Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

Rechercher : Tâchez de vous procurer cet écrit; il n'est pas orthodoxe, mais il est très bien raisonné

Nous avons plus besoin de charrues que de montres, et c'est ici le cas où le nécessaire doit l'emporter sur le superflu

... Et il serait vraiment plus juste que l'argent que nous dédions bêtement à l'achat de montres et gadgets "connectés" ( faut-il que les humains soient devenus des assistés infantiles pour y avoir recours dans de telles proportions ! ) soit utilisé pour payer un juste prix à ceux qui nous nourrissent .

 

 

« A Jean-François Dufour de Villeneuve 1

A Ferney 10 avril 1764 2

Monsieur,

Il y a longtemps qu'on m'avait remis ce mémoire pour vous être présenté dans un voyage que je devais faire à Dijon . Les maladies dont je suis accablé ne m'ayant pas permis de vous faire ma cour, je remplis au moins les vœux de notre petite province en vous adressant ses supplications ; il n'est que trop vrai que l'abus dont on se plaint est très préjudiciable, et que tous nos cultivateurs seront bientôt des horlogers employés par Genève . Nous avons plus besoin de charrues que de montres, et c'est ici le cas où le nécessaire doit l'emporter sur le superflu . Pour moi, monsieur je me borne uniquement à espérer votre protection pour notre pauvre petit pays . Je ne doute pas que si vous voulez bien représenter au Conseil l'état où nous sommes vous ne fassiez rendre un arrêt qui défende aux paysans de quitter la culture des terres pour servir les horlogers de Genève . Nous attendons tout de votre sagesse et de votre bienveillance .

J'ai l'honneur d'être avec beaucoup de respect

monsieur

votre très humble et très obéissant serviteur

Voltaire . »

2 L'édition Vayssière donne pour destinataire Antoine-Jean Amelot de Chaillou ; mais celui-ci ne devait remplacer Dufour de Villeneuve comme intendant de Bourgogne que quelques mois plus tard . Le manuscrit porte les mentions : « Gex . Lettre de M. de Voltaire et requête des états des pays de Gex pour faire défense aux habitants du pays de quitter la culture des terres  », et « à envoyer à monsieur le contrôleur général ».

Lire la suite

10/05/2019 | Lien permanent

donner à ceux qui peuvent défendre le bon goût contre le préjugé

... Est-ce ce qui vous motive M. Stéphane Bern ?

 

 

« A Etienne-Noël Damilaville

11 juin 1764

Mon cher frère, Gabriel Cramer n' a point fait tenir de Corneille commenté aux héros et héroïnes du théâtre. Il dit qu'il croyait que Pierre Corneille s'était chargé de donner les œuvres de Pierre aux Dumesnil, Clairon, Hus, Brizard et Lekain ; mais je vois bien qu'il faut que je me charge de tout . J'ai donc encore recours à vos bontés, et à celles de frère Thieriot pour délivrer des exemplaires à MM. Mariette, Beaumont, l'abbé Arnaud, Blin de Sainmore, Lekain, Brizard, et à Mlles Dumesnil et Clairon . Cela fait huit exemplaires, et pour aller plus vite on pourrait les donner brochés ; je laisse tout cela à la discrétion de frète Thieriot .

Vous sentez combien la cassation de l’arrêt toulousain me ranime . Voilà des juges fanatiques confondus, et l'innocence publiquement reconnue . Mais que peut-on faire davantage ? pourra-t-on obtenir des dépens, dommages et intérêts ? pourra-t-on prendre le sieur David à partie ? Je vois qu'il est beaucoup plus aisé de rouer un homme que de lui faire réparation . Je vous embrasse tendrement .

Écr l'inf .

Encore un petit mot, s'il vous plait .

Il y a un M. de Belloy qui a fait des tragédies, qui s'y connait, qui aime Racine . Il demeure chez M. Girardeau, dans l’impasse 1, dit-il, des Quatre Vents, près de la foire Saint Germain . Vous m'avouerez qu'un homme qui demeure dans un impasse, et non dans un cul-de-sac, n'est pas welche, et mérite un Corneille . Il me paraît essentiel d'en donner à ceux qui peuvent défendre le bon goût contre le préjugé . »

1 On connait la répugnance de V* pour tous les mots avec cul , ce qui d'ailleurs est contradictoire avec le reproche d'étroitesse d'esprit fait aux « Welches » . Quoi qu'il en soit, les dictionnaires étymologiques lui attribuent le premier emploi du mot impasse . Si le mot est ici masculin, c'est en raison de l'hésitation sur les noms commençant par une voyelle et terminés par un e (énigme, équivoque, etc.) . Le mot passe lui-même, attesté tardivement, a toujours été féminin . Voir : https://fr.wiktionary.org/wiki/impasse

Lire la suite

18/07/2019 | Lien permanent

J’ai renoncé à toute sorte de vanité pour ce monde et pour l’autre

... En toute franchise, surtout pour l'autre, et même, parfois uniquement pour l'autre .

