Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

Rechercher : Tâchez de vous procurer cet écrit; il n'est pas orthodoxe, mais il est très bien raisonné

On peut changer d'avis d'un jour à l'autre, et alors vous vous repentiriez bien de n'avoir pas accepté ce qu'on vous a o

... Là, je pense aux Gilets jaunes qui viennent de remporter une victoire à la Pyrrhus et n'en sont pas encore conscients . Un peu d'attention, s'il-vous-plait !

 https://www.youtube.com/watch?v=eX12aq-oCx8

 Résultat de recherche d'images pour "le héron la fontaine"

Héron anglais après le Brexit ou Gilet jaune français , même couillonnade

 

 

 

« A Élie Bertrand, Premier pasteur de

l’Église française, membre de plusieurs

académies

à Berne

13è janvier 1764 , à Ferney

Je vous prie mon cher philosophe de relire la fable d’Ésope, ou de La Fontaine 1, dans laquelle on introduit un héron, qui refuse pour son dîner une carpe et une tanche, et qui se trouve trop heureux de manger un goujon . Il est si rare de trouver des acheteurs d'une marchandise de cabinet, que je vous conseille de saisir l'occasion qui se présente . Si cette occasion manquait, vous ne la retrouveriez plus . Saisissez-la, croyez-moi, connobi pur l'inique corte 2. On peut changer d'avis d'un jour à l'autre, et alors vous vous repentiriez bien de n'avoir pas accepté ce qu'on vous a offert . Songez qu'il y a des jésuites à Manheim .

Adieu, mon cher philosophe, ne m'oubliez pas auprès de M. et de Mme Defreüdenreich, et comptez que je suis à vous pour la vie .

V. »

1 La fable du Héron de La Fontaine, VII, 4, n'est pas inspirée d’Ésope, mais des Facétieuses nuits de Straparole, VIII, 1 : https://fr.wikipedia.org/wiki/Les_Nuits_fac%C3%A9tieuses

Lire la suite

18/01/2019 | Lien permanent

Il ne m’a guère été possible de voir les choses d’un coup d’œil bien juste, dans les horreurs des agitations que j’ai ép

... Conclusion et tentative désespérée d'un candidat au Bac pour arracher une note au moins passable . Il est vrai que certains ont une philosophie qui peut dérouter : https://www.sofoot.com/on-a-passe-l-epreuve-de-philo-du-b...

 

 

 

« A Charles-Augustin Ferriol, comte d'Argental

9è février 1767 1.

Avant de recevoir la lettre de la main de mon ange, du 2 février reçue le 8, je lui avais écrit par M. de Courteilles ; et je lui avais envoyé sous enveloppe de M. le duc de Praslin deux exemplaires des Scythes corrigés, et j'en avais donné avis à M. de Thibouville.

Voici d’abord ce que je réponds à la lettre du 2è février de mon cher ange. Je le donne en quatre, je le donne en dix, à une âme plus forte que la mienne, logée dans un corps très faible, âgée de soixante et treize ans, au milieu de cent montagnes de neige, ayant affaire à des pédants et à des prêtres, craignant les choses les plus funestes, assaillie de quatre ou cinq tristes événements à la fois, affublée d’une espèce de petite apoplexie, je dis que cette âme aurait été pour le moins aussi embarrassée que la mienne .

Cependant mon âme, encore tout ébouriffée, demande très tendrement pardon à la vôtre, et elle lui sera toujours soumise.

Vous jugez, mon cher ange, de notre pays par le nôtre 2; vous vous imaginez, parce que vous avez eu une débâcle, que le mont Jura et les Alpes prennent la loi de la butte Saint-Roch ; vous vous trompez cruellement.

Je ne dispute pas sur M. le duc de Virtemberg, mais je souhaite assurément que vous ayez raison ; je ne me suis pas encore aperçu de l’effet de ses beaux arrangements. Il est temps qu’il se corrige de sa manie d’imiter Louis XIV. Mais venons au plus vite aux Scythes.

