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Rechercher : Tâchez de vous procurer cet écrit; il n'est pas orthodoxe, mais il est très bien raisonné

si ceux qui sont capables de rendre les plus grands services à la raison humaine avaient du courage, je sais bien quel p

... Que faire et que dire , pourquoi rencontrer un dictateur capable de traiter de sang froid ses opposants de nazis et drogués, et les bombarder sans trêve ?

L'Ukraine sera-t-elle le Viet-Nam des Russes ?

 

 

« A André Morellet

Rue de Colbert

à Paris

Je vais chercher, monsieur, les deux petites curiosités 1 que vous désirez avoir, et elles vous parviendront par votre ami 2, à qui j’envoie cette lettre, et à qui je demande comment il faut s’y prendre. Je ne crois point que ces bagatelles doivent de droits aux fermiers généraux ; mais il est toujours bon de prendre toutes ses précautions, et de ne pas s’exposer à des avanies.

Il est vrai, monsieur, que ce serait une grande consolation pour moi de former des élèves qui soutinssent le seul véritable théâtre qu’on ait en Europe. En vérité, j’ai besoin de consolation. Les choses que vous me mandez, celles que je sais d’ailleurs, et certains événements publics, font frémir le bon sens, et déchirent le cœur. Si j’étais plus jeune, si je pouvais me transplanter, si ceux qui sont capables de rendre les plus grands services à la raison humaine avaient du courage, je sais bien quel parti il y aurait à prendre. Mais il faudrait se voir ; et puis-je encore me flatter que vous ferez un voyage à Lyon pendant ma vie, et que je pourrai vous parler à cœur ouvert ?

Il n’était pas possible que vous prissiez le parti de Rousseau dès que vous l’avez connu. Non seulement c’est un fou, mais c’est un monstre. M. Tronchin a la preuve en main qu’il ne m’avait écrit une lettre insolente 3 que pour m’engager dans une querelle sur la comédie, et pour soulever contre moi les prédicants et le peuple de Genève. Je n’ai pas été sa dupe. Ce pauvre fou a trop d’orgueil pour être adroit, il est méchant, mais il n’est pas dangereux . C’est un grand malheur, je l’avoue, qu’un homme qui pouvait servir en ait été si indigne ; mais il n’aurait pu être utile qu’avec un meilleur cœur et un meilleur esprit. Aimons toujours, monsieur, les lettres, qu’il déshonore, et qu’on persécute. Vous ferez plus de bien que Jean-Jacques n’a fait de mal. Continuez-moi vos bontés. Combattons sous le même étendard, sans tambour et sans trompette. Encouragez vos alliés, et que les traités soient secrets . Comptez sur ma tendre et respectueuse amitié.

Votre très humble et très obéissant serviteur.

Miso-Priest 4.

26è novembre 1766.

La lettre au docteur Pansophe n’est point de moi ; elle est de l’abbé Coyer . Je voudrais l’avoir faite. »

2 Helvétius, à qui Morellet avait précédemment apporté une lettre de Voltaire.

4 Ennemi des prêtres ! V* se moque encore une fois de la police royale qu'il se plait à croire incapable de traduire ce pseudonyme qui était un mystère pour le pasteur Du Peyrou : lettre du 5 janvier 1766 : http://voltaireathome.hautetfort.com/archive/2021/04/26/vingt-quatre-a-misoprist-6312160.html

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27/02/2022 | Lien permanent

M. Micaut en a parlé en secret à une dame qui se porte bien, laquelle l’a redit en secret à une autre dame discrète ; de

... Voici ce que j'appelle partager de manière radicale un secret féminin  ....Image associée

 

 

« A Jeanne-Grâce Bosc du Bouchet, comtesse d'Argental

A Ferney, 2 janvier 1763 1

Madame l’ange, le bonhomme V. répond à la belle lettre, bien éloquente, bien pensée, bien agréable, que vous avez adressée à ma nièce, en attendant qu’elle vous remercie elle-même.

Il est vrai que j’ai toujours pensé que mes deux anges favorisaient beaucoup mon demi-philosophe 2. Comment ne l’aurais-je pas cru, puisque mes deux anges me l’ont proposé ? Ils savent à présent de quoi il est question, mais notre demi-philosophe n’en sait rien, et n’en saura rien, si la chose ne se fait pas. Ce qui nous peut intriguer un peu, c’est que votre capitaine a fait confidence de son dessein coquet 3 à M. Micaut 4, aide-major de l’armée d’Etrée 5, son compatriote, neveu de Montmartel, qui est actuellement à Genève au nombre des patients de Tronchin. M. Micaut en a parlé en secret à une dame qui se porte bien, laquelle l’a redit en secret à une autre dame discrète ; de sorte que notre secret est public, et que si le mariage manque, la longue cohabitation dans le même château pourra faire grand tort à notre enfant, qui est bien loin de mériter ce tort, et qui est digne assurément de l’estime et de l’amitié de tous ceux qui la connaissent. Elle raisonne sur tout cela fort sensément . Elle se conduit avec sagesse. Je n’ai point connu de plus aimable naturel, et de plus digne de votre protection . Le futur, comme j’ai déjà dit, n’a rien. Je me trompe, il a des dettes, et ces dettes étaient inévitables à l’armée. Je le crois honnête homme : j’espère qu’il se conduira très bien, mais, encore une fois, il n’a que des dettes, une compagnie qui probablement sera réformée, un père et une mère qui ont l’air de ne laisser de longtemps leur mort à pleurer à leur philosophe, qui se sont donné mutuellement leur bien par contrat de mariage, et qui ont une fille qu’ils aiment.

Voilà, belle Émilie, à quel point nous en sommes 6.

