Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

Rechercher : Tâchez de vous procurer cet écrit; il n'est pas orthodoxe, mais il est très bien raisonné

Une assez longue maladie ne m'a pas permis encore de lire le nouveau livre dont vous me faites l'honneur de me parler ;

... Ainsi va le monde littéraire et sa cohorte de prix plus ou moins baroques . Bruno Le Maire et Eric Zemmour , grands gâcheurs de papier, comptent bien évidemment sur leurs cours à leur dévotion pour éviter le ridicule de la mise au pilon dès parution de leurs élucubrations . Nul besoin pour moi de connaître l'opinion de quiconque .

 

 

« Au prince Dimitri Mikhailovitch Golitsin

7è octobre 1767 à Ferney 1

Monsieur le prince,

Il y a quelques semaines que M. le comte de Voronzoff, ambassadeur à la Haye, me fit l'honneur de m'envoyer les lettres de M. le prince de Repnin 2. Je reçus, l'ordinaire suivant, par la poste de France, un gros paquet contre-signé Choiseul, contenant plusieurs mémoires imprimés et manuscrits concernant toutes les grandes choses que fait l'impératrice pour la gloire de la Russie et pour le bonheur de la Pologne. Je crois que ce paquet venait de la part de Votre Excellence, et j'eus l'honneur de vous en donner avis.

Le titre de mère de la patrie restera à l'impératrice malgré elle. Pour moi, si elle vient à bout d'inspirer la tolérance aux autres princes, je l'appellerai la bienfaitrice du genre humain. Le mérite des Français est qu'on célèbre ses louanges dans leur langue, qui est devenue, je ne sais comment, celle de l'Europe. Puissions-nous l'imiter comme nous la célébrons.

J'ai l'honneur d'être, avec bien du respect, monsieur le prince, de Votre Excellence le très humble et très obéissant serviteur.

L'Admirateur de Catherine II.

P. S. Une assez longue maladie ne m'a pas permis encore de lire le nouveau livre dont vous me faites l'honneur de me parler 3; mais j'en ai grande opinion, puisque vous l'approuvez . »

1 Original avec post-scriptum autographe ; édition baron Th. A. Bühler, « Lettres inédites de Voltaire » dans les Publications de l'Association historique impériale russe (en russe), 1875.

Voir : Collection de Documents, Mémoires et Correspondances relatifs à l'histoire de l'empire de Russie, tome XV, page 623.

3 Le livre de Le Mercier de La Rivière ; voir lettre du 8 août 1767 à Damilaville : http://voltaireathome.hautetfort.com/archive/2023/03/29/je-vous-l-avais-bien-dit-qu-il-fallait-passer-sa-vie-a-comba-6435778.html

Lire la suite

16/05/2023 | Lien permanent

La nature se moque des individus . Pourvu que la grande machine de l'univers aille son train, les cirons qui l'habitent

... Voilà ce que devrait savoir et penser tout vrai écologiste . Les "cirons" accélèrent les dérèglements qui mènent à leur disparition, brouillons et égoïstes qu'ils sont .

sauverlemonde.jpg

https://www.goodplanet.info/2023/09/18/le-monde-veut-sauv...

https://www.philomag.com/articles/elizabeth-kolbert-linventivite-humaine-nous-met-part-de-la-nature

 

 

 