Voici la dernière leçon. Il ne m’a guère été possible de voir les choses d’un coup d’œil bien juste, dans les horreurs des agitations que j’ai éprouvées. Je joins ici deux exemplaires de cette nouvelle correction, que vous pourrez aisément faire porter sur les anciennes éditions que vous avez, et surtout sur celles envoyées en dernier lieu par M. le duc de Praslin.

Cette scène du père et de la fille est de moitié plus courte qu’elle n’était ; ni Sozame, ni les Scythes, ne se doutent de la résolution d’Obéide, Les imprécations feront toujours un très grand effet, à moins qu’elles ne soient ridiculement jouées. Je conviens que ce cinquième acte était extrêmement difficile, mais enfin je crois être parvenu à faire à peu près tout ce que vous vouliez, et j’ose espérer que vous en viendrez à votre honneur. Ce sera à M. de Thibouville à arranger les rôles, les décorations, et les habits avec Lekain ; c’est de toutes les pièces celle qui exige le moins de frais.

Le rôle d’Obéide demande d’autant plus d’art qu’elle pense presque toujours le contraire de de qu’elle dit. Je ne sais pas comment j’ai pu faire un pareil rôle, qui est tout l’opposé de mon caractère. Je ne dis que trop ce que je pense ; mais je le dis avec tant de plaisir quand je m’étends sur les sentiments qui m’attachent à mes anges, que je ne me corrigerai jamais de ma naïveté.

J’ai oublié, dans mes dernières lettres, de vous dire qu’il était impossible qu’on pût penser à Lekain dans cette édition du Triumvirat. Vous savez qu’on ne fait pas ce qu’on veut des libraires ; et moi, je sais ce que c’est que d’être loin de Paris.

Quant aux affaires de Genève, elles s’arrangeront sans doute, car elles ne sont que ridicules ; elles ne méritent qu’un lutrin. J’en avais ébauché quelque chose 3 pour vous faire rire, et pour faire rire MM. les ducs de Choiseul et de Praslin ; mais, pendant tout le mois de janvier, je n’ai pas eu envie de rire.

Respect et tendresse.

N. B. – J'envoie à M. de Thibouville la copie des nouveaux changements ci-joints, en supposant que vous lui avez communiqué un des deux derniers exemplaires . »

1 L'édition de Kehl omet le premier et le dernier paragraphes qui manquaient dans la copie Beaumarchais .

2 Lapsus de V* ou du secrétaire, il faut comprendre « qui jugez de notre pays par le vôtre ».

Lire la suite

16/06/2022 | Lien permanent

Je voudrais bien qu'il y eût une académie de la paix . Je sais à n'en pouvoir douter qu'on la désire et je crois qu'on n

... Voltaire précurseur de la Société des Nations, de l'ONU ? Why not ? (J'ai déjà dit des choses plus stupides )

Réaliste selon moi, pessimiste selon d'autres, quand il dit qu'elle ne se fera pas . Il suffira de détruire quelques millions d'humains pour que l'an de grâce 1919 voit naitre un organisme international d'union pour conserver la paix dans le monde ; las, sans carotte ni bâton, donc sans réel pouvoir de dissuasion ou de persuasion, il faudra encore quelques millions de victimes bipèdes avant de créer l'ONU, avec les aléas qu'on connait, mais c'est toujours mieux que rien . Maigre consolation .

 

palais de la SDN 1920.jpg

 

 

« A Jean-Robert Tronchin

et

Ami Camp

à Lyon

A Ferney 16 juillet [1759]

Je vous félicite, vous et monsieur votre frère, mon cher correspondant, d'être l'un avec l'autre 1. Je vous prie de vouloir bien me mander si vous pourrez me négocier avec avantage ou sans désavantage 2 une lettre de change de vingt mille livres sur M. de Montmartel . En ce cas, j' aurais l'honneur de vous l’envoyer payable au temps qu'on voudra . Les 20 mille livres seront en plusieurs billets si on l’exige . L'académie de lésine a beau faire, on se ruine à bâtir . Je voudrais bien qu'il y eût une académie de la paix . Je sais à n'en pouvoir douter qu'on la désire et je crois qu'on ne la fera pas .