2° Vous pensez bien que je souhaite que l’édition de Pierre vaille beaucoup à Marie. Mais, si nous avons compté sur tous les beaux seigneurs français qui ont donné leurs noms, nous sommes un peu loin du compte : la plupart n’ont rien payé . Quelques-uns ont payé pour un exemplaire, après avoir souscrit pour cinq ou six . Monsieur le contrôleur-général 7 a fait pis : il a écrit qu’il fallait que les frères Cramer lui envoyassent deux cents exemplaires pour lesquels le roi a souscrit ; qu’il les paierait en papiers royaux, à quarante francs l’exemplaire, tandis qu’on les paie, argent comptant 48 . Si ce ministre fait toujours d’aussi bonnes affaires pour le roi, Sa Majesté sera très à son aise.

Philibert Cramer, très beau garçon, quoique un peu dossu 8, devait solliciter les paiements à Paris : mais c’est un seigneur aussi paresseux qu’aimable, et plus attaché à l’hôtel de La Rochefoucauld qu’aux vers de Corneille. Il a de l’esprit, du goût ; il n’aime ni Héraclius ni Rodogune, et a renoncé à la dignité de libraire. Leurs Sacrées Majestés, l’empereur et l’impératrice, ont souscrit pour deux cents exemplaires, et la caisse impériale n’a pas donné un denier. J’ai pressé les Cramer d’agir, mais il n’y a eu de souscriptions que celles que j’ai procurées. Cependant je sue sang et eau depuis un an ; je sacrifie tout mon temps. Il me faut commenter trente-trois pièces, traduire de l’espagnol et de l’anglais, rechercher des anecdotes, revoir et corriger toutes les feuilles, finir l’Histoire générale et celle du czar Pierre, travailler pour les Calas, faire des tragédies, en retoucher, planter et bâtir, recevoir cent étrangers, le tout avec une santé déplorable. Vous m’avouerez que je n’ai guère le temps d’écrire à des souscripteurs, que c’est aux Cramer à s’en charger. Je leur ai donné des modèles d’avertissement . Ils ne s’en sont pas encore servis . Il faut prendre patience.

3° J’ai toujours bien entendu qu’on ferait, sur le produit, une pension au père et à la mère, et cette pension sera plus ou moins forte, selon la recette. Si mademoiselle Corneille a quarante mille francs de cette affaire, il faudra remercier sa destinée ; si la somme est plus forte, il faudra bénir Dieu encore davantage. Nous avons déjà donné soixante louis au père et à la mère. Les frais sont grands, la recette médiocre. Les Cramer nous donneront un compte en règle 9.

4° Maintenant mes anges il faut vous dire un petit mot d'Olympie . Il y a près de deux mois que je l'ai mise sous la clef après avoir eu le bonheur de me rencontrer avec une de vos idées . C'est au quatrième acte , c'est le bon Hiérophante qui apprend à Olympie que sa mère s'est donné la mort .

Olympie

Pontife, où courez-vous ? Protégez ma faiblesse .

Vous tremblez, vous pleurez ! Quelle douleur vous presse ?

L’Hiérophante

Je pleure votre état .

Olympie

Ah ! Soyez-en l'appui .

L'Hiérophante

Résignez vous au ciel , vous n'avez plus que lui .

Olympie

Comment ? Que dites-vous ?

L'Hiérophante

Ô fille auguste et chère

La veuve d’Alexandre …

Olympie

Ah justes dieux – ma mère !

Eh bien ?

L'Hiérophante

Tout est perdu, les deux rois furieux

Bravant également et nos lois et nos dieux,

Franchissant les parvis de l'enceinte sacrée

Encourageaient leur troupe au meurtre préparée ;

Déjà coulait le sang, déjà le fer en main

Cassandre jusqu'à vous se frayait son chemin .

J'ai marché contre lui n'ayant pour ma défense

Que les lois qu'il viole, et les dieux qu'il offense .

Votre mère éperdue se s'offrant à ses coups

L'a cru maître à la fois de ce temple et de vous

Lasse de tant d'horreurs, lasse de tant de crimes,

Elle a saisi le fer qui frappe les victimes,

L'a plongé dans ces flancs où le ciel irrité,

Vous fit puiser la vie et la calamité .

Olympie

Je me meurs . – Ô ma mère ! – est-elle encore vivante ?

L'Hiérophante

Cassandre est à ses pieds, et de sa main sanglante

Lui prodigue en pleurant ses funestes secours .

Il demande la mort, et veille sur ses jours .

Elle abhorre, elle craint Cassandre et la lumière

Et levant vers les cieux sa débile paupière,

Allez, m'a-t-elle dit , ministre 10 infortuné

De cet asile saint par le sang profané,

Consolez Olympie, elle m'aime, et j'ordonne

Que pour venger sa mère elle épouse Antigone .

Olympie

Allons mourir auprès d'elle en présence des dieux,

Venez, guidez mes pas – venez fermer nos yeux .

L'Hiérophante

Armez-vous de courage .

Olympie

Ô sang qui m'a fait naître !

[En pleurant]

J'en ai besoin seigneur – et j'en aurai peut-être 11.

Voilà à peu près mes divins anges comme cette scène est tournée . J'ai rompu mon serment pour vous, j'ai revu Olympie, j'ai pris cette scène pour vous donner un intermède dans la grande affaire que nous traitons .

Pour l'autre idée elle m'a toujours paru impraticable . Si Cassandre a frappé Statira 12 sans la connaître, s'il a toujours fait des crimes sans le savoir, la religieuse Statira doit lui pardonner . On ne s'intéresse plus à Statira, elle n'est plus qu'un trouble-fête , la pièce est tuée . Croyez-moi, cela est palpable . N'en parlons plus, et renfermons vite Olympie .