« A Marie de Vichy de Chamrond, marquise Du Deffand

8è février 1768 à Ferney

Je n'écris point, madame, cela est vrai et la raison en est que la journée n'a que vingt-quatre heures, que d'ordinaire j'en mets dix ou douze à souffrir, et que le reste est occupé par des sottises qui m'accablent comme si elles étaient sérieuses. Je n'écris point, mais je vous aime de tout mon cœur. Quand je vois quelqu'un qui a eu le bonheur d'être admis chez vous, je l'interroge une heure entière. Mon fils adoptif Dupuits est pénétré de vos bontés 1. Il a dû vous rendre compte de la vie ridicule que je mène. Il y a trois ans que je ne suis sorti de ma maison; il y a un an que je ne sors point de mon cabinet, et six mois que je ne sors guère de mon lit. M. de Chabrillant a été chez moi six semaines. Il peut vous dire que je ne me suis pas mis à table avec lui une seule fois. La faculté digérante étant absolument anéantie chez moi, je ne m'expose plus au danger. J'attends tout doucement la dissolution de mon être, remerciant très sincèrement la nature de m'avoir fait vivre jusqu'à soixante-quatorze ans, petite faveur à laquelle je ne me serais jamais attendu.

Vivez longtemps, madame, vous qui avez un bon estomac et de l'esprit, vous qui avez regagné en idées ce que vous avez perdu en rayons visuels, vous que la bonne compagnie environne, vous qui trouvez mille ressources dans votre courage d'esprit, et dans la fécondité de votre imagination.

Je suis mort au monde. On m'attribue tous les jours mille petits bâtards posthumes que je ne connais point. Je suis mort, vous dis-je; mais, du fond de mon tombeau, je fais des vœux pour vous. Je suis occupé de votre état. Je suis en colère contre la nature, qui m'a trop bien traité en me laissant voir le soleil, et en me permettant de lire, tant bien que mal, jusqu'à la fin mais qui vous a ravi ce qu'elle vous devait. Cela seul me fait détester les romans qui supposent que nous sommes dans le meilleur des mondes possibles . Si cela était, on ne perdrait pas la meilleure partie de soi-même longtemps avant de perdre tout le reste. Le nombre des souffrants est infini . La nature se moque des individus . Pourvu que la grande machine de l'univers aille son train, les cirons qui l'habitent ne lui importent guère. Je suis, de tous les cirons, le plus anciennement attaché à vous; et, comme je disais fort bien dans le commencement de ma lettre, malgré mon respect pour vous, madame, je vous aime de tout mon cœur.

V. »

Lire la suite

18/09/2023 | Lien permanent

Je ne vous conçois pas vous autres, de vouloir faire un plan de gouvernement en vingt-quatre heures . Souvenez-vous qu'i

... Telle est la réponse du premier ministre Attal , qu'on harcèle, et qui vient d'achever --jusqu'à preuve du contraire-- le nouveau gouvernement français . Bien entendu, il se fait démolir en règle, tradition politicarde nationale imbécile : https://www.francebleu.fr/infos/politique/gouvernement-at...

 

 

 

« A Gabriel Cramer

Soyez très sûr, mon cher ami, que j'agirai pour l'affaire qu'on me recommande comme pour la mienne propre . Je ne me flatte pas de délivrer l'homme en question avant le mois de juillet ou d'août, mais selon toutes les apparences j'obtiendrai cette grâce .

Je vous prie de vouloir bien dire à M l'auditeur Lefort 1 que je sais respecter sa recommandation quoique ma mauvaise santé et le temps qui me pressent me privent de l'honneur de lui faire réponse .

Je fais mon sincère compliment à M. Jacob Tronchin, il est plus heureux en loterie qu'en politique 2.

Je ne vous conçois pas vous autres, de vouloir faire un plan de gouvernement en vingt-quatre heures 3. Souvenez-vous qu'il fallut à Dieu six jours au moins pour créer le monde, et encore la femme n’était pas formée .

Je vous avertis que je suis au désespoir que votre gros Suisse laisse languir si indignement Le Siècle de Louis XIV . Je vous en dirai des raisons qui vous toucheront .

Je suis encore au désespoir que vous n'ayez point envoyé les quatre volumes des nouveaux mémoires chez Jacoby 4; c'est une affaire pour moi de la plus grande importance .

Voilà bien des désespoirs, mais l'espoir de vous voir samedi m'empêche de me désespérer absolument.

