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Rechercher : Tâchez de vous procurer cet écrit; il n'est pas orthodoxe, mais il est très bien raisonné

Il y a , dit-on, des pièces très instructives sur le règne de François Ier

... Pourra-t-on jamais écrire un jour la même chose à propos de la présidence macronienne ?

 

 

« A Jean Capperonnier, Bibliothécaire

du roi

à la Bibliothèque royale

à Paris

13è mai au château de Ferney par Genève

Serait-ce trop abuser de vos bontés, monsieur, que de vous supplier de vouloir bien m'envoyer par la poste un livre que je crois assez rare, intitulé Essais historiques, ou Mélanges historiques, de Guillaume de Taix, abbé de Basse-Fontaine, publiés par Camusat 1 ? Il y a , dit-on, des pièces très instructives sur le règne de François Ier. Je ne doute pas que ce petit livre ne soit dans la bibliothèque du roi . Je vous aurais, monsieur, une très grande obligation si vous pouviez me le confier pour deux jours seulement . M. Jeannel me l'enverrait contresigné, et je vous le rendrais par la même voie avec l'exactitude qu'on doit avoir quand il s'agit de vous et des livres du roi .

J'ai l'honneur d’être avec bien de la reconnaissance et un véritable attachement, monsieur, votre très humble et très obéissant serviteur

Voltaire. »

1 V* confond deux ouvrages . Guillaume de Taix a compilé les Mémoires du clergé de France, 1625, dont il emprunte la matière, entre autres, aux Mélanges historiques, ou recueil de plusieurs actes […] qui peuvent servir en la déduction de l'histoire depuis l'an 1390 jusqu'en l'an 1580, 1619 .

Voir : https://books.google.fr/books?id=9YXs9x2QIU8C&printsec=frontcover&hl=fr&source=gbs_ge_summary_r&cad=0#v=onepage&q&f=false

et https://www.biusante.parisdescartes.fr/patin/?let=0016

et https://fr.wikisource.org/wiki/Page:Diderot_-_Encyclopedie_1ere_edition_tome_6.djvu/31

et https://www.persee.fr/doc/rhmc_0996-2743_1902_num_4_8_4235

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09/01/2024 | Lien permanent

Je suis de ceux que leurs mauvaises affaires empêchent de payer leurs dettes à l’échéance

... C'est bien ce que craignent d'entendre nos créanciers de tous pays : https://www.lemonde.fr/economie/article/2021/03/26/la-det... 

Mais à qui doit-on ces mirifiques milliards ? https://www.loretlargent.info/dette/taux-endettement-pays...

 

 

 

 

« A Richard , négociant à Murcie

A Ferney le 13 septembre [1768]

Je vous dois, monsieur, une réponse depuis deux mois. Je suis de ceux que leurs mauvaises affaires empêchent de payer leurs dettes à l’échéance. La vieillesse et les maladies qui m’accablent sont mon excuse auprès de mes créanciers. Il n’y en a point, monsieur, que j’aime mieux payer que vous.

Il y a des ouvrages bien meilleurs que les miens, qui pourront contribuer à donner au génie espagnol la liberté qui lui a manqué jusqu’à présent. Le ministre à qui toute l’Europe, excepté Rome, applaudit 1, favorise cette précieuse liberté, et encouragera les beaux-arts, après avoir fait naître les arts nécessaires.

Je vous félicite, monsieur, de vivre dans le plus beau pays de la nature, où ceux qui se contentaient de penser commencent à oser parler, et où l’Inquisition cesse un peu d’écraser la nature humaine.

J'ai l'honneur d'être, etc. »



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28/03/2024 | Lien permanent

Je suis environné de paperasses énormes dans lesquelles je me perds

... Constat de tous les nouveaux parlementaires  qui, pourtant, vont sans frémir augmenter à force de projets de lois, de décrets et d'amendements le stock de paperasses républicaines . Les seuls entrepreneurs à vraiment être rassurés par la nouvelle Assemblée sont les imprimeurs, et les fournisseurs de la boutique de l'Assemblée que je vous laisse apprécier , ça fait partie des nombreux avantages d'être un élu de la Nation ( l'abolition des privilèges du 4 août 1789 n'a fait que changer les bénéficiaires ) : https://boutique.assemblee-nationale.fr/

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Pour frimer !

 

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En avant marche ! gauche droite gauche droite ...

