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Rechercher : Tâchez de vous procurer cet écrit; il n'est pas orthodoxe, mais il est très bien raisonné

Je corrige toujours mes ouvrages et ils n'en sont pas meilleurs pour cela

... En toute fière humilité .

 

« A Jacques Lacombe

2è janvier 1767 à Ferney

Si vous faites, monsieur, une seconde édition du Triumvirat et des Proscriptions, voici les corrections nécessaires . Je vous enverrai peut-être par le premier ordinaire la tragédie des Scythes qui est de moi , bonne ou mauvaise, mais à laquelle on me reconnaitra aisément par l'épître dédicatoire à M. le duc [de] Choiseul et à M. le duc de Praslin . Je vous prie de n'en tirer que sept cent cinquante exemplaires . Je corrige toujours mes ouvrages et ils n'en sont pas meilleurs pour cela .

Je vous avertis qu'il faut que cette pièce soit imprimée en huit jours, parce que MM. Cramer de Genève vont débiter leur édition dans les pays étrangers, et peut-être dans les provinces de France . Vous n'avez pas un moment à perdre . Je vous enverrai la pièce par la poste, le paquet ne sera pas gros, l'impression est d'un caractère très menu . Je vous prie de faire dire à M. Dorat que j'ai trouvé de très beaux vers dans son poème de la déclamation .

Vous me mandâtes dans votre dernière lettre que Rousseau venait gouverner Genève . Je vous promets qu'il ne sera jamais assez hardi pour oser s'y montrer . Je vous embrasse du meilleur de mon cœur, et je compte sur votre amitié .

 

ERRATA

pour la tragédie du Triumvirat

Page5, vers 8è : Oserait-il vous faire une pareille injure ?

corrigez

L'ingrat ! Il vous doit tout, et vous fait cette injure !

Page6, vers 47 : goûter la folle ivresse . Corrigez , chercher la folle ivresse

Page 9, après ce vers : Des vainqueur de Pompée et de vos oppresseurs

mettez ainsi

Mais que résolvez-vous ?

FULVIE

De me venger.

AUFIDE

Sans doute.

Vous le devez Fulvie.

FULVIE

Il n'est rien qui me coûte,

Il n'est rien que je craigne, et dans nos factions, etc.

 

Page 20, vers 7è : Ces funestes édits . Corrigez : ces malheureux édits .

Page 29, vers 6è : J'irai chercher Pompée . Corrigez : J'irais chercher Pompée .

Page 71, vers 7è : Séjour des meurtriers. Corrigez séjour de meurtriers .

Page 83, vers 7è : Les monstres . Corrigez : Ces monstres .

Page 108, ligne 1re : non fu si tanto . Corrigez : non fu si santo .

Page 138, ligne 12 : Ceux de Mintiane . Corrigez : ceux de Minturne .

Page 158, après ces mots : massacrèrent par une piété mal entendue,

ajoutez

Il y a au moins de la piété dans ces meurtres, et cela est bien consolant .

Page 171, ligne 9 : cent cinquante mille . Corrigez ; quatre-vingt mille.

Dans l'histoire des proscriptions mettez à chaque article la proscription dont il s'agit, en titre d'abord, celles des juifs, ensuite celle de Mithridate, celles de Sylla et de Marius, puis celles du triumvirat, celle des juifs sous Trajan, celle de Théodose, etc.1 »

1 Tous les changements demandés seront apportés à l'édition, mais les noms de Choiseul et Praslin figureront sous forme d'anagrammes . Voir : https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k312278f.texteImage

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04/04/2022 | Lien permanent

il a eu la conduite d'un coquin avec le style d'un sot

... Ce qui n'excuse pas la violence de ceux qui, au fond tout autant répréhensibles , ne sont pas des saints , et se croient justiciers envers Adrien Quatennens : https://actu.orange.fr/france/lille-en-plein-concert-la-s... *

Je déteste ce politicien , mais je déteste aussi les petits donneurs de leçons qui recourent à la violence lâchement . Ils ont la même imbécilité que des supporters saouls .

* Cauchemar est exagéré !

Affaire Quatennens: LFI face à ses contradictions - l'Opinion

Pour mémoire !

 

 

« A Etienne-Noël Damilaville

11 novembre 1767 1

J'ai aussi, mon cher ami, une très ancienne colique. Je suis à peu près de l'âge de M. de Courteilles 2, et beaucoup plus faible et plus usé que lui. Je dois m'attendre à la même aventure au premier jour. Que cette dernière facétie soit jouée dans mon désert ou demain, ou dans six mois, ou dans un an, cela est parfaitement égal entre deux éternités qui nous engloutissent, et qui ne nous laissent qu'un moment pour souffrir et pour mourir.

