Rechercher : Tâchez de vous procurer cet écrit; il n'est pas orthodoxe, mais il est très bien raisonné
La déroute, la consternation, le découragement
... N'ont pas été des freins dans la vie qu'a menée Albert Jacquard qui dit : «Etre conscient que demain existera et que je peux avoir une influence sur lui est le propre de l'homme» . Et il a été homme, actif , tourné vers le futur .
En cela il est du même bois que Voltaire et digne de la même admiration, et , ce qui lui plairait davantage encore, oeuvrer encore et toujours pour améliorer le sort de nos contemporains démunis .
« A Marie-Louise Denis
4 juillet [1758] , Morat
[…] Toujours mouillés et grelottant de froid au mois de juillet [...] »
« A Marie-Louise Denis
12 juillet [1758], Schelestad, en passant
Après avoir revu tous nos amis de Colmar, ma chère enfant, après avoir eu une indigestion de chevreuil chez le premier président, après avoir guéri mon postillon avec du quinquina et ma jument avec du vin, toujours voyageant en tortue […] j'ai le plaisir de vous écrire dès que je suis seul . Ma chère enfant, je crains de n'être pas assez heureux pour acquérir Champignelle . L'abbé de Munster m'a dit qu'elle est bâtie comme Saverne […] à Strasbourg , j'arrive à Strasbourg, il était l'heure de diner . J'ai débarqué chez monsieur l'intendant . La première nouvelle qu'il m'a dite c'est que l’Électeur palatin vient de perdre Düsseldorf […] , les Hanovriens l'ont prise . Le voilà bien payé d'avoir pris notre parti . La déroute, la consternation, le découragement sont inexprimables . On n'a jamais essuyé tant de honte […] Arrivé chez M. de Turkeim, je reçois ma chère enfant, vos lettres du 4, du 5 et du 7 . Dieu soit béni de tout, vous allez avoir la comtesse de Bentinck à nos petites Délices [...] »
12/09/2013 | Lien permanent
tout m'est égal pourvu que je ne dérange pas vos plaisirs et que je sois le témoin de vos talents
... Il est difficile d'etre plus conciliant !
C'est aussi , je l'espère sans toutefois trop y croire, ce que souhaite François Hollande aux membres de son gouvernement en les envoyant en vacances .
A tous ceux qui prennent leurs RTT (Remets Tes Tongs ) : amusez-vous bien !
« A David-Louis Constant de Rebecque, seigneur d'Hermenches
26 mars [1758] aux Délices
Vos sujets sont toujours prêts à revenir dans le palais d'Orosmane, de Polifonte, de Zamore . Nous arrivons huit jours après Pâques, c'est je crois le dimanche appelé Quasimodo dans l’Église romaine, et je pense que c'est le 1er avril . Nous savons nos rôles, Mme Denis est prête pour Mérope dont on était convenu . Elle sait la marquise et la baronne dans Nanine . Je suis à vos ordres pour tous les rôles de vieux bonhomme . Lusignan, Philippe Humbert 1, tout m'est égal pourvu que je ne dérange pas vos plaisirs et que je sois le témoin de vos talents . Les nouvelles de Bordeaux et de La Rochelle sont plus que suspectes . Je ne compte sur rien que sur le plaisir de venir dans huit jours vous renouveler mon tendre et respectueux attachement à vous, monsieur, et à toute votre famille .
Le bonhomme
ALVARÈS V. »
1 Ou Hombert , dans la comédie Nanine : http://books.google.fr/books?id=DNTqRol0-3oC&pg=PA141&lpg=PA141&dq=Philippe+Humbert+voltaire&source=bl&ots=a70yyJ_HTz&sig=MeUoY--kwTh2glMKpLE-xTo8jP4&hl=fr&sa=X&ei=2L_wUbrVPImXhQej14CQDw&ved=0CDMQ6AEwAQ#v=onepage&q=Philippe%20Humbert%20voltaire&f=false
25/07/2013 | Lien permanent
Comment faites-vous, madame, pour nous donner à la fois tant de plaisir et tant de jalousie?
... Vous écrivez ! ...
Vous écrivez sans relache, chère Mam'zelle Wagnière, vous nous aidez à connaitre Voltaire, sans fard, brut de décoffrage oserais-je dire, et c'est bien . J'ai mis mes pas dans les vôtres , hier et aujourd'hui, au château, et je fais des voeux pour vous y revoir bientôt .
