse pires que jamais. On dit qu'il lève en Silésie ce qu'ils appellent le quatrième homme, et que ce quart des habitants ne veut pas se faire tuer pour lui , que les officiers désertent, qu'il en a fait arquebuser quarante. Quel diable de Salomon! Mais peut-être que tout cela n'est pas vrai. Interim, vale. »

1 Un article de l'Encyclopédie qui doit apparemment beaucoup à dom Calmet .

2 Charles-Antoine Maire, mort en 1765.

 

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19/11/2012 | Lien permanent

A l'égard de votre Malaga je crois que cent cinquante demi-bouteilles seront très suffisantes attendu la quantité de vin

... Une bouteille , ça va ! cent cinquante demi-bouteilles, bonjour les dégats ! Hiiipppss !!

 Depuis cette prise de vue, ma sainteté a augmenté et le niveau, lui,  a bien baissé ; j'ai touché le fond

une bouteille  ça va 0585.JPG

 

«  A Jean-Robert TRONCHIN

Aux Délices 16 avril 1757

Je reçois cher monsieur votre lettre du 11 qui m'a été renvoyée de Lausanne . Je ne doute pas que M. de Montmartel ne m’ait fait retenir les billets de loterie que je lui avais demandés . Ce n'est pas quatre vingts billets que j'ai demandés mais la valeur de quatre vingt mille livres en billets ce qui est très différent . Vous marquez quatre vingts billets par votre lettre . Si par malheur cette petite méprise s'était glissée dans vos lettres à M. du Vergier, il serait je crois aisé de la redresser . Vous voyez que ma confiance est aussi grande que mes réflexions étaient sinistres 1.

Voici un billet de 25 000 livres tournois pour M. de Laleu 2 ; il le payera je pense à vue ou du moins il ne tardera pas .

Voici encore deux lettres de change de Cadix qui ne sont pas éloignées de leurs échéances . L'une est de 3428 livres tournois 9 sous l'autre de 4666 livres tournois 14 sous . Je vous prie d'avoir la bonté de m'accuser la réception de ces trois traites .

Nous ne vous importunons pas encore du détail des meubles lyonnais que Mme Denis recommandera à vos ordres selon votre bon plaisir .

A l'égard de votre Malaga je crois que cent cinquante demi-bouteilles seront très suffisantes attendu la quantité de vin de liqueur que nous avons . Vous nous logez, vous nous abreuvez,vous nous meublez . Il ne manque que votre présence . Vos deux fermiers vous embrassent de tout leur cœur . 

V.»

2 Son notaire à Paris .

 

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24/10/2012 | Lien permanent

vous ne doutez pas des sentiments qui m'attachent à vous. Ils sont si vrais que j'ose supprimer les cérémonies.

... Dit le président au général en chef des armées avant de lui annoncer la suppression du défilé du 14 juillet  !

http://leplus.nouvelobs.com/contribution/175637-supprimer-le-defile-militaire-du-14-juillet-pas-si-absurde.html

Mais là, je crois que je prend mes désirs pour des réalités , et Eva Joly n'est pas près de voir cette (r)évolution de l'esbrouffe républicaine .

 Ne faisons plus défiler les fusils mais gardons les bal(le)s !

bal con du 14 juillet.jpg

 

 

« A M. le président de RUFFEY 1

Aux Délices, 21 juillet 1756.

Je ne suis qu'un petit prophète, monsieur et vous êtes un vrai poète, cui mens divinior atque os magna sonaturum. Il faut avouer que M. le maréchal de Richelieu doit être plus flatté de vos éloges que de ceux d'un homme qu'on pourrait regarder comme séduit par un attachement de tant d'années. Je crois que M. de La Marche 2 ferait mieux de venir à Genève, au temple d'Esculape, que d'aller dans ses terres de Bresse; si quelqu'un dans le monde est capable de le guérir, c'est M. Tronchin. Ses amis devraient l'engager à prendre ce parti. Il y a moins loin de ses terres à Genève qu'en Languedoc 3.
Il est bien triste de voir un homme aussi estimable dans un si triste état. Adieu, monsieur, les malades comme moi écrivent peu; mais vous ne doutez pas des sentiments qui m'attachent à vous. Ils sont si vrais que j'ose supprimer les cérémonies.