Quand j'aurai reçu de vous ma condamnation en crédit et débit, je verrai si j'aurai ou non des acrotères 3 à mon château . En attendant j'ai peu de blé, et point d'avoine ; mais en récompense, j'ai quatre-vingt personnes et dix-huit chevaux à nourrir . J'espère toujours dans la miséricorde de Dieu .

 

Aux Délices 17 juillet à M. Camp

En arrivant aux Délices, j'apprends, monsieur que notre ami est affligé d'une fluxion sur la joue . Qu'il me l’envoie . Mes joues ont besoin d'embonpoint . Voici ma quittance palatine . Le ministre palatin me mande que MM. Tourton et Baure me paieront dorénavant . D'accord . Je vous enverrai mes quittances pour ces messieurs si vous le trouvez bon . Mme Tourton n'est-elle pas très jolie ? elle m'a paru telle . Je l'ai vue aux Délices . Mais vous autres grands garçons vous êtes meilleurs juges que moi .

Votre très humble obéissant serviteur

V.

4N. B.- Mes 6500 livres palatines viennent de chez nous . Cela durer-t-il encore longtemps ? »

1 François Tronchin dût être absent de Genève du 16 juillet au 18 septembre, car pendant cette période sa signature n'apparait plus sur les registres du Conseil ; on peut présumer qu'il était alors à Lyon .

Ou sans désavantage est ajouté au-dessus de la ligne .

3 Acrotères est un mot d'architecture qui désigne notamment des piedestals posés placés dans des endroits remarquables pour recevoir des statues ; on ne trouve rien de tel à Ferney, ni à Tournay et il est probable que V* n'emploie le terme que par plaisanterie . Émile Lambert, sculpteur et propriétaire du château de Ferney à la fin du XIXè siècle ornera son parc de statues toujours en place actuellement .

4 V* a d'abord commencé à écrire j'ai laissé mon mod puis rayé .

 

Lire la suite

20/08/2014 | Lien permanent

on se retire bien volontiers du monde. C’est un grand bal où il ne faut pas s’aviser de paraître lorsqu’on ne peut plus

... Il est pourtant une danse qu'il faut supprimer, c'est la funeste danse macabre qui sévit encore sur tous les continents .

Osons pourtant chanter avec Jacques Higelin et les enfants : https://www.bing.com/videos/riverview/relatedvideo?q=hugue%20aufray%20dylan%20int%C3%A9grale&mid=57E7055334368B64AC6557E7055334368B64AC65&ajaxhist=0

images.jpg

Pour tant d'humains qui ne verront pas demain

 

 

« A Jean-François de La Lande, etc.

rue du Battoir

à Paris

31è octobre 1768 1

Je ne sais pas ce que vous voulez dire, mon cher enfant, avec le prix de l’Académie . Il est certain que vous l’avez eu, car tout le public éclairé vous l’a donné, et il n’y a, je crois, pas un seul de mes confrères qui n’ait souscrit à la fin au jugement du public 2. Il est démontré en rigueur que vous avez eu le prix ; et, si vous n’avez pas reçu la médaille, ce n’est assurément qu’une méprise.

Est-ce qu’en voyant la fortune de votre fils aîné, le Comte de Varvick 3, vous n’avez pas envie de lui donner un petit frère cadet ? Je vous assure que cela ferait une très jolie famille.

Nous avons perdu un très bon académicien dans l’abbé d’Olivet ; il était le premier homme de Paris pour la valeur des mots ; mais je crois son successeur, l’abbé de Condillac, un des premiers hommes de l’Europe pour la valeur des idées. Il aurait fait le livre de l’Entendement humain, si Locke ne l’avait pas fait, et, Dieu merci, il l’aurait fait plus court 4. Nous avons fait là une bien bonne acquisition.