5° J'ai déjà dit ma pensée sur Zulime et sur Le duc de Foix et sur Le Droit du seigneur et sur Mariamne 13. Je crois fermement qu'il ne faut imprimer Zulime qu’en cas qu'on la rejoue, et qu'il ne faut l’imprimer qu'avec une autre pièce . Je crois que Mariamne et Le Droit du seigneur peuvent valoir quelque argent au tripot malgré l'opéra-comique qui est devenu le théâtre de la nation . Voilà mon crédo .

6° Je crois encore que le mariage ne peut se faire à moins de la grâce que j'ai imaginée parce que le père ne donnera pas un denier et que tout au plus il assurera, parce que le fils n'a rien, parce que je donne peu, parce que le Corneille ne sera imprimé qu'à la fin de l'année 1763 .

Je compte dans ce moment l'affaire faite ou manquée . Je compte que vous daignez m'en instruire . Quelque chose qui arrive je baise bien humblement le bout des ailes de mes anges . Je leur suis créature attachée jusqu’au dernier moment de ma drôle de vie .

V.

Mes chers anges serez-vous assez bons pour m'envoyer ce mémoire d'un président au mortier 14, incendié par vos présidents au mortier, cela doit être divertissant .

Respect et tendresse . »

1 Pour le quantième, V* a d'abord écrit 1 .

3 Épouser Marie Corneille .

4 Ou Micault .

5 Ou d'Estrées .

6 Cinna, I, 3 .

7 Bertin .

8 Dossu est une forme dialectale qui signifie « qui a le dos voûté » .

9 Tout ce qui suit a été barré sur la copie Beaumarchais-Kehl et manque par conséquent dans toutes les éditions .

10 V* a d'abord écrit pontife puis corrigé .

11 Ce dialogue sustanciellement corrigé forme la scène 8 de l'acte IV d'Olympie .

12 V* a d'abord écrit Olympie .

13 et sur Mariamne a été ajouté entre les lignes .

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10/11/2017 | Lien permanent

disposant souverainement des œuvres de Satan. Il est clair que celui qui les ordonne est bien plus maudit que les pauvre

... Moins, certes, mais pas innocentés, n'exagérons pas ; un bras armé n'a pas d'excuses, y compris  si son arme n'est qu'une pancarte raciste . Anti Pass et antivax égoïstes, vous voyez ce qui se passe aux Antilles, vous êtes finalement des lâches partisans de la peine de mort ( le virus n'est plus le seul coupable ), moutons qui confondez politique et santé publique, braillez tant que vous voulez le Covid 19 n'a pas d'oreilles et se réjouit de vous voir en troupeaux .

Virus: manifestations anti-restrictions de l'Europe à l'Australie | Le  Quotidien de la Réunion

Je ne sais pas si le vaccin anti Covid serait suffisant pour lui rendre figure humaine, la connerie rend réfractaire .

 

 

« A Louis-François-Armand du Plessis , duc de Richelieu

17è mai à Ferney

Je reçois la lettre du 1er de mai, dont mon héros m’honore. M. le chevalier de Beauteville m’a dit qu’avant de partir pour votre royaume de Bordeaux vous lui aviez dit que vous le chargeriez de vos ordres pour moi ; mais la lettre dont vous me parlez ne m’est jamais parvenue, et il faut qu’on l’ait oubliée dans votre déménagement.

Que vous êtes heureux, monseigneur, de pouvoir toujours courir , et que je suis à plaindre de ne pouvoir au moins me trouver sur votre route !

Je suis bien fâché pour le public, et pour les beaux-arts que vous protégez, de voir le théâtre privé de Mlle Clairon, lorsqu’elle est dans la force de son talent. J’y perds plus qu’un autre, puisqu’elle faisait valoir mes sottises ; mais elle ma mandé que, puisqu’on ne voulait pas confirmer la déclaration de Louis XIII en faveur de vos spectacles, et encore moins la fortifier par quelques nouvelles grâces, elle ne pouvait plus cultiver un art trop avili ; elle a renoncé à l’excommunication, et moi aussi, car j’ai pris mon congé. Il n’y a que vous qui restez excommunié, puisque vous restez toujours premier gentilhomme de la Chambre, disposant souverainement des œuvres de Satan. Il est clair que celui qui les ordonne est bien plus maudit que les pauvres diables qui les exécutent. Il est plaisant qu’un comédien soit mis en prison s’il refuse de jouer, et soit damné s’il joue . Mais vous devez être accoutumé aux contradictions de ce monde.

Je n’ai encore vu aucun mémoire pour et contre ce pauvre Lally. Je le connaissais pour un Irlandais un peu absurde, très-violent, et assez intéressé ; mais je serais extrêmement étonné s’il avait été un traître, comme on le lui reproche. Je suis persuadé qu’il ne s’est jamais cru coupable ; s’il l’avait été, serait-il revenu en France ? Il y a des destinées bien singulières. Ce globe est couvert de folies et de malheurs de toute espèce. De toutes les folies, la plus ennuyeuse est celle des Genevois ; cette folie n’était certainement pas dangereuse : ce n’est qu’une dispute de gens qui argumentent les uns contre les autres, et il faut que trois puissances envoient des ambassadeurs pour interpréter trois ou quatre passages de leurs lois. On leur a fait bien de l’honneur. Ils ressemblent à cet homme des fables d’Ésope qui priait Hercule de lui prêter sa massue pour écraser ses puces 1.