Je vous plains beaucoup d'avoir perdu votre protecteur; mais vous ne perdrez pas pour cela votre emploi. Vous vous soutiendrez par vos propres forces, et d'ailleurs vous avez des amis. Plût à Dieu que vous pussiez, au lieu de votre emploi, avoir un bénéfice simple, et venir philosopher avec moi sur la fin de ma carrière !

Mandez-moi, je vous prie, si M. Marmontel est revenu à Paris. Le voilà pleinement victorieux; et il le serait encore davantage si les chats fourrés de la Sorbonne étaient assez fous pour lâcher un décret. Vous m'avez envoyé deux exemplaires des Pièces relatives à Bélisaire 3 ; dans l'un il manquait le dernier cahier et dans l'autre il manquait le premier 4.

Il n'est pas juste de m'attribuer L’Honnêteté théologique quand je ne l'ai pas faite. Il faut que chacun jouisse de sa gloire. Ceux qui font ces bonnes plaisanteries sont trop modestes de les mettre sur mon compte. J'ai bien assez de mes péchés, sans me charger encore de ceux de mon prochain.

Je ne suis point du tout fâché qu'on ait imprimé ma lettre à Marmontel 5. J'y traite Coger de maraud ; et j'ai eu raison, car il a eu la conduite d'un coquin avec le style d'un sot. On peut même imprimer cette lettre que je vous écris, je le trouverai très bon.

Je vous ai prié, mon cher ami, de me faire avoir par Briasson ou un autre, les Mémoires du maréchal de Luxembourg ; ils me sont d'une nécessité indispensable . Je vous prie d'ajouter au plaisir que vous me ferez, en me les envoyant, celui de me les faire tenir promptement ; je vous aurai une véritable obligation . Je vous embrasse de toutes les forces qui me restent. »

1 Copies contemporaines : Darmstadt B., B.H. ; l'édition de Kehl ajoute le second paragraphe mais omet en revanche le dernier à l'exception de la dernière phrase .

2 Dominique-Jacques Barberie, marquis de Courteilles, est mort le 3 novembre 1767, à soixante-et-onze ans : https://data.bnf.fr/fr/16642179/jacques-dominique_de_barberie_de_courteilles/

Voir lettre du 15 décembre 1766 : https://artflsrv04.uchicago.edu/philologic4.7/grimm/navigate/5/20

4 Dans l'édition Garnier ,1877-1885, il y a simplement : mais elles ne sont pas complètes.

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07/06/2023 | Lien permanent

Je ne sais pas encore si les ciseaux de M. de Silhouette rogneront d’assez près les ongles des fermiers généraux pour qu

... Ce doute est actuel mais notre ministre des finances et des comptes publics, M. Sapin (ça sent le ...) ne se pose peut-être pas tant de questions quant à ce qui restera dans la poche des plus humbles contribuables .

Arnaud Montebourg-Monte-au-créneau sans économies, redresse la tête improductivement et reste dans le virtuel numérique .

 

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Et pendant ce temps, des gugusses font grève , les uns en montrant leurs culs nus, les autres en ne roulant plus, les uns en défendant leur bout de gras, les autres en s'accrochant mordicus à leurs avantages que d'aucuns aimeraient bien partager .

SNCF, déjà tout petit je savais que cela signifiait Société Nourrissant Certains Fainéants, ça se confirme , les fainéants se doublant de fieffés emmerdeurs . 

 

 

« A Jean-Robert Tronchin

Il y a bien longtemps, mon cher monsieur, que je n'ai eu le plaisir de m'entretenir avec vous ; j'ai respecté vos occupations, et de mon côté je n'ai pas été oisif . Je ne sais pas encore si les ciseaux de M. de Silhouette rogneront d’assez près les ongles des fermiers généraux pour qu'il en revienne quelque chose au peuple ; si le première impression que tout changement fait dans le public pouvait donner quelque faveur à nos billets de loterie, et à nos annuités, je crois qu'il faudrait prendre ce moment pour s'en défaire en cas qu'il n'y eût que peu de chose à perdre sur ces effets, et je vous avoue que j'aime mieux des prés que des billets sur la place ; je vous ai beaucoup dégarni . Vous devez payer à la Saint Jean des sommes assez fortes . Pour moi, j'ai acheté encore deux domaines à ma bienséance dont l'un joint la terre de Ferney à celle de Tournay et j'ai payé la moitié de ces deux acquisitions comptant . Mais bientôt il faudra que vous m'aidiez ; j'attendrai vos avis pour me défaire de ces billets de loterie et de ces annuités dont j'ai l'honneur de vous parler . Permettez qu'à présent je vous fasse une autre prière ; on m'a parlé d'une bonne manufacture de drap établie dans votre voisinage, à Vienne ; ne pourrais-je pas avoir une quarantaine d'aunes de bon gros drap vert avec des doublures jaunes , et une vingtaine de gros drap jaune ? Je souhaiterais le vert très foncé et approchant du gris de fer et que le jaune fût aussi très foncé, pour être moins tachant . Il me faudrait aussi du galon d'argent à bon marché pour une douzaine de chapeaux de domestiques . À l'égard des boutons pour habits 1 je ne sais si on n'en fait pas de cuivre à Saint Étienne qui soient bon marché et durables .