Il y a quelque temps que je n’ai vu M. Hennin. Je ne puis vous dire quand il partira. Je ne sais nulle nouvelle ni du monde, ni de mes voisins : je suis enterré. Il y a huit mois que je n’ai mis le pied hors de chez moi. Quand on est vieux malade, on se retire bien volontiers du monde. C’est un grand bal où il ne faut pas s’aviser de paraître lorsqu’on ne peut plus danser. Pour Mme de La Harpe et vous, je vous conseille de danser de toute votre force.

Le vieux malade vous embrasse de tout son cœur. »

1 Original date et adresse de la main de Wagnière, ainsi que la formule et l'initiale imitant la main de V* ; corps de la lettre de la main de Bigex ; en outre cette lettre ne porte pas moins de cinq cachets : O S E au-dessus de P D ; 6è Lvée ; L au-dessus de 28, en rouge ; E au dessus de 2 , dans un cercle ; E au-dessus de 18, en rouge ; édition Supplément au recueil, II, 115-116.

3 Le Comte de Warwick, de La Harpe, a été repris le 15 octobre 1768 pour trois représentations qui eurent du succès .

4 Voir les différences et les convergences de Locke et Condillac: https://www.persee.fr/doc/xvii_0294-1953_1986_act_23_1_2235

Lire la suite

10/05/2024 | Lien permanent

Le héros dont vous me parlez fait bien de l'honneur à Genève de gratifier de sa présence une ville où l'on ne trouve à

... La preuve : https://www.20min.ch/fr/story/la-police-saisit-six-e-trot...

Pour le héros (aux yeux des banquiers ), il suffit de trouver celui qui va faire les plus grosses dépenses  dans le canton cet été , et au delà !

La police, positionnée aux abords de la rue de la Cloche, a utilisé un rouleau pour mesurer la vitesse des trottinettes.

Dousssssement y'a pas l'feu au lac !

 

 

« A David-Louis Constant de Rebecque, seigneur d'Hermenches, major, etc.

à Landrecy

Flandre

9è mai 1766 à Ferney

Je n'ai point encore vu monsieur votre frère, monsieur, mes maladies, qui augmentent tous les jours, m'empêchent d'aller à Genève où le droit négatif tourne toutes les têtes de la petite fourmilière ; mais j'ai eu le bonheur de voir à Ferney Mme de Gentil et Mme d'Aubonne . Quand aurai-je celui de vous embrasser ?

Le héros dont vous me parlez 1 fait bien de l'honneur à Genève de gratifier de sa présence une ville où l'on ne trouve à présent que des tracasseries . Il fait le tour de l'Europe comme Germanicus faisait celui de son camp pour jouir de sa gloire , ut frueretur fama sui 2. Les échos de nos montagnes ont retenti de ses belles actions aussi bien que ceux du pays d'Arminius . Je ne suis qu'un vieux malade mourant, mais j'imagine que je reprendrai des forces en le voyant seulement passer .

Voilà votre ami M. le prince de Ligne en possession d'un bel héritage 3 . Je ne sais pas si son âge lui permet de compter parmi les joyaux de la Toison d'or de son père ; je vous prie de ne me pas oublier quand vous lui écrivez . Il m'a paru avoir une espèce de philosophie qui s'accorde tout à fait avec la mienne .

Adieu, monsieur, Mme Denis se joint à moi pour vous dire combien nous vous aimons, et à quel point nous vous regrettons.

V. »

2 Pour jouir de sa renommée : la citation semble inspirée de Tacite, on attend sua pour sui .

3 Son père, Claude Lamoral, prince de Ligne est mort le 7 avril 1766 ; voir : https://gw.geneanet.org/frebault?lang=fr&pz=henri&nz=frebault&p=claude&n=de+ligne&oc=1

Lire la suite

02/08/2021 | Lien permanent

Les hommes qui n'ont pas changé le destin des États n'ont aujourd'hui qu'une place bien médiocre dans les niches du temp

... Si au moins on pouvait avoir cette phrase en tête de tous les discours de ce jour  !