Continuez, mon héros, à vous moquer du genre humain ; il le mérite bien. Moquez-vous aussi de moi quelquefois ; mais conservez-moi des bontés qui adoucissent la fin de ma carrière, et qui me rendent heureux dans ma retraite. Je finirai mes jours comme il y a plus de quarante ans que je les passe, pénétré pour vous de respect et du plus tendre attachement.

V. »

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11/08/2021 | Lien permanent

s’il fallait, en France, pensionner tous les hommes de talent, ce serait, je le sais, pour vos finances, une plaie bien

... Rassurez-vous M. le président, et rassurez votre ministre des finances, ce qui est vrai -selon Voltaire- au XVIIIè siècle n'est plus d'actualité au XXIè . Allons ! nos impôts pourront encore engraisser quelques employés superflus sans talent , et une kyrielle de politicards .

 

 

« A Clément-Charles-François de Laverdy

[vers janvier 1767] 1

Monsieur le contrôleur général 2, s’il fallait, en France, pensionner tous les hommes de talent, ce serait, je le sais, pour vos finances, une plaie bien honorable, mais bien désastreuse, et le trésor n’y pourrait suffire ; aussi, et quoique peu d’hommes puissent se rencontrer d’un aussi solide mérite que M. de La Harpe, ne viens-je pas réclamer une pension pour ce mérite dans l’indigence ; je viens seulement, monsieur, empiéter sur vos attributions et contrôler le chiffre de deux mille livres dont Sa Majesté a bien voulu me gratifier. Il me semble que M. de La Harpe n’ayant pas de pension, la mienne est trop forte de moitié, et qu’on doit la partager entre lui et moi.

Je vous aurai donc, monsieur, une dernière reconnaissance si vous voulez bien sanctionner cet arrangement et faire expédier à M. de La Harpe le brevet de la pension de mille livres, sans lui faire savoir que je suis pour quelque chose dans cet événement. Il sera aisément persuadé, ainsi que tout le monde, que cette pension est une juste récompense des services qu’il a rendus à la littérature 3.

Daignez, monsieur le contrôleur général, accepter d’avance mes remerciements et croire au profond respect de votre très humble et très obéissant serviteur.

Arouet de Voltaire,

gentilhomme ordinaire

de la chambre du roi. »

1 Copie du XIXè siècle ; édition Le Temps , colonne 25925 ; L'authenticité de la lettre est attestée par la lettre au comte de Saint-Florentin , qui en suggère aussi la date : « … une pension de deux mille livres en dédommagement ... »

Autre note dans l'édition Garnier : Extraite du Temps, 26 mai 1834. L’origine de cette lettre paraît douteuse à MM. de Cayrol et François (deuxième Suppl., tome II, page 561). Elle a été reproduite comme trouvée récemment dans la boutique d’un épicier, par le Monde illustré du 9 mai 1863.

2 Laverdy.

3 Dans la lettre à d’Alembert du 10 août 1767, quelques mots sembleraient confirmer cette démarche, qui n’aboutit pas. « Je ne ris point, dit Voltaire à d’Alembert, quand on me dit qu’on ne paye point vos pensions ; cela me fait trembler pour une petite démarche que j’ai faite auprès de M. le contrôleur général en faveur de M. de La Harpe ; je vois bien que, s’il fait une petite fortune, il ne la devra jamais qu’à lui-même. »

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08/05/2022 | Lien permanent

il n’y a point de fautes qui ne soient bien chères quand le cœur les fait commettre

"...il n’y a point de fautes qui ne soient bien chères quand le cœur les fait commettre"

 

Certains ont un portefeuille à la place du coeur, et ceux-là, pour ceux qui m'ont déjà lu, je considère que leurs fautes sont à mes yeux impardonnables . M.H. désormais le sait ! Ce que je raye est le nom d'un infréquentable qui sait de ce jour tout le bien que je pense de lui et je ne veux même pas écrire son nom ni le dire (sauf pour nécessité de service, comme on dit !).  

Le_Faux_cul.jpg

Grosse colère, rage qui devait sortir . Mort aux faux-culs !

 

 

Mais je n'oublie pas dans mon ire : le lèche-cul !

leche_cul_1_.jpg
Ce que je pardonne à un animal, qui se donne bien du mal pour faire plaisir à un congénère, je ne peux pas le supporter chez un  bipède lâche.
Vous me direz, il y a pire que le lèche-cul : oui, il y a le suce-pet, mais je n'ai pas d'image !!

Ouf, ça fait du bien parfois de s'exprimer, même mal. Les aigreurs d'estomac devront trouver une autre victime .

 

 

 

 

 

 

 

 

Et puis, merci Volti , je te lis et tu me permets de retrouver un humain que j'aime (sans oublier une humaine que j'aime itou ! )

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

« A Charles-Augustin Ferriol, comte d’Argental

                   

                                                  Dans un cabaret hollandais sur le chemin de Bruxelles ce 4 novembre [1743]

 