Ils sont en route pour le Brexit, gonflés d'eux-mêmes , comme toujours .

 

 

« Au marquis Francesco Albergati

Capacelli Senatore di Bologna

à Bologna

10è auguste 1764 à Ferney

Croiriez-vous, monsieur, que j’ai eu toutes les peines du monde à trouver dans Paris un exemplaire du nouveau Corneille commenté ? Il n’y en a plus à Genève ; les libraires n’en avaient point assez imprimé. En un mot, vous en recevrez un de Paris. Mais il faut vous résoudre à ne l’avoir que dans deux mois . Vous savez que les voitures ne font pas une grande diligence.

Nous avons actuellement à Genève un Italien d’un grand mérite ; c’est M. Tiepolo, ambassadeur de Venise à Paris et à Vienne. Il est très malade entre les mains de Tronchin, et je suis assez malheureux pour ne pouvoir aller le voir, étant plus malade que lui à ma campagne.

On voulait, ces jours passés, me faire jouer un rôle de vieillard sur mon petit théâtre ; mais je me suis trouvé en effet si vieux et si faible, que je n’ai pu même représenter un personnage qui m’est si naturel. C’est à vous, monsieur, à vous livrer aux beaux-arts et au plaisir ; tout cela n’est plus pour moi. Le roi de Prusse passe donc pour avoir fait une épitaphe latine à ce pauvre Algarotti 1. Ce monarque est bien digne d’avoir le don des langues ; il n’a jamais appris un mot de latin. Pour moi, monsieur, je ne me soucie point d’épitaphe . J’ai renoncé à toute sorte de vanité pour ce monde et pour l’autre, et je me borne à vous aimer de tout mon cœur. »

1 Albergati la cite dans sa réponse : « Hic jacet Ovidis aemulus, Newtoni discipulus, », c'est-à-dire : Ci-gît un émule d'Ovide, un disciple de Newton .

Lire la suite

09/10/2019 | Lien permanent

il veut que son drame soit aussi intéressant que politique. Ces deux avantages se trouvent rarement ensemble

... Serait-ce la raison de la disparition de L'Echo ? https://france3-regions.francetvinfo.fr/nouvelle-aquitain...

Je ne l'ai jamais acheté ni lu, de ce fait, pas d'émotion chez moi . Seul m'attriste un peu le chomage qui attend le personnel . Que faire ?

Un cercueil symbolique déposé sur le parvis de la Cité Judiciaire de Limoges en soutien au journal L'Echo et à ses salariés. / © Delphine Roux

 

 

« A Bernard-louis Chauvelin

Ferney 21 septembre 1764

J’ai été si occupé de mon petit ex-jésuite, et ensuite si malingre, que je n’ai pas remercié Votre Excellence de l’extrême bonté qu’elle a eue de daigner s’intéresser pour un gentilhomme savoyard. Ce Savoyard, nommé M. de La Balme 1, fera tout ce qui lui plaira ; il suivra, s’il veut, les bons conseils de Votre Excellence. Je vous présente mes très humbles remerciements et les siens, et reviens à mon défroqué. Il veut absolument justifier la bonne opinion que vous avez eue de son entreprise ; il veut que son drame soit aussi intéressant que politique. Ces deux avantages se trouvent rarement ensemble, témoin les douze ou treize dernières pièces du grand Corneille, qui raisonne, qui disserte, et qui est bien loin de toucher. Notre petit drôle ajoute encore qu’il faut que le style soit de la plus grande pureté, sans rien perdre de la force qui doit l’animer ce qui est extrêmement difficile ; que toute tragédie doit être remplie d’action, mais que cette action doit toujours produire dans l’âme de grands mouvements, et servir à développer des sentiments qui aient toute leur étendue ; car c’est le sentiment qui doit régner, et sans lui une pièce n’est qu’une aventure froide, récitée en dialogues. Enfin il veut vous plaire, et il vous enverra sa pièce, que vous ne reconnaîtrez pas.