C'est toujours avec un peu de honte que je vous fatigue de ces misères et quoique vous m'ayez très enhardi il me reste toujours un petit fond de timidité .

Je ne suis pas si timide pour la casse et quand il s'agit d’obéir aux ordres du Docteur je ne suis plus honteux 2. Il me nourrit de bonne casse, comme vous savez . Une vingtaine de livres me viendraient très à propos, car les vivres me manquent . Voici encore une autre supplication, si jamais deux jeunes et bonnes juments de trait et à bon marché vous passent sous la main, envoyez-les moi au plus vite avec brides, mors et harnais simples . J'aimerais mieux qu'elles vous conduisent aux Délices .

Entre nous il m'a passé par les mains des choses bien extraordinaires depuis peu . Je vous réponds de la plus implacable animosité contre le roi de France et le roi de Prusse . On fera plutôt la paix avec les Anglais (à quelque prix que ce soit ) qu'avec lui . Il faut ou que ce prince soit écrasé ou qu'il écrase . Il me mande qu'il croit que cette campagne sera plus meurtrière que l'autre . Il a jeté le fourreau dans la rivière 3 , à moins d'un miracle, nous voilà ruinés .

Je vous embrasse tendrement, ainsi fait ma nièce.

V.

Aux Délices 2 mai [1759] »

1 Pour habits est ajouté par V* au dessus de la ligne .

2 V* a d'abord écrit si timide, puis rayé et remplacé par honteux .

3 Dans la bible , il est question de déposer l'épée et le bouclier au bord de la rivière .

 

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16/06/2014 | Lien permanent

je pourrais en qualité de Suisse mettre mon denier de la veuve dans cette grande offrande s'il y avait place dans le tro

...Si tant est que ce soit une qualité qu'être Suisse . Il en est de bons, on le dit, rares, qui ne coupent pas les cheveux en vingt quatre (je mets 24, car pour eux en 4, ça ne suffit pas )  et payent leur tournée au bistro . "Boire en Suisse" , tout un programme ; allez ! santé gaillard !

Wanted : pilleur de troncs

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« A Jean-Robert Tronchin

Aux Délices seize juin [1758]

Je suis bien sensible, mon cher monsieur, à la bonté que vous avez au milieu de tant d'occupations de m'instruire de vos négociations et de vos succès . Vous savez qu'elle part je prends à tout ce qui vous regarde et combien je suis flatté de vous voir réussir dans tout ce que vous entreprenez . Nous savions déjà l'affaire de six millions 1, mais je ne dis à personne que vous êtes chargé de cette grande affaire . C'est un triomphe qui ne sera pas longtemps ignoré . M. de Labat votre ami prétend qu'il sera difficile aux Génois de fournir d'un coup cette somme, et peut être la Suisse, toute Suisse qu'elle est, serait-elle en état de donner ce que les Génois n'auront pas de prêt . En ce cas je pourrais en qualité de Suisse mettre mon denier de la veuve dans cette grande offrande s'il y avait place dans le tronc . C'est une chose que je remets à votre prudence et à votre amitié .

Il s'en faut bien que nos affaires militaires soient conduites comme vous traitez les affaires de finance . La marche du prince Ferdinand de Brunswik et son passage du Rhin sont un chef d’œuvre de l'art militaire et ce n'en est pas un de l'avoir laissé passer . Voilà un terrible événement .

Lorsque vous aurez , monsieur, quelques moments de loisir, je vous prierai très instamment de vous servir du crédit que vous avez auprès de Mme de Grolée 2 pour faire naître dans son cœur le désir de voir M. d'Argental et pour l'appeler auprès d'elle . Je ne doute pas que vous ne réussissiez dans cette négociation délicate comme vous avez réussi auprès du contrôleur général .

Je sens combien il est ridicule de vous parler à présent de bagatelles comme d’un petit paquet de livres que je fais partir à votre adresse et dont je vous écrirai la destination, mais je ne peux faire que de petites choses et vous voulez bien y avoir égard . Mes nièces vous font mille compliments et l'oncle est à vous pour la vie avec le plus tendre attachement .