                            Mon cher et respectable ami, voilà horriblement de bruit pour une omelette [Allusion à une histoire que raconte V* dans ses Lettres à S. A. Mgr le prince de *** sur Rabelais : « Le conseiller au parlement Des Barreaux … passa… pour un athée … sur un conte  qu’on a fait de lui … Un jeune homme … peut très bien dans un cabaret manger gras un samedi, et pendant un orage mêlé de tonnerre jeter le plat par la fenêtre en disant : Voilà bien du bruit pour une omelette au lard, sans … mériter l’affreuse accusation d’athéisme. » . Mme du Châtelet s’est plainte à plusieurs reprises à d’Argental, disant que V* ne lui avait écrit depuis longtemps qu’un billet en passant dans un cabaret et qu’il tardait à revenir. Elle demandera à d’Argental d’écrire à V*.]. On ne peut être ni moins coupable ni plus vexé. Je n’ai pas manqué une poste. Ce n’est pas de ma faute si elles sont très infidèles dans les chemins de traverse de l’Allemagne, et puisqu’on envoya en Touraine une de vos lettres adressée en Hollande, on peut avoir fait de plus grandes méprises dans la Franconie et dans la Vestphalie. J’ai été un mois entier sans recevoir des nouvelles de votre amie [Mme du Châtelet], mais j’ai été affligé sans colère, sans croire être trahi, sans mettre toute l’Allemagne en mouvement [Pour avoir des nouvelles de V*, Mme du Châtelet envoie un courrier en Hollande et en Allemagne ; V* le dit dans une lettre à Amelot de Chaillou le 10 octobre.] . Je vous  avoue que je suis très fâché des démarches qu’on a faites .Elles ont fait plus de tort que vous ne pensez, mais il n’y a point de fautes qui ne soient bien chères quand le cœur les fait commettre. J’ai les mêmes raisons pour pardonner, qu’on a eu de se mal conduire. Vous auriez grand tort, mon cher ange, de m’avoir condamné sans m’entendre. Et quel besoin même aviez-vous de ma justification ? Votre cœur ne devait-il pas deviner le mien ? et n’est-ce pas au maître à répondre du disciple ? Je me flatte que vous me  reverrez bientôt à l’ombre de vos ailes, que vous me rendrez plus de justice, et que vous apprendrez à votre amie à ne point obscurcir par des orages un ciel aussi serein que le nôtre. Mille tendres respects à tous les anges. 

 

 

                            V.

 

                            Ce 6 novembre.

                   J’arrive à Bruxelles, où je jouis du bonheur de voir  votre amie, en bien meilleure santé que moi, je me croirai parfaitement heureux quand l’un et l’autre nous aurons la consolation de vous embrasser.

 

                   Je sens ma joie toute troublée par la maladie de Mme d’Argental. J’ai reçu une ancienne lettre de M. le commandeur de Solare. Je vais lui répondre. Je me flatte que l’un de mes deux anges l’assurera bien qu’il n’est pas fait pour être oublié. Tous ces ministres de Sardaigne sont aimables. J’en ai vu dont je suis presque aussi content que de M. de Solare. Adieu couple charmant, adieu divinités de la société et de mon cœur.

 

                            V.

 

                           

 

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06/11/2009 | Lien permanent

un prince philosophe, c’est un homme et par conséquent une chose bien rare

Il est venu, nous sommes tous là, même James venu du pied de la montagne. Notre nouvel administrateur est jeune et plein d’allant. Le château va prendre un nouvel élan.

Il aura déjà eu un premier mérite, celui de faire en sorte qu’un collègue arrive à faire un semblant de travail, et que un peu lèche-cul courtisan, il apporte un plat de pâtisseries marocaines avec thé à la menthe ( faites maison, dit-il, mais il n’a pas dit laquelle ;-)). Inutile de vous dire que je déteste ce style carpette (ou tapis de prière pour les plus honorables, ce qu’il n’est pas ).

 

Bon assez de venin déversé, repensons à des personnes plus estimables, comme ces 98 donneurs de sang, dont un bon nombre de primo-donneurs qui ont répondu favorablement à l’appel lors d’une collecte exceptionnelle hier au centre commercial de Val Thoiry (Thoiry 01710).

http://www.rhonealpes.dondusang.net/#

 Je croise les doigts (y compris ceux des pieds ) pour que les donneurs soient encore nombreux lundi 14 septembre à Gex et inaugurent les nouveaux locaux mis à disposition dans l’hopital local (qui fait aussi maison de retraite, ex – hospice où je finirai peut-être mes jours si je deviens gâteux ! ).

 

 "Continuez", ma chère amie, "à m’écrire ces lettres charmantes" : http://www.monsieurdevoltaire.com/article-35934398.html

 

loup agneau.jpg

 

Et sans transition , juste parce que ça me plait : http://www.dailymotion.com/video/x49i9a_michel-berger-que..., et peut-être aussi à Mamzelle Wagnière ....

 

 

 

 

« A Berger

 

 

                            Mon cher ami, vous êtes l’homme le plus exact et le plus essentiel que je connaisse. C’est une louange qu’il faut toujours vous donner. Je suis également sensible à vos soins, à vos conseils, à votre exactitude.

 

 

                            J’ai reçu une lettre bien singulière du prince royal de Prusse [datée du 8 août]. Je vous en enverrai une copie. Il m’écrit comme Julien écrivait à Libanius. C’est un prince philosophe, c’est un homme et par conséquent une chose bien rare. Il n’a que vingt-quatre ans ; il méprise le trône et les plaisirs, et n’aime que la science et la vertu. Il m’invite à venir le trouver ; mais je lui mande qu’on ne doit jamais quitter ses amis pour des princes et je reste à Cirey. Si Gresset [Louis Gresset auteur de, entre autres, Vert-Vert, histoire d’un perroquet de Nevers 1734]  va à Berlin, apparemment qu’il aime moins ses amis que moi. J’ai envoyé à notre ami Thiriot la réponse de Libanius à Julien [Libanius, professeur de rhétorique, eut Julien pour élève]. Il doit vous la communiquer. Vous aurez incessamment la préface ou plutôt l’avertissement de Linant, puisque ni vous ni Thiriot n’avez voulu faire la préface de La Henriade [pour l’édition de 1737, portant l’adresse de Londres qui comportera effectivement une préface de Linant ]. Continuez, mon cher ami, à m’écrire ces lettres charmantes qui valent bien mieux que des préfaces. Embrassez pour moi les Crébillon, les Bernard et les la Bruère [sans doute Leclerc de La Bruère]. Adieu.