Malheureusement il n’y a point de rôle ni pour mademoiselle Clairon de Paris ni pour celle de Turin . Je me mets aux pieds de madame Chauvelin-Clairon, dont il faut adorer les talents et les grâces. Que l’une et l’autre Excellence conservent leurs bontés au vieux laboureur de Ferney, qui a quitté le cothurne pour le semoir, et qui fait des infidélités à Melpomène en faveur de Cérès, mais qui ne vous en fera jamais. »

Lire la suite

07/11/2019 | Lien permanent

dire aussi à vos ministres qu'ils fassent le plus d'enfants qu'ils pourront aux servantes, mais que d'ailleurs ils soie

... Non, ce n'est pas un mot d'ordre, ni une note de service, non plus qu'une prière concernant nos ministres gouvernementaux, quoique ...

 Il est vrai que certains feraient mieux de s'occuper d'une famille, ça leur éviterait peut-être d'être malhonnêtes, comme un Claude Guéant, par exemple . Malheureusement SGDG .

 

« A Jean Ribote-Charron

à Montauban .

[vers le 25 mars 1763]1

On aura bientôt l'arrêt du Conseil imprimé . En attendant voici une relation que l'on m'a envoyée . Elle amuse toute la cour, il y en a cinq ou six autres de cette façon , et surtout une chanson que tout le monde chante* à table . L'ami Pompignan tient la nation en joie . Si vous pouvez faire dire de ma part au ministre Rabaut 2 qu'il est un fou et qu'il faut qu'il se taise jusqu'à ce que le procès des Calas soit entièrement gagné, vous rendrez un très grand service et de dire aussi à vos ministres qu'ils fassent le plus d'enfants 3 qu'ils pourront aux servantes, mais que d'ailleurs ils soient infiniment circonspects . Il est question de leur faire du bien pourvu qu'ils ne l'empêchent pas .

On vous fait, monsieur, mille compliments très sincères .

* Le refrain de la chanson est vive le roi et Simon Lefranc, son favori, son favori . 4»

1 Jusqu'en 1981 cette lettre a été datée de 1764 .

3 Depuis fassent le plus d'enfants, passage omis dans les éditions .

4 La note a été ajoutée par V* à la tête de la première page, elle n'a pas été reproduite dans les éditions .

Lire la suite

20/03/2018 | Lien permanent

Une vieille huguenote du pays qui s'amusait à consoler les mourants passait pour les égorger tous de peur qu'on ne leur

...Fake new !!

Ouf ?!

20180908_134237.jpg

A propos de fake news, voir ci-dessus l'une de ses sources à gros débit

https://steempeak.com/fr/@dubignyp/je-ne-vois-rien-je-n-e...

 

 

« A Jean-Baptiste-Jacques Élie de Beaumont

4è mai 1765

Je me flatte que mon Cicéron a commencé sa seconde philippique. Il n'est pas nécessaire, ce me semble , d'avoir la feuille du parlement toulousain qui confirme la sentence de Mazamet pour que le protecteur de l'innocence et de la raison se livre aux mouvements de son éloquence . Vous aurez la gloire d'avoir détruit de bien cruels préjugés. M. de Lavaysse le père me mande que depuis trente ans la canaille catholique du Languedoc est persuadée que la canaille calviniste égorge ses enfants pour les empêcher de communier avec du pain azyme . Une vieille huguenote du pays qui s'amusait à consoler les mourants passait pour les égorger tous de peur qu'on ne leur donnât l'extrême-onction .

Vous avez dû recevoir les réponses du pauvre Sirven à vos questions . Vous êtes son sauveur, il faudra vous peindre avec les Calas à vos pieds . Pierre Calas veut retourner à Genève où il fait un petit commerce . Il me semble qu'il serait plus convenable de faire ce commerce à Paris . Ne risquerait-il pas de choquer le gouvernement et de perdre ses bienfaits s'il sortait de France après avoir obtenu une justice si éclatante et un présent de mille écus ?1 S'il veut retourner à Genève il faut du moins qu'il en ait une permission authentique, et le ministère en la lui donnant aurait encore une très mauvaise opinion de lui . Je soumets mon avis au vôtre . Mille respects à Mme de Beaumont . »

Lire la suite

22/08/2020 | Lien permanent

Le nombre de prêtres qui sont las de leur métier est beaucoup plus grand que celui des honnêtes femmes qui sont lasses d