27è [juin 1768] »

1 Marc Lefort, qui fut auditeur – charge genevoise – en 1768 .Voir : http://huguenots.free.fr/france/sites/galiffe/pag7.htm#16

2 Sa démission des charges municipales, offerte depuis quelque temps, fut acceptée en juin 1768 .

3 Sur les avatars de la carrière politique de Jacob Tronchin à cette époque, voir les Archives de Genève, CCLXIX, 378-379 .

Voir : https://archives.bge-geneve.ch/archives/archives/fonds/tronchin_141_397/n:89/view:all/page:22

Lire la suite

09/02/2024 | Lien permanent

Voici une déclaration moitié comique moitié sérieuse, et la seule que je crois convenable

... dixit Rachida Dati qui fricote à tout va (comme d'habitude me direz-vous ) pour se faire bien voir : Paris vaut bien quelques lâchetés : https://www.lefigaro.fr/politique/les-insoumis-ont-toujours-respecte-mon-point-de-vue-et-ce-que-je-suis-l-etonnante-bonne-entente-entre-lfi-et-rachida-dati-20240122

 

 

« A Gabriel Cramer

[1er juin 1768] 1

Voici une déclaration 2 moitié comique moitié sérieuse, et la seule que je crois convenable, car mon cher Caro, quand nous ne rions pas les premiers, les rieurs ne sont pas pour nous . Si quelque chose peut faire du bien à l’œuvre Panckoucke, c'est mon drôle de certificat .

Il faut pourtant vous avouer qu'il y a des gens qui ont été fort choqués de la différence qu'ils ont trouvée entre les derniers vers d'Oreste 3, de votre édition, et ceux de l'édition de Duchesne . Ils disent que ceux de Duchesne sont incomparablement meilleurs et je le pense ainsi . Mais le bon de l'affaire, c'est que ces mêmes connaisseurs sont ceux qui me firent supprimer les vers qu'ils redemandent aujourd'hui . Le public a toujours préféré la leçon de Duchesne . C'est suivant cette leçon qu'on joue Oreste partout . Si monsieur Caro m'avait envoyé les dernières feuilles, j'aurais prévenu le reproche qu'on me fait d'avoir gâté la fin d'Oreste . Je ressemble fort au meunier, à l’âne et à son fils 4 .

Voici les vers qu’il faut restituer . Il n'en coûtera qu'un carton à l'ami Panckoucke.

Interim vale .

V. »

1 L'édition Gagnebin place cette lettre en juillet 1768, ce qui est une bonne approximation . Mais l'identification de celle du 1er juin à Panckoucke permet d'aller plus loin et de fixer la date de la présente à un jour près .

Lire la suite

22/01/2024 | Lien permanent

Mandez-moi, je vous en prie, quel parti vous prenez. Je vous assure que cela m’intéresse plus qu’un carrousel russe

... Alors je vous offre l'hymne ukrainien interprété par une pianiste remarquablement engagée Katia Buniatishvili , qui ne laisse aucun doute sur sa prise de parti : https://www.youtube.com/watch?v=KGSJJdLW9RY&ab_channe...

Il y a encore quelques belles choses et quelques belles personnes sur notre globe .

 

 

 

« A Michel-Paul-Guy de Chabanon

13è juin 1768 , à Ferney par Lyon

J’ai été si accablé de prose, mon cher ami, le Siècle de Louis XIV et de Louis XV me tiennent si fort au cœur, que je n’ai pas répondu à votre dernière lettre où il s’agissait de vers ; mais il faut toujours revenir à ses premières amours. Je  m’intéresse à vos vers plus que jamais. Faites-en de beaux, de coulants pour Eudoxie, comme vous en savez faire ; intéressez surtout ; c’est tout ce que je puis vous dire : avec de beaux vers et de l’intérêt on va bien loin, de quelque façon qu’on ait tourné son sujet.

Puisque vous ne voulez point me faire part de votre Pindare, je suis plus généreux que vous : je vous envoie une ode dans le genre comique 1, adressée à ce Pindare il y a environ deux ans . Je sais bien ce qui arrive à quisquis Pindarum studet œumulari 2mais aussi Catherine Vadé studet luntaxat jocari 3.