 

 

                            Voltaire

                            A Cirey, le 10 septembre 1736. »

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Je sais très bien, qu’un grand ministre peut faire un détestable ouvrage, même en politique

... Que dire alors de ministres minus habens ? L'espèce n'est pas en voie de disparition, pas même menacée , et les libraires ont bien du mal à écouler leurs productions oiseuses . Ils rejoignent la cohorte des anciens présidents donneurs de leçons à la petite semaine . Il est bien triste qu'on abatte des arbres pour eux .

https://www.lepoint.fr/politique/que-valent-les-romans-ec...

 

 

« A Pierre-Joseph Thoulier d'Olivet, de

l'Académie française, etc.

à Paris

27è novembre 1764

Mon cher maître, non agitur de verbis, sed rebus 1 Je veux que vous me disiez nettement si vous avez rien vu de plus mauvais que ce testament tant vanté par La Bruyère 2. Je sais très bien, qu’un grand ministre peut faire un détestable ouvrage, même en politique. Il ne faut pas être un grand génie pour faire couper le cou au maréchal de Marillac 3, après l’avoir fait juger à Rueil par des fripons en robe vendus à la faveur ; Cartouche en aurait fait autant. Mais pour écrire sur les finances et sur le commerce, on a besoin de connaissances que le cardinal de Richelieu ne pouvait avoir. Je tiens qu’il n’en savait pas assez pour débiter toutes les bêtises qu’on lui attribue.

Au reste, mon cher maître, condamnez-moi si vous voulez sur inconvenance 4 et marginer 5 ; j’aime ces deux mots qui sont expressifs et qui nous sauvent d’une circonlocution. Inconvenance n’est pas Disconvenance ; on entend par disconvenance des choses qui ne se conviennent pas l’une avec l’autre ; et j’entends par inconvenance des choses qu’il ne convient pas de faire. Vous direz que je suis bien hardi ; je vous répondrai qu’il faut l’être quelquefois.

Vivez, vous dis-je, moquez-vous de tout ; vous êtes plus jeune que moi, car vous avez des yeux, et je n’en ai plus. Madame Denis se souvient toujours de vous avec bien de l’amitié ; elle vous fait mille compliments. Nous menons une vie agréable et tranquille avec l’héritière du nom de Corneille et un de vos jésuites défroqués, nommé Adam, qui nous dit tous les dimanches la messe, que je n’entends jamais, et à laquelle il n’entend rien, non plus que vous 6. Vivent Cicéron et Virgile ! Vivez, vale. 

V.»



1 Il ne s'agit pas de mots mais de choses .

2 Voir en effet le Discours prononcé dans l'Académie française par La Bruyère, vers le début : http://www.academie-francaise.fr/discours-de-reception-de-jean-de-la-bruyere-et-preface

5 Le mot apparaît aussi dans cet ouvrage ; V* s'en est servi dès 1761 ; voir lettre du 14 septembre 1761 à Pinot Duclos : http://voltaireathome.hautetfort.com/archive/2016/08/19/il-faut-etre-juste-mais-il-faut-etre-poli-et-dire-la-verite-5837919.html

6 Ces quatre mots ont été fortement biffés sur le manuscrit .

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24/01/2020 | Lien permanent

Voilà bien des paroles pour peu de choses mais c'est à quoi les ministres sont exposés

...

 

« A César-Gabriel de Choiseul, duc de Praslin

A Ferney, 6 juin 1763

Monseigneur,

Tant que j'aurai un œil, je serai à votre service ; et je vous épargnerai un Suisse .

Je ferai venir si vous le trouvez bon, les livres de Hollande, d’Angleterre et d'Italie par les messagers jusqu'aux endroits où l'on pourra les mettre à la poste sous votre enveloppe, ou je prendrai telles autres mesures que vous prescrirez, et alors il ne vous en coûtera rien du tout . Si je me sers des voitures publiques les livres seront trois ou quatre mois en chemin, la dépense pourra être grande ; et vous n'aurez que du réchauffé .

J'ignore si on veut des pièces de théâtre, des pièces fugitives, ou si on se borne à l'utile . Je supplie M. l'abbé Arnaud de m'en instruire . Ce travail m’amusera beaucoup et le plaisir de vous servir me soutiendra .

Vous avez mis monseigneur le doigt sur l’article essentiel de ma requête, vous avez deviné qu'il s'agissait de mes dîmes . J'ai honte de vous parler d'une affaire particulière, mais vos bontés m’enhardissent .

Mon curé que j'ai comblé d'amitiés et de biens, dit qu'il est mon ami .mais il faisait un procès à mon devancier pour les dîmes inféodées . Il a continué sans rien m'en dire . Le procès était au Conseil du roi en vertu du traité d'Arau, mon devancier m'ayant tout vendu et n'étant point garant des dîmes, avait tout abandonné . Le curé a fait rendre au Conseil un arrêt par défaut qui le renvoie au parlement de Dijon . Mon curé redemande à mon devancier cent ans de jouissance . Il ne me demande rien à moi, car il m'aime trop mais il me ruinera cordialement à mon tour .

Dans mon désert, dans mon incertitude et toujours intimement ami de mon curé j'ai pris le parti de vous présenter requête générale pour le maintien de ce beau traité d'Arau . J'ai supposé que ma requête admise arrêterait touts les curés du monde, et empêcherait tous les procès . Mieux vaut sans doute les prévenir que de les évoquer .

Je serai à l'abri de tout avec mon attribution . Mais si la chose souffre la moindre difficulté, j'attendrai qu'on m'assigne, pour implorer votre protection , et pour réclamer la foi des traités .

