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Rechercher : Tâchez de vous procurer cet écrit; il n'est pas orthodoxe, mais il est très bien raisonné

Les hommes ne sont donc pas tous de méchants coquins, comme on le dit

... Je fais des voeux en ce jour mondialement dédié à la reconnaissance de "la Femme", -entité magnifiée-, pour que "les Femmes", -nos compagnes-, disent le plus souvent possible que nous "les Hommes" ne sommes pas tous à jeter aux chiens  ( à commencer par moi, et pas seulement un seul jour par an ! ) .

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Chat arrive encore !

 

« A Etienne-Noël Damilaville

Le 15 mars [1763] 1

Mon cher frère, il y a donc de la justice sur la terre, il y a donc de l'humanité ! Les hommes ne sont donc pas tous de méchants coquins, comme on le dit .

Il me semble que le jour du Conseil d’État est un grand jour pour la philosophie . C'est le jour de votre triomphe, mon cher frère ; vous avez bien aidé à la victoire, vous avez servi les Calas mieux que personne .

Tout le monde dit que M. de Crosne a rapporté l'affaire avec une éloquence digne de l'auguste assemblée devant laquelle il parlait . Il est devenu célèbre tout d'un coup : c'est un jeune homme d'un rare mérite, et qui est un peu de nos adeptes, avec la prudence convenable. Je parie que le marquis Simon Lefranc est fâché de ce succès, et que son frère a dit la messe pour obtenir de Dieu que la requête fût rejetée .

Je reçois la jolie préface imprimée à Genève aux dépens des chirurgiens-dentistes 2; je crois que vous recevrez bientôt la relation d'un voyage imprimée à Paris, aux dépens de Simon Lefranc 3.

J'embrasse plus que jamais mon cher frère . Écrasez l'infâme . »

1 L'édition de Kehl, suivant la copie Beaumarchais, annexe à la fin de cette lettre un passage donné dans la lettre suivante , vers le 15 mars à Damilaville : voir http://www.monsieurdevoltaire.com/2014/06/correspondance-annee-1763-partie-11.html

2 L'Ecluse, ami de V*, est chirurgien-dentiste ; voir lettre du 30 janvier 1761 à Ecouchard Le Brun : http://voltaireathome.hautetfort.com/archive/2016/01/31/m... . Le terme « chirurgien-dentiste » est un terme apparu en 1728 au sein de la littérature française, à travers l'œuvre du chirurgien Pierre Fauchard intitulée : Le Chirurgien Dentiste, ou Traité des Dents .

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08/03/2018 | Lien permanent

Nous avons ici beaucoup de troupes, notre petit pays en est charmé.

... Peu de monde le dit ou même le pense dans ce sacré nom de Zeus de 101è département français : Mayotte . Mamoudzou préfecture au doux nom rigolo est un chaudron de violence sur lequel on tente de mettre un couvercle pour étouffer son bouillonnement ; or , Denis Papin nous l'a appris depuis longtemps, c'est le meilleur moyen pour faire exploser la marmite si on n'a pas coupé le feu dessous . Et pour cela il faut chasser les incendiaires, vite, vite, à tout prix . Triste mission, nécessaire , que d'éradiquer la chienlit envahissante : https://www.publicsenat.fr/actualites/politique/mayotte-l...

France Mayotte decasing operationFrance Mayotte decasing operationFrance - Monde | Mayotte: la justice suspend l'évacuation d'un bidonville,  "Wuambushu" mal engagée | La Provence

Je ne voudrais pas être à leur place , entre le marteau et l'enclume

https://www.laprovence.com/article/france-monde/293345688...

 

 

« A Louis-François-Armand du Plessis, duc de Richelieu

A Ferney, 12 septembre 1767

J'ai fait prier, monseigneur, notre résident de passer chez moi. Je vous avais prévenu que je n'allais plus à Genève; et d'ailleurs quand l'entrée de cette ville serait permise aux Français, l'état où je suis ne me permettrait pas de sortir. Nous avons eu une longue conférence et le résultat a été que, la première fois qu'il aurait l'honneur de vous écrire, il ne manquerait pas de vous rendre ce qu'il vous doit 1. Voilà ce qu'il m'a dit en présence de ma nièce.

Je reçus, sous votre enveloppe, hier au soir, une lettre pour Gallien et je la lui ai envoyée de grand matin.