Mandez-moi, je vous en prie, où en est Eudoxie, quel parti vous prenez. Je vous assure que cela m’intéresse plus qu’un carrousel russe. Je m’imagine que Paris va être inondé de chansons sur Avignon 4 et sur Benevent. Rezzonico 5 sera chanté sur le Pont- Neuf, ou je suis fort trompé. S’il y a quelque chose de bon, je vous supplie d’en régaler ma solitude.

On ne peut vous être plus tendrement attaché et plus essentiellement dévoué que le solitaire.

V. »

1 Galimatias pindarique sur un carrousel donné par l'impératrice de Russie :http://www.monsieurdevoltaire.com/article-epitres-sur-un-carroussel-donne-par-l-imperatrice-de-russie-38606361.html

2 Horace, Odes, IV, ii, , v. 1 inversé : Quiconque s'applique à rivaliser avec Pindare .

3 S'applique seulement à plaisanter . L'allusion à Catherine Vadé renvoie aux Contes de Guillaume Vadé, qui sont bien entendu de V*. Voir : http://visualiseur.bnf.fr/CadresFenetre?O=NUMM-37522&M=tdm

4 Sur le manuscrit on peut lire Paris corrigé de la main de Bigex . Il a aussi ajouté par Lyon à la date .

5Le pape Clément XIII .

Lire la suite

30/01/2024 | Lien permanent

J’ai actuellement un chaos à débrouiller, et dès qu’il y aura un peu de lumière, les rayons seront pour vous

... Information macronienne à tous ses opposants qui tirent la langue en attendant la nomination du nouveau ou nouvelle premier.e ministre  . Comme il est prévu que ça soit mi-août, nous aurons donc une nouvelle assomption, laïque celle-ci .

images.jpg

Voilà où nous en sommes

 

 

« A Nicolas-Claude Thieriot

27è janvier 1769 à Ferney, à Genève 1

Vous m’avez la mine, mon ancien ami, d’avoir bientôt vos soixante et dix ans, et j’en ai soixante et quinze : ainsi vous m’excuserez de n’avoir pas répondu sur-le-champ à votre lettre.

Je vous assure que j’ai été bien consolé de recevoir de vos nouvelles, après deux ans d’un profond silence. Je vois que vous ne pouvez écrire qu’aux rois, quand vous vous portez bien. J’ai perdu mon cher Damilaville, dont l’amitié ferme et courageuse avait été longtemps ma consolation. Il ne sacrifia jamais son ami à la malice de ceux qui cherchent à en imposer dans le monde. Il fut intrépide, même avec les gens dont dépendait sa fortune 2. Je ne puis trop le regretter, et ma seule espérance, dans mes derniers jours, est de le retrouver en vous.

Je compte bien vous donner des preuves solides de mes sentiments, dès que j’aurai arrangé mes affaires. Je n’ai pas voulu immoler Mme Denis au goût que j’ai pris pour la plus profonde retraite ; elle serait morte d’ennui dans ma solitude. J’ai mieux aimé l’avoir à Paris pour ma correspondante que de la tenir renfermée entre les Alpes et le mont Jura. Il m’a fallu lui faire à Paris un établissement considérable. Je me suis dépouillé d’une partie de mes rentes en faveur de mes neveux et de mes nièces. Je compte pour rien ce qu’on donne par son testament ; c’est seulement laisser ce qui ne nous appartient plus. Dès que j’aurai arrangé mes affaires, vous pouvez compter sur moi. J’ai actuellement un chaos à débrouiller, et dès qu’il y aura un peu de lumière, les rayons seront pour vous.

Je vous souhaite une santé meilleure que la mienne, et des amis qui vous soient attachés comme moi jusqu’au dernier moment de leur vie.