Je vous demande très humblement pardon de vous avoir tant parlé de mon curé . Il ne s'en doute pas . Je vous remercie de l’extrême bonté avec laquelle vous avez daigné entrer dans mes misères .

Je vous supplie d'agréer la reconnaissance, l’attachement et le profond respect avec lequel je serai toute ma vie

monseigneur

votre très humble , très obéissant et très obligé serviteur

Voltaire .

N. B. – Il n'est pas , monseigneur, que vous n'ayez quelque correspondance avec M. Jeannel . Je vous demande en grâce de me recommander à ce M. Jeannel afin que vous soyez plus promptement servi .

Et indépendamment de la Gazette littéraire je vous supplie de me recommander à ce M. Jeannel – que M. Jeannel ne me fasse pas de peine . C'est un homme bien instruit que M. Jeannel – mais je ne le crois pas malfaisant, et je vous demande en général votre protection envers lui, le tout avec ma discrétion requise .1

 

N. B. – Voici la façon dont je m'y prendrai si vous l’agréez pour que vous soyez servi promptement à Londres . Si ma lettre au sieur Vaillant libraire de Londres vous paraît convenable, il n'y a qu'à la faire partir sans l’honneur du contreseing . Reste à savoir s'il ne faut pas l'affranchir car c'est encore une anicroche . Et supposé que vous n'approuviez pas cet expédient, ce n'est que du papier de gâté . J'établirai pour les autres pays mes correspondances comme je pourrai . Vos rédacteurs feront de mes mémoires tout ce qu'ils voudront – je ne suis point jaloux . Je serai expéditif, mais de longtemps je n'aurai rien à envoyer .

Voilà bien des paroles pour peu de choses mais c'est à quoi les ministres sont exposés . »

1 A cette fin de 7è page du manuscrit V* a ajouté t.s.v.p.

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07/06/2018 | Lien permanent

Si on peut fermer les écoles de théologie , et établir à leur place des écoles de morale, tout ira bien

... En début de ramadan et pendant le carême, il n'est pas mauvais de le rappeler . Toutes les religions qui veulent sauver votre âme commencent par vous en faire baver en ce monde, y compris le détestable communisme prêché les armes à la main . 

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La morale républicaine , première leçon du matin d'écolier, saura-t-on y revenir bientôt ?

 

 

 

« A Jacob Vernes

19è auguste 1768

Je vous renvoie, monsieur le philosophe prêtre, les remontrances du Gévaudan 1 que vous avez eu la bonté de me prêter ; votre ami Rustan est un peu brutal , c'est dommage, car il ne manque pas d'esprit . Il est vrai qu'il ne sait ni ce qu'il dit ni ce qu'il veut . L'âge le mûrira peut-être ; mais surtout il faut qu'il prenne des leçons de politesse soit de Jean-Jacques soit de sa paroisse de Londres .

Je n'ai point la profession de foi dont vous parlez ; je me souviens de l'avoir vue . Je crois que vous la trouverez chez Chirol où je l'ai faite acheter .

Je crois avec vous que le temps des usurpations papales est passé, c'est-à-dire qu'on n'en fera plus de nouvelles , mais une partie des anciennes durera encore longtemps . Le christianisme, dites-vous 2, est aboli chez tous les honnêtes gens ; oui le christianisme de Constantin, le christianisme des Pères ; mais le christianisme de Jésus subsistera . Vous avez grande raison d'appeler Jésus le premier des théistes, car il ne reconnaissait qu'un seul Dieu, et comme vous avez fort bien dit, si on lui impute des sottises, ce n'est ni sa faute ni la vôtre .

Je vous remercie des sermons de Samuel Bourn sur la religion naturelle 3 . Il n'y a pas un mot dans ces quatre volumes du christianisme d'aujourd'hui . La religion se décrasse tous les jours, le dogme est sifflé, et la vérité reste . Il s'est fait depuis quinze ans une étrange révolution dans l'esprit humain . Si on peut fermer les écoles de théologie , et établir à leur place des écoles de morale, tout ira bien.

Soyez toujours libre et heureux . »

1 Remontrances du corps des pasteurs du Gévaudan à Antoine-Jean Rustan, 1768 , est une réplique aux Lettres sur l'état présent du christianisme et la conduite des incrédules, 1768 , dans les quels Antoine-Jacques Roustan (telle est l'orthographe correcte de ce nom ) prend V* à partie . Quoique Roustan fût ministre de l'église suisse à Londres, la marque de l'ouvrage est fausse, le lieu d'édition réel étant Bâle.

Voir : https://bib.rero.ch/rbnj/documents/487132

et : https://fr.wikisource.org/wiki/Remontrances_%C3%A0_Rustan/%C3%89dition_Garnier

Voir : https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k722144.texteImage

2 Ces deux mots ont été fortement biffés sur l'original (sans empêcher toutefois leur lecture) ainsi que le mot oui, un peu plus loin . Manifestement, Vernes n'a pas voulu endosser la responsabilité des paroles que rappelle V*.

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11/03/2024 | Lien permanent

les nouveaux impôts. J'avoue que je suis un bien mauvais serviteur du roi, car j'ai tout payé

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Adieu 2010 !

http://www.deezer.com/listen-7383479

Passons à de prochaines aventures éditoriales en 2011 . 

http://www.deezer.com/listen-7738301 : ça s'arrose !!