V. »

2 Héritière du cardinal de Tencin ; il s'agissait d'exciter Mme de Grolée à engager son neveu d'Argental à la venir voir à Lyon. Voltaire espérait de cette entrevue des suites avantageuses pour son ami. Voir page 415 : http://books.google.fr/books?id=NaA3eTAyKIQC&pg=PA415&lpg=PA415&dq=mme+de+grol%C3%A9e+argental+tencin&source=bl&ots=qsj0qZhn2Z&sig=U_NEHeIjgPv3joLwkUYSeLfqLpw&hl=fr&sa=X&ei=P7sfUsqYHYaG0AXy7YEY&ved=0CDYQ6AEwAQ#v=onepage&q=mme%20de%20grol%C3%A9e%20argental%20tencin&f=false

 

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29/08/2013 | Lien permanent

Je hais les conquérants,....Je songe à l’humanité, Sire, avant de songer à vous-même

La lettre du jour me plait car on y trouve le Volti toujours aussi peu avare de compliments, lesquels compliments n'excluent pas l'expression du fond de la pensée de l'auteur. Plutôt que des lois répressives comme il en fleurit tous les jours (par la grâce de parlementaires et de ministres qui veulent justifier leur passage au pouvoir sans songer au réel bien du menu peuple ! SVP, oubliez ce mouvement d'aigreur matinal !!), Volti nous amène à réfléchir sur notre conduite, apprécie ce qui est correct et nous place face à l'insupportable que nous devons éviter . Il le dit et l'écrit, bien sot celui qui ne saurait pas en tirer les conséquences...

 

 

« A Fréderic II, roi de Prusse

 

 

Le Salomon du Nord en est donc l’Alexandre ?

Et l’amour de la terre en est aussi l’effroi ?

L’Autrichien vaincu fuyant devant mon roi [bataille de Chotusitz (=Czaslau) 17 mai]

Au monde à jamais doit apprendre

Qu’il faut que les guerriers prennent de vous la loi,

Comme on vit les savants la prendre.

J’aime peu les héros, ils font trop de fracas ;

Je hais les conquérants, fiers ennemis d’eux-mêmes,

Qui dans les horreurs des combats

Ont placé le bonheur suprême ;

Cherchant partout la mort, et la faisant souffrir

A cent mille hommes leurs semblables ;

Plus leur gloire a d’éclat, plus ils sont haïssables.

O ciel que je dois vous haïr !

Je vous aime pourtant, malgré tout ce carnage

Dont vous avez souillé les champs de nos Germains,

Malgré tous ces guerriers que vos vaillantes mains

Font passer au sombre rivage.

Vous êtes un héros ; mais vous êtes un sage.

Votre raison maudit les exploits inhumains

Où vous força votre courage,

            Au milieu des canons, sur des morts entassés,

Affrontant le trépas, et fixant la victoire,

Du sang des malheureux cimentant votre gloire,

Je vous pardonne tout, si vous gémissez.

 

Je songe à l’humanité, Sire, avant de songer à vous-même ; mais après avoir en abbé de Saint Pierre [ abbé Charles-Irénée Castel de Saint-Pierre, auteur d’un Projet de paix perpétuelle -1713, : Frederic dira : « il ne manque pour faire réussir ce projet que le consentement de l’Europe et quelque autre bagatelle semblable… » ; de Réflexions sur l’Anti-Machiavel de 1740 -1741 ] pleuré sur le genre humain dont vous devenez la terreur, je me livre à toute la joie que me donne votre gloire. Cette gloire sera complète si Votre Majesté force la reine d'Hongrie à recevoir la paix, et les Allemands à être heureux .Vous voilà le héros de l’Allemagne, et l’arbitre de l’Europe. Vous en serez le pacificateur, et nos prologues d’opéra [Quinault y  célébrait les victoires de Louis XIV] ne seront plus que pour vous.

 

La fortune qui se joue des hommes, mais qui vous semble asservie, arrange plaisamment les évènements de ce monde. Je savais bien que vous feriez de grandes actions ; j’étais sûr du beau siècle que vous alliez faire naître ; mais je ne me doutais pas, quand le comte du Four [Frederic avait fait un voyage sous le nom de comte du Four en 1740, avec son frère et Algarotti,  à Strasboug] allait voir le maréchal de Broglio, et qu’il n’en était pas trop content, qu’un jour ce comte du Four aurait la bonté de marcher avec une armée triomphante au secours du maréchal, et le délivrerait par une victoire. Votre Majesté n’a pas daigné jusqu’à présent instruire le monde des détails de cette journée. Elle a eu, je crois, autre chose à faire que des relations,[Friedrich von Borck apporta la nouvelle à Paris le 23 mai] mais votre modestie est trahie par quelques témoins oculaires, qui disent tous qu’on ne doit le gain de la bataille qu’à l’excès de courage et de prudence que vous avez montré. Ils ajoutent que mon héros est toujours sensible, et que ce même homme qui fait tuer tant de monde est au chevet du lit de M. de Rotembourg. Voilà ce que vous ne mandez point, et que vous pourrirez pourtant avouer comme des choses qui vous sont toutes naturelles. Continuez, Sire, mais faites autant d’heureux au moins dans ce monde que vous en avez ôté ; que mon Alexandre redevienne Salomon le plus tôt qu’il pourra, et qu’il daigne se souvenir quelquefois de son ancien admirateur, de celui qui par le cœur est à jamais son sujet, de celui qui voudrait passer sa vie à vos pieds, si l’amitié plus forte que les rois et que les héros, ne le retenait, et qui sera attaché à jamais à Votre Majesté avec le plus profond respect et la plus tendre vénération.