Voici une très grande partie des frais qui restent à payer pour lui. Comme la somme montera à près de huit cents livres, indépendamment de ce que vous avez déjà bien voulu donner, et de quantité de menus frais qui n'entrent pas en ligne de compte, je n'ai rien voulu faire sans vos ordres exprès. Jusqu'à présent il n'a paru aucun mémoire considérable par lui-même. Je payerai tout sur-le-champ, selon l'ordre que je recevrai de vous. Voilà, je pense, toutes vos commissions remplies .

Il ne me reste qu'à vous souhaiter un agréable voyage, et à recommander la Scythie à votre protection, en cas qu'on ait des spectacles à Fontainebleau. J'avoue que j'aime la Scythie; pardonnez-moi ma faiblesse, et joignez l'indulgence à vos bontés.

Vous voyez que j'écris régulièrement, tout malade que je suis, dès qu'il s'agit de la moindre affaire. Je regretterai Galien, qui me valait des ordres de votre part.

Nous avons ici beaucoup de troupes, notre petit pays en est charmé.

J'écris dans l'intervalle de la fièvre.

Agréez mon tendre respect.

V. »

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26/04/2023 | Lien permanent

Je vous prie de me dire au vrai où les choses en sont

... Fratelli d'Italia !"  L'Italie semble avoir un faible pour Giorgia Meloni, leur Marine Le Pen en pire (si c'était possible ) : https://www.francetvinfo.fr/monde/italie/elections-italie...

Ils sont assez bordéliques pour essayer cette voie de félés .

 

 

« A Jacques Lacombe, Libraire

Quai de Conti

à Paris

J'ai peur, monsieur, de vous avoir fait une demande très indiscrète en vous priant de donner vingt-cinq louis d'or à M. Lekain pour son honoraire . J'ignore quel nombre d'exemplaires vous avez tiré du faible ouvrage que je vous ai envoyé . Vous savez que les peintres donnent toujours quelques coups de pinceau à leurs tableaux, j’en ai donné quelques-uns aux miens . Vous me feriez plaisir de porter ces changements sur votre édition . Je suppose que vous avez fait garder quelques planches comme vous me l’aviez promis, mais si vous n'avez pu prendre cette précaution je vous prierais de faire des cartons . Il n'en faudrait que deux, l'un à la page 19 et l'autre à la page 54 .

Je n'ai point encore reçu le ballot que vous avez bien voulu m'envoyer, et probablement je ne le recevrai de longtemps . Je vous ai déjà mandé que les voitures de Lyon ne passaient plus du côté de Genève, et je vous ai prié de m'envoyer un exemplaire contresigné . Au reste, je compte vous envoyer incessamment un article concernant les Calas et les Sirven que vous pourrez annoncer dans vos feuilles .

Je finis par vous dire encore que si vous n'avez imprimé que peu d'exemplaires des Scythes il est juste que vous vous borniez à faire un présent de cent écus à Lekain, soit en livres, soit en bijoux, soit en argent, comme il voudra . En un mot, c'est à vous à proportionner ce petit présent au profit que vous aurez pu faire . Je compte toujours sur votre amitié, monsieur, et mes sentiments la méritent . Je vous prie de me dire au vrai où les choses en sont .

V.

8è avril 1767 ; à Ferney.

 

page 19

 

Obéide

…......................................................................................

De l'immortel Cyrus un fatal rejeton.

De la cour à jamais lorsque tout me sépare

Quand je dois tant haïr ce funeste Athamare,

Sans état, sans patrie et cachée en ces lieux

Tous les humains, Sulma, sont égaux à mes yeux.1

etc.

 

page 54

Athamare

…........................................................................................

Ton fils eût mérité de servir ma valeur .

 

Hermodan

Que dis-tu ?

 

Athamare ( à ses soldats )

Qu'on épargne à ce malheureux père

Le spectacle d'un fils mourant dans la poussière .

Fermez-lui ce passage .

 

Hermodan

Achève tes fureurs 2 etc. »

 

1 Les Scythes, II, 1 .

2 Les Scythes, IV, 5 .

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26/09/2022 | Lien permanent

je fais quelques gambades sur le bord de mon tombeau

... C'est l'impression que j'ai Vlad en te voyant prêt à massacrer sans remords au son de "Chéri fait moi peur ! " et "Pas chiche !". Notre président marche en "réfléchissant" et "pesant" ses paroles avec en arrière-plan la comptine "Qui a peur du grand méchant loup ? c'est pas nous, c'est pas nous !" . Les pas-nous-pas-nous  que nous sommes serrent quand même un peu les fesses .

https://www.msn.com/fr-fr/actualite/monde/poutine-hausse-...