Je vous suis fort attaché
« A madame Marie-Anne du BOCCAGE. 1
Aux Délices, route de Genève, 30 décembre [1756].
Comment faites-vous, madame, pour nous donner à la fois tant de plaisir et tant de jalousie? Nous avons reçu, Mme Denis et moi, votre présent 2 avec transport; nous le lisons avec le même sentiment. C'est après la lecture du second chant que nous interrompons notre plaisir pour avoir celui de vous remercier. Ce second chant surtout nous parait un effort et un chef-d'œuvre de l'art. Nous ne pouvons différer un moment à nous joindre avec tous ceux qui vous diront combien vous faites d'honneur à un art si difficile, à notre siècle, que vous enrichissez, et à votre sexe, dont vous étiez déjà l'ornement. Que vous êtes heureuse, madame! Tout le monde, sans doute, vous rend la même justice que nous. On ne falsifie point, on ne corrompt point les beaux ouvrages dont vous gratifiez le public, tandis que moi, chétif, je suis en proie à des misérables qui, sous le nom d'une certaine Pucelle, impriment tout ce que la grossièreté a de plus bas, et ce que la méchanceté a de plus atroce. Je me console en vous lisant, madame et, permettez-moi de le dire, en comptant sur votre justice et votre amitié. Vous la devez, madame, à un homme qui sent aussi vivement que moi tout ce que vous valez, qui s'intéresse à votre gloire, et qui vous sera toujours attaché malgré l'éloignement.
Mme Denis vous dit les mêmes choses que moi nous vous remercions mille fois. Nous allons reprendre notre lecture nous vous aimons, nous vous admirons. Comment vous dire que je suis comme un autre, madame, avec respect, etc. »
1 Marie-Anne du Boccage : http://fr.wikipedia.org/wiki/Anne-Marie_du_Boccage
2 La Colombiade, ou la Foi portée au nouveau monde, poême épique en dix chants dédié au pape Benoit XIV ; 1756, in-8*. http://books.google.fr/books?id=YUtFAAAAcAAJ&printsec=frontcover&hl=fr#v=onepage&q&f=false
16/09/2012 | Lien permanent | Commentaires (2)
On dit l'île de Minorque où vous êtes fort saine mais habitée par des gens forts sots
… Et si Volti avait connu David Guetta et ses fans il aurait ajouté Ibiza dans ce jugement, et sans doute lui aurait accordé la palme pour la sottise et le bling bling tapageur (je mets sottise pour rester poli, le peu d'intelligence en cette île étant employé pour ramasser le maximum de fric dans le minimum de temps , généreusement donné par de fieffés imbéciles/gogos ) .
Avant et pendant la teuf ...
...Après
Aussi, pour contrebalancer cette négation de la musique et comme il y a longtemps que je ne vous ai pas fait profiter de mon goût immodéré pour Bach, le jazz et Jacques Loussier :
http://www.deezer.com/track/16553189
http://www.deezer.com/track/16553190
« A Claude-François PASSERAT de La CHAPELLE 1
13 avril [1757]
Je suis très sensible, monsieur, à votre attention obligeante . J'espère qu'après avoir exercé la médecine dans votre île vous irez rendre les mêmes services au continent ; une armée de cent mille hommes qui va en Allemagne affronter la chaleur étouffante des poêles et boire des vins du Rhin et du Neckre aura bien autant besoin de médecins que de généraux . On dit l'île de Minorque où vous êtes fort saine mais habitée par des gens forts sots . Vos Français les déniaiseront et les enfants qu'ils auront la bonté de faire aux Minorquaines ne seront pas encapuchonnés . J'imagine que jusqu'à présent les petits Minorquins n'ont été vétus en moines que parce qu'ils portent l'habit de leurs pères
Adieu, monsieur, comptez sur l'attachement de votre etc.
V. »
1 Passerat de la Chapelle (1707-1784) médecin et chirurgien aux armées, nommé en 1756 médecin de l'armée à Minorque, sera anobli en 1769, correspondit avec V* qui appréciait sa qualité d' esprit . Voir : http://www.abebooks.fr/servlet/BookDetailsPL?bi=5258526328&searchurl=an%3Dpasserat%2Bde%2Bla%2Bchapelle%2Bclaude%2Bfrancois
et http://books.google.fr/books?id=evg8AAAAcAAJ&printsec..., livre que Passerat avait envoyé à V* en 1754 (voir lettre du 20 décembre 1754 ).