V. »

2 Claude-Philippe ( ou Philibert) Fyot de La Marche, ami de V* depuis leurs études au collège Louis le Grand : http://fr.wikipedia.org/wiki/Claude-Philippe_Fyot_de_La_Marche

3 M. de La Marche était allé consulter la Faculté de Montpellier.

 

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21/07/2012 | Lien permanent

On dit de Dieu qu'il ne fait point le mal, mais qu'il le permet

 ... Perhaps !

http://www.laposte.net/thematique/actualites/france/article.jsp?idArticle=20120527181900-un-homme-chute-sur-les-rails-du-metro-parisien-et-meurt-ecrase&idAgg=actu_france

Et avec ça, faut-il vous l'emballer ?

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Et parfois, il retient les coups des humains , happy end !

http://lci.tf1.fr/france/faits-divers/un-bebe-oublie-dans-une-creche-apres-la-fermeture-a-courbevoie-7318455.html

 

« A Madame la margrave de BAIREUTH

A Monrion, près de Lausanne, 17 février 1756.

Madame, vous êtes de ces divinités qui ne sont faites que pour répandre des grâces. On dit de Dieu qu'il ne fait point le mal, mais qu'il le permet. Mme la princesse de Nassau-Sarrebruck a envoyé à Paris certain ouvrage sur la religion naturelle, et je peux jurer à Votre Altesse royale que je n'en avais jamais donné de copie qu'à vous seule. Le roi votre frère 1 ne s'est jamais dessaisi de l'original. C'était un poème très-informe. Je l'ai beaucoup corrigé depuis 2, et voici comme il commence

Souveraine sans faste et femme sans faiblesse,
Vous dont la raison mâle et la ferme sagesse
Sont pour moi des attraits plus chers, plus précieux,
Que ces feux séduisants qui partent de vos yeux,
Digne ouvrage d'un Dieu, connaissons notre maître, etc.

Après ce petit début, Votre Altesse royale ne peut manquer de prendre le sermon et le prédicateur sous sa protection. Le roi votre frère ajoute à sa gloire, qui semblait ne pouvoir plus croître. Il fait des traités qui valent mieux que des victoires. Il écarte les étrangers de sa patrie. Il affermit le trône des autres, et il assure le sien. Ce n'est pas tout, il m'envoie ma Mérope tournée par lui en opéra. Tout cela est beau, mais il lui manque de m'aimer.

Que Votre Altesse royale daigne s'amuser d'un autre sermon 3 que j'ai l'honneur de lui envoyer. Qu'elle juge entre Pope et moi. Je souhaite que tout soit bien à jamais pour elle. Je me mets aux pieds de monseigneur et aux vôtres avec le plus profond respect et le zèle éternel de

Frère VOLTAIRE. »

 

1 Frédéric II de Prusse .

 

 

3 Poême sur la destruction de Lisbonne .

 

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27/05/2012 | Lien permanent

vous savez que je lui ai prêté, pour deux ans, 10 000 livres, sans intérêt

 ... Et il est temps de rembourser .

Comme le temps est maussade et frisquet, il me reste un motif de satisfaction qui s'approche, un changement de gouvernement . Les suivants seront-ils meilleurs ? Facile me direz-vous !

En tout cas, une nouvelle casserole bling-bling, celle de Pierre Lellouche dont le maigre revenu ne lui a pas permis de règler les cotisations sociales de son employée en situation irrégulière . Que risque ce moins que rien ? Rien, si ce n'est une amende (on peut rêver) et la régularisation des cotisations URSSAF , qui bien évidemment seront payées in fine par nos impôts de happy tax payers .

 http://www.marianne2.fr/Pierre-Lellouche-Monsieur-Sans-gene-de-la-Republique_a216998.html

Quant à son maître élyséen, il lui a été beaucoup prêté pour cinq ans, avec désintérêt croissant .

 

desinteret.jpg

 

 

« A M. DUPONT,

AVOCAT.

Aux Délices, 11 novembre [1755]

Je vous avoue, mon cher ami, que je suis indigné du procédé de Schœpflin,1 vous savez que je lui ai prêté, pour deux ans, 10 000 livres, sans intérêt. Il a, sur ces 10,000 livres, dépensé quatre louis pour un Moréri, et a fourni quatre autres louis que j'ai prêtés ou donnés à cette comtesse de Linange. C'est resté à 9 808 livres que j'ai tirées sur lui par une lettre de change, il y a deux mois, très-inutilement. Cette lettre est entre les mains de M. Turckeim, marchand de fer, qui demeure à Colmar, et qui est frère du banquier de Strasbourg. Vous avez en main l'obligation; je vous prie, mon cher ami, d'instrumenter sur- le-champ, et de me faire payer. Schœpflin n'a pas seulement répondu à une lettre de Colini et ni son procédé ni mes dépenses dans ma nouvelle acquisition ne me permettent d'attendre. Je vous demande pardon, tout avocat que vous êtes, de ne vous parler que de procès. Mille compliments à Mme Dupont; je vous embrasse.