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Vlad, pas cap' de retourner la table ! t'es tout seul !

 

 

« [Destinataire inconnu]

27 Juillet [1768] à Ferney 1

Ne jugez pas, monsieur, de ma sensibilité par le délai de ma réponse. Je suis quelquefois un malade assez gai ; mais quand mes souffrances redoublent, il n’y a plus moyen de badiner avec son vaisseau, ni de remercier aussitôt qu’on le voudrait ceux qui, comme vous, veulent bien lui souhaiter un bon voyage . Je suis vieux : je fais quelques gambades sur le bord de mon tombeau, mais je ne peux pas toujours remplir mes devoirs ; c’en est un pour moi de vous dire combien vos vers sont agréables, et à quel point j’en suis reconnaissant.

J’ai l’honneur d’être, monsieur, etc. »

1 Édition « Réponse de M . de Voltaire à l'auteur », Mercure de France , septembre 1768, p. 59-60, à la suite de « Vers à M. de Voltaire, sur le vaisseau qui porte son nom », commençant par :

Poète aimable, ô Voltaire enchanteur / Comme l'amour, tu règnes sur nos âmes […]

et finissant par :

Que l'aquilon te cède la victoire ;/ Sois dans ton cours, précédé par la gloire, / Et des zéphyrs devient le favori . »

Voir page 57 et suiv. : https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k3746615r/f57.item.r=voltaire

Voir aussi l'épître A mon vaisseau : https://fr.wikisource.org/wiki/%C3%89p%C3%AEtres_(Voltaire)/%C3%89p%C3%AEtre_102

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01/03/2024 | Lien permanent

Ô pauvres cœurs que nous sommes, foutus Français !

Brut de décoffrage !

 

 

« A Sophie-Frédérique-Wilhelmine de Prusse, margravine de Bayreuth

 

A Montriond près de Lausanne pays de Vaud 8 février [1757]

 

                            Madame,

 

                            Je crois que la suite des nouvelles que j’ai eu l’honneur d’envoyer à Votre Altesse Royale lui paraîtra aussi curieuse qu’atroce, et que le Roi son frère en sera surpris. a[f1] 

 

                            Il a eu la bonté de m’écrire une lettre où il daigne m’assurer de ses bonnes grâces. b[f2]  Mon cœur l’a toujours aimé. Mon esprit l’a toujours admiré. Et je crois que je l’admirerai encore davantage.

 

                            L’impératrice de Russie me demande à Pétersbourg ; pour écrire l’histoire de Pierre Ier. Mais Pierre Ier n’est pas le plus grand homme de ce  siècle. Et je n’irai point dans un pays dont le Roi votre frère battra l’armée.

 

                            Je ne sais si la nouvelle du changement de ministère en France est parvenue déjà à Votre Altesse Royale. On croit que l’abbé de Bernis aura le premier crédit. c[f3]  Voilà ce que c’est que d’avoir fait de jolis vers.

 

                            Madame, Madame, le Roi de Prusse est un grand homme.

 

                            Que Votre Altesse Royale conserve sa santé. Qu’elle daigne ainsi que Monseigneur honorer de sa protection et de ses bontés ce vieux Suisse qui lui a été tendrement attaché avec le plus profond respect dès qu’il a eu l’honneur d’être admis à sa cour. Qu’elle n’oublie pas frère V…

 

 

 


 [f1]Datées de Paris 30 janvier, elles concernent le procès de Damiens : il aurait des complices, on aurait envoyé du poison au dauphin, la Bastille est pleine. Il est question également du changement de ministres et que l’abbé de Bernis « qui a signé le traité de Vienne (alliance avec l’Autriche) a(it) les Affaires étrangères ». Ces informations seront transmises par la margravine à son frère.

 [f2]Lettre de Dresde le 19 janvier

 [f3]Il était entré au Conseil le 2 janvier, mais c’est Rouillé qui va être nommé ministre des Affaires étrangères ; Rouillé sera obligé de démissionner le 15 juin et sera remplacé par Bernis qui prêtera serment le 29 juin.