Mais je suis sans doute trop Bisounours pour croire qu'il reste un sou de raison dans le monde politique .

 Allez, chantez, dansez et faites sauter les bouchons !

 

 

« A Béat-Fidèle-Antoine-Jean-Dominique de La Tour-Chatillon, baron de ZURLAUBEN 1

capitaine aux gardes suisses

maréchal de camp

à Paris

A Lausanne 14 mars 1758

Monsieur, il y a longtemps que je respectais votre nom ; et votre Histoire militaire des Suisses en France 2 m'a inspiré pour votre personne l'estime qu'on ne peut lui refuser . Je conviens avec vous que Benjamin de Rohan 3 était un grand et digne chef de parti . Il prenait de l'argent des Espagnols superstitieux catholiques pour faire révolter les calvinistes fougueux de France . Il en prenait ensuite du roi de France pour faire la paix . Il faisait toujours étaler une grande bible sur une table dans tous les cabarets où il couchait ; d'ailleurs, entendant mieux que personne la manière dont on faisait la guerre en ces temps-là . J'ai fait mention de lui dans une Histoire générale au chapitre du ministère du cardinal de Richelieu . Mais je n'en ai parlé dans ce tableau des malheurs de l'univers qu'autant qu'on le peut d'un ambitieux subalterne qui n'a troublé qu'une petite province dans un coin du monde, et qui n'a pas réussi ; il aurait fait de plus grandes choses sur un plus grand théâtre, surtout s'il eût employé contre les ennemis de l’État le génie qu'il employa contre sa patrie . Les hommes qui n'ont pas changé le destin des États n'ont aujourd'hui qu'une place bien médiocre dans les niches du temple de la gloire où l'on trouve une foule prodigieuse de guerriers . On a tant célébré de grands hommes qu'il n'y a presque plus de grands hommes . Cependant, monsieur, si un homme de votre mérite gratifie le public d'une partie des mémoires du duc de Rohan sur la guerre de la Valteline 4 je me ferai un plaisir et un honneur d'obéir à vos ordres, supposé que je trouve par hasard quelque idée qui ne soit pas tout à fait indigne de vos peines et du service que vous rendez aux amateurs de l'histoire 5.

J'ai l'honneur d'être avec l'estime la plus respectueuse,

monsieur,

votre très humble et très obéissant serviteur

Voltaire

gentilhomme ordinaire du roi . »

1 Zurlauben était né à Zug d'une famille alémanique mais il passa sa vie à servir en France et écrivit en Français, c’est pourquoi son nom est donné sous sa forme française . Voir :http://fr.wikipedia.org/wiki/B%C3%A9at_Fid%C3%A8le_Antoine_Jean_Dominique_de_la_Tour-Ch%C3%A2tillon_de_Zurlauben

2 Voir lettre du 4 avril 1754 à Mme Denis où il est fait mention de Zurlauben qui venait de terminer son livre sur l'Histoire des Suisses ; V* le nomme « Monsieur sur l'Aube ». http://voltaireathome.hautetfort.com/archive/2009/04/08/ce-n-est-pas-une-impiete-que-dire-la-verite.html

3 Essai sur les Mœurs , clxxvi .

5 Zurlauben avait sans doute demandé un frontispice à V* qui le lui enverra ; voir lettre au même de mars/avril 1758 ; parlant de Rohan « Sur un plus grand théâtre il aurait dû paraître ./Il agit en héros, en sage il écrivit ./Il fut même un grand homme en combattant son maître/ Et plus grand encore lorsqu'il le servit . »

 

Lire la suite

14/07/2013 | Lien permanent

J'apprends que M. Tronchin est bien empêché avec les voleurs

... Non , les voleurs ne sont pas des héros, pas plus que les voleurs de voleurs . Les Robin des bois sont bel et bien des personnages de roman, tout comme les crapauds transformés en princesses .