23/10/2012 | Lien permanent
J'écris quand je peux, mon cher monsieur
.. ma chère madame , ma chère mademoiselle !
C'est le cri du coeur du blogger solitaire qui, comme disait la bonne du curé (Annie Cordy), "voudrait bien, mais j'peux point", en tout cas point autant qu'il le souhaiterait , ça viendra quand le temps libre s'allongera , foi de voltairien !
Voir : http://www.ginisty.com/Auto-censure-Tout-ce-que-j-ecris-sera-t-il-retenu-contre-moi_a779.html
« A M. le président de RUFFEY
Aux Délices, 12 septembre [1756].
J'écris quand je peux, mon cher monsieur ; je dérobe ce petit moment à mes alarmes et à mes souffrances pour vous remercier de votre souvenir. J'ai chez moi une nièce qui a été longtemps entre la vie et la mort 1. Je ne suis guère mieux. Ainsi tenez-moi compte avec votre bonté ordinaire de mon triste laconisme. J'avais conseillé à M. de La Marche 2 de venir voir Tronchin, quoique Tronchin ne me guérisse pas.
J'ai pour voisin le président de Brosses 3; c'est un homme qui paraît très-instruit. Mais je ne peux profiter d'un si bon voisinage. Je peux à peine vous mander que je vous suis tendrement attaché.
Le malade V. »
3 Ceci parait marquer le commencement des rapports de Voltaire avec de Brosses. Ils sont plus caractérisés dans une lettre de ce dernier à M. de Ruffey, en date du 14 octobre 1756.
« Je n'ai guère pu profiter de l'agréable voisinage de Voltaire, n'ayant passé qu'une soirée à mon aise avec lui, Tronchin, Jalabert et d'Alembert, l'encyclopédiste, qui s'y trouva. Nous nous ajournâmes à un grand dîner pour le surlendemain. Mais, l'une de ses nièces étant tombée malade à l'extrémité, la partie ne put avoir lieu. Elle a toujours été fort mal, de sorte que je n'ai vu l'oncle que deux autres fois depuis, et assez succinctement. »
16/08/2012 | Lien permanent
puissè-je encore déboucher mille bouteilles
... Et je rejoins ici Voltaire dans son voeu .
A tout prendre , mille bouteilles en 21 ans, cela me semble très modéré, surtout quand on ne les boit pas seul , c'est même très/trop peu, une malheureuse bouteille par semaine , pas même de quoi décoller la langue !
Allez ! à votre santé !
« A Jean-Robert TRONCHIN
Aux Délices 17 avril [1757]
Il faut commencer, mon cher correspondant, par vous remercier de ce Sétuval 1 et des Açores que vous voulez que je boive avec Mme Denis . Ensuite il faut me flatter que vous avez quelque intérêt dans l'armement de ce brave armateur qui prend les vaisseaux de la compagnie anglaise . Dieu vous en fasse la grâce !
Puisque vous m'envoyez tant de vin ayez donc la bonté de me faire avoir des bouchons . Oui je vous demande mille bouchons et puissè-je encore déboucher mille bouteilles . Voilà une plaisante commission que des bouchons de liège ! Je suis bien impertinent .
Le baron de Grancour 2 se vante d'avoir 500 billets . J'espère que j'en aurai 133 et qu'il me reviendra encore 200 livres tournois de mes 80 000 livres tournois si je ne me trompe .
Il ne reste plus qu'à battre les Anglais sur mer et les Prussiens sur terre pour que tout soit payé . Je ne crois pas que nos Genevois qui ont des billets sur la Stuer, Stevre,ou Stuere de Saxe 3 s'empressassent beaucoup de prendre des billets de loterie si le roi de Prusse en faisait une .
Je vous embrasse du meilleur de mon cœur . Mme Denis en fait autant .