 

 

de Voltaire

A Paris ce 26 mai 1742. »

 

                       

 

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26/05/2009 | Lien permanent

Je n’ai point d’admirateurs, je n’en veux point : je veux des amis

Avant de venir au travail, j'ai eu le temps (bref) d'écouter deux dinosaures de la presse : Cavanna et Delfeil de Ton, piliers de Hara Kiri puis de Charlie Hebdo . En hommage à leur humour je n'ai pas résisté à la tentation, et j'ai eu la chance de trouver cette lettre de Volti* datée du jour, il y a 253 ans, où l'on voit qu'il est au sommet de son art de dire du bien en se moquant proprement de l'interlocuteur et ses colègues (pasteurs protestants ). Pour ceux qui ont l'ego exacerbé et un sens de l'humour atrophié, vous pourrez, si vous prenez tout au premier degré, lancer une fatwa et une "terrible" excommunication sur Volti* (ça ne lui fera ni chaud ni froid !) et sur moi qui rit à ces écrits :"cent mille Arabes qui ont été engloutis sous terre : cela peut servir merveilleusement votre éloquence chrétienne, d’autant plus que ces pauvres diables étaient des infidèles"

 

 

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« A Jacob Vernes

 

                            Il est vrai, mon cher Monsieur, que vous m’avez envoyé des vers, mais j’aime bien mieux votre prose. Je n’ai point d’admirateurs, je n’en veux point : je veux des amis, et surtout des amis comme vous.

 

                            On dit que vous avez prononcé un discours admirable sur le malheur de Lisbonne, [? ? :le Discours Philosophique sur ces Paroles de M. Pope : Tout ce qui est, est bien ] et qu’on ne voudrait pas que cette ville eût été sauvée, tant votre discours a paru beau. Vous avez encore Méquinez, et quelque cent mille Arabes qui ont été engloutis sous terre : cela peut servir merveilleusement votre éloquence chrétienne, d’autant plus que ces pauvres diables étaient des infidèles.

 

                            Tous ces désastres ont privé Lausanne de la comédie. On a joué Nanine à Berne ; mais pour expier ce crime affreux, on a indiqué un jour de jeûne. Mme Denis, qui ne jeûne point, a été très fâchée qu’on ne bâtît point un théâtre à Lausanne, mais cela ne l’a point brouillée avec les ministres. Il en vient quelques uns dans mon petit ermitage à Montriond. Ils sont tous fort aimables et très instruits. Il faut avouer qu’il y a plus d’esprit et de connaissance dans cette profession que dans aucune autre. Il est vrai que je n’entends point leurs sermons, mais quand leur conversation ressemble à la vôtre, je vous assure qu’ils me plaisent beaucoup plus.

 

                            Mille compliments à toute votre famille, et à M. et Mme de Labat.[Jean-Louis Labat, baron de Grandcour ]

 

                            Adieu, je vous embrasse de tout mon cœur, sans cérémonie.

 

                   Voltaire

                   A Montriond, 29 janvier 1756. »

 

 

Voir : http://fr.wikipedia.org/wiki/Jacob_Vernes

 

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29/01/2009 | Lien permanent

Plût à Dieu que je puisse voir l’architecte dont je ne suis que le maçon !

... Mon architecte est Voltaire, mais comme il  dit si bien "s'il plait à Dieu", j'aimerais bien vivre jusqu'à poser la dernière pierre du monument de sa correspondance , et alors "ite missa est" .

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« A Ivan Ivanovitch Schouvalov

4 juin 1762, aux Délices 1

Monsieur, j’ai reçu par M. le prince de Gallitzin la lettre du 19/30 Avril, dont vous m’honorez. J’avais déjà eu l’honneur de vous mander plusieurs fois que M. de Soltikof était parti pour l’Angleterre, qu’il avait écrit à Votre Excellence, et que je n’avais aucune de ses nouvelles.