 

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Et pour avoir une peau douce, un savon au lait d'ânesse à 8€50

Etc., Etc.,Etc.... Un vrai catalogue à la Prévert ...

 

 

« A Gabriel Cramer

[1768-1769]

Dieu m'est témoin que nous venons de chercher, l'ami Wagnière et moi, pendant deux heures, ces petites pièces manuscrites que monsieur Cramer m'avait confiées . Nous avons perdu notre temps . Je ne sais plus où je les ai fourrées . Je suis environné de paperasses énormes dans lesquelles je me perds . Je suis malade de fatigue et de chagrin . Il faudra bien que je retrouve ce petit papier quand je serai tranquille car sûrement je ne l’ai pas brûlé .

Si monsieur Cramer a un autre exemplaire de ce chiffon, j'en aurai plus de soin, et je le corrigerai malgré mon triste état .

Je renvoie les cinq volumes de Mélanges . Ils sont bien mal arrangés . J'ai indiqué partout les doubles emplois, et j'y ai remédié autant que j'ai pu .

Il faudra beaucoup de cartons . Monsieur Cramer se serait épargné cette peine très désagréable s'il m'avait consulté . Je lui demande en grâce de ne rie faire sans m'en donner avis . Cette édition peut devenir très jolie, et être assez recherchée . Quand j'aurais repris un peu de mes sens, nous parlerons de tout cela. »

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09/07/2024 | Lien permanent

ma principale vue est d'assurer huit mille livres de rente à ma nièce Mme Denis, veuve d'un officier au service de Franc

 ... Egoïste Voltaire ? Seuls ceux qui ne le connaissent pas peuvent médire ainsi . Je ne leur pardonne pas cette affirmation bien digne de journeaux à scandale qui sont la seule chose qu'ils soient capables de  suivre .

 

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«  A Son Excellence Monsieur le baron Heinrich Anton von BECKERS

ministre d’État

et de conférence

à Manheim

[vers le 4 mai 1757]

Monsieur, je reconnais les bontés généreuses de son Altesse Électorale et la bienveillance de Votre Excellence dans la lettre dont vous m'honorez . J'ai souhaité de pouvoir placer mon bien sous la protection de votre auguste souverain et je n'ai d'autre regret que de n'y avoir pas mis ma personne .

Je vous prie monsieur, de vouloir bien lui présenter mes très humbles remerciements et de recevoir ceux que je vous dois . Vous m'ordonnez de vous parler avec confiance et vous prévenez mon coeur . Je vous avouerai donc monsieur que ma principale vue est d'assurer huit mille livres de rente à ma nièce Mme Denis, veuve d'un officier au service de France, laquelle demeure auprès de moi et qui prend soin de ma vieillesse infirme . Je dois songer à elle plus qu'à moi . Je me flatte que Votre Excellence voudra bien favoriser ces sentiments .

C'est pour elle principalement que je demande la permission de placer un capital . Son Altesse électorale daigne avoir la bonté de faire passer sur ma tête l'intérêt de ce capital à 10% en faveur de mon age qui est de soixante trois ans .

Ma nièce est âgée de quarante cinq ans . Votre Excellence ne trouverait-elle pas qu'un intérêt viager d’environ 6% accordé à ma nièce après ma mort serait proportionnel à son âge ? Le gouvernement de France donne 7% dans sa dernière loterie et rembourse le capital . J'abandonne le capital et je ne demande qu'autour de 6% pour la vie de ma nièce .

Si vous trouvez, monsieur, cette proposition acceptable, voici comme je la remplirais sous le bon plaisir de son Altesse Électorale .

J'aurais l'honneur, monsieur , de faire toucher à vos ordres cent trente mille livres argent de France par M. Tronchin banquier à Lyon , qui les ferait remettre suivant le commandement que je recevrais de vous .

Ces 130 000 livres tournois au denier de 6% ou environ produiraient à ma nièce une rente de 8 000 livres tournois sa vie durant, et puisque Son Altesse électorale veut bien m'accorder 10% pendant ma vie je jouirais jusqu'à ma mort de 13 000 livres tournois par année et ma nièce après moi ne jouirait que de 8 000 livres tournois de rente viagère qui s'éteindrait avec elle . C'est à peu près, monsieur, le traité que je fis avec Mgr le duc de Virtemberg lorsque j'étais à Berlin et que j'étais moins vieux de six ans 1.