V. »

1 Jean-François. Schoepflin jeune, imprimeur à Colmar., à qui V* confia l'édition des Annales de l'Empire en 1754 .

 

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17/04/2012 | Lien permanent

courageux mais pas téméraire

damilaville dessin profil.jpg"A Etienne-Noël Damilaville

Mon cher frère, voici encore quelques Quakre [Lettre d'un quaker à Jean-Georges Lefranc de Pompignan], qui me sont parvenus, je ne sais comment.

Comme il faut un peu s'amuser en faisant la guerre, je joins à ce paquet un conte à dormir debout [ Ce qui plait aux femmes], que vous n'aurez peut-être pas le temps de lire, mais frère Thiriot en aura le temps après avoir fait sa méridienne, ou pour faire sa méridienne.

...

Avez-vous reçu une Tolérance [Traité sur la tolérance] ? C'est un ouvrage pour les frères, et on croit qu'une petite semence de moutarde produira beaucoup de fruit un jour, car vous savez que la moutarde et le royaume des cieux c'est tout un.

...

Mais ce ne sont pas là nos affaires ; notre grande affaire est d'écr[aser] l'Inf[âme].

NB- Ne pourriez-vous pas faire tenir adroitement un Quakre à Merlin ou à Cailleau ? Il pourrait imprimer icelui. Il est sûr qu'il faut écr l'Inf mais sans nous compromettre.

Voltaire

1er décembre 1763"

Voltaire aurait bien fait la joie des Guignols de l'info, lui qui manie si facilement le "à l'insu de mon plein gré" : faisons imprimer une lettre critique, et oh surprise, comment en recevons nous à notre domicile ? Courageux, lâche, prudent, engagé , il sait tout être . Horripilant et satisfaisant, changeant comme le temps, j'allais dire "comme une femme", ne me pardonnez pas mesdames, c'est un fait avéré !

"Ecraser l'Infâme mais sans nous compromettre", celà m'évoque un délit de fuite, écrasons le cycliste mais sans dire qu'elle est la marque de la voiture qui lui est passée dessus , ni celle des freins ou de l'éclairage, des intérets matériels sont en jeu ! Il faut aussi avouer que l'on est habitué maintenant à connaitre des affaires de compromissions pour lesquelles l'écrasé n'est plus l'Infâme, mais l'ouvrier de base sacrifié souvent sur l'autel des bénéfices "toujours plus". Alors en attendant "le royaume des cieux", faisons , comme disait mon brave homme de père, des économies en achetant des pots de moutarde !

 PS: Samedi 29 novembre 2008, j'ai eu le plaisir de connaitre le talent d'historien d'Olivier Guichard à Ferney-Voltaire, et lui le médiévaliste a sauté les siècles pour apporter quelques images de la vie du Voltaire ferneysien après recherches dans le fonds Gerlier qui malheureusement est resté longtemps inexploité . Bravo à lui.

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01/12/2008 | Lien permanent

j'ai renoncé à tout, excepté à aimer ma patrie et mes amis

... Et une amie très chère à mon coeur .

 Sachez que l'amour de la patrie n'est pas idolatrie de ma part, bien loin de là heureusement . Je ne suis qu'un "imbécile heureux qui est né quelque part" comme dit Brassens .

Nulle fierté de coq gaulois lorsque retentit la Marseillaise , tant pis , j'ai perdu l'esprit de clocher aux cours de mes déménagements .

D'ailleurs, ce matin , comme pour me conforter dans mes idées, le coq de l'église de Voltaire a disparu (je ne sais pas quand exactement, ni où il est à présent ! ).

Seul l'esprit de Voltaire domine encore

 coq envolé voltaire demeure 1076.png

 

« A M. Louis-François-Toussaint du RAVET de CHAMPBONIN 1
premier commis dans les bureaux des fortifications.

Aux Délices, route de Genève, 15 septembre [1757].