Je viens d’apprendre dans le moment que la sœur de l’hôte chez qui il demeurait à Genève a reçu des lettres de lui, datées de Hambourg, il y a environ deux mois. Il lui mandait qu’il allait s’embarquer pour la Russie. Il faut qu’il n’ait demeuré que très peu de temps en Angleterre, et qu’il se soit hâté de revenir auprès de vous. Je suppose qu’à présent il est à Pétersbourg. Vous le trouverez instruit dans presque toutes les langues de l’Europe, et je suis persuadé encore que votre excellence n’aura pas perdu le fruit de ses bienfaits.

Il n’en est pas de même de M. de Puskin : on prétend qu’il est en prison à Paris pour ses dettes. Je ne regrette point les deux mille ducats qu’il m’apportait ; mais je regrette infiniment les médailles 2 qui faisaient une suite complète, et qui servaient à l’histoire de Pierre-le-Grand. Je garde la lettre pour M. de Soltikoff, afin de la lui envoyer , en cas qu'il ne soit pas en Russie, et que je puisse découvrir sa demeure . Mais je me flatte qu'il fait à présent sa cour à Votre Excellence, qu'il profite de vos bontés et de vos conseils ; et j'aurai l'honneur de vous renvoyer la lettre, au premier ordre que je recevrai de vous .

Vus avez dû recevoir plusieurs lettres de moi, monsieur, par M. de Czernichef, plénipotentiaire à Vienne, mais comme vous ne m'en avez jamais accusé la réception , je vous écris par duplicata . Une copie passera par Vienne, et l'autre par la poste ordinaire . Votre Excellence peut m'adresser les paquets qu'il me destine, par un banquier de Pétersbourg, correspondant du banquier Duval, citoyen de Genève . Je crois même que ce correspondant demeurant à Pétersbourg, s'appelle aussi Duval 3, et c'est le propre frère du Genevois .

Je vous réitère, monsieur, les assurances de l’envie extrême que j’ai de finir l’Histoire de Pierre-le-Grand à votre satisfaction. Tout malade que je suis, tout surchargé du fardeau des commentaires sur Pierre Corneille, je me livrerai à Pierre-le-Grand. Plût à Dieu que je puisse voir l’architecte dont je ne suis que le maçon !

Je serai toute ma vie, avec les sentiments les plus respectueux et les plus tendres,

monsieur

de Votre Excellence

le très humble et très obéissant serviteur

Voltaire. »

1 On connait une copie contemporaine signée avec en-tête « p[ou]r duplicata » qui est donc bien le duplicata mentionné dans la lettre . Le passage Je garde la lettre […] frère du Genevois manque dans toutes les éditions .

3 Louis-David Duval [1727-1788] était établi à Saint Saint-Pétersbourg depuis 1754 . son correspondant à Genève était l'un de ses frères, Gédéon [1716-1787] ou David [1711-1791]. Voir : http://gw.geneanet.org/rossellat?lang=fr&iz=22759&p=louis+david&n=duval&oc=2

et : http://gw.geneanet.org/rossellat?lang=fr&iz=22759&p=gedeon&n=duval&oc=1

et : http://gw.geneanet.org/rossellat?lang=fr&iz=22759&p=david&n=duval&oc=8

 

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21/04/2017 | Lien permanent

chacun donne sur les oreilles de son voisin, qui le lui rend du plus grand cœur, de sorte que tous combattent contre tou

... Les Gilets jaunes ? syndicalistes de tous bords , ouvriers comme patrons ? politiciens de droite à gauche et d'extrême- gauche à extrême-droite ?

Râler , sport national où tout le monde est champion sans aucun entrainement préalable , être contre tout, apparemment vouloir le bien de tous et intimement se dire tout pour moi et rien pour les autres . Jusqu'à quand remettrez-vous la grève de l'imbécillité ?

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Une idée sur le sujet ? Non ? vous êtes un saint !

 

 

« A Etienne-Noël Damilaville

Aux Délices près de Genève

2è avril 1764 1

Mon cher frère, c'est un ex-jésuite archifanatique, et archifripon 2, qui a fait le mandement de l'archevêque gascon archi-imbécile . On dit que l'archibourreau de Toulouse l'a brûlé au haut, ou au bas de l'escalier des plaids . Je ne sais si vous vous souvenez d'un chant de La Pucelle 3 dans lequel tous les personnages deviennent fous, et où chacun donne sur les oreilles de son voisin, qui le lui rend du plus grand cœur, de sorte que tous combattent contre tous sans savoir pourquoi . Voilà bien l'image de tout ce qui se passe aujourd’hui . Il faut que les honnêtes gens profitent de la guerre que se font les méchants . La seule chose qui m’afflige c'est l'inaction des frères . C'est une chose déplorable que l'auteur de la Gazette ecclésiastique puisse imprimer toutes les semaines les sottises qu'il veut, et que les frères ne puissent donner une fois par an un bon ouvrage qui achèverait d'extirper le fanatisme . Les frères ne s'entendent point , ne s'ameutent point, n'ont point de ralliement ; ils sont isolés, dispersés ; ils se contentent de dire à souper ce qu'ils pensent quand ils se rencontrent . Si Dieu avait permis que frère Platon, vous et moi eussions vécu ensemble, nous n'aurions pas été inutiles au monde .