J'insiste bien moins sur les proportions des âges que sur la magnanimité de Mgr l’Électeur, sur la grâce qu’il m’accorde, sur vos bontés monsieur, et sur ma reconnaissance . C’est à vous de me prescrire vos ordres .

Quant au payement de la rente je m'en remets aussi , monsieur, à votre volonté . Décidez de la somme et du payement . Il me sera égal de recevoir l'intérêt de mon capital par vos commissionnaires de Paris, de Strasbourg ou de Lyon , et vos arrangements seront ma règle . J'attends vos ordres pour vous faire remettre, monsieur, les 130 000 livres ou à Strasbourg ou à Paris ou à Manheim, si Manheim entre dans la correspondance de M. Tronchin . Vous ferez ensuite expédier le contrat .

Ce sera pour moi un lien de plus avec votre cour mais qui n'ajoutera rien aux sentiments respectueux avec lesquels j'ai l’honneur d'être

Monsieur

de Votre Excellence

le très humble et très obéissant serviteur

Voltaire  »

 

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28/10/2012 | Lien permanent

il faut montrer la vérité avec hardiesse à la postérité, et avec circonspection à ses contemporains.

Une vérité qui peut faire mal à entendre, de nos banlieues  (je mets à part le ton et la musique stéréotypés ! c'est du rap ! que Lekain et Rameau leur pardonnent ...) :

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Vérité grecque ?

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 Encore plus loin, toujours vérité, sans frontière , black ! comme on dit :

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La fameuse "heure de vérité" :

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Vous décrochez ? Bon, alors ... Cool :Tu veux la vérité : http://www.deezer.com/listen-2689732

Celle-ci est assez en accord avec la définition de Volti de ce jour, je vous la recommande : http://www.deezer.com/listen-606456

 

 

 « A Charles-Augustin Ferriol, comte d'Argental

 

A Berlin 28 août [1751]

 

Mon cher et respectable ami, milord Maréchal qui est une espèce d'ancien Romain, apporte Rome à Mme Denis . Cicéron ne se doutait pas qu'un jour un Écossais apporterait de Prusse à Paris ses Catilinaires en vers français. C'est d'ailleurs une assez bonne épigramme contre le roi George, que deux braves rebelles de chez lui, ambassadeurs en France et en Prusse [i]. Il est vrai que milord Maréchal a plus l'air d'un philosophe que d'un conjuré, cependant il a été conjuré. C'est peut-être en cette qualité qu'il m'a paru assez content de Rome sauvée, quand j'ai eu l'honneur de jouer Cicéron. Enfin il apporte la pièce, et Nonnius est le père d'Aurélie, ce qui est beaucoup mieux, parce que Nonnius est fort connu pour avoir été tué.

 

Si j'avais reçu votre lettre plus tôt, j'aurais glissé quatre vers à Catilina pour accuser ce Nonnius d'être un perfide qui trompait Cicéron.

 

Je vous jure que la scène est toujours dans le temple de Tellus, et que Caton au 5è acte dit au reste des sénateurs qui sont là, qu'il a marché avec Cicéron et l'autre partie du sénat. S'il faut encore des coups de rabot, ne m'épargnez pas. Mais milord Maréchal peut vous dire qu'il m'est impossible de partir de quelques mois, car non seulement j'ai encore quelque petite besogne littéraire avec mon roi philosophe [ii], mais j'ai un Siècle sur les bras. Je suis dans les angoisses de l'impression,[iii] et de la crainte. Je tremble toujours d'avoir dit trop ou trop peu, il faut montrer la vérité avec hardiesse à la postérité, et avec circonspection à ses contemporains. Il est bien difficile de réunir ces deux devoirs. Je vous enverrai l'ouvrage. Je vous prierai de le montrer à M. de Malesherbes et je ferai tant de cartons que l'on voudra. M. le maréchal de Richelieu doit un peu s'intéresser à l'histoire de ce siècle ; lui et M. le maréchal de Belle-Isle sont les deux seuls hommes vivants dont je parle. Mais en même temps il doit sentir l'impossibilité physique où je suis de venir faire un tour en France avant que ce Siècle soit imprimé, corrigé, et bien reçu. Figurez-vous ce que c'est que de faire imprimer à la fois son Siècle, et une nouvelle édition de ses pauvres œuvres,[iv] de se tuer du soir à matin, à tâcher de plaire à ce public ingrat, de courir après toutes ses fautes et de travailler à droite et à gauche. Je n'ai jamais été si occupé. Laissez-moi bâtir ces deux maisons avant que je parte . Les abandonner ce serait les jeter par terre. Mon cher ange, représentez vivement à M. le maréchal de Richelieu la nécessité indispensable où je me trouve de toutes façons, de rester encore quelques mois où je suis . Ma santé va mal, mais elle n'a jamais été bien. Je suis étonné de vivre. Il me semble que je vis de l'espérance de vous revoir. Je viens de lire Zarès.[v] L'imprimera-t-on au Louvre ? Adieu, mille tendres respects à tous les anges.