 

 

 

 

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 « A Charles de Brosses, baron de Montfalcon

 

8 février [1760] aux Délices

 

                            Monsieur,

 

                            1° Il doit vous importer fort peu, ainsi qu’au parlement, qui paye les frais du beau procès Panchaud, Sa majesté ou moi. Ainsi, permettez que je vous recommande mon bon droit, comme Agnelet.a[f1]  J’ai eu beau demander, chercher un titre, un  exemple qui prouvât que la justice de Tournay s’étend sur le fief de Genève où est située la cabane près de laquelle on a volé des noix et donné un coup de sabre. Je n’ai eu nul éclaircissement. Je présente requête au parlement pour qu’il soit ordonné aux juges de Gex de faire apparoir comme quoi la justice appartient à Tournay ; et faute de ce, le procès fait à Panchaud sera aux frais de Sa Majesté : je ne vois rien de plus juste.

 

                            Je vous supplie donc, Monsieur, de faire donner au procureur qu’il vous plaira la mienne requête. Je vous serai très obligé de cette bonté. Il faut secourir les gens en détresse.

 

                            2° Un point plus important est l’objet de délivrer la province, grande comme une épître de Lacédémonien, de douze brigades d’alguazils, qui la dévastent sans que nosseigneurs les fermiers généraux tirent un sou de ces déprédations.

 

                            Un fermier général va venir pour traiter avec la province b[f2] ; la province avec la compagnie. Vos cent dix mille livres serviront à libérer le pays, et vous produiront dix pour cent. c[f3] 

 

                            3° Une aventure de sbires contribue à la libération de la province ; la voici. Le pain manquant aux Délices, nous faisons venir de Ferney vingt-quatre coupes de blé (car du blé à Tournay ! néant d[f4] , grâce à l’administration de Chouet, qui meurt ivre et ruiné). Nous accompagnons nos voitures de Ferney d’un billet d’avis et de la permission du bacha de la province ; trois domestiques sont envoyés, l’un pour endosser la patente du bacha, les deux autres pour témoins. On nous saisit notre blé, nos équipages. Grandes plaintes, mémoires au contrôleur général, à Mgrs les fermiers généraux, à Sa majesté M. l’intendant ; procès, écritures ; enfin le contrôleur du bureau vient déclarer et signer aux Délices que les employés sont des fripons et qu’il les désavoue ; et le lendemain, le receveur vient déclarer et signer qu’ils ont fait un faux procès-verbal, et qu’ils l’ont antidaté. Leurs aveux, et copies figurées, envoyées vite en haut, comme disent les petits, et si haut même que copie en parvient à l’assemblée de nosseigneurs les fermiers généraux, le tout suivi de remontrances contre l’armée qu’ils entretiennent au pays de Gex et contre l’infernale administration de ce malheureux pays. Or, Monsieur, je vous demande sur tout cela votre protection immédiate.

 

                            4° Qu’est devenue votre Sallusterie ? e[f5]  Les discours de Gordon en français viennent de paraître. Il y a deux chapitres contre la monarchie papale et contre la monarchie jésuitique, qui ne sont pas à l’eau de rose.

 

                            Ces Anglais pensent comme ils se battent. O noï poverini becchi, fututi francesi ! f[f6] 

 

                            Mille respects.

 

                            V. »

 

 

 


 [f1]Dans L’Avocat Patelin, comédie de David-Augustin Brueys, jouée en 1706 et rééditée en 1760.

 [f2]V* a demandé à Mme d’Epinay d’envoyer son mari.

 [f3]Il s’agit de fonder une compagnie qui rachète le droit de « fournir le sel au pays de Gex » et si possible à « Genève, à Versoy, et ua pays de Vaud …(et) à l’étranger ». V* faisait le compte des dépenses et bénéfices à Fabry  le 4 janvier. Il a demandé à être le syndic : le 7 janvier à de Brosses : « Si la chose réussit, s’engage à payer (à de Brosses) une rente de dix pour cent pour la vente de Tournay », mais il ne lui versera « aucune somme comptant en signant le contrat… Les 110 000 livres, prix de Tournay seront placées dans la somme donnée au roi par la province. »

 [f4]Les documents retrouvés montreront que ce n’est pas tout à fait exact.

 [f5]Histoire de la République romaine par Salluste, en partie traduite du latin sur l’original, en partie rétablie et composée sur les fragments (1777) . V* a proposé en janvier 1759 de faire imprimer l’ouvrage à Genève

 [f6]Ô pauvres cœurs que nous sommes, foutus Français !