J'ai reçu une lettre de M. Marin, et vous verrez ce qu'il m'écrit par ce que je lui réponds 4. Je vous soumets ma lettre, et je vous prie de la lui rendre . Je doute beaucoup qu'on puisse obtenir des faveurs de M. de Sartines, et je crois que dans le temps où nous sommes il n'en faut attendre de personne . Puisse seulement notre petit troupeau demeurer fidèle ! Mon cœur est desséché quand je songe qu'il y a dans Paris une foule de gens d'esprit qui pensent comme nous, et qu'aucun d'eux ne serve la cause commune . Il faudra donc finir comme Candide par cultiver son jardin . Adieu mon cher frère . Écr l'inf .

Vous devez avoir reçu , ou vous recevrez incessamment un petit ballot de 48 exemplaires de Corneille, en deux paquets . Je crois vous avoir déjà prévenu que l'un est destiné pour M. de Laleu, et que vous disposerez de l'autre . Mais je vous supplierai de les garder tous deux bien précieusement jusqu'à ce que vous ayez de mes nouvelles, parce qu'il est juste que le roi et les siens aient leurs exemplaires avant qu'il en paraisse dans le public . »

1 L'édition de Kehl date du 12 à la suite de la copie Beaumarchais où manquent la moitié du second paragraphe (jusqu'à demeurer fidèle) et tout le troisième ; suivi par toutes les éditions .

4 Lettre inconnue .

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06/05/2019 | Lien permanent

Il y a des viandes que l’estomac du peuple ne peut pas digérer, et qu’il ne faut servir qu’aux honnêtes gens : c’est une

... Voilà qui va en faire bondir plus d'un, -tant pis,- mais remettons-nous un moment dans l'époque et usons des mots comme ils étaient compris alors . Alles klar ?

Le peuple français actuel, et plus particulièrement certains professionnels, effectivement sont incapables de digérer des réformes nécessaires et sèment le désordre pour garder des droits ineptes , des "avantages sociaux" qu'ils dénient au reste du prolétariat . Baste !

 

 

« A Etienne-Noël Damilaville , Premier commis

des bureaux du vingtième

Quai saint-Bernard

à Paris

28è mars 1763

Mon cher frère, vraiment l’aventure de l’Académie est tout à fait singulière ! Mais comment se peut-il faire qu’il n’y ait eu que quatre boules noires 1 ? Il faut que mes confrères soient de bien bonnes gens.

Mademoiselle Clairon ne vient plus à Ferney 2; mais si mon frère y vient, je ne regretterai personne ; car la philosophie et l’amitié me sont bien plus précieuses que des tragédies. J’ai mandé à mon frère et à l’ange d’Argental que la tragédie d’Olympie, que j’avais donnée à Manheim, était imprimée je ne sais où, et que j’avais été obligé d’en envoyer une copie plus correcte. Mon ange d’Argental veut la faire jouer après Pâques ; il est bien le maître. Il légitimera ce bâtard comme il lui plaira ; mais si on joue la pièce, je crois qu’il serait bon d’en empêcher le débit à Paris, avant qu’elle eût été sifflée ou supportée. Je prie mon frère d’en conférer avec mon ange.

Le livre sur la tolérance, dont il a paru quelques exemplaires en Suisse et à Genève, est intitulé les Lettres toulousaines. Ce livre est d’un bon parpaillot, nommé de Court 3, fils d’un prédicant. Il y a des anecdotes assez curieuses ; mais nous avons craint que ce livre ne fît un peu de tort à la cause des Calas, et l’auteur le supprime de bonne grâce, jusqu’à ce que le parlement toulousain ait envoyé ses procédures et ses motifs.

Quant au traité véritable de la Tolérance, ce sera un secret entre les adeptes. Il y a des viandes que l’estomac du peuple ne peut pas digérer, et qu’il ne faut servir qu’aux honnêtes gens : c’est une bonne méthode dont tous nos frères devraient user.

Je n’ai point encore vu la lettre de Jean-Jacques à Christophe ; j’ai grand’peur qu’elle ne fasse du mal à la philosophie.

Est-il vrai qu’on a envoyé à M. le marquis de Pompignan la relation de son voyage à Fontainebleau 4, et qu’il est résolu d’aller faire rire en personne tout Versailles ? Faites-lui, je vous prie, mes baisemains.