 

 

Vraiment j'oubliais le bon, et j'allais fermer ma lettre sans vous parler de ce prophète de La Mecque, pour lequel je vous remercie d'aussi bon cœur que j'ai remercié le pape. Nous verrons si je séduirai le parterre comme la cour de Rome [vi]. Il y a un malheur à ce Mahomet, c'est qu'il finit par une pantalonnade. Mais Lekain dit si bien : il est donc des remords.[vii]

A propos de remords j'en ai bien d'être si loin de vous et si longtemps. Mais je ne peux plus faire de tragédies. Vous ne m'aimerez plus.

 

V. »


iLe comte Marischal, écossais d'origine, dit milord Maréchal, ambassadeur extraordinaire du roi de Prusse en France et milord Tyrconnel, Irlandais , ambassadeur de France en Prusse.

ii V* doit encore aider à corriger ses œuvres, peut-être le mystérieux et satyrique Palladion que Frédéric corrige encore début 1752 ?

iii Il fait imprimer à Berlin Le Siècle de Louis XIV.

iv Chez Walther à Dresde ; cf. lettre du 24 août à Walther.

vDe Palissot de Montenoy, créé le 3 juin 1751 ; Zarès deviendra Sardanapale, puis Ninus second.

vi Mahomet sera repris le 30 septembre. V* a fait circuler en 1745 une lettre où le pape disait qu'il avait pris plaisir à la lecture de Mahomet ; ce texte dont l'exactitude fut contestée ne sera pas démenti par le pape. Cf. lettre à d'Argenson du 16 juin 1745 et d'Argental du 9 octobre 1745.

vii Mahomet.

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28/08/2010 | Lien permanent

C'est aller soi-même choisir dans sa cuisine tout ce qu'il y a de plus mauvais, et se donner la peine de préparer de ses

... C'est exactement ce que font Mélenchon et consorts qui nous donnent un bien mauvais spectacle dont certains acteurs, jouant les CRS, sont indubitablement malades puisqu'ils ont des certificats médicaux ; deux mille malades ! belle épidémie, gageons cependant qu'ils échapperont à l'abattage de tout le troupeau, ces poulets là sont déplumés et peu contagieux si j'en crois les chiffres de la police dont ils font partie .

 

 

« Au marquis Francesco Albergati Capacelli

senatore di Bologna

A Bologna

per Milano .

Au château de Ferney 27 octobre 1762 1

Je craindrais, monsieur, de vous écrire de l'autre monde, si je différais plus longtemps . La journée n'a que vingt-quatre heures, j'en souffre dix-huit, et je ne me porte pas trop bien pendant les six autres, malgré le docteur Tronchin, et le régime le plus sévère .

Je fais comme les anciens romains qui donnèrent la comédie pour guérir de la peste 2. Mais apparemment que les spectacles ne sont bons que contre la peste, et ne valent rien contre l'accablement d'un homme de soixante et neuf ans ; aussi tout mon plaisir se bornera à jouir de celui des autres . J'ai pourtant fait un effort pour écrire deux lettres à notre cher ami M. Goldoni . Je ne sais où le prendre, je ne sais où il loge à Paris, il ne m'a point envoyé son adresse ; le voilà englouti dans le tourbillon de cette grande ville, chacun sans doute le veut avoir, et je suis persuadé qu'il n'a pas un moment à lui .

Je voudrais bien que son voyage lui fût aussi utile qu'agréable, et que ma patrie eût la gloire de rendre solidement justice à son mérite .