 

 

 

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08/02/2010 | Lien permanent

Il serait triste pour moi d'être obligé de perdre mon temps et mon repos à réfuter des impostures littéraires

... De même qu'il est rageant d'avoir à effacer de pseudo-commentaires qui sont de vrais spams dignes de la benne à ordures et  que je vois apparaitre depuis quelques semaines . Les fameuses scories du Net ...

Pour s'en défendre  voir : http://www.spammeur-bourrin.com/

spammeur-bourrin.jpg

 

 

« A Jean-Nicolas-Sébastien Allamand

professeur à Leyde 1

Aux Délices 13 mai [1758] route de Genève

Monsieur, un officier de son Altesse royale m'apprend qu’un nommé M. Marchand qui demeure dit-on à La Haye, fait une histoire des gens de lettres vivants, qu'il débite des calomnies contre moi dans cette histoire et que vous daignez en être l'éditeur 2. Je ne puis le croire . Je compte trop sur votre probité et je suis persuadé au contraire que loin de vous prêter à cette entreprise si au dessous de vous, vos sages conseils empêcheront l'auteur de se déshonorer par ces viles impostures qui sont aujourd'hui si méprisées et lues à peine par les laquais dans les antichambres . On dit que cet auteur est capable de faire mieux et que vous êtes plus à portée que personne de l’empêcher de mal faire . Il serait triste pour moi d'être obligé de perdre mon temps et mon repos à réfuter des impostures littéraires et je me flatte que je n'aurai que des grâces à vous rendre .

J'ai l'honneur d'être, monsieur, avec tous les sentiments que je vous dois

votre très humble et très obéissant serviteur

Voltaire

gentilhomme ordinaire du roi

très chrétien, ancien chambellan

du roi de Prusse »

2 Dictionnaire historique concernant la vie et les ouvrages de divers personnages distingués de la république des lettres, de Prosper Marchand, par Allamand (Marchand était mort en 1756), chez Pieter de Hondt à La Haye . Il n'y a pas d'article sur V* mais plusieurs allusions à sa personne, la plupart forcées et toutes malveillantes . Dans la préface du tome II, Allamand déclare que plusieurs auteurs vivants se sont plaints des allusions faites par Marchand à leur personne . Les allusions à Voltaire sont dans ce tome II encore critiques mais cependant courtoises ; voir page 11, page 120, page 319 de http://books.google.fr/books?id=Oo1SyzOkLSIC&printsec=frontcover&hl=fr&source=gbs_ge_summary_r&cad=0#v=onepage&q&f=false

. Constituant une frappante exception par rapport au ton général, l'article « s'Gravesande » rédigé par Allamand lui-même, parle de V* avec la plus grande cordialité . Ces considérations font regarder comme extrêmement probable que cette lettre de V* fut écrite dans l'intervalle entre la publication des deux tomes . Le 1er juin Voltaire aura appris que l’œuvre de Prosper Marchand était posthume : voir la lettre correspondante à Allamand .

Prosper Marchand : http://fr.wikipedia.org/wiki/Prosper_Marchand

 

 

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18/08/2013 | Lien permanent

son esprit a servi à la rendre aimable, qu'il serve à la rendre heureuse

... C'est ce que je souhaite essentiellement et de tout coeur à Mam'zelle Wagnière . Elle le mérite vraiment . Sa foi en Voltaire , son attachement à sa pensée et à son esprit sont irremplaçables, indéracinables, remarquables, admirables comme elle . Avec Volti je vous dis  : demeurez respectée, aimée, libre.

Mam'zelle Wagnière, tout feu , tout flamme, lumière d'aurore

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« A Charlotte-Sophie von Altenburg, comtesse Bentinck

 Aux Délices 4 juin [1757] près de Genève

Voici madame de quoi vous faire Suissesse si vous voulez vivre tranquille et cesser de vous ruiner en procès 1. Ayez pitié de madame la comtesse de Bentinck, son esprit a servi à la rendre aimable, qu'il serve à la rendre heureuse . Je suppose que quand vous m'avez ordonné de faire le marché de Monrion vous avez pris une ferme résolution de dégager ma parole et de ne me pas attirer les reproches du propriétaire . Vous avez la préférence sur beaucoup de personnes qui voulaient louer cet ermitage . Quand il vous déplaira je vous en trouverai un autre . Je veux vous faire dame de campagne . Je veux que vous cultiviez des fleurs et des fruits .