Mes voeux vont à tous ceux qui, de bonne volonté, font un pas vers la tolérance et combattent le fanatisme , qui se soucient un peu de leur prochain, qui ne se retranchent pas derrière des étiquettes politiques pour avoir le  pouvoir sans partage .

http://www.deezer.com/listen-7438098

Devant tous ceux-là, je place Mam'zelle Wagnière qui vient d'être douloureusement touchée par un deuil . Je sais qu'elle va encore puiser des forces dans la pensée active de Volti qu'elle nous partage fidèlement. Je me souhaite de la (re)voir bientôt  :  http://www.deezer.com/listen-6744832

 

 

 

« A Etienne-Noël Damilaville

 

1er janvier 1764

 

Je reçois la belle lettre ironique de mon cher frère du 25 décembre au soir, avec la lettre de frère Thieriot, et Ce qui plait aux dames, et L'Éducation des filles i. Cette Éducation des filles était destiné&e à figurer avec d'autres éducations, car nous avons aussi élevé des garçons ii. Il est vrai que je m'amuse cet hiver à faire des contes pour réjouir les soirs de ma petite famille iii. Mais frère Cramer a fait une action abominable de copier chez moi L'Éducation des filles, et de l'envoyer à Paris. Il ne faut pas fatiguer le public. Je me souviens trop que La Serre

 

Volume sur volume incessamment desserre.iv


Et frère Thieriot, à qui d'ailleurs je fais réparation d'honneur, m'écrit fort sensément qu'il faut user de sobriété.

 

Vous ne manquerez pas de contes, mes frères, vous en aurez, et de très honnêtes. Un peu de patience s'il vous plait.

 

Au reste votre lettre du 25 est encore plus consolante qu'ironique. Je vois qu'on ne brûle ni l'évêque d'Alétopolis, ni quakre, ni tolérance v. Mais avez-vous l'arrêt du parlement de Toulouse contre le duc de Fitzjames vi? Je vous l'envoie , mes frères ; la pièce est rare, et vaut mieux qu'un conte.

 

Vous remplissez mon âme d'une sainte joie en me disant que St-Evremond vii perce dans le monde ; il fera du bien, malgré les fautes horribles d'impression. Béni soit à jamais celui qui a rendu ce service aux hommes !

 

On me parle beaucoup d'une œuvre toute différente, c'est le mandement de votre archevêque viii. On le dit imprimé clandestinement comme les contes de La Fontaine, et on dit qu'il ne sera pas si bien reçu. Pourrai-je obtenir un de ces mandements et un Antifinancier ix? Si par hasard vous aviez mis par écrit vos idées sur la finance, je vous avoue que j'en serais plus curieux que de tous les Antifinanciers du monde. Je m'imagine que vous avez des vues plus saines, et des connaissances plus étendues que ceux qui veulent débrouiller ce chaos x.

 

J'apprends que le parlement de Dijon vient de défendre, par un arrêt, de payer les nouveaux impôts. J'avoue que je suis un bien mauvais serviteur du roi, car j'ai tout payé.

 

Permettez-moi que je vous adresse cette lettre pour Guy Duchesne xi, au Temple du goût. Il y a , par parenthèse, un vers d'oublié dans Ce qui plait aux dames :

 

Et vous, madame, en ce palais de gloire,

 

oublié : Quand vous couchez côte à côte du roi,

Dormez-vous mieux, aimez-vous mieux que moi ?

 

Adieu, mon très cher frère. St-Evremond est un très grand saint. »

 

i Ce qui plait aux dames et Gertrude ou l'Éducation d'une fille, contes en vers furent à la fois imprimés séparément et inclus dans les Contes de Guillaume Vadé. http://fr.wikisource.org/wiki/Ce_qui_pla%C3%AEt_aux_dames http://www.voltaire-integral.com/Html/10/04_Gertrude.html

 

ii Référence à L'Éducation d'un prince, publié dans les Contes de Guillaume Vadé. http://www.voltaire-integral.com/Html/10/03_Education.html

 

iii Ce qui comprend Mme Denis, Marie-Fr. Corneille et son mari Dupuits, la sœur de celui-ci, et le père Adam.

 

iv Extrait du Chapelain décoiffé, de Boileau. Page 56, http://books.google.be/books?id=jqEOAAAAYAAJ&pg=PA55&...

 

v L'Instruction pastorale de l'humble évêque d'Alétopolis ..., la Lettre d'un Quakre ..., le Traité sur la tolérance... http://www.voltaire-integral.com/Html/25/02_Instruction.h... http://www.voltaire-integral.com/Html/25/03_Quaker1.html http://www.voltaire-integral.com/Html/25/01_Tolerance.html

 

vi Ce duc avait voulu faire enregistrer de force les édits du roi, répondant aux ordres de la cour, par le parlement de Toulouse et avait fait arrêter les magistrats . Quand ils furent libérés, le parlement ordonna le 17 décembre l'arrestation du duc « en quelque lieu qu'il se trouve. » http://fr.wikipedia.org/wiki/Charles_de_Fitz-James

 

vii Cf. lettre à d'Alembert du 15 décembre . http://voltaireathome.hautetfort.com/archive/2010/12/15/u...

 

ix A Damilaville, le 31, V* parle de la suppression de cet Antifinancier, ou Relevé de quelques unes des malversations dont se rendent journellement coupables les fermiers généraux, 1763. http://www.archive.org/stream/lantifinanciero00tourgoog#p...

 

xDamilaville est premier commis aux vingtièmes.

 

xi En fait pour Pierre Guy chez le libraire Duchêne ; V* accepte les propositions de réimprimer La Henriade et demande de brûler les éditions qu'il a faites de Zulime et du Droit du seigneur qu'il a effectivement mutilés en copiant le texte utilisé pour les représentations à la Comédie-Française, et V* signale les erreurs d'impression dans Ce qui plait aux dames.

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01/01/2011 | Lien permanent

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