Je hais les voleurs . Ils nous obligent à fermer nos portes et fenêtres à double tour et nous entourer d'une foule de policiers et gendarmes . Que nous reste-t-il alors comme liberté ?

 

voleur.gif

 

« A François Tronchin

conseiller

[vers le 31 décembre 1758]1

J'apprends que M. Tronchin est bien empêché avec les voleurs de Chenaud 2. Je le prie de recommander à M. Jallabert 3 l'affaire de Henri IV, du traité de 1601 4, des droits de Genève sur les dimes de Collovrex contre les autres voleurs nommés prêtres . »

1 Manuscrit olographe sur le dos d'une carte à jouer .

2 Dans la nuit du 25 au 26 novembre 1758, la demeure de Pierre Chenaud a été cambriolée et une forte somme d'argent volée . Deux frères, Félix et Jean-Baptiste Pignatelli, arrêtés à Lyon et ramenés à Genève le 10 janvier 1759, finirent par avouer leur vol . François Tronchin avait été chargé d'instruire l'affaire , le procès prendra fin en mars 1759 .

4 Le Pays de Gex a été réuni au royaume de France par le traité de Lyon de 1601 . Voir : http://fr.wikipedia.org/wiki/Trait%C3%A9_de_Lyon

 

 

Lire la suite

19/01/2014 | Lien permanent

Je me croirais trop heureux de pouvoir contribuer au bien que vous voulez faire au pays

... Voilà ce que l'on pourrait dire au gouvernement s'il ne jouait pas uniquement du bâton et de la dérobade et qui finit par fatiguer les âmes de bonne volonté . Restent les grincheux sur le devant de la scène , pantalonnades à gogo sans trêves . Rideau !

Faute de quoi on apportera la même contribution  à Miss France qui elle aussi va oeuvrer au renom de sa patrie , je n'en doute absolument pas [sic] et elle non plus [resic].

 

ils profitent.jpg

 

 

« A Louis-Gaspard Fabry

chevalier de l’ordre de St-Michel,

premier syndic général des trois

états du pays de Gex.

15 novembre 1758

Vous verrez, mon cher monsieur, par la lettre ci-jointe de la main de Mgr le comte de La Marche , que les choses peuvent changer de pour au contre du 19 septembre au 5 novembre ; mais jamais rien ne changera dans les sentiments que j'ai pour vous . Je me croirais trop heureux de pouvoir contribuer au bien que vous voulez faire au pays . M. le contrôleur général 1 m'a toujours honoré de son amitié et quand vous voudrez me donner vos ordres je les remplirai auprès de lui avec tout la vivacité d'un homme qui est idolâtre du bien public et qui désire avec passion votre amitié . Supprimons les compliments, le cœur n'en veut point . Votre très humble et très obéissant serviteur.

V. »

 

Lire la suite

08/12/2013 | Lien permanent

vous faites si bien des vers que je crains que vous ne vous attachiez trop au métier , il est séduisant, et il empêche q


 

Gabriel_Sénac_de_Meilhan_(1736-1803),_French_School_around_1780.jpg



« A M. Gabriel SENAC DE MEILHAN i

Aux Délices, 5 avril [1755]

Je n'ai guère reçu, monsieur, en ma vie, ni de lettres plus agréables que celle dont vous m'avez honoré, ni de plus jolis vers que les vôtres. Je ne suis point séduit par les louanges que vous me donnez, je ne juge de vos vers que par eux-mêmes. Ils sont faciles, pleins d'images et d'harmonie et ce qu'il y a encore de bon, c'est que vous y joignez des plaisanteries du meilleur ton. Je vous assure qu'à votre âge je n'aurais point fait de pareilles lettres.
Si monsieur votre père est le favori d'Esculape, vous l'êtes d'Apollon. C'est une famille pour qui je me suis toujours senti un profond respect, en qualité de poëte et de malade. Ma mauvaise santé, qui me prive de l'honneur de vous écrire de ma main, m'ôte aussi la consolation de vous répondre dans votre langue.
Permettez-moi de vous dire que vous faites si bien des vers que je crains que vous ne vous attachiez trop au métier , il est séduisant, et il empêche quelquefois de s'appliquer à des choses plus utiles. Si vous continuez, je vous dirai bientôt par jalousie ce que je vous dis à présent par l'intérêt que vous m'inspirez pour vous.
Vous me parlez, monsieur, de faire un petit voyage sur les bords de mon lac; je vous en défie, et, si jamais vous allez dans le pays que j'habite, je me ferai un plaisir de vous marquer tous les sentiments que j'ai depuis longtemps pour monsieur votre père, et tous ceux que je commence à avoir pour son fils. Comptez, monsieur, que c'est avec un cœur pénétré de reconnaissance et d'estime que j'ai l'honneur d'être, etc. »