V. »
1 A propos de ce vin et vins apparentés , voir ce qu'en dit Alexandre Dumas : http://www.dumaspere.com/pages/bibliotheque/chapitrecuisine.php?lid=c1&cid=729
Pour les açores , voir : http://fr.wikipedia.org/wiki/A%C3%A7ores_%28VR%29
3 Il s'agit des Steuerscheine dont il avait déjà été question lors de l'affaire Hirschel quand V* était en Prusse . Voir lettre à Samuel von Cocceji du 5 février 1751 : http://voltaireathome.hautetfort.com/archive/2011/02/27/si-le-memoire-est-trop-court-et-trop-faible-les-lumieres-de.html
24/10/2012 | Lien permanent
tous ceux qui travaillent à rendre les hommes malheureux ou à les abrutir
... Sont légions , cent fois hélas . Ne les oublions pas dans nos prières et souhaitons leur de tomber sur plus méchants ou plus retors qu'eux .
Mon subconscient me souffle déjà un nom : Poutine ! être tête de liste, fut-elle des salopards, ne doit pas lui déplaire tant il est imbu de sa personne et faux-cul .
Et je lui dédie ceci avec les Pussy Riot : http://www.youtube.com/watch?v=VtYw-d1CSxQ
Gueulons contre Poutine
“A M. DIDEROT
A Monrion, pays de Vaud, 28 février [1757].
L'ouvrage 1 que vous m'avez envoyé, monsieur, ressemble à son auteur: il me paraît plein de vertus, de sensibilité et de philosophie. Je pense, comme vous, qu'il y aurait beaucoup à réformer au théâtre de Paris. Mais tant que les petits-maîtres se mêleront sur la scène avec les acteurs, il n'y a rien à espérer.2
Le plus impertinent de tous les abus, c'est l'excommunication et l'infamie attachée au talent de débiter en public des sentiments vertueux. Cette contradiction irrite mais c'est encore une de nos moindres sottises.
J'oublie avec plaisir dans ma retraite tous ceux qui travaillent à rendre les hommes malheureux ou à les abrutir, et plus j'oublie ces ennemis du genre humain, plus je me souviens de vous. Je vous exhorte à répandre, autant que vous le pourrez, dans l'Encyclopédie, la noble liberté de votre âme. On ne mettait point Cicéron dans le donjon de Vincennes 3 pour son livre de Natura deorum 4. Notre siècle est encore bien barbare. Vale et scribe.
Tuus V.”
1Le Fils naturel, drame, publié anonymement en 1757, ne fut représenté au théâtre qu'en 1771 à Paris :http://cesar.org.uk/cesar2/titles/titles.php?fct=edit&script_UOID=122520
et : http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k55448825/f7.image
2 Vieille idée de V* et aussi une allusion à un passsage des Entretiens sur le Fils Naturel visant au même but . Il faudra attendre 1759 et la révolution “des banquettes” pour libèrer la scène de la Comédie Française des spectateurs privilégiés .
07/10/2012 | Lien permanent
on dit que vous allez être encore plus occupé que vous ne l'étiez à Minorque, et que c'est dans un autre goût
... Enfin , c'est ce que l'on dit .
Je ne sais où vont aller les candidats à la présidence de l'UMP, les Baléares leur semblant peut-être trop peuple pour leur standing, mais où qu'ils aillent, la chassse aux voix sera cruciale à leur retour . Une femme, oui, une femme se propose de ravir la place de Fillon/Copé : NKM ( ça m'amuse beaucoup tous ces hommes/femmes politiques à qui on donne des acronymes dignes de marques de bagnoles ! ), et je suis heureux de voir un nouveau chien dans ce jeu de quilles . Ceux qui se fichaient de la tête des socialistes avec les primaires avant les présidentielles sont mal barrés à leur tour . Bien fait !
http://www.20minutes.fr/politique/975423-ump-nkm-lance-ba...
Et pendant ce temps là, il y en a un qui se fait du lard (aux frais des contribuables ), c'est Sarko le bienheureux .
« A M. le maréchal duc de RICHELIEU
Aux Délices, 24 juillet [1756]
Dieu me préserve d'importuner mon héros; mais je ne peux m'empêcher de lui rendre compte d'une lettre que M. de Ramsault, ingénieur en chef à Lille, m'a écrite. Il se moque du monde de s'adresser à moi. J'envoie très-humblement à mon héros copie de ma réponse 1, et je m'en tiens là, comme de raison. Je n'ose, monseigneur, vous envoyer de mes rêveries on dit que vous allez être encore plus occupé que vous ne l'étiez à Minorque, et que c'est dans un autre goût. Vous allez donc, comme votre grand-oncle, changer la face de l'Europe . L'impératrice-reine et le comte de Kaunitz 2 ont eu la bonté de me faire dire de leur part des choses très-agréables. Je crois que c'est à vous que je les dois. Vos succès m'enivrent toujours de joie mais ils n'augmentent point mon respectueux et tendre attachement. »
1 Voir lettre du même jour à M. de Ramsault :
http://voltaireathome.hautetfort.com/archive/2012/07/23/%...