J’embrasse mes frères. Écrasez l'infâme. »



1Lors des élections à l'Académie, une boule noire est un vote contre le candidat,ici lors de l'élection de l'abbé de Radonvilliers . Voir : http://www.academie-francaise.fr/les-immortels/claude-francois-lysarde-de-radonvilliers

2 Elle a cependant écrit le 23 mars 1763 : « […] vous et Mlle Corneille êtes mes dieux, jugez combien votre offre m'est agréable ; jugez du plaisir que j'éprouverais en allant vous rendre mes hommages . Je vous entendrais tous les jours, je pourrais témoigner ma reconnaissance à M. Tronchin, à qui je suis sûre que je vais devoir la vie ; j’aurais pour compagnes votre nièce et celle de Corneille . Il me paraît impossible que rien m'arrête . »

3 Ou plutôt Court de Gébelin.

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25/03/2018 | Lien permanent

Ce qui reste dans Genève de pédants et de cuistres du XVIè siècle perdra ses mœurs sauvages . Ils deviendront tous Franç

... Voltaire te voilà prophète . On est là pas loin de la vérité, à ceci près qu'on est dans la configuration "je te tiens, tu me tiens par la barbichette" ( ou autre partie anatomique en relief ; je mets barbichette pour ne pas choquer les dames patronnesses ). Genève ne survit que par la force de travail des frontaliers et saisonniers, lesquels ne gagnent (bien ) leur pain que par leurs compétences indispensables et vitales au peuple suisse .

Les Genevois ne deviendront pas Français, ils se contentent d'acheter tout ce qu'ils peuvent : immobilier, mobilier, nourriture, côté français ; mais  au fond les cuistres des deux côtés de la frontière ne se lassent pas encore les uns  de casser du sucre sur le dos des Frouzes, les autres de les traiter de Gueules Enfarinées ! Ouf ! ils sont minoritaires .

La vie dans le bassin genevois à la loupe | GROUPE ECOMEDIA

https://groupe-ecomedia.com/vie-bassin-genevois-loupe/

Même s'il faut réactualiser les chiffres bruts, la réalité du terrain est inchangée .

 

 

« A Charles-Augustin Ferriol, comte d'Argental

et à

Jeanne-Grâce Bosc du Bouchet, comtesse d'Argental

15 janvier 1766

Oui, mes divins anges, il faut absolument que vous veniez, sans quoi je prends tout net le parti de mourir.

M. Hennin vous logera très-bien à la ville, et nous aurons le bonheur de vous posséder à la campagne. Je vous avertis que tout le tripot de Genève, et les députés de Zuric et de Berne, désirent un homme de votre caractère. Il y avait eu bien des coups de fusil de tirés, et quelques hommes de tués, en 1737, lorsqu’on envoya un lieutenant général des armées du roi 1; mais aujourd’hui il ne s’agit que d’expliquer quelques lois, et de ramener la confiance. Personne assurément n’y est plus propre que vous.

Je sens combien il vous en coûterait de vous séparer longtemps de M. le duc de Praslin ; mais vous viendrez dans les beaux jours, et pour un mois ou six semaines tout au plus. M. Hennin vous enverra tout le procès à juger, avec son avis et celui des médiateurs suisses. Ce sera encore un grand avantage de pouvoir consulter, à Paris, les avocats en qui vous avez confiance, quoique vous n’ayez pas besoin de les consulter. Lorsque enfin M. le duc de Praslin aura approuvé les lois proposées, vous viendrez nous apporter la paix et le plaisir.

M. Hennin signera après vous, non-seulement le traité, mais l’établissement de la comédie. Ce qui reste dans Genève de pédants et de cuistres du XVIè siècle perdra ses mœurs sauvages . Ils deviendront tous Français. Ils ont déjà notre argent, ils auront nos mœurs . Ils dépendront entièrement de la France, en conservant leur liberté.

M. Hennin est homme du monde le plus capable de vous seconder dans cette belle entreprise . Il est plein d’esprit et de grâces, très instruit, conciliant, laborieux, et fait pour plaire aux gens aimables et aux barbares.

Au reste, le jeune ex-jésuite vous attend après Pâques. Je vous répète qu’on est très content de sa conduite dans la province. Il n’a eu nulle part ni au Dictionnaire philosophique, ni aux Lettres des sieurs Covelle et Beaudinet . Il a toujours preuve en main. Il dit qu’il est accoutumé à être calomnié par les Frérons, mais que l’innocence ne craint rien ; que non-seulement on ne peut lui reprocher aucun écrit équivoque, mais que s’il en avait fait dans sa jeunesse, il les désavouerait, comme saint Augustin s’est rétracté. Il ne se départira pas plus de ces principes que du culte de latrie qu’il vous a voué. »

1 Lautrec ; voir lettre du 13 novembre 1765 à d'Argental :

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05/05/2021 | Lien permanent

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