 

i Gabriel Senac de Meilhan, né à Paris en 1736, fils de Jean Senac ( premier médecin de Louis XV ). Il devint intendant d'Aunis en 1766. Il est mort à Vienne en Autriche, en 1803. http://fr.wikipedia.org/wiki/Gabriel_S%C3%A9nac_de_Meilhan

 

Lire la suite

09/01/2012 | Lien permanent

Portez-vous bien, madame, pour voir le dénoûment de tout ceci

... A savoir la Palestine reconnue Etat observateur à l'ONU .

Je ne félicite pas l'ambassadrice des USA, Susan Rice qui déclare que cela met plus "d'obstacles sur le chemin  vers la paix" . Rice US (de l'oncle Sam qui colle au fric) ou oranges d'Israël (fruits à pépins sans nombre), mêmes produits à boycotter tant que les USA soutiendront Israel pour envoyer des "pruneaux" contre leurs voisins ; ce qui ne fait pas le compte pour les cinq fruits et légumes quotidiens, d'où cette franche nocivité .

 http://www.lefigaro.fr/international/2012/11/29/01003-20121129ARTFIG00805-la-palestine-devient-etat-observateur-a-l-onu.php

 

denouement-pin.jpg

 

« A Madame Marie-Ursule de KLINGLIN, comtesse de LUTZELBOURG 1.

Aux Délices, 6 août [1757].

Madame, vous avez eu la consolation de voir monsieur votre fils 2 mais où va-t-il ? où est-il ? Pardonnez à mes questions, et souffrez l'intérêt que j'y prends. On dit à Paris que le maréchal de Richelieu va prendre le commandement de l'armée du maréchal d'Étrées, et j'en doute. On dit que ce maréchal d'Étrées a gagné une bataille le 26 juillet 3, et j'en doute encore. Les affaires du roi de Prusse paraissent bien mauvaises. On ne parle que de postes emportés par les Autrichiens, de convois coupés, de magasins pris. On ajoute que les officiers prussiens désertent, et que le roi de Prusse en a fait arquebuser quarante pour s'attacher les autres davantage on dit qu'il a fait mettre en prison un prince d'Anhalt 4. On me mande de l'armée autrichienne que le roi de Prusse est sans ressource. Voici bientôt le temps où Mme Denis pourrait demander les oreilles de ce coquin de Francfort, qui eut l'insolence de faire arrêter dans la rue, la baïonnette dans le ventre, la femme d'un officier du roi de France, voyageant avec le passe-port du roi son maître.
On croit à Vienne que si le roi de Prusse succombe, il sera mis au ban de l'empire, et que ceux qui ont abusé de son pouvoir seront punis.
Les Russes avancent dans la Prusse. L'ennemi public sera pris de tous côtés. Vive Marie-Thérèse! Portez-vous bien, madame, pour voir le dénoûment de tout ceci. »

2 François-Walter, comte de Lutzelbourg, né en 1707, qui mène une carrière militaire.

4 Pendant la bataille de Kolin, Frédéric a sorti son épée contre le prince Maurice von Anhalt-Dessau qui discutait un de ses ordres, apparemment incorrect .

 

Lire la suite

30/11/2012 | Lien permanent

Page : 79 80 81 82 83 84 85 86 87 88 89