23/07/2012 | Lien permanent
l'esprit se flétrit par la douleur
... Il n'y a guère que dans les livres, dans la Bible, que la douleur est source de plénitude . Quelle "coïonnerie" que l'autoflagellation , pour autant que l'on ne soit masochiste, bien sur ! Dans ce cas, je pense que c'est un esprit flétri qui martyrise un corps insupportable . Ni sadique, ni masochiste , je me contente d'une saine "normalité" qui suffit à mon bonheur .
« A M. le comte d'ARGENTAL.
Aux Délices, 28 novembre [1756].
Comment voulez-vous, mon cher ange, que je fasse des Zulime et des chevaleries, quand les calomnies de Paris viennent me glacer dans mes Alpes ? Cette infâme édition que La Beaumelle et d'Arnaud avaient, dit-on, faite de concert, n'a que trop de cours. Je vois les personnes à qui je suis le plus attaché, attaquées indignement sous mon nom. Mme de Pompadour y est outragée d'une manière infâme et comment encore se justifier de ces horreurs? comment écrire à Mme de Pompadour une lettre qui ferait rougir et celui qui l'écrirait et celle qui la recevrait ? On parle aussi de vers sanglants contre le roi de Prusse, que la même malignité m'impute 1. Je vous avoue que je succombe sous tant de coups redoublés. Le corps ne s'en porte pas mieux, et l'esprit se flétrit par la douleur. S'il me restait quelque génie, pourrais-je mettre à travailler un temps qu'il faut employer continuellement à détruire l'imposture ? Je n'ai plus ni santé, ni consolation, ni espérance et je n'éprouve, au bout de ma carrière, que le repentir d'avoir consacré aux belles-lettres une vie qu'elles ont rendue malheureuse. Si je m'étais contenté de les aimer en secret, si j'avais toujours vécu avec vous, j'aurais été heureux; mais je me suis livré au public, et je suis loin de vous: cela est horrible. »
1 Voyez la lettre du 9 novembre 1756 à Mme de Klinglin. : http://voltaireathome.hautetfort.com/archive/2012/08/31/pourquoi-donc-les-francs-les-gaulois-ne-marchent-ils-pas.html
05/09/2012 | Lien permanent
Les pairs présentent des requêtes, tandis que les Anglais nous présentent leurs canons
... Ils sont à nos port(e)s, tous ne sont pas restés sur la Tamise pour épater Lizzy et ses soixante ans de trône, leur expansionisme ne connait pas de borne, et j'en ai même vu à Gex hier .
La preuve ...
Et ils ont même amené la pluie en sus !
« A M. DE GAUFFECOURT,
A Genève.
A Monrion, 29 février 1756.
Je vous renvoie, mon cher philosophe, la lettre d'un homme qui paraît aussi philosophe que vous, et dont le suffrage m'est bien précieux. J'espère encore vous trouver à Genève. J'y ferai un petit tour légèrement pour vous y embrasser, si ma déplorable santé me le permet. Nous parlerons de la dédicace, et de l'inscription. Vous savez que c'est l'Hôtel de ville qui fait bâtir, et qu'il faut que l'inscription soit non-seulement de son goût, mais encore de son aveu, et en quelque façon de son ordre, il en est de même de la dédicace. Je crois qu'il n'y a à Paris de secousse que dans les esprits. L'affaire d'un vieux conseiller au grand conseil, qui ne voulait pas payer l'argent du jeu, est devenue une source de querelles publiques. Les pairs présentent des requêtes, tandis que les Anglais nous présentent leurs canons et bloquent nos ports: Et hec omnia lento temperas risu 1.
V.
1 Et tout cela est une saison difficile pour rire ;
Horace a dit (livre II, ode XVI, vers 26-27, voir page 197 : http://books.google.fr/books?id=aTlGAAAAYAAJ&pg=PA196...
) Et amara lento temperet risu : Tempère en souriant les peines de la vie .
04/06/2012 | Lien permanent