V. »

1 Original dont la date est étrange ; édition Kehl.

2 Ceci est un reproche voilé à Thieriot qui vient d'écrire à V* en quémandeur  ( voir lettre du 13 janvier 1769 : https://fr.wikisource.org/wiki/Correspondance_de_Voltaire/1769/Lettre_7456 )

et sans s'excuser de sa désinvolture passée à l'égard de son ami V* : « […] il n’y avait que M. de Voltaire à qui je pusse demander avec plaisir, et de qui je pusse recevoir de même. . »

Lire la suite

07/08/2024 | Lien permanent

Votre sagesse qui prévenait l'âge et les agréments de votre conversation me charmaient

... D'Emmanuel Macron à Gabriel Attal pour expliquer son choix . La reconnaissance d'un président qui aime diriger seul à un ministre du même tonneau ?

images.png

 

 

 

« Au comte Alexandre Romanovitch Vorontsov

17è septembre [1768] au château de Ferney 1

Monsieur,

Par la dernière lettre dont vous m'honorez, vous m'ordonnez de vous écrire à Pétersbourg . Je vous fais mon compliment d’être auprès de la législatrice du Nord . J'eus l'honneur de lui envoyer il y a six mois un gros paquet qu'elle avait daigné demander . Je me flatte que les bons serviteurs du pape et des jésuites, qui sont en si grand nombre en Pologne, n'auront pas intercepté mon paquet . Mon gros paquet partit au mois de mars , de Genève , revêtu d'une toile cirée, et fut adressé à Hambourg. Il est vrai que le chemin est long et que vous auriez plutôt pris deux ou trois provinces polonaises, qu'un paquet ne serait venu de Genève chez vous .

Je suppose que M. le prince de Galitzin est actuellement dans votre cour . Un de mes grands regrets est de n'avoir pu avoir l'honneur de le voir avant son départ de France . C'est un des hommes pour qui je conserverai toute ma vie la plus respectueuse estime . Vous mettriez le comble à vos bontés, monsieur, si vous vouliez bien lui dire à quel point je lui suis dévoué .

J'ai été plus heureux auprès de M. le comte de Schouvaloff, chambellan Sa Majesté impériale, et de Mme la comtesse sa femme. Je me souviendrai toujours qu'ils ont daigné passer quelques jours dans mon ermitage , et des plus jolis vers qu'il fait dans notre langue . Je vous demande en grâce de ne me pas oublier quand vous le verrez .

Mais ce qui sortira bien moins de ma mémoire, c'est le bonheur que j'ai eu de vous faire ma cour dans ma petite maison des Délices, quand vous étiez à Genève . Vous aviez une espèce de Mentor avec vous mais il ne valait pas son Télémaque . Votre sagesse qui prévenait l'âge et les agréments de votre conversation me charmaient . Je vis combien vous étiez digne des plus grands emplois qui seront sans doute votre partage .

Je deviens bien vieux, je n'en serai pas témoin, mais jusqu'au dernier moment j'aurai l’honneur d’être avec tous les sentiments les plus vrais et les plus respectueux,

monsieur,

votre très humble et très obéissant serviteur

Voltaire. »

1 Original signé (Odessa) ; copies anciennes ; édition Vorontsov . Notre texte est pris des copies de la B.N. qui paraissent fidèles.

Lire la suite

04/04/2024 | Lien permanent

il était notre préfet aux jésuites, il nous donnait des claques sur les fesses par amusement...il faudra qu’il fasse une

... Mon pauvre Voltaire, on apprend encore trop souvent les abus de prêtres sur des enfants, bien loin de tapes sur les fesses et sans rien de platonique . Ce minable clergé est seulement dénoncé depuis trop peu : https://www.lemonde.fr/idees/article/2021/10/05/pedocrimi...