Soyez Pomone et Flore au lieu d'être plaideuse . Je vous répète que vous trouverez à Lausanne des personnes de condition très aimables, la belle-fille du marquis de Langalerie, la fille du général Constant et plusieurs autres qui joignent l'esprit et la politesse à la franchise du pays . Je vous répète qu'on vit avec simplicité à Lausanne qu'il n’y a aucun faste . Il y est proscrit par les lois comme par les mœurs . Vous y ferez tant et si peu de dépense qu'il vous plaira . Vous y vivrez avec quatre mille écus de rente, avec trois , avec deux . Vous y serez respectée, aimée, libre , heureuse et moi madame, je me regarderai comme le plus heureux des hommes de vous avoir attirée dans un pays digne de vous et de pouvoir vous faire ma cour .

Signez-donc ou renvoyez-moi la pancarte non signée et en ce dernier cas je pleurerai sur vous . Je pleure aussi sur cette duchesse que vous aimez tant et qui a des procès . Elle ne peut plaider elle-même et elle a affaire à un praticien qui travaille nuit et jour à ses écritures . Je sais qu'elle a un excellent conseil mais bon droit a besoin d'aide . Si vous avez quelque bonne nouvelle touchant ses affaires je vous supplie de m’en faire part . Mais pour vous madame, ne plaidez plus . Mettez fin à un état si cruel . N’achevez point votre ruine, écrivez-moi, donnez-moi vos ordres, comptez sur moi plus que sur les avocats du conseil aulique . Vous savez avec quel tendre respect je vous suis dévoué .

V. »

1 Suite à son divorce : voir par ex . Page 5 : http://www.google.fr/url?sa=t&rct=j&q=charlotte-s...

 

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Elle est condamnée par les médecins, elle vivra

 

 

 

« A Etienne-Noël Damilaville

 

18è mars 1767

 

Voici, mon cher ami, une réponse de M. de Beaumont . Son mémoire 1 réussit beaucoup . S'il avait conservé cette belle épiphonème : Vous n'avez point d’enfants ! il aurait réussi davantage, mais tel qu'il est il inspire la pitié et la conviction .

 

On dit qu'on juge le procès d'Obéide 2 le 23 . J'espère que madame la dauphine gagnera le sien . Elle est condamnée par les médecins, elle vivra .

 

On me parle d'une lettre de l'abbé Mauduit 3; je ne sais ce que c'est .

 

Je vous embrasse tendrement . E[crasez] L[Infâme] .

 

Voici une réponse d'un moine à une héroïde de l'abbé de Rancé 4; le moine vaut mieux que l'abbé . C'est , à mon gré , le meilleur ouvrage de M. de La Harpe . Faites-en faire tant de copies qu'il vous plaira . Et ensuite, ayez la bonté d'envoyer cet exemplaire avec la lettre ci-jointe à M. Barthe, secrétaire de l'abbé de la Trappe. »


1 Le mémoire de l'avocat Élie de Beaumont sur l'affaire Sirven . Sur la copie, « Ce bel »  est corrigé en « cette belle (épiphonème) ». http://fr.wikipedia.org/wiki/Épiphonème

2 C'est-à-dire qu'on représente Les Scythes ; la pièce sera représentée en fait le 26 et ce sera un échec .http://www.voltaire-integral.com/Html/06/04SCYTHE.htm

http://dumas.ccsd.cnrs.fr/docs/00/43/38/02/PDF/Bonfand_Y....

3 Anecdote sur Bélisaire, de V*, qu'il attribue à l'abbé Mauduit .http://www.voltaire-integral.com/Html/26/09_Belisaire.html

4 Nicolas-Thomas Barthe avait publié une Lettre de l'abbé de Rancé à un ami, écrite de son abbaye de la Trappe,1765 ; http://fr.wikipedia.org/wiki/Nicolas_Thomas_Barthe

http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k5468163z.pdf

La Harpe répliqua par la Réponse d'un solitaire de la Trappe à la lettre de l'abbé de Rancé, où il faisait mine d'être moine et attaquait l'institution monastique ; puis V* composa une préface et publia le tout dans les Choses utiles et agréables .