Pour moi, je ne lui pardonnerai pas s'il ne revient point par Ferney . Je veux absolument avoir la consolation de m'entretenir de vous avec lui avant que je meure . On dit qu'il est aussi aimable par la douceur et la facilité de ses mœurs , que par ses talents .
Je suis toujours émerveillé de la bonté qu'ont vos virtuoses de traduire la malheureuse pièce d'Idoménée . C'est bien pis que d'admettre à sa table un ennuyeux parmi les gens d'esprit . C'est aller soi-même choisir dans sa cuisine tout ce qu'il y a de plus mauvais, et se donner la peine de préparer de ses mains un fort méchant dîner . Soyez très sûr que la tragédie d'Idoménée est entièrement oubliée parmi nous 3, et n'a même jamais eu l'honneur d'être critiquée ; mais enfin faites ce que vous voudrez ; il ne faut jamais s'opposer aux fantaisies ; et tout ce qui amuse est bienfait .

Je n'ai pu, monsieur, vous envoyer la tragédie que je vous ai promise . Mes souffrances continuelles ne m'ont pas permis d'y mettre la dernière main ; et j'ai bien peur qu'elle ne soit qu'une espèce d'Idoménée . Si M. Goldoni passe par chez moi, je la lui donnerai pour vous . Je vous jure que j'aurai la plus vive tentation d'accompagner M. Goldoni à Bologne, et si j'étais un peu moins vieux, et un peu moins malade, je ne résisterais pas à la tentation . Je suis né avec la passion des voyages, vous l'augmentez furieusement en moi, et cependant il y a huit ans que je ne suis sorti de l'enceinte de mes montagnes .

Il faut que je sois un mauvais physicien, car j'avais imaginé que la ceinture des Alpes et du mont Jura serait une barrière contre les vents, mais nous en avons ici d'épouvantables, et la faiblesse de mon tempérament ne s'en accommode guère . J'avais désiré de finir ma vie dans une entière liberté , et dans un beau climat . Je n'ai que la moitié de ce que je désirais ; cela est encore bien honnête . Je crois que Bologna la grassa , vaut mieux que le pays de Gex, mais je crois surtout que vous l'embellissez . Votre goût pour la littérature, vos spectacles, vos fêtes, doivent attirer chez vous la meilleure compagnie d'Italie . Vous êtes à la fois auteur et protecteur , Mécène n'avait qu'un de vos avantages . Vous ne sauriez croire, monsieur, à quel point je vous révère . J'ose encore ajouter que je prends la liberté de vous aimer de tout mon cœur . Jouissez longtemps de votre considération, de votre fortune, de votre mérite, et de vos plaisirs, ce sont les vœux de votre serviteur le plus sincère et le plus tendre .

V. »

1Sur l'original , mention de service « fco Milano » ; l'édition de Kehl omet la fin du 5è paragraphe depuis Soyez très sûr …, suivie par les autres éditions .

2 On sait que les drames anciens étaient à l'origine des cérémonies religieuses .

3 L'Idoménée de Crébillon ne fut jamais reprise après sa création en décembre 1705 .Voir : https://fr.wikipedia.org/wiki/Idom%C3%A9n%C3%A9e_(Cr%C3%A...)

et : http://cesar.org.uk/cesar2/titles/titles.php?fct=edit&script_UOID=175995

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22/09/2017 | Lien permanent

Vous avez commencé, vous achèverez

... Mme la présidente du tribunal, nous vous faisons confiance pour ne pas vous laisser déstabiliser par cette jument de retour qu'est Marine Le Pen, impératrice de la mauvaise foi et reine des combinards malhonnêtes .

Voir : https://www.huffingtonpost.fr/politique/article/marine-le...

 

 

« A Joseph Audra

Le 13 avril 1769 1

Depuis votre dernière lettre, mon cher philosophe, j’ai été sur le point de finir ma carrière ; mais la nature me permet encore de faire 2 quelques pas. Vous devez à présent avoir vu votre protégé Sirven . Vous voilà chargé d’engager le parlement de Toulouse à faire une bonne action. Vous avez commencé, vous achèverez.

Je présente très discrètement ma sincère et respectueuse reconnaissance au magistrat compatissant 3 qui veut bien prendre en main la cause d’une famille si innocente et si malheureuse. Il est véritablement philosophe, puisqu’il veut faire du 4 bien et qu’il est votre ami 5.