J'avais, monsieur, recommandé expressément qu'on vous envoyât les exemplaires reliés. J'apprends avec chagrin que les libraires sont tout aussi malhonnêtes qu'autrefois; rien ne change; je vous en demande pardon. On vous a présenté là un énorme fatras; je vous crois heureusement trop occupé pour avoir le temps d'y jeter la vue. Je vous fais mon compliment sur tous les nouveaux ouvrages faits à Mardick 2. La gloire de la France est rétablie de toutes façons. Je m'y intéresse du fond de ma retraite, dans laquelle j'ai renoncé à tout, excepté à aimer ma patrie et mes amis. Je vous réponds un peu tard, parce que je ne suis revenu que depuis peu de jours à mon petit ermitage. Je plante d'un côté, je bâtis d'un autre. Il faut occuper doucement sa vieillesse.
Ne m'oubliez pas, je vous prie, auprès de madame votre mère, quand vous lui écrirez, et comptez toujours sur le souvenir et sur l'amitié du Suisse.

V... »

1 Fils de Mme Anne-Antoinette-Françoise Paulin du Raget de Champbonin , le « gros chat », « l'aimable champenoise », voisine de Cirey, amie d’Émilie du Châtelet . Il avait, en 1738, servi quelquefois de secrétaire à Voltaire, pendant son séjour à Cirey . En 1737, V* avait eu le projet de lui faire épouser sa nièce Marie-Louise Mignot qui préfèrera M. Denis .

2 Remise en état des fortifications et du port ; http://www.actuacity.com/dunkerque_59140/monuments/

 

 

 

 

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Il nous faut des gens aimables

... Et soyons-le d'abord bien entendu .

Foin des gens détestables !

 aimables.jpg

 

 

« A Jacob Tronchin 1

Mercredi [31 octobre 1759] au soir

Monsieur Jacob Tronchin veut-il nous faire l'honneur de venir dîner demain avec une ambassadrice de dix-huit ans ?2 Nous ne saurions trop avoir de Tronchin, et je veux montrer à nos Françaises que nous ne sommes point si allobroges . Il nous faut des gens aimables, il faut que vous veniez . Le consistoire et le docteur le permettront, et nous vous pardonnerons de nous avoir longtemps négligés propter metum judaeorum 3.

Mille respects .

V. »

2 Chauvelin avait épousé le jeudi 5 avril 1759 Agnès-Thérèse Mazade d'Argeville dont la date de naissance exacte n'est pas connue mais dont les parents se sont mariés le 9 mars 1758 ce qui confirme sensiblement le renseignement donné par V* . Voir : http://gw.geneanet.org/garric?lang=fr&p=agnes+therese&n=mazade+d+argeville

 

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10/11/2014 | Lien permanent

Je ne sais ce que je fais, tant j'ai (je n'ose pas dire) de plaisir

... Si au moins c'était vrai pour moi !

 jenesaispascequejefais.jpg

 

 

« A Charles de BROSSES , baron de Montfalcon.
3 décembre [1759].
La poste part, monsieur, dans le moment. Je n'ai donc que ce moment pour vous dire que j'envoie un gros paquet à monsieur le procureur général de Dijon ; que ce paquet prouve à mon avis que ce n'est ni à vous ni à moi à payer jamais cent pistoles de frais que la justice de Gex pourrait faire pour une demi- douzaine de noix ; que je vous supplie de lire mon paquet et de l'appuyer 1.

Le roi de Prusse me mande du 17 novembre que, dans trois jours, il m'écrira de Dresde, et le troisième jour il est détruit . Bel et grand exemple ! J'attends vos ordres pour Tournay 2. Pardon, le papier se trouve coupé. Je ne sais ce que je fais, tant j'ai (je n'ose pas dire) de plaisir.

V. »

1 Il s'agissait des frais d'un procès criminel fait à un sieur Panchaud, de la Perrière (entre Tournay et Genève), pour un coup de sabre porté dans une rixe occasionnée par un vol de noix. Ces frais étaient à la charge du seigneur haut-justicier. Peu empressé de les payer, Voltaire soutenait que la Perrière ne dépendait pas de Tournay. (Note du premier éditeur.)

2 V* demandait le 14 novembre : « … faites-moi une vente absolue de la terre que vous m'avez vendue à vie. » De Brosses répondra vers le 20 novembre : « … j'aimerais mieux vous vendre Tournay que de vendre ma vaisselle d'argent à notre invincible monarque . Mais avec cela je suis bien perplexe … public et particulier, tout est en l'air ou déjà au fond de l'abîme . Que ferai-je de votre argent ? … Enfin vous savez ce que j’eus l'honneur de vous répondre … qu'elle ne serait jamais aliénée à moins de deux cent mille livres argent courant . … Il faut déduire ce que vous m'avez déjà payé . »

 

 

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10/12/2014 | Lien permanent

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