 

 

« A Jean Le Rond d'Alembert

2 novembre 1768 1

Mon cher et illustre philosophe, je ne sais d’autre anecdote sur M. l’abbé Olivet sinon que, quand il était notre préfet aux jésuites, il nous donnait des claques sur les fesses par amusement. Si M. l’abbé de Condillac veut placer cela dans son éloge, il faudra qu’il fasse une petite dissertation sur l’amour platonique.

Depuis ce temps-là, il fut éditeur, commentateur, traducteur de Cicéron, et a vécu vingt ans plus que lui. C’était sans doute le plus grand cicéronien de tous les Francs-Comtois, sans même en excepter l’abbé Bergier, malgré sa catilinaire contre Fréret 2.

M. l’abbé Caille m’a chargé de vous envoyer trois empereurs 3. Ce jeune abbé Caille promet quelque chose . Il pourra aller loin en théologie. L’abbé Mords-les doit en avoir fourni un exemplaire à notre confrère Marmontel, qui est fort bien dans la cour de ces trois empereurs damnés. Ces secrets ne sont que pour les adeptes.

Interim vale.

V.

Il doit y avoir à présent pour vous un Siècle de Louis XIV et de Louis XV à la chambre syndicale : il y a huit jours qu’il est parti par la diligence. »

1 L'édition Kehl supprime le dernier paragraphe et amalgame le reste de la lettre à celle du 7 novembre 1768, quoique la présente lettre soit de la main de Bigex et la seconde de celle de Wagnière.

Lire la suite

12/05/2024 | Lien permanent

jouer avec les révérends pères jésuites d'Ornex, mes amis et mes voisins, grands confédérés et fidèles alliés

... Les mettre en échec et les mater, sur l'échiquier en poussant du bois, dans la vie en poussant ses arguments , grand jeu de Voltaire où il mettait un malin plaisir à n'en pas douter .

 voltaire et père adam échecs.jpg

 

 

 

« A Jean-Robert Tronchin

J'envoie ces petits bouche-trous à mon cher correspondant . Je le supplie de m'en accuser la réception .

Comme je ne doute pas que parmi les préparatifs immenses que l'on fait pour la fête des Rois à Lyon il ne se trouve deux damiers de cuir pliés en deux pour jouer aux échecs, oserais-je prier monsieur Tronchin de vouloir bien ordonner qu'on m'en fit venir deux par la messagerie, pour jouer avec les révérends pères jésuites d'Ornex, mes amis et mes voisins, grands confédérés et fidèles alliés ?1 Le roi de Prusse est un drôle de corps, vous n'avez pas tout vu .

V.

2 avril [1759] »

1 Voir , entre autres, ce que V* fait à ces voisins et « amis » page 15 de http://www.alexdecotte.com/resources/1760+Final+publi$C3$A9.pdf

 

 

Lire la suite

26/05/2014 | Lien permanent

un vieux fou qui se ruine avec deux châteaux

...

Journal-dun-vieux-fou.jpeg

 

 

 

 

« A Jean-Louis Labat, baron de Grandcour

à Genève

Il faut, mon cher baron, que vous me rendiez un service . Vous en êtes bien capable . Ordonnez demain mercredi à votre correspondant de Paris de porter cent beaux louis d'or chez M. d'Argental, conseiller d'honneur du parlement , rue de la Sourdière à Paris et de lui dire que j'aurai l'honneur de lui confier bientôt l'usage qu'il aura d'en faire .

Je reviens de Ferney samedi . J'espère que dans le saint jour dominical je trouverai chez vous 4000 livres tournois nécessaires à un vieux fou qui se ruine avec deux châteaux .

Mille tendres respects à toute votre famille .

V.

Mardi [3 avril 1759] »1

1 Sur le manuscrit olographe, mention de Labat « aux Délices le 3 avril 1759 /De Voltaire / R[épondu] le 4è de / que j'ai fait sa commission / et qu'il aura 4000- /lundi » Voltaire toucha 4800 francs le 10 avril .

 

Lire la suite

28/05/2014 | Lien permanent

Page : 550 551 552 553 554 555 556 557 558 559 560