... Entends-tu François ? Ton prédécesseur Benoît XVI en est un bon mauvais exemple . Il est vrai qu'on commence dans la carrière complètement raplapla , j'ai des preuves à vous montrer :

129 nouveaux prêtres en France en 2019 - FSSPX.Actualités / FSSPX.News

 

 

« A Paul-Claude Moultou

10è mai 1765

Mon cher philosophe, l'abbé Bazin était un grand ignorant auprès de vous . Je vois qu'il n'avait fait qu’effleurer ce que vous approfondissez ; il est le Jean qui crie dans le désert, préparez la voie du Seigneur 1. Il vous est réservé de détruire l'édifice que la fraude et la bêtise ont élevé . Il me semble que vous tenez le fil qui vous conduira dans ce labyrinthe . Vous ressemblerez à celui qui renversa la statue de Sérapis 2 dans le creux de laquelle on ne trouva que des rats et des toiles d’araignée, et le bon de l’affaire est que vous renverserez la statue en ayant l'air de la soutenir . Je vais rassembler tout ce que je pourrai des fatras que le prieur des Carmes veut bien me demander, et je lui ferai tenir par les voitures publiques , cela sera long, mais sûr , la vérité perce enfin jusque dans les cloîtres . Il n'est pas à beaucoup près le seul religieux qui ait ouvert les yeux à la lumière . Le nombre de prêtres qui sont las de leur métier est beaucoup plus grand que celui des honnêtes femmes qui sont lasses du leur .

Je ne sais quand Mme la duchesse d'Anville viendra à Genève ; je ne suis instruit de rien dans ma retraite . Je plains beaucoup son âme tendre et respectable ; elle a perdu une fille charmante 3; il lui faudrait un consolateur tel que vous .

J’imagine que la santé de monsieur votre père vous retiendra longtemps à Montpellier, mais je ne perds pas l’espérance de vous revoir, et de vous dire combien je vous estime et je vous aime . »

1 Isaïe, XI, 3 : https://magnificat.ca/textes/bible/isaie.htm

évangile de Matthieu , III, 3 : https://www.aelf.org/bible/Mt/3 , de Marc , I,3 : https://www.aelf.org/bible/Mc/1 , de Luc , III, 4 : https://www.aelf.org/bible/Lc/3

Lire la suite

31/08/2020 | Lien permanent

je suis devenu si vieux que je ne peux plus même jouer les rôles de vieillard

...

 

« A Jean Le Rond d'Alembert

A Genève, 27 de mai [1765]1

J’ai eu l’honneur de voir M. de Valbelle, mon cher Archimède ; il est bien aimable, comme vous dites. Je ne savais point que l’autre Archimède-Clairault fût gourmand, et que des indigestions l’eussent tué 2 : ce n’est point ainsi que doit mourir un philosophe. Sa pension vous est dévolue de droit. Peut-être avez-vous quelques ennemis qui vous ont desservi ; je n’en suis point du tout surpris. J’ai des ennemis aussi, moi qui ne vous vaux pas. On m’a dit que l’Académie des sciences, en corps, demande cette pension pour vous ; c’est une démarche qui vous honore autant que vos confrères. Vous me ferez grand plaisir de m’en apprendre le succès, soit par un petit mot de votre main, soit par notre digne ami.

On m’a fait accroire que Mlle Clairon pourrait venir consulter Tronchin ; en ce cas, il faudra que je fasse rebâtir mon théâtre ; mais je suis devenu si vieux que je ne peux plus même jouer les rôles de vieillard. D’ailleurs les tracasseries qu’on me fait continuellement m’ont rendu la voix rauque :  Lupi Mœrim videre priores 3.

Je crois que, si Clairault est allé voir Newton, j’irai bientôt faire très-humblement ma cour à Milton. En attendant, je vous embrasse de tout mon cœur.»

2 Clairault est mort le 17 mai 1765.

3 Virgile, Bucoliques. IX, 54 ; les loups ont vu Moeris les premiers . On connait l'importance, dans les superstitions, d'avoir « vu le loup » ou d'en avoir été vu .

Lire la suite

21/09/2020 | Lien permanent

Voici le parti que j'ai pris . Un peu de casse qui m'a purgé, sobriété qui me soutient, eau d'orge qui humecte et qui a

... Ceci est un traitement, que je prescris, moi ignare, qui me mets égal au docteur professeur Donald Trump , -grand thaumaturge, autant de trous dans la cervelle que sur ses golfs ,- qui vient de se faire purger aux bulletins de vote .