Sirven ne m’a point écrit, et il a tort, à moins que ce ne soit sa circonspection qui l’ait retenu. J’attends tout pour lui de vos bontés ; il m’a bien promis qu’il ne ferait aucune démarche que par vos ordres. Vous devriez bien m’envoyer les noms des conseillers au parlement qui se piquent d’être citoyens et point du tout papistes. Quand vous aurez mandé au bon vieillard 6 Siméon que vous avez remporté la victoire pour Sirven, mon âme partira en paix.

V. »

1 Copie ancienne ; autres copies anciennes avec quelques variantes ; édition Cayrol.

L'original est passé à la vente Charavay le 17 avril 1880.

2 Ms 2 : de faire encore .

4 Ed 1 : le .

5 Ce paragraphe manque sur Ms3.

6 Ms 3 : au bonhomme .

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14/10/2024 | Lien permanent

j'informerai les magistrats de son entreprise, qui outrage également la religion et le repos des hommes

 

"il n'y a aucun lieu sur la terre où j'attende une justice plus éclairée qu'à Genève."chien éclairé comme la justice2440.JPG

 

 Très puissante justice qui m'éclaire à rebrousse poil et m'autorise à coincer la bulle au milieu de la rue !

 

 

 «  A M. le premier syndic du Conseil de Genève 1

Le 2 août [1755].

Monsieur, vos bontés et celles du Magnifique Conseil m'ayant déterminé à m'établir ici sous sa protection, il ne me reste, en vous renouvelant mes remerciements, que d'assurer mon repos en ayant recours à la justice et à la prudence du Conseil. Je suis obligé de l'informer que, le 17 du mois de juin, un conseiller d'État de France m'écrivit qu'un nommé Grasset était parti de Paris, chargé d'un manuscrit abominable qu'il voulait imprimer sous mon nom, croyant mal à propos que mon nom servirait à le faire vendre , on m'envoya de plus la teneur de la lettre écrite de Lausanne par ce Grasset à un facteur de librairie de Paris. J'écrivis incontinent à des magistrats de Lausanne, et je les suppliai d'éclaircir ce fait. On intimida Grasset à Lausanne.
Le 22 juillet, une femme nommée Dubret, qui demeure à Genève, dans la même maison que le sieur Grasset, vint me proposer de me vendre cet ouvrage manuscrit quarante louis. Le 26 juillet, Grasset, arrivé de Lausanne, vint lui-même me proposer ce manuscrit pour cinquante louis, en présence de Mme Denis et de M. Cathala 2, et me dit que, si je ne l'achetais pas, il le vendrait à d'autres. Pour me faire connaître le prix de ce qu'il voulait me vendre, il m'en montra une feuille écrite de sa main, il me pria de la faire transcrire, et de lui rendre son original. Je fus saisi d'horreur à la vue de cette feuille, qui insulte, avec autant d'insolence que de platitude, à tout ce qu'il y a de plus sacré. Je lui dis, en présence de M. Cathala, que ni moi, ni personne de ma maison, ne transcririons jamais des choses si infâmes, et que si un de mes laquais en copiait une ligne je le chasserais sur-le-champ. Ma juste indignation m'a déterminé à faire remettre dans les mains d'un magistrat cette feuille punissable, qui ne peut avoir été composée que par un scélérat insensé et imbécile. J'ignore ce qui s'est passé depuis, j'ignore de qui Grasset tient ce manuscrit odieux mais ce que je sais certainement, c'est que ni vous, monsieur, ni le Magnifique Conseil, ni aucun membre de cette république, ne permettra des ouvrages et des calomnies si horribles, et que, en quelque lieu que soit Grasset, j'informerai les magistrats de son entreprise, qui outrage également la religion et le repos des hommes. Mais il n'y a aucun lieu sur la terre où j'attende une justice plus éclairée qu'à Genève.
Je vous supplie, monsieur, de communiquer ma lettre au Magnifique Conseil, et de me croire avec un profond respect, etc. »

 

2 Négociant de Genève, en faveur duquel Voltaire écrivit à La Chalotais le 21 juillet 1762.

 

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10/03/2012 | Lien permanent

Adieu, monsieur, daignez, dans le chaos, dans la décadence, dans le temps ridicule où nous sommes, me fortifier contre c

...