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18/03/2011 | Lien permanent

Nous avons douze soldats aux portes de nos chambres

 

 

 

« A Sophie-Frédérique-Wilhelmine de Prusse, margravine de Bayreuth


A Francfort 20 juin [1753] à dix heures du soir




Madame,



Que la compassion de Votre Altesse Royale s'émeuve, et que votre bonté nous protège [le 5, V* a demandé la protection de l'empereur François Ier, celui-ci ayant été couronné à Francfort « ville impériale »]; Mme Denis ma nièce qui avait fait le voyage de Francfort pour venir me consoler, qui comptait venir se jeter à vos pieds avec moi pour implorer votre médiation ; une femme respectable et honorée dans Paris, vient d'être conduite en prison par le commis de M. Freitag, résident de Sa Majesté le roi votre frère. Cet homme vient de la trainer au nom du roi au milieu de la populace dans la même maison où l'on m'a fait transférer, on lui a ôté sa femme de chambre et ses laquais, quatre soldats sont à sa porte, le commis passe la nuit dans sa chambre.



En voici la raison.



Lorsque M. Freitag m'arrêta au nom du roi le premier juin, je lui remis toutes les lettres que j'avais pu conserver de Sa majesté. Il me demanda le volume des poésies du roi. Il était dans une caisse qui devait partir de Leipzik pour Hambourg. M. Freitag me signa deux billets conçus en ces termes :



Sitôt le grand ballot sera revenu et l'œuvre de poésie que le roi redemande rendu à moi, vous pourrez partir où bon vous semblera.





Le livre en question arriva le 17 au soir, j'ai voulu partir aujourd'hui 20, ayant satisfait à tous mes engagements. On a arrêté mon secrétaire [Collini], ma nièce et moi. Nous avons douze soldats aux portes de nos chambres. Ma nièce à l'heure que j'écris est dans les convulsions. Nous sommes persuadés que le roi n'approuvera pas cette horrible violence.



Daignez, Madame, lui envoyer cette lettre . Daignez l'assurer qu'au milieu d'un malheur si inouï je mourrai plein de la même vénération et du même attachement pour sa personne. Je lui demande encore très humblement pardon de mes fautes. J'avais toujours pensé qu'il daignerait permettre que je tâchasse de me défendre contre Maupertuis, mais si cela lui déplaît il n'en sera plus jamais question . Encore une fois, Madame, jamais mon cœur n'a manqué, ni ne manquera au roi, et il sera toujours rempli pour Votre Altesse Royale du respect le plus profond et le plus tendre.



Hélas ! c'était autrefois frère Voltaire.[cf. lettre du 28 mars 1752 ; « frère malingre, frère hibou, frère griffonneur ... »] »



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21/06/2010 | Lien permanent

Monsieur, on dit que votre parlement va reprendre ses séances ; je vous prie d’agréer mes sincères compliments

... Et quand vous vous dorerez la pilule, pensez à moi !

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« A Antoine-Jean-Gabriel Le Bault

Aux Délices, 8 septembre 1762 1

Monsieur, on dit que votre parlement va reprendre ses séances ; je vous prie d’agréer mes sincères compliments ; la paix va enfin être partout, et tout le monde en avait besoin ; pour moi je suis en guerre avec les dix tonneaux, dont je comptais boire ma part à votre santé . Le tempérament de votre vin est trop différent du mien , vous savez que je suis trop maigre, et il s'est mis à être trop gras, il file 2. Je vous demande conseil . Vous devez, monsieur, être le Tronchin du vin ; dites-moi je vous prie, s'il y a du remède et quel remède vous apportez en pareil cas .

Je suis plus malade encore que mon vin, et c'est ce qui fait, monsieur, que je n'ai pas l'honneur de vous écrire de ma main ; je renonce à engraisser, mais si vous pouvez dégraisser mes dix tonneaux, je vous aurai une extrême obligation .

Je comptais avoir l'honneur de vous voir cet automne et d'aller à La Marche ; il faudra que je me borne à vous renouveler de loin le respect et l'attachement avec lequel j'ai l'honneur d'être , monsieur, votre très humble et très obéissant serviteur

Voltaire.

Oserai-je prendre la liberté de présenter mes respects à monsieur le premier président à à monsieur le procureur général ? »

1 Selon l'édition Mandat-Grancey qui avait imprimé l'initiale après le post-scriptum .

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06/08/2017 | Lien permanent

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