 

 

« A Théodore Tronchin Professeur

à Genève

[vers le 26 juillet 1765]1

Vous me direz peut-être, mon cher Esculape, qu'après avoir vécu soixante-douze ans avec le corps le plus faible, je dois être fort content de faire mon paquet, partir gaiement, et ne vous pas importuner . Vous aurez raison, mais je ne vous demande que six mois, parce que mes affaires ne peuvent être arrangées que dans ce temps-là .

J'ai à peu près la même maladie qui fit dire il y a trois ans que j'étais mort, après avoir été dûment confessé et communié, même mal de gorge, même pesanteur de cervelle, même fiévrotte . Voici le parti que j'ai pris .

Un peu de casse qui m'a purgé, sobriété qui me soutient, eau d'orge qui humecte et qui adoucit .

Si la maladie augmente je vous supplie de me dire avec quoi vous me purgeâtes . Je suivrai le régime que vous m’ordonnerez, et je ne jouerai pas la comédie avec Mlle Clairon qui arrive je crois demain 2 .

Si je trépasse je vous prie de confondre la calomnie de ce petit coquin de prêtre écossais Brown 3, qui dit à tous les Écossais que je m'applique des reliques pour la fièvre . Je veux bien qu'on sache que je ne m'applique que vos ordonnances .

Je vous supplie d'envoyer un petit mot chez M. Souchay à votre loisir . Vous savez qu'Esculape rendait quelquefois ses oracles par des billets cachetés .

Je rouvre ma lettre pour vous dire qu'on veut que je vous l'envoie et que je n'attende pas à demain . Mais rien ne presse . Je voudrais seulement savoir ce que c'est que certaine bouteille que vous me donnâtes quand on craignait inflammation . Vale et me ama . »

1 L'édition Tronchin ne donne que deux extraits et place la lettre en août ; Gagnebin la met en 1766 .

2 Elle arrivera le 30, ou peut-être le 29, mais ce n'est que le 28 que V* l'attendit expressément pour le jour même, ou le suivant . D'où la date proposée pour la lettre .

Lire la suite

25/11/2020 | Lien permanent

Il n'y a plus moyen d'être malade avec cette horrible guerre ; où est le temps où j'avais la casse à 18 sous la livre ?

... Mis en ligne le 18/11/2020 pour le 13/9/2015

 

 

 

« A Charles-Augustin Ferriol, comte d'Argental

12 septembre 1760

[pas de texte disponible]1

1 Le manuscrit olographe est passé à la vente John Mills Hale (Philadelphie, 14 février 1913) puis à une vente à New York le 8 juin 1939 .

 

Laxatif — Wikipédia

Je ne voyais pas le biotope intestinal comme ça ! Des travailleurs au noir !

 

 

« A Jean-Robert Tronchin

Banquier

à Lyon

13 septembre 1760

Il me semble, mon cher correspondant, que je suis plus vif dans les affaires que M. Daun ne l'est dans ses campagnes : on dit le général Beck 1 battu à la barbe de ce M. de Daun ; pour moi je ne veux battre que Rigolet ou du moins l'empêcher de troubler notre repos à Genève ; la guerre littéraire n'est bonne que pour Paris .

Vous avez donc eu la bonté, monsieur, de faire trouver frumental ; la casse est-elle toujours aussi horriblement chère que l'année passée ? Il n'y a plus moyen d'être malade avec cette horrible guerre ; où est le temps où j'avais la casse à 18 sous la livre ? Cela ne reviendra plus, les hommes sont trop méchants . Cependant douze livres de bonne casse me viendraient bien à propos .

J'ai pris mon parti ; je ne dépenserai point cent mille francs cette année au château de Ferney ; je serai le plus sage que je pourrai ; je veux vivre encore deux ans pour vous y donner une très jolie fête . En attendant, nous allons y marier le Résident 2. Pour moi il n'y a pas d'apparence que je me marie sitôt .

Je vous embrasse de tout mon cœur .

V. »

1 Philipp Levin, baron von Beck, avait été impliqué dans la série de marches et contre-marches du mois d'août sans qu'aucune action importante fût engagée .

2 Montpéroux épousera le 21 septembre 1760, à Ferney, Claudine de la Lande-Bourdon, « dans le plus grand incognito » selon les termes de sa lettre du 6 septembre à Choiseul .

 

Lire la suite

13/09/2015 | Lien permanent

Page : 359 360 361 362 363 364 365 366 367 368 369