 

 

« A Louis-Elisabeth de La Vergne, comte de Tressan

Au château de Ferney 27 septembre [1760] 1

Je vous fais mon compliment comme mille autres, mon très aimable gouverneur, et, je crois, plus sincèrement et plus tendrement que les mille autres . Je défie les Menoux même de s'intéresser plus à vous que moi . Vous voilà gouverneur de la Lorraine allemande, vous avez beau faire, vous ne serez jamais allemand . Mais pourquoi n'êtes-vous pas gouverneur de mon petit pays de Gex ? pourquoi Tityre ne fait-il pas paître ses moutons sous un Pollion tel que vous ? J'ai l'honneur de vous envoyer les deux premiers exemplaires d'une partie de l'Histoire de Pierre le Grand ; il y a un an qu’ils sont imprimés, mais je n'ai pu les faire paraître plus tôt parce qu'il a fallu avoir auparavant le consentement de la cour de Pétersbourg . Vous êtes, comme de raison, le premier à qui je présente cet hommage . Vous verrez que j'ai fait usage du témoignage honorable que je vous dois . De ces deux exemplaires, que je fais partir par la messagerie de Genève, il y en a un pour le roi de Pologne . Je manquerais à mon devoir si je priais un autre que vous de mettre à ses pieds cette faible marque de mon respects et de ma reconnaissance . Il est vrai que je lui présente l'histoire de son ennemi ; mais celui qui embellit Nancy rend justice à celui qui a bâti Pétersbourg ; et le cœur de Stanislas n'a point d'ennemis . Permettez donc, mon adorable gouverneur, que je m'adresse à vous pour faire parvenir Pierre le Grand à Stanislas le bienfaisant . Ce dernier titre est le plus beau .

La Lorraine allemande vous fait-elle oublier l'Académie française dont vous seriez l'ornement ? Certainement vous ne feriez pas une harangue dans le goût de notre ami Lefranc de Pompignan . Vous n'auriez pas protégé la pièce des Philosophes, et sans déplaire à l'auguste fille du roi de Pologne, auprès de qui vous êtes, vous auriez concilié tous les esprits . Quoique je n'aime guère la ville de Paris, il me semble que je ferais le voyage pour vous donner ma voix . Je ne sais si deux Genevois ont eu le bonheur après lequel je soupire , celui de vous voir ? Je les avais chargés d'une lettre pour vous 2 : j'avais pris même, la liberté de vous communiquer mon petit remerciement au roi de Pologne, de son livre intitulé : L'Incrédulité combattue par le simple bon sens 3. Il a daigné me remercier de ma lettre par un billet de sa main 4 qui n'a pas été contresigné Menoux .

Adieu, monsieur, daignez, dans le chaos, dans la décadence, dans le temps ridicule où nous sommes, me fortifier contre ce pauvre siècle, par votre souvenir, par vos bontés, par les charmes de votre esprit qui est du bon temps . Mille tendres respects .

V. »

 

1 Une copie contemporaine est datée par erreur 1761 ; une copie ancienne donne 23 pour le quantième, suivie de toutes les autres éditions .

 

 

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27/09/2015 | Lien permanent

Vous aurez l'errata pour chaque volume, sitôt que j'aurai le 12è

... déclare le Donald Trump , -modèle unique fort heureusement,- après la fusillade de Pittsburgh qui actuellement compte onze morts . Cet imbécile patenté ose encore affirmer que la présence d'un garde armé aurait empêché la tuerie ; jusqu'à quand ce va-t-en-guerre-bas-de-plafond va-t-il défendre le libre port d'armes ? Le sort de J.-F. K., tout entouré de gardes-du corps qu'il fut, devrait rendre le premier-guignol- permanenté plus modeste, mais là je crois que je demande l'impossible , la mauvaise foi et l'esbrouffe étant son mode de vie .

 https://www.rtbf.be/info/monde/detail_donald-trump-sur-la...

 Image associée

https://www.francetvinfo.fr/monde/usa/presidentielle/dona...

 

 

« A Gabriel Cramer

[vers le 5 novembre 1763]

La pastorale de Jean-Georges est si insolente qu'elle mérite la petite addition ci-jointe1 ; je la recommande, mon cher Caro, à votre zèle philosophique .

Je ne vous rends point la vie de Pierre Corneille, parce que votre homme ne m'en a envoyé que la dernière partie, sans m'avoir fait tenir la première . Il m'envoie la feuille Y du tome 12è et je n'ai point reçu la feuille X . Vous aurez l'errata pour chaque volume, sitôt que j'aurai le 12è . »

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28/10/2018 | Lien permanent

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